L'Empire Ishtar
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 Un même terrier pour deux renards.

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Marius De l'Ombrage

Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Un même terrier pour deux renards.   Un même terrier pour deux renards. EmptyVen 10 Juin - 21:50

Marius continuait d'essayer vainement de soigner les blessures de Zacharias, mais celles-ci étaient assez nombreuses ; dès que le jeune homme songeait qu'il en était arrivé au bout, il en découvrait une nouvelle qui le faisait à chaque fois grimacer. Il se crispa, lorsqu'il crut avoir fait mal à l'informateur, il mordit sa lèvre, attentif au moindre bruit, ou mouvement qu'émettait Flash. Il avait conscience que celui-ci n'était pas en état de parler, le choc était encore présent que ce soit dans son être que dans sa chair, et Marius luttait pour tenter de ne pas penser à ce qu'il lui était arrivé.

La perversité et la connerie humaine n'avaient-elles donc pas de limites ? Il n'osait pas encore demander l'identité de son violeur et du persécuteur, car ce n'était pas le bon moment, mais Marius se doutait bien que pour faire une chose si terrible, ce devait être quelqu'un de plutôt bien pensé... il n'osa pas songer que ce put être un de ses frères. Après Aniya... Zacharias qu'il n'avait pourtant jamais porté en son coeur connaissait cette souillure, celle de se sentir transpercer par le vice et dominer d'une façon ignoble. Son frère pouvait-il donc être cruel et frustré pour violer un homme ? Sa main se fit plus faible, tandis que son regard s'enfonçait vers les blessures de Zacharias, Marius fut un instant perdu dans ses pensées, avant que le bruit de la gourde vienne le jeter dans la réalité.

Il fronça les sourcils, et fut étonné de la soudaine crainte de Flash, il ouvrit la bouche, murmura des paroles qui se voulurent rassurante, mais le corps maigre et souillé tomba sur lui. Sa tête heurta le sol, pendant qu'il pouvait sentir la chaleur du jeune homme l'envahir, il ne bougea pourtant pas, craignant de lui faire mal s'il se montrait trop brusque dans ses gestes. Il passa sa main dans le dos de Zacharias, les dents serrées, il parvint à se hisser sur le côté. Il passa une main dans ses cheveux, et ramassa la gourde qu'il lui remit. Marius soupira et se relevant, il examina la pièce tout autour de lui, un endroit insalubre où moisissure côtoyait cadavres de rats.

Il grimaça et secoua la tête, que faire ? Il ne pouvait pas laisser Zacharias ici et partir comme si de rien n'était ! Bon sang... il maudissait Magdra et son absence... et où se trouvait-elle, cette grande femme rousse aussi forte qu'un homme et fumant comme scientifique ? Marius frotta ses bras pour se réchauffer, la pluie glissait sur son corps faible, alors qu'il sentit le froid le pénétrer de façon plus violente ; rester ici, et ? Et quoi ? Si l'Inquisition avait connaissance de cet endroit, ils n'étaient pas dans la merde, comme on disait ! Le jeune homme soupira, et mettant la cape du marchand qu'il avait tué, il se rapprocha de Zacharias pour murmurer :


— Je vais t'amener « là-bas »... mais cet endroit ne doit jamais révéler, compris ?

Bon... certes la masure était un lieu « connu », mais seulement des personnes qui marchandaient avec les « Hommes de l'Ombre », et de ceux ou celles qui parvenaient à attirer suffisaient le jeune homme pour qu'il les accepte dans son Organisation. Il ne pouvait pas deviner ce qui se tramait dans la tête de Flash, mais il pouvait au moins deviner le désespoir qui régnait dedans. Marius se demandait si l'informateur serait capable d'accepter l'arme qu'il pouvait lui offrir, ainsi que de la frapper dans le dos de l'Église. Pour l'instant, il ne dit rien là-dessus et se contenta de mettre la cape sur son dos, toutefois il fit quelque pas vers la sortie.

Il ouvrit la porte et « rentra » dehors pour observer ce qui se tramait. Il détermina la position des Gardes à quelques ruelles de là, le cheval et la Charette avait dû être retrouvé, ainsi que le cadavre qui allait avec. Néanmoins, Marius marcha dans la rue, aussi vif et tendu qu'un animal, il prit la direction opposée à celle des Gardes. En fait, il ne tenta pas de s'enfuir, mais plutôt de faire un détour et de surveiller ce qu'ils faisaient : ils examinaient évidemment les marchandises et le cheval, alors qu'une jument piaffait non loin d'eux. Marius comprit donc ce qu'il devait faire, mais il ne pouvait pas attaquer comme ça, directement, ce serait du suicide et l'occasion de voir la prison, mais en tant que victime cette fois-ci.


Mouillant ses lèvres, Marius grimpa silencieusement sur le toit, et en tentant de ne faire aucun bruit, il se rapprocha des gardes. Fouillant dans ses poches, il retrouva ses allumettes qu'il claqua et lâcha sur les marchandises. Il se baissa pour ne pas se faire voir, tandis que le feu tenta maladroitement d'embraser le bois trempé, ce n'était pas quelque chose de très... grave, mais ça lui permit de faire diversion et de dérober la jument, alors que les Gardes paniquaient et tentaient d'éteindre le feu. Il alla doucement pour éviter d'ameuter tout le monde, et retourna chez Flash. Il laissa la porte ouverte, et sortit le jeune homme de sa cachette pour le faire grimper sur le cheval, il s'assura qu'il était encore au chaud, puis il ferma la porte et cacha la clef sous le pot de fleurs.

Se hissant derrière Zacharias, Marius mordit ses lèvres et donna un coup de talons sur la jument qui se mit à trotter sur les pavés. Alors que la pluie continuait à tomber, Marius se rendit jusqu'aux Bas-Fonds en évitant les Gardes, et arriva devant une masure qui ne payait de mine, et qui paraissait surtout condamné depuis des années. Il se laissa tomber sur ses pieds, et hissa à nouveau Flash sur son dos. Tenant le cheval, il contourna la masure, la limite du Marché Noir ; devant une porte paraissait branlante, il donna plusieurs coups. On ne lui ouvrit pas, mais derrière la porte, il perçut un sifflement semblable à un oiseau, il lança :


— « La Belette chante devant le loup ».

Un grand homme brun et musclé lui ouvrit, surpris, il laissa pourtant Marius entrer. Le jeune homme se rendit jusqu'à une table trônant au centre de la pièce, et là, il laissa Zacharias presque tomber. Massant sa nuque, il soupira et jeta la cape trempée dans un coin ; à nouveau torse nu, donc, il se tourna vers Marco et lui ordonna :

— Va me chercher Magdra, elle seule est capable de faire quelque chose.

Et Marco disparut sous la pluie.

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Zacharias Flash

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MessageSujet: Re: Un même terrier pour deux renards.   Un même terrier pour deux renards. EmptyDim 12 Juin - 22:15


    Peur. Il avait toujours peur. Lui non plus ne bougeait pas. Il était terrifié d'être aussi proche de Marius et de ce qu'il pourrait éventuellement lui faire. À cet instant précis, il haïssait cette maladresse qui le caractérisait et ses putains de muscles qui n'arrêtaient pas de trembler. À tout moment. Mais il savait au fond de lui que Marius n'allait pas le toucher : sur lui ne circulaient pas d'affreuses rumeurs et s'il avait voulu faire ce qu'avait fait Uriel, il n'aurait pas attendu tout ce temps avant de lui faire ça. Et il avait raison ; Marius le mit délicatement sur le côté, l'aidant à retrouver la place qu'il avait auparavant. L'informateur resta immobile, la gourde dan la main et ne la portant pas à ses lèvres, jusqu'à ce qu'il vit Marius remettre la cape qu'il lui avait prêtée et lui souffler qu'il allait l'emmener ailleurs qu'ici.

    Et celui-ci disparut.

    En moins de temps qu'il en faut à un scientifique pour retirer le globe oculaire d'un patient, Zacharias se retrouva tout seul, comme un con, au milieu des rats et autres bébêtes sympathiques qui semblaient avoir élu domicile dans sa cave. D'habitude, cela ne le gênait pas plus que cela, mais cette fois-ci, il semblait terrifié par la faune avoisinante. Une drôle de chose commençait à monter sur son pied et le long de sa jambe : un cafard ou un autre insecte de ce genre attiré par l'odeur qu'il dégageait ? Il fallait dire que Zacharias ne sentait pas vraiment bon, la douche douche à laquelle il avait eu droit, après sa sortie de prison et la dernière fois qu'il vous avait vue était cette pluie glaciale sous laquelle il avait trouvé Marius. L'informateur savait que celui-ci reviendrait ; qu'il n'allait sans doute pas tarder, et en attendant, les ténèbres tentaient de se propager de plus en plus, mangeant la lumière de la cave. En ouvrant la porte, Marius avait fait entrer un peu de vent, et la bougie avait vacillé pendant un moment, s'affaiblissant de plus en plus.

    L'insecte était monté jusqu'à sa joue, et Zacharias tremblait de plus en plus. Il sentait les horribles pattes de cette créature sur sa peau sans pouvoir bouger un seul bras, ceux-ci semblant être plus lourds que du béton. Il remua un peu la tête, et finalement, s'arma de volonté pour lever son bras valide et pousser sur le sol l'insecte. C'était effrayant, il avait l'impression qu'à tout moment, la lumière, déjà vacillante allait s'éteindre. Et soudain, la porte s'ouvrit de nouveau, alors que l'informateur pensait qu'il allait enfin craquer du fait de la pression qu'engendre un endroit aussi étroit et sombre. Marius avait un moyen de l'emmener ailleurs ? Il ne fit strictement aucun mouvement qui aurait pu handicaper le terroriste et monta docilement sur le cheval, poussant un cri de douleur par la même occasion, pour une raison semblant assez évidente.

    À moitié fiévreux, Zacharias vit à peine le paysage défiler et serait franchement mal à l'aise si jamais on lui avait demandé le chemin pour se rendre dans le repère de Marius une nouvelle fois. Ils eurent l'air d'arriver à l'endroit dont Marius lui avait un peu parlé. Ce devait être une cache secrète également ou quelque chose du genre ; sûrement un endroit beaucoup plus propre que le sien, Marius ayant été un noble, il ne devait pas avoir l'habitude des endroits où insectes et crasse se côtoyaient. La porte s'ouvrit après un bref code que Flash n'était en état de comprendre, et l'homme fit quelques pas jusqu'à le poser sur une table, apostrophant par la même occasion un collègue. Chercher une femme pour le soigner ? Zacharias frissonna. Il ne savait pas s'il voulait que quelqu'un d'autre que Marius le touchât. Au moins, il était à peu près sûr des intentions du terroriste et savait qu'il ne lui ferait rien de mal mais se montrer nu devant un étranger...il en avait peur d'avance...

    « Me...laisse pas seul... »

    La porte s'ouvre et la fameuse guérisseuse s'avance. Même si Zacharias est couché sur la table, chose fort inconfortable, d'ailleurs, il parvient à voir l'allure de la nouvelle arrivante. Elle ressemble plus à une femme qui prend les choses en main qu'à une noble telle que vous, assez fragile physiquement. Elle s'approche de lui, demandant à Marius ce qu'il se passe et Zacharias saisit soudainement la main du terroriste. Il a peur. Ses yeux se remplissent de larmes à la vue de cette armoire à glace. Elle ne va pas lui faire du mal, au moins ? Ce n'est pas Marius qui désire se venger de sa personne ?

    « Me..me faites pas mal... »
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Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Un même terrier pour deux renards.   Un même terrier pour deux renards. EmptyDim 12 Juin - 23:28

Marius jeta pour la énième fois la cape trempée sur le sol plein de poussière, il ne sut qui bénir de la présence de Marco, car seul avec Zacharias, qu'est-ce qu'il aurait put faire ? Tamponner ses blessures ? Et ? Ce n'était pas ça qui allait le sauver ! D'ailleurs... pouvait-on sauver l'âme de ce garçon ? L'informateur était mort à l'intérieur, et le jeune homme se demandait quel était le salopard qui lui avait fait ça. Certes... il gardait toujours un mauvais souvenir de leur rencontre, certes il se rappelait encore du mépris qu'il avait ressenti à son égard, et alors ? Tout ça appartenait au passé, sinon il ne serait pas intervenu pour l'aider. Le jeune homme prit une serviette qui traînait là et s'essuya le visage. Il ne savait plus s'il faisait jour ou nuit, il ne savait plus s'il continuait de pleuvoir ; les fenêtres de la masure étaient toujours condamnées, placardées avec de grandes planches de bois, et personne ou presque ne savait qu'il y avait de la vie dans cet endroit abandonné. Marius alla chercher une chaise pour s'asseoir près de l'informateur, il tremblait un peu, il avait froid, mais tout ça lui semblait si futile !

Au point où il s'en voulut de songer à sa petite personne, Zacharias était encore vivant, mais brisé. Il joint les mains pour poser ses coudes sur ses genoux, il fixa longuement l'albinos sans dire un mot, s'enfonçant dans les méandres de ses pensées, alors que le monde hurlait derrière les murs de ce sinistre endroit. Il attendait... et il attendait, encore et encore quand soudain, on claqua la porte brutalement. Il ne sursauta pas, habitué depuis longtemps aux manières brusques de la grande femme à la longue chevelure rouge et ondulée qui entra dans la masure, sans même saluer le jeune homme, sans même un geste civilisé. Elle tenait une sacoche de cuir, une chemise blanche laissait apparaître ses formes généreuses, alors que ses mains autrefois belles saisirent de l'alcool qu'elle but en une seule gorgée. Marius s'écarta aussitôt, et elle laissa sa sacoche de cuir tomber sur la chaise, elle retroussa ses manches et fouilla dans ses affaires. Elle lança d'une voix grave et rauque :

— Bordel, Léonard tu m'en donne du travail !

Marius ne répondit pas et se contenta de hausser les épaules, ce n'était pas forcément le genre de femme que les nobles pouvaient apprécier, car elle était bien susceptible de leur démontrer qu'elle avait autant de tripes d'un soldat. Elle grogna, laissa tomber un foulard, et soupira encore, enfin elle reprit la petite bouteille d'alcool pour examiner l'albinos. Elle ne dit rien sur son état, ni sur sa présence, Marius sut que la grande rousse avait compris ; chose utile avec elle, c'était que son attitude bourrue évitait les dialogues inutiles, femme forte, elle grogna encore et souleva sans ménagement le bras du jeune homme. Marius se rapprocha de Zacharias, alors qu'un sentiment d'être parfaitement inutile l'accabla. Il posa juste sa main sur un coin de la table, observant les faits et gestes de la femme, qui sans la moindre douceur palpait, touchait Zacharias comme si ce dernier n'était qu'un morceau de viande, et lorsque celui-ci implora Marius qu'on ne lui fasse pas de mal, le jeune homme alla ouvrir la bouche, mais Magdra le devança :

— T'as mal ? C'est trés bien et profites-en : ça montre que tu es en vie.

Elle mordit sa lèvre et fit signe à Marius d'agir, au moins un petit peu : le jeune homme hocha la tête et enfonça son pouce dans la bouche de Zacharias, ce que la femme allait lui faire n'était pas forcément agréable. Prenant un mouchoir, elle regarda à nouveau Marius avant de verser l'alcool dessus, sans hésitation, aucune, elle commença à tamponner le corps de Zacharias et à nettoyer les plaies. Marius serra les dents, tandis que Magdra s'affairait à la tâche, minutieuse et rapide, elle enleva le sang et désinfecta les plaies, jamais douce, toujours brutale, il y avait un certain mécanisme dans ses mouvements. C'était comme si cette femme était immunisée contre la douleur, chose banale, elle n'avait pas eu une vie facile, et beaucoup ici lui devait leur vie. Pourtant, pas un mot de remerciement ne franchissait leurs lèvres, apparemment, elle n'en voulait pas. Elle donna par contre une petite tape presque amicale sur la joue de l'albinos, puis elle se remit à soigner ses blessures, rapide et vive comme un aigle, elle trouvait et cousait les plaies ouvertes, tandis que parfois, elle rouvrait sa bouteille pour avaler une gorgée de son alcool. Elle ramena une mèche de cheveux rousse derrière son oreille, puis elle se baissa et s'étira une fois qu'elle jugea Zacharias bon pour vivre encore quelques années. Elle lança un regard à Marius pour gronder :

— Met un vêtement, j'ai assez d'un grand malade !

Il attrapa au vol la veste que la femme lui balança, et s'empressa de la mettre, soucieux de ne surtout pas la mettre en colère. Elle examina encore Zachairas et ordonna aux deux jeunes hommes de le monter dans un lit à l'étage, c'était certain qu'une table branlante n'était pas la meilleure des couches. Marius prit les jambes de Flash, et avec l'aide de Marco, il l'amena dans une chambre à l'étage. Il ouvrit le lit et déposa le jeune homme dessus, soupirant et haussant les yeux lorsqu'il entendit Magdra remonter pour voir s'ils s'en occupaient bien. Marius lui rendit sa veste sans écouter ses plaintes et injures, il croisa les bras après avoir passé une main nerveuse dans ses cheveux. Il toussota, observant la grande rousse prendre son kiseru et mettre du tabac, elle fuma en se collant contre le mur. Elle ramena son regard sombre sur son « patient », et sans un mot, elle laissa échapper de sa bouche des volutes de fumée.
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Zacharias Flash

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MessageSujet: Re: Un même terrier pour deux renards.   Un même terrier pour deux renards. EmptyDim 19 Juin - 15:21


    Il ne comprenait pas encore tout ce qu'il se passait, son esprit était assez...encore dans le vague. Il voyait pourtant très distinctement cette femme. Elle lui faisait peur mais il n'osait crier. Pleurer, c'était autre chose, ses larmes s'étaient taries pour le moment, apparemment, et il avait tout de même le pressentiment que ces gens essayaient de l'aider. Nul besoin de les handicaper un peu plus, alors. Sentant cette présence étrangère dans sa bouche, il flippa soudainement : il « connaissait » peut-être Marius et pensait qu'il ne lui voulait que du bien – et encore, ce n'était même pas encore certain – il ne voulait pas d'objets étrangers dans sa bouche ! D'un réflexe, il le mordit un coup sec, avant de sentir la douleur qu'engendrait l'alcool sur ses plaies et fermer les yeux, complètement crispé. Il ne savait pas, ne connaissait pas le degré de douleur que Marius devait ressentir par sa faute, mais en tout cas, il mordait tout de même assez sauvagement dans le pouce. Comme si cela l'aidait à surmonter tout cela...

    Cela dura encore un moment où le pouce de Marius en pâtit, puis, son bourreau eut fini de le désinfecter – d'ailleurs, ça servait à quoi de désinfecter quelqu'un ? À part les grosses plaies, Zacharias n'avait jamais rien fait de la sorte. C'était inutile et puis ça faisait mal. Pour preuve, il n'avait jamais encore chopé une seule maladie bizarre. L'albinos préférait oublier ce qu'il avait ressenti jusque là. Il n'aurait jamais pensé qu'en suivant Marius, il aurait aussi mal...Il était tout de même conscient que cette bonne femme l'avait soigné, cependant, il avait mal. L'aiguille rentra dans sa peau blessée aurait pu se transformer en la pire des tortures, entre les mains d'un inquisiteur bien formé. Le calvaire cessa et, les deux hommes – Marius au pouce bien abîmé et son compagnon – emmenèrent Zacharias dans la chambre qui lui avait été assignée.

    Le lit était confortable, mais il avait toujours mal. Devait-il leur faire confiance ? S'il se souvenait bien, Marius lui avait dit qu'il ne devrait révéler l'emplacement de cet endroit à personne...ça, ce n'était pas franchement dur, étant donné qu'il était à moitié dans les vappes et se concentrant sur la douleur de ses fesses, lors du voyage à cheval qui les menèrent jusque là. Ce type était un terroriste, peut-être voudrait-il l'engager, pensant que Zacharias désirerait se venger ? Non...c'était beaucoup trop tordu. Marius ne l'aimait pas du tout, il le méprisait totalement et s'il l'avait ramassé à sa sortie de prison, c'était uniquement par pure pitié. Ou bien pour obtenir des informations qu'il ne possédait pas déjà. En attendant, même si Marius lui voulait du mal, il se devait de le prévenir. Tout simplement parce que vous étiez en danger et qu'il disposait sans doute de meilleurs moyens pour vous prévenir que lui-même...

    « Marius...Il faut la prévenir...Eleanor...D'A..Ar..Ar..ke..ken...il vaut la tuer ! Parce que que j'ai été insolent ! Dis...si je suis ici, c'est pas pour que tu m'fasses mal, hein ? J'sais qu'tu m'aimes pas tellement... »

    Zacharias respira un bon coup, regardant du coin de l'œil, de temps en temps, la femme à carrure qui avait recousu ses blessures. Depuis quand Marius avait-il autant d'alliés ? Comptait-il faire la révolution ? Qu'avait-il donc pu vivre pour avoir ses pensées-là ? L'albinos ne le comprenait décidément pas du tout. Ce mec était un noble, il avait la chance de pouvoir bien se laver et bien manger chaque jour, et pourtant...pourtant il avait rejoint le côté des gens crasseux sans moyens. Il y avait quelque chose de louche là-dessous. Et l'hypothèse comme quoi Marius ne soit ici que pour tester sa fidélité à l'Empire était très forte. Il avait peur mais allait continuer à parler, on verra ce qu'il se passera.

    « J'ai parlé. Paole et d'..d...d'Ark-k-ken ! Ils...savent que Mist est vivant. »
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Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Un même terrier pour deux renards.   Un même terrier pour deux renards. EmptyLun 20 Juin - 13:44

Les raisons qui poussaient Marius à agir ? Il ne semblait pas en avoir, tout simplement, du moins le jeune homme ne pensait pas à ce qui le motivait à aider l'albinos, se concentrant sur la santé de celui-ci. Même s'il avait conscience que le jeune homme était brisé, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, Marius essayait tout de même de le sauver, lui donner un petit d'espoir, et même une possible vengeance. Car même si la rancune était un sentiment aussi noir que la haine, le terroriste avait conscience qu'un homme poussé par la vengeance était capable d'avancer de lui-même et d'affronter la vie. Il n'ignorait pas ce qu'il s'était passé, le sang entre les jambes de Zacharias, le regard dur de Magdra sur ces blessures, criaient la vérité de ce qui s'était passé, et comment ne pas le savoir ? C'était si visible !

Dire qu'il était choqué était bien trop faible, il était bouleversé, ébranlé, et pris dans un néant de colère et de haine. L'Église s'affichait toujours comme étant le mal, si bien que Marius n'était pas si étonné que ça de cet acte barbare. Pourquoi effectivement aider cet homme qu'il avait autrefois méprisé ? Sans doute pour la même raison que Mist : Marius avait seulement su qu'il devait le sauver, et faire tout son possible pour le sortir de cet endroit. Si le jeune homme s'était retrouvé abandonné dans la rue, le corps souillé de sperme, il aurait lui aussi qu'on lui tende la main, une main qui se voulait gentille, et non vicieuse, comme celle qui avait touché ce corps abîmé. Il soupira et observa son pouce plein de sang, Magdra lui jeta d'ailleurs un mouchoir que le jeune homme saisit, il l'enroula autour de son pouce ; Zacharias n'avait rien à craindre pour cette blessure, bien peu de choses comparées à celle qu'on avait enfoncée dans son âme, ce n'était qu'une égratignure, et puis c'était lui qui avait enfoncé presque sans permission son poing dans sa bouche. Marius l'observa longuement, sans rien dire, et pensif.

L'Église renfermait-elle que folie et perversité ? Son frère qui avait violé Aniya, et la petite fille née de ce viol qui portait sur sa mère brisée un regard empli d'innocence... puis, Zacharias amoureux d'Éléanor qui était prêt à tout pour elle. Il sursauta d'ailleurs, levant sur la grande rousse un regard perplexe, lorsque le nom de la Duchesse franchit les lèvres blanches de l'informateur. Il lui parla d'ailleurs, et Marius se rendit jusqu'à son lit, sa main blessée lui donnait l'impression de battre sous la douleur, mais il la posa prés de la tête du jeune homme pour montrer qu'il écoutait, son genou s'écrasa contre le sol. Il lança un coup d'oeil à Magdra, percevant la peur dans la voix de l'infortuné :


— S'il te plait...

La femme soupira et hocha la tête, sans un mot, elle sortit en claquant la porte. L'inquiétude perça la froideur qu'il ressentait à l'égard de la Duchesse, mais il fit un simple non d'un signe de tête, lorsque l'informateur lui demanda si Marius voulait lui faire du mal. Fatigué par toute cette tension, Marius alla mettre la chemise que Magdra lui avait laissée, et même absent, il pouvait sentir le regard perçant de la femme lui ordonner de s'habiller. Il l'enfila sans fermer les boutons, faisant les cent pas, les mains derrière le dos, impatient, stressé, nerveux comme une souris devant le chat, et ce fut à cet instant... cet instant qu'il perçut un nom. Uriel d'Arken. Lorsqu'il entendit ces syllabes, son corps entier fut secoué d'un frisson, non pas de peur, mais d'une haine noire qui alla jusqu'a le faire trembler. S'il n'avait pas eu autant de maitrise, ou de moins si ses parents n'avaient pas mis autant d'énergie dans cette éducation acariâtre qu'on lui avait donnée, sans doute Marius aurait envoyé son poing contre le mur pour sentir ses os se fracasser devant tant de soudaine violence. Le fait qu'ils savent que Mist était encore en vie ne l'étonnait pas plus que ça, ils devaient bien s'en douter, mais rapidement ses pensées glissèrent dans son crâne, vrillant le reste, justifiant sa colère.

— Tu es en sécurité ici, et pour Éléanor, quelqu'un va s'assurer qu'elle va bien.

Sa voix était plus rauque que d'habitude, plus sombre et sans doute plus masculine pour un gamin de vingt-et-un an qui avait l'air de sortir à peine de l'adolescence, c'était juste que la fureur était en train de le transfigurer, au point où il se perdait un peu. La haine qu'il ressentait à cet instant était grande, et elle n'avait rien de comparable ; bien sûr, il pouvait toujours se laisser enflammer par la colère, et foncer au Palais Épiscopal pour mettre le feu à Uriel d'Arken, mais cette entreprise ne servirait tout bonnement à rien. Il se retrouverait dans la même situation que l'informateur, et Marius n'osait pas imaginer que son corps puisse servir à un pervers, incapable de maitriser sa libido. Plus il avançait, plus l'image du Haut-Prêtre se dégradait entre ses mains, il ne voyait plus en lui un homme intelligent et talentueux, mais plutôt un serpent sournois, dont le seul moyen de le tuer, serait de lui couper la tête. Images violentes survenant dans son crâne, et Marius à nouveau debout appuya son poing sur le mur, il posa sa tête dessus et serra les dents.

— C'est Uriel d'Arken... qui t'a fait ça ?

Oh... Marius connaissait déjà la réponse, et ne voyait personne d'autre capable d'un tel acte. Seul cet homme lui paraissait être capable d'une telle chose, sa mâchoire se crispa. Il soupira, ferma les yeux et tenta d'oublier le flot de haine qui tombait dans sa gorge, au point où sa voix devenant plus ténébreuse demanda à l'informateur de manière sourde, et terrible :

— Veux-tu que je te donne les armes pour te venger ?

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Zacharias Flash

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MessageSujet: Re: Un même terrier pour deux renards.   Un même terrier pour deux renards. EmptyDim 26 Juin - 2:00


    Zacharias soupira. Bien sûr qu'Uriel d'Arken lui avait fait cela. Et il se haïssait encore plus pour ne pas avoir trouvé comment résister à ce connard. Pourquoi avait-il fallu que son corps réagisse de cette manière ? Il avait honte, vraiment trop honte, et savait que si par malheur il le revoyait un autre jour, le petit blond ne manquerait sans doute pas de le lui faire remarquer. Ainsi que le fait qu'il allait bientôt vous torturer...si ce n'était pas déjà fait. Il avait lentement hoché la tête, lorsque Marius avait dit qu'il enverrait un homme courir aux informations. L'albinos désirait tellement vous protéger...si seulement il y avait pas tous ces obstacles entre eux. Pourquoi donc le haut prêtre semblait-il faire tout un pataquès sur votre noble ? Lui avait presque oublié votre ascendance. Désormais, il ne voyait plus que votre beauté ; oui, parce que lui était uniquement attiré par votre aspect physique, mais au moins, il vous aimait profondément, faute de ne pas vous avoir plus connue.

    Devait-il vraiment répondre à Marius ? Il avait du mal, il avait tellement honte que...et puis il n'allait pas lui mentir. Marius lui avait démontré qu'il ne voulait que du bien...à part cette femme-monstre qui lui avait fait du mal – pour son bien, certes. Par contre, tandis qu'il s'apprêtait à hocher la tête pour répondre à la question du garçon, Zacharias resta pantois lorsque le terroriste lui demanda s'il désirait se venger. S'il comprenait bien...Marius voulait le mêler à ses petites histoires ? Il désirait qu'il fomente des complots contre l'Église et Uriel d'Arken avec lui ? L'informateur serra des dents. Bien sûr qu'il désirait se venger de d'Arken. Mais pas avec les armes de Marius ; ce dernier était bien trop louche pour être honnête. Et puis il savait que même Mist qui semblait innocent et mignon – l'odeur exclue – était un ennemi de l'Empire pour avoir fomenté une tentative d'assassinat contre la personne d'Ezhekiel Ier. Zacharias ne voulait pas se battre contre l'Empereur ; même s'il venait de se faire violer, qu'il n'avait pas forcément les idées très claires, il gardait toujours cette espèce de fidélité bizarre envers cet Empereur qu'il n'avait jamais vu. Et puis on racontait qu'il avait les cheveux bleus : Zacharias aimait bien les gens à cheveux bleus.

    « O..oui..c'lui...qui m'a fait ça. »

    Ca, bon mot pour désigner la chose. Voilà où il en était. Il regardait désormais maintenant à côté de Marius, n'osant pas affronter la prunelle de ses yeux. Ses joues avaient-elles rougies ? Il osait espérer que non. Si l'homme avait été quelqu'un d'autre qu'Uriel d'Arken, cette chose aurait presque pu devenir agréable.

    Honte.

    « Me... m'donne rien. Rien ! J'veux pas m'battre cont' l'Emp'reur. En attaquant d'Ar..d'Arken, c'est lui que je risqu'rai d'toucher ! Je me débrouill'rai...sans toi mais en tout cas...j'veux être libre ! »

    Et puis il était informateur. Marius semblait avoir oublié qu'il essayait d'être le plus neutre possible. Certes, il se faisait plus que souvent frapper, personne ne l'aimait et il n'aimait personne, mais au moins, il ne risquait pas – de cette manière – de se faire des amis et d'être embauché dans un camp. Tout son monde avait commencé à chambouler lorsqu'il vous avait rencontré. Comme si vous aviez changé sa vie...en bien ? Zacharias avait peur. Non, il était complètement terrifié. Il se souvenait que vous lui aviez parlé de l'Empereur en mal. Et il avait peur de s'engager, parce que comme cela, il ne sera plus du tout libre de faire tout ce qu'il voulait et s'adonner à sa petite passion. Marius pouvait-il comprendre cela, au moins ?

    « Attends...T'connaissais Eleanor 'vant moi...n'm'dis pas qu'tu l'aimes ? T'l'aimes, hein ? Elle...aussi ? »


    Zacharias, dans un éclat de colère fiévreux tenta de se relever pour saisir Marius par le col de sa chemise. Ouverte d'ailleurs, il ne comprenait pas trop pourquoi. Poussant un « gnn », signifiant en très gros qu'il n'arrivait plus à bouger, il retomba brusquement sur le matelas.

    « J'l'aime tellement...j'veux pas que tu m'la prennes, t'sais...C'la seule chose qu'j'aime au monde et pourtant...j'en suis pas digne. Il l'a dit. Il a dit qu'son père m'tuerait. Et...et..qu'il..il il...répandrait sa chair dans tout Ishtar ! »

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Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Un même terrier pour deux renards.   Un même terrier pour deux renards. EmptyDim 26 Juin - 9:02

Évidemment que c'était d'Arken, le monstre dans toute cette démence, Marius l'avait su dès que Zacharias avait posé un regard craintif sur lui. Curieusement, le jeune homme avait su qu'il n'y avait que cet homme-là pour faire preuve d'autant de vice, et il refusait d'imaginer endurer ce que l'albinos avait enduré. On était en droit de se demander pourquoi le terroriste avait un tel dégoût avec tout ce qui concernait le sexe, mais en même temps, on ne lui servait jamais les bons exemples.

Quand il songeait au sexe, il l'associait directement au viol, et à l'humiliation, comment ne pas éprouver de dégoût, alors ? Il s'assit sur une chose, il posa les coudes sur ses genoux, puis joint les mains pour écraser ses lèvres dessus. Bien évidemment, Marius restait égal à lui-même, rien ne passait sur son visage, mais une petite lueur pleine de colère animait ses yeux bleus, il était tendu, raide comme la corde d'un arc, et la fureur envenimait son esprit. Évidemment, il n'allait pas attaquer d'Arken comme ça, ce serait du suicide, mais le cas de Zacharias Flash lui donnait une raison supplémentaire de le haïr. À croire qu'il pouvait en faire une liste, et encore, il était certain qu'elle s'allongerait au fil du temps.


Lorsque Marius songeait que le Haut-Prêtre avait touché ce qu'il y avait de plus vil, ce dernier lui prouvait que non, et surtout qu'il pouvait faire pire encore. Un instant, Marius songea à Sacha, cette Objet à la chevelure de flamme qui l'avait conduit face à son adversaire, et qui l'avait aussi sauvé, bon sang ! Et si elle aussi, cet homme l'avait violé ? S'il l'avait forcé à coucher avec lui dans le simple but d'asseoir davantage sa domination sur elle ? Il serra les dents et se mordit la langue, il tremblait désormais, et sa colère était noire, profonde et surtout froide. Uriel d'Arken était le Cancer du Peuple, il était la maladie de cette société, et la gangrène des plus démunis, il devait l'amputer pour arrêter son ascension dans le coeur des gens. S'il avait fait la même chose à Sacha, que ferait-il, hein ? D'Arken était assez puissant pour l'écarter d'un geste de la main, seulement, la détermination du jeune homme et sa haine grandissaient, et l'état dans lequel était Zacharias lui rappelait combien son coeur se déchirait de fureur pour cet homme. Il l'examinait d'un oeil critique et impassible, mais c'était pour se souvenir à quel point Uriel d'Arken était taré.

Sans dire un mot, Marius écouta les faibles paroles de l'informateur, certes, il voulait réellement lui donner les armes pour se venger. Pour lui, c'était presque naturel d'aider l'albinos à s'élever, et porter un coup mortel à cet homme, mais ce dernier hésita et finalement, il refusa son offre. Marius n'énonça pas le moindre mot pour le persuader du contraire, il respectait sa décision, et sa proposition n'avait rien à voir avec de la manipulation. Même s'il avait autrefois méprisé Zacharias, il savait que ce dernier ne méritait pas un tel sort, et la compassion était bien là, toujours présente. Il haussa les épaules, et finalement, il planta ses yeux dans ceux de son interlocuteur, toujours aussi froid, mais ça n'avait rien à voir avec lui. Marius déclara après un moment de silence :

— Bien... mais si tu changes d'avis, viens me voir.

Voilà et ça serait tout ce qu'il lui dirait pour l'instant, Marius estimait qu'évidemment, si l'informateur désirait mettre un point final à sa rancune, il serait présent pour lui accorder une arme puissante. Bien sûr, Zacharias ignorait tout encore de ses plans, et Marius ne pouvait pas se permettre de lui en parler, c'était autre chose qui ne le regardait pas, sa réaction aurait été sans doute différente là-dessus, si le jeune homme avait accepté la vengeance qu'il lui avait offerte. Mais il respectait sa décision — comme dit tantôt —, et ne ferait rien pour le convaincre, chacun était en droit de décider de ses actes. Seulement, Marius afficha une figure surprise, lorsque ce dernier affirma que lui, il était amoureux de la Duchesse ! Sur le moment, le jeune homme eut un mouvement de recul, et fronçant les sourcils, il crut que la fièvre de Zacharias était en train de le faire délirer, mais celui-ci enchaina de suite, et marqua plus l'étonnement du terroriste.

— Mais pourquoi veux-tu que je sois amoureux d'elle ? Je n'ai aucune raison à ça !

Lui... amoureux d'Éléanor ? Eh bien ! On pouvait dire que cette information avait un côté cocasse, rendant la situation bien plus sordide et grotesque. Il y avait déjà un problème dans la phrase, lui, Marius, amoureux ? C'était une chose totalement impossible, voyons ! Et même s'il pouvait affirmer que la Duchesse était une jolie jeune femme, jamais il n'avait ressenti de l'attirance pour elle, ni pour personne d'autre d'ailleurs. Il méprisait ou du moins, il refusait s'attacher à ces choses-là, c'était comme si on lui présentait quelque chose de totalement inconnu, et sur laquelle il refusait de s'avancer. Lui, amoureux !

C'était ridicule ! Zacharias oubliait-il la manière odieuse dont il avait traité Éléanor ? Il chassa de son esprit cette information qui en temps normal, l'aurait sans doute fait rire. Il continua de fixer Zacharias avec cet oeil impassible, il ne lui en voulait pas non, mais la chose lui était trop éloignée pour qu'il... l'acceptât ? Il ne savait pas très bien. Il reporta son attention sur les mots que l'albinos prononça, il ne comprit pas très bien quand celui-ci dit qu'il répandrait sa chair dans tout Ishtar, de qui parlait-il ? Du père d'Éléanor ? Ou bien d'Uriel d'Arken qui était bien capable de fantasmer sur une chose pareille ? Marius fit non de la tête, et essaya de le rassurer :


— D'Arken peut seulement chercher à nuire à la réputation de la Duchesse, mais il ne peut pas la tuer, car sa position serait compromise.

Le jeune homme se leva avec une certaine lenteur, et aida Zacharias à se remettre dans le lit, puisque celui-ci avait essayé de l'attaquer il y avait de ça quelques secondes. Il n'avait pas réagi, jugeant que la fièvre n'aidait pas à des réactions censées, mais une fois qu'il l'enveloppa d'une épaisse couverture, il déclara :

— Quant à son père... il s'opposerait à ta relation avec elle, mais je ne pense pas qu'il te ferait du mal. Éléanor semble avoir été élevé par un père aimant et attentionné, ainsi ce dernier ne pourrait guère écarter ce qu'elle désire, malgré que la réputation de la Duchesse soit des plus mauvaises.
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Zacharias Flash

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MessageSujet: Re: Un même terrier pour deux renards.   Un même terrier pour deux renards. EmptyMer 29 Juin - 13:54


    Malgré tout, il était sûr et certain que Marius flashait sur vous. C'était obligé. Qui ne pourrait pas tomber amoureux de vous ? Même s'il respectait énormément l'Empereur, il ne comprenait pas pourquoi celui-ci n'avait pas sauté sur l'occasion de vous avoir, avant lui, du moins. Vous aviez rencontré Marius avant lui, alors il ne pouvait pas croire qu'il ne se fut rien passé. Et si...les doucereuses paroles d'Émile commençaient à porter leurs fruits ? Il était tellement angoissé, à l'idée que vous puissiez décider du jour au lendemain de le quitter. Déjà qu'ils ne se voyaient pas beaucoup – plus précisément environ trois fois depuis le début, dont une bourré et une où il vous avait embrassée deux fois, Ô exploit. Il avait peur que Marius ou que tout autre homme au monde lui vole son précieux trésor. C'était le sien, il l'avait durement acquis et pleuré plusieurs fois la nuit parce que vous n'étiez pas à ses côtés. Il savait que c'était dangereux, et d'ailleurs, D'Arken avait paru révulsé par son comportement, mais il vous aimait vraiment. Tellement qu'il sentait parfois son pauvre petit corps battre très vite lorsqu'il passait à proximité de vos appartements.

    Marius lui mentait-il ? Il n'aurait pu le dire, et après tout, il n'était pas en état. Mais la seule pensée de réfléchir au fait que Marius aurait pu lui mentir le rendit très triste. Marius l'avait bien sauvé, non ? Il lui avait même proposé de l'aide pour se venger alors que...alors qu'il le haïssait, le méprisait ouvertement. Il se souvenait des paroles amères que lui avait envoyé Marius la dernière fois qu'il l'avait vu. Les pièces méprisantes jetées à ses pieds comme s'il n'était qu'un clochard...comme s'il était Mist, en fait, et le geste significatif de sa part qui avait suivi. C'était avant qu'Eleanor ne l'aide à gagner la maison d'un paysan qui l'avait à guérir, ça. Si seulement il pouvait remonter le temps...juste pour vous revoir une seule seconde ! Son exploit le plus beau, c'était tout de même lorsqu'il avait osé – oui, osé ! – vous embrassez sur la joue, juste avant leur séparation. Saviez-vous dans quel état il se trouvait juste après ? Ses joues brûlaient, il se mordait les lèvres et avait accompli quelques centaines de mètres en courant, ayant l'impression que tout son visage le brûlait.

    Bizarrement, il fut rassuré lorsque Marius lui dit que vous ne courriez aucun danger, que d'Arken avait seulement fait une menace dans le vent. Les larmes coulèrent une nouvelle fois sur son visage, il était...tellement soulagé pour vous et d'autre part, ce que venait de lui dire le terroriste enlevait un gros poids de culpabilité sur son cœur. Il ne se sentait pas très bien, d'ailleurs, mais c'était malade. Comme si sa tête chauffait énormément, plus que d'habitude et qu'il n'arrivait plus à se concentrer sur rien. Ce n'était pas juste. Pourquoi fallait-il toujours que ces connards s'en prennent à lui ? Et il ne voulait pas s'engager dans un merdier comme celui de Marius car étrangement, son instinct lui soufflait que celui-ci ne le laisserait pas faire tranquillement son métier d'informateur le plus tranquillement du monde. Et il avait une dette, il devrait la payer.

    « Merci quand même...pour m'avoir ramené jusqu'ici. Tu d'sais qu'j'suis radin et qu'j'obéis qu'à l'argent, m'c'pas vrai ! J'vais t'donner une info' juste pour toi ! Alors, écoute ben ! Y'a pas longtemps, ya l'Empereur qu'a commencé des armures, pour qu'on les fabrique, t'vois...mais elles font trois mètres chacunes ! Et j'crois pas qu'il y ait des gens qui fassent trois mètres, quoique...Paole sur des échasses..brr... »

    Il n'allait pas bien. Il semblait avoir de la fièvre et délirait un peu, même si l'information était véridique.

    « J'ai entendu aussi qu'il fallait deux objets tout puissants là pour soul'ver ces trucs ! Aïe ! »


    Mal à la tête. Il ferma ses yeux deux secondes pour attraper la main de Marius. Et la serrer. Le garçon allait-il faire bon usage de ces informations ? Il ne les avait dites à personne, pour le moment, et puis il avait tellement voulu le remercier que maintenant, il avait de plus en plus de mal à se concentrer...Marius ne pouvait pas lui mettre sur le visage quelque chose de froid ? Cela lui ferait diablement du bien ! Comme un fou tournant autour du pot, il retourna tout d'un coup au sujet Eleanor, divaguant de plus en plus.

    « J'...j'ai peur, Marius ! T'es juste qu'tu l'aimes pas ? Alors...'lors...t'aimes les garçons ? Parc'qu'Eleanor, elle est parfaite, hein ! T'vas...vas pas m'faire du mal ? Pas à Mist non plus ? »
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Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Un même terrier pour deux renards.   Un même terrier pour deux renards. EmptyMer 29 Juin - 23:09

Tout de même, Marius avait un peu de mal à comprendre Zacharias et ça n'avait pas le moindre rapport avec sa proposition, non, c'était à cause de la locution de l'albinos. Loin d'être habitué à vivre depuis tout petit avec des paysans, le jeune homme peinait à comprendre ce son invité lui disait, enfin il se concentrait, et parvenait à saisir le sens de ses phrases, mais il avait un peu de mal. Ce n'était guère la faute de l'informateur, après tout peu étaient les chanceux — et connards — qui avait le loisir d'apprendre le « beau langage », ce « beau langage » qui d'ailleurs n'était qu'une monstruosité de fausseté, l'hypocrisie pour passer à travers les coeurs des nobles, savait se vêtir du verbe le plus fleuri, si bien que ça devenait un jeu de descendre son rival, en saupoudrant le tout de beauté et de parfum. Zacharias hachait la plupart de ses mots, il se mélangeait, et sortait des choses qu'il peinait à comprendre, et justement, lorsqu'il lui parla de ce Paole, Marius comprit quelque chose comme « quoique Paole dans les chasses » et il fronça les sourcils, secouant la tête.

Il observa longuement l'informateur, le regard perdu dans ses réflexions, le jeune homme avait un peu de mal à croire ce que venait de lui dévoiler Zacharias, ce n'était pas qu'il ne le pensait pas sincère avec lui, mais plutôt qu'il n'arrivait pas à se faire d'image. L'Empereur n'était donc pas une simple marionnette ? Ou bien avait-il commandé ces Armures sous le conseil vicieux d'Uriel d'Arken ? Il rejeta cette seconde supposition, lorsqu'il se rappela que l'Église refusait de toucher une oeuvre de la Science, et ces Armures... devaient être fabriquées par des Ingénieurs, si Marius n'était pas aussi stupide que son visage de moineau lui donnait l'air. Donc... la petite poupée de porcelaine que maniait le Haut-Prêtre avait une idée derrière sa jolie petite tête bleue ? Marius ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt, eh bien ! Il ne savait pas s'il devait avoir peur, ou non, car il avait réellement du mal à s'imaginer ces grands hommes de métal se mouvoir. Que voulait donc faire l'Empereur ? Et lorsque Zachairas parla d'objet, Marius mordilla ses lèvres, nerveux et perplexe, que voulait-il dire par « objets » ?

Ceux qu'on réduisait en esclavage, comme cette pauvre Sacha ? Ou bien juste des choses permettant de faire pression, ou simplement soulever ces Géants de Fer ? Il secoua la tête, et trouva que ce n'était pas encore le bon moment pour poser cette question. Zacharias lui prit soudain la main, ce qui lui fit relever la tête, et sortir de ses pensées. Il lui lança un regard interrogateur, un pli se forma sur son front, il crut juste sur le moment que l'informateur allait mal. Il se rapprocha de lui, et posa déjà ses mains sur l'oreille pour vérifier que celui-ci ne lui faisait pas mal, ou s'il n'avait pas tout simplement glissé.

Et puis, avoir ce contact désespéré... ça lui était trop étrange et dérangeant. Pourtant, le jeune homme posa sa main sur le front de l'Informateur, il la retira rapidement en la sentant si brûlante, et piquer sa paume. Il mordilla sa lèvre supérieure, puis se prépara à aller chercher de l'eau, lorsque Zacharias prit de nouveau la parole. Bon sang ! Il voulait le mener en bourrique ou quoi ? Marius se tourna, et le fixa avec incertitude, il avait bien entendu ? Mais pourquoi par l'Ombre l'Informateur croyait qu'il ressentait quelque chose pour Éléanor ?


— Mais non ! S'écria-t-il tout de même.

Et maintenant, Zacharias lui sortait qu'il aimait les garçons ! C'était quoi ce cirque, franchement ? Il secoua la tête en soupirant, passa une main dans ses cheveux, et soupira encore, il avait l'impression d'être face à un mur. Pourquoi l'albinos s'attachait-il à ces détails qui au fond, ne le regardaient tout simplement pas ? Il allait tout de même jusqu'à lui dire qu'il préférait les garçons ! Il croyait rêver, ou voir une pièce de théâtre si mauvaise que ça en devenait drôle dans son ridicule. Et on connaissait tous la peur de Marius pour tout ce qui approchait ces choses-là, il ne fallait pas non plus le prendre pour un petit oiseau perdu qui ne savait pas qu'une femme avait un vagin — merci papa et maman pour les cours d'anatomies donnés par un vieux professeur de dessin —, il s'y connaissait un peu, enfin surtout de façon superficielle, et il ne voulait pas approfondir ce genre de connaissance ! C'était juste tout bonnement dégoûtant ! Et surtout, et surtout qu'on ne lui sort pas que c'était naturel tout ça, car selon lui, faire l'amour, c'était être tout bonnement un pervers totalement barbare ! Au bout d'un bref moment de panique, il soupira (encore !) et apporta une carafe d'eau pour Zacharias :

— Non... tout ça ne m'intéresse pas.

On pourra noter que sa voix était devenue un instant bien méprisant, et qu'un frisson l'avait secoué, rien que de s'imaginer en train de... le bloquait ; Marius ne pouvait tout simplement pas s'imaginer être avec une femme, et partager avec elle ce moment si passionnel, non, il y avait la nausée qui le prenait par la gorge à chaque fois. C'était impensable ! Et il préférait nettement se murer dans l'inconscience que d'accepter qu'un jour, il puisse ressentir de l'excitation, et ce jour bizarre où il s'était fait mordre par Zélig ne comptait pas, il avait été dans un moment d'égarement. Il versa de l'eau dans un verre, et mettant sa main froide sur le front de Zacharias, il lui fit signe de boire. Il grimaça en sentant le crâne de l'Informateur sous ses doigts, mais il tenta de le rassurer :

— Jamais je ne pourrais faire du mal à Mist, et je ne compte pas t'en faire non plus. Tu peux rester ici le temps de ton rétablissement.

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Zacharias Flash

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MessageSujet: Re: Un même terrier pour deux renards.   Un même terrier pour deux renards. EmptyDim 31 Juil - 10:39


    Il grimaça, tentant de se retourner, puis, referma ses yeux comme il avait l'habitude de le faire. Il se sentait tout drôle comme s'il n'était véritablement lui-même. Quelque chose l'échauffait entre les oreilles et il aurait été capable de dire les pires conneries sans vraiment les assumer. Il avait à moitié mal à la tête, hésitant entre frapper Marius parce qu'il était malgré tout sûr et certain que celui-ci vous vouait un amour franc : oui, cette pensée ne cessait de le hanter, même si l'autre ne cessait de lui dire qu'il avait totalement tort. Et Marius était dans le vrai, oh que oui. Actuellement, le front de Zacharias brûlait et il disait plus ou moins n'importe quoi. Il pencha la tête pour avaler l'eau du pichet que lui tendit le jeune homme et les avala, les yeux de nouveau crispés pendant quelques secondes.

    « Pourquoi...ça ne t'intéresse pas ? »

    Il était vraiment affolé. Et pourtant, le fait que cela ne faisait pas partie de ses centres de préoccupations aurait dû le rassurer en parcimonie. Non, il agissait étrangement, disant des phrases bizarroïdes. Sa main valide s'était déplacée et avait soudainement attrapé le poignet de son sauveur, le serrant de toutes les forces qui lui restaient – c'est-à-dire pas beaucoup, Zacharias étant au bout du rouleau pour le moment. Il ne se sentait pas bien, comme usé. Il ne parvenait pas à réfléchir correctement sur ce qui avait pu se passer, remerciait mentalement Marius mais ne savait plus que faire. L'offre de ce dernier l'avait totalement déstabilisé et il ne savait que faire. Des larmes inspirant probablement la pitié avaient recommencé à couler sur visage, irritant les diverses plaies pas totalement refermées qu'il avait bien pu avoir, et il resserra un peu la pression de sa main sur celle de Marius. Pourquoi ne partait-il pas d'Ishtar, en fait ?

    Un bruit retentit dehors. Sûrement quelque chose qui venait de tomber ou un événement dans ce genre-là. Même si c'était un peu inquiétant, il y avait pas lieu de se faire de souci, la vie et le désordre remuaient tellement en Ishtar que cela pouvait vraiment être n'importe quoi. Et surtout qu'une poignée d'inquisiteurs assoiffés de sang auraient été beaucoup plus discrets. Passant des larmes au rire, l'informateur esquissa un bref sourire avant de tomber dans un profond sommeil. Peut-être, lorsqu'il se réveillerait, penserait-il que tout ce qui avait pu se produire jusque là n'avait été qu'un rêve, ou peut-être refuserait-il d'accepter ce qui avait pu se passer. On verra, dira-t-on. En tout cas, dans ses yeux régnera toujours un désir ardent de protéger cette fille de duc, celle qu'il appelait seulement par ce si significatif pronom personnel – vous –, lui accordant de cette manière une importance primordiale dans sa vie. De Marius de l'Ombrage, il ne saura sûrement encore pas quoi penser : depuis tout ce temps, il l'avait considéré comme un ennemi ; cette fois-ci, il l'avait aidé, mais il gardait toujours en lui cette intime conviction causée par ce connard de Paole et ses perfides paroles, que le terroriste était amoureux d'elle et se jouerait bientôt de lui, cherchant à l'humilier par il ne savait quel moyen. Il se méfierait probablement toujours de lui, et si possible, tenterait d'obtenir des informations sur le fameux groupe évoqué par le jeune homme aux cheveux gris.

    Mais pour le moment, il dormait. Sa main avait relâchée celle de Marius, retombant sur le lit, et un léger ronflement qui s'amplifierait sans doute bientôt se faisait entendre.

    Qu'il avait l'air sage ainsi.
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Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Un même terrier pour deux renards.   Un même terrier pour deux renards. EmptyDim 31 Juil - 13:05

Et la question lui parvint, Zacharias lui demandait pour « ça » ne l'intéressait pas, et que dire ? Marius ne savait pas. La seule personne qui connaissait son passé, et la raison pour lequel il détestait tout ce qui s'approchait de prés ou de loin du sexe l'écoeurait, c'était Mist. Et... c'était sans doute un peu niais de sa part, mais Marius aimait ce fait que Mist soit le seul à tout savoir de lui, et de même qu'il était le seul à connaître son véritable nom, et à connaître son histoire. C'était très précieux pour lui, comme un secret, et même plus... quand il y songeait, ça lui donnait un peu de joie. Ce n’était rien... et c'était ridicule de trouver du contentement dans quelque chose de si futile, Marius le savait. Enfin... et pour que Zacharias cesse de croire que le terroriste ressentait quelque chose de particulier pour la Duchesse, il répondit sur un ton cassant :

— Ça me dégoûte... c'est pire qu'une agression, et ce n'est qu'un rapport de domination. Je ne comprends pas comment on peut prendre du plaisir dans quelque chose d'aussi sale. C'est pervers et malsain ! Et je préférerais m'ouvrir les veines plutôt que... penser vouloir faire « ça » !

Quand Marius songeait à ce que venait de subir Zacharias, il imaginait bien le visage vicieux du Haut-Prêtre se crisper de ce plaisir écoeurant, prendre quelqu'un comme on prenait la vie d'un autre, c'était pour lui une chose horrible. Bien sûr... Marius pouvait ressentir ce genre de chose, mais il se l'interdisait du mieux qu'il le pouvait ; il était à la base du genre coincé, notamment à cause de l'éducation qu'il avait reçue, mais depuis qu'Aniya s'était fait violer, il avait une vision déformée de tout ce qui se rapprochait du sexe. Et ce qu'il venait de dire à Zacharias était la vérité : il n'osait pas imaginer l'horreur que c'était d'être incapable de se défendre, il n'osait pas imaginer des mains perverses et froides glisser sur son corps, le toucher à des endroits intimes, et le... il en frémissait d'horreur, et rien que l'idée qu'on puisse le toucher de cette manière l'écoeurait.

Il en avait même la nausée ! Il... il se souvenait encore avec horreur du bonhomme en blouse blanche qui l'avait serré contre lui, lors de son aventure au Cochon Pendu, et sentir son sexe dressé contre sa jambe... le faisait tressaillir, Zacharias semblait s'endormir, et Marius avait de plus en plus envie de vomir. Que se serait-il passé s'il n'avait pas pu se défendre ? Il... il aurait fait comme d'Arken avait fait à l'albinos ? Marius retint sa nausée du mieux qu'il pouvait, il en tremblait d'horreur ! Il n'était pas non plus une fille, et... c'était insupportable ! Il ramena ses bras contre lui pour les frotter, un frisson d'effroi courra dans son dos, comment pouvait-on faire une chose pareille ? Et comment pouvait-on ressentir du plaisir à être tripoté de la sorte ?

Les seuls contacts que le jeune homme avait aimés, ça avait été lorsqu'il avait retrouvé Mist chez le Prêtre ; la nuit qu'il avait passé à raconter leur passé lui restait toujours gravé en mémoire, et il malgré l'épouvante du discours de Mist, Marius avait aimé passé ce petit moment ensemble, et l'avoir dans ses bras, lorsqu'ils s'étaient endormis ensemble. Ca aussi... c'était perturbant, mais pas autant que d'imaginer se laisser aller à des plaisirs qu'il s'interdisait. Marius regarda Zacharias sans rien dire, il ne savait pas si ce dernier lui voulait du mal, cependant, il ne pouvait pas l'abandonner, même s'il devrait travailler deux fois plus : il avait une bouche supplémentaire à nourrir. Il lui remit simplement du mieux qu'il le pouvait les couvertures, et avant de quitter la pièce, Marius s'assura qu'il eut assez d'eau si jamais la soif le prenait, ou de couverture pour ne pas attraper la mort, il posa aussi au bord du lit des vêtements propres, mais qui ne sentaient pas le neuf.

Et après avoir regardé durant un moment le corps du jeune homme, Marius ne put retenir sa nausée plus longtemps ; il ne fallait pas se méprendre, Zacharias ne le dégoûtait pas, c'était plutôt ce qu'Uriel lui avait qu'il ne pouvait pas supporter, et malgré lui, son imagination lui montra une horreur sans nom. En sueur et frémissant, la chemise ouverte, Marius sortit de la chambre pour aller rendre le peu de nourriture que son estomac possédait, il vomit beaucoup de bile en toussotant. Son coeur était serré dans sa poitrine, et son corps maigre était secoué de plusieurs tremblements qu'il ne pouvait pas calmer. La peur de subir « ça » lui retournait tout simplement l'estomac.

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