L'Empire Ishtar
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 Opéra ~ "Les Sombres Allures"

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Azhran Nocturnae
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Azhran Nocturnae

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Opéra ~ "Les Sombres Allures"  Vide
MessageSujet: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptySam 20 Nov - 22:17

"Les Sombres Allures" n'était pas forcément le meilleur opéra de tous les temps, il était même assez moyen, mais son auteur venait de la même province qu'Azhran et faisait partie du cercle d'amis hauts placés de sa famille. Elle avait promis à son père de lui écrire pour lui raconter ce que donnait "ce grand opéra dans un endroit impressionnant". Il est vrai que la salle des représentations du manoir principal de la famille n'était pas vraiment le meilleur lieu possible pour donner un pareil spectacle. Et puis qui sait, peut-être cet "ami" se serait-il donné plus de mal pour les décors afin d'impressionner les habitants de la capitale de l'Empire !

D'après ses souvenirs, l'opéra parlait d'un jeune couple qui s'était unis contre la volonté de leurs parents respectifs. Vexés qu'on les privent des bénédictions familiales d'usage, ils s'étaient promis de n'avoir de répit qu'une fois leurs deux familles intégralement massacrées. S'en suivaient moultes péripéties toutes plus abracadabrantes les unes que les autres et... et elle était incapable de se souvenir de la fin. Ce dont elle se rappelait étonnamment bien, c'était que certains chants l’avaient marquée car donnaient quelque chose de magistral et de magnifique à l'opéra dont le scénario semblait, somme toute, tenir sur une seule feuille de papier.

Arrivée depuis peu dans la capitale, la dernière née de la grande famille des Nocturnae avait déjà rendez-vous avec le Haut Prêtre et régent, Uriel d’Arken. Elle ne l’avait pas beaucoup rencontré mais elle éprouvait une sorte de sympathie pour cet homme aussi charmant qu’impressionnant. Sa toute première rencontre avec lui lui avait laissé un souvenir agréable teinté d’une pointe de timidité réelle, ce qui l’avait surprise. Elle avait été intriguée par le charisme et l’autorité pure qui se dégageait de ce personnage pourtant si mince et n’ayant pas du tout une carrure effrayante, au contraire, il avait les cheveux longs et blonds, des yeux bleus vifs et intelligents, presque insondables et un sourire qui l’avait mise mal à l’aise. Elle avait eu l’impression qu’il la jaugeait, n’oubliant aucun détail de sa physionomie… Puis il lui avait parlé et la sensation de malaise s’était dissipée. Elle l’avait trouvé très intéressant, cultivé et spirituel, elle se souvenait même lui avoir offert l’un de ses rares sourires sincères… non vraiment, le Haut Prêtre était une personne qu’elle appréciait. D’autant qu’il semblait exceller dans la manipulation et la dissimulation quand cela concernait ses propres projets… il aurait probablement beaucoup de choses à lui apprendre dans ce domaine. Et n’oublions pas non plus un point d’une très grande importance : Uriel d’Arken est un homme aux pouvoirs immenses, aussi bien au niveau de la politique qu’au niveau de l’Église… et ce genre chose attire les Nocturnae comme l’obscurité attire les animaux nocturnes.

Adressant un sourire dégoulinant de bienveillance au couturier familial qui ajustait sa robe une dernière fois, elle se félicita intérieurement du départ de l’homme le soir même, il devait rentrer dans sa province natale pour aller confectionner à sa mère une robe d’apparat… et ainsi, Azhran ne l’aurait plus dans les pates. Il était doué, là n’était pas la question, mais elle avait l’impression d’avoir une nourrice… elle préférait de loin rester seule avec quelques serviteurs et ne pas avoir à supporter la présence d’un homme qui lui taillait ses robes depuis sa plus tendre enfance… Il était gentil… mais il était bavard, très bavard, trop bavard… et Azhran souhaitait profiter de ses moments de solitude dans la capitale pour être tranquille et avancer comme elle le souhaitait vers son but ultime : le trône à côté de celui de l’Empereur en devenir.

Cela étant, à en voir la mine réjouie du couturier, sa robe était fin prête. Elle s’avança vers le miroir et adressa un signe de tête appréciateur à l’homme qui visiblement fier de son œuvre, la contemplait d’un air d’adoration totale. C’était une robe à la jupe ample, sans dentelles ni trop de fioritures, Azhran aimait les vêtements simples mais beaux. Elle était d’un mauve profond, très proche de la couleur de ses yeux, et striée de soie noire cousue dans l’étoffe en de belles formes fines élancées dont la couleur faisait un rappel agréable de la couleur de ses cheveux. Le haut de la robe était une sorte de bustier qui accentuait les rondeurs de sa poitrine tout en donnant l’impression de vouloir les dissimuler. Une longue mèche de ses cheveux noirs ondulait doucement sur son épaule blanche, partant de l’arrière de sa tête et coulant doucement sur sa poitrine claire, allant se perdre dans son décolté. Elle sortait d’un chinion sophistiqué qui remontait ses cheveux sur sa nuque et les nouait à l’arrière de sa tête en un tourbillon du plus bel effet qui laissait s’échapper des petites mèches ondulées de temps en temps. Des petites perles noires et mauves étaient fixées dans ses cheveux et le tout satisfaisait visiblement la jeune fille qui rajusta une de ses mèches et tourna plusieurs fois devant son miroir afin de voir ce que donnait l’ensemble.

Appréciant ce qu’elle voyait, elle donna l’ordre qu’on l’escorte jusqu’au Palais des Arts, attrapant une cape noire vaporeuse qu’elle fixa sur ses épaules afin de ne pas ressentir les effets de la brise fraiche qui s’était levée en début de soirée. Une fois arrivée à destination, elle regarda autour d’elle, guettant le Haut Prêtre, ne sachant pas ou se trouvait la loge dans laquelle ils devaient assister à la représentation.

"Les Sombres Allures" n'était pas forcément le meilleur opéra de tous les temps… mais était-ce réellement ce qui comptait le plus ?

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Uriel D'Arken
Mort(e) tragiquement

Uriel D'Arken

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MessageSujet: Re: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptyDim 21 Nov - 21:44

L'échiquier politique d'Ishtar était mille fois plus complexe que toute partie jamais jouée par deux simples joueurs. Les pions et les joueurs se confondaient, rendant les repères floues, les planches se situaient à des endroits bien divers et une case était loin d'être égale à une autre. Uriel D'Arken aimait croire qu'il était un joueur et faisait tout pour s'entourer d'une multitude de pions. De plus, ayant une vision globale et à long terme très nette de l'avenir de l'Empire, il se plaçait parmi les adversaires les plus redoutables. Cependant, malgré le soutien du Sénat et de l'Église, le dernier D'Arken ne pouvait pas tout faire. Simple marquis, il faisait partie de la foule de nobles, riches, mais trop nombreux pour être remarquables. De part son sexe et ses vœux, il ne pouvait influer directement sur la famille impériale.

Néanmoins, une famille, issue de l'élite la plus absolue, soutenait depuis toujours les ecclésiastiques et l'Empire, poussant dans le sens autoritaire et conservateur du Haut Prêtre, existait : les Nocturnae. Et ils avaient une fille, belle et très bien éduquée. Les fourbes psychopathes s'entendant bien entre eux, Uriel entretenait une correspondance plus ou moins régulière avec le père de la demoiselle. Elle suivit aussi un enseignement rigoureux, mais de la plus haute qualité, au sein même de l'Église. Azhran était maintenant de retour à la Capitale, bien décidée à y rester, même s'il fallait passer sur les corps de ses rivales. Une lutte périodique s'engageait, plus ardue que d'habitude, car le Prince Héritier actuel allait devenir Empereur très prochainement et n'avait aucune famille pour le conseiller ou négocier un accord matrimonial à l'avance, à sa place. La décision finale lui reviendrait donc. Le Régent allait sans doute lui souffler son avis à l'oreille, mais les prétendante devraient faire un maximum d'efforts pour séduire un jeune homme dont elles ne savent vraiment pas grand-chose.

La Duchesse d'Überhal résidait déjà en ville, la rumeur courait que la petite peste de Yue Wu Zang allait s'y rendre pour dépenser son immense fortune familiale et rafler le trône impérial au passage... Socialement parlant, le déplacement de la cadette Nocturnae passa inaperçu. Comme toujours. Uriel déplorait sincèrement qu'il faille la marier, car il la voyait à merveille à la tête de l'Inquisition... Enfin... A lui seul, devant garer son impartialité apparente, constituait un poids important dans la balance. En effet, il passait son temps à mettre mal à l'aise Eleanor van Lähre et faisait coudre une robe d'exception pour Eleanor. Pour Yue, il priait qu'elle soit distraite et laisse l'Empire en paix... Voilà un homme qui avait véritablement la foi.

Ce soir-là, il était à l'Opérâthre comme cela arrivait plusieurs fois par mois. Socialement actif, Uriel se montrait un peu partout et appréciait les arts, comme la plupart des nobles de son époque. Voilà un lieu de rendez-vous agréable surtout que, comme tous les personnages importants de la Capitale, il avait sa loge. Traditionnellement, le Haut Prêtre, de part son statut de guide spirituel de l'Empire, avait le droit de siéger avec la suite de l'Empereur. Mais cela, il ne le faisait qu'avec Ezhekiel qui avait le droit d'aller au théâtre de temps à autre. Ainsi donc, à titre purement personnel, il avait une petite loge discrète, réservée et payée chaque année à l'avance pour tous les spectacles. On l'y voyait avec des amis de la haute société et avec des amants et maîtresses les plus divers. Aujourd'hui, pour la première fois, une princesse allait s'y retrouver avec lui. Et, pour une fois, il n'avait aucune pensée malsaine à son égard. Rien de sexuel, en tout cas. Même si, connaissant l'enthousiasme du Prince pour les filles, certains serviteurs du Palais prétendaient que le Régent allait devoir faire lui-même un héritier à la famille impériale. Passons.

Il la retrouva dans le Hall principal, tournant en rond, prenant cet air de petite fille perdue qui la rendait si redoutable. Ses précepteurs ecclésiastiques se disaient effrayés par la seconde nature de la princesse. On connaissait de nombreux inquisiteurs impitoyables qui étaient d'excellents pères et des amants tendres et attentionnés. Mais elle... Elle était vraiment double. Son déguisement pourra mourir, à son couronnement. Il fallait à Ishtar une impératrice digne de ce nom, une vraie reine des ténèbres et c'était Azhran Nocturnae qui allait remplir ce rôle, comme personne de sa génération. Souriant, de blanc vêtu*, il s'approcha, discret comme une ombre. Un salut, un murmure théâtrale :


"Princesse Nocturnae... Je suis honoré de vous voir... Me ferez-vous l'honneur de me suivre, je vous prie ?"

Le Régent se glissa parmi les nobles présents. Si on le reconnaissait, la demoiselle à ses côtés attirait bien plus les regards. Cela allait sans doute encore jaser. La noblesse était capable du meilleur comme du pire au niveau du comportement. Qu'importe. Une fois la porte fermée derrière eux, l'homme se tourna de nouveau vers la princesse et lui adressa la parole, plus naturellement, avec un sourire plus chaleureux :

"Ah... Mon enfant, je suis bien heureux de vous voir. Permettez-moi de vous dire que vous êtes plus belle encore que le jour, où nous nous sommes vu pour la dernière fois... Je vous en prie... Prenez un siège..."

Il s'installa à ses côtés. L'énorme salle s'étendait en-dessous d'eux, les spectateurs affluaient lentement, bavardant, souvent bien accompagnés, créant un brouhaha, parfait pour la conversation. Et comme l'Opéra allait être long, ils pouvaient prendre leur temps. Ainsi donc, le Haut Prêtre s'adressa de nouveau à la belle Azhran :

"Si vous avez soif, n'ayez crainte, on ne nous oubliera pas... Mais dites-moi comment se porte votre père ? Cela fait un moment qu'il n'honora plus la Capitale de sa présence..."

Il la laissa parler ensuite, l'écoutant attentivement. Sous ses airs de jeune fille peu dégourdie, se cachait une aristocrate pure souche, à l'esprit glacial et observateur. Elle avait sans doute quelque chose d'intéressant à dire et elle pouvait le faire librement, en présence de l'homme qui désirait la voir sur le trône, comme personne...

*comme d'habitude. Je pense que tout le monde a lu assez de mes RPs pour savoir à quoi ressemble Uriel ^^
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Azhran Nocturnae
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MessageSujet: Re: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptyMar 23 Nov - 1:41

"Princesse Nocturnae... Je suis honoré de vous voir... Me ferez-vous l'honneur de me suivre, je vous prie ?"

Cela avait été la phrase la plus agréable à entendre de toute la journée. Il y avait longtemps qu'elle attendait cette nouvelle entrevue et, sans pousser dans les extrêmes au point de s'en ronger les ongles, elle était impatiente de se trouver à nouveau devant cet homme. Elle l'avait rencontré plusieurs fois durant les deux années qu'elle avait passé dans la capitale à étudier au sein de l'Église et avait même eu l'occasion d'être seule avec lui de temps en temps. Pouvoir converser en toute liberté avec quelqu'un qui n'était ni sa mère, ni son père, ni l'un de ses frère, et qui, de plus, était capable de la comprendre et d'avoir une conversation des plus intéressante était pour elle un ravissement de chaque instant.

Elle le suivit donc sans rien dire, ajustant simplement sa cape sur ses épaules en restant, comme d'habitude en société, la plus discrète possible. Presque étonnée de ne pas avoir été suivie du regard par tous les nobles présents dans le hall, elle se rendit compte que, finalement, tous ne pouvaient avoir reconnu le régent. Il était passé rapidement, n'avait parlé avec personne et n'avait pas attiré l'attention, personne ne devait donc s'être rendu compte que l'homme ayant actuellement le plus de pouvoirs dans tout l'empire entrainait une jeune princesse dans sa loge. Si cela avait été le cas, elle entendait déjà les rumeurs désagréables et désobligeantes qui lui viendraient aux oreilles le lendemain. Quand la porte de la loge fut refermée derrière elle, Azhran s'autorisa enfin un sourire sincère et s'installa dans le gros fauteuil confortable qui était placé à côté de celui d'Uriel D'Arken.


- Monseigneur vous ne pouvez savoir à quel point votre plaisir est partagé. Vous revoir est pour moi un enchantement et un honneur !


Elle lui adressa un regard amusé, sachant que les mondanités d'usage étaient désormais derrière eux, bien qu'elle pensa chacun des mots qu'elle venait de prononcer.


- Mon père vous remercie encore pour tout ce que vous faites pour moi et vous fait dire que s'il vous avait devant lui il aurait très probablement envie de vous embrasser... et je vous prie de croire que, le connaissant comme je le connais, il l'aurait fait, et ne vous aurait pas laissé vous enfuir avant.

Elle laissa échapper un petit rire cristallin tout en décrochant l'attache de sa cape afin de la repousser sur le dossier de son fauteuil. L'établissement était bien isolé et il y faisait bien plus chaud qu'à l'extérieur.


- Cela mis à part, il reste pareil à lui même et manigance quelque chose afin de remettre à sa place le Compte Astor Méchal qui lui a, semble-t-il manqué de respect. Je ne suis pas vraiment au courant de ce qu'il a prévu mais je pense que vous en entendrez parler... enfin vous connaissez mon père. Concernant sa présence dans la capitale, vous serez, je pense, heureux d'apprendre qu'il compte nous rendre une petite visite d'ici quelques temps. Il souhaite revoir cette ville qu'il aime tant, se plonger dans l'ambiance de l'aristocratie du coin qui, semble-t-il, l'amuse encore plus que celle de chez nous. Il aimerait également vous voir afin de discuter avec vous m'a-t-il dit, j'ignore de quoi, lui aussi sans doutes mais je me suis laissée dire qu'il vous apprécie beaucoup. Et puis il pense que recevoir la visite de mon père et me montrer à ses côtés prouverait davantage encore le contraste qu'il y a entre nous. Je lui dirais que vous avez demandé de ses nouvelles dans ma prochaine lettre, je suis certaine qu'il sera ravi de l'apprendre.


Elle se pencha légèrement en avant pour observer le flot continu de personnes qui s'installaient dans leurs loges ou prenaient place dans la salle principale. La loge du régent était suffisamment éclairée pour qu'ils puissent se voir parfaitement, mais les lumières étaient disposées de telle façon que personne ne pouvaient les voir de l'extérieur. Impressionnée par la taille de la salle, la jeune femme resta silencieuses quelques secondes jusqu'à ce que son attention soit attirée par deux nobles qui se disputaient une place parce qu'elle était, soit disant, bien meilleure que celle d'à côté. Comme le ton montait et qu'ils commençaient à s'insulter ouvertement, elle grimaça légèrement et se désintéressa de la situation, trouvant les disputes de ce style bien trop peu subtiles pour être amusantes.
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Uriel D'Arken
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Uriel D'Arken

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MessageSujet: Re: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptyJeu 2 Déc - 23:45

Petite statue de marbre blanc, dotée d'un masque d'acier, marionnette aussi dangereuse que la famille tirant ses ficelles, Azhran se mit à parler. Le changement sur son visage, était radical. Son père n'avait rien exagéré dans ses lettres. Deux personnes, au caractères opposés, habitaient ce corps. Magnifique et merveilleux. Le Régent se disait qu'une telle impératrice sera parfaite.

Après les formalités d'usage, vint une petite plaisanterie, bien trouvée. Le fanatique redoutable qu'était le prince Nocturnae était une des rares personnes susceptibles d'oser prendre Uriel dans ses bras. Et la raison en serait évidente : première fois depuis de nombreuses générations, le mentor, la figure paternelle du Prince Héritier, appuie la candidature au trône d'une Nocturnae... Bref, elle lui donna quelques nouvelles, qu'il accueillit avec sourire. Tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le sien. Celui que le Haut Prêtre mégalomane allait tenter de façonner selon sa vision des choses. Et cette créature sublime, œuvre d'un maître, allait l'aider. Sans y être perdante, ne vous en faites surtout pas.


"Vous me voyez bien ravi d'apprendre tout cela. Le comte dont il est question doit être fou ou très courageux. Notre infiniment regretté Empereur ne lui manquerait sans doute pas le respect... Mais soit. Puisque tout va pour le mieux, je peux vous faire part, encore une fois, de ma joie de vous voir. Vous êtes même arrivée quelque peu plus tôt que je l'espérais, mon cadeau de bienvenue risque de ne pas être prêt..."

Sourire énigmatique. Aucune chance pour qu'il lui dise de quoi s'agit-il. La robe de chez Lysander Dior était en préparation. Le Régent envoya ce soir même un de ses disciples, afin qu'il prévienne la couturière de se tenir prête. La princesse allait peut-être faire l'essayage aujourd'hui. Ou demain, aucune importance. Uriel était certain que l'artisane pourrait ne pas fermer l'œil de la nuit, à attendre sur le pied de guerre qu'ils rentrent de l'Opéra. La salle était déjà pratiquement remplie. Le spectacle allait bientôt commencer et la conversation sérieuse aussi.

La voix du Haut Prêtre changea. Il devint plus froid et plus sérieux, sans perdre l'enthousiasme sympathique qu'il avait à l'égard de la princesse. Et qu'il n'avait pas pour bien d'autres personnes du même rang.


"Votre présence renforce ma foi en un avenir glorieux pour notre Empire, votre père a dû vous le dire. S'il est évident que je ne peux prendre un parti quelconque, je préfère mourir que de voir certaines de vos... concurrentes aux côtés du Prince Ezhekiel. Sa Majesté sera majeure d'ici trois saisons, moins d'un an, donc. Sans doute dès demain, vous allez être conviée au Palais Impérial, afin de le rencontrer. Le voir n'est pas seulement un honneur. C'est surtout une épreuve que beaucoup ratent. Mes conseils ne contiennent pas la sagesse universelle, mais vous prépareront au mieux."

Certes, le saint petit monarque était imprévisible. Certaines choses pouvaient l'agacer un jour et le fasciner un autre. Gamin, enfant, joueur, il rêvait d'un avenir glorieux et de batailles dignes de ses ancêtres. Rien à faire, il fallait s'adapter au fur et à mesure. Et, si on voulait le séduire, on ne pouvait pas adopter l'attitude du Régent. Lui seul pouvait gronder le Prince Héritier et le convaincre à grand coups de bisous et de doigts glissés dans ses cheveux bleus. Hélas, il ne pouvait pas se marier avec lui, ni lui donner d'héritier. Il pouvait juste indiquer une voie et prier pour qu'Ezhekiel la suive, sans trop de détours.

"Ah..."

L'opéra, "Les Sombres Allures", débuta.
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Azhran Nocturnae

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MessageSujet: Re: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptyVen 17 Déc - 4:23

- Un cadeau de bienvenue ? Vous n'étiez pas obligé d'avoir une telle attention à mon égard, non que cela me déplaise au contraire, je suis touchée, mais cela ne risque-t-il pas de montrer au grand jour que vous apportez un soutient à moi même et à ma famille ? D'après ce que j'ai compris se serait tout de même quelque peu regrettable...

Elle avait très légèrement froncé les sourcils, ce qui lui donnait un air qui pouvait être interprété de deux manières différentes, en partie à cause de la lumière peu présente qui les éclairait tout de même suffisamment pour qu'ils puissent distinguer leurs traits respectifs sans pour autant avoir à plisser les yeux. D'un côté elle donnait l'impression d'être une timide jeune fille posant une question qu'elle pense ne pas avoir le droit de poser, et d'un autre côté, on avait l'impression qu'elle pensait à plusieurs choses en même temps, des choses qui s'assemblaient en un seul but éloigné et proche à la fois... en d'autres termes, elle avait aussi bien l'allure d'une jeune noble effacée que celle d'une aristocrate calculatrice faisant attention à chaque petit détail...

Elle resta un moment silencieuse, regardant le début de l'opéra qui se jouait sous leurs yeux et écoutant la chanson de lancement. Les paroles étaient quelconques, mais la musique était grandiose, elle donnait une impression d'immensité et rendait très bien dans une salle aussi grande et agencée comme celle-ci, rien à voir avec celle ou elle l'avait vu la première fois. Une fois la chanson terminée, pendant que les décors se mettaient en place et que les acteurs des passages sans chants comblaient les vides comme ils le pouvaient, improvisant des danses et des scènettes plus ou moins amusantes, elle reporta toute son attention sur le Régent. Elle avait prit une expression très ferme, celle de quelqu'un qui s'est donné une mission et qui compte la mener à bien de quelque manière que se soit.


- Monseigneur, vous avez ma parole, je ne laisserais pas l'une de ces petites précieuses sans aucune autre préoccupation que de connaitre le thème de la prochaine soirée tenue dans la haute société poser ne serait-ce qu'une partie de leurs pitoyables fessiers sur le trône aux côté de notre très cher futur empereur. Elle ne méritent même pas d'être portées devant ses yeux. Même si je me plais à croire que je suis la seule à pouvoir finir à cette place, je sais que j'aurais de la concurrence, et pas uniquement celle de petites écervelées au regard pétillant de bêtise et à la tête aussi vide que le verre d'un alcoolique quelques minutes après qu'il se soit effondré ivre mort à côté de sa chaise. Il y a probablement des jeunes nobles qui savent ce qu'elle veulent et jouent le jeu pleinement. D'un côté je trouve intéressant de relever un tel défi, mais d'un autre, que je vienne à perdre risquerait de mener l'Empire dans une direction que ni vous ni moi n'aimerions qu'il prenne... aussi, c'est avec une impatience non feinte et une attention sans limites que je reste pendue à vos lèvre en l'attente de vos précieux conseils.

Elle se recula légèrement afin de s'installer plus confortablement dans son fauteuil et détourna les yeux une seconde, s'en voulant presque de s'être ainsi laissée allée. Elle n'avait pas l'habitude de parler librement et cela la gênait toujours un peu au début. Elle regarda froidement un très mauvais chanteur se mettre en place et massacrer le début d'une chanson qui aurait peut-être pu être bonne chantée par quelqu'un d'autre et, gardant toujours les yeux fixés sur la scène, ouvrit à nouveau la bouche.

- Je tiens également à ce que vous sachiez que, contrairement aux apparences, ça n'est pas seulement le trône qui m'intéresse. Je sais avoir la même vision de l'Empire que vous, et nous savons tous deux ce que son avenir doit être... je ne tiens pas à ce qu'il soit différent. Il faut à notre bien aimé futur Empereur quelqu'un qui puisse le guider dans cette voie tout en le respectant aussi bien pour ce qui est que pour ce qu'il représente, cela tout le monde le sait, mais je suis persuadée que dans la tête des autres cela signifie ceci : l'aimer pour ce qu'il est et parce qu'il a un trône sous les fesses... or pour moi, cela signifie l'aimer pour ce qu'il est, aimer l'Empire qu'il représente et l'assister dans la rude tâche qu'est celle de le diriger.

Elle se tourna à nouveau vers son interlocuteur avec ce qui pourrait ressembler à l'ombre d'un sourire sur les lèvres.

- M'avez-vous comprise ? J'ai l'impression d'avoir été quelque peu brouillonne dans mes paroles... si c'est effectivement le cas j'en suis navrée...
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Uriel D'Arken
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Uriel D'Arken

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MessageSujet: Re: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptyLun 20 Déc - 14:22

Uriel haussa les sourcils dans un sourire espiègle qui le rajeunit un peu. Il regarda autour de lui, comme pour s'assurer que c'est bien à lui que la belle princesse adressa ces mots. Il finit par répondre à voix basse :

"Quel cadeau de bienvenue ? Oh, mais il ne vient pas de moi... Mais du comte Ulrich, Sénateur du Hellwig. Je n'en sais absolument rien, sinon qu'il existe, je vous assure..."

Petit mensonge bien innocent et dit sur un ton suggérant la plaisanterie. Quiconque savait quelque chose de la politique de la Capitale et du Sénat, qui en constituait le cœur, savait qu'Uriel était devenu Régent impérial avec le soutien de l'albinos guerrier. Si un de ces deux hommes devait poser un acte officiel en ce bas monde, l'autre allait être forcément au courant. Du haut de sa position l'ainé soutenait le cadet qui s'en sortait brillamment dans les situations les plus délicates. Le Hellwig, bien que peu religieux, soutenait fermement la politique autoritaire qui caractérisait la Régence et n'allait certainement pas s'opposer à la candidature d'Azhran Nocturnae pour le titre d'Impératrice. Surtout qu'a priori, la fille du Prince Hellwig n'allait pas concourir. La sœur d'Ulrich était jeune, douce et aimait sa Province, où elle désirait rester, sans se mêler de la politique. Uriel ne voulait même pas s'imaginer la catastrophe à laquelle il faudrait faire face, si les dix-neuf provinces périphériques d'Ishtar devaient soutenir une candidate différente...

Écoutant la position d'Azhran, il se dit qu'elle devait longuement observer d'autres filles de la haute société, pour parler ainsi. Elle les méprisait au moins autant que lui. Peut-être plus, vu qu'elles devaient toutes se moquer d'elle durant tant d'années... Alors qu'Uriel, lui, avait sa dose de prestige et son temps sur scène assurés. Elle disait vrai. Ses adversaires n'étaient pas forcément idiotes, bien qu'elle soit probablement la seule qui soit née et élevée exprès pour venir un jour à la Capitale et faire de son mieux pour épouser le Prince Héritier.

"En effet, ma princesse, vous allez avoir droit au vrai visage de la Capitale et de la Province Centrale. Et ce avec tous les détails, même les moins agréables à voir. En ce moment... Une seule personne est sur votre chemin : la duchesse van Lähre. Sans être stupide, elle est définitivement trop... gentille pour diriger quoi que ce soit de plus qu'un village. Même si le vrai pouvoir incombera forcément à l'unique Walhgren, je crains qu'elle aurait une influence bien néfaste sur ses agissements..."

Oui... Corrompue, ou en tout cas avec des convictions peu nettes, Eleanor était une menace évidente pour l'avenir d'Ishtar et peut-être même la vie d'Ezhekiel. Azhran continua de parler, pour finalement demander, un brin inquiète, si elle fut claire. Souriant, et si content d'avoir enfin son alliée à ses côtés, le Haut Prêtre posa sa petite main blanche sur l'épaule de la princesse.

"Ne vous en faites pas, mon enfant. Tout cela je le sais. et je ne serais pas là si j'avais le moindre doute quant à votre dévouement. Nous vivons tous grâce à l'Ombre et pour l'Empire. Et notre Prince Héritier est l'Empire. Je ne vous le cacherait pas, la Capitale ne peut, à l'instar de Semini, se vanter d'être calme. La guerre contre toutes sortes d'hérétiques et rebelles continue. Ainsi donc, je me suis permis de choisir un gentilhomme qui s'occupera de vous en mon absence. Il connait la ville et pourra... ehm... faire face à des situation imprévues. Il devrait bientôt nous rejoindre..."

Un petit sourire adressé à Azhran. Émile Paole avait certes reçu une bonne éducation, mais il s'agissait d'un monstre horrible, bien plus que d'un gentilhomme. Cela dit, Uriel partait du principe que la reine des ténèbres ici présente, celle qu'il destinait à régner aux côtés du petit Ezhekiel, s'entendrait assez bien avec cet assassin assoiffé de violence et de massacres. Il était le genre d'hommes qui serviraient très bien la princesse et dont Uriel la voyait bien entourée dans le futur. Cependant, l'idée d'avoir plus d'un Paole à surveillait rendait le Haut Prêtre nerveux. Agacé, il lança un regard désapprobateur en direction de la scène.

"Je me disais qu'il n'y aura pas trop de gens pour nous écouter, lors de cette piètre représentation. Mais maintenant, cela en devient déplaisant... Nous ne sommes pas obligés de rester ici, si vous ne le désirez pas... Surtout que nous pourrions aller chercher votre cadeau... Si vous êtes curieuse de le voir, bien entendu..."
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Azhran Nocturnae
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MessageSujet: Re: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptyDim 26 Déc - 19:49

- Je suis curieuse, et cet opéra m'ennuie...

Elle se redressa et passa à nouveau sa cape sur ses épaules et adressa un sourire presque soulagé au régent. Après avoir réajusté sa coiffure et ses vêtements, elle attrapa un billet de papier cartonné blanc et y inscrivit "J'ai passé un moment merveilleux, votre opéra est un enchantement pour les yeux et les oreilles. Merci pour ce grand moment artistique, Père vous salue. - A. Nocturnae" avant de le glisser dans un plis de sa robe.

- Un billet pour l'ami de Père... j'avais réservé une loge à mon nom, il me suffira de l'y laisser en évidence avant de partir, je sais qu'il se précipitera là bas dés que le spectacle sera terminé. Il recherche constamment l'approbation de ma famille.

Visiblement pressée de quitter la loge, de découvrir le cadeau que le régent lui réservait ou, tout simplement, d'en apprendre davantage sur le Futur Empereur, elle se dirigea déjà vers la porte. Alors qu'elle avait la main sur la poignée, elle s retourna vers Uriel et lui adressa un sourire chaleureux avec à nouveau le visage et l'expression d'une jeune noble timide et douce. La vitesse avec laquelle elle était capable de se composer des expressions faciales auraient pu impressionner, mais le régent savait parfaitement qu'elle avait été formée à cela depuis sa plus tendre enfance. Elle était née et avait vécue dans un seul but, celui de monter sur le trône de l'Empire au côté du Futur Empereur, et de l'aider dans sa lourde tâche. Elle faisait donc tout cela avec un naturel fluide et lisse.

- Nous y allons ?

Elle quitta la loge non sans s'assurer que personne ne pourrait les voir et se dirigea directement vers la loge qu'elle avait louée à son nom pour la soirée. La jeune princesse s'assura plusieurs fois d'un regard doux que le régent la suivait et finit par s'arrêter devant la porte d'une loge spacieuse et riche en décorations, le genre de loge que l'on s'attendrait à voir utilisée par un membre de sa famille. Elle y pénétra, invitant Uriel à la suivre histoire que personne ne le repère dans le couloir, ouvrit la bouteille de champagne qui s'y trouvait, en but un verre, en tendit un au régent et en renversa un peu sur le tapis, elle dérangea les tissus des fauteuils, bougea une table basse et émietta quelques petits fours afin que cela ai l'air d'avoir été utilisé durant tout l'opéra par une ou deux personnes. Elle déposa le billet bien en évidence sur une table au centre de la loge et sorti, entrainant Uriel D'Arken avec elle. Elle resta silencieuse jusqu'à ce qu'ils soient sortis du bâtiment et loin des lumières qui en éclairaient la façade puis se tourna vers le régent avec un doux sourire et un regard presque tendre.

- Où allons nous ?


La nuit et les vagues lueurs qui tombaient sur elle renforçaient l'impression d'innocence qui se dégageait d'elle et en faisaient une sorte de poupée fragile au sourire d'ange... un contraste formidable avec sa famille et avec l'expression qu'elle avait un peu plus tôt. Le masque de douceur qu'elle s'était confectionné au fil du temps était parfait, sans la moindre faille. N'importe qui s'y tromperait.
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Émile Paole

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MessageSujet: Re: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptyDim 26 Déc - 21:54

D'un pas lent et pourtant ô combien assuré, je me dirigeai vers l'immense bâtiment baigné par la lumière de la lune, prenant — pour le moment — une attitude qui n'avait rien à voir avec mon éducation, j'étais plutôt de mauvaise humeur. Rien ne venait montrer ce mouvement irrité, mon visage restait aussi blanc et impassible que celui-ci d'une statue, mais intérieurement, j'étais furieux. La mission en elle-même ne me dérangeait, et j'échappais à la représentation d'un Opéra particulièrement mauvais et ennuyeux, ce qui me mettait de mauvaise humeur était encore et toujours ce « sois sage Émile » que m'avait lancé deux jours plus tôt Uriel d'Arken. Serrant les dents, les mains fourrés dans mes poches, tandis que mon corbeau volait au-dessus de ma tête, je lançai quelques regards assassins à ceux qui avaient la malchance de me croiser, l'envie d'arracher quelques yeux d'une main poisseuse de sang m'agrippait le ventre, pourtant j'étais forcé de contenir cette rage tout ce temps. J'avais conscience qu'Uriel d'Arken avait eu simplement l'envie de me provoquer, et s'adresser à moi comme on s'adresse à un enfant était quelque chose de dangereux. Cet homme était pourtant bien placé pour savoir quel danger je représentais — que ce soit pour l'Église ou pour ses ennemis — pour s'amuser avec le loup. Le monstre avait envie de se réveiller, et je me faisais violence pour le retenir. Posant mon regard rouge comme le sang sur la bâtisse des arts, observant la noirceur de la nuit l'envelopper d'un voile de velours noir, j'inspectai sur la route mes propres vêtements. Fils de bonne famille avant d'être un joyeux taré, je n'avais pas pris la rencontre qui aurait bientôt lieu à la légère, au contraire.

Ce n'était pas n'importe quelle jeune femme que j'allais rencontrer, mais une véritable reine noire en devenir. J'étais chargée de protéger cette pâle princesse née pour servir l'Église et pour monter sur le trône, j'avais fait quelques recherches à ce sujet, et je m'étais habillé en conséquence. Mon éternelle cape noire ondulait à chacun de mes pas, alors que mes gants de cuirs cachaient mon handicap, ils effleuraient le tissu épais d'un long manteau et toujours de noir vêtu, je portais ce soir du blanc ce qui était une grande exception. Une simple chemise à jabot immaculée et pourtant plutôt sobre, contrairement à ce que l'on trouvait habituellement, caché en partie sous un veston noir et plus travaillé, j'avais horreur des dentelles. Parce que malgré mon amour du massacre et du sang, j'étais avant tout un être maniaque qui aimait l'élégance. Ce soir n'était pas n'importe quel soir et j'avais cru comprendre de la part du Haut-Prêtre qu'il fallait que je fasse une bonne impression à la demoiselle, je poussai un grand soupir et ajustai le haut de forme sur mon crâne. Acheté à un marchand du nord, celui-ci était paré d'un ruban de satin noir (bien sûr) qui glissait nonchalamment sur le côté *; sans pour autant m'intéresser et me passionner pour toutes ces modes, j'aimais choisir mes vêtements, et cette occasion était plutôt rare. On pouvait parier que je n'aurais pas pris autant d'attention à me préparer si j'avais rencontré la Duchesse val Lähre, au contraire. Nocturnae était bien plus mystérieuse.

Plus je me rapprochai, plus les deux silhouettes qui se trouvaient près du bâtiment m'apparaissaient claires. Je reconnus aussitôt le Régent de par sa tenue entièrement blanche, mais il me fallut quelques secondes pour comprendre qui était la jeune femme à ses côtés. Et quelle jeune femme ! Habillée de noire et de mauve, elle semblait cacher des formes exquises sous ses tissus, tandis que ses yeux mauves paraissaient observer le monde avec malice et candeur, sa longue chevelure d'ébène remontée dans un chignon élégant me paraissait douce. Cependant, elle était froide et possédait ce côté inaccessible qui m'étonnait sur un fait : qu'attendait d'Arken pour la séduire ? Il semblait que le Haut-Prêtre mette de côté son goût du libertinage pour pousser en avant ses intentions politiques, et j'étais un de ses pions ; par conséquent, je devais me mouvoir comme il s'y attendait. Je ne toucherai pas Nocturnae malgré sa beauté, je la protégerai seulement. Même si l'envie de voir ce qu'elle avait au fond du ventre me donnait des idées provocatrices, les rumeurs sur elle n'étaient pas des plus flatteuses, mais sans doute elle le voulait. Une double personnalité ? Voilà qui était amusant, nous risquions de fort nous entendre.


— Au nom de l'Ombre, je vous salue.

Déclarai-je une fois que je fus arrivé à leur hauteur. Aucun sourire ne vint se percher sur mes lèvres, pas même un regard bienveillant, il n'eut comme à mon habitude pas la moindre trace d'expression, seulement, je me baissai légèrement en enlevant mon haut de forme pour les saluer. Le geste fut aussi ample et rapide que possible, et mon chapeau fut remis dans un même geste sur ma tête. L'Onyx volant toujours dans le ciel ne vint pas se poser sur mon épaule, il n'était pas nécessaire pour l'instant que la jeune femme en face de moi prenne connaissance de mes petites distractions, comme le meurtre, le violon et les corbeaux. J'avais décidé de jouer le jeu, moi aussi, et si Azhran Nocturnae me promettait un monde fait de sang et de souffrance, je la porterais jusqu'au trône sans la moindre hésitation. J'étais désormais son gardien, et le pion parfait dont comptait se servir le petit blond qui se tenait près de la jolie brune.

— Je suis Émile Paole, enchanté.

Et pour une fois je pouvais affirmer sans la moindre hypocrisie que je l'étais, je ne m'étais pas attendu à une telle créature sombre prête à se battre pour devenir Impératrice. C'était certain : Eléanore van Lähere ne ferait jamais le poids face à elle, et au pire sous un ordre, je n'aurais qu'à l'éliminer !

hj : eh oui, pour une fois que Mimile n'est pas couvert de sang, je me suis lâchée X)
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Uriel D'Arken
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MessageSujet: Re: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptyDim 26 Déc - 23:36

"Je vous suis, princesse. Et avec joie !"

En un clin d'œil, le Régent se retrouva aux côtés de la fille des Nocturnae, à la porte de la loge. Ils s'étaient donné rendez-vous, ils avaient parlé. Ils pouvaient partir et maintenant, alors que ce bien piètre spectacle avait bel et bien commencé, personne de notable ne les verrait sortir. On s'inclina sur leur passage, Azhran déposa le billet et prépara la mise en scène plus que crédible pour la personne si attentionnée pour sa famille. Uriel rit, la remerciant pour la coupe de champagne. Buvant, il se dit qu'elle ferait vraiment la plus parfaite des inquisitrices. Personne ne remarquerait sa venue, son coup de couteau, son poison... Et elle partirait, laissant derrière elle une scène de suicide ou d'accident et non de meurtre... Quelle dommage et quelle joie qu'elle soit destinée à devenir impératrice !

En chemin, Uriel guetta discrètement Émile qui devait se présenter au Palais des Arts, ce soir. Il ne trainait dans aucun couloir qu'ils traversèrent, le blond en conclut donc que l'inquisiteur n'était pas encore arrivé. Tous les soldats de l'Église, surtout avec cette expérience, savaient où était la loge du Haut Prêtre pour pouvoir lui apporter des nouvelles fraiches, au cas, où il y en aurait. La belle finit par l'entrainer dehors. Il respira l'air de la nuit avec un plaisir insoupçonné. Créature de la nuit, grand partisan des fêtes nocturnes et d'autres joies, il était avant tout magicien. Et les ombres étaient bien plus fortes la nuit que le jour. Bien qu'un surplus de ténèbres était aussi mauvais qu'une trop forte luminosité, l'éclairage de la Capitale lui fournissait tout ce qu'il fallait pour ressentir l'équilibre.

Après avoir envoyé un des gardes, postés devant l'Opérâthre, chercher son carrosse noir, Uriel répondit à la belle :


"Eh bien... Attendons donc ici, mon enfant... La nuit est si belle... Et nous avons du temps devant nous, si je ne m'abuse. Vous êtes ravissante... Plus encore que lors de votre apprentissage. Cela faisait bien longtemps qu'aucun Nocturnae n'avait accédé au trône, mais rien ne fut perdu dans cette attente. Votre père doit être bien fier de vous, princesse. Je me flatte en pensant que j'ai contribué à votre éducation, même si pas autant que je l'aurais voulu... Cela dit, je doute que je puisse le faire mieux que le prince Nocturnae..."

Des compliments, de belles paroles. Et sincères, pour une fois. S'il avait pu assurer l'éducation d'Ezhekiel et d'Azhran en même temps, il serait sans doute en mesure de couper court à toute concurrence de la part d'autres prétendantes... Mais cela ne se pouvait, hélas. A quelques dizaines de pas de là, le Régent remarqua une silhouette des plus familières. Parfaitement bien vêtu, trop élégant pour être honnête, un monstre assoiffé de sang (humain, bien entendu) s'approchait d'eux d'un pas lent. Un sourire plus grand naquit sur les lèvres qui eurent juste le temps de murmurer :

"Et voilà notre homme..."

Il laissa Émile s'approcher et les saluer. Un salut auquel il répondit par un hochement de la tête. Dans le dos d'Azhran, qu'il laissa avancer un peu, histoire qu'elle fasse connaissance de l'homme qui venait de se présenter, et fixant l'inquisiteur, le Régent tapa silencieusement dans les mains, imitant des applaudissements. Amusé, il appréciait tout de même l'effort fourni. Surtout que le résultat rendait Paole bien plus attirant que d'habitude.

A propos d'attirance... Si le Haut Prêtre aurait bien pu tenter de séduire la belle demoiselle, il n'en ferait rien. Peut-être bien qu'Ezhekiel ne voudra jamais lui faire l'amour pour le plaisir de sa chair d'enfant, mais il allait certainement être le premier à la faire sienne. Si elle portait Uriel dans son cœur, comme tout fanatique porte le leader de son culte, et que lui l'aimait comme disciple et comme alliée, tout cela s'arrêtait là. Ils avaient beaux être séduisants, ils ne pouvaient se permettre ce genre de relations. Et il était dans l'intérêt d'Émile de s'en rendre compte et de l'appliquer également. Pas question que l'ainé des Walhgren ait les yeux rouges ou quelque chose comme ça...

Alors que la voiture noire arriva et que la petite porte fut ouverte devant eux, Uriel prit la parole :


"Princesse, le baron Paole est l'homme dont je vous ai parlé. Par contre, pour ce qui est de votre question, quant à notre destination... Dites-moi, où désirez-vous dormir cette nuit ? Tant les chambres d'amis du Palais épiscopal que votre chambre au Monastère vous attendent. Mais je sais aussi que vous disposez de votre villa à la Capitale. Quoi qu'il en soit, nous allons devoir abuser de la gentillesse de cet homme pour qu'il aille quérir la personne qui est en possession de votre cadeau... Émile, cela vous poserait-il un problème de nous amener la demoiselle Dior ? Si vous lui dites que c'est m... Ehem... Le Comte Ulrich qui vous envoie, elle saura ce qu'il faut prendre. J'espère juste que vous n'aurez pas à la sortir de son lit..."

Entre psychopathes, schizophrènes et seigneurs des ténèbres machiavéliques et pervers, on pouvait plaisanter un peu. Uriel ne se rendait pas compte de la relation ayant uni Émile à Lysander Dior. Il ignorait jusqu'au sexe de ce dernier. Mais cela n'avait aucune importance. Ils allaient pouvoir bien s'amuser ce soir. A quatre ou à trois... La nuit s'annonçait longue et intéressante...
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MessageSujet: Re: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptyLun 27 Déc - 10:59

La jeune femme s'inclina sobrement devant l'homme qui venait de se présenter à elle. Après tout, elle était princesse, il était baron, et si des gens les avaient vus il aurait été mal vu qu'elle le salue différemment. Elle lui adressa également un sourire timide et inclina la tête en une sorte de remerciement discret et délicat. Ce faisant, elle en profita pour détailler l'homme qui se dressait devant elle, profitant du fait que le régent la poussait doucement vers lui. Il était élégant, très élégant, et sa tenue semblait recherchée, comme s'il faisait partie de ces gens qui tiennent absolument à faire bonne impression, même si un simple regard lui avait suffit pour comprendre que ça n'était pas le cas. Il devait s'être ainsi vêtu pour l'occasion, mais cela lui allait rudement bien. Elle baissa timidement les yeux vers le sol, le rose aux joues, avant de laisser passer un filet de voix doux entre ses lèvres.

- Je suis également enchantée de vous rencontrer, Baron Paole, je suis la Princesse Azhran Nocturnae. Permettez-moi de remercier, en mon nom ainsi qu'en celui de mon père, d'avoir accepté l'ennuyeuse mission que l'on vous a confié, à savoir me servir de protecteur. A vrai dire, je suis assez heureuse que vous ayez dit oui, je n'ai pas l'habitude de me déplacer dans d'aussi grandes villes et je suis quelque peu effrayée... d'autant que l'on m'a raconté des histoires horrible sur ce qu'il se passe certaines nuits dans les ruelles de la capitale... pas plus tard que ce matin, j'ai entendu deux serviteurs parler d'un bar un peu miteux qui aurait servi de scène à un massacre abominable... je vous prie de croire que je n'ai pas attendu d'entendre les détails avant de retourner dans ma chambre... c'est... effrayant...

Les yeux de la jeunes femme respiraient la peur et elle frissonnait légèrement, comme dégoutée par le souvenir de ces racontars de serviteurs à la langue trop bien pendue. Elle lui avait dit beaucoup plus de choses qu'il n'y paraissait, par exemple, sans insister là dessus, elle avait souligné la différence entre leurs rangs, comme le voulait la tradition entre les nobles, elle lui avait également offert la gratitude de son père, le Prince Nocturnae, dont l'influence n'était plus à débattre, ce qui lui assurait le soutient de ce dernier... ça n'était pas négligeable, loin de là. Elle disait également de façon implicite qu'elle se tenait au courant de ce qui se passait en ville, et qu'elle était bien mieux informée qu'il n'y paraissait. Dire plusieurs choses au lieu de n'en dire qu'une était comme un sport pour la noblesse, que tous pratiquaient, mais elle excellait dans cet art et adorait cela.

Elle savait que cet homme devait savoir comment elle était et ce qu'elle était vnue faire à la capitale, mais le risque de croiser quelqu'un dans la rue, spécialement dans un lieu aussi fréquenté, restait beaucoup trop élevé pour qu'elle se permette de se laisser aller, même un peu, avec lui... du moins pour l'instant. Elle se tourna ensuite vers le régent et lui adressa un sourire contrit.


- Je suis navrée monseigneur de vous causer tant de soucis, peut-être n'ai-je pas choisi le meilleur moment pour venir visiter la capitale... Je ne viendrais donc pas au monastère pour le moment, j'y passerais prochainement afin de présenter mes respects à ceux que j'y ai rencontré lors de mes études, et je sais que mon père souhaite également s'y rendre quand il me rendra visite, mais aller m'y installer de nuit telle une fugitive me parait... déplacé. Me rendre dans l'une des chambres d'amis du palais serait un honneur bien trop grand pour moi, d'autant plus que je n'ai pas rencontré le Futur Empereur et qu'il n'a dont pas exprimé son désir de m'inviter chez lui et je n'aime pas m'imposer... non vraiment, il me semble nettement plus approprié que nous nous rendions dans la villa de ma famille, les serviteurs ont été prévenus et tout est prêt. J'ai également demandé qu'une collation soit déposée dans mes appartements et que l'on me laisse en paix pour la soirée. Nous y seront tranquilles et nous seront dans ma demeure.

Elle leva vers le régent un regard timide et presque tendre.


- Je vous prie de bien vouloir accepter mon invitation, même si elle peut vous sembler précipitée monseigneur, vous recevoir dans la demeure des Nocturnae serait un honneur si grand pour moi qu'il me comblerait pour des mois, et je me sentirais bien plus à l'aise entre des murs que je connais...

Une parfaite interprétation de la jeune fille perdue dans une ville inconnue...
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Émile Paole

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MessageSujet: Re: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptyLun 27 Déc - 14:19

Et la demoiselle se présenta à moi, élevant une petite voix fluette et timide, tandis que sa langue s'activait encore et encore pour sous-entendre ce qui devait être sous-entendu. Je me contentai d'approuver d'un simple de tête comme toute réponse, comme je me contentai de froncer légèrement les sourcils lorsqu'elle me parla du massacre au Cochon Pendu ; elle ne devait pas savoir qui l'avait orchestré, Uriel d'Arken devait sans doute y être au courant, mais la future Reine Noire n'avait pas à savoir ce genre de détails. Son père avait de l'influence et même si je me foutais des nobles et de toutes leurs conneries, méprisant plus qu'autre chose leurs comportements hypocrites et les belles formules servant de tapisserie, je ne prendrai pas cette protection à la légère. Évidemment, ça pouvait m'être utile pour l'avenir, même si je prenais soin à me tenir éloigner de toutes ces intrigues et autres soirées mondaines, mis à part si ce salopard de Faoiltiarna s'y rendait. Le voir s'emmêler les pieds et tomber lamentablement sur la table parfaitement dressée, me serait un spectacle particulièrement ravissant à contempler. Derrière son air timide et ses manières de jeunes vierges effarouchées par tous les dangers que renfermait Ishtar, la demoiselle jouait à merveille son jeu ; une pièce en or particulièrement bien travaillée et soignée, aux deux facettes aussi charmantes qu'opposée, voilà qu'était-ce donc Azhran Nocturnae ? Elle me paraissait plus intéressante, même si au fond, ça ne restait qu'une marionnette sculptée par sa famille et destinée à seulement devenir Impératrice, en effaçant d'une main lasse tous ses propres désirs, j'en aurais eu presque de la compassion. Si Azhran ne cachait pas des envies autres que celle de monter sur le trône, elle m'amuserait quelque temps, pas plus et l'idée de la séduire ne germerait pas dans mon esprit. Le Haut-Prêtre pouvait être tranquille de ce côté, être père m'ennuierait assez et je serais prêt à éventrer la première femme à se dire enceinte de ma personne. Petite marionnette manipulatrice qui dansait dans la paume de sa famille, j'en arriverais sûrement à la mépriser, peut-être, malgré mon affection pour les jolies choses.

— Ishtar regorge de dangers, mais ne vous en faites guère, je donnerai ma vie pour les écarter de votre chemin.

De la loyauté ? Et puis quoi encore ? Je prenais certes ma mission à coeur, mais c'était plus par devoir que par réelle motivation de voir cette jeune femme devenir impératrice. Néanmoins, ni elle ni d'Arken n'auraient pu affirmer si j'avais été sincère ou non dans mes paroles, ma voix et mes expressions gardaient une parfaite neutralité. Ces deux-là savaient manier leurs expressions comme ils manipulaient les personnes autour d'eux, moi je me contentais de garder mon indifférence, seule la vue du sang encore tiède pouvait me donner quelques expressions. Je haussai un sourcil devant les dires du Régent, allons bon... savait-il que Lys Dior cachait un délicieux corps d'éphèbes sous toutes ses fanfreluches ? Je ne savais rien sur cette relation entre Hellwig tout comme Uriel ne savait que j'avais couché avec le couturier, j'approuvai à nouveau en silence, surpris et ravi à la fois. Des mois étaient passés depuis cette belle nuit, voir son petit visage étonné en me voyant arriver allait me faire frémir d'excitation, mais je ne pouvais pas me permettre d'arriver en retard, tout de même. Resserrant ma cape sur mes épaules, je m'écartai pour les laisser s'avancer vers le Carosse du Haut-Prêtre, la voix cristalline de l'oisillon gracile s'élevait à nouveau. Nocturnae affirmait qu'elle préférait nous recevoir chez elle, fronçant les sourcils pour me rappeler où l'endroit se situait, je manquai à deux reprises de lever les yeux au ciel. Faire un long discours — peut-être sincère et ça n'avait pas d'importance — pour finalement décider à nous recevoir chez elle... je trouvais ça inutile, toutefois j'étais plus ou moins certain qu'Uriel en serait satisfait. Cette jeune femme représentait la perfection du monde qu'il désirait construire, une Reine Noire aussi superbe que malicieuse, fanatique et pourtant dissimulatrice, quoi de mieux pour l'Empire ?

— Bien... je me rendrai donc chez vous avec la Demoiselle Dior.

Je me penchai une dernière fois respectueusement, le vent glissait sur ma peau et faisant un pas sur le côté, j'attendis qu'ils se décident à monter dans le carrosse pour partir. Quel rôle Lys Dior devait jouer dans ça ? Uriel d'Arken lui avait donc confié un travail de la plus haute importance et qui concernait Nocturnae, une robe évidemment. Même si je peinais à voir la jeune femme avec toutes les couleurs et fanfreluches que le jeune homme aimait ajouter à ses créations, mais le talent et son désir de monter dans le beau monde devrait le pousser à faire des prouesses, il avait son génie à sa manière. Je me réjouissais déjà de le voir trembler comme une feuille devant la jeune femme, impressionné et consciencieux, prêt à tout donner pour satisfaire le Régent et la future Impératrice. Oui... future... qui d'autre serait capable de surpasser cette jeune femme ? Qui d'autre pourrait se montrer suffisamment manipulatrice pour savoir conquérir le trône ? Toutes les autres n'étaient que de vulgaires mouches à éloigner d'un signe de la main, même van Lähre, elle ne vaudrait rien face à une femme aussi ténébreuse et innocente que Nocturnae.
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Uriel D'Arken
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MessageSujet: Re: Opéra ~ "Les Sombres Allures"    Opéra ~ "Les Sombres Allures"  EmptyLun 27 Déc - 15:03

Seul à avoir été véritablement sincère, Uriel écouta avec amusement le flot d'hypocrisies en tout genre. Parfaitement au courant du double visage d'Azhran, il partait également du principe qu'Émile ment comme il respire et qu'il est impossible de lui faire confiance pour autre chose qu'un massacre. De plus, le Haut Prêtre ne voyait pas de foules d'ennemis capables de défier et de tuer Émile, à moins qu'ils ne soient une armée. Ou que Lao en personne ne veuille lui arracher sa vie, chose peu probable, tenant compte de sa réputation de pacifiste furtif.

"Vos désirs sont des ordres, princesse... Nous irons donc à votre demeure familiale et Émile viendra nous y rejoindre. Après vous..."

Il l'aida à monter en voiture, lui prêtant son bras fin et blanc. Il avait beau pouvoir tuer dix hommes d'un seul mouvement, ça restait quand même un appui symbolique plus qu'autre chose. Son aide n'était pas nécessaire, il ne l'offrait que par politesse, espérant qu'elle ne fasse que poser sa main sur la sienne. Si la belle, mais sainement construite, princesse venait à tomber, le Haut Prêtre ne ferait qu'amortir sa chute avec son petit corps. Aucune chance de la retenir. Mais rien de cela n'arriva, ils montèrent dans le carrosse et le petit blond donna les instructions pour ce qui était de la destination. Il ne doutait pas qu'Émile Paole trouverait un moyen de se déplacer rapidement et confortablement. Il était inquisiteur et un noble de la Capitale, ville qu'il connaissait très bien. Il y avait presque une chance qu'il arrive plus vite qu'eux à destination et ce, avec la personne que le Haut Prêtre désirait voir. Pour la santé et la réputation de Lysander Dior, la couturière avait intérêt à faire ce qu'il fallait. La robe ne devait pas être finie, mais présentable et prête pour être essayée et modifiée rapidement.

Alors que le véhicule s'enfonçait dans la nuit, Uriel prit la parole, gardant son pouce devant sa bouche, prêt à le mordiller, dès qu'il aura fini. Un tic qu'on devait bien pardonner à quelqu'un dont la folie était proverbiale.


"Vous êtes horriblement convaincante, mon enfant. J'en ai des frissons. C'était très bien joué... Vous avez même glissé une erreur dans votre discours... Le palais épiscopal est ma demeure et non celle du Prince Héritier. Vraiment... Je me réjouis de votre second visage mais ayez pitié de moi et épargnez-moi cette niaiserie de petite fille... Quand je pense que certaines personnes ressemblent à cela pour de vrai..." Il soupira et sourit, mordillant son pouce durant quelques secondes, sans quitter la princesse des yeux. Puis il reprit. "Cela dit, Émile Paole est un homme digne de confiance. Ne soyez pas gênée en sa présence... Hum... D'ailleurs que pensez-vous de lui, si je puis vous interroger sur votre première impression ?"

L'avis d'une personne qui fut éduquée par un des nobles et politiciens les plus habiles pouvait être intéressant. Même si Uriel était convaincu de savoir ce qu'il voulait de son subalterne albinos. Des choses qu'on voyait une seule fois dans sa vie, en règle générale, juste avant de mourir.

[Azhran, je te propose de continuer dans les Résidences. Je te suivrai et Émile viendra se joindre à nous avec Lys, ce dernier suivant notre RP ^^ Un pas de plus vers le trône !]
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Opéra ~ "Les Sombres Allures"

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