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| Hall of Shame. [PV Marius] | |
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Mist Á mon cerveau regretté
♦ Sexe : ♦ Influence : 405 ♦ Messages : 651 ♦ Âge du perso' : 20 ♦ Fiche : Un gros Poney. ♦ Date d'inscription : 03/05/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Hall of Shame. [PV Marius] Sam 9 Juil - 23:37 | |
| Rappel du premier message :
Marius m'avait proposé de m'appuyer sur lui pour le retour, la tentation était grande, mais Mist le Valeureux ne pouvait se permettre cet écart de conduite alors que la veille même il avait dit ne pas être une grosse victime. Même à moitié noyé comme un chaton nouveau né, je me devais de rentrer par mes propres moyens. Surtout que Marius portait déjà la petite fille, et qu'il n'était pas plus de l'étoffe du gladiateur gros plein de muscle que moi. Je regagnais donc la Vieille Masure en me trainant derrière Marius, et en sachant fort bien que la journée était loin d'être finie. Tout ce que j'avais promis la veille, il fallait que je l'applique, je me sentais poussé par quelque chose que je ne comprenais pas très bien. Sincèrement, quel rapport y a-t-il entre le terrorisme et le fait que je prenne un bain ? Réponse : rien. Je visais aussi autre chose, mais j'avais du mal à me l'avouer.
Donc j'ai effectivement pris n bain et changé de vêtement. Ça faisait longtemps. Enfin je suis passé après la petite dans la baignoire, parce qu'à cet âge là, rester couvert de merde et avoir froid, c'est dangereux. En effet, on avait décidé de la ramener, finalement, et la femme rousse l'avait prise sous son aile, ce qui m'a grandement rassuré. Je ne savais pas plus que Marius qu'est ce qu'on était censé faire d'un enfant. Donc là elle a pu se laver, enfiler une tunique usée pour faire comme une robe mais sauf que les bras sortent pas des manches – on manquait de vêtements pour enfant ici, effectivement, déjà que moi j'trouve pas ma taille – et manger des tartines. Et elle ne manqua pas finement de rappeler qu'elle avait mangé des tartines avec les mêmes personnes auparavant, mais elle ne se souvenait plus trop pourquoi. Dans la foulée, la rousse avait lavé son ours aussi qu'elle continuait de serrer contre son cœur. Une fois bain et nourriture engloutie, elle avait l'air beaucoup mieux et s'est endormie par terre devant la cheminée avec Chester en Armure. Une bien belle matinée donc. C'est fou la capacité de cicatrisation de l'esprit quand on est gosse, dans sa tête elle avait décidé qu'elle était tombée toute seule dans le fleuve et qu'elle passait un genre de journée sympa avec des amis avant de retourner chez son papa. Il y avait son ours favoris ici, donc tout allait bien en fait ?
Enfin moi j'étais parti m'occuper de trucs autrement plus importants en attendant. J'ai commencé par voler une ceinture décente, parce que la ficelle autour des hanches, ça fait pas sérieux. Le cuir, oui. Un vol qui s'est très bien passé, rien à signaler. J'ai juste dû faire plein de trous en rab' avec mon couteau. Ensuite j'ai mis tout le produit de ma mendicité bout à bout pour péniblement acheter une pommade contre la gale, que je ne pouvais pas voler puisqu'il ne suffisait pas de rentrer dans le magasin et se servir pour en avoir. L'apothicaire m'a donné un pot de pommade que j'ai ramené à la maison, sans oublier le truc contre les poux et les puces – mais là j'ai pu me servir tranquille sans payer, c'est plus simple comme produit. Donc mort aux parasites. Il me restait plus qu'un truc que je voulais faire aujourd'hui.
J'ai pris Vicieux Irvin avec moi, parce que j'avais l'intention de réclamer un service que je n'allais pas payer après, et au cas où je ne courrais pas assez vite... enfin un chien comme ça, c'est la sécurité, il se battrait avec lui même si il pouvait. Et je suis sûr qu'il gagnerait. Mais bref. Je cherche donc le pigeon qui ne me demandera pas de payer avant la chose accomplie. Je finis par trouver, on trouve toujours. Je veux faire sauter le cadenas qui m'empêche d'enlever le collier en fer autour de mon cou. Le problème, c'est de trouver un maréchal-ferrant qui sache lire aussi, mais je finis par m'en sortir. Je pose la tête sur l'enclume, et en deux coups de burin c'est finit. C'est les deux plus longs coups de mon existence, ça me fait résonner les dents et j'ai une trouille monstre que ça finisse dans ma tête, mais je peux enlever le collier. Potentiellement. En fait je m'aperçois que je ne m'en débrouillerais pas seul, parce que dès que je le bouge un peu ça fait mal. Je réfléchis un peu, et j'me dis que le mieux à faire c'est de demander à Marius de m'aider à tout arracher, comme un sparadrap. Et puis je me casse en courant de chez le maréchal-ferrant. Hélas, je ne cours pas assez vite, donc je me fais rattraper par un gars capable de plier des barres en fer qui me cueille d'un bon coup de poing dans l'arcade avant de me bourrer de coups de pieds dans le ventre avant que Vicieux Irvin ait le temps de réagir et de lui sauter à la gorge. Je rentre donc plié en deux à la Vieille Masure, au temps pour ma combattivité. Ça aurait pu rester un secret si seulement mon œil ne s'était pas teinté d'une magnifique couleur violette et que j'avais pas des bleus partout sur le ventre et la poitrine. Foutu pour foutu...
Et là je me lance dans du ménage anti-parasite, je fais bouillir tout ce dans quoi je dors et mes fringues, et je me relave les cheveux, et j'fais passer les chiens au même traitement. La rousse soulève habilement après que j'ai fait bouillir les tas de draps qui composent le nid dans lequel je dors le problème de place pour étendre le linge. Donc après avoir envahi la cave de draps, j'ai dû en foutre partout dans la pièce où je dors, sur des fils spécialement placés pour l'occasion. Ça fait con et ça fout de l'eau partout. Mais au moins, les chiens sont tout doux et bien brossés, et moi aussi, même si mes cheveux, c'est toujours trois centimètres de bleu électriques dressés sur mon crâne dans tous les sens. J'aime pas.
Puis je me tartine la poitrine de pommade – autant aller vite – et je vais voir timidement Marius dans sa chambre en lui tirant la manche pour lui demander de l'aide. Bon dieu, pourquoi j'ai pas pensé au fait que j'aurais l'air con avec de la pommade partout avant d'aller voir Marius ? Que je sois à moitié à poil, c'est assez indispensable certes parce que je pense saigner un peu pendant l'opération et je veux rien saloper, mais j'ai terriblement honte quand même, surtout quand je me compare à Marius. On est pas gros tous les deux, mais lui il est pas maigre, il est svelte. Et puis il a des cheveux fins et tout ce genre de saloperies aristocratiques. Même ma peau, plutôt basanée, je l'aimais bien avant, ça faisait doré tout ça, maintenant comparé à Marius je trouve juste que ça fait sale. J'ai envie de me mettre un sac en papier sur la tête pour plus qu'on voit que je suis moche. Mais peu importe. J'écris à Marius
« Je suis allé chez le maréchal-ferrant pour enlever le cadenas sur le collier aujourd'hui, mais j'ai pas payé (d'où les bleus, si tu te posais la question). Tu veux bien écarter d'un coup sec les deux parties du collier pour l'enlever s'il te plaît ? Je crois que ça a un peu cicatrisé dessus, et ça me fait trop mal j'y arrive pas tout seul. Si tu pouvais tirer d'un coup très rapidement, ça serait fait et j'aurais pas mal longtemps. »
Bon, ce qu'on savait pas tous les deux à l'époque, c'est que toute ma peau a adhéré dessus et qu'en tirant, ça ferait juste de grands lambeaux de peau qui partiraient avec du sang partout et de la douleur qui gicle sur les murs mais bon, sans ça, c'est pas rigolo quoi. |
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Mist Á mon cerveau regretté
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| Sujet: Re: Hall of Shame. [PV Marius] Ven 22 Juil - 10:43 | |
| Marius commença un long discours bafouillant après avoir lu, à peine réveillé. Tac, même pas le temps de cligner des yeux qu'il lit, peut être au cas où j'aurais dit « au secours Marius, je suis attaqué par du gruau », pour pouvoir me sauver avec sa main blessée, sa sous alimentation chronique et son air de cocker battu. Il était tout pâle avec des cernes aussi. Est ce que des fois il se levait en se disant « ah, voilà une belle journée, je suis bien content » ? Je ne crois pas. Moi ça m'arrivait d'être content parfois, mais Marius tu arrivais tout juste à lui arracher un petit sourire parfois, au prix de milles efforts à base de gruau avalé – c'est vraiment pas bon. Peut être que si j'allais le voir avec du gras sur le ventre en hurlant à combien j'avais grossi et comment j'étais en bonne santé, il sourirait encore plus ? Note à moi même : manger plus de gruau.
Mais Marius me dit, m'explique plutôt en long en large et en travers en surlignant bien sur un néon lumineux géant combien j'étais précieux à ses yeux et qu'il voulait qu'il m'arrive rien, que c'était maladif parce qu'il tenait à moi. C'était peut être pas de circonstance, mais je souriais comme un imbécile. Et oh ! On avait le droit de bander en fait, mais il aurait dû me le dire avant, je me serais pas fait mal comme ça. Mais bon, à coté de phrase comme « et ça n'a pas réellement de rapport avec ton handicap, je tiens trop à toi plutôt », ça n'a strictement aucune valeur. Faut vraiment que j'avale beaucoup, beaucoup de gruau. Comment faire plaisir à cet homme là ? Comment lui rendre ça ? J'avais tout chaud dans mon ventre et plus bas, le monde était doux et chaud, et y avait plein de trucs biens dedans qui n'attendaient que que je les prenne à pleine brassée.
Il m'explique ensuite qu'il n'a pas l'habitude des sentiments déclamés sur tous les toits. Ça, j'aurais pu m'en douter, mais ça faisait trop de chose à débusquer en fait. Des drames dans des feintes dans des drames. Trop. C'est vrai que les fanatiques sont plutôt... froids, et méchants en fait, je savais qu'il avait eu une enfant compliquée, mais je n'avais pas pensé à cet aspect là de la chose. J'avais déjà trop à faire avec le complexe du messie de Marius, qui voulait me sauver même des choses qui n'étaient pas encore arrivées. Parce qu'il m'aimait. Il me fallait des hectolitres de gruau.
Ensuite, il m'a ramené vers lui avec sa main valide, je me suis approché docilement, pourquoi je résisterait ? Moins y avait de centimètres entre Marius est moi, plus j'étais content. Je me serais écouté, je l'aurais suivi même dans ses histoires de contrebandiers bizarres auxquels je ne comprenais rien du tout à base d'argent et de marchandises chelou. Je serais même sorti d'Ishtar. A cheval. Bon, peut être que j'aurais préféré à pied ou dans un chariot, peut être, parce que faut pas déconner non plus. C'est vachement gros un cheval.
Il me serra dans ses bras et posa sa tête sur ma poitrine, j'étais plutôt content, surtout que j'avais rarement l'occasion de voir Marius d'en haut. J'avais une vue privilégiée sur son crâne, son dos dont les vêtements abimés laissaient voir la maigreur et la finesse de l'ossature, comme une oisillon. J'ai caressé ses cheveux doucement et avec application, pas machinalement, mais vraiment en y mettant du cœur, pour lui signifier que j'étais content.
« Tu es gentil et mignon ».
J'ai même mis des cœur, pour dire que j'étais content. |
| | | | Sujet: Re: Hall of Shame. [PV Marius] Ven 22 Juil - 11:49 | |
| Marius poussa un soupir satisfait, lorsqu'au bout de quelques secondes, il sentit la main de Mist dans ses cheveux, il en frémit aussi, ça lui faisait du bien. Il avait conscience que ce geste était tout aussi soudain que déplacé, mais il n'avait pas pu résister à l'envie de le sentir près de lui, entendre son coeur battre contre son oreille, sa chaleur l'envahir. Il respirait plus calmement aussi, les mains posées dans son dos, enfin surtout une, l'autre ne pouvait pas s'accrocher au vêtement de Mist comme la première, il pouvait à peine bouger les doigts, et même si ça le frustrait, il se contenta de passer ses doigts de sa main valide entre les omoplates du jeune homme.
Il pouvait sentir à quel point Mist était osseux, mince et fragile, chaud aussi, alors sa main se mit à caresser doucement son dos, lentement, timide, car il n'avait vraiment pas l'habitude de prendre les gens dans ses bras pour leur témoigner son affection. Il se disait d'arrêter, et que ce n'était pas en agissant de la sorte qu'il pourrait se montrer fort capable de pousser ses idées à renverser l'Église, néanmoins, pour une fois, il n'avait pas envie de lutter contre quelque chose qui... lui donnait chaud au coeur, et qui le détendait un peu. Il soupira contre la poitrine du terroriste, et regarda longuement son ardoise, un peu endormi par la chaleur qu'il dégageait, et son geste. Il eut un léger rire avant de répondre :
— Haha... tu trouves ? C'est plutôt toi qui es gentil, et mignon, Mist.
Marius se rapprocha encore un peu plus du sourd-muet, et continuant d'écouter son coeur battre, s'enfonçant dans un élan de tendresse qu'il peinait encore à saisir, il ferma les yeux pour profiter un peu plus de cet instant. Son étreinte se resserra autour du corps noueux de Mist, tandis que sa respiration devenait un peu plus faible, il n'avait pas envie de se détacher de lui, pas maintenant, ni jamais. Et apparemment, Mist aussi semblait content de ce simple contact. Tant mieux, au moins il ne se montait pas un truc encore dans son crâne, et puis même si les pensées continuaient d'y faire un sacré défilé, Marius ne cherchait plus à les saisir pour les démêler, et les comprendre. Ce n'était peut-être pas le moment, il voulait juste garder l'infirme contre lui comme ça, serrant ses bras encore autour de lui, il se rendit au moins compte qu'il aimait ça.
Entendre le coeur de Mist battre prés de son oreille, son odeur moins marquée qu'auparavant lui chatouiller le nez, ou encore imaginer sa peau glisser sous ses doigts, il frissonna sur ça, par contre. Il avait envie de le faire, passer sa main valide sous son vêtement pour sentir encore plus la chaleur dégagée par son corps, ou même sa peau, qu'il imagina un peu rugueuse, car marquée par toutes les maltraitances qu'il avait connues. Cependant, jamais Marius n'oserait faire une telle chose. C'était gênant... même si ça pourrait lui être agréable, toucher le creux de son dos, ses côtes, sa poitrine et... il fourra son visage contre sa poitrine pour cacher sa gêne, venue par ailleurs le rendre encore rouge comme une tomate, bon sang... qu'est-ce qu'il s'imaginait ? Non. Ce n'était pas le moment ! Ne pas réfléchir, pas maintenant, et encore moins s'imaginer des choses ! Et ses jambes ? Étaient-elles aussi fines que le reste de son corps ?
L'avait-on battu à cet endroit là aussi ? Ou bien avaient-elles été épargnées par ces deux connards ? Comment se dessinaient-elles... et... par l'Ombre, pourquoi pensait-il encore à des choses pareilles ? Ça... ça le perturbait, et il ne voulait plus se tourmenter pour des bêtises pareilles ! Il sentit par ailleurs une vague de chaleur lui prendre tout le corps, et raffermissant son étreinte, Marius cacha encore son visage rouge de gêne. Ce n'était pas la première fois que Mist se trouvait prés de lui, ce n'était pas la première fois qu'il pouvait sentir sa chaleur, et le reste... pourquoi ça le déconcertait maintenant ? Parce qu'ils... avaient fait des choses... ensemble ? Il toussota tout en luttant contre les diverses images qui prenaient possession de son esprit. Il ne voulait pas de nouveau se braquer, et recommencer ce chaos, aussi bien dans son être, que dans le coeur de Mist. Il soupira encore, songeant que c'était bien rare qu'il se laissât aller de la sorte, et qu'il devait au moins profiter de ça. Voilà, il devait profiter de son propre moment de faiblesse.
Surtout que Mist en était content, alors lui, il en était content ; il pensait n'importe comment, et comme un imbécile, alors il choisit d'écarter toute réflexion de sa tête, et de profiter de cette étreinte. De temps en temps, il ouvrait les yeux pour fixer un coin de la pièce, vidant son cerveau de toutes pensées gênantes ou non, qu'importe, il voulait faire le vide, il voulait être calme. Il écouta encore le coeur du jeune homme battre, l'unique son qui venait percer son silence, et c'était agréable. Marius en frémissait parfois, prenant plaisir à l'entendre battre, imaginant aussi que c'était pour lui qu'il battait, et ça lui faisait curieusement plaisir. Il mordilla ses lèvres pour mieux les mouiller, et finalement, chose apparemment très rare avec lui, le jeune homme se mit à sourire de bien-être ; c'était ce même sourire niais qu'il prenait face à ses victimes pour les mettre en confiance, mais il y avait tout de même une grande différence dans ce simple sourire, puisqu'il était tout bonnement sincère.
Marius avait conscience que ce genre d'instant n'aurait pas lieu d'exister à l'avenir, ou que tout simplement, ils seraient bien trop rares, et intimes, et qu'il fallait en prendre soin. Alors il frotta un peu sa tête contre le torse de Mist, fermant les yeux, il continua de sourire, pendant que sa main valide remontait dans le dos du terroriste pour venir se glisser légèrement dans ses cheveux, avec une certaine retenue pour revenir caresser son dos. Il ne voulait pas bouger, il voulait que rien ne vienne interrompre ce moment, il avait envie qu'il dure pour toujours. Marius se sentait bien, il était apaisé, un peu.
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| | | Mist Á mon cerveau regretté
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| Sujet: Re: Hall of Shame. [PV Marius] Ven 22 Juil - 20:53 | |
| Je savais pas ce qu'il a, mon thorax, mais il doit y avoir un truc rudement bien dedans pour que Marius s'y colle comme ça. Je pouvais sentir son oreille à travers le tissus de ma tunique, et sa joue aussi. Peut être qu'il écoutait quelque chose ? Le corps, c'est une grosse machine, ça doit faire du bruit, mais pas fort puisqu'on peut surprendre quelqu'un en marchant doucement. Ça devait être pour ça qu'il collait son oreille. Je me demande si il m'écoutait digérer, ou faire des choses comme ça. Enfin moi, je trouverais pas ça très agréable, d'écouter du gruau se transformer en caca. Ouais, y a quoi d'autre qui fait du bruit dans un corps ? Ah bah le cœur ! Enfin il l'écoute p'tète pas spécialement, p'tète qu'il se contente d'être juste posé là tranquille. Je ne sais pas très bien comment ça marche ces choses là, on peut se contenter de ne pas écouter ? Les oreilles n'ont pas de petites portes, mais ça a l'air de cesser parfois, pour dormir genre. Avant j'avais mes parents pour poser ce genre de question, mais maintenant je n'ai plus personne. Je me dis « il faudrait que je pose la question », mais je ne la pose jamais finalement. C'est dur de communiquer, il faut mieux le faire pour d'excellentes raisons, pas par curiosité bizarre pour des choses que je ne comprendrais jamais de toute façon.
« Je ne crois pas que je suis gentil : j'ai tué des gens. Il paraît que je ne rentre pas dans cette catégorie du coup. Mais je veux bien être mignon. »
Je disais ça pour dire une connerie, ça n'avait pas vraiment de sens, sauf pour le plaisir de parler à Marius, même si c'était du n'importe quoi. Que Marius me lise me faisait toujours un peu plaisir, on m'avait très peu lu quand je restais tout seul dans la rue, dans cette espèce de folie où y a que ta gueule qui compte, ton ventre, et puis le froid, et où les autres n'ont que des rôles utilitaires, à éviter ou à voler. Ou à tuer. Car j'ai toujours été terroriste, aussi, c'est la seule différence entre le clodo handicapé de base et moi. J'ai des idées. Un petit peu. Pas de quoi remplir une tasse, certes, mais un peu. Mais maintenant j'ai une maison, j'ai Marius, et mes cheveux sentent le savon.
Les-dits cheveux sont d'ailleurs actuellement explorés par Marius des doigts. Je suis frustré, je ne sens rien avec ma prothèse ! L'autre bras est dans un bandage, en écharpe, que j'ai soulevé pour que Marius puisse mettre sa tête contre ma poitrine. J'ai exploré le cuir chevelu de Marius avec les doigts en métal mais... ça n'a pas la même saveur. C'est bizarre d'ailleurs de diriger quelque chose sans la sensation du toucher, j'ai l'habitude maintenant, je m'oriente à la vue, mais au début je cassais tout ce qui me passait sous les doigts. J'ai pété une clanche de porte même ! Je me suis fait engueulé par Magdra. Mais c'est pas le moment de penser à ça, je renverse un peu la tête de volupté en sentant les doigts de Marius, je frémis, je me tends, me contracte de plaisir. Et juste en passant les doigts sur mon dos et ma tête ! Un rapport complet ? J'en mourrais ! Personne ne m'a même fait un câlin depuis si longtemps.... ça m'a manqué. Je devrais lui dire.
« Tu sais, je crois que on peut manquer de câlin, mais vraiment. Juste toucher un autre être humain amicalement. Ça m'avait manqué, à moi. »
Je passe mes doigts dans son dos, ceux en métal, mais ça n'a vraiment pas la même saveur ! J'arrête donc, frustré. Et puis je pense à Marius en train de dormir sur la table avec un air de mec au bout du rouleau.
« Tu veux dormir peut être ? Tu as l'air fatigué. »
En espérant qu'il m'invite aussi, même si je ne suis pas fatigué. J'espère très fort là qu'il osera, moi j'ose pas, j'ai peur de franchir ses limites en matière de proximité. |
| | | | Sujet: Re: Hall of Shame. [PV Marius] Ven 22 Juil - 21:43 | |
| Le jeune homme haussa les épaules à la réplique de son ami, toujours contre lui, il fit pensif :
— Ça ne veut rien dire, il y a tant de raisons qui peuvent pousser un homme à tuer que c'est relatif, je pense. Ici, c'est tuer, ou être tué.
Ishtar n'était pas le meilleur endroit pour vivre une belle histoire, au contraire, en venant ici, on venait perdre son âme, et non gagner quelque chose de plus précieux. Ishtar... c'était un peu le berceau du diable — si cette notion-ci pouvait être conçue ici —, là où les rêves devenaient les cauchemars, et où une berceuse pouvait se transformer en glas. Il y avait tellement de choses douloureuses ici qu'il était facile d'oublier les bons souvenirs, cet instant notamment. Marius n'avait pas envie de bouger, il n'avait pas envie que quelque chose surgisse dans cet endroit pour les jeter de nouveau dans une réalité trop cruelle. Pour une fois qu'il se laissait avoir par un élan de faiblesse et de familiarité, il voulait en profiter un peu. Il poussa un autre soupir, et refermant les yeux, il ne songea pas un instant que cette position pouvait être désagréable à Mist, il pensait seulement à garder ces quelques secondes pour eux, un peu d'affection, il croyait que ça ne faisait pas réellement de mal.
Même si le lendemain, Marius allait songer que cet acte fut une erreur de sa part, et il se promettrait alors de ne plus recommencer. Malheureusement, on ne pouvait pas le changer, ou lui enlever ce qui avait fait toute son éducation. Enfin pour un temps, le jeune homme avait Mist pour lui tout seul, sans personne pour les juger, sans personne pour intervenir, il l'avait pour lui tout seul, et cette étreinte lui était précieuse. Il la jugerait plus tard contraire à son comportement, tout en gardant en tête qu'il l'avait aimé, cette étreinte. Il continua de passer distraitement ses doigts dans la chevelure de Mist, le sentant se tendre, prenant sa chaleur pour se détendre lui-même. Il pouvait aussi sentir le métal froid toucher son dos, pas de chaleur, pas d'humanité sous cette paume frigide, mais le geste en lui-même pouvait un peu lui suffire. Mist ne pouvait pas bouger son bras droit, son véritable bras à cause de sa chute, et Marius s'en désolait un peu. Car s'il s'était écouté, enfin s'il avait écouté la minuscule petite voix dans son ventre, il aurait pris sa main pour la serrer dans la sienne.
Cependant, blessé comme le terroriste l'était, ce n'était pas le moment, peut-être une prochaine fois ? Enfin... s'il se laissait tomber dans ce voile de niaiserie qui le surprenait lui-même. Aurait-il osé faire ça... un an auparavant ? Un an auparavant... aurait-il ressenti des choses pareilles pour quelqu'un ? Il fronça légèrement les sourcils, et lisant de nouveau le sourd-muet, il répondit :
— Hum... je ne sais pas, tu as sans doute raison, je n'y ai jamais pensé.
Mist avait raison, mais Marius ne pouvait pas encore le reconnaître, il se rendait tout juste compte qu'il avait eu besoin de cet élan d'affection, et de douceur. Curieux pour quelqu'un qui mettait toujours de la distance entre les autres et lui-même, n'est-ce pas ? Toutefois, ce n'était pas n'importe qui... c'était Lokhund, et il n'avait pas envie de le lâcher, même s'il l'approuva. Il ignorait si l'infirme était fatigué ou non, mais il supposa que oui, sinon, il ne lui aurait jamais demandé ça, hein ? Il ne comprit pas tout de suite que Mist prêtait attention à lui, comme lui-même le faisait souvent avec son ami. Marius grimaça et un peu agacé de devoir au moins se décrocher le temps du trajet du terroriste, il étouffa un bâillement, et s'étirant un peu, il hocha positivement la tête. Il se releva lentement, les jambes raides de fatigues, les épaules écrasées par toutes ces émotions qui le bouffaient de l'intérieur, il regarda Mist, et lui fit signe de le suivre, pour aller où ?
Dans la chambre, pas dans la Cathédrale. Il avait un peu faim aussi, mais depuis quelque temps, il n'avait plus l'envie de manger, il ne prenait plus goût à la nourriture. Il passa une main dans ses cheveux pour dégager des mèches, et se tenant sur la rambarde, il monta d'un pas plutôt lent les escaliers. Enfin, il ouvrit la porte de la chambre (pas de la prison, non non !) et laissa entrer Mist avant lui, et la referma enfin. Il poussa un soupir, soudain séparé d'une proximité qu'il recherchait depuis quelques secondes, le jeune homme alla finalement s'asseoir sur le lit. Il enleva d'une main maladroite ses bottes, maudissant ses doigts endoloris qui lui faisaient toujours mal, et l'empêchaient d'agir à sa guise, il se laissa tomber sur le matelas après avoir envoyé ses bottes dans un coin, et posé son poignard qu'il gardait toujours sur la table. Sur le dos, la tête enfoncée dans le matelas, il s'écarta un peu pour finalement se tourner sur le côté, et lancer à Mist d'une voix morte de fatigue :
— Tu viens ? Ça ira avec ton bras ?
Il parlait évidemment de celui en écharpe, Marius ne savait pas d'ailleurs comment se débrouillait Mist pour dormir avec, il défit les deux premiers boutons de sa chemise. Il poussa un soupir, renvoyant toutes ses questions et ses tourments au loin, au moins pour une fois et quelques heures, Marius n'avait pas envie de se prendre la tête, c'était un miracle en soi. Comme c'était un miracle que Mist parvenait à supporter un type comme lui, incapable de se détendre deux minutes, s'angoissant toujours pour rien, et au final, lui rendant la vie plus pénible. Sans doute un jour, c'est Mist qui aura envie de prendre ses jambes à son cou pour fuir un jeune homme pareil. En tout cas, en attendant que Mist le rejoigne, Marius ferma les yeux. Ce qu'il ne tarda pas à arriver, et il le sentit s'allonger prés de lui, Marius sourit.
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