L'Empire Ishtar
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 Un dîner presque parfait [PV Ludmila]

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Eleanor van Lähre
Mort(e) tragiquement

Eleanor van Lähre

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MessageSujet: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyLun 23 Aoû - 13:47

L’aubergiste avait frappé à sa porte pour lui apporter une lettre. Elle fut très surprise. Seul son père connaissait l’endroit où elle se situait. Elle fut donc convaincue que c’était lui qui avait écrit. Mais pourquoi ? Il n’écrivait presque jamais. De plus, quand elle prit la lettre en remerciant l’aubergiste, elle remarqua le sceau. Il provenait d’une famille noble. Qu’Eleanor ne connaissait pas. Elle n’avait pas reconnu ce qu’il représentait. Peut être son père aurait pu. Mais pas elle. Elle se demanda alors si elle devait ou pas ouvrir cette enveloppe. Et si à l’intérieur, il y avait une mauvaise nouvelle ? Ou autre chose ? Elle examina bien son contenu. Un papier simple. Une lettre certainement. Elle hésitait vraiment. Mais elle se dit qu’un papier ne pouvait pas être un grand danger. Sauf s’il contenait une mauvaise information. Eleanor prit le couteau spécialement conçu pour ouvrir les enveloppes. Elle enleva le papier qui se trouvait à l’intérieur et posa l’enveloppe sur la petite table de nuit à côté de son lit. Elle lut alors ce qu’il y avait sur le papier. Une écriture humaine. Une écriture très féminine en fait. C’était en réalité une invitation. Elle ne termina pas la lecture entière mais regarda la personne qui l’avait envoyée. Ludmila Heiskanen. Elle avait vaguement entendu parler de cette famille. C’était une famille de vicomte et ils devaient déjà être venus un jour au palais. Enfin, elle le croyait. Mais elle ne connaissait pas du tout leur fille. De plus, elle avait signé, la Sénatrice. Une femme de pouvoir. Bien placée. Avec beaucoup de prestiges. Elle désirait rencontrer Eleanor pour parler avec elle. Au Dragon d’Or. Un restaurant dont Eleanor avait rapidement entendu parler. Apparemment le plus luxueux de tout Ishtar.

Eleanor ne pouvait pas refuser cette invitation sans une raison valable. De toute façon, elle était bien curieuse de connaître la jeune femme. Jeune, quelque chose lui disait qu’elle était jeune. Eleanor ne voulait pas refuser cette invitation. Tout d’un coup, elle se méfia, mais elle avait ses gardes avec elle au cas où. Ils ne seraient jamais loin. Quoiqu’il arrivât, elle ne permettrait personne lui interdire d’amener ses gardes du corps. La femme qui se nommait Ludmila avait laissé un petit papier pour qu’Eleanor pût répondre. La duchesse écrivit donc sur le petit papier qu’elle acceptait avec plaisir et elle lui donna une heure et un jour, que la femme eût la possibilité de réserver une place. Enfin, elle ordonna à l’un des gardes de porter la réponse en bas et demanda à ce qu’elle fût portée jusqu’à sa destinatrice. Elle n’avait pas besoin de recevoir une nouvelle lettre pour la confirmation de la réservation. Elle savait que la femme s’arrangerait pour que tout fût tel quel. Eleanor ouvrit alors sa garde robe. Elle estima qu’elle n’avait pas les robes adéquates pour une telle occasion. Certes, tout ce qu’elle portait avait été acheté dans des boutiques chères mais rien n’était assez beau pour un dîner au Dragon d’Or. Elle sortit donc s’acheter une belle robe. Elle rentra plusieurs heures plus tard avec une longue robe bleue décorée avec des diamants et d’autres petites pierres précieuses. Cela faisait aussi ressortir ses cheveux et ses yeux bleus. Elle avait cherché longtemps et dans beaucoup de boutiques. Elle était donc exténuée. Elle prit son bain et se mit au lit sans manger. Elle s’endormit tout de suite. Elle n’avait pas faim, de toute façon.

Le jour du dîner arriva. Eleanor s’habilla dans sa belle robe spécialement achetée. Puis se para des bijoux qu’elle avait emmenés. Elle se coiffa et se maquilla. Une fois prête, elle sortit de l’auberge. Elle avait demandé au tenant de celle-ci de lui trouver un guide qui l’amènerait directement vers le Dragon d’Or. Il avait commandé une calèche. Satisfaite, elle monta à l’intérieur après avoir remercié l’aubergiste avec un pourboire. Ses gardes du corps la suivirent. Quelques minutes plus tard seulement, la calèche s’arrêta et un cocher vint ouvrir la porte pour qu’Eleanor pût descendre. Elle arriva devant la porte et le cocher avança sa main pour que la duchesse la prît. Ce qu’elle fit et descendit sans soucis. Elle paya le conducteur. La porte du restaurant était décorée avec des dragons et des motifs floraux, toute en or. Quand elle entra dans le restaurant, elle remarqua qu’il y avait des statues de dragons un peu partout. Les murs étaient jaunes pâles et le plafond vert. Quelques tableaux de nature ou de dragons ornaient les murs. Des escaliers menaient vers le deuxième étage. Un grand lustre éclairait toute la pièce. Elle était émerveillée. Elle n’avait jamais vu un restaurant aussi magnifique. Elle comprenait alors pourquoi Ludmila avait voulu la rencontrer dans cet endroit. Un serveur à l’entrée demanda son nom de famille.

- Je suis l’invitée de Madame Heiskanen, répondit-elle.

Le jeune homme chercha sur sa liste puis inclina la tête. Visiblement, une telle réservation existait. Eleanor était heureuse. Le serveur lui souhaita la bienvenue et un autre vint la trouver pour l’amener à la table. Il lui demanda de la suivre. Eleanor s’exécuta, ses deux gardes du corps toujours derrière elle. Personne ne lui avait demandé quoique ce fût les concernant. Ils comprenaient probablement. Le serveur monta les escaliers. Le deuxième étage était semblable au premier. Une statue d’un énorme dragon d’or qui crachait du feu était placée au centre de la pièce. Elle se dit que les deux étages étaient certainement décorés de la même façon. Ils étaient vraiment identiques. Eleanor regardait dans tous les sens tout en marchant. Enfin, le serveur s’arrêta près d’une table cachée de tous les regards, près de la statue centrale. Elle était vide, tout comme le deuxième étage en réalité. Mais la duchesse s’assit. Les gardes se placèrent le long du mur, pas très loin, afin de l’avoir toujours dans leur champ de vision, ainsi que toute la salle. Eleanor s’inquiéta un peu. Et si c’était un piège ? Toute seule au deuxième étage. Les serveurs avaient peut être été avertis et avaient été payés pour exécuter ce que la Sénatrice voulait. Mais pourquoi, dans ce cas ? Elle ne la connaissait pas. Que lui voulait-elle ? Peut être savait-elle qu’elle désirait devenir Impératrice alors qu’elle également ? Non, une Sénatrice ne pouvait pas devenir Impératrice. Enfin, si. Mais …

Alors qu’elle se posait toutes ces questions, elle s’était perdue dans son monde. Elle ne faisait donc plus attention à son entourage. Heureusement qu’ils étaient là au cas où. Elle ne les vit même pas bouger, tellement elle était concentrée. Mais elle les remarqua au moment où ils se plaçaient près de la table, comme pour la protéger. Sur leurs gardes. Même si cela ne se voyait pas, Eleanor le savait. Son cœur battit tout d’un coup plus fort. C’était soit la Sénatrice qui était arrivée et qui se dirigeait vers eux, ou le danger. Ou tout simplement, une autre personne qui mangerait au même étage. En tout cas, les gardes avaient pour ordre de toujours réagir, même si ce n’était pas dangereux. Au cas où. Eleanor tourna la tête au moment où elle entendit un petit rire de femme. Elle fut surprise. Elle la vit. C’était elle. Du moins, elle le pensait. Elle était belle dans sa robe fushia foncée. Une couleur qui lui allait si bien. Eleanor n’aurait pas su expliquer pourquoi. Cette femme lui fit un bon effet. Dans le sens où, elle lui parut au premier abord sympathique. Mais une femme hors du commun également. Elle avait quelque de spécial. Elle n’aurait pas su dire quoi, en tout cas.

Eleanor se leva alors que la femme se dirigeait vers la table. Elle sentit son cœur qui ne battait plus autant que les secondes précédentes. Quelque chose l’avait visiblement rassurée. Quand Ludmila se trouvait près d’elle, Eleanor sourit. Elle vit alors son sourire rendu. La jeune femme se présenta et expliqua aussi à la duchesse la raison d’une telle invitation.

- C’est un plaisir pour moi également, Sénatrice. Je suis très enchantée de vous rencontrer.

Elles s’assirent. Les serveurs se dépêchèrent de leur amener deux cartes pour qu’elles puissent commander ce qu’elles désiraient manger et boire. Il n’y avait pas les prix sur sa carte. Elle se demanda si sur la carte de Ludmila également. Mais elle remarqua également les plats luxueux et appétissants qu’ils proposaient. Ainsi que les meilleurs vins ou autre alcool de tout l’Empire. Eleanor sourit. Elle attendit que la Sénatrice dît quelque chose.

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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyMer 1 Sep - 12:21

Il y avait ces gens, dont on entendait parler, dont on connaissait le visage car presque tout le monde — enfin le tout le monde qui importait — le connaissait, dont on se disait entre gens de bonne compagnie qu'il faudrait bien essayer d'entrer dans leurs bonnes grâces, au cas où, et dont on se lamentait de ne pas connaître d'amis proches ou autres portes d'accès. Et puis parfois, on faisait tout cela mais avec quantité de mauvaise foi, parce qu'on avait tout à coup réalisé qu'il n'y avait pas grand chose d'inaccessible, finalement, chez la sus-évoquée personne. C'était à dire qu'il suffisait de se fabriquer son accès, avec l'aide de quelques facilités que la hasard avait bien voulu vous offrir. Venir de la même province, par exemple. Tout de suite, ça créait un super lien, entre âmes élevées éloignées de leur terre d'origine. Ah mais oui, ah mais carrément, ah mais en voilà une idée qu'elle était bonne ! Autant dire que le jour où elle avait tout à coup réalisé que tout ça n'avait rien de bien compliqué ( et de toute manière, il faut toujours au moins avoir essayé ) elle s'était emparée d'une plume et de papier à lettre et avait rédigé d'une traite une fabuleuse invitation. Après, elle l'avait relue, tout de même. Histoire d'être sûre de ne pas avoir écrit n'importe quoi. Dans l'enthousiasme, le feu de l'action, on s'emporte, souvent, souvent, on s'emporte trop. Et trop c'est pas bien. Mais bon, elle maitrisait encore son orthographe et la confection d'invitations bateaux standards, donc tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Sans surprise elle reçut une réponse positive. Ce n'était pas comme si la Duchesse pouvait vraiment refuser — après tout, pour le moment, elle n'était encore que ... pas grand chose. Contrairement à Ludmila. Enfin. Elle réserva un étage entier du Dragon d'Or, parce qu'être dérangée, même quand il se s'agissait pas de négocier fermement et de persuader sauvagement, c'était d'un désagréable ... Les gens qu'on a pas invité, là, partout, autour de soi — non, non, vraiment, trois fois non. ( Et puis ça claquait aussi drôlement, de réserver tout un étage. C'était un peu histoire d'impressionner aussi. On lui demanderait, elle avouerait trouver ça ridicule, mais ce n'était pas important, puisque généralement ça fonctionnait. ) En plus, les gens se croyaient toujours autorisés à faire du bruit. À parler alors qu'elle parlait, ou écoutait. Enfin mais on croyait rêver.

Le soir-dit, elle mit un point d'honneur à arriver quelques minutes en retard. C'était encore une de ces choses idiotes mais qui avaient leur importance ; inviter et être attendue plutôt que d'attendre. Quand on lançait une invitation, être là à attendre son invité, c'était se poser en maîtresse de maison, s'installer sur une position supérieure, en quelque sorte ; elle n'appréciait pas quand on lui servait ça, et il lui semblait que faire attendre l'invité quelques temps le mettait plus à l'aise. En quelque sorte. Enfin bref. Toujours était-il qu'elle arriva et fut satisfaite de constater que comme prévu Mademoiselle van Lähre était déjà là. Et bien entourée. Ludmila fronça légèrement les sourcils. Qu'était-ce encore que cette absurde paranoïa. Enfin Eleanor n'était pas la seule, bien entendu, à se promener flanquée de gardes, mais ça ne rendait pas la chose moins ridicule aux yeux de Ludmila. Bien sûr, elle-même, parfois, cédait et sortait accompagnée — entourée, plutôt — mais seulement, enfin, quand, il y avait une raison apparente de le faire ! Là, là ... ( Enfin ce n'était pas le moment de s'exciter là-dessus. Les gens avaient le droit d'avoir peur. Enfin c'était plutôt que c'était impossible de les en empêcher. Il fallait le supporter. )

Elle ( Mais tout de même ! Quand on sortait sous protection, on avait au moins la décence de le cacher ! de leur dire de se retirer plus loin. Qu'on sache qu'ils sont là mais sans les voir. Là, elle se serait ramenée avec un panneau « Je vous fait pas confiance » à la main, ç'aurait été exactement pareil. Mais stop, stop. Mettons ça sur le compte de sa jeunesse. Voilà. La jeunesse. Toujours une bonne excuse. ) afficha un sourire chaleureux ( y en a toute une gamme. De sourires. Un pour toutes les occasions. ) et progressa d'un pas leste vers Eleanor en ne la quittant pas des yeux — en plus, ça lui permettait de faire abstraction du reste.

« — Bonsoir, Mademoiselle. Je suis — vous devez vous en douter — Ludmila Heiskanen. L'invitation a pu vous surprendre, j'admets qu'elle pouvait avoir quelque chose d'étonnant. Mais je souhaitais simplement vous rencontrer — parler. Rien de bien formel, vraiment. Simplement la promesse d'une charmante soirée ; c'est une joie pour moi de faire votre connaissance. »

Elles s'attablèrent, et on leur donna la carte. Elle aimait beaucoup à s'abîmer dans la contemplation d'un menu, dans la profusion de choix. Quelle bonheur n'est-ce pas, que d'avoir le choix. Mais laissons là ces considérations. Il s'agissait maintenant de faire une conversation. Ah, la conversation, cet art, ce calvaire, ce plaisir. Enfin, elle n'arrivait pas sans avoir réfléchi déjà à ce qu'elle dirait. Pas folle.

« — Nous n'avions jamais été présentées auparavant, mais je vous ai vue plusieurs fois, il y a quelques années de cela, chez vous — j'étais avec ma famille, ou avec mon mari — vous êtes toujours aussi charmante que dans ces souvenirs. Là, c'était un mensonge. Elle n'avait aucun souvenir d'Eleanor — bien qu'elle l'aie nécessairement croisée un jour. Mais ça, la Duchesse n'avait aucune raison de le savoir. Tout ça était loin. Bien loin. Je suis navrée si je vous semble un peu trop familière. C'est que je suis toujours heureuse de rencontrer quelqu'un qui vient d'Überhal — je n'y retourne pas aussi souvent que je le voudrais, hélas. Enfin. Une pause, le temps de faire signe à un serveur d'approcher et de lui indiquer un vin à leur servir. Comment vous portez-vous ? J'espère que rien ni personne ne vous contrarie ; une jeune femme devrait toujours éviter les contrariétés. »
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Eleanor van Lähre
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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyMer 1 Sep - 14:58

La Sénatrice commença à parler assez rapidement. Les silences étaient toujours gênants. Mettaient mal à l’aise. Surtout lorsque deux personnes ne se connaissaient pas. Il fallait donc toujours prononcer des mots. Des phrases. Juste pour rompre le silence. Parler. Peu importait le contenu. De toute façon pour un début, il fallait se présenter ainsi que faire connaissance de la personne avec qui on passait du temps. Visiblement, Ludmila l’avait bien comprit. Elle enchaîna tout de suite après s’être présentée avec les quelques fois où elle l’avait vue au palais de son père. Ainsi, elle avait bien cru. Elle avait déjà croisé ce nom de famille. Elle avait déjà aperçut cette femme. Elle la flattait. Eleanor ne put faire autre chose que de répondre par un bel sourire. Elle n’eut pas le temps de la remercier mais cela n’allait pas tarder. Pourtant, Eleanor sentit que ces paroles n’étaient pas aussi pensées qu’elles n’en avaient l’air. En effet, grâce à sa mère, elle avait apprit à reconnaître un tout petit quand les autres mentaient ou pas. Au moins les nobles et les marchands. Mais tout le monde mentait à peu près de la même façon, non ? En tout cas, le ton qu’avait employé Ludmila sentait justement le mensonge. Mais tant pis. Eleanor n’allait pas lui dire quoique ce fût tout de même. Cela ne servait à rien. Mais elle pourrait désormais s’en méfier davantage. Du moins, être sur ses gardes et toujours analyser, en quelque sorte, son ton, son comportement et ses paroles. Elle avait vraiment bien retenu la leçon de sa mère. La duchesse était également connue pour cette raison. Elle savait.

Navrée d’être un peu trop familière. Eleanor n’avait pas vraiment remarqué. Heureuse de rencontrer quelqu’un d’Überhal. N’y retourne pas aussi souvent qu’elle le voudrait. Tous les mots avaient leur importance. Ceux-ci semblaient néanmoins sincères. Cela devait être dur de ne pas voir sa famille et sa contrée autant que l’on souhaitait. Surtout si on y était attaché. Les habitants d’Überhal aimaient leur contrée. Mais il y faisait tellement froid que peu de personnes restaient vraiment. Les jeunes quittaient de plus en plus Überhal. C’était un endroit pour les vieux, plus pour les jeunes. La province n’offrait plus beaucoup de possibilités pour les jeunes. Les nobles avaient de l’argent et n’avaient besoin de rien d’autre. Mais nombreux étaient les garçons et les filles qui cherchaient leurs amours à Überhal. La province était connue pour cela. Une fois mariés, ils repartaient avec leur époux et épouses dans leurs provinces. Ceux-ci ne revoyaient leurs familles que pour les grandes occasions. Et la plupart du temps, c’étaient les familles qui se déplaçaient, pas eux. Enfin, peu importait. Enfin, si. Eleanor se rendit soudain compte que si elle devenait Impératrice, il lui arriverait la même chose. Elle viendrait vivre au palais de l’Empereur en laissant son père à Überhal. Elle doutait que celui-ci ne déménageât rien que pour elle. Elle serait seule et ne le verrait pas beaucoup. Mais elle avait déjà réfléchi à la question et prit sa décision. Elle deviendra tout de même Impératrice.

Comment se portait-elle ? Personne qui pouvait la contrarier. Non, il n’y en avait pas. Du moins, c’était ce qui lui semblait. Pourquoi il y aurait-il une personne qui la contrariait ? Elle fit mine de réfléchir sur la question encore pendant que la Sénatrice parlait. Puis, elle releva la tête de sa carte et répondit.

- Non, Dame Heiskanen, personne ne me contrarie. En ce qui concerne ma santé, si c’est ce que vous demandez, je vais bien. Je n’ai pas encore eu de rhume comme à chaque fois que je viens à Ishtar.

Les derniers mots avaient été prononcés sur le ton de plaisanterie. Mais il était vrai que presqu’à chaque fois qu’Eleanor se rendait à Ishtar, le changement de climat et de température était tel, qu’elle s’enrhumait facilement. Mais pour l’instant, tout allait bien. Aucun signe d’un rhume quelconque. Ce qui était assez positif d’ailleurs. Elle ne souhaitait pas non plus, et espérait, tomber malade dans plusieurs jours. Se rendre au palais pour voir l’Empereur et être enrhumée, n’était pas chose facile ni agréable en réalité. Mais bon, ce n’était pas vraiment ce pour quoi les deux femmes étaient là. Elles n’allaient tout de même pas parler d’un tel sujet. C’était absurde. Ridicule, même. La jeune duchesse remarqua alors que le serveur leur avait apporté un bon vin blanc des meilleures contrées de l’Empire. Elle ne sut pas combien devait coûter cette merveille, mais elle ne s’en préoccupa pas. Elle fut servie rapidement par le serveur, tout comme Ludmila. Quand les deux femmes furent servies, Eleanor leva son verre.

- A notre rencontre, dit-elle en souriant. Que nous puissions bien nous entendre.

Elle pensait vraiment ses paroles. Elle ne connaissait pas Ludmila encore mais elle ne voulait pas se la mettre à dos. Elle ne voulait pas devenir l’ennemi d’une autre personne. Parfois elle y était forcée et contrainte. Pas dans cette situation. Et puis, pourquoi ne pourrait-elle pas s’entendre avec la Sénatrice ? Elle lui semblait sympathique. D’Überhal. Puis, c’était toujours bien de connaître de nouvelles personnes. Après, elle en était sûre que la jeune femme devait tout de même avoir une raison pour l’avoir invitée. Pas seulement pour faire connaissance. Connaître de nouvelles personnes, surtout de la noblesse, permettait de faire de nouvelles rencontres, de nouveaux liens et parfois même des affaires politiques ou autres. Peut-être Eleanor n’était qu’un nouveau pion de sa collection de personnes connues importantes dans l’Empire ? Et alors ? Ludmila serait de même pour Eleanor. Surtout lorsqu’elle sera Impératrice. Il vaudrait mieux pour les deux femmes qu’elles s’entendissent. Enfin, c’était ce que pensait Eleanor pour l’instant. Elles trinquèrent.

- Sinon, racontez moi cette histoire qui vous a fait quitter Überhal. J’ai vaguement entendu quelques rumeurs, mais rien d’autre. D’ailleurs, j’en suis bien désolée pour votre père. Mes condoléances. Et comment vont les autres membres de votre famille ?

Elle avait entendu vaguement quand elle était encore plus jeune que le comte Heiskanen avait épousé une femme dont le père était mort et le frère se mourait également. Seule la mère était encore un peu en bonne santé. Toute la famille vivait à Überhal mais pas la femme qui justement, était devenue Sénatrice. C’était le vif résumé de la vie de Ludmila mais aussi tout ce qu’elle connaissait d’elle. En fait, les Heiskanen ainsi que les Sorensen (nom de jeune fille), n’étaient pas très affiliés aux Van Lärhe. Ils se connaissaient, certes. Ils s’étaient déjà vus, croisés et même invités. Mais rien de plus. Ils devaient être venus une ou deux fois au palais. Pour des fêtes organisées. Des occasions rares où de nombreuses familles nobles venaient, même celles qui n’étaient pas très attachées à sa famille. En tout cas, Eleanor était impatiente de connaître la vraie histoire.
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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyMer 1 Sep - 21:24

Elle hocha la tête en souriant, en portant leur toast à leur future bonne entente. Qui n'avait en effet aucune raison de ne pas être. Il suffisait de faire une petit calcul rationnel des avantages et des inconvénients. Et c'était mieux pour toutes les deux. C'était si beau, toute cette spontanéité, tous ces sentiments sincères, cette émotion qui vibrait dans l'air ! On en pleurerait. Hem. Non, ça n'avait rien de désagréable, bien au contraire. Il y a un point auquel, une fois arrivé, on se sent mal à l'aise dans les relations vraies, qui n'ont pas une utilité, ou des codes bien déterminés. L'imprévu, le non-calculé, quelle horreur. Mais où en étions-nous. Ah, oui. Elle lui demandait quelque chose à propos de ... urgh. À propos de sa vie. Elle présentait ses condoléances. Pour son père. Oui, bon, c'était vieux ton cela, mais admettons. Admettons qu'il faille encore être désolé. Mais il ne fallait pas, vous comprenez ? Il ne fallait vraiment pas. Ça n'avait pas d'importance, c'était le passé, le passé, très loin, derrière. Les autres membres de sa famille. Les autres membres de sa famille — ceux qu'il reste — ceux qu'il reste — mais pour combien de temps encore.

Mais elle n'avait pas le droit d'être perturbée pour si peu. D'ailleurs elle ne l'était pas. C'était une question banale, une question de routine, une question de politesse, vas-y que je demande des nouvelles de ta famille, mais, je te jure que ça m'intéresse, rien de plus — banal, banal. Ça n'appelait donc qu'une réponse banale. Pas besoin de réfléchir, aucune raison de penser — il fallait qu'elle rentre, qu'elle rentre sous peu, même rien qu'un jour, ou deux, elle devait faire le voyage, ça faisait des mois, et c'était comme des années comme des siècles comme des millénaires, de culpabilité, de peur, d'inquiétude, d'anxiété, de rêves, de cauchemars, il avait, oh, il avait vingt-quatre ans maintenant, combien de temps encore, combien de temps encore ? Chaque jour qui passait était un jour de plus qui le rapprochait de — bientôt elle ne pourrait plus le voir, parce qu'il ne serait plus là, il ne serait plus nulle part d'ailleurs, parce qu'il serait mort — qu'est-ce qu'elle n'avait pas compris dans « ne pas penser » ? Sa famille, sa famille.

Ah mais dans sa famille, y avait le Comte aussi ! Son délicieux, son charmant, son amusant, son ridicule mari. Ah lui. Il lui faisait parvenir des lettres, souvent. Très intéressantes. Non, vraiment ! Il parlait d'argent, se plaignait un peu. Par d'autres sources, elle se tenait au courant de qui lui tenait compagnie dans leur lit — c'était utile, et drôle, de le savoir. Bête curiosité. Et surtout, il ne faudrait pas qu'il aille dilapider leur argent dans ses maîtresses. Qu'il n'aille pas leur acheter des garde-robes et tout le bordel. Sans rire.

« — Je crois que ma mère se porte comme un charme ; et mon frère, est, il semble, dans une forme convenable. Le Comte, pour sa part, est égal à lui-même : fringant, actif, ... Enfin je ne m'inquiète pas du tout pour lui. Et de votre côté ? » Ah, retourner la question. Un grand plaisir. Toujours, toujours un grand plaisir. Enfin elle n'allait pas laisser Eleanor répondre tout de suite, et pour cause : elle-même n'avait pas répondu à la première de ses questions. « Je crains de vous décevoir, par ailleurs ; il n'y a nul mystère, nulle 'histoire' dans mon départ d'Überhal. Il était simplement évident qu'au vu de mes fonctions, il n'était plus possible que je reste vivre là-bas ; fatalement, il était bien plus arrangeant que je m'installe à la Capitale. De plus, mon frère, puis — et mon mari sont parfaitement, heureusement, capable de s'occuper de nos affaires. Enfin, je pouvais partir le coeur léger. »

Et sans un tressautement de sourcils, sans mains qui se crispent, sans coins de bouche tordus, non, rien. Un petit sourire tranquille. C'était beau. Elle admirait. Non, vraiment. Pas par narcissisme, pas parce qu'elle était imbue d'elle-même, mais parce qu'elle voyait le chemin parcouru, et parce qu'elle la voyait, là, devant ses yeux, nette, propre, la limite. Le vrai le faux le privé le public l'intime le spectacle. ( Que faisait-il en ce moment, comment allait-il, souffrait-il, était-il alité, faible, diminué, agonisait-il sans qu'elle le sache ? — non, non, non, on la préviendrait, on la préviendrait nécessairement, il ne mourrait pas sans elle à ses côtés. N'est-ce pas ? N'est-ce pas ? )

« — Vous devez savoir, je l'imagine, qu'il est des endroits où l'on parle beaucoup de vous. »
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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyJeu 2 Sep - 12:39

Toutes les politesses possibles et préliminaires avaient été échangées. Se présenter. Commencer le discours. Porter un toast à leur bonne entente. Les condoléances. Demander comment se porte la famille. C’était très habituel chez les nobles. Même si en réalité, peu leur importait, tous les nobles avaient apprit à se comporter de la sorte avec les autres. Pour entretenir leurs liens. Pour ne pas paraître impoli envers l’autre. Puis ni à ses yeux, ni aux yeux des autres nobles. C’était une sorte de manipulation. Que chacun maîtrisait plus ou moins. Mais au moins, que tout le monde connaissait et appliquait. Rien de grave, non ? Une manipulation qui n’était pas négative. En voilà une. Tous les nobles se rendaient pourtant compte quand les autres l’utilisaient. Mais ils ne s’en préoccupaient pas du tout puisqu’ils faisaient de même. C’était donc devenu quelque chose de normal et d’habituel chez les nobles. Eleanor avait non seulement demander comment aller la famille – bien qu’elle ne s’y intéressait que peu puisqu’elle ne les connaissait pas – mais Ludmila lui avait retourné la question. Simple politesse et manipulation. Il en était ainsi.

- Mon père se porte très bien, il est en voyage à Al-Haïr en ce moment-même, précisa-t-elle, même si elle savait que cela importait peu en réalité. J’ignore si vous avez connu ma mère, mais elle est morte il y a quatre ans en accouchant et malheureusement, mon frère la suivit peu de temps après.

Destin tragique que celui de la mère d’Eleanor. Mourir pour que l’enfant né meure quelques mois après. Elle en avait voulu au destin. Eleanor avait juré contre l’Ombre pendant plusieurs mois avant de se calmer. Lorsque l’on était croyant, comme tous les habitants de la province d’Überhal, on ne jurait pas. Le prêtre qui s’occupait de l’église dans le petit village d’Eleanor lui avait répété plusieurs fois. Mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. La perte de sa mère avait été un événement plus que tragique. Quelques mois plus tard, elle avait grandi et murit, ce qui lui avait permit de s’en remettre. Elle avait comprit certaines choses. Puis, elle avait décidé de faire honneur à sa mère. De faire en sorte qu’elle fût fière de sa fille. Elle choisit de devenir Impératrice. Dès lors, elle commença sérieusement à chercher les moyens possibles pour rencontrer l’Empereur. Grâce à son père et à l’influence qu’il avait sur l’Empire, ce fut chose assez aisée pour elle. Depuis, tout le monde parlait d’elle. Elle était devenue connue. Pas autant que l’Empereur. Pas autant que le Régent. Pas autant que de nombreuses personnes importantes de l’Empire. Mais on parlait d’elle. Tout comme le lui rappelait Ludmila. Eleanor eut un petit sourire.

- Oui, j’imagine bien que je ne suis pas inconnue à de nombreuses gens. Pourtant, dites-moi, que dit-on sur moi ? Je suis bien curieuse de le savoir. En fait, je m’en doute un peu, mais jamais personne ne m’en a parlé auparavant. Je trouverai cela intéressant.

Oui, elle était curieuse. Jamais elle n’avait entendu quelqu’un lui en parler ouvertement. Elle imaginait bien que les personnes parlaient d’elle comme une possible future Impératrice. Qu’elle devait être celle qui plaisait le plus à l’Empereur parce qu’il lui parlait mais pas aux autres. En tout cas, c’était ce qu’elle croyait. En réalité, elle n’en savait pas grand-chose. Ce fut pourquoi la question était sortie d’elle-même. Elle devait savoir. Pour être sûre. Pour l’aider peut être, qui sait ? Cela était pour elle important à ce moment précis. Elle souriait. Ce petit sourire qui signifiait qu’elle voulait tout savoir. Ce sourire qui éveillait les sens et qui montrait qu’elle avait vraiment envie de connaître tout. Un sourire qui dévoilait toute la curiosité. Ludmila n’eut pourtant pas le temps de répondre puisqu’un serveur vint enfin pour prendre la commande. Eleanor laissa d’abord la Sénatrice dire ce qu’elle souhaitait manger. Elle parcourut par la même occasion une dernière fois la carte. Mais elle s’était décidée depuis quelques minutes donc cela ne servit pas à grand-chose. Le serveur nota les paroles de Ludmila puis tourna la tête vers Eleanor.

- Je prendrai le faon à la sauce pêche avec ses légumes garnis et la purée de pommes de terre. Merci bien.

Elle sourit au serveur qui prit encore une fois note de ce qu’elle désirait. Ensuite il prit les deux cartes et laissa les deux femmes toutes les deux. Eleanor remarqua alors que personne encore n’était venu à l’étage. Elle se demandait pourquoi. Peut-être le restaurant était bien trop cher pour certaines personnes ? Peu de personnes devaient alors s’y rendre tous les soirs pour y manger. Mais ce n’était pas du tout ce qu’Eleanor s’était imaginée. Elle avait cru que même dans les restaurants de luxe comme ceux-ci, comme les nobles étaient en grand nombre, presque toutes les tables étaient prises chaque soir. Elle ne comprit donc pas pourquoi ce n’était pas le cas ici. Cela lui parut étrange. Quelque chose lui manquait pour trouver la bonne raison.

- Je me demande pourquoi l’étage est vide, pensa-t-elle à haute voix.

Elle n’attendait en fait pas vraiment de réponse. Mais cela lui arrivait de penser à voix haute. Comme à tout le monde. Non ? Puis elle se tourna vers Ludmila avec un sourire. Maintenant, une fois la commande passée, elles pouvaient parler tranquillement en attendant le dîner.
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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyJeu 2 Sep - 21:24

« — On m'avait informée de ces pertes, en effet. Deux pareilles tragédies qui se suivent d'aussi près, ce dut être très dur pour vous. »

Entendez bien le « Je compatis et admire la manière dont vous vous êtes relevée, » merci. Ce n'était pas aisé de se remettre d'un décès. Enfin, elle l'imaginait. La mort de son père ne l'avait pas réellement affectée — il n'y avait pas entre eux de lien d'affection très fort ; oui, elle ignorait tout de la peine que cause la disparition d'un être cher. Elle ne faisait qu'essayer de l'anticiper chaque jour. Qu'essayer de vivre comme s'il était déjà mort — ou plutôt comme si ( faire comme si, faire comme ça, encore et encore ) — qu'essayait-elle de faire exactement ? Aucune importance. La mort, la mort, c'était — c'était inévitable inéluctable tout le monde mourait — pas un problème, pas de problème, pas de raison d'avoir peur : quand on est mort, on n'a pas conscience de la mort. ( Oui mais la mort qui prévient la mort qui rôde la mort qui est lente — oui mais l'absence, l'absence pour les autres — quelle importance que sa propre mort, mais celle d'un autre — c'était un vide. ) Mais un vide, ça pouvait être comblé, n'est-ce pas ?

N'est-ce pas. ( Ah, elle voulait savoir ce que l'on disait d'elle. Une curiosité bien compréhensible, et dénuée de la moindre appréhension. Il n'y avait aucune raison qu'on dise quoi que ce soit qui puisse lui porter préjudice, non ? C'était ce que la Duchesse devait penser, en tous cas. Puisqu'elle ne demandait qu'à entendre rapporter ces bruits de couloirs. Qu'il devait être agréable de ne rien craindre. Était-ce l'innocence ? N'avait-elle aucune crainte parce qu'elle n'avait rien à craindre, parce que ses mains étaient propres de toute souillure — ou parce qu'elle se savait trop habile pour que ce qui ne devait pas être su le soit ? — Elle était si jeune, après tout. Peut-être n'avait-elle rien à cacher. C'était rare. Ce serait surprenant. Mais tout était possible ; enfin non. Passons. ) Mais voilà qu'on venait prendre leur commande. ( De toutes manières, même s'il y avait eu des bruits désobligeants à rapporter, Ludmila les aurait soit tus soit tant et si bien déguisés, enrobés dans du sucre, qu'ils seraient passés inaperçus. ) Elle ferait son flatteur compte-rendu et ses habiles compliments et tout le nécessaire un peu plus tard.

« — Le lapin au miel et aux épices, s'il vous plait. Avec du riz, oui. Merci. »

Puis alors qu'elle suivait le serveur des yeux, la réflexion d'Eleanor parvint à ses oreilles et elle sourit. Se posait-elle vraiment la question ? ( Elle-même, souvent, posait des questions juste pour laisser à l'autre le plaisir de se vanter, de se plaindre, d'exposer ses opinions, de disserter, de plaisanter, en bref de s'écouter parler. Était-ce ce genre de tactique ? Non, non, non, elle n'avait tout de même pas l'air égotiste à ce point, si ? ) Qu'importait de toute manière, elle répondrait, histoire de. Histoire de. ( Histoire de quelque chose, oui, mais parfois c'est plus compréhensible sans essayer de s'exprimer clairement. Vraiment. ) Elle regarda donc Eleanor en lui rendant son sourire.

« — Est-ce que ce vide vous dérange ? Si c'est le cas, vous m'en voyez contrite. »

C'était un peu plus subtil que « Oh, ça, c'est parce que j'ai réservé un étage entier, j'aime mon intimité » tout de même. Bref. Cette brillante saillie ( Hi hi, hem, enfin, vous voyez. ) lâchée, il fallait en revenir aux bruits, aux rumeurs, aux 'on-dit', toutes ces choses sans lesquelles la vie serait après tout d'un ennui mortel — même si souvent on a l'audace de s'en plaindre abondamment. ( Mais là encore, si on ne se plaignait pas de tout et de rien, on n'aurait plus grand chose à dire. « Mon existence est merveilleuse, vive la vie ! » Non mais, sérieusement — et on n'aurait plus rien à penser non plus. ) Ah, comment présenter tout cela de manière point trop crue. ( La semaine dernière, il y avait cet ensemble d'équitation qu'elle avait vu — oh, elle ne se souvenait plus où — et qui était vraiment ravissant, mais elle ne montait pas à cheval. Ça voulait probablement dire qu'elle ne pourrait pas le porter. C'était une déception — il était réellement joli. Il fallait qu'elle rachète des gants blancs. Le blanc, le blanc, ça a toujours tendance à devenir moins blanc. )

« — On murmure — on murmure tant de choses, vous le savez bien sûr, mais enfin — on murmure que vous pourriez bien devenir un jour la femme la plus importante de l'Empire. Oh bien sûr, vous avez des rivales, vous éveillez des jalousies, la convoitise, vous suscitez un vif intérêt — on m'a même glissé que l'Empereur vous recevait parfois ? — et on cherche à savoir tout ce qu'il est possible de savoir sur vous. Il semble que jusqu'ici, rien de compromettant n'ait été trouvé. Espérons que cela reste le cas. On a vu bien des destins brillants brisés par un scandale. »

Ce n'était pas une menace, non. Peut-être pas même une mise en garde. Ça voulait dire tout ou rien. Ça pouvait n'être que l'innocente information. Peut-être existait-il des propos innocents. Peut-être pas.
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Eleanor van Lähre
Mort(e) tragiquement

Eleanor van Lähre

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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyVen 3 Sep - 17:39

Non, ce vide ne la dérangeait en rien. C’était juste que cela lui paraissait étrange. Jamais elle n’était allée dans un restaurant où tout un étage avait été réservé. Ce n’était certes pas ce qu’avait dit la Sénatrice. Mais Eleanor s’en doutait. Ses paroles signifiaient qu’elle n’y était pas indifférente dans toute cette histoire. Elle avait du demander aux gérants de ne réserver les places à personne. Pour être tranquille. Pour qu’elles pussent parler sans être dérangée. Avait-elle donc quelque chose de particulier à lui demander ? Elle l’ignorait, mais en réalité elle ne s’en préoccupait pas. Pour l’instant, cela ne lui importait que très peu. Si elle avait quelque chose de précis à lui dire, à parler avec elle, Ludmila le ferait. Eleanor répondrait alors. Pas besoin d’attendre ce moment. Pas besoin de se méfier. Pas besoin d’être parano. Le moment opportun viendrait – s’il y en avait un – et puis c’était tout. Contrite. Vraiment ? Cela la faisait rire. Mais elle rit intérieurement. Impossible de faire partager à Ludmila son rire. Cela aurait pu la vexer. En tout cas, même si Eleanor n’était pas dupe, elle reconnut qu’il était gentil de sa part de tenter le paraître.

- Non, ma Dame, ce vide ne dérange point, ne vous souciez davantage de ma remarque.

Eleanor sourit, comme toujours. Sourire. C’était devenu une habitude. Non, un réflexe. Il en était ainsi. C’était difficile d’être noble. Ne pensez pas que c’était de tout repos, même si l’argent permettait de vivre sans manquer de quoique ce fût. Sourire longtemps ce n’était pas confortable. Les muscles de vos joues vous font mal. Vous essayez de les détendre mais cela ne marche pas. Vous devez toujours garder le sourire. Il en était ainsi à ce moment même où Eleanor continuait à sourire pendant que Ludmila parlait. Elle lui expliquait ce que l’on disait sur elle. En fait, non, ce n’était pas des explications à proprement parler. Juste qu’elle pouvait devenir la future Impératrice et qu’elle était une femme importante. Oui cela était vrai. En tout cas, elle fut déçue de ne pas pouvoir se mettre d’autres informations la concernant sous sa dent. Mais bon, il était également vrai que toutes les rumeurs se ressemblaient. Ludmila ne lui apprenait donc rien de nouveau en réalité. Tant pis. Mais elle mentionna un scandale. Oui, elle avait raison. De nombreux scandales avaient causé la perte de nombreuses personnes. Mais pour l’instant, elle n’était pas tombée dans un quelconque scandale. Et elle espérait que cela resterait de la sorte. Il n’y avait donc rien de compromettant à trouver sur Eleanor. Elle ne sentit aucune menace ni autre. Mais c’était vrai que de nombreuses concurrentes désiraient également devenir Impératrices. Elles feraient tout pour le devenir. Tout comme Eleanor. Pourtant, il lui semblait qu’il leur manquait quelque chose. Que la duchesse avait. Elle ne savait pas quoi.

- Ha, mes concurrentes, prononça-t-elle avec un petit rire et les yeux fixés sur son verre de vin, elles ne me font pas peur du tout. Beaucoup de femmes souhaitent le pouvoir et recherchent à être connue. Pas moi. Je voudrais devenir Impératrice pour une tout autre raison. Puis, vous savez, l’Empereur, qui parfois me reçoit bien comme vous le dîtes, me plaît de plus en plus. Certes il est encore un enfant (elle baissa la voix) mais il est plutôt sympathique.

Non, elle ne recherchait pas la célébrité tout comme de nombreuses femmes. Certaines mêmes espéraient pouvoir contrôler l’Empereur et de cette manière l’Empire tout entier. Pour elles, ce seraient elles qui auraient le monopole des décisions. Ce n’était pas du tout ce qu’Eleanor avait l’intention de faire. Non, elle avait un but. Un but précis. Mais qui n’était pas encore totalement mis au point. Ce fut la raison pour laquelle elle n’en dit pas un mot de plus. Pourtant, elle sentait bien que Ludmila lui poserait certainement la question. Par simple curiosité, probablement. Elle n’aurait pas grand à chose à répondre et devrait la décevoir. Mais elle s’attendait et se préparait à la question. Il était rare de voir des femmes aussi déterminées qu’Eleanor. Enfin, c’était ce que de nombreuses personnes lui disaient. Pour la flatter, généralement. Mais il devait pourtant y avoir une infime partie de vérité. Elle était comme sa mère, disait-on. Déterminée, têtue, influente et raisonnable. De nombreuses qualités qu’une femme devait avoir si elle voulait siéger sur le trône ou plus simplement, dans une famille. Sa mère avait été une conseillère pour tout ce que son père entreprenait. Elle l’aidait tellement que les différentes affaires prospéraient. Si Eleanor était vraiment comme elle, l’Empereur n’avait pas à s’en faire. Il recevrait de bons conseils pour mener à bien son Empire. Mais il l’ignorait. Et elle, elle n’était pas encore Impératrice. Elle ne pouvait donc se permettre de faire cela. Pas encore.

- Je suis impressionnée par les femmes de pouvoir, comme vous. Cela ne doit pas être facile tous les jours. Être Sénatrice. De plus, rares sont les femmes de pouvoir ou sénatrices. Pouvez-vous me raconter un peu votre travail et comment le vivez-vous ?

Eleanor savait ce qu’était le travail d’une Sénatrice. Mais l’entendre, raconté par une Sénatrice même était meilleur. Elle avait plus d’informations concernant le métier. Eleanor n’ignorait pas qu’elle deviendrait, elle aussi, peut être une femme de pouvoir. Elle désirait déjà avoir un petit aperçu de ce que cela était. Comment les femmes se sentaient. Comment le vivaient-elles. Cela lui semblait très intéressant.
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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyVen 3 Sep - 23:12

« — Vous seriez donc au service d'un grand et noble objectif ? »

Ce n'était après tout peut-être pas si risible. Tout dépendait du genre dudit objectif. ( De toute manière, même si c'était pitoyable, même si jamais ça prêtait à rire, à se gausser, à se moquer, il allait de soi qu'elle ne ferait rien de tout cela. ) Quelque part, tous les buts que tout le monde ( tout le monde, tout le monde, oui, si on veut ) poursuivait dans l'existence étaient risibles. Mais tous n'avaient pas la prétention d'être grands et nobles. Des de ce type, des ambitieux, des avec une histoire de « Bien de Tous » dedans, on en trouvait déjà plus dans la Noblesse. ( Il y en avait aussi qui s'y essayaient parmi les ecclésiastiques, mais comme ils étaient tous cinglés ou presque, c'était encore plus difficile de les prendre au sérieux. ) Et parfois, oui, c'était complètement sincère comme engagement. C'était fou d'ailleurs, complètement fou ( comme complètement sincère, combo de complètement ! ) mais vrai. Rare, mais ça existait. ( Y en a pas un sur cent, et pourtant ils existent, les anarchistes. ) Peut-être qu'Eleanor van Lähre était de ce petit nombre — après tout elle était encore assez jeune pour avoir des idéaux, et assez adule pour avoir la volonté d'en forcer la réalisation. ( Est-ce qu'elle poursuivait un bel idéal avec des paillettes, elle ? Il ne lui semblait pas. Enfin c'était à dire qu'il était relativement égoïste son objectif. Sans parler de ses motivations. Sans parler des moyens. — Ah, quoi que, la pureté des moyens n'avait rien à voir, mais alors ce qui s'appelle rien avec celle de ce que l'on visait. On pouvait avoir les meilleurs intentions du monde et semer derrière soi des monceaux de cadavres, de vies détruites et de culpabilité. L'inverse, c'était plus difficile — ne serait-ce qu'à concevoir : va détruire le monde en étant poli et gentil, hein, on en reparlera après. ) Il ne fallait donc pas qu'Eleanor se méprît et pensât que Ludmila riait à ses dépens.

« — Ne croyez pas que je risse, Mademoiselle. C'est simplement que la chose a de quoi surprendre, quand on est habituée à des motivations bien plus basses. Comme la quête désespérée d'importance, de statut, oui. Parlez-moi de ce qui vous pousse à vouloir devenir Impératrice, si vous le voulez bien. Je serais ravie de le savoir, croyez-le. »

Tout en l'écoutant, Ludmila repensait à la manière dont elle avait baissé la voix pour donner son sentiment à propos de l'Empereur. La Comtesse ne pouvait se vanter d'aucune proximité avec le Prince, et l'entendre décrit par une jeune femme qui avait presque son âge était, eh bien, intéressant, parce que c'était un point de vue qu'on n'entendait pas souvent. Et cette Duchesse qui tentait d'être une adulte et venait d'avoir un comportement de petite fille. Elle sourit doucement. Il n'y avait nulle méchanceté dans cette réflexion, peut-être même que quelque chose dans tout ceci l'attendrissait. Mais enfin, elle n'avait de temps à perdre à s'attendrir — d'autant qu'elle détesterait que quiconque s'attendrisse sur elle, alors elle n'allait pas faire un affront pareil — même si elle s'en savait rien — à Eleanor. « Encore un enfant » — qui savait jusqu'où durait l'Enfance. On en parlait comme si c'était quelque chose avec un début et une fin, délimité dans le temps, comme ça — mais qu'est-ce qui distinguait les enfants des autres ? Leur vulnérabilité, leur faiblesse ? Leur âge, leur taille ? Leur maturité sexuelle ? Leur insouciance ? Leur cruauté enfantine ? Leur inconscience ? — Comment être sûr d'avoir grandi ? L'enfance, ce n'était pas l'innocence. Ce n'était certainement pas la meilleure partie de l'existence. Mais on la regrettait, pourtant. Parce que c'était des souvenirs flous, et que du coup, on les embellissait, on le sublimait. Parce que lorsqu'on était enfant, on n'avait encore rien perdu.

Maintenant la Duchesse, s'intéressait aux fonctions de Ludmila, à la manière dont elle vivait son statut, à ce que ça signifiait d'être « Sénatrice. » ( Oh, c'était une question qu'elle n'entendait pas souvent — soit parce que ses interlocuteurs étaient eux-mêmes Sénateurs, soit parce qu'ils la considèreraient comme humiliante, une sorte d'aveu de l'infériorité de leur propre position. ) Et voilà qu'elle commençait bien mal : en soulignant le fait que Ludmila était une femme. ( Certes elle n'allait pas nier que tel était son sexe biologique, c'eût été un rien difficile à tenir, mais — mais fallait-il pour autant qu'on le lui rappelle sans cesse ? Si elle était un homme, on ne lui dirait jamais ce genre de chose — « Vous, en tant qu'homme, comment ... » — non, jamais. )

« — Eh bien, tout d'abord, je dois, sans relâche, jour après jour, éviter qu'on ne m'assimile qu'à mon sexe. Ce n'est pas qu'être une femme m'ennuie — mais il est désagréable qu'on vous le rappelle à longueur de journée, comme si votre sexe, c'était tout ce que vous étiez. Non, elle ne pouvait pas faire moins agressif. Désolée. Elle était déjà extrêmement modérée. Mais à part ce léger désagrément, être dans ma position est, je l'imagine, enviable, et tout sauf désagréable. »

Comment présenter ce qu'elle, hum, faisait, et comment le ressentait-elle ? Vraiment, elle n'était pas à ce point adepte de l'introspection, et la question ne lui était que rarement venue à l'esprit. Quoi qu'il en soit, elle devait trouver quelque chose à répondre. Quelques secondes de répit lui furent offertes par l'arrivée d'un serveur, qui, discrètement — en fait, la conversation était supposée continuer en sa présence, il n'était qu'un meuble, bien entendu, mais Ludmila n'aimait pas les tiers qui s'imisçaient dans ... dans quoi que ce soit, à vrai dire — leur resservit du vin.

« — C'est un jeu, c'est ... Il faut toujours que les autres croient que vous êtes plus puissant, plus influent et plus dangereux que vous ne l'êtes réellement. Il faut gagner méfiance et respect. Si on n'a pas un peu peur de vous, vous ne valez rien. Bien entendu, j'aime particulièrement les débats. Enfin, ceux qui sont ... Disons que tous ne favorisent pas les arguments élevés et les paroles mesurées. Certaines personnes peuvent se montrer fort agressives — moi-même, je crains parfois de m'échauffer excessivement sur certains sujets. Ce n'était pas tout à fait exact. En réalité, elle était parfaitement certaine d'être toujours très digne et calme et posée — enfin, il lui semblait. Mais jamais ma position ne m'apparait comme un fardeau. D'abord parce que je l'aie choisie, mais surtout parce que je ne suis pas là pour moi — parce que je représente un peuple que je chéris. Il est plus facile d'être habile pour défendre un intérêt qui n'est pas ( que ) personnel. Quelque part, être Sénateur, c'est aussi devenir une sorte de symbole. C'est devenir plus que soi-même, plus que sa simple personne individuelle. Et ça n'a rien de désagréable. Mais, si je puis me permettre moi aussi d'être curieuse, la vie d'une jeune personne avec votre belle ambition et votre détermination, à quoi ressemblé-ce ? »

Et par pitié, qu'elle ne lui parle pas d'équitation. Par pitié.
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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptySam 4 Sep - 16:39

La question fusa. Comme elle s’y était attendue. Elle lui répondit. Seulement que ce but pouvait parfois passer pour utopiques aux yeux de certains. Donc elle se gardait de le répandre sur tous les toits. Elle n’avait pas besoin de le crier haut et fort. Personne n’était obligé vraiment de tout savoir. Les détails et autres informations. Eleanor ignorait elle-même si son but serait un jour atteint par elle-même, par ses enfants ou par qui que ce fût. Il était dur et long à installer. Parce qu’elle n’avait pas l’intention de faire un coup d’état. En fait, elle n’avait pas l’intention de devenir un tyran ni un dictateur dès qu’elle serait devenue Impératrice. Pour autant qu’elle le devînt. Elle désirait seulement améliorer certaines parties de la vie des habitants d’Ishtar. Ce qu’elle trouvait être une aberration comme par exemple les prêtres fous et qui se croyaient permit de tout faire ou alors les différentes expériences de la Science. Les expériences. Elle n’en avait jamais vraiment connu la totalité. Elle n’avait entendu que les rumeurs. Elle se basait sur les « on dit que ». Mais généralement tout le monde avait des avis cohérents. Même si les scientifiques et d’autres personnes cachaient les choses. Même s’ils mentaient pour que la population ne sût pas la vérité. Toutes ces choses ci devaient trouver leur terme. Et, étant Impératrice, elle pouvait influer assez pour que tout fût régler. Pas tout de suite, cela était sûre. Mais dans les prochaines années à venir, pourquoi pas. Elle avoua donc que son objectif avait besoin d’encore beaucoup de réflexion.

Ensuite, elle l’écouta parler. Elle entendit la réponse à la question qu’elle avait posée. Mais elle sentit également le changement de ton de Ludmila. Les paroles nouvelles. Eleanor ne le montra pas mais elle sut automatiquement qu’elle l’avait offensée. Du moins, c’était ce qui lui semblait. Certaines paroles avaient été choisies avec soin pour le prouver. Même si la Sénatrice ne désirait pas paraître agressive. Elle ne l’était pas, certes. Heureusement. Sinon Eleanor s’en serait voulu davantage qu’à cet instant. Mais la duchesse se doutait bien que dans sa voix et dans ses yeux se trouvait cette agressivité. Par ailleurs, elle comprit la raison pour cette colère soudaine et inattendue. Être une femme ce n’était pas facile. Elles étaient toujours regardées hautement et considérées comme inférieures. Même si elles pouvaient travailler et avoir des postes semblables à ceux des hommes, cela ne changeait en rien les préjugés. D’ailleurs, cela envenimait toujours les choses. Les hommes pensaient toujours que les femmes prenaient leur place. Et les femmes étaient tout de suite vues d’un mauvais œil. Eleanor savait que lorsqu’elle deviendrait la femme de l’Empereur – ce ne serait certes pas pareil ni la même situation – elle devrait faire face aux mauvais regards vis-à-vis des autres hommes. Surtout si elle commence à devenir une Impératrice influente. Comme elle le souhaitait. Ce qui lui permettrait d’arriver à son objectif. Quand Ludmila finit de parler, elle s’interrompit pendant quelques instants. Le serveur était revenu. Il prit la bouteille de vin qui était encore bien pleine et remplit les verres qui eux, étaient déjà vides. Elle en profita pour s’excuser.

- Veuillez excuser mon imprudence, Sénatrice. Il me semble vous avoir offensée par ne serait un moyen. Pardonnez moi, ce n’était en nul mon intention première.

Elle ne sut pas vraiment ce que sa remarque avait provoqué en Ludmila. L’avait-elle acceptée ? Avait-elle fait au moins attention ? Si Eleanor se posait ces questions, c’était parce que la Sénatrice avait enchaîné dès que le serveur était parti. Elle parla de jeu. Oui, c’était vrai que dans ce domaine il fallait faire peur. Les faibles étaient toujours mis à l’écart. Puis évincés. Enfin, ils disparaissaient. Les forts dominaient. Mais c’était comme cela partout en réalité. Dans une société, les pauvres mouraient de faim pendant que les nobles qui avaient de l’argent mangeaient plus qu’ils n’en avaient en réalité besoin. Telle était la dure loi de la vie. Une loi qui ne changerait probablement jamais. Être Sénateur signifiait être un symbole. Elle aussi deviendrait un symbole lorsqu’elle serait Impératrice. Un symbole beaucoup plus important que Sénatrice. Elle serait aussi la fierté de tout Überhal. Cette province que tout le monde quitte. Où il fait froid la majorité du temps. En gros, une province qui n’attirait pas vraiment. Seuls les habitants de la contrée l’aimaient. Oui, Ludmila lui apportait beaucoup de points de réflexion. Même si elle savait tout cela. Enfin, c’était au tour de la Sénatrice de demander ce qu’Eleanor faisait de ces journées.

- Rien de bien intéressant, croyez-moi, dit-elle en soupirant un peu. Mes journées sont monotones. Elles se ressemblent les unes et les autres. Sauf quand je suis en dehors de chez moi. Pour l’instant, je ne suis pas encore Impératrice donc ma vie n’est point pimentée.

Non, elle ne faisait rien d’intéressant. Elle restait toutes ces journées au palais. Elle lisait, écrivait quand elle le voulait – mais jamais elle n’avait montré ses œuvres. Elle n’avait pas de chevaux comme nombreux nobles et d’ailleurs, elle n’avait jamais apprit à monter à cheval. Maintenant que sa mère n’était plus, ses jours étaient devenus les mêmes. Elle s’ennuyait beaucoup. Elle aimait donc sortir du palais pour se rendre autre part. Notamment à Ishtar. Sinon, elle se promenait dans les bois des environs. Elle rencontrait certaines personnes, mais rarement. Elle se rendait à l’église et parlait avec le prêtre. Parfois, elle dessinait aussi. Mais très peu. Elle aimait également passer son temps dans les champs dès que le printemps arrivait et que le dégel avec, aussi. Elle s’allongeait sur l’herbe, regardait le ciel et réfléchissait. Rien de plus. Rien de spécial. Ni d’intéressant. Elle avait déjà un jour enviait les pauvres qui devaient se battre pour survivre. Pourquoi ? Parce que leurs vies étaient pimentées. Les jours ne se ressemblaient pas autant. Ils n’étaient préoccupés que par leur survie. Mais au moins, ils avaient un but à atteindre. Quelque chose pour laquelle se battre. Contrairement aux nobles, qui n’avaient rien de la sorte. Eleanor avait déjà souhaité savoir ce que cela pouvait être si elle était une pauvre fille.

- Voyez donc, rien de bien intéressant malheureusement.

Le serveur arriva et posa les deux plats sur la table. Les deux femmes pouvaient enfin commencer à manger.
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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyDim 5 Sep - 9:50

Intéressant, intéressant, l'intérêt de telle ou telle chose, de telle ou telle existence, c'était toujours très relatif. Ou plutôt, le fait que quelque chose soit sans intérêt n'était que rarement véritablement rédhibitoire : exemple, pouvoir accéder à certains salons privés, pouvoir assister à telle ou telle représentation de tel ou tel spectacle long et ennuyeux et prétendument intellectuel à en mourir. Si vous ne pouvez pas le faire, qu'importe que ceux qui le peuvent vous assurent que vous ne ratez rien, vous en aurez toujours envie. Tout simplement parce que c'est un privilège. L'ennui aussi était un privilège — enfin on se l'imaginait. On ( certains crétins bien-pensant qui tentaient d'avoir l'air de s'intéresser à autre chose que leurs fesses ) essayait de faire accroire que seules les couches supérieures avaient loisir de s'ennuyer, et qu'alors se plaindre de s'ennuyer était indécent alors que d'autres trimaient pour leur survie, et patati et patata. Qu'on n'aille pas essayer de lui faire avaler que faire tous les jours le même boulot inintéressant et éreintant n'était pas aussi chiant que prendre des cours de musique et de broderie. Tout le monde s'ennuyait, toujours, à un moment ou à un autre. D'ailleurs s'il n'y avait que les Nobles qui s'ennuyaient, toutes les classes dirigeantes pourraient dormir sur leur deux oreilles et pour longtemps. Il fallait bien avoir du temps d'ennui pour avoir celui de penser à la révolte. Enfin pourquoi pensait-elle à ce genre de choses, déjà ? Ah oui, la Duchesse qui trouvait que pour l'instant sa vie n'avait rien de bien excitant. C'était probablement très vrai d'ailleurs. Ludmila conserverait le souvenir des années où elle était jeune fille comme les plus barbantes de toute son existence — jusqu'à ce qu'elle vieillisse en tous cas.

Elle admira un instant l'assurance de la jeune personne en face d'elle. « Je ne suis pas encore Impératrice. » Peut-être que ce genre de formulation lui échappait, comme ça, par inadvertance, sans même qu'elle aie conscience de l'impression d'orgueil qu'elles donnaient. Ou alors, c'était parfaitement conscient, et il s'agissait de montrer qu'elle n'était pas en proie au doute. Peu importait après tout, puisque l'astuce dans tout ça ( tout ça, tout ça, et tout ça qu'on voit là-bas aussi, loin ) — qu'on ne sache jamais la vérité vraie. Qu'on se pose des questions. Une saine activité, se poser des questions. D'autant qu'on pouvait le faire un peu partout, seul ou accompagné. Formidable, vraiment. Formidable aussi, ce moment où la nourriture arrivait dans un restaurant. On pouvait se concentrer sur son assiette, ça donnait une excuse pour les moments où on ne parlait pas parce qu'on cherchait un mot, une formulation, une tournure habile.

« — Ainsi, vous vous ennuyez » dit-elle, faisant preuve d'une extraordinaire perspicacité ( oui, véritablement extraordinaire, on est d'accord ) dans cette remarque hautement spirituelle.

Personne n'avait jamais édicté de loi obligeant à parler uniquement pour dire des choses pertinentes, et, oh, heureusement, sinon le monde serait affreusement silencieux. Elle commença à découper un morceau de lapin en une multitude de minuscules morceaux, à côté desquels elle disposa ensuite deux cuillères de riz qu'elle recouvrit de sauce. ( Elle n'avait pas de problème avec la nourriture, qu'on soit bien d'accord. ) C'était délicieux, elle ne pouvait que s'en apercevoir en portant une première bouchée à sa bouche. Mais comme toujours, elle y était tristement indifférente. Enfin de toute manière, elle n'était pas là pour bien manger mais pour élaborer les prémices d'une relation diplomatiquement amicale avec une éventuelle Impératrice en devenir.

« — J'imagine que nous nous ennuyons tous plus ou moins. Mais dites-moi, pour combien de temps encore séjournez-vous ici, et quelle est l'objet de ce voyage ? Car j'imagine que vous ne pouvez vous permettre de vous déplacer jusqu'ici uniquement pour vous délasser, hélas. »

Ce serait trop facile, vraiment. « Oh tiens je m'emmerde, si je partais faire un petit voyage et tout ? » — Non, ça ne marchait jamais comme ça, il fallait, il fallait absolument qu'elle s'invente un prétexte ( ou qu'elle se débarrasse de toutes ses obligations pendant une semaine, mais ça, c'était impossible ) pour rentrer. Des prétextes, des prétextes, encore des prétextes, toujours des prétextes. Elle pourrait tomber malade — c'était bien ça, tomber malade — non, c'était pas bien du tout, il y avait plus de médecins à Ishtar qu'à Überhal, bien entendu, et puis plutôt crever que de laisser un des ces abrutis, charlatans, psychopathes, poser ses mains sur elle. Aucune envie de finir en tranches de jambon. Il lui faudrait une autre idée. Et bonne, si possible.
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Eleanor van Lähre
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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyMar 7 Sep - 15:55

Spoiler:

Oui, elle s’ennuyait. Elle confirma d’un hochement de la tête lorsque la sénatrice avait clairement annoncé ce qu’elle avait caché dans toutes ses paroles. Elle ne pouvait lui répondre puisqu’elle avait déjà commencé à manger. Elle avait coupé le faon, qui en fait devait être la cuisse de celui-ci, qu’elle avait mélangé avec un peu de purée. La purée prenait ainsi le goût de la sauce. N’empêche, quand l’assiette lui avait été présentée, il n’y avait presque rien comme nourriture dessus. C’était toujours comme cela dans les restaurants de luxe. Peu de nourriture, une très belle présentation et un goût succulent. Oui, le faon était merveilleusement bon. Elle n’en avait pas mangé d’aussi bien cuit. En réalité, elle n’avait presque jamais mangé de faon. Cet animal étant rare dans les bois froid d’Überhal, personne n’en chassait. Et cela coûtait la peau des fesses, même pour un noble, juste pour en amener un là-bas. Elle en avait donc mangé pour des occasions très rares et surtout, en dehors de sa province. Ce fut aussi une raison pour laquelle elle venait de redécouvrir le goût du faon. Et elle aimait beaucoup cela. Elle regrettait vraiment qu’il n’y en ait pas beaucoup dans sa contrée. M’enfin, pour l’instant elle profitait du moment présent. Par ailleurs, les légumes avaient été cuits d’une telle manière qu’ils étaient également très succulents. Eleanor se régalait. Mais elle n’était pas ici que pour cela non plus. Puisque les deux femmes auraient très bien pu se rencontrer dans un autre endroit, cela n’aurait pas changé grand-chose. Mais elles en avaient décidé ainsi.

- Ma chère, dit-elle entre deux bouchées pour répondre à la sénatrice elle n’allait tout de même pas parlé la bouche pleine, c’était très impoli !) sachez que je suis à Ishtar seulement depuis quelques jours. J’attends une lettre de l’Empereur ou du Régent. Je suis à Ishtar justement pour leur rendre visite au palais. Ensuite, je repartirai à Überhal. Je ne sais pas encore combien de temps je resterai ici.

En effet, son voyage d’Ishtar durerait tant qu’elle n’aurait pas reçu de lettre l’invitant au palais. Elle devait donc pendant ce temps attendre. Elle voulut dire encore quelque chose. Mais elle estima d’abord plus judicieux de prendre une bouchée puis parler par la suite. Si elle parlait trop, elle ne mangerait pas. Si elle ne mangeait pas assez vite, Ludmila devrait par la suite l’attendre. Or elle détestait que quelqu’un l’attendît trop longtemps et la regardât manger pendant ce temps. Elle en avait vraiment horreur. Elle se sentait mal à l’aise à chaque fois.

- Le temps d’attente me permet de me promener parmi les rues d’Ishtar. Ce qui est très plaisant. Cela me sort du quotidien et je visite des choses et voit des nouveautés. Überhal est totalement différent. Ce n’est pas vous qui allez me dire le contraire.

Elle sourit. Bien évidemment. Là-bas il faisait froid la moitié de l’année. La période la plus froide, bien entendu c’était en hiver. Mais les températures avoisinaient les moins 20°C l’hiver alors qu’elles étaient beaucoup plus clémentes à Ishtar. Même si, elles ne devaient pas être très agréables non plus. L’été à Überhal était frais contrairement à ici où il devenait parfois insupportable. Enfin bref, le climat était totalement différent. Par ailleurs, dans la province de la duchesse, existait la glace, la neige et le paysage était constitué de collines et de petites forêts. Il n’y avait pas vraiment de grandes villes, seulement des petites. Ishtar était donc un immense endroit comparé à toutes les villes d’Überhal. Les maisons n’y étaient pas en bois ni de glace, comme le palais de la duchesse. En tout cas, le changement était radical. Et le serait si elle vient vivre ici en tant qu’Impératrice. Eleanor reprit une bouchée en y pensant.

- J’aime voir de nouvelles choses. Et même si Ishtar me paraît bien trop grand, j’admire la beauté de cette capitale. Je n’ai pas beaucoup voyagé dans ma vie, mais Ishtar est la plus belle ville que j’aie jamais vue jusqu’ici.

C’était vrai, en effet. Mais comme elle n’avait pas vu beaucoup de villes, son point n’était vraiment pas à prendre en compte. Il ne comptait pas. Eleanor imaginait bien qu’il devait y avoir d’autres merveilles dans l’Empire. Mais elle ne les avait jamais vues. Parce qu’elle ne voyageait pas. Généralement, c’était les nobles qui se rendaient chez elle pour les différents événements organisés. Presque jamais elle n’était allée chez quelqu’un d’autre. Elle ne savait pas si ses parents l’avaient préservée du monde mais en tout cas, elle regrettait parfois de ne pas avoir pu voir d’autres choses dans sa vie. Mais elle était jeune et pensait qu’elle avait encore le temps. Du moins, elle l’espérait. Il était pourtant vrai que son père voyageait beaucoup pour quelques affaires. Mais il ne prenait jamais sa fille ni son épouse avec lui lorsqu’il travaillait. Même maintenant, il préfère partir seul. Au cas où, disait-il. Eleanor n’avait jamais protesté. Elle se pliait tout simplement. Elle prit une nouvelle bouchée, but un peu de vin et recommença à manger.

- Et vous, avez-vous visité d’autres endroits de l’Empire ? Comment sont-ils ?

A elle de manger et d’écouter en même temps Ludmila. Elle avait beaucoup parlé selon elle alors elle laissait faire son interlocutrice. Retourner la question. Toujours retourner la question. Lorsqu’une personne s’intéresse à vous, intéressez vous à elle ensuite. Sinon, vous risquez de ne pas être apprécié(e). Une personne qui vous écoute raconter votre vie à longueur de temps, vous laisse, trop ennuyée. Alors il faut toujours retourner la question. Eleanor le savait. Sa mère lui avait apprit.

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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyMer 8 Sep - 21:17

Ho ! Rien que ça , une petite entrevue avec l'Empereur et le Régent. ( Une plaie ce Régent. Puisqu'on n'en parlait pas. N'en parlons pas. ) Moi aussi souvent. ( Mais quand même ! Une plaie purulente même — oui, purulente, avec du pus partout et tout, exactement. ) Enfin. Donc, la Duchesse était actuellement en train d'attendre. Comme ce devait être fantastique et désagréable à la foi. Enfin il y avait des endroits plus désagréables que le Capitale pour attendre un rendez-vous — oh oui, il y avait des coins de l'Empire où ... où elle ne mettrait jamais les pieds. Plutôt crever. Elle n'était pas tout-terrain, non. Ishtar, donc. Pas le pire endroit de l'Empire, pas le pire endroit du monde. On pouvait même essayer d'y vivre. ( Essayer seulement. Enfin si, vivre, d'accord, ça pouvait encore aller. Mais c'est un lieu abominable pour naître — et plus encore pour mourir. Si elle venait à mourir ici — tout pouvait arriver, tout, et hélas, « tout » incluait généralement le pire — elle trouverait le moyen de balancer un genre de malédiction sur quinze mille générations avant de rendre son dernier souffle. — C'était aussi parce que c'était un endroit abominable pour trépasser qu'elle refusait catégoriquement que Kolya se déplaçât jusque là. Et puis quoi encore. ) Mais hélas pour elle, le temps de l'étonnement et de la nouveauté était depuis longtemps passé. Se promener dans Ishtar ne lui apportait plus rien. Enfin bon, heureusement, elle n'avait pas encore attrapé l'ennui universel.

De nouvelles choses. Est-ce que le fait que ce soit nouveau en faisait automatiquement quelque chose de bien ? Non, non, non et non, absolument pas, non. La plus belle ville qu'elle avait jamais vu ? Grand bien lui fasse, vraiment. Enfin, donc, leurs opinions commençaient à diverger manifestement. Mais ce n'était pas le moment de le signaler. Ça ne le serait probablement jamais — à moins que quelque chose ne dysfonctionne horriblement dans les plans de la jeune Duchesse. Enfin, se disant probablement qu'elle n'avait pas vu tant que ça de ce qu'il y avait à voir dans le monde, elle questionna Ludmila sur ses voyages. Ah, les voyages.

Voyager. Un loisir comme un autre. Généralement, elle était forcée de joindre l'utile à l'agréable. En fait, il s'agissait plutôt de joindre l'agréable à l'utile. Séjour de cinq jours au lieu des deux jours qui auraient suffis, quelque chose comme ça. ( Parfois, il s'agissait d'écourter le plus possible, quand elle était dans un des ces endroits impossibles avec une quantité abominable de soleil et une chaleur insoutenable. En plus ça rendait les habitants moches et grossiers et insupportables et brutaux et ridicules, enfin, en résumé, on devrait tous les tuer. Non mais, sérieusement. On raserait tout ça, tout irait tellement mieux. Non ? D'accord, ça pouvait apparaître un peu extrême. Peut-être. — Un bon Coup d'État militaire, y aurait plus personne pour râler ! — Chut chut chut, petites pensées, vilaines filles. )

« — Il m'est arrivé de voyager, en effet. Raisonnablement. Il est des régions où l'on ne tient pas particulièrement à s'éterniser — ni même à se rendre, tout simplement. J'ai vu toutes les provinces du Nord, nos voisines, des sortes de ... provinces-soeurs. Moins ... Moins ... Pures, mais peu importe. Je n'aime pas tellement le sud. J'imagine que c'est parce que je suis habituée au froid, et à ce que la lumière soit blanche. Et puis il y a ces montagnes, qui ne sont que des ... cailloux nus, comme à Talaar. Je sais que je ne me base sur rien de rationnel, mais c'est après tout ... On ne ressent pas rationnellement. La capitale est magnifique, bien sûre. Vivante. Variée. Très hétérogène. J'imagine que ça fait une partie de son charme. »

Hop ! Voilà le moment idéal pour reprendre de la nourriture, de la boisson, tout en méditant sur quelque chose qui pourrait couper court à l'évocation de ses déplacements, parce que vraiment, tout ça, ce n'était pas vraiment un de ses sujets de prédilection. Sûrement parce qu'on lui demandait de parler de ce qu'elle avait fait, pas d'elle — même si elle ne parlait jamais d'elle. Elle faisait bien semblant, seulement — ni de chose intéressantes. Vraiment, sans intérêt. Éluder, éluder, il lui fallait éluder. Passer à quelque chose d'autre. La torture ? La vie, la mort ? Les animaux ? Le soleil ? La nuit ? La poésie ? — Oh, elle ne connaissait rien à la poésie — encore une chose inutile. Mais jolie, jolie, parfois.

« — J'avoue que j'ai surtout voyagé verticalement, assez peu sur la latitude. J'ai peu d'expérience des provinces de l'Est, surtout. Il faudra un jour que j'y remédie. » Mais si elle pouvait décarrer d'ici, clairement, ça ne serait pas du tout sa priorité.

Et maintenant, moment de grâce, moment de vérité, alors que les assiettes se vident ! Trouver un moyen de continuer de parler. Parler, parler, il fallait toujours parler, si on arrêtait de parlait on se retrouvait à essayer de tuer des gens. C'était bien connu. Alors alors, quoi ? Comment ? Quoi ? Comment ? Elle lui aurait bien demandé ses vues sur l'esclavage, les hybrides, les bruits qui courraient ( et dont elles savaient pertinemment toutes deux que beaucoup étaient fondés ) sur les inquisiteurs et les hommes de l'Église, la sexualité des oiseaux et la physique quantique, mais, ce serait un peu abrupt.

« — J'imagine que, dans votre tendre enfance déjà, vous aviez plongé dans les tortueux méandres de la politique. »

Traduction ; je ne peux pas vous demander directement vos opinions, mais qui sait, comme ça, ça pourrait le faire, non ?
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Eleanor van Lähre
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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyVen 10 Sep - 12:44

Les opinions politiques. Non, pas ça ! C’était un terrain glissant. Toujours. Comme d’habitude. Eleanor ne racontait jamais ses opinions politiques. Encore fallait-il qu’on lui posât la question, ce qui était un fait très rare. La duchesse ne pouvait pas encore faire confiance à la Sénatrice au point de lui dire tout ce qu’elle pensait de la politique. Elle ne désirait pas les révéler pour la simple et bonne raison que certaines personnes prenaient tout cela tellement au sérieux qu’on pouvait facilement et rapidement devenir ennemies avec ces personnes. Eleanor ignorait si Ludmila était ce type de personne. Non, elle ne le croyait pas. Mais elle n’en était pas totalement sûre, non plus. Donc elle préférait rester sur ses gardes. Elle ne parlerait pas. Elle aimait parler de politique certes, mais toujours avec des personnes – surtout des hommes – qu’elle connaissait depuis quelque temps déjà. Sa mère lui disait toujours qu’il ne fallait jamais parler de ses points de vus politiques avec une personne inconnue. Alors encore une fois, elle suivait les conseils de sa mère. Bien sûr qu’elle répondrait à la question posée. Sinon ce serait très malpoli. Mais que lui dire ? Comment transformer la réponse de telle sorte que la Sénatrice fût satisfaite et comprît qu’elle ne souhaitait pas en dire davantage. Elle réfléchissait pendant qu’elle mâchait une des dernières bouchées. Quand elle finit, elle se lança.

- Bien sûr que j’ai été confrontée aux méandres de la politique. Par ma mère d’ailleurs. J’ai appris d’elle énormément de choses. Mais comme dans toute famille je suppose, les enfants suivent généralement les opinions de ses parents. Enfin, il est vrai que j’aime parler de politique mais je n’agis pas. Mon père me voyait Sénatrice (elle eut un petit rire) mais j’avais d’autres projets.

Elle espérait en avoir dit assez. Et de s’en être bien sortie. Elle ne supporterait pas une autre question de la Sénatrice. Si tel serait le cas, elle serait en quelque sorte obligée de lui dire gentiment qu’elle préférait garder ce sujet pour la fois suivante. Elle lui avait seulement révélé qu’elle pensait comme ses parents. C’était à dire, qu’elle soutient l’Empire et l’Eglise et déplore les scientifiques. Ceux-ci, avec leurs inventions loufoques ou encore réalisant des expériences étranges, elle ne pouvait pas les tolérer. Mais Ludmila ne savait certainement pas qu’elles étaient les pensées de sa famille. Tant mieux. Comme cela elle ne poserait pas de question sur ce sujet là. Eleanor n’aurait pas besoin de s’expliquer. De parler de politique pure. Elle n’en avait pas envie. Elle n’était pas venue pour cela. Cette fois-ci, elle n’avait pas envie de retourner la question. Pourquoi ? Tout simplement parce que si elle le faisait et que la Sénatrice se mettait à tout raconter, elle devrait en faire de même. Or c’était un total paradoxe avec ce qu’elle était en train de penser ainsi qu’avec ses envies. Elle avait maintenant terminé le repas alors elle déposa les couteaux et fourchettes sur le côté de l’assiette. Certains les mettaient sur l’assiette. Ses parents lui avaient appris que cela faisait du bruit, n’était pas agréable. Alors elle ne le faisait pas. Ensuite, elle prit son verre de vin et but une gorgée qu’elle laissa dans sa bouche quelques instants afin d’en faire ressortir l’arome et pouvoir le sentir. C’était ainsi qu’il fallait boire un vin. Beaucoup étaient étonnés soit de sa façon de le boire, soit du fait qu’elle sût le faire à un tel âge.

Le reste du repas se déroula en silence. Un petit silence. Qu’Eleanor ne trouvait pas dérangeant ni mettant à l’aise comme certains silences. En tout cas, Ludmila termina de manger également et un des serveurs vint tout de suite prendre les assiettes pour les débarrasser. Pendant qu’il prenait les assiettes et les couverts et les installait de telle sorte qu’ils ne tombassent point, il demanda si les deux femmes désiraient un dessert. Eleanor avait bien mangé, mais pas assez. Elle sentait qu’elle avait encore de la place pour un petit dessert. Elle se souvenait également avoir remarqué un plat très sympathique sur la carte quand elle regardait les desserts disponibles. Alors elle n’hésita pas.

- Une part de gâteau au chocolat framboise avec de la crème froide à la vanille, s’il vous plaît, jeune homme, commanda-t-elle et vit le serveur hocher de la tête avant de se tourner vers Ludmila. Et vous, Sénatrice ?

Elle écouta ce que Ludmila disait au garçon. Quand celui-ci partit avec les couverts mais aussi avec la commande en tête, Eleanor essaya de trouver un sujet de conversation. Elles avaient parlé de tout et n’importe quoi, mine de rien. Comme Eleanor avait interrompu le sujet de la politique, elle ignorait ce dont elles pouvaient bien discuter maintenant. Elle n’en avait aucune idée. Or, elle estimait que c’était à son tour de proposer quelque chose. Mais quoi ? La pluie et le beau temps ? Non, il n’y avait rien à dire. Ce n’était pas un sujet passionnant. Les animaux ? Eleanor n’avait qu’un chien et un chat. Elle n’allait tout de même pas raconter leurs vies ! Pareil pour Ludmila. Si elle avait des animaux, elle ne parlerait pas de tout ce qu’ils faisaient à longueur de journée. De toute façon un animal faisait toujours la même : manger, boire, dormir, se promener s’il le pouvait. Tout d’un coup, Eleanor eut une petite idée.

- Sénatrice, dites-moi, pratiquez-vous des activités ? Lesquelles ?

Il était vrai que Ludmila lui avait posé la question pour savoir ce qu’elle faisait dans sa journée. La question d’Eleanor était quelque peu différente parce qu’elle s’intéressait à des activités culturelles ou physiques par exemple. Comme courir, dessiner, monter à cheval ou d’autres encore. Elle était curieuse de savoir ce que répondrait la Sénatrice. En même temps, cela raviverait le silence qui s’était installé quelques minutes plus tôt.
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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyVen 10 Sep - 20:37

La réponse d'Eleanor la fit sourire. Oh, elle n'était pas mauvaise, loin d'être idiote, peut-être qu'il manquait juste un peu subtilité — mais enfin elle n'avait pas fait dans la dentelle travaillée non plus. ( La dentelle travaillée avec plein de trous partout partout c'est très jolie est encore plus formidable et admirable si on brode par dessus ou autour. ) Enfin. C'était sage en effet de ne pas aller crier à n'importe qui ce que l'on pensait. En fait, l'avis de Ludmila était qu'il ne fallait qu'au minimum penser les choses qu'on disaient. Moins on était impliqué dans ses propos, moins un échec, une contradiction, étaient douloureux. Il fallait essayer de ne pas penser ce qu'on pensait. Hum. Enfin les convictions c'était bien, c'était formidable — vraiment, elle le pensait — mais il fallait les recouvrir, les décomposer en minuscules morceaux de convictions, dont on pouvait parler, mais auxquels on attachait moins d'importance qu'à leur mère-idée. Bref. ( Un jour elle ferait quelque chose pour éviter toutes ces digressions théoriques pompeuses et fumeuses, mais dans très très longtemps genre jamais, de préférence. Un jour jamais, c'était généralement le bon moment pour faire tout un tas de choses. ) Mais en attendant, penser comme ses parents ( ils pensaient quoi déjà ses parents ? Aucune idée. Peut-être qu'elle l'avait su un jour, mais comme dans le fond les opinions des autres ça ne l'intéressait que dans deux cas, soit quand c'était les mêmes que les siennes soit quand elles venaient se mettre en travers du chemin des siennes, elle l'aurait oublié vite fait de toute façon. ) c'était pas le mieux qu'on puisse faire en matière de ... pensée. Enfin. Généralement, quand on avait un minimum d'intelligence, on dépassait cette phase. Parce que quand bien même les parents auraient raison — et c'était tout à fait possible, même si « avoir raison » c'était un putain de gros mythe de merde, on n'avait jamais raison, ça impliquerait que quelqu'un sache la vérité — c'était une raison du passé.

Plus un mot ne fut échangé pendant que le repas se terminait. Qu'elles puissent supporter de ne pas briser ce silence montrait qu'il n'était pas embarrassant, et était donc assez encourageant pour le tour que prendrait peut-être dans un futur hypothétique leur relation. ( C'était beau cet enchaînement de modalisateurs et d'incertitudes. ) Ludmila n'avait pas le même rapport à ses couverts à la fin du repas que la Duchesse, manifestement. Aurait-elle été seule, elle aurait cherché à les faire tenir en équilibre sur un doigt, elle les aurait empilés, elle aurait peut-être même suçoté distraitement sa fourchette ; mais pour l'heure elle se contenta de les poser croisés dans son assiette. Le dessert, maintenant. Le dessert, c'était ... c'était sucré, doux, c'était peut-être un peu moins insipide que le reste, mais en même temps plus. Quoi qu'il en soit. Elle parcourut rapidement la carte, hésitant vaguement.

« — Pour moi, ce sera un fraisier. »

Eleanor sembla penser que c'était désormais à elle de lancer un nouveau petit sujet de conversation. Ah. Si elle avait des activités. Des activités, des activités, c'était vague comme terme ça, activité ! Bien sûr, elle avait des activités. Il y avait bien des genres différents d'activités. Les activités par exemple — mais évidemment, ce n'était pas un sujet abordable, d'ailleurs elle ne ressentait nul besoin dans l'immédiat de les évoquer avec quelqu'un d'autre que son propre esprit ; il n'y avait pas si longtemps encore il y avait ce garçon ( garçon, homme, garçon, homme ? Il n'avait probablement pas vingt ans — elle n'avait jamais voulu demander ) qui ressemblait de manière troublante à Nikolaï, mais le jour où ce fait était parvenu pleinement à sa conscience, elle avait cessé de le rencontrer ; enfin. Il y avait les activités de l'esprit — mais enfin, de loin ça ressemblait tout de même beaucoup à de l'inactivité décomplexée. Il y avait les activités qui impliquaient de se déplacer ; sans doute était-ce de celles-ci que la Duchesse parlait. Peut-être. Supposons-le gaiement.

« — J'ai toutes sortes d'activités, dit-elle en riant doucement. Notamment, parfois me prend une irrésistible envie de dépenser de l'argent en vêtements — ça apporte une sorte de satisfaction bizarre. Mais, plus sérieusement. Mon temps de loisir est à la fois réduit et immense. C'est à dire qu'il ne tiendrait qu'à moi d'en avoir beaucoup plus, mais il y a en fait toujours quelque chose, encore, à faire. »

Oh oui. Des papiers, souvent. Des rendez-vous, des courriers à écrire, des choses à apprendre, d'autres à demander, des gens à voir, d'autres à rassurer, d'autres encore à convaincre, quelques uns à persuader, des choses à vérifier, des choses à faire disparaître, de temps en temps, quelqu'un à écarter du chemin, et aussi, régulièrement, simplement une idée qui venait et qu'il ne fallait pas laisser partir.

« — Il m'arrive de dessiner vaguement, je lis beaucoup, j'aime me promener en dehors de la ville lorsqu'il ne fait pas trop chaud. Parfois je fais venir un professeur de musique, pour ne pas oublier totalement tout ce qu'on m'a appris. Et puis il y a des réceptions de temps à autres, il m'arrive même d'en donner — mais c'est d'un fatiguant ! Y assister, déjà, mais les organiser ! Un vrai calvaire. »

Mais bien entendu, ça en valait la peine. Tout le monde le savait. Ce pouvait être une corvée, mais c'était un mal tellement nécessaire. Ô maux nécessaires, tant et tant, toujours si nombreux. On apporta leurs desserts, et elle admira le soin qu'on prenait dans ce genre de restaurant pour arranger l'assiette de manière ravissante. ( Ça faisait partie des petits détails qui justifiaient les prix — au delà du service d'un qualité exemplaire et de l'excellence des cuisiniers. Quand elle allait au restaurant, bien évidemment elle ne payait pas, il eut fallu qu'elle soit idiote pour transporter tant d'argent sur elle, c'était comme le reste, il y avait une note et la fin de l'année arrivée, son Intendant s'en chargeait — et puis un messager lui apportait un lettre d'Anders qui lui demandait si elle avait réellement besoin de tous ces habits. Elle aimait ces petits éléments immuables. Elle serait probablement terrifiée, bouleversée, catastrophée, si un de ces petits rituels qui faisaient sa vie venait à disparaitre.

« — Où séjournez-vous pour ces quelques jours ? »

Adorables, ces petites feuilles de menthes sur les bords.
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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyLun 13 Sep - 10:48

Tout d’un coup, alors qu’Eleanor observait avec appétit le gâteau au chocolat-framboise et la crème à la vanille par-dessus, elle écarquilla les yeux. Mais la Sénatrice ne l’apercevait certainement pas, trop occupée avec son fraisier. Et puis même, elle ne l’aurait pas vu. Une sensation étrange comme un choc venait de traverser la jeune duchesse. Ludmila lui demandait où elle séjournait. Ne le savait-elle pas ? Eleanor ne comprenait pas du tout. Elle avait pourtant envoyé l’invitation à l’auberge où elle se trouvait. Ou peut-être s’était-elle chargée de donner la lettre à quelqu’un en lui demandant de chercher son adresse ? Probablement. La duchesse l’ignorait. Mais quelque chose ne lui plaisait pas. Elle n’aurait pas put dire quoi. L’instant d’après, elle leva la tête tout en prenant sa cuillère et la mettant dans le gâteau. Elle en coupa un morceau qu’elle apporta à sa bouche et savoura tous les arômes qui se dégageaient de ce dessert. Elle n’avait pas besoin de parler tout de suite. La Sénatrice la comprendrait certainement.

- Délicieux ce dessert, c’est vraiment très succulent. Je devrai en manger plus souvent.

Non, elle n’avait pas répondu à la question. Cela ne voulait pas dire qu’elle l’avait oubliée. Elle attendait seulement quelques instants encore. Après avoir un peu profiter du dessert et du goût qu’il avait. En tout cas, elle avait besoin de souligner à quel point elle aimait celui-ci. Elle ne savait pas comment était le fraisier. Mais dans ce genre de restaurant généralement il devrait être bon. Elle pensait que Ludmila le lui dirait d’elle-même après sa remarque. Mais rien ne l’obligeait à le faire bien sûr. Eleanor avala ce qu’elle avait dans la bouche, posa la cuillère et prit la serviette qui se trouvait sur la table. Elle s’essuya la bouche car elle sentait que la crème coulait un tout petit peu. Elle en profita également pour répondre à Ludmila.

- Comme vous devez le savoir – à moins que je ne me trompât – je suis dans une auberge au Nord de la ville et à quelques minutes à pied de la cathédrale, cependant.

Elle se souvint alors de ce jour où elle était rentrée dans la cathédrale. La beauté de cet gigantesque bâtiment. La rencontre qu’elle y avait faite. Une rencontre très étrange. A ce moment, elle avait envie d’en parler. Mais elle ne savait pas si c’était le lieu et le moment. Et surtout, si elle pouvait en parler avec Ludmila. Bien sûr, cela n’aurait aucun impact quelconque. C’était juste que les événements de cette avaient été tellement bizarres que parfois Eleanor se demande même si elle les avait vraiment vécus. Pour l’instant, si elle devait retourner la question, elle devrait lui demander où elle habitait. Cela servait-il à quelque chose ? Oui, si les deux femmes désiraient se revoir, elles pouvaient tout à fait le faire chez Ludmila. A moins que cette dernière ne le souhaitât pas. Elle-même venait de dire qu’elle détestait organiser des réceptions. Bon Eleanor était une seule personne, certes. Mais on ne savait jamais vraiment. Seulement le problème c’était que si Eleanor changeait de sujet après avoir su où logeait la Sénatrice, cela n’aurait aucun sens. Elle hésitait vraiment. Tant pis. Elle décida d’abord de lui raconter ce qu’elle désirait dire. Ensuite, elle s’excuserait probablement tout en lui retournant la question concernant la maison. Oui c’était le mieux à faire. Ludmila n’allait tout de même pas se fâcher ou se vexer pour si peu de choses. Et puis au bout d’un moment, si on retournait toujours la question, la conversation deviendrait ennuyante. Toujours la même chose. Pas de « pimentation ».

- D’ailleurs, savez-vous que le jour dernier j’étais entrée dans la cathédrale pour la visiter et que j’ai fait une rencontre assez étrange.

Eleanor prit une bouchée de son dessert et pendant ce temps laissa la Sénatrice sur sa faim concernant ce qu’elle voulait lui dire. En effet, c’était de cette manière qu’elle pouvait éveiller la curiosité de celle-ci. Laisser un peu de temps. Le suspens. Eleanor était fière d’elle-même et souriait intérieurement. Ludmila s’intéresserait forcément à ce qu’elle allait lui révéler maintenant. Tout simplement parce qu’elle avait envie d’entendre la suite. Manipulation. Les leçons de sa mère. Comme toujours. Toujours et encore.

- Un des prêtres avait perdu sa petite fille de cinq ans, poursuivit-elle après avoir fini ce qu’elle avait dans sa bouche, et il la cherchait partout. Je voulais l’aider mais au début il n’a même pas écouté. Puis quand j’ai réussi à trouver la pièce où elle se trouvait, le prêtre en question la prit et quand un autre vint, il s’est battu avec lui. Pendant ce temps, j’avais mise la fillette dans un endroit pour qu’elle ne le vît pas. Ensuite, ils sont partis tous les deux. Moi aussi. Vraiment étrange et mystérieux ce prêtre.

Peut-être que la Sénatrice était déjà allée à la cathédrale ? Certainement. Peut-être même l’avait-elle rencontrée également ? Eleanor ignorait. Mais elle savait seulement que si Ludmila l’avait déjà au moins une fois dans sa vie vu, elle percuterait sur la personne dont elle parlait. Des prêtres comme lui, il ne devait pas en avoir des centaines. Elle le reconnaîtrait certainement dans ce cas-là. Eleanor regardait la Sénatrice en souriant.

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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyVen 24 Sep - 22:35

Oui, en effet, elle savait où Eleanor était descendue. Mais bon. Lui demander, c'était tout de même, eh bien, normal, logique. Le fait de toujours savoir le plus de choses avant de rencontrer quelqu'un, c'était, eh bien, normal, et la personne savait qu'on savait ( et tout et tout ) mais en attendant, il fallait que ce soit encore une de ces choses, euh, sous-jacentes. On le sait mais on ne le dit pas et même on le cache un peu. C'était la vie quoi, on n'allait pas expliquer non plus. Pourquoi est-ce qu'il faudrait expliquer les choses. T'avais qu'à comprendre avec ton cerveau. Et voilà que, comme Ludmila l'avait espérée, cette question sans intérêt sur son lieu de séjour amenait de la part de la Duchesse à une nouvelle remarque, en fait le souvenir d'une rencontre qu'elle avait faite dans la cathédrale, non loin de l'auberge en laquelle elle avait provisoirement élu domicile. Tandis que celle-ci ménageait son suspens, Ludmila prit un air intéressé et d'expectative. C'était le moins qu'elle puisse faire. Elle eut pu, certes, rajouter une interjection du style « Ah ? » — ou plus élaboré « ah vraiment ? » — mais ça n'apportait, oh, ça apportait en fait bien moins que rien à une conversation. Ça donnait plutôt envie de tuer des gens qu'autre chose, d'ailleurs. ( C'était juste des riens inutiles, c'était ... voilà, c'était comme dire « j'ai rien à dire mais je me sens con si je dis rien » — eh bien on avait l'air bien plus idiot en sortant une onomatopée inutile, pour votre gouverne. )

L'histoire d'Eleanor. Ça parlait d'un prêtre bizarre qui avait perdu sa gamine. De toute manière, tous les prêtres ( le reste on n'en parle même pas, il valait mieux ne pas en parler, faisons comme s'il n'y avait que des prêtres, cui cui vive la vie ) étaient de dangereux malades, un peu moins dangereux ou un peu moins malades selon les personnages, voilà tout. Mais enfin, des prêtres qui se battaient avec d'autres, c'était déjà moins courant que ceux qui mangeaient des enfants, violaient des animaux morts en se roulant dans le sang de jeunes vierges ou qui écorchaient des gens encore vivant. ( Si, si, ils faisaient tous ça. ) C'était peut-être le plus ou moins fameux Faoiltiarna. Apparemment, il avait une réputation d'allumé au sein-même de l'Église — et ça c'était très fort. ( Parce qu'ils avaient plus tendance à faire comme si c'était normal d'avoir à leurs ordres et à leur tête des psychopathes maniaques homicides qu'à se dire qu'être fou c'était peut-être pas une qualité. ) Mais elle ne savait pas qu'il eut une descendance. Peut-être qu'il avait juste paumé une gamine qu'il avait volée à sa famille pour la faire rôtir avec une pomme dans la bouche et une dans l'anus pour la servir au dîner annuel de l'Église après. ( De quoi y avait pas de dîner annuel ? Ils savaient pas vivre ces gens, faire un petit dîner de temps en temps c'était chouette, y avait à manger donc les gens étaient heureux. )

« — Je crois voir de quel personnage vous me parlez. Mais j'ignorai tout à fait qu'il eût une quelconque famille. Elle sourit. Allez savoir pourquoi, je m'imagine que les hommes d'Église ont trop à faire avec celle-ci pour avoir une vie à eux à côté. De la mythologie, tout ça. »

Parce que les enfants, ils les mangeaient ! Hem. Elle ajouta quelques remarques sur la famille, et comme elle trouvait cela formidable, les jeunes enfants, si pleins de vie et souriants. Le repas touchait à sa fin, et elle regarda avec mélancolie les quelques miettes et les traînées de crème égarées au fond de son assiette, vestiges d'un délicieux fraisier. Bon, mélancolie relative, y avait quand même des choses plus dramatiques que d'avoir fini de manger, hein. Il lui semblait que tout s'était bien passé, et qu'un avenir sinon chatoyant du moins ensoleillé s'étendait toujours devant elle. Truc du genre. Elle avait pour sa part terminé de dîner, mais peut-être Eleanor souhaiterait-elle un café, un digestif ... Qui pouvait savoir hein, les gens ne savait jamais s'arrêter sur un point d'orgue.

Un serveur s'approcha d'elles. Ludmila lui fit signe qu'elle avait terminé, et apparemment Eleanor fit de même. Elles se levèrent alors, la nuit était tombée et elles n'avaient nulle raison de s'éterniser. D'autant plus que quand on rallonge, quand on délaie, on perd en qualité.

« — J'ai été enchantée de vous voir, et j'ai passé une excellente soirée. J'espère que nous pourrons être amies. » Elle sourit doucement, avant de laisser la Duchesse passer devant elle pour descendre les escaliers.
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Eleanor van Lähre
Mort(e) tragiquement

Eleanor van Lähre

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MessageSujet: Re: Un dîner presque parfait [PV Ludmila]   Un dîner presque parfait [PV Ludmila] EmptyJeu 7 Oct - 12:44

Spoiler:

Quand Eleanor eût terminé son dessert, le serveur s’approcha de la table et récupéra les assiettes vides. Elle se sentit tout d’un coup remplie. Elle n’avait besoin de rien de plus alors ne passa pas une commande supplémentaire. Même si c’était pour une boisson quelconque. Elle finit cependant le verre de vin qui restait sur la table. Puis elle vit la Sénatrice se lever. La nuit était certes déjà tombée depuis longtemps et il était temps de rentrer chez soit. Eleanor savait que de toute façon, les deux femmes n’avaient plus rien de spécialement nouveau et intéressant à se dire. Elles avaient épuisé tous les sujets possibles et de toute manière, Eleanor avait commencé à raconter sa vie. C’était toujours à des moments pareils que les personnes remarquaient qu’elles n’avaient plus grand-chose à se dire. Elle estima donc que c’était le bon moment pour partir. Elle sourit également en entendant Ludmila lui dire qu’elle était enchantée de l’avoir vue. Elle souhaitait qu’elles deviennent amies. C’était tout à fait possible. Eleanor avait passé également une très bonne soirée et agréable en plus. Elle ne voyait pas vraiment qu’est ce qui pouvait bien les arrêter. Quel obstacle se mettrait en travers de leur chemin pour les empêcher d’êtres amies. Certes au début l’amitié est toujours fragile et a besoin de temps pour se consolider. Mais elles pouvaient s’en sortir. Eleanor le savait.

- Moi de même, Sénatrice. Je serai ravie de vous revoir un autre jour et de devenir votre amie.

Il n’y avait plus rien d’autre à dire. Elle descendit les escaliers la première tout en remerciant la Sénatrice de la laisser passer d’abord. Elle se dirigea vers la sortie. Les serveurs les saluèrent poliment alors elle en fit de même. Une fois dehors, elle vit le carrosse qui attendait. Le cocher devait probablement s’ennuyer et les chevaux se tenaient tranquilles. Eleanor se tourna vers la Sénatrice encore une fois.

- Je vous remercie encore une fois pour cette soirée. Désormais je dois vous quitter. Mais soyez bientôt prête à recevoir une invitation de ma part afin que nous puissions nous revoir.

Eleanor souriait. Elle avait déjà quelques idées qui lui trottaient dans la tête. Mais cela ne servait à rien de les lui dire. Elle serait ennuyée plus qu’autre chose. Il fallait de toute façon que la duchesse y réfléchît un peu puis décidât quelle idée était la meilleure. Celle qui lui plaisait le plus. Ensuite, elle enverrait une invitation. C’était la meilleure solution. En tout cas, Eleanor s’inclina comme les Dames avaient l’habitude de le faire. Pour saluer la Sénatrice et pouvoir enfin entrer dans le carrosse qui la ramènerait à l’auberge. Elle prit enfin congé de Ludmila. Les deux gardes du corps la suivirent et entrèrent dans le transport. Pendant le voyage, Eleanor revoyait tous les instants de cette soirée. Elle retenait beaucoup de choses. Elle était connue pour ce genre de choses. Alors elle se remémorait les paroles de Ludmila afin de ne pas oublier pour la prochaine fois. Comme cela, elle n’aura pas besoin de lui poser la question à nouveau. Et paraître à ses yeux comme celle qui ne retenait rien. C’était généralement mal vu et impoli. Du moins, c’était ce que sa mère s’était acharnée à lui apprendre. Et comme Eleanor retenait bien les leçons de sa mère, elle n’échappa pas à celle-ci non plus.

Une fois à l’auberge, la duchesse prit un bon bain chaud pour se relaxer un peu avant de se mettre au lit. Elle ferma les yeux tout en réfléchissant à cette soirée mais aussi à la future invitation qu’elle enverrait à Ludmila. Oui, elles seraient probablement amies. Eleanor aussi l’espérait. De plus, cela lui permettra d’avoir une amie sur Ishtar pour quand elle deviendra Impératrice. Elle pourra l’inviter de temps en temps au palais pour parler. Elle ne sera pas seule. Eleanor souriait alors qu’elle s’endormait.

Sujet terminé
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