Pourquoi suis-je ici ? Je continue de me poser la question, alors que je jette des regards frénétiques à droite, et à gauche. Les rues d'Ishtar semble être toutes identiques. D'accord, j'trouve plein d'enseignes différentes...mais pas celle que je cherche. "Elegant Dior"...C'est quoi s'nom d'abord ? Ah...Je ferme les yeux, tentant d'me rappeler comment j'en suis arrivé là.
Il y a de cela quelques jours, j'ai r'çu une missive de la part de Maître Dorian. J'croit que j'l'oublierai pas cette histoire d'sitôt. Dans cette missive, il racontait qu'il désirait offrir une robe en provenance de la capitale à une jeune "jouvencelle" qui lui aurait taper dans l'œil. Mais v'là, il est pas prêt d'm'ettre un pied dans l'coin le Dorian ! Verdict, j'dois aller acheter cette superbe robe. Non ! Mieux...J'dois voir à un magasin du nom de "Elegant Dior", pour qu'on en fasse faire une sur mesure.

Je continue d'avancer, êvitant les passant. Je marmonne dans ma barbe inexistante...et me retient de m'enfuir d'ici à toutes jambes. Comment faire une robe sur mesure, sans la fille ? J'me suis pausé cette question...et, franch'ment, j'aurais préféré ne pas y penser.
Un frisson me parcours soudain l'échine, et j'me stop en plein milieu de la rue. Les gens m'êvite, me jetant des drôles de regard. J'suis là, debout, vêtu d'une chemise noir admirablement bien coupé, et d'un pantalon droit. Des mocassins aux pieds, je fais classe. Mes cheveux blonds sont retenus dans un léger catogan, ils commencent à s'faire long d'ailleurs...j'devrais trouver un coiffeur la prochaine fois.

Je suis petit, et quand même assez fin...Mais, j'en suis pas au point qu'on m'prenne pour une fille : n'est-ce pas ? Alors...Alors pourquoi son excellence à écrit ça !!!
J'me prend la tête dans les mains, et secoue la tête. J'ai franch'ment la trouille...Faites que cette fichue boutique est fermée ! Et comme ça, j'envoi une missive à Maître Dorian pour lui dire de trouver un styliste dans une province tel que le Khini Lao. La fifille à ses parents devraient pas voir de différences. Et puis, il avait qu'à lui offrir une robe de Gells ! Fait froid chez nous, alors, pourquoi chercher des vêtements ailleurs ?!

J'soupire, et relève les yeux. Prenant mon courage à six mains, j'me dirige vers une femme aperçut un peu plus loin. Elle est plutôt belle d'ailleurs...
Arrivée prêt d'elle, je m'excuse et lui demande alors :

"Veuillez m'excuser Mademoiselle...Connaissez-vous une boutique du nom de Elegant Dior ?"

Ah lala...Faîtes qu'elle prenne pas peur et ne fuit pas. Déjà, se serait sympa de sa part de répondre. Faut dire que j'ai pas prit la peine de cacher ma main gauche, porter des gants par ce temps, c'est criminel ! J'aime pas l'climat d'ici, il est trop chaud...C'est d'ailleurs pour ça que j'porte pas de capuche non plus, donc bon...elle a une bonne vue de ma sale gueule de rat crevé.
Voyant qu'elle ne répond pas, je lui dit alors :

"Oubliez...je trouverai bien par moi-même..."

Mais voilà, à peine qu'je m'retourne que j'percute quelqu'un. Et me voilà, à présent, à terre. Fait chier d'être p'tit ! J'sais bien que j'ai un équilibre de merde mais quand même ! Je peux pas m'empêcher de pester dans un, euh, jargon de roturier ?

"Fait chier ! Vous pouvez pas faire attention ?!"

Ok, je suis le coupable...mais bon...Entre l'autre qui répond pas, et moi qui m'emmêle les pinceaux...La poisse. J'aurais dû m'porter malade sur c'coup...

La veille avait été une très belle journée ! Très calme et reposante, pas de stress ni rien d'autre dans ce domaine. La boutique avait été ouverte toute la journée et quelques demoiselle y étaient venu faire acte de présence. Pas de vente mais beaucoup de ragot qui finira bien par aboutir ! Bien qu'ayant déjà eu la visite de l'important Uriel d'Arken ! Il n'avait toujours pas fini sa robe pour la princesse et donc pas de confrontation direct avec ce foutu tailleur, donc pas vraiment de victoire ni de défaite... juste le simple rien du tout. Donc aujourd'hui, il espérait que la journée soit un peu plus intéressante, c'est pourquoi Lysander en profita pour sortir prendre l'air un peu. Sur sa tête un haut de forme noir entourer d'un ruban rouge et d'une fleur à sa base, une robe noir et rouge assez ample et pour le haut; une simple chemise recouverte d'un long manteau noir, le tout assez singulier et élégant en même temps. Tout ce qui faisait de Dior un excellent couturier !
Pourquoi ne pas se rendre au marché ? Pas bête comme idée, toutefois, quelque chose dans sa vitrine commençait sérieusement à l'agacer. Complètement immobile devant celle-ci, il regarda sa boutique avec un air pensif. Peut-être un peu de changement ne ferrait pas de tord ? Bien que ce style soit celui qui lui plaisait ce n'était peut-être pas aussi professionnel que ce que devait bien avoir Ethan...

Perdu dans ses songes, le jeune homme revint subitement sur terre lorsqu'une masse le bouscula. Contrairement à cet inconnu, il resta sur pied de justesse. À entendre ce bourgeois parler, Lys eu une réaction semblable à la sienne. Prêt à l'insulter à son tour.

- Et vous espèce d'imbéci...

Un moment d'hésitation, le garçon avait l'air plutôt mignon, non ? Ah non... il lève la tête... c'est une vrai catastrophe. Il est défigurer bordel ! C'est hideux ! Ce fut sans aucune once d'hésitation que Dior lui lâcha une moue dégouté en face de ce type.

- Franchement !

L'autre coté de ce visage était beau mais cette brulure était franchement déplaisante pour ses yeux sans parler de ce ton injurieux qu'il avait eu a son encontre. Mais quand même, Lysander était très loin d'être quelqu'un de rancunier et de profondément mauvais, c'est pourquoi il poussa un long soupir avant de tendre sa main vers l'inconnu.

- Allez, faut pas rester sur le sol.

L'expression de dégout avait disparut pour laisser toute la place à cet air légèrement découragé et résigné. Cet évènement ne devait pas venir gâcher sa journée et être un tant soi peu gentil avec les gens de ce genre n'était pas si dérangeant. Vous savez, la bonne action du jour ? He bien Dior venait tout juste de la faire en passant outre l'apparence de cet homme. Restait plus qu'à savoir si oui ou non sa main serait prise par l'inconnu. Dans tout les cas de figure, le couturier s'en moquait un peu, s'auto-persuadant que ce n'était qu'une petite broutille sans importance.

Alors que j'suis encore au sol, à pester pour un oui ou pour un non, j'entends l'autre qui commence à m'insulter à son tour. Pour se stopper subitement. Il a fumé quoi celui-là ? Pour l'savoir, je lève la tête...et ai l'droit à une moue dégoûté et un superbe "Franchement". Une midinette : encore ! Ne pas s'énerver mon cher alek', reste droit, gentil, et calme....même si t'es encore par-terre. Enfin, j'avoue que ça a eu l'mérite de m'calmer. Je ne hurle plus, je ne l'insulte plus...par contre, au vu d'sa réaction, je n'peux empêcher mes yeux de fuir vers la gauche, et mon visage prend un air sérieux...peut-être un peu boudeur, j'en conviens. j'aime pas les réactions des gens à la vu d'mes cicatrices. Certains la trouve "classe", d'autre "horrible". Seul Maître Dorian s'en fiche éperdument...et Rib Ery. Le pauvre, sa gueule est dans un plus mauvais état qu'la mienne : encore heureux qu'il envi le côté "artistique" de ma déformation faciale.
Enfin, pour pas changer, j'm'égare dans mes pensées. C'est alors qu'une main entre dans mon champ visuel. Là, j'percute que j'suis encore au sol, qu'mes vêtements doivent être plein d'poussière : dieu soit loué, ils sont noirs. Encore cette voix, que je ne saurais qualifier ni de féminine, ni de masculine. P'tain, c'est quoi cette fille ? elle est pas tombée quand on s'est percutée, et sa voix m'fait un effet zarb'. Bof, arrête d'y penser mon coco, tu t'fais des illusions qui sont dû à la psychose que tu risques de vivre si tu trouves cette fichue boutique.

"Merci...Mais, non merci." laissais-je échapper, tout en me relevant : seul.

J'ai ma fierté : j'suis un homme ! J'vais pas m'aider d'la main d'une femme pour m'relever quand même. Mon ton était plus calme, plus normal. J'ai même fait des efforts d'élocacu-bidule-chouette-machin-chose. J'aime pas les mots compliqués.
Dépoussiérant mes habits, j'soupire à m'en fendre l'âme. Enfin, calmé, j'dit alors :

"Désolé d'vous avoir bousculée..."

Bon, m'en voulait pas, j'regarde pas dans sa direction. En fait, j'ai l'visage tourné vers la gauche, comme pour fuir l'visage de la Lady qu'elle doit être. Fringuée comme elle l'est, elle devait pas être n'importe qui : si ? On dirait vraiment des vêtements d'bonnes factures...Pour avoir voler les riches pendant des années, enfant, on peut dire qu'j'ai l'œil niveau qualité vêtements, et bijoux. On perd pas les vieilles habitudes comme ça.
Prenant ce que je peux peut-être appeller un méandre de courage plus proche du néant que de l'infini, j'demande alors à cette femme :

"Votre robe...euh...elle est vraiment belle. En fait...je cherche un magasin, de vêtements...et..."

Et j'sais pas parler aux femmes, surtout après les avoir insulter. J'me sens vraiment misérable du haut de mon mètre 68. Rah ! Elle est même plus grande que moi...j'suis franch'ment pas doué, quand j'suis pas motivé. Et puis, pour quoi j'passe moi. Enfin bon, me v'là à regarder le sol, gêné comme pas possible...

Bien évidement, fierté d'homme oblige, ce type ne prend pas la main tendu. Tant pis pour lui et tant mieux pour Lys. Le couturier ramena sa main au niveau de sa hanche et haussa un sourcil en entendant les excuses du petit homme. Bien entendu que Dior avait remarqué sa grandeur ! Étant plus grand qu'une femme moyenne et plus petit que certains hommes il était toujours surprit de constater la grandeur de ceux qui ne le dépassait pas. Avec ça, ce type était réellement loin d'être de son genre... Déformer et petit... Irk ! Dans tout les cas, le jeune homme inclina légèrement la tête pour signifier qu'il acceptait les excuses même si ça ne lui plaisait pas vraiment.

- À l'avenir, faîte un peu plus attention.

"C'est pas tout le monde qui aime se faire réveiller avec une gueule comme la tienne" aurait été une phrase bien plus proche de ses pensées mais tellement inapproprié alors que cet homme tentait de se racheter de sa bêtise. C'est méchant de se moquer de ce genre de personne surtout si ce dernier en viens a commenté sa robe. Là, c'est tout autre chose ! Le visage de Lysander changea de teinte et afficha un petit sourire narquois en pointant de son pouce la boutique tout juste à coté d'eux.

- Juste là... toutefois c'est fermé pour la journée.

Bien sur que Dior allait le lui ouvrir mais d'abord il voulait voir la réaction du jeune homme en face de lui avant de lui faire comprendre qu'il était le propriétaire de cette boutique de vêtement. Faisons durer le plaisir juste un tout petit peu pour en connaitre plus sur cet homme souhaitant des vêtements de femmes. Afin de se mettre un peu à l'écart des passant, Lys s'approcha de sa vitrine et s'y adossa. Il laissa le temps à son homologue de bien comprendre la situation avant de rigoler un bon coup.

- Allez ! Je vous fait marcher ! C'est votre jour de chance si puis-je dire.

Et il se retourna pour sortir une clé de ses vêtements et l'incérer dans la fente de la serrure. Il retourna son visage vers le nouveau client et lui adressa un nouveau rire avant de pénétrer dans sa boutique en laissant la porte se refermer sous le son d'une petite clochette. Bien que physiquement pas attirant, Lysander avait l'impression qu'il pourrait s'amuser de ses réactions tout comme certaines personnes s'amusaient à le faire avec lui. Une fois à l'intérieur le couturier alla ranger quelques tissus qui trainait sur certains présentoir. En sortant, il s'était servit dans les accessoires et n'avait pas eu le temps de tout ranger. Loin de s'imaginer rencontrer un client de cette manière.

- Vous chercher quelque chose en particulier ?

Demande t'il une fois le grand bruler à l'intérieur. Comme ce ne devait pas être pour lui, Lys était toujours prêt à aider ses clients dans le choix d'une robe. Offrir un cadeau n'est jamais une chose simple, surtout si l'on souhaite du sur mesure. Le mieux aurait été de venir chercher le couturier pour lui faire rencontrer la demoiselle en question mais ce n'était pas discret comme méthode. Au final, Dior s'approcha de nouveau de son interlocuteur, appréciant le fait d'être plus grand que ce dernier.

- À moins que ce ne soit pour vous ?

Un nouveau rire. Pour une fois qu'il ne s'agissait pas d'une figure importante de la société ! Il pouvait bien se permettre d'être un peu fou-folle, non ? Depuis la petite gamine garçon qu'il avait habiller, il ne s'était jamais permis de s'amuser de la sorte. Lysander était très loin de se douter que ce balafré était un sénateur... Il voudra sans doute mourir lorsqu'il le saura mais pour le moment, la situation prêtait beaucoup au jeu.

C'est quoi ce sourire ? Non, franch'ment, c'est moi ou elle se fout littéralement d'ma gueule la morpionne ? Je suis son pouce du regard...et r'monte un peu les yeux. Là, j'peux lire "Elegant Dior". Non...Dîtes-moi qu'j'rêve ?! La boutique pour laquelle j'fais des pieds et des mains, celle que je rêve de trouver, et à la fois, de ne jamais voir...était juste en face de moi depuis tout ce temps ! Honte à moi...J'suis bon pour aller faire vérifier mes yeux.

"Fait chier..." laissais-je échapper, alors que j'observais cette devanture.

Cependant, j'v'ai vous avouer qu'à entendre que c'était fermé...j'ai eu les yeux qui pétillaient. Super ! J'ai mon excuse. mais voilà, alors que j'allais remercier cette "charmante" damoiselle, la voilà à briser toutes mes illusions, mes espoirs les plus tarés. Non...J'ai la poisse là, c'est définitif ! L'Ombre m'en voudrait-elle personnellement ?

"Attendez ! Comment ça vous m'faîtes marcher ? J'aim..."

J'aimerai avoir eu l'temps de finir ma phrase. Alors que j'commençais à répliquer, voilà la damoiselle en train d'sortir une clé et d'ouvrir ce qui, je le devine à présent, se révèle être sa boutique.
J'ai conscience du fait que je dois ressembler à un poisson hors de l'eau, mais excusez-moi...pour l'coup, j'préfrère éviter d'l'ouvrir. J'suis toujours devant la porte, dois-je entrer ? Je déglutis, j'vais signer l'arrêt d'mort d'ma pseudo dignité d'homme aujourd'hui. A moins que cette femme n'est une solution inespérée à mon problème. D'un pas...euh....terrorisé ? J'entre.
A peine suis-je entré, que j'ai refermé la porte. PERSONNE ne dois jamais m'avoir vu entrer dans pareille boutique ! Je risque d'en entendre parler pour longtemps sinon. Non, imaginez quoi...un Sénateur tel qu'moi, à qui on dit qu'il a couché pour réussir, dans un magasin de vêtement : POUR FEMME ! La honte...définitivement.

"Et bien...comment dire."

J'ai pas eu l'temps d'trouver mes mots que je m'étouffe avec ma salive. J'ai bien entendu ? Mais...mais...elle se fout de qui celle-là ! Outré, je rétorque immédiatement :

"Certainement pas ! Vous avez fumé votre parquet ou quoi ?!"

J'sais qu'ma peau blanche dois s'être coloré...j'ai jamais été à l'aise avec les femmes, et encore moins celle plus grande de taille que moi. Et surtout, je HAIT le shopping et tout c'qui s'rapporte à dépenser d'l'argent. J'aime pas vraiment voir tourner la ferraille entre les mains des gens...ça m'rappelle trop d'mauvais souvenirs. Voilà pourquoi j'ai toujours laissé Dorian, puis Kaar Ambar, s'occupaient de ma garde-robe. Et puis, de toute façon, j'préfére les vêtements en cuir moi.
Reprenant contenance, je tente d'expliquer mon cas à cette saugrenue couturière :

"En réalité...Un ami m'a prié de lui faire parvenir une robe de votre boutique, pour une jeune femme de sa connaissance. Avant toute chose, sachez que cet ami se trouve dans la province de Gells, les vêtements léger sont donc...quelque peu déconseillé."

Je marque une pause. Mes joues sont d'nouveau à une couleur normale, et mon souffle n'est plus aussi paniqué. Je fais même des efforts pour parler correctement. En cet instant, je suis droit, fier, et je parle avec sérieux...un peu comme lorsque je dois prendre la parole au sénat. soyons franc, dans ce genre de situation, je fais tout de même moins...moins clebs.

"Pour les mensurations de la jeune femme...comment dire...il est évident qu'elle ne peut se déplacer, sans compter qu'il s'agit d'un présent. Aussi, mon ami m'a-t-il fait parvenir les mesures..."

Là, autant le dire...J'me sens supra méga mal à l'aise. Parfois, j'me demande pour quelle raison saugrenue j'ai sauvé Dorian lorsque j'étais encore le mioche sans nom des bas fonds. Rah...elle est lointaine, l'époque de mon anonymat pur et simple. Bah, j's'rais probablement mort à l'heure qu'il est si ça avait continué ainsi.

"En fait, il s'agit de mesure identique aux miennes...à l'exception du tour de poitrine qui est de 90...soit, un peu plus grand que le mien."

Honte, quand tu nous tiens, on peut pas te d'mander nous relâcher. Me v'là les yeux fuyant, mal à l'aise, et imaginant tous les plans relatifs à la fuite. J'ose même plus regarder la couturière ! Pour dire ! Et puis, la fin d'la phrase, j'l'avais tout juste murmurer...
Pourquoi a-t-il fallu que je ne sois pas supra carré des épaules à la JadeWood ? Ou encore, que je sois bien plus grand ? Et pourquoi j'ai si peu d'muscle malgré la vie qu'j'ai mené ? J'sais que c'est parce que j'suis petit de taille, fluet et agile que j'suis encore en vie après tout ce temps...mais merde ! Me v'là dans une boutique de femme, à laisser entendre que j'suis le mannequin pour la robe d'une nénette que je connaît même pas ! J'suis trop con...mais peut-être trop bon quand il s'agit de son excellence le prince Dorian aussi ?

Cet homme semblais gêné de pénétrer dans sa boutique et Lysander ne cachait nullement son amusement face à la situation. Encore faut-il se montrer professionnel un tant soit peu et proposer un bon service au client. Après sa question taquine, il eu la réponse et la réaction escompté ! Si bien que Lys ne put que glousser de plaisir. Pauvre petit homme ayant poser les pieds sur un territoire inconnu dirigé par un homme bien singulier qui s'amusait à ses dépends.

- Mais nooon, je vous taquine !

En plus, il est tout mal à l'aise le balafré si bien que le petit plaisir du couturier n'allait pas disparaitre si facilement. Donc il en vint rapidement à sa demande. Tant mieux, ça lui évitait de poser toute sorte de question. Tiens donc, faire une robe pour une province tel que Gells... c'était bien la première fois qu'on le lui faisait celle-là. Une robe pour une province glaciale. Défi intéressant. Ainsi Dior laissa le jeune homme parler et s'expliquer comme il se le devait, croisant ses bras sur ton torse tout en prêtant l'oreille. L'assurance de son client était revenu avec facilité ce qui l'amusa de nouveau mais il ne pu s'empêcher de pousser un nouveau rire lorsque ce dernier lui révéla être en quelque sorte le modèle ! Et franchement, elle a un bon tour de poitrine cette fille... bref ! Lys cessa de rire peu à peu en s'approchant du jeune homme et lui accordant un sourire compatissant.

- Ne vous en faîtes donc pas à ce point, ça ne va pas vous tuer.

Se servir d'un homme afin de confectionner une robe pour femme. Le seul ennui consistait sans doute a faire tout le travail sans trop porter attention a cette affreuse déformation qui gâchait le visage de son client. Dior se répétait sans cesse que ce type était un client et qu'il devait se montrer professionnel... Mais bon dieu que c'était pas beau à voir.

- Savez vous à quoi ressemble cette demoiselle ?

Car sans savoir la couleur de sa chevelure, de ses yeux et de sa peau Lysander aura du mal à trouver une couleur pour la robe. Certes, il pourrait toujours improvisé mais si jamais elle ne plait pas à la demoiselle de part la simple couleur ? Ce n'est pas toute les femmes qui adore le rose ou le vert ! Mais si la robe s'agence bien à l'apparence et qu'elle est exquise à l'intérieur de celle-ci, elle ne viendra pas se plaindre. Simple déduction... Disons que Lys savait bien cernée les femmes.

- Mise à part le fait qu'elle soit de votre grandeur.

Oh et là on se moque de nouveau du client en lui remettant ce détail sur le nez agrémenter d'un clin d'oeil absolument taquin tout comme le ton de sa voix d'ailleurs. Le jeune homme se priva d'en faire plus, il ne fallait tout de même pas faire fuir son invité, non ? C'est pourquoi il poussa un dernier petit rire et s'approcha d'un tas de robe, il regarda rapidement et en sorti une. Assez simple de part sa coupe gracieuse et sinueuse, d'une couleur principal bleu royal avec du noir et du blanc. La dentelle n'était pas aussi présente que les autres mais était présente, la poitrine était mis en valeur et le tissus assez épais pour convenir aux hivers d'Ishtar.

- Est-ce que quelque chose comme ça serait de bon goût ?

Afin de bien vendre la marchandise, Lysander s'approcha de son client et lui montra la robe.

- À moins que vous ne me donniez carte blanche... ?

Il laissait parfaitement sous-entendre que son homologue ne connaissait rien en la matière et que son avis n'était demander que par principe et politesse de sa part.

[désolé...c'est court -_-']

Mais…mais ma parole : elle se fout d’ma tronche celle-là ! Je le savais que ce n’était pas une bonne idée. J’le savais que j’aurais dû envoyer bouler Dorian sur cette histoire ! Si on pouvait mourir de honte, j’croit que j’serais bien mort et enterré moi. Devenir dingue, voilà ce qui va advenir d’moi si j’reste dans cette fichue salle de torture !
Comment les femmes peuvent-elles aimer toutes ces…ces…ces horreurs ! Des froufrous, des couleurs, des trucs serrés au possible, des machins qui empêchent de bien marcher. Ok, ça rend parfois supra bien, mais, c’est vraiment pas fait pour un mec ce genre d’coin.

J’me retiens de virer au rouge tomate, alors qu’le rire taquin de cette énergumène nommée « couturière » se fait entendre. Alala…
Hein ? A quoi ressemble la midinette ? Mais…Mais qu’est-ce que j’en sais moi ?! J’suis pas devin que je sache bon sang d’bonsoir ! Mon regard doit probablement affiché l’fait que je n’sais pas quoi répondre…vu la remarque ajouté qui m’fait m’sentir encore plus mal.

« Je…j’en sais fichtrement rien ! C’est pas comme si cet idiot de Prince de pacotille me l’avait dit ! » Laissais-je entendre, avec un ton assez colérique.

J’ignore plein d’chose : je le sais. J’me suis fait avoir : j’le sais. Mais, plus que tout, me faire taquiner par cette travailleuse commence à mettre mes nerfs à fleur de peau. Je m’emporte : je sais…mais la Honte, j’la ressens dans chaque parcelle de ma peau là !
Si je pouvais devenir aussi petit et insignifiant qu’un grain de poussière, pour qu’on m’oublie, là…là, j’en serais heureux ! Extatique même !

Ah ? Elle me demande mon avis pour une Robe ? Euh, elle a fumé la moquette : n’est-ce pas ? Je réfléchie, un bref instant. Hum…plutôt que de réfléchir sur la fille, pourquoi ne pas penser aux goûts de Dorian ? Son type de fille…c’est les filles petites, blondes, aux yeux bleus généralement. Il aime les « poupées »…Le bleu appelle, pour lui, à la grandeur de Gells.
J’ai les sourcils froncés, alors que j’observe cette robe. Mais voilà déjà qu’elle me fait une autre remarque. Je soupire, et lui dit alors :

« Je ne connaît pas la fille, mais je connais les goûts de celui qui la courtise. Les tons bleu sont juste ce que je vous recommande…après, oui, j’vous laisse carte blanche. C’est pas comme si j’m’y connaissais en froufrou, et autres fantaisies. »

La fin, j’l'avais dîtes avec un ton un brin moqueur. Depuis le temps qu’on se foutait de ma tronche, dans cette boutique, j’veux bien jouer son jeu ! Au moins, comme ça, j’arrête de penser à la honte de ma vie qu’est cette journée maudite. Et puis, je préfère relevé le défi de moquerie, et de taquinerie, de cette damoiselle…plutôt que de me morfondre, de rougir –horrible cette couleur cramoisie en plus– et de perdre mon assurance et ma froideur digne de Gells. Espérons juste que ce sentiment dur…

Le petit client semblait tellement mal à l'aise et comme un gros méchant Lysander s'en amusait énormément. Usant de parole quasiment sadique tellement il se moquait de cet homme, c'était poli c'est sur mais quand même ça se voyait bien que ça le faisait rigoler ! Loin de cacher son sourire face à cette petite colère qui montait en son interlocuteur il afficha de la surprise lorsque le mot "prince" retentit a ses fines oreilles. Toutefois il ne fallait pas s'emballer si rapidement, ce n'était peut-être qu'une méthode pour se faire prendre au sérieux alors restons bien calme ! À partir de là, le couturier resta à l'affut, montrant la robe et demandant l'avis du garçon. D'après les mots de ce dernier il ne s'agissait donc pas du petit Empereur... donc pas de panique on reprend !

Dans le bleu disait-il. Lysander tourna ses yeux d'ambre vers les robes et leurs tissus. Une robe bleu pour le froid de Gells... Difficile d'être aguicheuse avec les basses températures ! Et puis, il parlait de courtiser, aucune femme n'aimerait recevoir des vêtements trop sexy d'un mec qui lui court après... c'est de part ses nombreuses déductions que le jeune couturier s'arrêta sur une robe des plus exquise ! Un magnifique bleu royale en satin, orné de délicat ruban bleu pâle au niveau du décolleter avantageux et bien remontée.

- Il faut que la demoiselle apprécie et que le monsieur soit heureux de la voir dedans ~♥

Le couturier tira la robe et la montra à son homologue. Tout fier de sa trouvaille, ne se souvenant plus de l'avoir confectionné tellement il y en avait dans sa boutique. Lys s'approcha du client et la lui montra avec un beau sourire.

- Celle-ci risque fort bien de plaire.

Discrètement il compara la grandeur avec celle du petit homme devant lui pour s'assurer de la taille tout en la lui montrant. Tout cela était bien parfait !

- Si jamais il y a un problème avec les tailles il suffit de revenir me voir avec la robe... mais sinon, pensez vous que celle-ci soit de bon goût ?

On ne vend rien si le client n'aime pas un tant soi peu ! Lys avait déjà compris que ce n'était pas lui qui courtisait et qu'il faisait toute la sale besogne pour quelqu'un, ce type devait simplement faire une course pour une connaissance et malheureusement ce n'était pas aussi simple que d'acheter un bouquet de fleur.

- Vous êtes quand même capable de me dire si oui ou non la robe serait jolie sur une fille, non ?

Encore des moqueries ! Cette fois agrémenter par un petit haussement de sourcil et d'un sourire a tout épreuve. Toute les raisons du monde étaient suffisante pour rigoler un peu ! Encore plus lorsqu'on est dans un moment très stressant de sa propre existence. Le simple fait d'y penser lui mettait d'avantage de pression sur les épaules. Sa carrière, non, sa vie entière était en jeu et pour se détendre il passait ses émotions sur ce pauvre client malchanceux... En plus d'être affreusement défigurer il se faisait taquiner par un homme habiller en femme. Sa journée n'était certainement pas aussi agréable qu'il l'aurait souhaité, ça c'est certain !

[Chose promise, chose due.]

Plus je la regarde, plus ma sale gueule doit se décomposer. J'la voit fouiller partout, à la probable recherche de cette fichue idée de "perle rare". Perle Rare de mes fesses oui ! Parfois, j'me demande dans quoi j'me suis encore embarqué. Ok, j'me pose la question tout les jours, et non à quelques reprises seulement...La poisse.
Le plus étonnant, c'est qu'elle a l'air super heureux d'faire ce qu'elle fait, elle. Probablement que c'est là la chose qui m'dérange vraiment. Moi, j'suis loin d'être à l'aise, et heureux, ici...Je préférerais, de loin, un bon verre d'absinthe à s'en arraché la gueule. Ouais, c'est sûr. Tiens, une robe a l'air d'avoir attiré son œil d'experte...Bah, j'imagine que c'est...beau ? Perso, j'me suis jamais vraiment penché sur les tenues d'la mode féminine. Les nobles à fortes poitrines qu'affectionnent ce cher Dorian ne sont pas vraiment mon style...j'me sens mal à l'aise en leur compagnie. J'préfére encore les filles avec un bon parler, de l'audace, et une grande gueule. Elles sont plus divertissantes...mais elles existent surtout dans les rues. Ce monde est-il vraiment le mien ?

"Ouais, j'suppose que ça d'vrait aller..." que je baragouine, alors que j'remarque qu'elle compare les tailles.

Je tente de rester neutre, de ne pas montrer que cette action me gêne. Enfin, cette fois-ci, la miss a fait preuve de tact en tentant de faire en toute discrétion. Rien qu'pour ça, j'la remercie : intérieurement. Non, rêvé pas trop, j'vais jamais lui dire "merci" d'vive voix sur pareil sujet !
Ah, la taille...ouais, je pense alors à préciser...

"Bof, j'reviendrais probablement vous voir avec une lettre donnant les mesures précisent cette voix-ci, si sa merde. J'doute que le Prince se déplacera de lui-même, il a déjà assez de chose à gérer à Gells..."

La fin, j'l'ai murmuré. Mais j'avoue, j'suis piqué au vif par la dernière répliques et fusillent donc du regard cette...cette...cette couturière ! Rah ! J'perds même ma répartie ! Fait chier !
Enfin bon, j'lui répond alors :

"Ouais, ouais ! C'est joli. J'la prend....Envoyez la note et la robe emballée au Sénat, auprès de la délégation de Gells. On vous donnera la somme...j'ai plus vraiment l'temps d'rester là."

J'm'enfuit ? Oui...et non. Bon, ok, j'ai vraiment du mal entouré de temps d'trucs féminins...cela m'rappelle les catins qui, lorsque j'étais gosse, s'amusaient à m'déguiser en p'tite fille pour s'amuser, pendant qu'ma mère se faisait tirer. J'ai toujours été petit pour mon âge, et ma carrure fine pour un mec...Mais j'suis hereux d'ma virilité, alors, m'faire acheter une robe avec ces critères : la honte !
Pour l'heure, je salue la jeune femme et m'en vait vers la porte. Avant d'poser ma main sur la poignée, j'me retourne une dernière fois et lui dit :

"Merci d'avoir prit d'votre temps, alors que vous étiez fermé...Bonne journée."

J'suis pas un monstre rancunier non plus. Un dernier salut, et j'suis partit. Rapidement, je me fond dans la foule des rues, et me laisse porter par cette-dernière. Bon, que vais-je bien pouvoir faire maintenant ? Me boire un coup pour destresser ? Ouais, bonne idée...allons boire un verre...et un bon !