L'Empire Ishtar
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 Une jeune femme et trois hommes. (Pv : Éléanor, Siegfried et Iraïd)

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Marius De l'Ombrage

Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Une jeune femme et trois hommes. (Pv : Éléanor, Siegfried et Iraïd)   Une jeune femme et trois hommes. (Pv : Éléanor, Siegfried et Iraïd) - Page 2 EmptyJeu 30 Juin - 17:02

Rappel du premier message :

« — Tu sais que ton amie... la Duchesse Van Machin Turc... eh bien, elle est enceinte !

—... Pardon ? »

Enceinte ? Enceinte ? Marius se souvenait encore de la surprise qu'il avait ressentie, lorsque Marco lui avait appris cette nouvelle. Éléanor était enceinte ? Et de qui ? Par l'Ombre ! Qu'avait-elle donc fait, encore ? Une bêtise pour se trouver mère d'un futur enfant ? Il avait rapidement tenté de chercher des rumeurs à ce sujet, mais n'avait rien trouvé de potable, malgré tout le flot de fausses informations qui couraient sur ce sujet-là. Éléanor connaissait la disgrâce, et les rapaces qu'étaient les nobles se nourrissaient avec voracité de cette « joyeuse nouvelle », dont ils ne cessaient pas de la féliciter. Inquiet tout de même, Marius avait longuement réfléchi à la situation, devait-il lui écrire pour prendre des nouvelles de la jeune femme ? Tout en sachant qu'il était aussi la cause de ses malheurs ? Et qu'il s'était montré odieux avec elle ?

Tiraillé entre son angoisse, et quelque chose de bien idiot et de purement masculin, le jeune homme n'avait pas dormis pendant une nuit entière, tournant encore et encore cette même question dans son crâne. Éléanor... enceinte ? Mais de qui ? Quel homme avait réussi à l'approcher et à avoir ses faveurs ? Évidemment, il avait fait de nombreuses recherches, mais il n'était pas satisfait du peu qu'il savait. Il avait juste eu vent que la Duchesse s'absentait pour telle durée chez elle, Marius n'avait même pas idée de ce qui lui avait pu arriver à la jeune femme. Et malgré la colère qu'il ressentait toujours pour elle, on pouvait être certain que s'il le savait un jour, il se rendrait chez cet homme-là pour le tuer de ses mains. Sa colère et sa rancune étaient plus fortes que le reste, et étaient nettement capables de lui faire perdre son éternel sang-froid.

Mais... heureusement pour le noble en question, le terroriste ne savait rien de tout ça, et ce dernier pouvait continuer de vivre une petite vie tranquille, sans craindre de voir un jour un Gaz Toxique tomber dans ses appartements, comme celui par exemple qu'il avait récupéré durant l'une de ses excursions. Enfin, passé le choc, Marius s'était mis à écrire une longue lettre, dont on épargnera bien des choses, notamment sur son comportement de « mâle » qui n'aimait pas lorsqu'une simple femme montrait un signe d'indépendance. Il avait un mauvais pressentiment, et il avait horreur de ça, il lui avait donc envoyé une lettre qu'il avait lui-même apportée dans sa maison, et remit à l'une de ses servantes, après avoir acheté évidemment son silence. Les femmes avaient un esprit si simple que c'était facile d'obtenir ce qu'on voulait d'elles, il s'était contenté de lui amener un bijou volé, mais de bonne facture. La lettre disait :

« Le temps a coulé depuis notre dernière rencontre, et si je te contacte à nouveau, c'est seulement parce que j'ai entendu que tu étais enceinte. Éléanor... que s'est-il passé ? Je ne pense pas que tu es le genre de jeune femme capable de coucher avec le premier venu, même en agissant sous un coup de désespoir, ce n'est pas normal. Tu es en droit de refuser de me dire ce qui s'est passé, mais je veux savoir comment tu t'es retrouvée enceinte, et de qui... et par pitié, ne me dis pas que c'est encore un coup tordu d'Uriel d'Arken ! J'ai des choses à te raconter d'ailleurs, sur lui, mais une lettre ne pourra pas tout résumer. Sache simplement que Zacharias Flash, l'Informateur qui m'a vendu la petite fille de Zélig Faoiltiarna est chez moi en ce moment même, faible et malade.

Je viendrais te rendre visite dans tes Appartements dans deux jours, en me faisant passer pour un homme à tout faire, cherchant du travail, je veux que tu me racontes ce qui s'est passé. »

Non... il n'y avait pas le moindre mot d'excuse sur son comportement, de même qu'il n'y avait pas de nom, car Marius savait que la Duchesse reconnaîtrait son écriture. Et puis sur l'instant, la main tremblante, ébranlé, le jeune homme avait simplement oublié d'écrire son nom, puis il avait posé sa plume. Éléanor... enceinte ! Tout ceci lui rappelait de sombres souvenirs qu'il essayait encore aujourd'hui d'effacer. Il poussa un soupir, et se prépara pour cette entrevue qui l'étouffait déjà d'angoisse ; revoir Éléanor... c'était affronter de vieux démons qu'il avait pris soin de refouler au plus profond de son être. Une boule lui serrait la gorge, il ne savait plus quoi faire, et surtout maintenant qu'il commençait à construire l'Organisation.

Il poussa plusieurs soupirs, lorsque le jour de leur entrevue prit naissance ; devant la glace, où son pâle reflet se dessinait, le jeune homme avait mis une perruque blonde pour cacher ses cheveux gris, le signe parmi tant d'autres de son appartenance à cette maudite famille. Une simple perruque blonde, et on aurait pu le prendre pour un de ces gigolos couchant avec les vieilles nobles pour un peu d'honneur, et d'argent surtout. Cependant, il ne ressemblait plus ainsi à Marius De l'Ombrage, il passa son visage sous l'eau froide, il était en sueur, et déjà fatigué de ce qu'il allait connaître.

C'était l'après-midi, lorsque Marius se rendit chez la Duchesse, le coeur comprimé d'angoisse, il se demandait ce qu'il devait lui dire. Il refusait de s'excuser, ne serait-ce que par orgueil, mais il avait tant de choses à lui demander ! Surtout, si elle était réellement enceinte, et le père ! Qui était le père ? Hein ? Il frissonna en songeant l'espace d'une seconde que ça pouvait être l'un de ses frères, information capable de lui causé des cauchemars et lui donner la nausée. Néanmoins, Marius finit par frapper à la porte principale, jouant un peu les jeunes gamins des rues en manque de travail, un peu maladroit ; mais ainsi, on pourrait directement prévenir la jeune femme qu'un importun osait demander l'aumône. Il frappa trois coups sur la porte, les dents serrées, il vérifia avant qu'on lui ouvre que son poignard était toujours dans sa botte de cuir, puis quand une femme vint lui ouvrir, il lança sur un ton faussement niais (il jouait très bien ces rôles-là, apparemment) :


— Bonjour ! Je voudrais rencontrer la Duchesse pour trouver du travail ici, je suis Gaultier, enchanté !

Tout ça le fatiguait déjà.

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Siegfried Agasthel
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Siegfried Agasthel

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MessageSujet: Re: Une jeune femme et trois hommes. (Pv : Éléanor, Siegfried et Iraïd)   Une jeune femme et trois hommes. (Pv : Éléanor, Siegfried et Iraïd) - Page 2 EmptyMar 30 Aoû - 19:25

Et voilà qu'il recommençait à me faire des avertissements. Vraiment, j'en avais plus qu'assez de cet homme. Il était temps qu'il retourne à ses affaires, et moi aux miennes. Alors qu'il se levait et me tendait sa main, je fis de même et échangeai une poignée ferme. Je voulais lui montrer qui était le maître, mais je fis attention à ne pas trop en faire. Puis nous sortîmes, par la même porte qu'Eléanor avait empruntée auparavant. Je m'effaçai devant Léonard, mais laissai le soin à Iraïd de refermer la pièce derrière lui. Alors que je lui montrais la direction à prendre pour sortir de l'appartement de mon épouse, j'entendis un glissement derrière moi, suivi d'un gémissement. Eléanor. Elle semblait réellement mal en point, ainsi assise sur le sol, et se tenant le ventre de cette manière. En ce moment, bien qu'il soit un peu tôt, elle souffrait de contractions. Promptement, je m'agenouillai au près d'elle afin de voir ce qu'il se passait. Elle respirait assez faiblement. Aussitôt, sans me retourner, j'ordonnai aux hommes derrière moi :

" Allez chercher une servante, qu'elle apporte de l'eau fraîche et une serviette. Cela la ravivera quelque peu. "


Me rendant compte que je m'adressais à mon associé que je ne devais perdre pour rien au monde et à ce Léonard, tout de même ami de ma femme, j'ajoutai d'un ton angoissé :

" S'il vous plait... essayez de faire vite. "

Je ne prêtai même pas attention à leurs réactions. J'étais vraiment inquiet pour Eléanor, et pour l'enfant qui grandissait en elle. Je ne voulais perdre aucun des deux. Je caressai la joue de ma femme, puis appliquai ma main bien à plat sur son front. Il me semblait chaud. Je trouvais également que ses yeux brillaient. Peut-être avait-elle de la fièvre ? Certainement. Je lui demandai alors, murmurant presque :

" Veux-tu que nous appelions un médecin ? "


Il m'apparaissait urgent de traiter, ou du moins d'ausculter, ce mal qui persistait en elle. Je songeais déjà à un médecin qu'elle pourrait voir rapidement. Malheureusement, aucun nom ne me venait. Puis une servante arriva avec tout ce que j'avais demandé. Je ne savais pas si l'un des hommes avait répondu à mes ordres ou si la servante, passant là à ce moment, avait entendu mon ordre. Toujours est-il qu'ils avaient fait vite. Je trempai la serviette dans l'eau glacée, l'essorai quelque peu, et enfin la posai sur le front chaud de ma femme.

" Voilà, ma belle, ça te fera un peu de bien pour le moment. Mais il faudrait te mettre au lit, tu serais beaucoup mieux que dans ce couloir. Et au moins, on pourra faire tomber la fièvre en attendant le médecin."

J'espérais qu'elle accepterait que je la porte jusqu'à la chambre. Je me doutais bien que ce ne serait pas évident, étant donné qu'elle refusait encore de se conduire comme mon épouse. Tout cela lui avait été imposé, et si j'étais certain de mes propres sentiments, les siens demeuraient flous. Alors je priais intérieurement pour que, devant son ami d'enfance, elle ne montre aucun signe de réticence. Evidemment, je pouvais congédier les deux hommes. Oui, c'était sans doute le mieux à faire, bien que je ne veuille pas vraiment les laisser ensemble juste après notre discussion. Léonard soutirerait bien quelques informations à Iraïd, ou bien le mettrait dans sa poche. Mais je devais prendre ce risque, pour qu'Eléanor voie qu'elle était bien plus importante que des histoires de noblesse. Et inconsciemment, Léonard se rendrait compte de cela, lui aussi. Je me levai alors, et, faisant face aux deux hommes, je leur demandai poliment :

" Excusez-moi, mais, étant donné les circonstances, je pense qu'il vaut mieux que nous restions au calme. Je vais donc vous demander de partir. Mais n'hésitez pas à repasser nous voir quand vous le voudrez. Iraïd, nous nous voyons dans trois jours n'est-ce pas ? "

M'adressant ainsi à mon associé, je ne laissai pas l'occasion à Léonard de répondre. J'ajoutai une dernière fois, à la servante :

" Raccompagnez-les, s'il vous plait. "



[ J'espère que ça ne ferme pas trop vite le sujet :/ Si ça ne va pas, je peux changer la fin :) ]
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Iraïd Hajkawen
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Iraïd Hajkawen

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MessageSujet: Re: Une jeune femme et trois hommes. (Pv : Éléanor, Siegfried et Iraïd)   Une jeune femme et trois hommes. (Pv : Éléanor, Siegfried et Iraïd) - Page 2 EmptyDim 4 Sep - 22:04

Les trois hommes étaient toujours seuls et Iraïd laissa échapper un soupir. Il avait du mal à comprendre ce qu’il se passait ici et avait arrêté de chercher depuis un petit moment. Il écoutait donc, plutôt silencieux. Mais répondant aux questions qu’on lui posait. Même s’il était plutôt prés à en prendre un pour taper l’autre si jamais les choses dégénéraient. Quoique les deux jeunes étaient bien civilisés. Leonard en rajouta une petite couche pour la fin avec un avertissement que Siegfried dut sentir passer. Cependant, il semblait ce cela soit l’heure de partir.
Iraïd était plutôt content que cet entretien touche à sa fin.. Il ne se sentait vraiment pas à sa place. Et puis il était un peu déçus. Les deux hommes étaient capables de s’entendre, ils pourraient très bien faire affaire ensemble car c’était bien des personnes comme Marius que le jeune compte avait besoin. Et inversement. Enfin .. Une telle réflexion était peut être un peu hâtive mais Siegfried pourrait subvenir au besoin financé des terroristes et ces derniers pourrait très bien se débarrasser des personnes qui était sur la route du but au jeune compte. C’était bien un défaut d’Ira cela, imaginer une façon de changer l’Empire et l’Eglise avec son entourage en oubliant que son caractère souple et un peu trop penché sur le changement n’était certainement pas une généralité.

Cependant tout cela allait tranquillement se finir, puisque Siegfried convia poliment Léonard dehors. Le rouquin profitera aussi de cela pour revenir au Manoir - qu’il occupe seul avec quelques domestiques et le jardiner- et il pourra alors retrouver Luzy. Ainsi, il pourrait jouer tranquillement pour finir cette journée un peu étrange à son gout. Mais la demoiselle rentra à nouveau dans la salle alors que Marius et Siegfried s’étaient levés et que le rouquin suivait tranquillement. Cependant, elle avait l’air d’être en aussi mauvaise santé que quand elle s’était absenté. Iraïd fronça ces sourcils inquiet pour la demoiselle.
Cette dernière s’effondra plus souffrante qu’elle en avait l’air, sous le regard surprit des trois hommes, ou du moins d’Iraïd qui derrière, ne voyait pas le visage des deux autres. Le premier à se rapprocher de la jeune femme était son mari, vraiment inquiet et demanda rapidement de l’aide.

Iraïd réagit le plus rapidement et surtout connaissait les lieux, il put facilement se diriger vers la cuisine empruntant les couloirs rapides des domestiques, y resta juste pour dire que la Dame s’était évanoui, qu’il lui fallait de l’aide, une bassine d’eau froide et une serviette. Le roux retourna sur ses pas avec une femme d’un certain âge qui n’avait pas l’air d’être à sa première grossesse. Ainsi que la bassine suivit rapidement après,- juste le temps de la remplir.

Et ensuite, le rouquin ne fit plus grand-chose, il retourna au coté de Léonard, regardant les soins que l’on donnait à la future maman. Le jeune compte avait raison sur le faite que la jeune femme devait regagner son lit, et c’était normal pour lui de l’accompagner, même si la demoiselle ne le désirait surement pas. Enfin, le petit entretien allait vraiment être écourter. Siegfried disparu dans un coin d’un couloir bien qu’il n’avait pas manquer de les saluer et Iraïd se retrouva seule face à l’invité. Et bien, si on lui avait dit que cela allait ce passer comme cela…

- J’espère que tout ira pour le mieux ….

Enfin, une servante les raccompagna à la sortie. C’était bien inutile de parler ici de cette histoire et même de leur affaire, ça ne serait vraiment peu prudent, surtout quand on se trouvait chez quelqu’un. Et même si le rouquin avait confiance au jeune compte, il ne voulait pas encore le mettre en danger en laissant une chance à quelqu’un de croire que ce blond qui rend visite à sa femme est un terroriste.
Une fois dehors, et la servante retourné à sa tache première, il se tourna à nouveau vers Marius.

- J’étais surpris de te voir ici Léonard, heureux de voir que tu va bien. Mais je vais te laisser ici, j’ai deux trois chose à faire maintenant. Bonne fin de journée.

Puis d’un dernier hochement de tête, Iraïd tourna les talons et s’éloigna de son pas paisible vers sa destination, toujours inquiet de la santé de la jeune femme. Il passerai demain, pour s’enquérir de son état…
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Marius De l'Ombrage

Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Une jeune femme et trois hommes. (Pv : Éléanor, Siegfried et Iraïd)   Une jeune femme et trois hommes. (Pv : Éléanor, Siegfried et Iraïd) - Page 2 EmptyMar 13 Sep - 8:08

Marius leva un sourcil comme réponse à l'inquiétude de Siegfried, le soudain malaise d'Eléanor l'étonna, au point s'il se demanda si ce n'était pas joué. Et pourquoi l'Ombre ferait-elle une chose pareille ? Ce n'était pas lui qui allait le savoir, alors le jeune homme se contenta de suivre le mouvement, ses yeux se posaient sur les servantes qui tout de même inquiètes, s'activaient à leurs tâches comme des fourmis. Rapides, agiles presque, et qui ne connaissaient jamais de fin à leur labeur, le jeune homme recula pour en laisser passer quelques-unes et offrit son aide, quand il trouva que c'était nécessaire. Véritablement angoissé, Siegfried se baissa sur Eléanor et tenta de la rassurer par quelques paroles, au moins, il prenait son rôle d'époux à coeur. Cependant, ce n'était pas ça qui allait lui faire changer d'opinion, Marius attendrait de le connaître davantage pour voir si ce dernier était digne d'être le Mari d'une femme telle qu'Eléanor.

Avec une tête pareille, Marius pouvait parier qu'il ne tarderait pas à la tromper, quel âge avait-il ? Sans doute le même que sa femme, et par conséquent, c'était lui le plus jeune ici. Il aida un peu, et observant beaucoup le couple, songeant qu'à son âge, il s'était retrouvé à travers l'Empire pour mesurer sa foi en l'Église à la réalité plus dure des choses. Sa main trembla un peu, quand il se rappela de cette jeune fille qu'il avait rencontrée, c'était l'époque où Aniya — sa meilleure amie — était douce, pleine de vie, et joyeuse. Il écarta l'image sombre qui se donna à lui, quand il repensa à cette pauvre mère, et à l'enfant qu'elle avait mise au monde, ça le rendait amer. Il passa une main dans sa nuque, et lorsque Siegfried décida de se souvenir de leurs présences, Marius eut tout le loisir de deviner le discours que son hôte allait proférer.

Oui... au vu de la situation, il était normal que tous les deux partent, même si le terroriste avait l'impression que c'était plus pour... les chasser de sa maison, Marius dérangeait Siegfried, et il ignorait en quoi exactement. Mordillant sa lèvre, il approuva en silence et salua le jeune couple, en disant à Eléanor de se reposer, et de ne pas trop faire d'efforts. Au fond, Siegfried n'avait aucune inquiétude à avoir au sujet d'une liaison entre Marius et sa femme, s'il y avait un gamin qui détestait les comportements volages, c'était bien lui. Et selon lui, les femmes c'était compliqué, trop compliqué pour son petit cerveau de mâle. Donc non, il n'avait jamais ressenti la moindre petite attirance pour Eléanor, juste de l'affection, il ne l'avait jamais désiré, comme Siegfried qui la voulait pour lui seul, et qui refusait sans doute qu'un autre homme ne la touche. Marius quitta donc avec Iraïd leurs appartements, et foulant le sol, il respira enfin un air froid et pur. Loin des parfums, loin de l'arôme de l'hypocrisie, il poussa un soupir et regarda Iraïd :


— Je suis tout aussi surpris que toi, et je crois que nous aurons bientôt l'occasion d'en reparler.

Et à son tour, Marius souhaita une bonne journée à Iraïd avant de tourner sur ses talons, et de prendre le chemin menant aux Bas-Fonds. Il leva la tête vers le ciel, et constata que ce dernier était en train de s'assombrir, les nuages se noircissaient comme l'encre sur le parchemin, le froid venait doucement se glisser contre le jeune homme. Ce n'était pas encore la nuit pourtant, seulement l'arrivée de la pluie ou de l'orage, le ciel était en colère, semblait-il. Et lentement, de fines gouttelettes tombèrent comme des perles de cristaux sur sa figure fatiguées, Marius tiqua et baissa la tête sur ses pieds. La pluie tombait sur Ishtar, cette Capitale berceau de biens des complots, et des maladies. À croire qu'elle donnait le sein à tous les dégénérés en manque de sang ou de tripes, Marius le savait que trop bien et ce n'était pas cette pluie froide, puant misère et crasse qui allait purifier cette ville.

Marius aimait-il Ishtar ? Détestait-il cet endroit ? Lui-même n'aurait pas su le dire, c'était juste... là qu'il jouait sa vie en permanence, flirtait avec la Mort, et lançait les premières pierres de l'édifice de la Révolution. Une Révolution dont l'ombre mortelle planait au-dessus de l'Église, Marius n'allait pas tarder à frapper un grand coup, et la faire trembler, cet Ordre pervers qu'il haïssait de toute son âme. Qui pourrait dire que derrière son visage de gentil garçon, le jeune homme cachait en réalité une âme qui au fil des jours et des nuits, prenait la forme hideuse d'un monstre avide d'idées et de justice ?
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Eleanor van Lähre
Mort(e) tragiquement

Eleanor van Lähre

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MessageSujet: Re: Une jeune femme et trois hommes. (Pv : Éléanor, Siegfried et Iraïd)   Une jeune femme et trois hommes. (Pv : Éléanor, Siegfried et Iraïd) - Page 2 EmptyDim 18 Sep - 16:11

« Je ne m’étais pas attendue à une telle réaction de leur part, surtout de celle de Siegfried. Tout ce que je faisais, ce n’était que jouer. Visiblement, ils tombaient tous les trois dans le panneau, encore une fois. Tant mieux. En tout cas, je remarquais que mon mari s’était précipité sur moi pour connaître ce que j’avais. Il accaparait tellement l’attention, qu’il ne permettait pas du tout aux deux autres d’agir et de venir me voir également. Je continuais à faire semblant pour en savoir davantage. Ce que faisait Siegfried m’étonnait grandement. D’ailleurs, lorsqu’il me toucha la joue de sa main, je frissonnais. Peu de fois il m’avait touchée depuis notre mariage. Cela ne me prouvait pas du tout qu’il m’aimât et qu’il réagît de la sorte tout simplement par affection. Non, selon moi c’était pour montrer aux autres qu’il agissait comme un bon mari se devait de le faire. En tout cas, aucune preuve d’amour. Seulement le paraître. C’était très important dans la société. Il était, comme moi à cet instant, en train de tenter de faire croire à Marius et aussi à Iraïd qu’il se comportait d’une façon affective avec moi. Mais ce n’était pas du tout le cas dans la vie de tous les jours. Il fallait avouer que je faisais tout pour l’éviter en même temps. Pourtant, il avait pu me montrer plus d’attention s’il m’aimait vraiment. Au contraire, les rares fois où nous nous étions croisés, il m’avait paru froid et distant. Il ne pourrait donc pas me faire croire aussi facilement à son amour pour moi.

En même temps qu’il me touchait le front pour mesurer la température de mon corps, je ne pus tourner la tête pour apercevoir ce qu’était en train de faire Marius. Ni la façon dont il réagissait face à ce que Siegfried était en train de lui montrer. Que pensait-il à cet instant même de cette situation ? En tout cas, je n’eus encore moins le temps de penser à quoique ce fut d’autre puisque je sentis tout d’un coup une serviette mouillée sur mon front. Mon mari voulait que le médecin vînt pour diagnostiquer le mal. Tout d’abord je n’avais aucune envie de voir un médecin, puis je n’en avais pas non plus besoin. Je n’étais pas chaude du tout, je n’avais pas de température, contrairement à ce que croyait Siegfried. Ce n’était que du semblant. Je n’étais pas du tout malade et je n’avais pas de contractions. Je n’avais pas non plus mal à la tête, ni rien d’autre. Cela ne servait donc à rien du tout pour l’instant d’appeler qui que ce fût. Toutefois, je devais me sortir d’une nouvelle impasse à laquelle je n’avais pas tout de suite pensée. Il suffisait donc simplement d’attendre que Marius et Iraïd fussent partis de la maison et que je me retrouvasse seule avec Siegfried. Peu m’importait de connaître la façon dont il réagirait à cet instant là où il comprendrait que je n’avais fait que jouer. Mais je n’avais pas non plus l’intention de le laisser faire jusqu’au bout. Je me laissais donc porter pour le moment. Mon mari nous dirigeait vers la chambre une fois qu’il avait ordonné à une servante de raccompagner nos deux invités.

Une fois dans la chambre, je me redressai et j’étais beaucoup moins lourde à porter. Je fixai alors Siegfried avec des yeux coléreux. Cela me permettait de lui montrer tout simplement tout ce que je pensais de la façon dont il s’était comporté avec Marius. Franchement, cela ne m’avait pas du tout plus. C’était pour cela que j’étais sortie de la pièce pour me calmer et ne pas exploser de colère. Tout n’avait été qu’un combat de coq entre deux hommes qui cherchaient à prouver à l’un et l’autre qu’ils me respectaient et que j’étais très importante. Bien évidemment, je me doutais que tout cela n’avait été que pour connaître les vrais sentiments de Siegfried. Si au début tout le monde s’intéressait à ce qui s’était déroulé entre nous, tout cela avait tourné à des provocations et des mises en garde sous entendues. C’en était devenu que trop énervant. Je me libérais donc des bras de mon mari qui me tenaient pour m’amener jusqu’au lit de la chambre. Je fis quelques pas pour lui montrer que je n’étais pas malade du tout. Que je ne souffrais pas. Et surtout pour qu’il me laissât tranquille une bonne fois pour toutes.


- Je vais bien, pas besoin de médecin, dis-je sur une voix froide et empreinte de colère aussi alors que je savais que Marius et Iraïd ne pouvaient plus nous voir ni nous entendre.

Je n’avais rien d’autre à lui dire. Je m’éloignais donc de lui pour vivre ma propre vie. »

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