L'Empire Ishtar
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 O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]

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Zélig Faoiltiarna
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Zélig Faoiltiarna

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MessageSujet: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptyLun 9 Mai - 14:03

Tu sais, l'inquisition, c'est des gens occupés, il y a tous ces hérétiques à attraper, torturer, tuer... Emile bouinait je-ne-sais-quoi avec une noble, et les autres euh... bah ils étaient occupés aussi. Je suppose, j'en sais rien ! J'suis pas leur mère bordel ! Me regarde pas comme ça ! Nan mais ça m'énerve ça.
Comme si ils en avaient fait exprès ne me demander un truc à propos de l'autre terroriste là !

En fait y avait une vieille femme toute paniquée qui s'était ramenée au monastère en disant avoir vu un mec à cheveux bleus tout maigre qui écrivait sur une ardoise chez un menuisier. Bon, à moi ça me paraît franchement bidon, à mon avis elle est juste hystérique et paranoïaque, mais ça avait fait le tour des gens concernés, et apparemment c'était probable parce que le gars aurait eu la langue coupée, ou alors il est sourd, ou alors ma grand mère en slip. J'en sais rien et j'm'en fous, j'tenais pas vraiment à ce qu'on m'en reparle, si j'arrive pas à mettre la main dessus à tous les coups j'vais me faire engueuler. Enfin ça fait chier pour une rumeur bidon quoi. En plus j'avais « l'air de glander », blah blah blah. Disons qu'il m'arrive de simuler une méditation dans la cathédrale en dormant – oh c'est bon, si t'as fait une quelconque forme de noviciat quelque part, t'as bien dû développer une technique pour dormir en scred, fais pas l'indigné. En plus c'est moi qui ait causé la mort d'Amadaüs et qui ait contribué à faire évader ce petit con, quel infamie, et puis compte bien que les autres connauds veulent pas se ramener dans leurs petits souliers après avoir crapahuté partout en disant « oh bah c'était bidon en fait ». Du coup j'vais aller emmerder un putain de menuisier pour son neveux anorexique ou j'sais pas quoi. Attends, des mecs à cheveux bleus, y en a tellement qu'on pourrait nourrir Ishtar avec pendant deux mois. Et j'peux te dire que ça fait un putain de paquet de viande.

Donc j'arrive vers la boutique, et la trouver me prend un temps considérable parce qu'il faut lire le panneau « atelier du bois » et que niveau lecture, je suis pas une flèche – bon j'me suis senti con quand j'me suis aperçu que dans un truc à bois, bah il y avait du bois, et dans une boucherie de la viande, je fais pas souvent les courses moi même.
Donc, sans frapper ni dire « coucou » - je suis le glaive de l'Eglise là, merde – je rentre. Je réfléchis un peu à mon angle d'attaque, parce que si je m'adosse à la porte d'entrée pour l'empêcher de sortir, ça fait un peu con. J'opte finalement pour les effets pyrotechnique en fermant les portes que je vois avec de l'ombre en remuant les mains. Le gars est en train de travailler et... Oooooh putain qu'il est grand ! Sérieux j'me sens rarement petit, mais là je dois dire que j'miserais pas sur moi à un concours de coup de pied au cul. En plus il a l'air... bizarre. Bon, c'est pas ça qui va me démonter, peut être que c'est la gueule normale du peuple, cet air de bovin mort. Tu sais, assommé par la fatigue du travail manuel, tout ça. Les religieux ils ont l'air fou, le peuple à l'air con, les nobles l'air de vouloir te faire sauter la rondelle, tout est normal la la la.

- Euh...

Ouais ça foire mes effets pyrotechniques là de pas savoir quoi dire.

- Y a pas un terroriste qu'est venu chez vous récemment ?

Bravo le glaive de l'Eglise. Nan mais là je dois dire, chapeau bas monsieur, niveau réplique intimidante, tu te poses là. Y manquerait peut être un « s'il vous plaît » pour faire bien, mais sinon on est dans la répression violente là. C'est sûr que le gars il chie dans son ben là. Il manquerait plus que je me tripotes les doigts et que je regarde le bout des semelles de mes bottes en m'excusant.
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Asgeir
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptyMar 10 Mai - 18:20

Journée banale pour un homme complètement banale, solitude, isolement, chagrin... l'habitude, tout simplement. Ce grand homme de deux mètres dix qui était en train de couper une planche de bois, c'était toi, Asgeir. Silhouette massue, tapie dans l'ombre, tu étais concentré à une tâche tout bonnement banale pour ton métier, éternellement perdu dans tes pensées, tu t'amusais à sculpter des statuettes. Un homme un peu original qui apparemment connaissait tes dons dans ce petit art, t'avais rendu visite la veille et t'avais gracieusement payé pour que tu lui fabriquasses un cheval de bois miniature, et son cavalier, sans oublier quelques autres figurines. Ça te rappelait vaguement la prison, et ce garde qui s'étaient pris de sympathie pour toi, grâce à tes talents de sculpteurs, lorsque pour passer le temps et fermer les yeux en oubliant le poids des années, tu avais pris des morceaux de bois traînant ici et là, et que tu avais fait aussi un petit cavalier sa monture. Tu taillas donc le visage de l'homme de bois, imaginant les cris du bois à chaque fois que ton couteau entaillant sa chair, imaginant que c'était ton corps que tu profanais de cette veille lame, une lame que tu aurais pu t'enfoncer dans le coeur.

Mais ta peau bien trop dure ne t'aurait peut-être pas tué, la lame ne serait sans doute pas passée à travers. Mais l'âme du bois te suppliait d'arrêter ces petits coups de couteau brutaux, et incisifs qui l'écorchaient, le meurtrissait, comme si c'était un véritable petit homme fait de chair et de sang que tu tenais entre tes grands doigts minces. Tu soupiras et dans un coup brusque, tu plantas la lame dans la tête du petit bonhomme, rapide, agile et habile, tu taillais en quelques secondes ses grands yeux innocents. Satisfait, tu posas la figurine de bois sur la table et l'observas un moment sans penser à rien, tu penchas la tête sur le côté, et approuvant d'un signe de tête, tu pris un autre morceau de bois pour tailler sa concubine cette fois-ci. Une histoire de prince et de princesse que tu refusais de te raconter, ces contes, tu n'avais plus le droit de les penser, ou ne serait-ce que d'en esquisser l'histoire. Ta fille ne profiterait jamais de ces histoires que tu avais autrefois inventées pour elle, une imagination encore fertile en têtes, tu avais voulu l'aider à apprendre à voir la vie avec ses yeux, et lui narrer ton histoire avec sa mère.

Tu allais dessiner les contours de la robe de la concubine, quand quelqu'un rentra soudain dans ta boutique. Tranquille, parfois habitué aux clients peu polis, tu ne relevas pas son manque flagrant de politesse, tu frissonnas juste en voyant ces jolis petits effets. Un membre de l'Église, ici ? Tu mordis tes lèvres, que... que voulait ce type ? Tu te relevas par réflexe, et laissa tomber le couteau et la demie-concubine sur la grande planche de bois, tu détaillas cet homme sans doute plus jeune que toi, noir avec des cheveux bizarres collés sur la tête. Tu restas paralysé, ne comprenant pas la soudaine gêne qui s'empara de l'homme. Machinalement, ta main alla toucher le couteau poser sur la table, et tu le gardas dans ta grande main carrée, scrutant l'homme qui t'avait menacé tantôt. Un terroriste ? Disait-il ? Mais de quoi parlait-il ? Tu fronças les sourcils, et un pli se forma sur ton front, parlait-il de l'époque où tu avais été en prison ? Le jour où tu avais perdu ta femme pour aider un de ces chiens qui avaient bousillé ta vie ? Tu restas les yeux fixés sur la fenêtre cassée que depuis l'hiver, tu n'avais même pas remplacée, la couverture restait juste accrochée au même endroit. Enfin, tu tournas lentement la tête vers le Prêtre (un Inquisiteur serait rentré sans faire autant de bruit) et tu ne dis rien non plus. Perdu, tu passas ta grande main dans tes cheveux bruns et sales, réfléchissant, un terroriste ? Ici ? Si tu avais eu un de ces connards chez toi, tu l'aurais tout de même su !


— Non... je ne crois pas, lâchas-tu alors avec perplexité.

Et puis bon... honnêtement, ça ressemblait à quoi, un terroriste ? Ce n'était pas marqué sur son front « Attention, je cherche à écraser l'Empire pour Révolution Adolescente » tout de même ? Enfin, celui que tu avais aidé n'avait pas cette pancarte, en tout cas. Tout de même aussi, Asgeir, pourquoi n'écoutais-tu jamais ce que disaient les autres ? Parce que ça ne t'intéressait pas ? Tu haussas les épaules, sans vraiment te rendre compte de la gravité de la situation ; tu te rassis alors et reprenant la demie-concubine, tu te remis à ta sculpture.
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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptyMer 11 Mai - 18:11

Ce qui, il m'envoie péter et il retourne travailler son bois. Il sculpte des jouets pour enfant je crois, des petites figurines. Dans un élan de curiosité totalement hors contexte, je m'approche pour regarder. C'est joli, il a l'air gentil le petit bonhomme, j'aurais bien aimé avoir des jouets comme ça quand j'étais mioche. Moi j'jouais avec des petits cailloux, c'est bien aussi les cailloux, puis ça coûte pas cher. Mais ça a l'air moins content que le mec en bois là. Il a des yeux gentils. Inanna penserait sans doute que ça manque d'ours, mais moi j'dormirais bien avec.
Je secoue la tête, faut mieux pas penser à des trucs comme ça, je me complique inutilement la tâche là.

- Hé oh, c'est pas une réponse ça, « j'crois pas ».

Je me redresse du haut de mon minuscule mètre quatre vingts dix, pour avoir l'air pas gentil – pas très dur vu ma gueule. C'est pas le moment de sortir des idioties du style « oh ça plairait bien à ma fille » ou encore « vous avez des enfants ? Je peux m'attendrir sur votre passé tandis que je vous pète les doigts ? ». C'est pas sain. Peut être que je vais devoir le malmener, je sais pas. Si il essaye de me crever les yeux, peut être, mais je préfère pas. Je crois que j'aurais pas fait un bon inquisiteur, j'aime pas torturer les gens. J'peux pas m'empêcher de penser que le gars en face il branlait des trucs avant d'en arriver là, que les choses se passent pas forcément comme on le voulait et que, des fois, bah tu te détournes de l'Eglise et de l'Empereur parce que c'est comme ça. J'préfère tuer, ça va beaucoup plus vite.

- Un mec grand comme ça à peu près... J'fais la taille avec mon bras tendu et ma main à plat, avec sa taille de géant sous hormones de croissance, il doit bien calculer les nains. Les cheveux bleus – moi j'l'ai vu que le crâne rasé, mais il paraît qu'ils sont bleus en fait – , l'air pas trop en bonne santé, et il parle pas, ou il entend pas ou je sais pas quoi. Enfin apparemment tu l'as vu, tu dois te souvenir de sa gueule... le gars qui a tenté de tuer l'Empereur et le haut Prêtre et tout ?

Nan mais vu sa gueule de paumé, j'suis même pas sûr qu'il trouverait son cul avec les deux mains dans le noir, alors p'tète qu'il s'est juste dit « tiens, un dangereux terroriste veut refaire ses fenêtres, pas de problème ». Ou p'tète que c'était pas lui, en fait. Oh pitié faites que ce soit pas lui, que ça soit encore un coup de la Ligue des Hystériques Paranoïaques qui Veulent Dénoncer des Gens. De toute façon, qu'est ce qu'il va me dire ? « Ouh là là bah il est parti y a six heures de ça, sur un cheval plein de bagages en hurlant vive Khofora » ? Et moi j'aurais l'air bien con avec ça. Enfin j'pourrais lui faucher ses jouets en bois là au pire, comme indice (« ce bois a peut être vu le terroriste, attention ! »). Ouais j'me fais beaucoup de films, mais ça pue carrément moins que la réalité, crois moi.

Je jette un coup d'œil au bonhomme qui a l'air gentil et content, j'aimerais pas que ces yeux là ait vu du terrorisme, ou les doigts de son créateur en train de se faire péter un par un.
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Asgeir
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptyJeu 12 Mai - 22:46

L'homme te parla... de façon assez impolie, et tu te rappelas soudain que l'Église n'était faîte que d'orgueil et de vice. Tu haussas un peu les épaules, montrant que tu écoutais un minimum les paroles qu'il te disait, même si tu restais concentré sur ta tâche. Depuis l'enfance, tu étais accoutumé aux voix surexcitées de tes soeurs, leurs chamailleries et le reste, tu avais appris à ne pas te laisser déconcentré par quoi que ce soit. Tu enfonças ton couteau dans la chaire dure du bois, silencieux, dans ton monde ; à chaque fois, tu avais l'impression que c'était ta peau qu'on entaillait de cette lame vengeresse. L'homme était toujours là, plutôt grand sans parvenir à te dépasser, il aurait dû te faire preuve. Mais depuis que tu étais sortie de prison, peu de choses parvenaient à t'atteindre. La peur... tu l'avais trop côtoyé pour la prendre en compte, tu n'aimais pas simplement que les gens interviennent dans ta vie, comme ça, sans rien dire, comme des serpents mordant la cheville de passants. Tu mordis tes lèvres, tes grandes mains pleines de cicatrices tenaient fermement cette petite gourgandine en train de prendre forme, la création apportait tellement de choses que la réalité ne possédait pas. Ça allait même jusqu'à te faire oublier la présence de cet homme noir, Glaive de l'Église, sans doute dangereux, peut-être capable de te décapiter d'un simple mouvement du poignet.

Peut-être capable de faire de ton Atlier du Bois un tas de cendre, il parla alors d'un terroriste, tu relevas enfin la tête de ton travail et tu le fixas longuement sans rien dire. Détaillant cette peau sombre, haussant encore les épaules, tu l'écoutas à peine... ou tu ne voulais pas l'écouter, c'était difficile à dire. Un gamin, disait-il ? Tu en voyais souvent des gamins, passer devant chez toi, une bande de gosses avaient même brisé ta fenêtre. Le seul qui t'avais marqué... oh... pour toi, dés qu'on avait moins de trente ans, on était un gamin : Iraïd, le type des poupées, Kin, et surtout le petit Mist. Des cheveux bleus, incapables de parler ? Tu fronças les sourcils et soudain, ton couteau dérapa et tu t'entaillas le pouce, de petites perles rouges se mirent à glisser sur sa peau dure. Sourcils froncés, tu restas un moment à les regarder. À quoi ressemblait Mist déjà ? À un clochard, un sourd-muet, un gamin... mais il n'avait pas eu les cheveux bruns ? Après tout, peu étaient les gosses qui couraient les rues avec des cheveux bleus, surtout lorsqu'ils étaient d'une couleur naturelle... oui, parfois la nature avait de drôle d'idées. Mist avait eu les cheveux bruns ? Bleus ? Hum... tu avais un peu oublié. Fixant enfin le Prêtre sans dire un mot, tu songeas qu'il était si simple de prendre ton couteau et de te jeter sur lui, ta taille te permettait cette folie, Asgeir. Et pourtant, malgré cette force de lion, malgré cette taille d'ours, tu étais incapable de blesser quelqu'un, du moins de façon intentionnelle.

— Je ne sais pas... les gens entrent, sortent, tout le temps : un jeune homme maigre est bienvenu ici. Comme un autre auparavant, un vendeur de poupées, je ne sais pas ce qu'il est devenu, d'ailleurs.

Parler... articuler des mots, des syllabes sortit de ta gorge avec monotonie, comme si tu n'étais qu'un automate à figure humaine — et encore, tu ne ressemblais pas vraiment à un être humain, tu ne crois pas ? —, tu soupiras et terminant la concubine, tu songeas aux couleurs de ses habits, mais tu la posas prés de son cavalier, celui-ci assit sur son cheval, semblait attendre que sa compagne lui sautât dessus pour lui montrer tout ton amour. Tu fixas un moment les figurines, les sourcils froncés, tu penchas soudain la tête sur le côté. Une imperfection dans ton oeuvre ? Était-ce bien possible ? Non... ce n'était pas ça... le Prêtre avait parlé du Haut-Prêtre... un nom que... tu ne connaissais tout simplement pas. Plusieurs plis se formèrent sur ton front, les lèvres pincées, tu cherchas une image sur ce nom, un visage ? Tu n'en trouvais pas. Soupirant, tu crus simplement que le Prêtre avait fait une erreur, après tout, il ne paraissait pas très intelligent, ou pour le dire franchement : il semblait être con comme une horloge. Tu rectifias, sûr de toi :

— Vous voulez dire Alarin, non ?

Une erreur ? Mais quelle erreur avait-il faite ? Mis à part que la joueuse faisait preuve d'une paresse sans limites pour corriger quelques phrases ? Après tout, Asgeir, tu ne vivais pas à la même époque ; tu étais d'un autre temps, pour toi Geralth XIII dirigeait encore l'Empire, et n'était pas mort. Oui, tu avais un sérieux retard, mis en avant par une certaine lenteur.
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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptyLun 16 Mai - 17:02

Il me parla en continuant de sculpter. C'est marrant, voir ses mains s'activer sur le bois, ça me détendait, et puis il y avait cette odeur douce qui était associée à ce matériau. Ça correspondait à l'idée que je me faisais d'une soirée tranquille quand t'es mioche et que un de tes parents fait un quelconque truc manuel en te regardant jouer. C'est paisible. Nan sérieux, cette idée d'avoir des jouets comme ça quand j'étais gamin, ça me plaît beaucoup. A quoi je jouais petit déjà ? Des histoires de gens – de forme très caillouteuse – qui s'aimaient bien dans un village de montagne, qui se mariaient, faisaient des enfants et tout. Si il arrivait un malheur là dedans, le héros venait toujours tout sauver avant que tout devienne trop dramatique. Oui, effectivement, j'avais des jeux relativement paisibles finalement, comparativement à ce que je fais maintenant. J'ai longtemps gardé les cailloux dans ma chambre au monastère, dans laquelle j'ai vécu depuis mes cinq ans. J'ai même gravé des trucs dans les murs, des petits dessins imbéciles. J'aurais tué pour avoir un bonhomme avec l'air gentil comme ça dans ma chambre. C'est vraiment pas facile d'être enfant chez les prêtres tu vois.
Et c'est d'autant plus dur de toucher à un cheveux de la tête du créateur.

On dirait qu'il profite exprès de cette immunité pour dire que des conneries. Si il avait un temps soit peu de jugeote, il dirait pas devant un prêtre « oh, les terroristes j'les chasse pas moi, ça m'fait de la compagnie, puis c'est gentil ». A croire qu'il aimerait finir en taule entre les mains des inquisiteurs. Nan mais rie pas, ça existe des gens comme ça, j'en suis sûr, et là je crois que j'en ai un magnifique spécimen sous le nez. Sérieux, le con comme une horloge, c'est pas moi hein. J'crois que j'ai l'esprit un peu plus vif. Bon, vif comme peut l'être l'esprit d'un lemming, ou d'un petit moineau très con, mais vif quand même.

Et là, il posa encore une question stupide, à laquelle j'ai répondu par la force de l'habitude. Inanna me noie sous les questions aux réponses évidentes, parce que c'est une petite fille et qu'il faut tout lui expliquer. Elle a beau être intelligente, elle n'est pas douée du don de double-vue, elle ne devine pas les choses qu'elle n'a jamais vu. Il faut bien commencer la connaissance quelque part. Du coup je prends mon ton « attends, papa t'explique ».

- Non, Alarin est mort il y a longtemps. C'est Uriel d'Arken qui est Haut Prêtre maintenant.

Et donc la position dite « je me mets à ton niveau pour t'expliquer un truc » je le vois mieux. Je vois son front, et la croix gravée dessus. Ma mémoire s'active parce que c'est un truc que je connais. Tu sais, quand tu passes ta vie à mutiler ton prochain, y a certains actes qui te font bander plus que d'autres – sauf Emile qui banderait de piquer sa sucette à un bébé. J'en connaissais un, il aimait... les croix sur le front. Sur les prisonniers. Il disait qu'il aimait parce que c'était un peu une profanation. J'veux dire, tu défigurais le gars, et puis les croix c'est fort en symbole, ça fait marquage de mouton. Du coup...

- T'es allé en prison. C'est un prêtre qui a fait cette croix sur ton front.

C'est un fait, pas une question, je connais ce vieux prêtre. Et je ne l'aime pas. Je crois qu'il est mort, je suis pas sûr, j'espère. C'est typiquement le genre de prêtre que j'aime pas, du genre à piétiner les chatons et donner des coups de pied aux novices. Mais là, c'est pas le soucis, le soucis c'est que j'ai face à moi un ancien taulard – donc quelqu'un de suspect à priori – qui a rencontré apparemment un terroriste. Je dois faire quelque chose.
Et ces petits bonshommes qui regardent le monde en souriant.

Je m'énerve, je renverse tout d'un revers de la main et la table se retrouve brutalement vide, le bonhomme, la dame et le cheval se retrouvent par terre. Il n'y verra qu'un geste haineux, moi c'est juste que je ne veux pas les voir.

- Alors PUTAIN maintenant tu vas me dire où est ce foutu terroriste et ce qu'il branlait chez toi où j'te pète les doigts. T'ENTENDS ?

Je lui chope le poignet et plaque sa main sur la table, puis lui tire le majeur vers le dos de sa main en arrière jusqu'à la limite où ça fait mal sans se casser.
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Asgeir
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptyLun 16 Mai - 22:31

Le type... s'énerva, il cria et alla même jusqu'à faire tomber les poupées de bois que tu avais fabriqué de tes mains. La concubine n'était même pas terminée, que sa tête heurta brutalement le sol, elle roula un peu sur le côté et se cogna contre la table, Asgeir... tu la fixas sans jeter le moindre regard à l'homme, la pauvre... peut-être même venait-elle de mourir ? Tu mordis tes lèvres et haussant un sourcil, tu crus entendre une petite voix aiguë résonner dans tout ton crâne, tu ouvris la bouche comme pour parler, et l'envie de saisir cette pauvre chose faîte de bois te pris le ventre, la pauvre... tu l'avais tiraillé de ton couteau, tu avais enfoncé ta lame dans sa chair de bois, et elle se retrouvait là, par terre, seule et brisée, sans son cavalier, et tout ça pour quelle raison grotesque ? Pour ce type qui criait dans ta maison ? Tu le laissas se saisir de tes doigts et les menacer de te les casser, tu entendis à peine ses phrases, et tu te contentas de le fixer avec indifférence. Tu voulais qu'il parte de chez toi, et qu'il se taise à propos du jeune Mist, tu voulais oublier cet énergumène qui sans se rendre compte, faisait resurgir en toi un sentiment peu familier : celui de la colère.

Elle était là dans tout ton corps, et Zélig pouvait te faire autant de mal qu'il le désirait, tu avais tellement souffert en prison que ton corps n'était qu'un arbre brisé, hurlant d'une douleur infinie, le chagrin avait détruit ton âme. Et cet homme était en train de te rappeler la souffrance de tes souvenirs, c'était comme s'il avait pris ton couteau et qu'il l'enfonçait sous ta chair pour la transpercer dans un flot de sang. Tu observas sa main noire prendre la tienne, et le visage déformé de colère, il attendait une réponse, son corps était tendu et il ne paraissait pas si enclin que ça de vouloir te casser les doigts.


— Alarin est mort ? Demandas-tu soudain en te rappelant de ce qu'il venait de te dire. Et Geralth XIII est toujours vivant, non ?

Tu te souvenais d'ailleurs plus tellement de son visage, Geralth XIII était pour toi un inconnu, comme le reste de l'aristocratie d'ailleurs. Ce n'était que le roi d'une basse-cour qui passait son temps à comploter sur les autres, dévorant les cadavres des réputations mortes par pur plaisir malsain de voir les autres tomber, tu connaissais peu la noblesse, et même si Iseult et toi aviez eu l'envie un jour d'y faire partie, vous aviez vite compris ce que c'était : des enflures, des cloques prêtes à exploser d'un pue semblable à de l'acide. Tu penchas la tête sur le côté et finalement, tu enlevas ta main dans un mouvement brusque, même si tu n'avais pas eu l'envie de te montrer violent.

Tu te levas et d'un geste de cette main qu'il avait tenté de te meurtrir, tu lui fis signe de s'écarter. Passant tes doigts dans ta chevelure brune et filasse, tu soupiras et prenant la grande planche de bois qu'il avait renversée, tu la soulevas sans vraiment d'effort et la reposas, comme avant. Tu te baissas à nouveau pour ramasser les poupées de bois, fronçant parfois les sourcils devant la douleur que te procurait ta jambe malade, tu les posas ainsi que le couteau sur la planche de bois. Tu restas debout devant lui, planté devant ce prêtre et tu croisas les bras. Tes mains se refermèrent comme des poings, et tu le toisas calmement comme si tu étudiais la situation. Le dominant totalement, tu ne montras toutefois aucune trace d'agressivité. Tu ouvris enfin la bouche, une partie de toi refusant toujours d'entendre les mots qu'il avait proférés au sujet de Mist :

— C'est un atelier de menuiserie ici, et des gens passent tout le temps, j'ai bien aidé un gamin maigre un jour ou deux, parce qu'il n'avait plus de bras.

Tu te demandais d'ailleurs ce qu'il devenait, tu regardas un instant le couteau sans pensée particulière et haussant tes larges épaules, tu ne voulais qu'une chose : cet homme devait sortir de chez toi, et vite. Le danger te poussait à délier ta langue puis que d'habitude, et il te poussais à montrer un soupçon d'arrogance, quelque chose que tu n'aurais pas deviné chez toi, auparavant. Seulement, cet homme commençait à t'agacer et retrouver ta tranquillité l'emportait sur tout le reste. Et puis tu ne sus vraiment par quel élan, ou par quelle impulsion, tu plantas ton regard sombre dans celui du Prêtre, et tu lanças d'une voix grave et rauque, bien plus que d'habitude :

— Oui, j'ai fait quinze ans de prison.

Allez... tu n'avais rien à perdre de toute façon, peut-être allait-il même te tuer, avec un peu de chance.
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptyLun 6 Juin - 5:47

Il me prend vraiment pour un con, ou il est débile je vois que ça. J'ai les jambes qui tremblent, la situation est insupportable pour moi. Trop de tension. C'est une chose de tuer un mec sans qu'il souffre, s'en est une autre de devoir tirer des informations. Je n'ai rien à foutre là, laissez moi retourner au monastère tuer gentiment des gens sans qu'ils souffrent – c'est ce qui se rapproche le plus de l'humanité à Ishtar. Le gars me demande qui c'est l'Empereur, en fait. C'est pas possible, il se fout de moi, tu vois quoi d'autre toi ? Je dois vraiment pas faire peur, contrairement à ce que je croyais. Faut dire qu'on doit avoir du mal à être effrayé par un nain d'une tête de moins que soit, aussi.

Le mec se dégage sans mal de ma poigne pour m'expliquer que chez un menuisier, y a souvent des gens qui passent. C'est ça, prend moi pour un con. Il doit picoler sec, c'est à envisager aussi. J'y avais pas pensé jusque là, mais il paraît que les pécores de la ville boivent à en dégueuler puis à remanger leur vomi pour re-avoir l'alcool. C'est p'tète vrai, et c'est p'tète vrai aussi que ça attaque le cerveau de picoler comme ça. Parce que bon, vu qu'il a pas l'air de savoir en quelle année on est... et puis il a l'air grand et con.

Il remet sa table en place, aussi. J'suis encore là et il range le bordel que j'ai foutu, tranquille ! Lui les ombres, ça lui fait pas peur... il cache peut être bien son jeu, en fait. Peut être que c'est un dangereux terroriste, ou un philosophe, voire Lao lui même ?! Je l'imaginais moins éteint le coco tout de même, puis moins genre... armoire quoi. Donc il remet sa petite planche en place, tout va bien, je me sens comme un gamin de trois ans qui fait un caprice, idiot. Et en colère aussi, mais j'arrive mal à me rappeler pourquoi. Le gars est tellement détendu du slip, on dirait pas que je l'accuse à mots couverts d'hérésie, ou alors il a prévu de me tuer parce que c'est Lao et tout. Mais qui dit que ce Lao me défonce obligatoirement ? Peut être qu'il est pas si fort que ça.

Par contre, celui à propos de qui on doit se faire des cheveux niveau puissance, c'est bien Emile. J'sais pas d'où ça lui vient, lui que j'ai toujours pris pour un gros branque, mais tu tournes le dos deux secondes et... pouf, te voilà nez à nez avec un mec redoutable. Enfin il paraît, en fait j'l'ai jamais affronté dans les règles, mais un jeune inquisiteur m'en a parlé avec plein de ch'tites étoiles dans les yeux. C'est p'tète vrai, qu'il est passé devant tout le monde niveau puissance.
Voire même devant moi.

Et moi j'me prends le chou avec un abruti qu'on m'a envoyé cuisiner parce que j'ai aidé à faire libérer Mist sans mon consentement. Ça sent mauvais, ça sent genre « on va tuer Zélig dans un coin de ruelle ». Ma paranoïa naturellement commence à s'ébrouer pour un petit galop dans les vastes plaines de mon imagination fertile. Je me retourne pour regarder le gars avec de grands yeux humides d'angoisse mal gérée.

- Mais tu peux vraiment rien me dire à propos d'un petit gamin muet ? Genre des trucs en rapport avec l'hérésie et tout ?

Pour un peu, je l'aurais supplié à genoux. Je pourrais bien sûr lui péter les doigts, mais là je suis dans un conflit mental terrible avec ce grand monsieur, je veux pas lui faire du mal avec du sang partout parce que j'aime pas ça, du coup j'essaye toutes les techniques de suppliage, voire même je pleure à la fin. Je tords mes doigts en essayant de trouver un truc, n'importe quoi.

- Nan mais t'sais si j'rapporte pas un truc c'est mes doigts qu'ils vont péter et puis ils vont faire du mal à ma fille et c'est pas mon boulot à moi de chercher des gens, mais vu que j'ai contribué à faire sortir le petit terroriste de prison bah ils veulent me punir et tout !

Puis il est vachement plus grand que moi en plus, ce Lao qui a fait quinze ans de prison.
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Asgeir
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptyLun 6 Juin - 8:39

Non, contrairement à ce que l'homme noir songeait, tu ne te moquais pas de lui ; le problème avec toi — enfin, l'un des problèmes —, c'était que tu étais assez détaché de tout, et que tu vivais dans ton monde, chose plus rassurante que la réalité, et tu avais souvent du mal à faire face à une situation nouvelle. Par exemple, à cet instant, tu ne savais pas comment réagir, toutes les notions habituelles auxquels les gens « normaux » se soumettaient ne rentraient pas en compte pour toi. Avais-tu peur ? Tu ne le savais pas. Les Ombres te faisaient-elles... quelque chose ? Pas vraiment, habitué depuis une quinzaine d'années à tous ces effets, où les ombres sur les murs se mettaient à bouger pour une raison ou une autre, non ça ne t'effrayait pas plus que ça, ou tu t'en moquais. Chose probable, car lorsque tu t'intéressais à quelque chose, ça durait pas plus de deux minutes.

Mais là... tu voulais simplement que le Prêtre retourne chez lui, et te laisse à ton travail, tu sentais déjà que ça allait durer un moment, et que même si le temps signifiait peu de chose pour toi, c'était important pour les gens qui te passaient des commandes. Cet après-midi-là, ou ce matin-là, tu devais entre autres livrer une armoire chez un noble un peu spécial, mais pas franchement méchant. Tu détaillas le Prêtre sans rien dire, touchant parfois le bracelet de femme que tu portais au poignet, comme si ce petit objet qui autrefois avait appartenu à Iseult allait te sauver... de quoi exactement ? Tu n'en savais trop rien. Sans doute de cette situation qui commençait à te peser, mais au fond, est-ce que Mist était... vraiment un terroriste ? Ce petit gamin au bras amputé et à qui il manquait la langue ? Malingre comme un chaton abandonné et maltraité ? Tu ne voulais pas accepter l'idée qu'encore une fois, tu étais venu à un de ces salopards qui avaient participé à la destruction de ta vie entière, et de ta famille. Et pourtant, le Prêtre continuait à dire que ce gamin était un hérétique, non... tu avais assez donné pour cette erreur, alors pourquoi l'avais-tu faîtes à nouveau ? Ouvrant la bouche, tu restas un moment sans rien dire :

— Je ne peux pas connaître l'opinion des gens, et je vous ai dit que j'ai effectivement hébergé un gamin, il avait la langue coupée et il lui manquait un bras.

En y réfléchissant.... tu n'avais pas fait attention au début, mais le fait que ce gamin se retrouvât avec la langue coupée, c'était une chose... marquant un passage sous la torture, non ? Certes, le gamin avait été en piteux état avec son bras amputé, mais d'où ça venait ? Asgeir... c'était maintenant, là, alors que le Prêtre te faisait face que tu commençais à te poser des questions ? Maintenant ? Là tout de suite ? Et... pourquoi ne t'en étais-tu pas posé, avant ? Des questions ? Tu n'avais pas quelque temps de retard, Asgeir ?

Et le Prêtre parla à nouveau, disant que s'il ne ramenait pas des informations, c'était dangereux, ou un truc comme ça ; fronçant les sourcils, tu te demandas si ce n'était pas plutôt le rôle de L'Inquisition de débarquer chez les gens sans frapper à la porte pour cracher un flot d'interrogations d'une haleine putride ? Haussant les épaules, passant ta main sur ta nuque, tu penchas la tête sur le côté, assez tendu, ta jambe malade te rappelait à l'ordre. Et enfin, une autre information, sans doute la plus importante, entra dans ton oreille pour directement atteindre ton cerveau. Il était donc père ? Curieusement, tu ne trouvas pas ça étonnant, c'était sans doute ça qui le rendait aussi brusque. Et... on lui voulait du mal ? À sa petite fille ? Ton expression se tordit de peine, cette idée de te fit même grimacer, tu ravalas douloureusement ta salive, et tu lanças un regard vers le Prêtre :

— Je ne savais pas que l'Église aidait les terroristes à sortir de prison, vous êtes ennemis, non ?

Oui... comme question, il y avait mieux, mais bon ce n'était pas maintenant que tu allais changer, et ce n'était pas non plus méchant, comme remarque. C'était bien à cause de la haine que ces deux « ordres » se vouaient que tu avais fini dans ce monde de douleur et de peine ? Ce monde noir, où à force de manquer de lumière, tu en étais venu à oublier les couleurs ? Tu ne sus pas vraiment ce que tu devais ajouter d'autre, on te posait des questions, tu répondais de ta grosse voix grave, articulant le tout sur un ton monocorde, comme un automate, il t'avait fallu d'ailleurs un petit moment pour arriver à sortir une syllabe de ta bouche. À force de vivre dans le silence et la solitude, tu oubliais comment il fallait parler, ou lorsqu'on te posait une question, il te fallait un petit moment pour arriver à répondre. Encore un temps de retard, comme tout le reste, de toute façon. Asgeir ? Tu étais vraiment lamentable.
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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptyVen 1 Juil - 23:57

C'est beau de rester cool comme ça, moi je suis très angoissé de nature et je trouve ça magnifique. Ou alors, comme expliqué précédemment, c'est parce qu'il est débile mental et alcoolo, quoiqu'il parle trop bien pour un débile mental. Là il m'explique parce exemple que le petit gars qu'il a croisé avait la langue coupée et un bras en moins. J'essaye de me souvenir de lui, la langue me dit rien et il avait ses deux bras. C'est pas le même ? D'un autre coté, il faisait très sombre, et j'ai pas souvenir de l'avoir entendu parler. Donc j'ai un mec qu'est peut être Mist, peut être pas, il est passé mais comme il parle pas on sait pas ce qu'il a fait et ce qu'il fera, et puis c'est tout. Je regarde mes doigts, en me disant que c'est la dernière fois que je profite de leur merveilleuse souplesse.

Enfin je suis con ! Si le gars qu'il a eu chez lui, il avait une langue coupée, c'est qu'elle avait bien été coupée quelque part, l'inquisition sans doute. M'étonnerait qu'il se soit fait ça en se coupant un bout de fromage, c'est plutôt la punition classique pour avoir prononcé des hérésies. Faudrait que je demande à Émile ce qu'il a fait à Mist, ça pourrait m'aider... enfin non, demander un service à Émile, c'est idiot, autant se mettre la tête dans une trancheuse à jambon, ça ira plus vite, les vannes en moins. Et encore, je serais beau, il pourrait me réclamer une pipe en échange, mais là ça va être juste grosse vanne et claquage de porte au nez. Vive Émile !

- Bin y s'est pas arraché la langue en se coupant une part de tarte quand même ! Ça paraît évident que c'est une putain de punition de l'inquisition, ils sont forts pour ce genre de trucs cruels et vicieux.

Bon, déjà, mauvaise foi totale, genre moi même j'ai pas dû galérer pour en arrive à cette conclusion, et de deux, dire ça à un mec qui a eu une croix sur le front de la main d'un prêtre totalement dérangé euh... c'est pas délicat. Même moi j'm'en rends compte, alors c'est vraiment pas délicat. Je regarde le sol, je donnerais mes deux jambes pour être ailleurs, et puis, putain ce gars me fait me sentir mal. J'ai l'impression d'être trop chanceux d'être du bon coté de la barrière, de pas pouvoir me faire torturer à l'envi. Y a eu le noviciat pour ça mais maintenant c'est fini, je suis le plus fort alors que le peuple bah... il est jamais le plus fort, n'importe comment que tu te place. Mais j'suis pas très doué en politique, tu noteras. On me l'a jamais demandé d'ailleurs, ça et les ronds de jambe, et les bonnes manières. Zélig, va manipuler et ferme ta gueule, toujours, et le reste, jamais. Je suis un putain de chien de cirque !
Le menuisier me pose une autre question, et j'suis tellement absorber par moi même que je réponds machinalement ce qui me passe par la tête, je ferais vraiment pas un bon inquisiteur ou un bon noble, c'est sûr, trop expressif comme garçon. Je m'assoie et j'appuie ma tête sur mes coudes en parlant, occupé à mon récit – et c'est dur parce que j'suis pas très malin pour aligner des mots et tout.

- Bah ouais mais le copain du gamin avait kidnappé ma fille de sept ans pour m'obliger à l'aider, j'pouvais rien faire. T'as des enfants ? … Enfin j'sais pas mais j'te jure que ça rend vraiment malade. Enfin ça lui à plut à Inanna, elle se souvient juste d'avoir manger des tartines et qu'il y avait la duchesse qui sentait bon. Et pis le petit il était roulé en boule au fond d'un cachot, il faisait tout pitié. Enfin tu vois, bon, mon boulot c'est un peu tuer des gens, mais t'as forcément une limite tu vois ? Bah moi c'est les gamins, j'supporte pas d'avoir à tuer des gamins et tout, j'en ai été un aussi, enfin comme toi j'suppose et pis novice, encore pire, alors j'sais bien que tu comprends pas tout et que tu sais pas c'que tu fais. 'fin du coup j'l'ai libéré et j'les ai pas tous tué après, alors ils m'envoient emmerder des gens que j'connais pas pour me punir, pis chuis en disgrâce et tout, mais y pensaient que c'était bidon et en fait pas, et vu comment je récolte mal les informations, ils vont bien avoir un oursin dans l'cul... bon, du coup, tu sais pas par hasard si ton gamin sans langue il a pas dit un truc à propos de faire exploser quelque chose ou de l'endroit où il allait ?

J'le regarde avec un air de cocker battu. M'étonnerait qu'il pige, mais bon.
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptySam 2 Juil - 9:09

Effectivement, ce Prêtre manquait réellement de délicatesse, autant que tu manquais de prestance, mais ça ne te faisait pas grand-chose. Ça te dérangeait toujours, lorsque tu songeais qu'un gamin avait pu connaître comme toi l'horreur de la prison, et encore ! Les enfants connaissaient souvent un sort plus dur, à l'image du Haut-Prêtre, les ecclésiastiques sous leurs airs coincés et frigides cachaient bien souvent une libido étonnante, tu chassas rapidement ça de ton esprit. Tu tentais de retrouver dans ton crâne le visage de Mist, ce pauvre gamin à la langue coupée, au bras manquant, et maigre comme un clou, tu ne savais plus quoi songer de lui. Était-il réellement terroriste ? Ou le Prêtre était juste en train d'embrouiller ton esprit, comme le sien ? Les mots qui sortaient de sa bouche étaient d'une rare confusion, et tu peinais à comprendre ce qu'il te voulait, il avait désiré l'espace d'une seconde te briser les doigts, qui pouvait te dire qu'il ne jouait pas les gentils petits Prêtres éplorés par leur travail pour te tendre un piège ?

Après tout, tu avais beau être observateur, tu vivais trop dans ton monde pour comprendre ce qui poussait les gens à agir ; il pouvait te tuer, t'arracher tes vêtements, et contempler ton dos, ton torse et tes bras recouverts de marques pour avoir la sensation que tu n'étais qu'un autre monstre, parmi tant d'autres. Tu l'observas longuement sans réellement comprendre ce qui se passait chez toi, tu avais juste envie de sortir de cet endroit, où plutôt qu'il parte, c'était toujours bizarre pour toi lorsque quelqu'un restait plus de dix minutes dans cet endroit plein de poussière, prouvant que tu n'avais pas de femme, ou que tu te foutais royalement que la poussière cachât la couleur du bois, ou que les insectes envahissent les murs pour grignoter un peu de tes oeuvres. Il finit par s'asseoir, et tu l'imitas, ta jambe malade te tiraillait toujours, et parfois, tu te disais que la couper serait moins douloureux que de supporter cette éternelle brûlure lancinante.

Tu te laissas tomber sur le banc, les yeux fixés sur le Prêtre qui commença un long un discours, auquel tu aurais pus coupé court en affirmant que tu te foutais de sa vie, et de ses petites préoccupations superficielles. Toi, tu n'étais pas noble, tu étais un homme du Peuple, et chaque jour, tu te noyais dans le travail pour pouvoir manger un peu de pain, ou pour aller boire au Cochon Pendu ; seul endroit assez estimable pour pouvoir te donner un alcool assez fort pour que tu puisses oublier qui tu étais, un ancien prisonnier, un chien pour l'Église, un traître pour la société, une victime pour les petits frustrés. La seule chose qui te marqua réellement dans son discours, c'était qu'il avait une petite fille, et évidemment, tu songeas tout de suite à Eldrid, ta jolie petite fille qui était devenue une jeune femme, et qui sûrement allait finir par se marier.

Pendant quinze ans, tu n'avais pas eu de nouvelle d'elle, et quand tu aurais pu la retrouver, et la prendre dans tes bras pour lui dire combien elle était belle, on t'avait privé de la seule famille qu'il te restait. Tu pensais beaucoup à elle, sachant que tu ne pouvais rien faire, seulement espérer qu'elle puisse trouver un mari, et être heureuse. Rêve ridicule, hein ? Mais ta vie entière n'était qu'un amas de choses ridicules, n'est-ce pas ? Tu hochas la tête, puis tu haussas les épaules :


— Oui... elle doit avoir vingt-deux ans.

« Elle devait... » ta mémoire te faisait défaut, pauvre toi, tu ne servais à rien, Asgeir. Tu ne pouvais même pas donner de réponses correctes à cet homme. Pauvre de toi, tu étais d'une faiblesse et... il valait mieux pour la société que ce chien qui avait « tué » sa femme de ses propres pour « aider » les terroristes crevât en tombant de l'escalier, construit de ses mains et qui attendait là, derrière toi que tu le montes pour s'écrouler, et te tuer. Allez ! Disparaître, mourir, s'éteindre, crever comme une bête galeuse, c'était tout ce que tu méritais. Tu poussas un soupir, tu posas tes mains sur la table, toi triste personne d'une histoire écrite d'une main perverse et cruelle, toi pauvre marionnette dont on ne voulait plus, et dont on avait coupé les fils pour que plus rien ne puisse t'animer.

Tu n'étais qu'une chose, même pas un homme ; tu n'étais même pas « toi », car « toi » était mort il y avait trop d'années pour que tu puisses les compter. Tes mains posées sur cette table, face au Prêtre, n'étaient que le pâle reflet de ta douleur, elles ne ressemblaient plus rien ; ce n'était pas étonnant, hein, que la noble te quittât pour un petit jeune, tu avais dû un jour la dégoûter, comme tu aurais un jour dégoûté ta femme avec ces mains de travailleur. Les femmes préféraient souvent celles d'un artiste, car elles créaient et elles étaient belles, celles d'un travailleur étaient aussi laides que le corps auquel elles étaient rattachées. Enfin, tu ajoutas :


— Je ne sais pas.... il est parti sans me dire au revoir.

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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptySam 2 Juil - 11:02

Je soupirais, comme le gars saoulé de la vie qui sait pas trop ce qu'il fait là et qui serait bien mieux à élever des poules quelque part très loin d'ici. Enfin quand tu vois un « honnête travailleur » là comme ça, ça fait pas rêver. J'suis peut être chanceux d'être prêtre en fait, peut être que je me trompe totalement et que je devrais remercier la chance que mes parents n'aient pas voulu de moi et m'aient mis dans les ordres. C'est toujours mieux que le tapin, c'est sûr. Je regardais Asgeir, alias le gars à qui j'ai failli péter les doigts pour faire bien, et maintenant j'me sentais incapable de lui faire du mal, surtout après qu'il m'ait dit qu'une avait une fille qui doit avoir vingt deux ans. « Doit »... il ne l'a pas vu depuis longtemps alors, peut être que c'est une bâtarde aussi, j'en sais rien, peut être que j'ai manqué à ma mère, qu'elle m'avait donné un vrai prénom et tout, qu'elle m'aimait mais que mon père m'a volé, j'en sais rien. J'ai de la compassion soudain, c'est idiot hein ? J'imagine si je devais répondre « ma fille doit avoir vingt deux ans maintenant, je suis pas sûr », c'est horrible ! J'ai déjà imaginé le cas de figure où Uriel m'enlève ma fille pour faire pression sur moi pour que je fasse bien la magie, ou si Émile fait pareil mais juste pour me faire chier, en la gardant en vie, quelque part. Ça me fait trembler cette idée, qu'elle ne me fasse plus de dessins moches que je trouve beau, qu'elle hurle plus à travers la maison, qu'elle joue plus aux peluches sur mon lit, m'empêchant de dormir. Qu'elle m'oublie peu à peu. Que j'ai la certitude qu'elle est heureuse quelque part, mais sans moi, et que je lui manque pas. J'me retrouverais avec un amour à sens unique, comme un con, obligé de me satisfaire de « si » et de « peut être » quant à ce qu'elle fait.

- Putain de terroristes... enfin c'est triste ce que tu dis là.

Je ne sais pas que c'est à cause de ces mêmes terroristes que Asgeir a perdu sa fille. J'hésite à lui poser la question, du coup ça m'intrigue parce que ça me fait peur, et que je le comprends mieux. Moi aussi j'picolerais et je m'occuperais plus de rien à sa place, j'veux dire, avant qu'Inanna existe, j'étais pas très... concentré. Je parlais moins, j'me souciais moins des choses et j'étais en colère. Tu vois comme je parle de plus en plus et que je suis moins teubé au fur et à mesure qu'elle grandit ? Je dis pas que ça marche pour tout le monde, y en a qui s'occupent pas de leur gosse – les nobles – voire en font jamais – les prêtres – et ça les empêche pas d'être vachement plus intelligent et plus équilibré que moi, mais moi j'ai les béquilles que je peux, et je t'emmerde.

- Comment t'as... enfin pourquoi tu peux plus voir ta fille ?

Je parle pas très bien, désolé. J'allume une cigarette en regardant distraitement autour de moi la porcherie qu'est cette pièce. C'est pas qu'il y a du moisi ou un bordel monstre, c'est qu'on dirait que personne vit dedans. T'as sur le sol un petit chemin sans poussière, là où Asgeir passe et repasse. Est ce qu'une telle vit risque de m'arriver aussi, où je serais tellement amorphe au point de marcher aux mêmes endroit dans une pièce à en laisser un chemin dans la poussière qui s'accumule ? Et les insectes hein ? Pour quelqu'un qui vit à Ishtar, je suis plutôt un mec propre, je me lave et tout, même si mes dread sont un peu bizarres – elles sont trop longues d'ailleurs, je suis obligé de les attacher tout le temps et elles cascadent sur mes reins.

- Enfin j'suis désolé pour toi... sinon le petit terroriste – ouais mentalement pour moi Mist c'est le petit et Marius c'est le plus grand mais petit quand même, faudrait qu'ils mangent un peu tous ces gens là, ils feraient moins pitié – il a fait quoi quand il était là ? Des trucs de terroriste ? Des bombes ? Aiguiser un couteau ? Il t'as pas semblé un peu terroriste ? A aucun moment ?

Ouais, histoire de revenir sur le sujet, parce que sinon j'suis un peu en train de taper l'incruste là.
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptySam 2 Juil - 15:45

Oui... « putain de terroristes », il pouvait le dire, car après tout, c'étaient eux qui avaient détruit ta vie. Si tu n'étais pas venu en aide à ce gamin blessé, au milieu de toute cette folie, si tu étais resté prés de ta femme, et si tu l'avais protégé comme un homme se devait de le faire, jamais tu n'aurais perdu tout ce beau monde. Quand tu songeais à ce jour fatal, où tu avais perdu les deux femmes de ta vie, tu pouvais encore sentir la poitrine d'Iseult pressée contre ton torse, et son sang tomber sur tes mains. Tu avais pu contempler sa mort, comme tu avais pu contempler sa grossesse ; la gorge pleine de sang, les larmes aux yeux, et la bouche sèche, elle n'avait rien pu te dire, elle n'avait rien pu te pardonner, pas même ton erreur. Tu avais échoué, toi qui avais toujours voulu te servir de cette taille affreusement grande pour protéger ta famille, tu avais échoué. Qu'avais-tu fait de ta vie, hein ? Tu avais laissé ta femme mourir ! Voilà ! Tu avais tenté de venir en aide à ce salopard !

Et voilà comment ta générosité fut récompensée, tu avais perdu ta femme, tu avais perdu ta fille. Tu pouvais simplement espérer de toute ton âme que ta fille soit heureuse, loin de toi, sans jamais connaître ton existence, tu pouvais juste garder son visage dans ton esprit. Tu n'avais même pas eu le droit de la prendre dans tes bras, tu n'avais même pas eu le droit de lui dire : « Je suis ton père, et je te protégerai des douleurs de la vie, quoiqu'il peut m'arriver, je serais pour toujours là pour toi. » Et encore, tu étais parvenu à articuler en voyant cette sublime jeune femme un : « Soyez heureuse » qu'elle n'eût sans doute pas comprit. Tu pouvais encore voir ce sourire affable, ses boucles rousses tomber sur ses épaules, et ses yeux sombre, comme les tiens. Pourquoi t'avait-on enlevé le droit d'avoir cette incroyable jeune femme auprès de toi ?

Ou bien... parfois, tu songeais que c'était mieux ainsi ; tu n'étais pas un bel, tu ressemblais plus à arbre mort qu'autre chose, et tu étais si grand que ça en devenait ridicule, tu semblais un peu lent, toujours enfoncé dans tes souvenirs... si elle avait dû vivre avec un père tel que toi, elle aurait ressenti une énorme honte. Faire honte au fruit de tes entrailles, au seul souvenir vivant de ta femme... aurais-tu pu le supporter ? Le Prêtre attendait des réponses, comme si l'espace d'une seconde, il s'intéressait à ta vie, comme si pour lui toutes ces cicatrices gravées dans ta chair, hurlant de souffrance, pouvaient avoir un sens qu'il voulait saisir. Pauvre homme, il devait vraiment sentir poindre l'ennui pour te trouver intéressent, toi, la pauvre chose. D'ailleurs, tu voulus lui demander pourquoi il ne s'en allait pas, tu n'avais pas de conversation, et pas l'habitude de te dévoiler.


— La famille de ma femme ne veut pas.

Autant être franc dés le départ, mais tu trouvas sa curiosité déplacée, sans pour autant avoir les tripes de le lui dire. Et il essaya de t'arracher d'autres informations sur Mist, que pouvais-tu lui dire, hein ? Tu avais énuméré tout ce que tu savais, et prendre conscience que tu avais tendu la main à un terroriste, ça te déchirait de l'intérieur. Tu avais aidé un de ceux qui avaient fait de ton existence une misère infâme et sans nom, tu avais logé un de ces chiens qui avait brisé ta famille. Mais l'hésitation du Prêtre te fis espérer que Mist ne fut pas en réalité un terroriste, peut-être confondait-il avec quelqu'un d'autre ? Tu l'espérais fortement, et joignant les mains, tu écoutas les paroles faibles du Prêtre. Tu haussas parfois un sourcil, puis l'autre, cherchant dans tes souvenirs si Mist avait fait « un truc de terroriste », la seule chose de dérangeante pour toi que le gamin avait fait, c'était de venir se réfugier dans ton lit.

— Non... il s'est endormi là...

Tu désignas d'une main lasse le fauteuil prés de la cheminée, dont le bois était d'ailleurs mort, tu notas qu'un jour qu'il faudrait songer à en reprendre. Et tu laissas ta main tomber sur la table, tu grattas ensuite ton crâne, et tes cheveux gras pleins de suie et de sueur. Que dire de plus, hein ? Il y avait rien dans ta tête, seulement le vide, et la fatigue, tu avais mal au dos, ta jambe te faisait éternellement souffrir, et tu attendais une réaction de la part du Prêtre. Allait-il reprendre ta main pour briser tes doigts d'un seul coup ? Allez... après tout, ce n'étaient pas comme si tes mains t'étaient utiles, pas même pour ton travail.
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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.]   O Fortuna Imperatrix Mundi ! [PV Asgeir.] EmptySam 2 Juil - 22:35

Double conversation, d'un coté les enfants, de l'autre le terroriste vachement dangereux de vingt kilos tout mouillé torturé pendant des jours qui a eu l'outrecuidance de rentrer dans une maison pour ne rien faire. Tremblez mortels.

Donc, tout mouillé de compassion, je grimace quand il dit que la belle famille lui a volé le gamin. Je comprends, ça arrive, il a dû lever une noble. Ça doit être dur, enfin au moins il a la certitude qu'elle est bien élevée, avec ces histoires de rituel du thé et tout. Nan mais j'ai appris ça y a pas long, parce que quand tu bois le thé pas comme il faut dans les règles de l'art, les gens te regardent chelou, donc, pas conséquent, quand je buvais du thé qui pue, on me regardait chelou. Parce que je les sais pas, moi les bonnes manières, enfin pas toute, je sais qu'on pas fait pas caca sur les gens dans la rue, mais plus subtil que ça je sais pas. Bah tu vois par exemple c'est sale et malpoli de faire s'entrechoquer la cuillère sur le bord du thé quand tu fous du sucre dedans histoire que cette saloperie de fond de pot de chambre soit buvable – puis au pire t'y as gagné du sucre quoi, en ces temps, c'est pas négligeable. Enfin c'est dommage de gâcher du bon sucre dans de l'eau pleine de plantes qui sont pas vraiment là et qui donnent une couleur marron à l'eau.

Ouais enfin j'en étais où déjà... ? Ah ouais, la gamine, blah blah blah, et puis le petit terroriste. Il me montre vaguement qu'il s'est endormi sur un fauteuil devant la cheminée. La seule image mentale que j'ai de lui, c'est un petit machin torturé dans l'obscurité. Sérieux, je vois pas pourquoi ils chient dans la colle pour un gamin qui s'endort devant une cheminée quand il en a l'occasion. Ou alors il cache bien son jeu, c'est sa grande qualité, j'essaye d'imaginer un espèce de malade mental capable de sortir renforcé de séance de torture, un genre de berserk fou qui nous démonte tous au corps à corps malgré sa petite taille et sa musculature faible. Ou peut être que depuis que je l'ai vu il a grandi, pris du muscle et... naaan, Asgeir ne l'aurait pas reconnu sinon. Enfin j'ai du mal à craindre un gamin qui s'est endormi devant une cheminée en tous cas. C'est donc avec philosophie que je prends la nouvelle que je vais me faire démonter la tête. Tout est cool.

- Ouais donc j'ai un gars qui n'a rien dit rien fait, on sait pas ce qu'il foutait là et où il repart, c'est cool. J'vais me faire démonter la tête quoi.

Ou me faire traiter de teubé. Je réfléchis, j'crois que je dirais que c'était une fausse alerte, ça sera moins pénible que de m'enfoncer dans des explications vaseuses sur pourquoi j'ai pas réussi à tirer les vers du nez à un pauvre pécore à moitié débile. Ah tiens j'vais dire ça au menuisier, ça lui fera une bonne nouvelle !

- Ouais bon j'vais rentrer au monastère, j'dirais que la voisine est parano et que c'était juste un gamin clodo, comme ça j'me ferais pas engueuler et des inquisiteurs viendront pas chez toi.

Donc je me lève, je dis stupidement « au revoir » à un gars que j'ai quand même un peu maltraité puis je sors comme je suis venu, c'est à dire en ayant l'air con.
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