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| C'est à minuit que les affaires se font. (pv Eghän) | |
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| Sujet: C'est à minuit que les affaires se font. (pv Eghän) Ven 24 Juin - 11:19 | |
| Rappel du premier message :
L'été venait tout juste de s'avancer sur Ishtar, et apportait son lot de chaleur, et de fausse joie que les rayons ardents du soleil amenaient. Ça faisait donc un peu plus d'un an que Marius était devenu ce qu'il était, et même si parfois le jeune homme portait un regard lointain sur son passé, il peinait toutefois à décrire son évolution ; il avait changé, aussi bien dans le fond que dans la forme, un an avait suffi à faire de lui quelqu'un de différent. Bien sûr, il restait un peu de l'ancien lui-même dans son coeur, il se croyait toujours aussi droit, mais il notamment apprit que la Justice était relative. Et que surtout, lorsqu'il s'agissait de sauver sa misérable petite vie, il fallait être prêt à tout. Néanmoins, conscient qu'un jeune homme seul ne pouvait pas faire grand-chose, il avait fondé son organisation, et elle démarrait plutôt bien.
Le terroriste avait plein de projets en tête, des projets aussi sanglants que la cruauté de son adversaire, mais après tout, s'il voulait réussir, il ne devait plus hésiter. L'extrémisme avait du bon, quand il y avait une raison derrière cela, et le jeune homme en avait pris conscience. Lutter pour survivre, lutter pour son ambition, c'était tout ce qui comptait, mais il n'était pas non sans savoir qu'un groupe soudé, pouvait aussi bien contenir un traître. C'était pour cela que le jeune homme avait eu une idée, aussi perfide que son éternel adversaire, mais qui allait lui permettre d'observer, et de juger si la confiance était méritée, ou non. Marius était certes un « gentil garçon », mais il ne fallait pas le prendre trop longtemps pour un imbécile, il ne paraissait pas dangereux, et pourtant c'était cette arme-là qui lui permettait de piéger ses adversaires.
C'était pour cette raison que le Révolutionnaire encore dénué de sa chère Révolution se trouvait dans cet endroit bien éloigné de ses habitudes. Certes, Marius avait par deux fois rencontré des scientifiques, et il ressentait toujours une grande méfiance à leur égard, néanmoins pour mettre son plan à jour, le jeune homme devait bien collaborer avec eux. Du moins, avec celui dont il avait entendu parler, certes il connaissait peu l'homme qu'il attendait, mais il le savait assez original pour commettre quelques folies. Ce qui était utile, lorsqu'on travaillait pour les « Gens de l'Ombre », on avait souvent vent des fous et des folles qui gênaient ce gouvernement pervers, et pourtant étriqué à d'autres courants de pensée. Bien sûr, élevé depuis l'enfance dans ce culte de l'Ombre, Marius gardait encore une partie de sa foi, mais celle-ci ne tarderait certainement pas à disparaître un jour ou l'autre, tout n'était qu'une question de temps, et les choses souvent évoluaient d'elle-même. N'était-ce pas en trouvant une force certaine dans son être que le terroriste était parvenu à tuer — il y avait une dizaine moins de ça —, un homme qui le menaçait ? C'était tuer, ou être tué, et son choix était tout tracer. Désormais, il n'était plus le même, et ne cherchait qu'à assouvir son désir de Justice.
Caché dans l'ombre, les bras croisés et le visage toujours aussi impassible, le jeune homme attendait son ingénieur. Il avait retroussé sur ses avant-bras les manches de sa chemise, et il cachait toujours dans sa botte de cuir un poignard qui toujours, lui avait été utile. Certes, la nuit était tombée, et le froid gagnait peu à peu Marius, mais qu'importe ! Tout lui devenait bien futile ces derniers temps, la faim comme le froid, si bien qu'il devenait indifférent à beaucoup de choses. Il passa une main dans sa chevelure grise, et cilla des yeux, lorsqu'il crut voir une silhouette au loin, mais après mûre réflexion, ce n'était qu'un effet de son imagination.
Il n'avait pas dormi depuis un jour et demi, et la fatigue se faisait déjà sentir, comme il n'avait pas non plus mangé depuis trois jours. Il logeait Zacharias Flash, l'informateur qui lui avait vendu la fille de Faoiltiarna, ce même Faoiltiarna qu'il avait rencontré au Cochon Pendu, et qui l'avait mordu, puis soigné. Marius frémit en songeant à l'homme en bouse blanche, celui-là... si jamais il le rencontrait à nouveau, on pouvait être certain qu'il n'allait pas le manquer, surtout si sa lame se retrouvait planté dans ses parties intimes. Il ne fallait pas le prendre pour une victime.
L'orgueil était une chose précieuse qu'il garderait toujours en lui, un peu comme le sang circulant dans ses veines. L'hérétique, le renégat, le Révolutionnaire, le terroriste, le gamin de vingt-et-un ans n'était pas à prendre à la légère, et déjà les détails de son plan se dessinaient de mieux en mieux dans son esprit. Il commençait à se faire des alliers, et pas des moindres, ces derniers d'ailleurs avaient sa confiance, mais ce n'était pas une raison pour ne pas tester celle-ci. Certes, Akhdar ou le Philosophe qu'il avait rencontré près du fleuve était un personnage plutôt mystérieux, mais Marius pouvait tout de même dire que ce dernier ne lui ferait aucun mal. Du moins, s'il arrivait à se montrer digne de ceux qui commençaient à croire en lui, lourde charge pour un gamin, mais cette charge, c'était lui qui l'avait voulu.
Et sans aucun doute, le jeune homme allait se donner tout entier à cette tâche, il détenait l'avenir d'êtres humains entre ses mains fines et pâles, abîmées aussi par le travail et la misère. Mais il avait appris, et il apprendrait encore, jusqu'à voir son rêve aboutir. Son idée radicale ? Il était parvenu à la dompter, et il allait la mettre en route. C'était pour cette raison qu'il attendait cet original, calé contre un mur à l'extérieur de l'usine, seul et là où il lui avait donné rendez-vous. Il sentait que sa bourse allait s'alléger, mais ce n'était pas bien grave, de même que pour certains de ses actes, il savait ou plutôt il croyait que c'était pour « la bonne cause ». L'avenir sans l'Église serait un avenir sans tyrannie, il se moquait bien de l'Empereur. Pour l'instant.
Une silhouette dans la nuit attira son attention, et Marius comprit tout de suite que c'était son homme, il fronça les sourcils. Sans bouger, il décroisa pourtant les bras, et attendit que l'autre vienne le rejoindre. Il ne jugea ni son apparence, ni l'insolence qui paraissait habiter l'homme, il le trouva juste intéressant, dans le sens où il n'avait pas encore croisé « d'original de cette catégorie-la ». Marius ne sourit pas, car c'était tout bonnement très rare lorsque ça arrivait, mais il lui tendit la main pour serrer la sienne fermement. Il planta ses yeux dans celui de son vis-à-vis, et déclara d'une voix rauque :
— Je suis Léonard, votre homme pour cette « affaire. »
Un engrenage s'ajouta aux rouages de la Révolution, et celle-ci ne tarderait pas à se mettre en route.
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Auteur | Message |
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Invité Invité
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| Sujet: Re: C'est à minuit que les affaires se font. (pv Eghän) Lun 18 Juil - 10:09 | |
| Heure à ma montre : 23h59 Parfait, parfait, parfait ! « Il essaye encore de me vanter tous les avantages de cette poudre dont je ne connais pas du tout la valeur ? Quelle merde, non mais ! Echapper à la garde. Je l’ai déjà fait coco, je n’ai pas eu besoin de ta poudre, seulement de mes jambes ! Bon c’est vrai que je n’étais pas seul et puis je m’en veux un peu maintenant, mais le passé ne peut être changé. Rooh mais c’st quoi ces foutues pensées philosophiques tout d’un coup ?! Bah ouais je regrette ce qui s’est passé cette nuit-là mais j’allais pas non plus rester de marbre et me faire accuser juste parce que j’ai tenté de sauver une femme ! Ben ouais, c’était la tavernière qui m’intéressait, c’était elle que je voulais sauver des griffes de la Garde. Pas ce connard de philosophe, d’abord. Je comprends pas du tout la raison pour laquelle elle a été poussée pour l’aider. Moi je l’aurais vraiment laissé dans la merde. Chacun sa merde comme on dit. Bah voilà, je me retrouvais dans une mauvaise situation maintenant, les Gardes probablement en train de me chercher. Mais peu m’importait, j’avais plus envie de faire affaire à eux et si je tombais encore sur eux, tant pis. J’improviserai. Sans cette poudre.
Enfin il retire cette bourse qui contient la poudre et me présente la bourse avec l’argent. Mes yeux deviendraient gros soudainement si seulement je n’avais pas en face de moi un inconnu et surtout quelqu’un qui pourrait me faire passer pour celui qui aime l’argent. Mille pièces d’or. Bah ouais, ça va me faire tenir pour un bon bout de temps là. Je vais probablement même pouvoir terminer mon travail avec tout cet argent. Et bientôt, et bientôt ! Mes montres seront commercialisées dans tout l’Empire. Mouhahaha je deviendrai riche, reconnu et tout le monde se les arrachera. Comme je rêve de ce moment. Je ne vis que pour ce moment. Si je meurs juste après, peu m’importe. Si je finis ma vie dans une prison après avoir été capturé par la Garde, je m’en fous. Il faut juste que ce moment arrive dans ma vie. L’invention du siècle, putain de merde ! Y a rien d’autre qui compte vraiment. Bon en tout cas, je prends la bourse, super satisfait. Pour l’instant tout s’était déroulé comme prévu, sans encombre. Il manquait maintenant qu’un putain d’obstacle nous barre la route ! Oh qu’est ce que ça me mettrait en rogne ça ! Enfin, pensons pas à ça.- Bien, il me semble que chacun de nous soit satisfait, dis-je avec une voix très solennelle. Je vous propose alors de sortir des usines et de nous séparer.A ces mots, je me lève. Je n’ai plus rien à faire ici. Je range la bourse dans une de mes poches dans la veste que je porte ce soir. Bon comme tout à l’heure, je le précède et le conduis jusqu’à la sortie. Bien sûr j’ai fermé à clé mon bureau parce que je ne peux pas le laisser ouvert non plus. Il contient des informations qui me sont propres et surtout que je ne voudrais pas que les autres volent. Donc au bout de quelques minutes, nous sortons finalement des usines une bonne fois pour toute. Comme avant, par une petite porte dans la petite rue si étroite. Une fois à l’air déjà un peu plus libre – bon libre cela restait relatif car il restait bien pollué par les gaz de l’usine – je m’étirai enfin. Voilà c’était ici que j’allais quitter Léonard. J’avais vraiment pas du tout l’intention de continuer avec lui. Il se débrouillerait seul pour rentrer chez lui.- J’étais heureux de faire affaire avec vous, Léonard.Oui, je souriais comme d’habitude. Mais bon, cette soirée avait été pleine en émotions et je n’avais pas été non plus le plus content du monde. Ce mec, je l’aimais pas spécialement. Quelque chose se dégageait de lui et je détestais cela. Enfin la transaction était faite, c’était le principal maintenant. Je ne lui disais même pas que j’avais envie à nouveau de faire du commerce avec lui. Franchement, j’espérai ne plus le croiser. Sauf s’il me donnait encore une fois des sommes aussi coquettes. Peut-être que là … Bref, je lui tendis quand même la main afin qu’il la prit et puis c’était tout. Je le saluai une dernière fois et partis en direction de ma maison. »Heure à mon montre : 00h27 Fini la journée ! « Je rentre enfin chez moi. Je prends simplement le temps de ranger la bourse dans un endroit sûr du bureau, c’est tout. Puis je vais m’affaler dans le lit et je ne mets pas beaucoup de temps à m’endormir. Et à faire de beaux rêves de montre et de succès ! »
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| | | | Sujet: Re: C'est à minuit que les affaires se font. (pv Eghän) Mer 20 Juil - 12:08 | |
| Enfin... ! Les affaires étaient enfin terminées, et Marius pouvait rentrer à la masure, il sentait de l'excitation dans ses membres, et ses entrailles se tournaient et se retournaient de plaisir, il avait réussi quelque chose, cette nuit-là, et même s'il se méfiait d'Eghän comme de la peste, il avait été content de son travail. Dans un mois, Marius allait pouvoir contempler l'Église brûler, il allait admirer les cadavres des Prêtres tomber un à un, et glisser sur le sol, comme de vulgaires vers qui passaient leur temps à se trémousser, ce qui avait blessé Mist serait enfin blessé. Plus personne ne lui ferait du mal, et Marius se le promettait, il le promettait jusqu'à sa vie, jusqu'à sa mort, il allait veiller sur lui, et pour toujours. Il salua le jeune homme d'un signe de main, se demandant toujours ce qui se cachait sous son sourire, s'il souriait pour de vrai, ou simplement pour se moquer de lui. La franchise ? Marius se demandait souvent où elle se trouvait, il lui tourna le dos en souriant, dans combien de temps Eghän se rendrait-il compte qu'au moins la moitié de ses pièces d'or étaient en réalité des fausses ?
On ne prenait pas l'argent d'un contrebandier, c'était bien souvent le contraire, c'était... et alors ? Il avait quelqu'un à soigner, et à nourrir, et puis Alvaro ne donnait pas son argent de la sorte, Marius avait ses justifications. Le jeune homme avait pourtant essayé de le prévenir, on ne se moquait pas d'un « Homme de l'Ombre », et encore ! Le Marquis pouvait se trouver heureux d'être encore en vie, les compères de Marius l'auraient tué pour moins que ça, il lui donnait sa chance. Le jeune homme tourna à droite, puis à gauche, et âme vagabonde, il souriait à la nuit. Les ténèbres s'étendaient au-dessus de sa tête, alors que l'air frais caressait sa peau, Ishtar paraissait dormir. Les silhouettes des bâtisses se dressaient dans le voile sombre, détruisant la perfection de la nuit, alors que les cris des affamés parvenaient jusqu'aux oreilles du jeune homme ; un an auparavant, Marius aurait frémi de peur, désormais, c'était devenu une mélodie qu'il pouvait comprendre, et à laquelle il était habitué.
Il faisait parfois partie de ses affamés, et auparavant, lui-même avait essayé de voler pour se nourrir, seulement, la faim le tiraillait de moins en moins, et même de temps en temps, son estomac ne supportait pas la nourriture. Quand il mangeait, il rendait aussitôt son repas, fiévreux, l'angoisse lui donnait régulièrement la nausée, cependant, malgré les souffrances, malgré la faim et la misère, Marius était heureux de son choix, il voulait s'en montrer digne. Il ne voulait pas être le petit grain de sable se joignant à la marée qui ferait tomber l'Église, non, il voulait être cette immense mer de sable qui engloutirait d'Arken, et qui l'étoufferait. Et puis s'il mourait, comme Mist lui avait écrit, il ouvrirait la voie à d'autres, et le monde pourra enfin changer. Un sourire presque malsain se colla contre sa figure, il faisait froid, et pourtant, il avait chaud, l'excitation courrait dans ses veines, il accéléra le pas, pressé d'annoncer la nouvelle à Mist, enfin ! Il pourra envoyer son poing dans la figure blanche d'Uriel, et lui faire mordre le sable de sa Révolution.
Son poignard en main, il déambula dans les ruelles, âme vagabonde, âme euphorique, il donna un coup de pied dans un morceau de bois, et résistant à l'envie de se laisser aller si facilement à l'allégresse, Marius se contint pour déambuler, ici et là, pauvre imbécile heureux. Le jeune homme poussa un soupir, et s'étirant, il leva les yeux sur la lune, cette éternelle amie qui paraissait vouloir veiller sur lui pour toujours, il la salua d'une simple courbette ; la contrebande permettait de nombreuses choses, et les rumeurs venaient rapidement entre ses collègues et lui, il avait plein d'idées à mettre en oeuvre. Trois hommes bien plus épais et grands que lui le fixèrent longtemps, mais aucun des trois ne songea à l'attaquer, ils connaissaient ce Léonard, ce petit freluquet aux allures de gentils garçons, et ils connaissaient surtout sa vivacité d'esprit, ainsi que les coups sournois qu'il était capable de porter. Au contre, ils le saluèrent en lui demander quand est-ce qu'il pensait se rendre à l'Oeil du Tigre, il haussa les épaules, et leur lança que si l'un d'eux voulait lui acheter quelque chose, il les retrouverait volontiers là-bas, dans cet endroit plein de ripoux, pleins de bandits, mais qui avaient l'avantage d'être un lieu solidaire. Marius disparut aux coins de la rue, songeant que Mist serait heureux d'apprendre qu'il détenait une arme capable de faire trembler l'Empire. |
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