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| L'archer va au bois [PV Asgeir] | |
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| Sujet: L'archer va au bois [PV Asgeir] Mar 7 Juin - 13:54 | |
| Rappel du premier message :La vie à Ishtar était radicalement différente de celle que Kyle connaissait à Frickwitch. Et on ne parlait pas seulement du fait qu’il était maintenant soldat et non plus un simple chasseur. Tout était différent ici, des cultures qui s’entremêlent, une vie bourdonnante et bien plus intense mais aussi… pas mal d’opportunités. Kyle était maintenant assez bien dans la garde, il s’entendait bien avec les camarades de son unité, ses supérieurs lui tenaient une assez bonne estime pour le moment et ses capacités à l’arc forçaient le respect. D’ailleurs, en parlant de ca, il avait demandé la permission exceptionnelle de se fournir son armement lui-même et on lui avait accordé tant que cela n’avait pas un impact négatif sur son travail. Les arcs fabriqués pour la garde n’étaient pas mauvais mais c’était des armes faites à la chaine, de manière à être produites rapidement et en grand nombre. Kyle était un chasseur, il préférait avoir une arme qui lui était propre, un objet dans lequel il y aurait un morceau de son… âme si on peut dire. Son arc était de belle facture et de conception solide, idéal pour les tirs rapides qu’il exécutait mais surtout il était adapté à sa main. Un bon tireur ne peut pas se battre efficacement s’il n’a pas une arme apte à donner la pleine mesure de son talent. Son arme était fait dans une variété de bois issu de Frickwitch, fabriqué pour lui mais il commençait à s’user, il allait bientôt devoir s’en fabriquer un autre. Il en était capable même si travailler le bois n’était pas son fort.
Voilà pourquoi il avait besoin de quelqu’un qui pourrait le conseiller et pourquoi l’aider à trouver une essence de bois plus adapté à ce qu’il voulait faire. Certes il savait que sa province fournissait une grande partie du bois de l’empire mais il y avait bien d’autres essence d’arbre ailleurs, ca valait le coup de se renseigner et puis, on était à la capitale de l’empire, la grande ville où l’on peut trouver tout ce qu’on veut ou presque, il suffisait pour cela de s’adresser tout simplement à la bonne personne. Encore assez nouveau en ville, il avait demandé à ceux qu’il fréquentait chaque jour s’ils pouvaient l’orienter vers quelqu’un et il avait finalement obtenue une réponse valable. L’un d’entre eux connaissait un menuisier dont on disait qu’il faisait ce qu’il voulait du bois. Bon, un menuisier, ca ne fabrique pas des arcs mais il pourrait au moins lui faire autre chose et surtout, s’il était aussi bon que l’on disait, il serait au moins capable de lui donner de bons tuyaux.
Un jour qu’il n’était donc pas en service, voilà notre jeune archer en quête de l’atelier en question. Il sortait toujours avec son arc et ses flèches, questions de principes et surtout de prudence. Il tourna dans les rues un moment avant d’arriver à trouver l’endroit en question. Il avait eu quelques difficultés mais ca venait sans doute du fait que le lieu n’était pas visible. Il fallait vraiment le voir cet atelier, la pancarte tombait en morceau, on y lisait à peine le nom du magasin et pour un peu, on aurait pu croire que ce commerce était abandonnée depuis bien longtemps. Mais il décida tout de même de vérifier et poussa la porte, il vit immédiatement que quelqu’un vivait et travaillait là. Le magasin n’était pas très entretenue mais montrait des signes d’activités, ne serait-ce que les copeaux de bois encore frais qui trainaient partout. Mais personne à l’horizon.
Bonjour, il y a quelqu’un ?
Simple mais efficace, si c’était ouvert, c’était qu’il y avait forcément quelqu’un dans les parages, ou alors le patron n’était guère prudent… |
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Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: L'archer va au bois [PV Asgeir] Jeu 14 Juil - 12:43 | |
| Kyle te complimenta, ce à quoi tu répondis d'un simple signe de tête, tu n'avais pas l'habitude de fabriquer des armes, ce n'était pas que tu te refusais de faire ça, c'était juste que ce n'était pas ton travail de base. Cependant, tu avais trouvé une certaine distraction dans cette autre voie que t'avais tendu le jeune homme, c'était la première fois que tu fabriquais un arc, de même qu'avec Iraïd, c'était la première fois que tu restaurais un luth, enfin un instrument de musique. Après tout, du moment qu'on mettait entre tes grandes mains de travailleur un couteau, et un morceau de bois, ça t'allait, c'était ta nature de le travailler, et c'était grâce à cette passion que tu restais encore en vie aujourd'hui. Ou bien parce que tu n'avais pas encore le courage de foutre ta vie en l'air, ou de te pendre, chose plutôt difficile avec ta taille, tu serais capable de toucher encore le sol avec tes pieds, même accroché à une poutre, mourir, ce n'était pas facile.
Tu grattas ta tête sur le côté, puis ta nuque, encore une fois, tu avais oublié de te laver, et en même temps, l'eau, ça ne coulait pas dans les rues. L'argent ? Tu le dépensais un peu dans la nourriture, beaucoup dans ta passion, et le reste te servait à finir complètement ivre au Cochon Pendu. Tu approuvas d'un simple signe de tête, le client était content, tout allait bien, tu mangeras un peu ce soir, tant mieux. Ou tu irais fêter ça avec dame Ivresse, ta seule amante le soir, noyer ton chagrin dans la bière, c'était cliché et lamentable, stéréotype du grand homme tout malheureux qui cherchait la Mort à chaque coin de vue, mais qui s'enfuyait dés qu'elle frappait à sa porte. Asgeir, tu étais un grand abruti, tu le savais, et tu ne changeais pas. À quoi bon ? Tu n'avais plus ta femme, ta fille ne savait même pas que tu existais, alors le reste, tu t'en foutais joyeusement.
On t'avait coupé le chemin du bonheur, tandis que ta famille avait commencé à se former, ça aussi, c'était cliché de vouloir être heureux avec une femme ou des enfants. Même si ta fille n'avait même pas conscience que tu existais, elle échappait à la misère, et au regard mort d'un père trop grand, trop maladroit, trop mort à l'intérieur pour ressentir les choses avec intensité. Kyle était content, toi un peu, et ça allait, parfois tu avais des surprises, d'autres non. Tu jetas d'ailleurs un autre regard à la pierre d'Iraïd, et le petit chien en bois, mal sculpté de Mist, tu avais du mal à comprendre la véritable signification de ce geste, tu ne comprenais pas, pourquoi te remercier ?
Enfin, tu étais trop con pour comprendre, et malheureusement, tu pensais trop pour te laisser vivre dans l'oisiveté, même s'il t'arrivait souvent de songer à cette époque, où tu aurais par exemple accueilli Kyle avec Eldrid dans tes bras, en train de jouer avec une poupée, Iseult cousant prés du feu, encore le cliché de la petite famille dans le petit atelier perdu dans une petite prairie verdoyante. Tu n'avais plus de désir, plus de rêves, juste du désespoir et des fantômes, les hallucinations, les illusions encore vivantes, comme le bois. Le bois ? Tu ne savais plus, tu l'entendais toujours hurler dans ton crâne, Kyle ignorait par exemple à quel point l'If avait souffert, lorsque tu avais poncé l'arc, lorsque tu avais coupé une planche de ta scie, Kyle ignorait toutes les souffrances que son arc avait dû subir pour devenir ce qu'il était.
Maltraiter ta seule passion, voilà ce que tu faisais chaque jour, quel homme lamentable, vraiment. Au moins ces voix qui n'existaient que dans ta tête te tenaient souvent compagnie, lorsque personne n'osait entrer dans cet endroit, aussi désolé et laid que le maître des lieux. Enfin, ce n'était pas ce que semblait penser Kyle, tant mieux, sans doute, il avait eu ce qu'il voulait, et te mettait sur un piédestal, c'était étrange de ressentir un peu de... fierté ? Ah ! Tu en avais donc encore un peu ? En étais-tu réellement certain ? Mais où était-elle donc ? Où s'était-elle cachée ? Sans doute dans un endroit que tu ne pourrais jamais atteindre, bien enfoui quelque part en toi, tu ne savais plus. Tu passas une main dans tes cheveux, tu quittas enfin du regard la pierre laissée par Iraïd, et le petit chien de Mist pour retourner ton attention sur Kyle. Enfin, ultime effort de ta part, tu parlas pour dire :
— Faîtes en bon usage.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: L'archer va au bois [PV Asgeir] Mar 19 Juil - 16:02 | |
| Pour Kyle, ce fut naturel de le complimenter, il avait vraiment fait un travail de maître, le corps de l’arc était d’une facture exemplaire, taillé à sa taille comme il le fallait. Il avait ne pas avoir encore installé le cordage et fait les réglages que Kyle sentait déjà qu’il allait pouvoir donner la pleine mesure de ces capacités avec cet arc. C’était la même chose pour les flèches, il allait pouvoir en faire de bons instruments une fois terminée. S’il ne lui avait pas dit, Kyle aurait eu un mal de chien à croire que c’était la première fois qu’il réalisait un arc, un tel chef-d’œuvre semblait plutôt sorti de l’atelier d’un maître fabriquant d’arc. Ce qui ne faisait que prouver le génie de cet homme dans son métier. Même marqué par les épreuves que la vie sur son chemin, il y avait au moins une chose qu’il n’avait pas perdue finalement. L’homme lui fit l’effort de lui offrir quelques mots de plus, lui demandant d’en faire bon usage. Kyle, plutôt froid d’habitude, arriva à lui offrir un sourire.
Tel était mon intention…
Pour lui, c’était accomplir son devoir de garde. Kyle était différent de ceux qui tuaient pour le plaisir, donner la mort était la seule solution qui restait quand le reste échouait, autant dire qu’elle était constat d’échec à ses yeux. Il y a tellement de moyens de neutraliser un homme à l’arc sans le tuer. Et avec un arc de cette qualité, il pourrait encore mieux utiliser ses talents dans ce sens. L’Ombre accorde des dons à différentes personnes mais pour les gens comme Kyle, ce qu’ils en feraient ne regardait qu’eux. Après la mort de sa famille, la façon dont ils avaient été massacrés, il aurait été aisé pour lui de sombrer dans fureur et le désespoir et de devenir un tueur implacables, s’il savait comment neutraliser un homme, il connaissait aussi les points qui faisaient souffrir sans tuer et bien sûr les points à toucher pour tuer à coup sûr. Seulement, ce n’était pas la voix qu’il s’était choisi. C’était sa façon à lui de s’élever par-dessus les hommes qu’ils combattaient même s’il chercherait toujours justice pour les siens. Dans ce monde sombre, il avait choisi de ne pas sombrer dans les ténèbres, même si son allure générale et son regard froid semblait dire le contraire par moment. Est-ce qu’il arriverait à garder une telle façon de vivre par la suite ? Seul l’avenir le dirait, il ne regardait jamais aussi loin.
Voici pour votre excellent travail.
Kyle lui donna en main propre une bourse contenant le prix d’un tel arc et des flèches, il avait taillé très sec dans ses économies et son dernier solde mais à vrai dire il pouvait se le permettre, les gardes impériaux étaient logés et nourris à la caserne et comme il ne s’amusait pas, il économisait facilement malgré sa paie de trouffion, il préférait l’utiliser de manière utile, ainsi, il serait encore plus efficaces au travail. Kyle remballa l’arc dans le tissu pour le transporter et rangea avec les nouveaux tubes de flèches.
Ce fut un plaisir de faire votre connaissance, au plaisir Messire Asgeir.
Il le salua d’un dernier sourire amical et quitta l’atelier du menuisier, maintenant, il allait rentrer à la caserne, il devait achever l’arc, y rajouter les cordages et le régler jusqu’à ce qu’il s’estime satisfait, en gros il allait en avoir pour la nuit… |
| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
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| Sujet: Re: L'archer va au bois [PV Asgeir] Ven 22 Juil - 10:01 | |
| Kyle paraissait bien content de ce que tu avais fait tant mieux, tu étais là pour satisfaire le mieux possible ta clientèle, même si depuis quelques jours celle-ci semblait vouloir te lancer quelques défis. Iraïd et sa demande de restauration de son luth, Kyle et son arc, et Mist pour sa petite statue de chien. Tu te demandais ce qu'il devenait ce garçon d'ailleurs, jamais tu n'avais vu autant de misère sur un corps, et un visage. Il était plein de cicatrices partout, on lui avait tranché la langue, il lui manquait un bras, certes remplacé par un truc en métal, mais tout de même ! Tu espérais souvent d'ailleurs qu'il ait trouvé quelqu'un pour s'occuper de lui, il ne mangeait pas à sa faim, ce bonhomme. Enfin... toi aussi d'ailleurs, ce soir allait être sans doute un grand soir, même si tu allais sans doute poser l'argent de Kyle quelque part, oubliant qu'il t'avait donné une jolie petite somme, et tu continuerais de travailler jusqu'à l'épuisement. Le jeune homme te salua d'ailleurs, semblant content de sa nouvelle arme, et tu te contentas de lever la main en signe d'adieu. Le jeune homme ne tarda pas à sortir de ton champ de vision, et le temps reprit ses droits sur ce lieu de misère et de poussière.
Tu haussas les épaules, et prenant la bourse, tu saisis entre tes grandes mains abîmées cinq pièces d'or que tu fourras dans ta poche, et d'un pas malade, tu montas péniblement l'escalier pour te rendre à l'étage. Tes yeux tombèrent sur la chambre qui autrefois, sentait le parfum du lys, qui autrefois ne connaissait presque jamais le silence. Sur ce lit aux couvertures autrefois rouges, ta femme s'était tenue assise là, cousant, ou s'occupant de votre enfant. Sa magnifique chevelure rousse était tombée sur sa poitrine, tandis que la petite s'amusait à y glisser ses doigts dedans pour connaître leur douceur. Tu poussas un soupir à fendre l'âme, Asgeir, aimais-tu te faire du mal ? Pourquoi t'enfonçais-tu souvent dans ce marasme de souvenir douloureux ? Comme si c'était la chose la plus précieuse que tu connaissais ? N'avais-tu pas le bois qui te permettait d'oublier ta misère ? Tu avalas ta salive, et en boitant, tu te rendis jusqu'à un petit meuble dévoré par les mites, tu posas la bourse dessus, et restant un bon moment immobile, tu serras les dents. Iseult te manquait. Ta femme te manquait, au point où tes yeux te brûlèrent, tu ne pleuras pas cependant, tu n'avais plus assez de larmes pour ça.
Tu te contentas juste de fixer cette petite bourse pleine d'or, imaginant les belles mains pâles d'Iseult la saisir pour aller la ranger, et faire les comptes. Tu n'avais jamais été très bon en calcul, et c'était elle qui s'en était occupée, toujours en souriant. Asgeir... parfois tu t'en voulais de l'avoir aimé jusquu'à la folie, parfois tu songeais que si elle avait été amoureuse de Tristan, Iseult serait devenue heureuse. C'était comme si tu l'avais tué de tes propres mains, c'était comme si tu étais son meurtrier, tu aurais dû la protéger, et ta générosité était devenue ton pêcher. Minable. La grande silhouette du menuisier se découpait dans le crépuscule, une grande silhouette bâtit dans un bois déjà pourri par son chagrin, cette hideuse silhouette souillait la beauté du soleil couchant, et il semblait être sur le point de s'éteindre. C'était les mains d'un homme n'ayant connu que misère et douleur qui s'étaient posé sur la commode, tremblantes de froid, et pourtant, si fortes, si douces, si... laides. Ton regard sombre était mort, comme le reste de ton âme, qu'étais-tu Asgeir ?
Tu n'étais rien d'autre que cet arbre gigantesque, voilant la beauté du monde à ceux qui avaient la bêtise de t'approcher. Tu n'avais plus de branche, ta sève était froide d'amertume, et ton écorce était si abîmée que tu semblais être sur le point de t'écrouler à tout moment, comme tu l'avais fait devant ce musicien. L'arbre bougea un peu, frémissant, lorsque l'air de la nuit glissa sur sa nuque pourrie, pleine de mite, dévorée par un temps cruel qui sans cesse, venait et allait détruire ses ramures. Il fit un pas en arrière, et se tourna vers la fenêtre, où il pouvait voir la pluie tomber en infime gouttelette, comme si c'était les larmes qu'il ne pourrait jamais verser. L'arbre péniblement se rendit jusqu'au lit, où autrefois, il avait été un homme comblé par le bonheur, et dans un soupir, il s'allongea quelque seconde pour fermer les yeux. Tu étais cet arbre Asgeir, ce minable saule pleureur qui jamais, ne cessait de pleurer ta femme, et ta fille, cette famille heureuse que jamais tu n'aurais.
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