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| Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) | |
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Auteur | Message |
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Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
♦ Sexe : ♦ Influence : 285 ♦ Messages : 310 ♦ Âge du perso' : 28 ♦ Fiche : Laissez libre court à d'autres idées... ♦ Protecteur : La terre que vous avez sous les pieds ... ♦ Date d'inscription : 16/02/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Dim 13 Mar - 13:59 | |
| Cela faisait plusieurs semaines qu'Iraïd était arrivé en ville. Plusieurs semaines qu'il vagabondait dans les rues à observer ce qu'il se passait et les changements qui se déroulaient. Ce faisant passer pour un simple joueur de Luth venu voir le couronnement de L'Empereur. N'étant qu'un voyageur comme un autre, une décoration de la ville qui alimente la rue de ses notes. Pas grand-chose, en résumer. Et grand bien lui fasse, c'était ce qu'il cherchait, passer inaperçu ... Il était philosophe, avec une idée derrière la tête. S'il se faisait voir maintenant, ou démasquer au choix, cela serait si peu intéressant et bien dangereux pour lui. Certes le haut prêtre n'avait plus la garde des pouvoirs monarchiques, mais cela n'empêchait pas d'être prudent. Surtout que l'arrivée de l'armée, ne lui disait que peu de choses de bon ... Et puis, rien ne sert de courir .. Cela serait un coup à se faire attraper. La lenteur et la délicatesse sont des vertus à acquérir, si l'on souhaite vraiment quelque chose. Du moins c'était le point de vue d'Iraïd. Le rouquin qui se trimbalant en ce moment même dans les allées, une coque en bois ayant la forme d'un grand instrument à cordes dans sa main droite. Il regarda par-dessous sa capuche les enseignes des quelques magasins qu'il y avait dans le coin. Il était passé devant un Atelier de Bois qui lui paraissait pas trop mal ...
Non en faite, il l'avait aussi observé depuis un temps. Luzy avait besoin d'un vernissage et d'une petite remise en forme. Elle l'avait suivie partout, dans toutes les provinces et avait parfois eu quelqu'un traitement par très appréciable pour un instrument. Au grand désarroi du musicien qui tenait à elle, encore plus que la prunelle de ses yeux et sa vie, même. Ne pouvant voir sa teinture s'écailler encore longtemps, il avait dû aller se résoudre à trouver quelqu'un qui puisse la soigner du mieux que lui, qui était vraiment un piètre ébéniste. Luzy, de plus avait un porteur aimant le considérant plus qu'un simple objet, était un instrument d'une certaine valeur, réalisé d'un travail d'expert. Surtout qu'elle n'était pas toute jeune, la belle. Avant Iraïd elle appartenait à son maitre .. Qui n'est plus tout jeune.
Ça y est trouvé! Le musicien plissa des yeux devant la ... boutique pas en grande forme. Il se posta peu loin de la pancarte pour la lire correctement et être sur de bien être ici. C'était à moitié effacé, mais en plissant les yeux, inclinant la tête sur le côté et froncer légèrement le nez l'on pouvait discerner « Atelier du bois ». Parfait ... Le musicien resta un moment devant ce même atelier, semblant partir dans ses pensées. Oui, il était en quelques sortes planté en plein milieu de la rue, mais comme nous étions en pleine heure creuse de l'après-midi et qu'il ne faisait pas particulièrement beau, elle n'était pas vraiment fréquentée. Ainsi un homme grand et mince, avec des mèches rousses flambantes qui dépassait de ces vêtements de voyage ne gênerait pas la circulation de beaucoup de personnes... Surtout que pourquoi se soucier d'autrui ? Il est déjà difficile de s'occuper de soit même en ce moment ... Laissons là Ira dans ses pensées, il se rendra peut- être compte qu'il est encore perdu dans ses rêveries avant qu'un fiacre passant à grande vitesse lui roule dessus. Oui enfin cela salirait la devanture de la petite échoppe.
Et aussi rapidement que le musicien était parti dans son subconscient, il revint, clignant des yeux en apercevant une silhouette bouger à l'intérieur du bâtiment. C'est vrai, il faut qu'il y aille. Un petit regard vers l'arrière, on n'est jamais assez parano et le rouquin se présenta face à la porte. Il devait frapper avant d'entrée ? Ou appuyer sur la poignée direct ? Cela faisait certes plus de deux mois qu'il avait retrouvé la civilisation, mais cela précédait quand même plus de sept ans à parler à un instrument perdu au fin fond d'on ne sait quelle province... Alors, il avait parfois du mal à savoir que faire dans certaine situation. Surtout quand il ne connaissait pas vraiment ce qu'il y avait derrière la porte.
Le philosophe mit une de ses mains dans ces poches et ressortit un bout d'une pierre concassé violette. Une améthyste, la faisant tourner entre ses doigts de sa main libre s'en sans rendre compte. Puis la remit dans sa poche et entra silencieusement, il l'on oublie le grincement de la porte. Il la referma dernière lui, ce qui assombrit directement la pièce. Iraïd attendit un peu que ses yeux se fit a l' étrange luminosité de la pièce puis chercha le propriétaire des lieux de regard restant pour l'instant silencieux. |
| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Ven 18 Mar - 15:23 | |
| La vie désormais se résumait aux mêmes jours, rien ne changeait, ou de façon très pauvre. Même si ces derniers jours, quelques évènements avaient bouleversé ton quotidien. Il y avait eu ce jeune homme fabriquant des poupées, obsédées par celle que t'avais un jour désiré offrir à ta petite fille, et ce gamin à la langue coupé. Toi-même, tu ne savais plus trop quoi faire et comment réagir à présent, tu avais simplement repris le court de ta vie normale, sans histoire, ou du moins que tu espérais sans histoires. Les clients venaient et revenaient sans que les choses changeassent un seul instant, tu transportais toujours tes planches de bois du marché jusqu'à chez toi. Boîtant, presque sourd, voire autiste, le monde n'avait plus de saveur, et les gens qui l’emplissaient encore moins. Cette journée-là, c'était comme tous les autres et rien n'allait changer, tu ne voulais plus de bouleversement, tu désirais simplement que personne ne cherche à rentrer dans ton intimité, ne cherche guère à faire un pas dans ton monde et prenne connaissance de ta vie. C'étaient tes fantômes, ce monde, ces vestiges de ton bonheur, ces ruines de ta famille que tu avais aimés à la folie. Le malheur était la véritable destruction, ce jour-là, le soleil était revenu, le froid était moins présent. Ta jambe pouvait remercier cette journée annonçant bientôt le retour des cerisiers en fleurs, elle était moins douloureuse, mais toujours raide comme un cadavre.
Comme tous les jours, tu t'étais levé avant le soleil, laissant l'air entré par la vitre brisée qui n'était pas encore réparée, puis tu t'étais servi du seau pour prévenir une fuite pour te laver le visage. Des économies, tu ne savais pas trop pourquoi, tu cherchais à faire quelques économies, Asgeir. Peut-être parce que la prochaine fois, tu pourrais t'offrir un alcool plus fort pour oublier ta peine, l'ivresse avec ceci comme qualité ; la douleur s'effaçait avec elle. Tu mordis tes lèvres et te rendis dans le fond de ton atelier, une assiette un peu poussiéreuse posée dans un coin, avec un morceau de pain et de fromage gîtant dedans, était ton repas du matin, et un peu celui du déjeuner parfois, lorsque tu n'avais pas le temps de te préparer à manger. Tu construisais les étagères demandées par ce Drocell, clouant d'un geste vif les clous dans le bois, parfois tu avais quelques hallucinations.
Enfant, tu avais imaginé qu'à chaque fois qu'on plante un clou dans une planche de bois, celle-ci souffrait, c'était comme si tu avais pu entendre son cri de douleur te percer les tympans, c'était comme si on t'avait enfoncé ce clou dans une main pour le coller à une autre partie de ton corps. Eh oui Asgeir, l'imagination d'un enfant était sans limites, parfois absurde, parfois douce, souvent macabre ; tu n'avais pas échappé à la règle et de temps à autre, tu avais ces hallucinations-là qui revenaient en toi, comme si le bois te parlait et te comprenait. Tu ne l'avais jamais considéré comme un simple matériau, mais comme quelque chose de bien plus. Un être sans doute habité par l'Ombre, tu avais souvent pensé, sans comprendre que ta passion résumait toute ta vie. Qui sait ? Peut-être qu'un jour tu aurais la Foi de te construire un cercueil ? Un cercueil de plus de deux mètres, ça allait en faire du bois, n'est-ce pas ? Et quel était le bois le plus adapté pour un cercueil ? Le plus solide surtout pour supporter ton poids. Loin de toutes les préoccupations d'un être humain normal, tu continuais de frapper d'un coup net et précis le bois pour le fabricant de poupée. Un coup suffisait, ta force t'aidait beaucoup par ailleurs. Malgré l'obscurité de la pièce, tu parvenais à voir et à bien viser, l'instinct sans doute de l'artiste. Drocell n'avait rien précisé à ce sujet, mais tu pris la liberté de graver quelques dessins, des fleurs en général et divers ornements, les gens aimaient bien ça. Enfin, c'était ce que tu croyais.
Plongé dans l'obscurité de ton arrière-boutique, tu n'avais pas entendu l'homme arriver, en réalité, tu ignorais qu'il y avait quelqu'un chez toi. Ton cerveau avait tendance à oublier d'interpréter les sons extérieurs et te faire comprendre que tu n'étais pas seul, ou du reste que tu avais client attendant que tu le serves. Mais tu le laissas là, sans savoir qu'il était, sans savoir qu'il était là et attendait quelque chose de toi. Tu t'arrêtas soudain, mordis dans un morceau de pain et repris le travail. Le même refrain, chaque jour, tous les jours, les mêmes gestes... Asgeir... quand est-ce que la mort viendra t'arracher à cette misère ? C'était ça le but de ta vie, n'est-ce pas ? Mourir.
[Désolée pour le retard ><"] |
| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
♦ Sexe : ♦ Influence : 285 ♦ Messages : 310 ♦ Âge du perso' : 28 ♦ Fiche : Laissez libre court à d'autres idées... ♦ Protecteur : La terre que vous avez sous les pieds ... ♦ Date d'inscription : 16/02/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Dim 20 Mar - 0:28 | |
| Iraïd ouvrit la porte. Son regard vert limpide se passa sur l'intérieur de l'atelier et un silence l'accueillit . Ce qui le surprit un peu. Bon ... Il n'y avait personne? Le philosophe n'osa plus bouger. Ses mouvements provoquaient toujours des bruissements et le silence était tellement solennel que cela serait presque un incongrue de le briser.
Enfin, le musicien était toujours suspendu dans ses actions, regardant l'intérieur de ses yeux mi-écarquillé, ne bougeant même pas la tête. Enfaîte, un gros doute s'installa dans son esprit. Est-ce qu'il était au bon endroit? La possibilité qu'il était rentré chez quelqu'un par inadvertance le prit. Il resta un autre moment en suspens, ce demandant quoi faire. Puis se débloqua soudainement, pour sortir la tête de l'encadrement la porte. Il regarda l'enseigne avec la même stratégie qu'il y a quelque instant. Mais non, c'était vraiment ici. Bon d'accord ...
Il rerentra complètement et referma la porte pour de bon, derrière lui. Oui certes ces réactions faisaient un peu pitres, mais nous connaissons tous l' impression étrange quand l'on rentre dans un magasin vide. Mais vraiment désert. Le musicien resta donc immobile, ne sachant que faire. Alors, il examina les lieux. On aurait un peu dit, l'endroit avait été abandonné. La poussière était accumulée dans certain coin, une vitre était brisée et beaucoup de choses avaient perdues sa couleur d'origine. Puis surtout un silence plongeait l'atelier dans une impression étrange. Enfin, si l'on regardait bien, on pouvait discerner des signes d'habitations. Quand le bruit d'un marteau frappant un clou le fit sursauter. Mais vraiment ... Il faillit même lâchera la coque de Luzy. Posant sa main sur son torse pour calmer l'afflux de sang qui était soudain venue taper dans son cerveau, il regarda d'où venait le bruit. Bon il y avait vraiment quelqu'un. C'est déjà ça, au moins il n'était pas seul ici. Il crut que c'était le cas pendant un moment. Cela rassura un peu.
L'autre coup de marteau le fit bien moins sursauter et lui permis de situer le bruit. L'arrière boutique ... Bon que faire maintenant ? Attendre que le menuisier revient ? Cela pourrait prendre un moment, il n'avait pas l'air d'avoir remarqué d'un client était rentré.
Alors, il devait aller le voir et se présenter à lui ...? Hum. Iraïd ne savait pas si c'était vraiment une bonne chose, l'homme avait l'air d'être dans son arrière-boutique et donc occupé. Mais comme c'était parti, s'il restait là, en plein milieu de la pièce sans rien dire ... Il pourrait en avoir pour la journée. A moins que le monsieur du bois ne sorte de sa pièce lugubre pour une raison inconnue. Oui, Ira n'aimait pas vraiment les endroits sombres.
Bon, le musicien s'avança vers le bruit, traversant le couloir, tout en examinant l'intérieur de l'atelier. Cela aurait besoin d'un petit coup de ménage dans même ... s'il n'était pas habitué à au sable et à la poussière il aurait éternué. Encore un bruit de marteau ainsi qu'une silhouette qui bougeait dans l'obscurité. C'était une ombre vraiment immense. Même pour Iraïd dont la taille dépassait les un mètre quatre-vingt-cinq. Enfin ce qui surprenait surtout, c'était la corpulence de l'homme ... Il faisait quoi ? Deux fois ? Trois fois le musicien?
Bref, ce dernier s'avança encore un peu, frappa à la porte de la pièce, fixant l'ombre un peu plus loin.
- excusez- moi...?
(désolé, c'est un peu court et pas fameux ><) |
| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Dim 20 Mar - 13:23 | |
| [Non non ça va ^^]
Toujours perdu dans tes pensées, clouant le bois et sentant chaque coup de marteau comme une souffrance intérieure, tu grimaças légèrement. Bizarrement, lorsque tu clouais, tu te souvenais de toutes ces années en prison, tu avais tellement de cicatrices qu'il t'était impossible de te souvenir de tout ce qu'ils t'avaient fait. Seulement, tu te rappelais qu'il y avait une chose qu'ils ne t'avaient pas faite, pas à toi, mais à un gamin qui aurait pu être ton fils : clouer ta chair. C'était quelques jours avant que la pierre ne tombe sur ton pied et te rende boiteux, c'était cet Inquisiteur au regard d'émeraude et au visage d'adolescent qui avait fait ça : le type s'était débattu tant bien que mal, refusant qu'on l'attache et lui, cet être ignoble dont la passion de sa vie était de te haïr, s'était énervé et lui avait cloué les pieds et les mains sur la table. Désormais, lorsque tu tapais sur un clou avec ce marteau, tu avais l'impression que le bois te hurlait d'arrêter de le torturer, c'était comme un cri qui emplissait tout ton être pour te déchirer de l'intérieur. Si bien que tu fermais parfois les yeux pour éviter de voir le supplice que tu lui donnais, malgré ça, tu ne ratais jamais. Le clou finissait par s'enfoncer dans la chair du chêne malgré tout, malgré ses supplications. Tu ne ressentis pas le regard derrière toi, trop occupé à ton travail, si bien que le marteau resta suspendu dans les airs l'espace de quelques instants. Lentement, tu te retournas vers la personne qui était entrée, vers cet inconnu qui n'était qu'un client. Un client semblant bien déterminé à te donner du travail, soit dit en passant, la plupart lorsque tu ne venais pas à leur rencontre, partaient furieux et sans demander leur reste, ou si : des plaintes. Tu fronças légèrement les sourcils, fixant sans réellement t'en rendre compte le jeune homme venu dans l'arrière-boutique.
Tu fus étonné par la longueur de ses cheveux roux, eh bien ! Soit ce jeune homme aimait porter une telle longueur, soit il n'avait pas l'argent nécessaire pour s'acheter une paire de ciseaux. Tes pensées étaient un peu futiles, mais tu avais trouvé un moyen comme un autre d'échapper à tes fantômes, un peu. Même s'il ne te dépassait pas, il était d'une taille plus qu'honorable et assez fine, c'est bien après que tu distinguas ses yeux verts, comme ce fantôme d'Inquisiteur qui t'avait tourmenté durant des années. Tu déglutis et reculas d'un pas, réagissant par réflexe, mais tu te repris aussitôt. Ce n'était pas lui, ça ne pouvait pas être lui. Tu passas une main fébrile dans tes cheveux bruns, repoussant les quelques rares mèches blanches de tes yeux sombres pour mieux observer l'inconnu, c'est là que tu remarquas qu'il avait un instrument. Un musicien ? Et que venait faire ici un musicien ? S'il venait avec son instrument, c'était sans doute pour que tu apportes à ce dernier quelques soins, mais pourquoi ne pas aller chez un luthier dans ce cas ? Tu pouvais certes restaurer un peu l'instrument, mais tes connaissances s'arrêteraient un peu trop tôt. Après un moment de silence, ce même silence que tu laissais s'installer sans réellement t'en rendre compte, tu fronças les sourcils et ouvris enfin ta bouche. À croire que délier ta langue relevait du miracle, Asgeir que tu étais lamentable ! Heureusement que tu savais encore lire, et écrire, sinon... sinon quoi ? Tu ne savais pas. — Oui ? Que puis-je faire pour vous ?
Tu ne pensas pas à t'excuser pour ton absence dans l'avant de ton atelier, ce serait comme si tu devais t'excuser d'être si peu bavard et prévenant. Tu avais un peu oublié ce que ça faisait de se retrouver en face de personne qui parfois, pouvait te considérer comme un citoyen d'Ishtar. Peut-être parce que les gens avaient oublié ton histoire, peut-être parce que personne ne se souvenait de ce géant qui avait tué sa femme pour aider un terroriste. Tout le monde avait oublié le traître, le bouc émissaire. Heureusement ? Ou c'était insultant d'oublier un être qu'on avait persécuté et dont on s'était servi pour rendre quelqu'un coupable d'une chose que jamais il n'avait commise ? Cet homme... qu'en avait-on fait au final ? On l'avait pris, on l'avait jeté, on avait ri de son malheur. Fixant toujours le musicien, tu ne t'avanças pas vers lui, mais fis quelques pas vers tes instruments de ponçures, attendant sa réponse, tu continuas pourtant ton travail. C'était tout ce qu'il te restait, le travail.
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| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
♦ Sexe : ♦ Influence : 285 ♦ Messages : 310 ♦ Âge du perso' : 28 ♦ Fiche : Laissez libre court à d'autres idées... ♦ Protecteur : La terre que vous avez sous les pieds ... ♦ Date d'inscription : 16/02/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Dim 20 Mar - 16:15 | |
| Iraïd avança à travers l'atelier comme si quelques choses lui sauter dessus. N'importe quoi. Une ombre, un revenant, un chien ou un chat qui sait? Enfin quelques choses qui allaient le prendre par surprise. Il resta encore plus sur ces gardes qu' à son accoutumé. Rirant intérieurement de sa réaction, Le philosophe continua se marcher silencieusement. Pourquoi il aurait peur ici ? Dans l'atelier dans un artisan du bois, alors que dehors, les rues étaient remplies de gardes et d'inquisiteurs et il se promenait comme si de rien n'était. Peut être était à cause de l'atmosphère ralentis qu'il y avait. Cet air étrange qui ne m'était mal à l'aise....
Bon ça y est, il avait eu l'attention du menuisier. Ce dernier se retourna et fixa son client. Client qui s'attendait à peu près à tous, mais pas à cela. Un homme immense, de face il faisait encore plus grand ... dont un poids invisible sur les épaules semblaient le maintenir courber. Un regard mort qui se fixa sur le musicien et des sourcils se fronçant à la vue de l'invité surprise. Iraïd eut un clair mouvement de recul, déconcerté par la vision. Par le ronronnement de la Terre, cet homme avait l'air d'être mort! Un mort qui bougeait et qui le fixait d'un regard pas particulièrement joyeux. ... qu'est-ce qu'il allait faire ? Ira ramena son luth vers lui, il fixa le mi-mort de ses yeux écartés. Ne bougeant plus. Oubliant même de respirer, ses yeux observa la réaction du grand homme. Un mouvement bizarre et il détalait... Réaction que l'on pourrait dire normal face à cet étrange mort-vivant.
Ce dernier regarda ses cheveux. C'est vrai qu'il était particulièrement long, ce qui donnait lieu à des situations tout à fait épiques et simples comme de se les coincer dans la porte. Mais bref, on en était pas là. Et non, le rouquin ne respirait toujours pas. Ah! Tiens le menuisier continua à le détailler et leurs regards se croisa. Voilà qu'il recule à son tour , ce qui surprit toujours plus Ira qui sursauta au mouvement, au même moment que son vis-à-vis. Cet homme allait le tuer d'un arrêt cardiaque s'il continuait comme cela à lui faire des frayeurs.... Surtout que cette fois c'était lui qui avait apparemment poussé le maitre des lieux à reculer. Mais comment ? Ira ne comprit pas vraiment ce qu'il se passa, mais s'autorisa à respirer. Enfin. Faut dire que sa tête commençait à être douloureuse avec le manque d'oxygène... Un silence retomba. Bon, la situation n'allait pas avancer si l'un terrorisait l'autre alors qu'ils se croisent pour la première fois. Voyons, le rouquin chercha comment commencer une conversation, mais l'ébéniste fut en quelques sortes plus rapides que lui, pour lui demander ce qu'il voulait.
Le jeune homme fut une fois surpris, pensant que son nouveau interlocuteur allait grogner mais enfaîte non, il avait une fois basse et grave. Un peu déraillée. Euh ... Un, deux, trois, reprenons de la contenance. Rester aussi tendu d'un fil à linge ne servirai à rien. Le philosophe repris son sourire paisible et observa un peu plus l'homme, toujours cacher dans l'observait de la pièce.
« Je cherche quelques choses qui pourraient raffermir le bois de mon instrument ... et le vernir aussi. Le dernier commence à s'écailler .. »
Il aurait besoin d'une nouvelle coque aussi, car celle-là avec prit récemment l'eau et commençait à pourrir. Mais il ne demanda pas tout de suite. Préféreras savoir avant s'il pouvait d'occuper de son instrument. Le musicien savait qu'un menuisier n'était pas spécialisé dans les instruments, cependant, il n'y avait pas de Luthier à Ishtar et il se voyait mal aller faire un tour dans une autre province maintenant. Alors; autant demander ici, cela de coutait rien d'essayer. Enfin normalement ...
L'homme se déplaça, semblant chercher quelques choses. Après ses dires, le philosophe resta silencieux, le regardant et attendant une réponse. Iraïd était une personne curieuse et aimait connaitre tout type de gens. C'est pourquoi un jour il alla même voir une petite prêtresse, postulant au futur poste de dirigeant de l'église-alors que lui-même était un philosophe- pour lui poser quelques questions. Presque avec innocence. La chose se reproduisait encore avec ce grand homme. Qui était-il réellement ? |
| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Dim 20 Mar - 19:22 | |
| Tu ne compris pas pourquoi l'inconnu avait l'air d'avoir peur de toi, tout juste si tu l'avais remarqué. Peut-être parce que tu étais trop hors du monde pour t'en rendre compte, ou bien parce que tu étais habitué depuis ton plus jeune âge à ce que les gens aient une sorte de peur face à toi, ou du moins parce que tu avais conscience que tu les intimidais, toi qui adolescent avait été trop introverti, trop timide pour oser avouer à la femme de ta vie que tu l'aimais à ta folie. Amusement, n'est-ce pas ? Un géant timide et peu bavard, n'avais-tu jamais songé à faire du mal aux autres ? N'avais-tu jamais désiré asseoir une certaine domination sur les autres ? Ta grande taille et ta force te le permettaient, et jamais tu n'avais songé à faire une chose pareille. Tu étais simple et généreux, incapable de comprendre que la méchanceté, c'était quelque chose de parfaitement humain, et c'était bien trop tard que tu l'avais appris. Alors tu fronças encore et encore les sourcils devant ce jeune homme, tu ne comprenais pas sa peur, ni pour quoi son visage avait été si blême en te voyant. Ressemblais-tu tant à un monstre ? Ton visage était-il si ridé pour qu'on prenne peur juste en t'apercevant ? Étrangement, gêné, tu lui envoyas un regard gêné, puis tu regardas l'instrument, caché dans son étui, tandis que lui te parla de sa deuxième âme. Jamais tu n'avais touché un instrument de musique de ta vie, mais tu savais que comme toi, ceux qui étaient animés par une passion possédaient un lien étroit avec l'objet de leur passion. À nouveau, tu avais en face de toi un artiste, comme Kin d'ailleurs.
Deux êtres différents, mais qui te rappelaient l'un et l'autre. Du reste, tu arrivais peut-être à percevoir l'affection que portait le musicien à son luth, et même si à ta connaissance, aucun luthier n'avait encore élu domicile à Ishtar, tu te demandais bien comme on traitait les instruments de musique. Tu approuvas silencieusement le jeune homme, pensif, réfléchissant à sa demande, bien sûr tu pouvais faire ce qu'il te demandait. Cependant, tu relevas la tête vers le vieux plafond, un vernis... oui... tu devais avoir ça. Du moment que tu ne devais pas lui démonter son luth, tu n'avais pas trop de soucis à te faire, le reste répondrait à tes réflexes de menuisier. Pourtant, tu eus l'impression que le rouquin semblait préoccuper par autre chose, s'agitait-il que de mettre un autre vernis ? Seulement, tu ne pensas pas tout de suite à lui demander de montrer son instrument. Soit par un simple oubli, soit parce que tu songeas que ce n'était pas une chose à lui demander, un musicien était comme coupé de moitié lorsqu'on le séparait de son instrument, tu fronças les sourcils et enlevant le squelette d'un petit coffre que tu étais en train de construire, tu pris machinalement une feuille et un crayon traînant par là.
— Du vernis...
Ta langue venait de se délier pour deux petits mots, tu étais vraiment irrécupérable, Asgeir. Du reste, tu notais sur ta feuille de papier les mesures à prendre pour une autre commande, et dans un petit coin en haut, tu notas la marque d'un vernis que tu aimais bien utiliser, il te semblait que tu ne l'avais pas chez toi. Tu posas ta large main sur le bois de cette petite table que tu avais toi-même construit, d'une certaine manière, il était naturel que tous les meubles de cet atelier soient faits de ta main. Tu te tournas vers le musicien et détailla à nouveau cette grande chevelure rousse, tu fronças encore les sourcils en te demandant comme il pouvait vivre avec ça. C'était que ça ne paraissait pas très pratique pour vivre, cette longueur, tout de même ; la poussière de ton atelier pouvait s'y incruster, il pouvait accrocher sa chevelure dans un clou mal placé, tout plein de choses idiotes te traversaient l'esprit. Au bout d'un moment, tu soupiras et pinças tes lèvres, tu grattas ta joue et restant à ta place, tu attardas un moment ton regard sur l'étui. Tout de même, le mieux ne serait-il pas d'avoir le luth face à face ? Tu ne pouvais pas promettre au client de restaurer son instrument tout de suite, mais l'observer en détail et savoir quoi faire, ça, tu pouvais le lui proposer tout de même, non ? Tu relevas la tête vers le plafond, toujours aussi pensive, sourcils encore froncés, tu baissas la tête après un silence et enfin, tu demandas ce que tu aurais dû demander bien avant :
— Je pourrais voir contre instrument ?
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| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Mar 22 Mar - 22:08 | |
| Ah ! le grand homme bougea encore, enfin son regard descendit sur Lucy, la regardant un instant. Le rouquin, lui, l'observa toujours. Son regard effrayé et surprit avant disparu, laissant place à de la curiosité. Un curiosité prudente, cependant. Ce menuisier en face de lui, semblait avoir été rongé. Détruit par le temps. Ou d'autres choses. Le philosophe ne savait pas. Ce fut son tour de détailler son vis-à-vis. Un grand corps apparemment lourd et raide. Un visage plus très expressif. Des yeux noirs, perdu ou/et lasse. Et des cicatrices. Partout. Tellement que cela rendait ce pauvre homme encore plus effrayant. La peur avait complètement disparut du cerveau d'Iraïd par rapport à cette personne. Plus dicté par une étrange fascination.
Ses blessures, ses cicatrises, ses douleurs, ceci fit frissonner le philosophe. Il se rappela de son passé. Les années peu glorieuses où il avait été attrapé par l'inquisition alors qu'il traînait dans les jambes de philosophes, il y a un peu moins de vingt ans. La seule fois - qui fût assez suffisante pour lui- où malgré ses idées de révolutions et de jours meilleurs, il atterrissait dans une cellule de la prison remplis d'ombres. Certes, lui n'avait pas eut le même traitement que le dénommé homme-arbre en face de lui, mais il n'était pas à envier. Après tout, il avait à peine 10 ans à cette époque. Que cela tombait dans une assez mauvaise période et il n'est pas difficile de deviner ce que l'on peu faire à un jeune garçon dans des prisons. Le rouquin grinça imperceptiblement des dents alors que sa main se resserra sur la poignet de l'étui de Luzy. Tout était fini maintenant, elle était avec lui.
Ira chassa bien vite les mauvaises pensées de sa tête et examina encore un peu le drôle de personnage. Lui aussi semble passé sous les mains d’un tortionnaire, cela se voyait sur son visage. Peut-être que c’était au même endroit? Peut-être que c’était au même moment ? Les plaies du menuisier n’avaient pas l’air de dater de la dernière pluie. Et s’ils savaient déjà croisés, dans ses même cachots pour une quelconque raison? Le musicien essaya de se souvenir d’un homme particulièrement grand qu’il aurait vu là bas. Sauf que à dix ans, les petits gosses mesurent environ un mètre trente donc pour voir quel adulte est plus imposant qu’un autre, c’est un peu difficile. Puisque tout le monde est immense à ce âge là. Mais non, le philosophe n’avait aucun souvenir. Ce qui est un peu normale puisque son esprit refusa de se rappeler cette période. Tant pis, ou plutôt tant mieux! Que se serait-il passé sinon …? Un énorme malaise surement.
Reprenons donc des pensées à peu près normales. Le menuisier sembla réfléchir au vernis qu’il allait employer pour l’instrument; notant quelques choses sur un bout de papier enfoui. Avant de retrouver à sa chevelure. Iraïd n’y prêta pas vraiment attention, habitué à ce qu’ils soient sujet de conversation. Alors il attendit paisiblement un signe de la personne en face de lui. Du moins, il attendit que ce dernier revienne de ses réflexions. Ça y est ! Ah, il lui demanda de voir son instrument. Oui? C’est sur, cela pourrait être utile pour lui redonner sa jeunesse. Pourquoi le philosophe n’y avait pas pensé plutôt, ça tombait sous la logique… ce qui était le problème. Hum, ne parlons pas de logique quand il y a Ira. Le rouquin interrogea du regard l’ébéniste, s’il pouvait poser l’étui sur la table. Ensuite, il ouvrit la coque en bois, ce qui dévoilait l’instrument Lucy. Son bois clair ne luisait plus par endroit à cause du manque de vernis, faisant des zones. Mais elle demeura toujours aussi belle, du moins pour le philosophe. Les arabesques qui l’habillaient n’était pas non plus très visible à cause de l’obscurité de la pièce. Cependant, il suffisait de passer la main pour y sentir les gravures de qualité. La caisse était énorme et avait la forme d’une cuillère, dont le manche qui s’en dégageait partait vers l’arrière puis revenait vers l’avant dans une courbe féminine. Un bel instrument malgré le fait qu’il était pas très jeune. Le temps avait adoucit le bois rendant la chose presque vivante. Pour Iraïd elle l’était et elle parlait. Certes aujourd’hui elle demeurait silencieuse, mais cela ne saurai tarder. Le musicien la présenta à l’artisan du bois, attendant qu’il la prenne.. Près à bondir si jamais le grand homme aurait la mégarde de lui faire du mal.
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| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Jeu 31 Mar - 18:29 | |
| Le jeune homme sembla avoir du mal à comprendre ta question, du moins, l'idée de montrer son instrument semblait l'inquiéter, ce qui te fit hausser un sourcil. Au final, tu avais peut-être tort, mais tu avais l'impression d'avoir en face de toi une personne possédant aussi sa propre logique, et tu ne fis aucun commentaire là-dessus, tout comme tu n'en pensas pas plus. Que penser d'ailleurs ? Tu faisais partie de la masse, tu étais un grain dans cet immense désert de sable qu'était Ishtar, un sable qui bougeait comme le reste, sans chercher à comprendre où il devait aller. Alors... de quel droit allais-tu juger ce jeune homme ? Tu remarquas simplement cette lueur dans ce regard, une petite lueur malicieuse qui te ramena — comme toujours — des années en arrière, la prison. La prison... cet endroit ne te quittait pas, c'était comme si tu sentais sans cesse le regard des Inquisiteurs sur toi, comme si chaque personne que tu croisais quelqu'un dans la rue, représentait un de ces montres qui t'avait maltraité, non sans haine et plaisir. Comme le rouquin, cet Inquisiteur avait possédé des yeux verts, et il avait été jeune, aussi. Sans doute avait-il eu cet âge-là, lorsque vous vous étiez rencontré, moins en tout cas que cet albinos au corbeau qui était la cause de la croix au milieu de ton front.
Tu pris doucement l'instrument entre tes grandes mains, malgré tes airs de grandes brutes de deux mètres dix, ta nature était celle d'un homme plutôt doux, et autrefois prévenant quand ta femme avait été prés de toi. Tu déposas lentement Lucy sur la table, et tu posas tes mains sur le vieux bois de l'instrument, tu n'étais pas luthier, mais tu pouvais remarqué les traces du temps sur cet instrument de musique. Oubliant un peu son propriétaire, tu fermas ton poing pour commencer à le tapoter sur le ventre de Lucy, vérifiant de cette façon la solidité du bois, ce fut là que tu remarquas que par endroits, le vernis était parti et qu'une couche d'un produit de meilleure qualité ne serait pas plus mal. Tu pinças tes lèvres, concentré sur ta tâche, songeur, ne fixant que le bois et les quelques sévices que le temps lui avait fait subir. Pauvre matière, pauvre matériel victime d'un destin que personne ne pouvait maitriser, tu soupiras, las, peiné et tu te retournas vers Iraïd. Bien sûr, tu pouvais faire quelque chose, il n'était pas trop tard, même si le regard que tu lui renvoyas fut un regard désolé. Tu étais simplement désolé que son instrument soit dans cet état, alors tu notas quelques choses sur le papier, les mesures possibles de l'instrument, l'état dans lequel il se trouvait, le type de bois et tu te retournas vers Iraïd que tu regardas de bas en haut. À nouveau, tu essayas de saisir l'impression nostalgique qu'il suscitait en toi, une impression de déjà vu ?
Sans doute, mais il ne devait pas avoir trente ans, alors où ? Peut-être récemment ? Non. Tu avais tendance depuis ta sortie de prison d'oublier les personnes que tu croisais, des fantômes trop translucides pour que tu ne pas leur corps, mais seulement ce qu'il y avait derrière eux, enfin à travers eux. Mais l'impression que ce jeune homme dégageait, tu t'en rappelais, c'était un souvenir caché dans ta mémoire et pour lequel tu n'arrivais pas à mettre la main dessus. Tu te rapprochas soudain d'Iraïd, penchas la tête pour mieux le détailler et fronças les sourcils, puis tu revins vers son instrument, tu notas à nouveau quelque chose sur un morceau de papier. Puis te tournas à nouveau vers lui, toujours les sourcils froncés, une expression songeuse collée au visage, et tu lui demandas de ta voix grave comme si elle sortait d'une grotte, toujours murmurante et un peu grognante : — Je peux faire quelque chose, mais il me faudra laisser votre instrument quelques jours.
Tu connaissais le lien particulier que possédaient généralement les musiciens avec leurs instruments, et tu pouvais comprendre la crainte qui pourrait envahir Iraïd à l'idée qu'il puisse être séparé de son instrument plus de deux minutes. Mais c'était un mal pour un bien, certes l'instrument n'était pas abîmé au point que la meilleure chose à faire pour lui serait de le brûler, mais il nécessitait quelques soins de ta part. Tu fronças encore les sourcils, confus, et te rapprochas de son instrument ; surtout, tu ne pouvais pas te permettre de lui montrer ce que tu risquais de faire à sa Lucy, le pauvre pouvait en perdre son coeur. L'eau avait apparemment pénétré le bois, et ce n'était pas une bonne chose, au contraire. Tu ne savais encore ce que tu devais faire avec ça, mais mieux ne valait pas laisser cet instrument dans cet état ; l'eau était dangereuse, car elle pourrissait le bois assez rapidement, surtout s'il en avait été la victime
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| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
♦ Sexe : ♦ Influence : 285 ♦ Messages : 310 ♦ Âge du perso' : 28 ♦ Fiche : Laissez libre court à d'autres idées... ♦ Protecteur : La terre que vous avez sous les pieds ... ♦ Date d'inscription : 16/02/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Ven 1 Avr - 20:17 | |
| Iraïd regarda inquiet son instrument dans les mains du menuisier. La plupart du temps, il ne laissait personne y toucher. Mais là, c’était vraiment un cas de force majeure … il savait que Luzy avait besoin de soin assez rapidement, mais ne connaissait pas l’ampleur des dégâts. Heureusement d’ailleurs, la relation qu’il avait avec son instrument était bien plus forte que celle d’un musicien à peu près normale, alors la savoir en danger maintenant, il serai capable de faire une syncope … enfin plutôt une crise d’angoisse car sa belle n’était pas encore détruite. Cependant, il restera dans l’inconscience, et cela était parfait… Mais malgré cela, il ne pouvait pas quitter les yeux verts pales des mouvements du grand homme. Il fixait, analysait et déduisait ce qu’il allait faire par une gymnastique d’esprit paranoïaque. Se demandant ou elle pourrait se cogner et ainsi de suite tomber, par exemple. Mais il ne se passa rien, et l’armoire un glace cabossé se montra incroyablement doux, se qui surprit un peu le philosophe qui se détendit un peu. Enfaîte cet homme, il a plus de l’ours en peluche que du grizzly des cavernes … Par contre le rouquin trépigna un peu sur place en fronçant les sourcils quand son vis-à-vis tapota sur le bois de luth et se contrôla pour ne pas lui retirer son instrument en boudant de lui avoir laisser. Cependant il ne fit rien, savant qu’il devait absolument confier Luzy à cet homme, malgré ses sauts d’humeurs. Bon, se changer les idées, en attendant. Il regarda un peu la pièce ou il était .. Du bois, du bois , des clous et du bois … Plus autres objets qui avaient l’air de servir à frapper et couper … bref, à servir pour la menuiserie. Se retournant vers son interlocuteur, il remarqua que ce dernier le détailla. Jusqu’à se rapprocher de lui. Surprit, Iraïd l’interrogea du regard, mais ne bougea pas. Ne levant seulement la tête pour observer la personne en face de lui. Ou plutôt plonger ses yeux verts dans son regard éteint pour comprendre ce geste soudain. Mais il ne trouva pas vraiment de réponse, ou seulement une réflexion. A quoi il pouvait bien penser ? Cet homme donnait l’impression à l’extérieur qu’il était mort .. Mais quand était-il vraiment ? Et puis ce regard sombre, détruit .. Cela lui rappela quelques choses…
Cependant, le philosophe n’eut pas le temps de se poser la question plus longtemps que le menuisier le prit de court. Quoi ? Laisser Luzy plusieurs jours ? Il eut un haut au cœur en s’imaginant plusieurs jours sans elle, sans savoir dans qu’elle état elle était. Bien sur, il n’était pas 24 heures avec elle, cela lui arrivait de la laisser dans un coin en sécurité alors que lui avait l’inquisition au trousses justement. Mais cela ne dépassait pas plus de quelques jours. Le rouquin avala difficilement, enregistrant l’information et pesant le pour et le contre. Là laisser ici, pour que cet homme la soigne? Même pour plusieurs jours… Ou la garder malgré tout avec lui … non ça serai trop égoïste. Bon avant, demandons.
« - …pour …Pour combien de temps ? »
Non, il n’était pas très rassuré mais cela n’était pas envers cet homme, il avait compris que savait ce qu’il faisait et surement bien mieux placé que Ira pour guérir Luzy. Surtout que la voix prise par le menuisier n’arrangeait pas vraiment les choses. Elle était vraiment inquiétante, comme si l’état de sa belle était plus grave qu’il ne le pensait. Il faut dire c’était un vieil instrument… Il appartenait déjà au tuteur du rouquin quand ce dernier la rencontré, il y au moins de douze ans. Et elle n’était pas à sa jeunesse. Enfaîte, cet objet doit être aussi vieux que son joueur … Mais c’est-ce qu’y faisait son charme et son chant. |
| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Dim 3 Avr - 9:44 | |
| Tu perçus de l'inquiétude dans la voix du rouquin, comme s'il craignait que tu emportasses son instrument pour que plus jamais, il ne la revoit. Comme si tu étais un monstre terrifiant qui dévorait ce qui faisait son bonheur, tu fronças à nouveau les sourcils, intrigué, que devais-tu dire ? Tu l'ignorais. Tu n'étais pas bon lorsqu'il s'agissait de faire la conversation avec quelqu'un, encore moins lorsqu'il fallait faire preuve de sentiment, le rassurer ? Certes, mais comment ? Iraïd devait bien avoir compris que tu n'étais pas la brute que tu passais être, mais que tu pouvais être aussi doux que maladroit, par contre lorsqu'il s'agissait de manier les différents instruments pour le bois, tu pouvais montrer une agilité sans limites. Répondant à des réflexes qu'on n’aurait pas soupçonnés chez toi, tes grandes mains carrées et pleines de cicatrices, malgré leur force, pouvaient se montrer subtiles et délicates dans leur travail, le jeune homme n'avait aucune inquiétude à avoir de ce côté-là. Enfin, peu bavard et rustre comme tu étais, tu ne pouvais pas lui dire tout ça, ça te paraissait trop gros, absurde, sordide, et tu oubliais parfois comment on s'exprimait. Face aux gens, face à ces personnes qui venaient te voir dans ton atelier pour diverses choses, tu n'arrivais jamais à trouver les bons mots, le bon comportement, ni même à leur faire la conversation comme toutes personnes normales étaient capables de le faire.
Tu oubliais même de les saluer, toujours concentré sur ce que tu faisais, les yeux vides et pourtant rallumés d'une lueur vive parfois, lorsque tu étais sur le point d'accomplir ta tâche. Crois-tu Asgeir que c'était une chose respectable ? Crois-tu que lorsque tu t'enfermais dans le silence, dans ton monde fait de souvenir et de chagrin, c'était agréable pour les autres ? Pauvre égoïste, incapable de voir que ton immense taille impressionnait déjà beaucoup, et que par conséquent, ton silence pesait sur les uns et sur les autres. Là, tu avais un peu ignoré la question du jeune homme, ce n'était pas parce que tu ne l'avais pas entendu, mais tu réfléchissais ce que tu pouvais faire pour Luzy, occupé à détailler le bois, à faire un rapide constat sur les différentes parties de l'instrument. Le temps... parfois il t'arrivait d'oublier ce que c'était, le temps, deux jours étaient deux semaines pour toi, tes journées pouvaient représenter qu'une heure pauvre et misérable heure à tes yeux, alors tu pouvais garder Luzy deux semaines comme trois jours, le temps ne représentait plus grand-chose, si ce n'était qu'une grande langueur, un sentiment écrasant perpétuel qui courbait ton échine. Tu passais une main lasse dans ta chevelure brune et sale, levant les yeux vers le plafond, remarquant encore cette fuite qu'il faudrait bien un jour ou l'autre boucher, puis tu ramenas ton attention sur le grand jeune homme roux. Quelque chose te disait qu'il ne t'était pas inconnu, mais tu n'arrivais pas à ramener la bribe de souvenir que vous auriez pu avoir en commun. Mordant ta lèvre, posant à nouveau les yeux sur la belle du musicien, tu lui dis d'une voix rocailleuse et calme :
— Quatre jours, voire cinq.
Pour toi, c'était peu, quatre jours, tu ne les voyais jamais vraiment passé. Seulement, serait-ce la même chose pour l'artiste en face de toi ? Tu l'ignorais et tu attendais de voir sa réponse, ne parlant pas plus. Et qu'ajouter d'ailleurs ? Tu ne trouvais rien à lui dire de plus, vraiment Asgeir, la conversation était une faiblesse vraiment ennuyeuse pour les autres. Ne te rendais-tu pas compte que ça risquait de faire baisser ta clientèle ? Et sans clientèle, tu ne pourrais plus manger, ni acheter ton matériel. Tu pinças à nouveau tes lèvres, quelque chose dans ton esprit venait de refaire surface. Un souvenir qui comme un petit oiseau craintif, s'était envolé dès l'instant que tu l'avais remarqué. Pourtant, tu n'avais pas semblé de vouloir t'en rapprocher, de ce souvenir volage.
Curieusement, l'être humain montrait une capacité incroyable à oublier ce qui le dérangeait le plus, ce qui le faisait le plus souffrir. Mais toi, même tes souvenirs les plus heureux avec ta petite Eldrid et ton Iseult te rendaient malheureux, à chaque fois tu songeais au bonheur de cette vie-là, ton coeur était étouffé par une épine trop bien placée pour ne pas te faire souffrir au moindre de tes mouvements, incapables d'être enlevé, car trop enfoncé dans cet endroit. Et mémoire, sorte de chose informe et sadique prenait un malin plaisir à te donner ces images et cette souffrance que tu voudrais oublier, et là, lorsque tu posas un instant tes yeux sur Luzy, puis lorsque tu les relevas vers Iraïd, tu fronças les sourcils, encore, mais l'espace d'une seconde, ton expression assombrit ton visage. L'espace d'une seconde, tu parus revivre quelque chose, quelque chose qui te rendit vivant, mais ça ne dura pas, évidemment. Tu redevins l'Homme-Arbre, le grand type trop rustre pour trouver un sujet de conversation. Cependant, tu ne quittas pas le jeune homme des yeux, cette chevelure rousse, tu l'avais déjà vu, dans un des couloirs de la prison, à l'époque où tu avais été considéré plus comme un homme, encore moins comme une bête, mais comme une chose dont la seule utilité se résumait à défouler les Inquisiteurs, frustrés ou non, sadiques ou non. Une chose qui avait distraie ces êtres-là, ces monstres dont tu avais toujours peur.
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| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
♦ Sexe : ♦ Influence : 285 ♦ Messages : 310 ♦ Âge du perso' : 28 ♦ Fiche : Laissez libre court à d'autres idées... ♦ Protecteur : La terre que vous avez sous les pieds ... ♦ Date d'inscription : 16/02/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Dim 3 Avr - 21:06 | |
| Iraïd resta silencieux, regardant toujours l’homme en face de lui en attendant sa réponse qui ne vint pas de suite. Ce fut son tour le détailler de haut en bas, cherchant à le connaitre. Apprendre un peu mieux de cette personne à qui il confiera Luzy. Il était grand, vraiment très grand. Rare les fois où le rouquin devait lever la tête aussi haut pour pouvoir discerner les traits de quelqu’un. Il devait dépasser les deux mètres au moins .. Comment faisait t’il dehors; L’hauteur générale des encadrements de portes s’élevaient environ deux mètres trois. Devait t’il courber l’échine à chaque passage ? Mais peut-être ne sortait t’il pas beaucoup .. Ça en avait tout l’air. Le philosophe examina les cicatrices sur le corps du menuisier, il y en avait partout, sur le visage, dans le cou, sur les mains ..; du moins toutes les parties qu’il pouvait voir. Cependant, il se disait que ce pauvre homme devait en avoir bien d’autre …
Iraïd les connaissait ses blessures et se doutait d’où elle provenait. Lui-même en avait quelques unes, moins féroces que celle qu’il voyait là cependant. Et puis, elle demeurait caché au fin fond de ses couches de vêtements qui lui recouvraient tout le corps. Seul ses doigts et son visage était épargnés par le tissu. Parfois le cou quand il faisait trop chaud où la situation l’obligeait. Comme par exemple les réceptions mondaines ou il était invité et qu’une tenue de rigueur était obligatoire. Mais la encore, il s’arrangeait toujours pour avoir un jabot ou autre cravate qui lui permettait de cacher un peu mieux son épiderme… Tout cela pour dissimuler les traces de son passé même si dans son cas, il était plus des séquelles mentales, que physique. Quoi qu’il en soit, la personne en face de lui avait à peu près les même … Pourquoi? Iraïd plissa un peu les yeux en regardant le menuisier cherchant une réponse à sa question. Serait-il un philosophe comme lui? Non … Iraïd connaissait pas mal de manieur de terre et il n’avait jamais entendu parler de quelqu’un qui ressemblait. Alors était t’il un ancien terroriste que l’église aurai fait payer ? Le rouquin n’en avait aucune idée, il avait beau supposer certaine chose, rien ne répondait à sa question. Il avait envie de savoir. Cette personne, cet homme lui rappela quelque chose et en voyant ces cicatrices qui malmènent sa peau abimée. Le rouquin avait une petite idée de là ou il l’avait rencontré.
Non, non il ne voulait pas. Il ne voulait pas se souvenir cette époque enfermé entre les quatre murs d’un cachot. Il ne voulait pas se faire à l’idée que cet homme y était peut-être aussi. Il espérait qu’il n’ai pas vécu le même calvaire que lui,- dans un sens non … il n‘exerçait pas la même ‘fonction’ la bas. Il souhaitait imaginer que cela puisse être vrai. Un frison lui pris l’échine et Ira regarda son instrument, suivant les rayures du bois des yeux, respirant calmement. Son interlocuteur lui répondis enfin, annonçant le nombre de jour pendant lequel il garderai Luzy. Bizarrement Ira aurai préféré qu’il ne réponde jamais .. Quatre-cinq jours… Cela pouvait paraitre rien pour quelqu’un qui ne connaissait pas le rouquin mais .. Quatre-cinq jours, un peu plus et sa mâchoire lui en tombait. Rester autant de temps sans Lucy! Impossible … Enfin si, mais ça ne serai pas bon pour ses nerfs. Tant pis, il prendra d’assaut l’atelier du bois et y passerai tous les jours jusqu’à la réparation complète de son instrument. Puis si cela ne plait pas au menuisier … Il ne pourra que travailler plus vite pour ne plus revoir le philosophe pousser la porte de son univers de travail et voir cette longue touffe rousse s’emmêler au tournant.
« - je vois et… je pourrais passer pendant le délai pour voir l’avancée …? »
Oui, Iraïd était ce que l’on pouvait aussi appeler un client chiant… Mais au moins cela pourrait faire un peu d’animation. Et puis ce n’était pas quelqu’un de désagréable -à moins d’être une prêtresse insensible. Il avait tout comme son vis-à-vis une nature plutôt douce comme son eternel sourire qu’il gardait malgré les péripéties des jours à Ishtar. Il était peut être quelqu’un de paisible, cependant cela ne restait pas moins un philosophe qui savait ce qu’il voulait, ses mots avaient été tournés comme une question mais même si la réponse serai non, le rouquin passerai malgré tout … |
| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Lun 4 Avr - 10:18 | |
| Tu continuais de détailler ce jeune homme, cherchant encore et encore dans cette mer de souvenirs douloureux où tu avais pu voir ce visage-là, un gamin dans une prison, ça, tu aurais dû marquer plus que ça ? N'est-ce pas ? Savoir qu'un être faible, sans défense et qui avait encore toute sa jeunesse à faire, se retrouvât un instant dans cet endroit, ça aurait dû te terrifier au point où tu n'en aurais plus dormi. Seulement, Asgeir, la prison a un talent incroyable, c'est de changer les hommes ; toi aussi, tu avais changé depuis ces quinze années passées dans cette horreur. Tu ne ressemblais plus à être vivant, mais à un grand arbre aux racines pourries, à l'écorce tombante, tu n'étais plus qu'une chose dont on oubliait le nom. Pour preuve : rares étaient les personnes qui te le demandaient, pour Ishtar, tu n'étais que le Menuisier, « L'Homme-Arbre » dont on ne savait rien, et dont on se souhaitait ne rien savoir. Iraïd t'observait, vraisemblablement inquiet pour sa compagne de toujours, mais que dire pour le rassurer ? C'était une chose nécessaire, une séparation quoique brutale pour le bien de Luzy, le jeune homme devait le savoir, et peut-être mieux que toi puisqu'elle semblait être plus qu'un instrument, une amie, une compagne, une partie de son âme, non ? Tu passas une main dans ton crâne, un peu gauche, ne sachant pas trop ce que tu devais lui dire pour le rassurer. Vraiment, ne pouvais-tu pas faire un effort pour aider ce rouquin à se détendre ? Non, non puisque tu étais trop taciturne, trop peu habitué à parler pour savoir ouvrir ta bouche quand il le fallait ! Tu étais lamentable, Asgeir, faire un effort, ça n'allait pas te coûter ton âme !
Et pourtant, tu restas là, immobile, comme un arbre, voilà toujours comme un arbre puisque tu ne ressemblais à rien d'autre ! Vraiment... et tu t'étonnais de te retrouver seul ? Ou bien c'était parce que tu refusais d'ouvrir ton coeur, et de t'attacher à quelqu'un, de peur de perdre cette personne comme tu avais perdu ta femme ? Et puis ta petite Eldrid que tu aimais tant ? Mais tu devais ouvrir les yeux, imbécile ! Il valait mieux pour ta fille de ne jamais savoir qui tu étais, mieux valait pour sa vie de ne jamais savoir que son père n'était qu'un monstre. Elle en mourrait de honte, ça détruirait toute son existence et l'empêcherait d'être heureuse... même si tu aurais voulu la voir, la prendre dans tes bras et la protéger du moindre petit danger, râler contre les jeunes gens qui lui rendraient visite, critiquer la moindre de ses idylles en songeant qu'aucun homme n'était suffisamment bien pour la mériter. Et pourtant, tu aurais donné ton âme pour la revoir, quoiqu'au fond, la savoir loin d'Ishtar et toutes ses horreurs te rassurait. Tu ne pouvais que prier l'Ombre qu'elle soit heureuse, loin de toi, loin de son père, loin de ton passé. Sortant de tes pensées, tu mis quelque temps à réagir à la question du jeune homme, à nouveau, tu passas ta main dans tes cheveux gras et bruns avant de répondre :
— Oui, si vous voulez.
Tu ne voyais aucune raison de t'opposer à la « demande » du jeune homme, et puis tu étais tellement silencieux et loin de tout, qu'à moins de faire un ramdam pas possible, Iraïd ne risquait pas de te déconcentrer dans ton travail. Tu étais imperturbable lorsque concentré, tu ponçais, soignais, coupais, gravais le bois ; rien ne semblait pouvoir te sortir de ton monde, et puis revoir de temps à autre Iraïd passer, n’allait te permettre de rattraper ce souvenir que tu n'arrivais toujours pas à saisir. Ainsi, une fois que ce souvenir te serais revenu, tu pourras ressentir la douleur, cette douleur bien vivace qui malheureusement, te rappelait que tu étais encore vivant, et que tu attendais que la Mort te prenne, un jour ou l'autre. Comment désirais-tu mourir ? Parfois dans tes pensées les plus morbides, tu songeais à ça, à la manière dont tu mourrais, à t'imaginer les morts les plus atroces comme les plus douces. Sachant que si tu venais à mourir, personne ne se souviendrait de toi, personne ne saurait que tu serais mort ; il n'y avait rien d'autre, rien, personne pour te pleurer et honnêtement, tu préférais que ce soit ainsi. Pour les autres, pour ceux qui risquaient de t'apprécier, mieux valait ne jamais te connaître, tu apportais le malheur partout où tu te rendais. Alors si tu venais à mourir, un jour ou l'autre, tu ne serais pas une grande perte, Ishtar n'aurait plus de menuisier, et c'était tout, rien d'autre, rien de plus, rien de moins. Et peut-être que personne ne prendrait connaissance de ta mort, après tout, avais-tu seulement une réelle importance dans cette ville ? Toi-même, tu ne le savais pas vraiment.
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| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
♦ Sexe : ♦ Influence : 285 ♦ Messages : 310 ♦ Âge du perso' : 28 ♦ Fiche : Laissez libre court à d'autres idées... ♦ Protecteur : La terre que vous avez sous les pieds ... ♦ Date d'inscription : 16/02/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Mar 5 Avr - 21:46 | |
| Voila, le menuiser avait répondu - après un petit temps, tout de même- à la question de son client. Cela, n’avait pas l’air de le gêner, tant mieux. Et maintenant ? Que pouvait t’il se passer. Repartir comme il était venue, sa commande étant fini. C’est-ce qu’un client normal aurai fait. Surtout face à ce genre d’homme aussi silencieux que la personne en face de lui. Et intimidant aussi… pas forcement effrayant. Iraïd avait compris que malgré sa grande taille, son air à fendre l’âme et ses cicatrices, il n’était pas méchant. Juste impressionnant ? Bref, il aurait pu partir sans demander son reste en gros.
Mais le philosophe ne bougea pas. Ou du moins ne fit aucun mouvement qui montrait qu’il allait s’éclipser. Parfois il changea d’appui puis mis ses mains dans ses poches pour jouer avec les petites pierres qui trainaient au fond. Tout ceci avant de poser son regard vers Luzy. Devait t’il vraiment la laisser ? Oui bien sur, c’était pour son bien. Iraïd avait beau se le répéter sans cesse, il avait du mal à se séparer de sa chère. C’était grâce à elle et l’aide de son tuteur que le philosophe à réussi faire taire ses démons. Tous les supplices qu’il a vécu dans ces deux longues années passées en prison alors qu’il n’était qu’un gosse de quoi ? 14 ans à peine… Habituellement que l’on peut faire à 14 ans hormis être en pleine crise d’adolescence ? On sort, se promène, on apprend et commence à approfondir sa personnalité… Iraïd, lui n’a rien fait de cela… Il était plutôt occupé à fuir les coups ou une quelconque libido. Il avait beau avoir fait table rase du passée. Le philosophe ne pouvait pas oublier et il n’y avait que Luzy pour effacer sa douleur.
Dans un dernier soupire, il se convainquit de laisser pour de bon son instrument ici. Cela n’allait pas le tuer ..; enfin peut être pas. La musique était son gagne-pain aussi mais il avait assez d’économie ainsi que de contact pour se faire inviter et subvenir à ses besoins pendant les prochains choses. Pourquoi pas le jeune noble aux yeux bleues..? Le rouquin attrapa d’un coup de main automate ses cheveux pour les mettre sur son épaule. Puis retourna son regard vers le menuisier, s’apprêtant a prendre congé de lui pour continuer la journée. Cependant quand Iraïd croisa à nouveau ce regard mort il se stoppa, perdant son sourire. Non, il connaissait vraiment cette homme, c’était sur. Quelque chose lui le poussa à ne pas se souvenir. Quelque chose lui disait que s’il continua à fouiller dans sa mémoire, il souffrirai, lui aussi. Pourtant il ne plus s’empêchait d’aller plus loin au fin fond de sa mémoire, creuser encore jusqu’à trouver.
Il resta comme cela au moins plusieurs minutes à dévisager son interlocuteur. Lui qui avait normalement toujours un sourire accrocher aux lèvres, il avait disparu. Ses sourcils étaient froncés et le rouquin avait planté ses yeux verts clairs dans ceux noirs du menuisier. Cela ne datait pas de l’époque où il était avec son maitre avant, encore avant. Quand il trainait sur les pavés en bon gamin des rues qu’il était ? Non … là on remontait un peu loin. Alors pendant la prison … Ses épaules furent secoué d’un étrange spasme, comme s’il avait eut un frisson à cause du froid. À l’infirmerie … Ou plutôt au recevoir à blessés. Quelques apprenti-médecins -ou tortionnaire, a vous de choisir- soignaient les plus cabossés des patients. Du moins ceux qui devaient rester en vie, car ils devaient encore se faire torturer pendant des jours et qu’ils étaient pas loin de leurs limites. Ces personnes là, n’étaient présentes que pour les mettre sur pieds pour qu’ils se refassent tourmenter par la suite. Qu’un gamin .. Il n’était qu’un gamin et on lui avait bousillé l’épaule et cassé le poignet. Bien sur à ce moment là, Ira avait été soigné - ne regarder pas comment, il n’y avait pas de morphine là-bas, ni aucun antidouleur- puis laissé dans un coin en attendant que des gardes viennent le chercher. Craintif et complètement désarmé, il s’était replié contre le mur entre deux pierres qui servaient de sièges inoccupés. C’est à ce moment qu’il arriva. Que le petit rouquin croisa pour la première fois le géant. On l’avait mis près de lui, pour une raison que l’enfant ignorait et ils se sont échangés un regard …
« - … je vous reconnais … vous étiez dans la prison … à l’infirmerie .. »
Iraïd eut du mal à formuler cette phrase saccagée et sa voix se perdit aux derniers mots qui furent murmurer. C’était vraiment lui? Alors il aurai survécu … ce monde est vraiment petit. Il a réussi a retrouver ce prisonnier, à Ishtar même, ville de malheur.
( si cela ne va pas, dit moi. J’éditerai ^^ ) |
| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Mer 6 Avr - 16:13 | |
| [Non non, c'est trés bien :) ]
Que... quoi ? Tu n'avais pas compris, tu ne voulais pas comprendre, tu refusais même d'accepter les soudaines paroles du rouquin. À la prison ? L'infirmerie ? Mais d'où parlait-il, quelle période de ta vie ? Soudain, tu te retrouvas face à tes peurs, face à tes démons, ceux qui aimaient t'enlacer pour mieux briser ton être, lacéré de leurs ongles noirs et pourris l'écorce de cet arbre que tu étais, jusqu'à ce que ta sève s'épuisât, jusqu'à ce que tu t'écroulas de douleur, seul, toujours seul. Le sourire du musicien avait disparu, et cette absence te fit comprendre à quel point ce souvenir-là était intact dans sa mémoire. Malédiction, quelqu'un avait su qui tu étais, quelqu'un avait la trace de ce souvenir dans son esprit, ton souvenir. Choqué, ton visage restait aussi expressif que celui d'une tombe, tu avais mal au ventre, un noeud dans ton estomac s'était formé et tiraillaient tes tripes. Tu fixas Iraïd sans expression, hormis celle de la perdition, comment ? Il te connaissait ? Bah ! Depuis le début, tu avais senti que ce visage ne t'était pas inconnu, et plus jeune que toi, il avait gardé ton abominable apparence en mémoire ; sans doute tu l'avais tellement terrifié qu'il ne pouvait pas t'effacer de sa mémoire.
Immobile, comme soudain figé dans la glace, tu ne sus comment réagir, devais-tu arracher cet horrible souvenir de ta tête ? Devais-tu sentir toute cette souffrance parcourir ton être et te dévorer ? Devais-tu oser plonger dans ce ramassis de pourritures, ces immondices à l'odeur et à la vision si insupportables que se crever les yeux serait un acte plus intelligent ? Mais tu refusais de sentir ce souvenir, tu refusais de te rappeler cette rencontre ! C'était des fantômes, des choses sans réellement de forme qui te plantais des épées dans le coeur, c'était des monstres gluants qui se collaient contre corps épais et lourd pour entrer dans ta chair, te brûler, te glacer, te blesser. Tu voulus faire un pas vers le jeune homme, mais tu t'arrêtas de suite, peur sure de toi, peu sur de ce qu'il fallait faire. À nouveau, Asgeir, tu te retrouvais dans une situation qui te dépassait. Toi, l'Homme-Arbre, toi l'espèce de chose aussi grande qu'une maison — certes, c'était exagéré, mais ta taille et ton être paraissaient exagérés — que tu foutais la trouille aux petits gosses. Tu fronças les sourcils, baissa tes yeux sombres sur tes pieds abîmés, il te semblait que la douleur à ta jambe se ravivait et devenait plus violente que d'habitude, une grimace passa sur ta face rider. Tu ouvris la bouche, encore, dans l'espoir de trouver quelque chose à répondre, mais ton sens de l'improvisation n'était pas très développé, alors tu la refermas, tremblant, frissonnant de peur face à l'Ombre de cet Inquisiteur. Finalement, après une minute de silence, tes lèvres bougèrent, remuaient faiblement pour sortir une voix toujours aussi grave, mais tremblante et peureuse :
— Je... je ne vois pas de quoi vous parlez.
Voilà... tu avais pris une décision que te convenais trop bien, celle de la fuite ; lâche comme tu étais, faible comme tu étais, fuir était la meilleure solution pour une chose vaguement humaine telle que toi. Tu n'avais pas à t'étaler davantage, tu avais trop peur, trop peur qu'un passant passât dans ton atelier et découvrit que le Menuisier d'Ishtar, l'espèce de géant-là, était un ancien prisonnier qui s'était évadé de justesse. Et après ? Et après l'Inquisition viendrait t'arracher de cette tranquille et te battrais à mort devant une foule en délire, soudain animé par une haine jamais ressentie auparavant, devant des enfants, devant des pères et mères de famille, devant Iraïd. Une mort telle que celle-là, humiliante, blessante, tu la refusais ; sale capricieux, tu ne savais donc pas ce que tu voulais ? Bon sang... quel pleutre, quel misérable ! Tu mordis ta lèvre tremblante, ignorez ce qu'il avait dit, l'ignorer, refuser de sentir la peine t'envahir de nouveau et de tout revivre. Encore... encore... les coups, les tortures, les crachats, la haine de ce jeune homme-là à ton égard, cet Inquisiteur aux yeux d'émeraudes, pas aussi clairs que ceux du rouquin, mais aux mêmes yeux verts. Tu fermas les yeux, non... tu refusais encore, toujours refusé, mais cette fois-ci, c'était ce regard que tu refusais de voir ! Une voix... une présence... celle d'un enfant. Choqué, tu notas à nouveau quelques trucs sur une feuille de papier, toujours au sujet du Luth, de sa chère Luzy, il fallait qu'il parte... il le fallait, sinon, ils allaient revenir, ces monstres dans ta tête, ces horreurs dans ton coeur, ils allaient revenir s'il restait encore là ! Devant toi, son sourire ayant disparu de son visage !
— Je crois que c'est tout... vous pouvez partir.
Pourquoi fallait-il que ces monstres te pourchassent, encore et encore ?
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| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
♦ Sexe : ♦ Influence : 285 ♦ Messages : 310 ♦ Âge du perso' : 28 ♦ Fiche : Laissez libre court à d'autres idées... ♦ Protecteur : La terre que vous avez sous les pieds ... ♦ Date d'inscription : 16/02/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Ven 8 Avr - 12:35 | |
| Le philosophe regarda toujours le grand homme plissant les yeux, déconcerté. Etait ce vraiment lui qu’il avait vu, il y a plus de dix ans dans la prison ? Il paraissait moins grand … mais cela devait être à cause de l’impression que l’homme avait fait à l’enfant, lui tout petit et chétif. Blessé. Tout deux étaient meurtris à l’époque. C’est peut être pour ceci que le jeune rouquin n’avait pas été terrifié – hormis de voir une géant de deux fois sa taille et six fois sa carrure débouler près de lui. Il avait reconnu, dans le malheur de l’adulte, le même désespoir que le sien à être enfermer ici et de servir de défouloir. Ceci doublé aux brèches d’innocences qui lui restait malgré tout. C’est peut être ce qu’il l’avait poussé à ne s’intéresser que aux personnes misérables, comme lui, comme l’homme. Il est difficile de comprendre comment pense un enfant, surtout un enfant maltraité… s’approcher d’un ogre cassé et pas d’un garde à l’air sympathique. La prison amène la folie, la folie accueille l ‘imprévisible. C’est pour cela que d’en un lointain souvenir, qu’une petite main sale – et tout de même un peu craintive – alla se poser sur une autre main, bien plus grosse et osseuse.
Iraïd resta lui aussi sans bouger, clignant de temps en temps les yeux, et tenta de garder une respiration calme. Il fixa son vis-à-vis qui demeura inexpressif et immobile comme s’il avait été enraciné dans le sol. Son regard vert soupçonneux changea bien vite en interrogation attendant une réponse -peut importe laquelle- qui ne vint toujours pas. Que se passait-il ? Avait t -il entendu sa question ? Le rouquin failli répéter mais le meunerie amorça un mouvement, seulement il se ravisa bien vite. Puis voulu dire quelque chose …Mais resta silencieux. Le philosophe regarda les moindres réactions de l’homme arbre. Tendant l’oreille, il pourrait entendre chaque craquement d’os. Puis enfin il répondis. C’est seulement là, que Ira compris qu’il avait fut juste. Et qu’il n’aurai pas du poser ce affirmation. Cette voix chancelante et peureuse, bien que rocailleuse, le temps de réaction, les cicatrices … Personne n’aurai voulu se rappeler ce souvenir-ci. Celui de vivre dans une prison et de sentir un couteau pénétrer sa chaire était une routine..
Le plus jeune des deux hommes baissa un peu la tête ce qui fit glisser quelques mèches de cheveux roux légèrement devant les yeux , réfléchissant. Quelques choses le posait à recommencer ce geste d’avant, retenter ce contact. Cependant, il savait que le menuisier n’accepterai pas. Tant pis, au pire il se prendrait un coup- douloureux vu la force que pourrait sûrement avoir cet homme.
Sans dire un mot, il releva là tête, passa les quelques mèches hors de sa vue et s’approcha. Le rouquin vit le tour de la table ou se trouvait le menuisier sans mouvement brusque. Il n’avait aucune intention de lui faire du mal, ni quoi que se soit en réalité. Mais il resta méfiant, un peu. Arrivé en face de lui, à sa hauteur, il dut lever la tête un peu plus haut, pour pourvoir regarder le géant. Son sourire était revenu comme une brise paisible. Le philosophe ne voulait pas que ce pauvre homme est peur de lui. Et ce n’était pas rare de trouver des personnes effrayés par les personnes qui osaient défier l’église. Son statue de philosophe et ce qu’il pourraient amener terrorisaient les plus craintifs des personnes. Alors doucement, il continua ses actions, levant ses bras vers le grand homme, toujours avec des mouvements lents pour laisser le temps à son interlocuteur de réagir et d’éviter s’il en avait l’envie. Iraïd alla effleurer une vieille blessure que l’homme porta sur sa joue. Mais cela ne dira à peine d’une seconde car la deuxième phrase du plus vieux vit reculer le plus jeune qui s’écarta d’un pas. On lui demander de partir. Très bien, le philosophe ne voulait pas s’imposer. Dans une inclination de tête, et regardant toujours le menuisier, il annonça de son calme habituelle.
« - je vois … je vous laisse mon instrument, prenez bien soin d’elle. Je reviendrais demain pour voir comment cela se passe. »
Puis le philosophe disparu derrière la porte grinçante .. Mais c’était sur qu’il reviendrait demain. S’il continuerai ce qu’il avait commencé ? peut-être …
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| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Ven 8 Avr - 16:20 | |
| Le jeune homme s'était rapproché, doucement, d'un pas félin et son sourire revenu sur son visage pâle. Et toi, tu l'avais fixé, hagard, craintif et prêt à bondir au loin pour éviter tout contact physique, mais il s'arrêta dès que ta voix faible s'était élevée dans le silence. Il avait juste effleuré une cicatrice sur ta joue, ce contact t'avait terrorisé. Pourquoi t'avait-il touché ? Quel souvenir avait-il cherché à reprendre en touchant cette chose affreuse sur ton visage ? Un noeud se forma dans ton estomac, douloureux et lourd, tu fixas le jeune homme, incertain, sans la moindre assurance au creux de tes orbites. Tu approuvas finalement ses paroles, alors qu'il quitta ton atelier, et tu restas immobile, dans ce lieu sombre, dans ton atelier, toi l'immense homme qui ne ressemblait plus à quelque chose. Solitiaire, taciturne comme arbre, ton esprit te mettais dans le crâne tous ces souvenirs que tu cherchais à oublier. Ce jour-là, dans cet endroit dont même en cauchemar tu n'aurais soupçonné l'existence, tu avais vu ce petit homme, ce gamin un peu plus vieux que ta fille sûrement, laissé à la rue, laissé à la cruauté du monde et de l'homme et qui touchant ta grande main osseuse, avait lui aussi cherché un peu de réconfort dans ce désespoir, dans cette horreur sans nom. Toi, tu étais resté immobile, choqué par ce geste si humain dans cet endroit où l'homme était réduit à un morceau de chair qu'on torturait, selon ses caprices.
Et tu n'avais pas eu le temps de réagir, que cet Inquisiteur-là, ce grand gamin aux yeux verts et au visage toujours caché par l'obscurité, t'avais violemment tiré pour te séparer de l'enfant et t'emmener dans une autre salle, pour te faire souffrir. Aimant te haïr jusqu'à la folie, tu avais subi sa colère, sans jamais comprendre qu'en était la source. Tu posas ta grande main sur Luzy, pensif, et tu fermas douloureusement les yeux, non... tu refusais de te souvenir ces supplices-là ! Et le regard de l'innocence perdue te déchira l'âme, un enfant ? Dans un tel endroit ? Comment avaient-ils osé faire preuve d'autant de cruauté ? Tu n'avais jamais osé t'imaginer ce qui s'était passé pour lui, par l'Ombre, toi tu avais échappé au viol (tu n'avais jamais été très attirant, de toute façon), mais ce gamin... tu frémis et secouas la tête de droite à gauche. Soupirant, tu mordis ta lèvre et tu repris ton travail comme si Iraïd n'était jamais venu ici. Comme si ces souvenirs, comme si ce jeune homme n'avait jamais existé, tu t'enfonças dans ton monde, pétri de doutes et de douleurs, croyant voir parfois ta petite fille courir à tes pieds. Fronçant les sourcils, tu te rapprochas du fantôme et celui-ci perdit forme devant tes yeux, le monde tournait au tour de toi, le temps défilait et quand le soleil se coucha, tu compris qu'il était temps pour toi de dormir, aussi.
Le lendemain, que ce soit le matin ou l'après-midi t'importais peu puisque tu ne faisais plus la différence, tu avais commencé à étudier le luth, notant ses mensurations sur une feuille de papier jaunie, avec un crayon de papier sale et cassé. Mordant ta lèvre, tu gardais tes sourcils froncés, mesurant avec un mettre un ruban le luth, vérifiant la qualité du bois qui n'était pas mauvaise, mais qui avait fait son temps. Restaurer un instrument de musique était une première pour toi, habituellement, on se contentait de te confier une chaise, une table, ou on te demandait d'en construire d'autres. Tu ne savais pas vraiment comment t'y prendre, le rouquin paraissait plus qu'attaché à sa belle et malgré ce qui s'était passé, tu ne voulais pas blesser cet objet, si précieux à ses yeux. Mordant nerveusement tes lèvres et ta langue, tu caressas le corps du luth pour explorer le bois vieilli, lui parlant à voix basse comme si ce que tu avais devant tes yeux était quelque chose de plus ou moins humain. Sans pour autant toucher à l'instrument, tu passas une commande à un vieux bonhomme avec qui tu collaborais depuis des années, tu avais horreur de dépareiller le bois avec un autre, le bois formait un tout, pas une chose qu'on aurait assemblée au hasard, mais bien un tout, un même corps. Tu grattas une cicatrice située dans ton cou, pensif, puis mis l'instrument de côté, le temps de recevoir ta commande que tu aurais le lendemain, normalement. Posant le Luzy dans un coin de ton arrière-boutique, tu allas couper en deux avec une scie une énorme planche de bois, à force, le bruit ne te faisait plus rien. Concentré comme tu étais dans ta tâche, au point où encore et encore, tu ne remarquais jamais la présence de tes clients. |
| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Dim 10 Avr - 19:39 | |
| Hier, Iraïd était allé à un Atelier de bois. Une boutique parmi tant autre d’Ishtar, coincé dans une des rues de ce grand labyrinthe. Et cela pour soigner son instrument qui commençait à se faire bien vieux et qu’il avait tout aussi besoin d’un peu d‘attention, et de vernis surtout. Les attentions, le musicien lui en donnait déjà assez. Mais cela était un peu normal vu leur relation plutôt malsaine et niaise qu’il y avait entre cet homme et cet objet.
Revenons à la petite boutique de bois. Combien il y avait de chance que deux personnes s’étant croisé un prison, se retrouve ici ? Très peu. Mais Ishtar, cour des miracles, lieux où les résidus d’humain se retrouvaient- ou du moins tout ce qui essayait d’y ressemblait de près ou de loin. Enfin, tout de même peu de monde ressortait de la prison vivant. Pas tant que cela, il faut croire. Quoique l’on ignore la santé mentale des deux hommes et l’on peut douter qu’elle ne soit pas très bonne. Chacun avait si façon d’oublier. Et Un avait laissé la sienne chez l’autre. Le rouquin avait beau se répéter que s’était pour son bien. Cela ne changeait pas que l’angoisse revenait s’insinuer dans son esprit pour murmurer au creux de son oreille qu’il fallait fuir loin, très loin et rester cacher pour que cela ne recommence. Plus jamais. Iraïd ne payait pas de mine avec son sourire paisible et son tempérament calme. Mais la prison l’avait marqué. Peu importe le temps qu’ y était resté. La vérité était que le rouquin avait la frousse sans sa belle. Elle canalisait ses pensées, calmait sa démence et contrôlait sa détresse. Et elle n’était plus la. Ne pensez pas que la petite conversation d’hier avec le menuisier l’avait laissé indifférent, même s’il était parti - diablement vite- avec la seule expression faciale qu’il affichait face à quiconque. Rencontrer une personne qu’il l’avait vu en prison, lui avait fait un certain choc, se rappelait t’il du petit homme poil de carotte, chétif et fragile qu’il était? Terrorisé par le moindre bruit et qui allait se planquer sous une table des que la situation lui échappait. Maintenant, rien n’était pareil. Le philosophe avait grandit - et pas qu’un peu. Il avait pris une certaine force, autant dans la manipulation de la terre que la force physique. Mais cela pouvait si facilement se briser un éclat … Cette puissance qu’il avait mis dix ans à acquérir. Il fallait qu’il la vois.
Prenant le même chemin que la veille, le grand roux déambula dans les allées à la recherche de l’atelier. Il arriva devant. C’était toujours la même enseigne, toujours la même porte grinçante et toujours le même homme… D’ailleurs cette fois-ci, ce n’était pas un bruit de marteau frappant sur un clou qui l’accueillit, mais une scie coupant du bois. Cela fit sourire légèrement Iraïd, le grand homme ne l’avait pas remarqué quand il était rentré dans sa boutique, comme hier. En y réfléchissant, ces deux personnes n’étaient pas si différentes... Ils ne souhaitent que fuir leurs démons.
Bon, comment ce faire voir cette fois ? Avec tout la bruit que faisait l’outil, la voix d’Ira aurai du mal à percer. Pas qu’elle était faible… Mais il se voyait assez mal hausser autant la voix pour se faire entendre, ici. Il n’en voyait pas l’utilité. Ce pauvre homme pourrait avoir peur, et puis il avait une scie à la main surtout… un faux-mouvement et l’on avait plein de petits trous quand l’on s’en sortait bien. Le philosophe ne savait pas comment allait réagir ce menuisier face à lui avec ce qu’il s’était passé récemment. Peut-être que c’était le mouvement de trop ? Enfin quoi qu’il en soit, le musicien avait besoin de poser ses doigts sur son instrument, puis d’y jouer un peu si cela est possible… Le plus jeune des deux homme s’avança un peu, ne voyant pas son instrument dans la pièce. Elle était surement plus loin… Il devait la voir …
Encore ce bruit incessant de scie. Iraïd attendit qu’il s’arrête, au moins quelques secondes pour comme la dernière fois, manifester sa présence. Quelque chose lui disait sinon qu’il pouvait attendre longtemps.
« - excusez moi ? » |
| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Jeu 14 Avr - 9:06 | |
| Presque autiste, aurait-on pu dire, tu vivais tellement dans tes pensées que tu oubliais parfois que la réalité était là, aussi, toujours là pour que tu puisses te permettre d'effacer son existence de ta mémoire. Iraïd était revenu, sa voix perça la musique désagréable de cette scie, tu l'entendis, mais tu ne fis pas assez attention pour l'écouter. Il y avait une différence entre entendre et écouter, et toi, habituellement, tu ne faisais qu'entendre, trop occupé à ton travail, trop occupé à oublier. Tu pinças les lèvres et dans un bruit lourd, la planche finit par céder, tu relevas alors les yeux sur le rouquin, dont la présence te mettait si mal à l'aise. Tu le saluas à ta manière, d'un simple signe de tête, sans un mot. Que faire ? Il venait certainement pour sa belle, mais tu sentais qu'il n'y avait pas que cela, venait-il aussi pour ce souvenir que désirais tant refouler ? Savoir qu'un enfant avait pu partager ton calvaire, et que ce même enfant se retrouvât en face de toi, désormais adulte, au calme apparent et au sourire ineffaçable sur son visage, ça... t'angoissais terriblement. Tu observas le jeune homme sans rien, toujours aussi silencieux, cherchant dans ce visage le trait du désespoir, si particulier, si visible sur toi.
Mais tu ne trouvas rien, pas même une lueur dérangée dans ce regard, apparemment, lui, était parvenu à se remettre de cette aventure terrible. Tant mieux tu pensas alors, les enfants paraissaient plus fort que les adultes, finalement, du moins, ce fut ceci que tu crus. Évidemment, tu te trompais, mais tu préférais croire ça qu'à la triste et véritable réalité. Sans t'arrêter de bouger, toujours comme un automate qu'un Ingénieur fou aurait construit de ses mains démentes, tu soulevas la planche de bois et la posa sur l'espèce de table qui trônait au milieu. Tu repris machinalement les mesures avec ton mettre à ruban, sans encore répondre au jeune homme, profitant de ces instants de silence pour trouver des mots, des paroles, tu ne savais pas quoi, mais en tout cas des choses à dire. Quoi ? Oh... évidemment, tu n'en savais rien, tu avais du mal à faire la conversation ; ça... ça avait été toujours ton point faible, même lorsque tu avais été heureux, timide et introverti, tu avais toujours eu du mal à trouver tes mots et à parler, mais à cette époque, Iseult s'en occupait à ta place. Tu soupiras, notant les mesures, parler ? Et pour quoi dire ? Rien ne te venait à l'esprit. Dans ta tête aussi, c'était le silence, comme si ton cerveau refusait de te faire ouvrir la bouche, parfois tes propres réactions t'échappaient. Mordant tes lèvres, levant tes yeux sombres au ciel, tu déclaras au bout d'un moment, sortant une phrase comme ça, sans réfléchir :
— Je n'ai pas encore eu le temps de toucher votre luth, j'attends de recevoir ma commande.
Parce que tu avais compris que si, curieusement, tu démontais l'instrument ou fracassait le bois gondolé, le musicien allait certainement faire une crise cardiaque dans ton atelier. Et te retrouver avec un cadavre chez toi te déconcerterait beaucoup trop pour que tu puisses songer à t'en débarrasser, et une vieille dame passerait par là, t'accusant une nouvelle fois d'un meurtre que tu n'aurais pas connu, et l'Enfer recommencerait. Sans doute tu pourrais recroiser une connaissance de la prison, un ancien de tes tortionnaires qui en te voyant, se montrerait tout joyeux et te lancerait : « Hey ! Comment allez-vous mon bon ami ? Savez-vous que nous avons reçu de nouveaux instruments de torture ? Allez... allons les essayer autour d'une bonne bière ! » et vous iriez certainement vous retrouver dans une cellule sale, insalubre et obscure pour discuter du beau temps, du monde et du jeune type à la tête de l'Empire. D'ailleurs, tu ne savais pas que vous aviez changé d'Empereur, tu restais au temps de Geralth XII, tu ne savais même pas que ce dernier avait eu un fils, en fait pour toi le temps s'était arrêté dès l'instant que l'Inquisition était venue te chercher, t'emmener dans cet endroit où l'homme ne devenait qu'un objet, une chose qui ne méritait même pas de nom. Mordant ta langue, tu fis signe à Iraïd d'aller voir dans ton arrière-boutique son instrument. Luzy semblait représenter tant de choses pour lui que tu osais à peine toucher le luth, de peur d'effrayer le jeune homme. Vous possédiez sans doute ça aussi en commun, Iraïd communiquait avec son luth, toi, c'était avec le bois que tu pouvais parler. Enfant, tu avais imaginé sa voix dans ton crâne, tu avais perçu ses murmures, ses craintes, ses souffrances lorsque ton père enfonçait un clou dans sa chair dure. Chose attirante et macabre, à la fois.
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| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Sam 16 Avr - 2:12 | |
| Le menuisier continua à scier son bois sans la moindre réaction. Avait t’il entendu le rouquin? Ce dernier se demandait. Avait t’il parler assez fort pour se faire entendre ? Ou alors le grand homme n’avait pas écouter, ni se rendre compte de sa présence. Cela pourrait être possible .. Ce n’était pas déjà arrivé la veille ? ; Iraïd s’était présenter à lui. mais il fallu un temps de reconnaissance … Cela se passa donc un peu comme la veille. Le musicien toujours dans l’Atelier ne bougea pas, Restant silencieux. Il écouta les son de la scie écaillant le bois. D’un geste vers l’avant, une note sèche et basse.. Un lointain Mi mineur. Un geste vers l’arrière, Longue et rugueuse … Un ré majeur ? Mouais .. C’était pas sur tout ceci … Ce qui est sur par contre c’est le bruit qu’a fait le bout de planche coupé en tombant au sol. Encore un sursaut pour le musicien qui ne s’y attendait pas vraiment. Bon, il aurai pu être un peu plus observateur et deviner que ce bout de bois allait tomber des que l’instrument à dent aurai fini son boulot mais il avait pas pris garde de faire attention à ce que son vis-à-vis faisait réellement. À par couper.
Tiens, il l’avait remarqué. Iraïd avait baissé les yeux pour regarder l’objet au sol. Et en remontant son regard vert celui du géant, il le vit. Celui-ci avait l’air mal à l’aise et confus .. Lui en voulait-il pour la veille ? Pour le geste qu’il avait eut par rapport à lui .Pour une fois que le roux s’était rapproché quelque chose ressemblant a un être humain … Quoique, ne surnomme t’on pas le menuisier ‘’ L’homme-arbre ‘’? Bref, quoi qu’il soit, le philosophe avait l’air d’avoir gêné l’artisan de son geste. Ce qui est compréhensible après tout… D’ailleurs ce dernier parla enfin. Le rouquin pensait ce cette fois, le grand homme n’allait pas ouvrir la bouche et rester dans ce silence gêné.
Mais non. Il n’avait pas encore toucher à son instrument, Ouf. Etrangement, le joueur de luth se retrouva rassuré. Il n’avait pas encore touché Luzy. Il pourrait - pour l’instant- la retrouver comme il l’avait laissé. Trépignant sur place, le rouquin se demandait ou elle était. Il voulais la voir. Il devait la voir… Mais ce n’est pas très correct de demander de la voir. Tant pis, il n’était pas à sa première frasque face à cet homme et pour elle, il serai capable de la chercher dans toute sa maisonnée, tellement il avait besoin de la sentir sous ses doigts. D’ailleurs cela se voyait un peu dans son comportement bien qu’il se contrôlait du mieux qu’il pouvait. Un brin impatient, il tenait dans ses doigts toujours la même pierre violette. Connaissez-vous la Lithothérapie ? Le tuteur d’Iraïd était un expert.. Et il lui avait apprit les bases, bien que lui ne le pratiquait pas la capitale, bien trop dangereux … Si cela fonctionnait réellement… Iraïd s’en fichait un petit peu.
Luzy.
Pour l’instant, Elle seule lui importait. C’était comme une obsession. Pire qu’une dépendance. Et il le cachait si bien ..; Du moins si l’on était pas très observateur. Son interlocuteur resta silencieux et lui indiqua l’arrière-boutique. Son luth devait y être. D’un hochement de tête, le musicien remercia le grand homme. ce dernier préféra rester silencieux et cela allait à aussi au rouquin qui n’avait jamais été très sociable. Laissant son hôte à son travail. Le plus jeune des deux hommes alla chercher sa belle. Seule L’Ombre sait quel sourire il a eut en la voyant. Enfin, un vrai. Il avait enfin retrouver sa chère. Certes, il ne pouvait pas la garder très longtemps, mais le philosophe s’arrangera pour être le temps qu’il faudra et chasser ses démons qui commençait à revenir.
La tenant entre ses mains, il caressa ses cordes, avant de faire sonner la corde de Mi. Quel beau son. Cela lui avait manquer .. Un coup d’œil dans sa salle qu’il y avait à coté pour vérifier ou se trouvait le menuisier; Puis il s’assit au premier rebord trouvé, une table, un tabouret, un bureau, une fenêtre qu’importe. Le temps qu’il pouvait s’adosser. Alors doucement, il se mit a jouer. Dans l’arrière-boutique même de cet atelier du bois. … |
| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Lun 18 Avr - 14:32 | |
| Tu laissas le jeune homme filer dans ton arrière-boutique, alors que tu continuais de fixer ce morceau de bois tombé au sol. Pinçant tes lèvres, tu le ramassas et prenant un petit instrument pointu, tu commenças à gratter le bois pour dessiner des arabesques, c'était le cadre d'un miroir. Concentré, assis sur le banc, le morceau de bois dans tes grandes mains carrés et brisés par le travail, tu essayais d'oublier la présence d'Iraïd, ne sachant pas trop comment faire avec lui. Le jeune homme avait quelque chose d'imprévisible, et les gens calmes et doux pouvaient rentrer dans tes bonnes grâces, néanmoins, tu ne savais pas quelle attitude prendre avec lui. Un enfant avait partagé ton cauchemar, et cet enfant s'était précipité retrouver sa belle, la seule chose qui le retenait au bord du gouffre. Mordant tes lèvres, impassible malgré tout, tu ne savais pas montré tes sentiments, hormis ta gêne et ta peine. Alors tu fronças les sourcils, mécontents de ton travail, tu reposas le morceau de bois et te levas pour ramener un peu de pain. Tu n'entendais pas les notes s'échapper de l'arrière-boutique, trop fermé sur toi-même pour sentir la réalité, ta peau était comme de la pierre et la lame d'un couteau ne pouvait pas s'enfoncer dans cette chair dure, brisée. Et quand tu posas le pain sur la table, tu te rassis, cherchant à oublier Iraïd... dont tu ne pouvais pas toucher l'instrument tant qu'il l'aurait dans ses bras.
Bien... tu attendrais donc que le jeune homme parte de chez toi pour t'occuper de sa belle, il fallait refaire le bois et tu avais peur qu'il te fasse une sérieuse attaque s'il te voyait faire. Pourtant au bout d'un moment, quelque chose se cogna contre ton silence, accompagnant tes mouvements rapides, automatiques, tu mordis dans le pain, ponçant le cadre du miroir, taciturne, autiste et pourtant, une petite note de musiqua alla cogner ta coquille de solitude. Oui... il t'avait fallu du temps pour l'entendre, du temps pour l'écouter surtout, entendre et écouter était deux mots différents, bien distincts et pourtant, ton cerveau avait entendu cette musique s'échapper de ton antre, et avait mis du temps pour accepter de l'écouter, surtout. Immobile, tu restas quelques secondes à l'écouter, et encore ! Tous ces souvenirs, toutes ces vieilles douleurs revenaient, toujours plus violents, toujours plus graves et tu ne pouvais rien faire pour lutter contre elle. Tu jetas un regard terrorisé vers l'arrière-boutique, puis tes yeux se posèrent sur cette petite poupée de porcelaine, pâle, pleine de poussière et de toiles d'araignées, tu n'avais jamais eu le courage de la changer de place, et d'en prendre soin.
Elle n'était pas à toi, elle aurait dû être à ta fille et pourtant, tu restas là, à la regarder. Comme si cette chose, cette petite créature de porcelaine pouvait te dire ce qu'il fallait faire. Pourquoi fallait-il que la musique d'Iraïd te ramenât aussi loin ? Pourquoi fallait-il que tu revoies ta femme se tenir dans cet atelier ? Toujours aussi belle ? Toujours aussi mutine et petite par rapport à toi ? Même quand tu rouvrais les yeux, tu la voyais, ton amour d'Iseult dans l'une de ces robes reprisées par ses petites mains blanches, bleus et grossières et qui pourtant qui pourtant ! La rendait si jolie, si désirable, si superbe que tu ne pouvais plus éloigner les cris de ton coeur à la prendre dans tes bras et à la serre contre toi ! Sa chevelure rousse et bouclée maltraitée par une queue de cheval faîtes à la va-vite, descendait jusqu'à sa taille fine, où tu te revoyais poser tes mains, l'attraper, la soulever comme une petite créature fragile et gracile, et qui t'appartenait. Sentir son odeur, sentir sa peau douce et chaude sous ta main, et ses yeux verts te regarder avec un subtil mélange de colère et de jeu, tu la revoyais, là, en face de toi. Jeune, belle, parfaite et vivante ! Fronçant les sourcils, fixant cette hallucination engendrée par la musique du rouquin, tu te rapprochas de ton fantôme, oubliant qu'elle était morte, oubliant que des années te séparaient de ce souvenir.
Contournant la grande table de bois, c'était la nuit et les quelques rayons de la lune éclairaient ce visage si beau et doux, et elle, elle semblait en colère. Pourquoi ? Aah... parce que tu n'étais pas encore couché, et que selon elle, tu laisserais ta santé dans ce travail. Pourtant, Ombre qu'elle connaissait ton amour pour ce que tu faisais, elle soupira, exaspéré de te voir si occupé et de lui donner si peu d'attention. Tu te confondis en excuse et tu te rapprochas de ton amour, mais lorsque tes doigts allèrent se glisser dans sa belle chevelure rousse, tu ne rencontras que le vide. Le fantôme disparut sous tes yeux, te laissant à ta solitude, à ton chagrin. |
| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
♦ Sexe : ♦ Influence : 285 ♦ Messages : 310 ♦ Âge du perso' : 28 ♦ Fiche : Laissez libre court à d'autres idées... ♦ Protecteur : La terre que vous avez sous les pieds ... ♦ Date d'inscription : 16/02/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Mer 20 Avr - 19:00 | |
| Le musicien jouait toujours, sans se lasser, au fin fond de l’atelier du bois. Sil dérangeait, il n’en savait pas grand choses; mais il se doutait que oui. Avec ce qu’il c’est passé hier et l’étrange atmosphère gêné qu’il y a eut aujourd’hui. Le rouquin ne se leurrai pas tellement et doutait qu’il serai le bien venu ici. Bien sur, on allait pas le mettre dehors coup de pompe- Heureusement d’ailleurs, le menuisier doit avoir une pointure en proportion sa taille… ce qui doit faire assez mal en plus vu sa force. Mais cela n’empêcha pas la certaine tension qu’il y avait dans les lieux. Pourtant, le philosophe continua de jouer, doucement. Après tout, il n’était pas pressé lui, puis les gardes trainaient dans le coins alors mieux valait rester caché. De plus, le grand homme lui avait dit qu’il n’avait pas encore tout le matériel pour réparer son instrument alors le menuisier n’aura pas besoin de soigner Luzy tout de suite.. Donc il pouvait rester, comme cela planquer dans l’arrière-boutique. Enfin pouvait.. Il resta plutôt.
Et puis ce n’était que des notes … que des sons tantôt grave tantôt aigue qui sortaient de la cage d‘un Luth. Avec un peu de chance, l’artisan du bois n’allait pas réagir à cela, et le laisser jouer tranquillement. Après tout, quel était le mal ce qu’un musicien joue ? Peu de monde se rentait compte de l’importance du son et de la musique au quotidien et de l’impacte que peut avoir une note sur le tympan et le cerveau. Alors pourquoi cet homme le ferai ? Et pourquoi il le chasserai ? Iraïd ne savait pas ce que le géant faisait, surement travailler. Et puis cela n’avait pas d’importance pour lui car une seule chose comptait pour le moment. Luzy. Il l’avait retrouver, même pour un petit moment. Cela suffisait à occuper ses toutes pensées pendant un bon moment. Il l’avait retrouvé. Elle était là, dans ses bras et il l’a faisait chanté. Et honnêtement le rouquin ne pensa pas à autre chose que calmer ses esprits et ses tremblements qui le prenait de temps à autre. Même pas s’il dérangeait. Personne ne venait à sa rencontre pour faire taire sa belle, alors c’était que cela devrait aller.
Mais il ne pouvait pas rester ici toute le semaine non plus .. Bien qu’il feintait le contraire, le rouquin ne passait pas son temps à jouer du Luth et à passe-muraille. Il était tout de même un philosophe et devait se rendre ces réceptions mondaines pour récolter quelques informations et protecteur. Certes, il avait ce jeune noble à la veste rouge … Cependant mieux faut être protégé deux fois qu’une. Et continuer à faire attention aux rumeurs .. Il fit scintiller sa dernière note qu’il laissa sonner dans l’air jusqu’à ce qu’elle ne finisse qu’en tremblement. Maintenant, il fallait qu’il rentre. Se relevant et posa son instrument dans un soupire, il sorti de l’arrière-boutique et regarda autour de lui, cherchant le menuisier. Il sera plus poli de le saluer avant de partir tout de même . Mais il le vu, debout et immobile, la main dans le vide … Avec un regard encore plus désespéré que d’habitude. Ola… Ira s’immobilisa. Le grand homme avait l’air d’être parti très loin de ses pensées et le rouquin ne savait pas s’il serai très judicieux de le déranger dans un moment pareil.. S’avançant prudemment, le philosophe ne savait pas tellement que faire. S’il devait tirer ce pauvre homme de ce souvenir qui semble douloureux ou l’y laisser… Iraïd s’approche encore du géant mais laissant une petite distance entre eux deux. On se savait jamais …
- vous allez bien ?
C’est vrai que depuis le début, Iraïd de posa cette question. Certes, elle était a moitié répondu maintenant qu’il se souvenait ou il avait déjà vu ce type. Et puis il n’allait pas faire un débat intérieur sur le résultat ce que ce pouvait faire de tel souvenir sur la psychose humaine. Il en savait pas mal sur ce sujet… surtout qu’il est plombant. Mais là il ne pouvait pas ignorer que le menuisier souffrait.
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| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Lun 9 Mai - 12:37 | |
| Le monde s'écroulait à nouveau devant tes yeux, ce monde qui avait autrefois été fait de joies et de petits bonheurs quotidiens. Combien d'hommes savent-ils ce que c'est de se réveiller le matin, prés de celle qu'on aime d'un amour aveugle et invincible ? Combien de personnes savent-elles que d'un sourire d'une femme, l'univers pouvait se transformer en une multitude de roses et de couleurs douces ? Combien de monde avait conscience qu'une femme détenait le pouvoir d'un homme au creux de ses mains ? Et qu'elle pouvait le rendre aussi triste qu'heureux ? Idiot, béat, tu gardais ta main suspendue dans les airs, toujours aussi grand, toujours aussi fort, toujours aussi... toi. Simplet, sans conscience que le monde que tu désirais voir était ton cancer. Le malheur, chose que tu côtoyais depuis des années, était devenu ton meilleur ami.
Ce meilleur ami qui venait te voir sans prévenir, et qui se trouvait toujours derrière ton dos, à mordre ton cou de douleur, à mordre les fausses joies comme l'alcool, et qui d'un geste de sa main, détruisait toute ta petite bulle que tu t'efforçais à garder autour de toi. Et pourtant ! Asgeir, pourquoi étais-tu revenu ici ? Pourquoi tenais-tu tant à cet endroit ? Tu allais finir par mourir de chagrin, si tu restais encore ci. Mais cet atelier... c'était tout ce qu'il te restait, c'était ce qui te permettait de gagner ta vie, de te nourrir et de boire parfois, quand la douleur était trop vivace pour être supporté. Et là... tu n'entendais plus la musique d'Iraïd venir vers toi, c'était comme si le souvenir avait disparu, en même temps que les notes de Luzy. Le monde reprenait ses droits, la réalité revenait brûler tes yeux de sa cruauté, et elle te laissait seul, sans ta femme, sans ta fille, sans ton bonheur.
Démuni, âme isolée, triste au milieu d'une masse d'êtres humains qui te remarquaient seulement pour ta taille imposante, tu étais ce grand chêne dont l'écorce tombait depuis un moment déjà, et dont l'avenir se résumait à supporter le poids du temps sur tes branchages abîmés. Tes feuilles tombaient petit à petit, et tu ne pouvais pas les rattraper, tu étais ton propre spectateur, Asgeir, tu contemplais ta déchéance, ton chagrin sans jamais bouger pour lutter contre ça. L'arbre restait immobile, pour toujours, puisque son coeur ne battait plus pour quiconque. La vie était vide, l'intérieur de l'arbre n'avait plus rien, le gouffre de ton coeur se creusait de plus en plus, et un jeune homme se rapprochait de toi. Lentement, peut-être avait-il peur de te parler, peut-être que ta haute stature, ton air d'ours infirme l'effrayait. Tu ne faisais pas attention à lui, trop emporter par ton chagrin, trop emporter par la disparition de ce fantôme. Iseult... pourquoi ne voulait-elle pas rester auprès de toi ? Pourquoi te fuyait-elle sans un mot, sans un baiser ? Tu voulais tant la reprendre dans tes bras ! Sentir son odeur, toucher sa peau si douce, et tenir contre toi ce corps que tu adorais tant. Iraïd se rapprocha, tu perçus sa voix, et soudain, quelque chose explosa dans tout ton crâne. Tes pensées, un flot de souvenirs, un flot soudain de douleur t'arrachèrent le coeur dans un voile écarlate et à l'odeur de fer, c'était comme si on venait de clouer ton coeur sur ta porte et que tu assistais à sa condamnation à mort.
Tu chancelas, regardas Iraïd sans un mot, et hagard, tu reculas d'un pas, ta main toujours suspendue dans les airs. Tu mordis ta lèvre, tu fermas les yeux, ressentant cette atroce douleur au plus profond de ton être, le monde t'écrasait. Ton coeur était prisonnier d'épines qui le perforaient sans cesse, cloué sur cette porte, tu voulus comme le reprendre et tendis la main vers lui. Tu ouvris la bouche, ta main resta immobile durant plusieurs secondes. Puis, lentement, tu ne vis plus ce qui t'entourait, la silhouette des meubles, des objets et même celle du jeune homme disparurent lentement, sans t'en rendre compte, on te tirait en arrière. Tes jambes s'enfoncèrent presque dans le plancher, véritable colosse, véritable muet, tu ne sus dire ou empêcher ce qui t'arrivait. Tu sentais simplement le vent glisser contre ta nuque, tu ne sentais même plus présence du musicien. Entre tes doigts, tout ne devint que du sable qui n'arrêtait pas de s'écouler, comme le temps. Ta tête heurta brutalement le sol, alors que ta grande silhouette massue s'écrasa, comme si on venait de déraciner un arbre. Asgeir, sombre crétin, tu venais de perdre conscience. Le monde disparu |
| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
♦ Sexe : ♦ Influence : 285 ♦ Messages : 310 ♦ Âge du perso' : 28 ♦ Fiche : Laissez libre court à d'autres idées... ♦ Protecteur : La terre que vous avez sous les pieds ... ♦ Date d'inscription : 16/02/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Mar 10 Mai - 20:10 | |
| Pas de réponse. Ou du moins pas tout de suite.. Iraïd s’y était un peu attendu en faite. Il avait bien compris qu’il ne fallait mieux pas être trop pressé pour tirer des mots de la bouche de cet homme. Cela ne le gênait pas plus que cela étant donner que l’une même avait une certaine lenteur tranquille qui lui était propre et puis même si s’était vague, il avait une réponse précédemment! Le menuisier aurait très bien pu ne jamais lui répondre et rester dans sa bulle massive de pensée. Quoique là … C’est un peu ce qu‘il se passait. Le rouquin regarda toujours le géant, attendant une réponse ou un quelconque signe de l’état mental de son vis-à-vis, restant toujours planter sur ces deux pieds a une distance respectable- on est jamais à l’abri d’un faux mouvement et d’une main dans la gueule avec le rapport taille des deux hommes.
Surtout qu’il y avait quelque chose désarmant face au grand homme en dehors de sa grande taille et son air mortuaire. Le musicien était près de lui, pas complètement en face mais assez pour rentrer dans son champ de vision, avec un physique qui ne passe pas si facilement inaperçu une fois décoiffé de sa capuche. Et pourtant, l’artisan du bois n’avait pas l’air de le remarquer. Ira se rentait invisible en ce instant, comme s’il voyait son interlocuteur sortir de son rêve pour arriver en plein cauchemar mais sans être à coté. Sans être là. Comme s’il était une chose auquel on ne faisait pas attention, un truc pour décorer que l’on pose à cet emplacement et que l’on ne regarde plus parce qu’il fait parti du décor. Une chose … comme avant.
Ah? Une réaction. Sur le coup, le rouquin eut du mal à comprendre ce qu’il se passait. L’homme qui, il y a quelques secondes, aurait pu être pris pour une statue face a son inactivité de mouvement, se mit à s’articuler pris par de sorte de léger spasme près a perdre l’équilibre. Le musicien cru bien qu’il allait le perdre complément mais le menuisier ne fit que reculer d’un pas, un air douloureux accroché au visage. La main toujours en l’air, Iraïd ne sut dire pourquoi tout se stoppa avant de voir son interlocuteur partir en arrière. Il amorça un mouvement pour tenter de le rattraper mais même s’il aurai pu réussir à lui tenir la manche où n’importe quoi d’autre, le philosophe se serait certainement fait à moitié entrainé dans la chute. Le sol étant un plancher de bois, ce qui freinait l’utilisation de la terre. Il ne put que fermer les yeux au moment du choc. La vision d’un arbre mort s’écroulant et se fendant en deux au contact du sol ou d’une statue s’écrasant par terre et se brisant en plusieurs morceau, lui venu rapidement. On ne peut par omettre que la chute avait été bruyante … il avait du ce cogner la tête en tombant. En ouvrant les yeux, Iraïd était presque à penser que sous sa chute, la tête aurai rouler un peu plus loin et le reste du corps fissurer à plusieurs endroit. Comme une statue. Mais non, le menuisier était toujours entier, juste inerte.
Il était pas mort au moins? … Une crise cardiaque ou un truc du genre… ça serait peut être probable. Enfin le philosophe espérait que non, il manquera plus que quelqu’un rentre maintenant et le voit avec un cadavre qui doit bien faire deux fois son poid… Une armoire de plus de 2mètre ça pèse lourd mine de rien. Le rouquin s’approcha de l’inconscient, espérant le voir se réveiller dune minute à l’autre. Bon, avant tout il devait vérifier s’il était mort ou non, ou qu’il avait des difficultés à respirer quelque chose comme cela. Bref les premiers secours… c’était la seule chose qu’il savait faire en médecine. s’accroupissant au coté du menuisier à terre, il écarta sa chevelure un peu trop longue pour coller l’oreille là où devrait se situer à peu près le cœur d’un être humain. Et oui, philosophe pas médecin … il s’avait que l’on pouvait sentir le poux à un autre endroit, mais il ne s’avait pas précisément ou. Alors autant le faire à l ‘ouïe pour un musicien. Apres quelques secondes de silence, il pu discerner un battement. Magnifique, il est pas mort! Iraïd se releva soulagé avant de faire un tour autour de l’inconscient, ne sachant pas quoi faire. Il avait peu de personne qui s’évanouissait dans son entourage il faut dire … Mais le rouquin eut quand même l’intelligence d’aller chercher un cousin ou quelque chose qui pouvait soutenir la tête pour ne quel soit en contact direct avec le sol ..
Apres …euh … le philosophe refit le tour du géant mais dans l’autre sens cette fois. Il trépignait un peu sur place, ne sachant pas vraiment quoi faire. Et s’il partait maintenant ? Non cela faisait un peu voleur … et se rassit en tailleur prés de l’homme et remonta les manches béantes de sa tunique. Faut le réveiller, non ? A moins qu’il se soit réellement assommé en tombant… bah, tentons. Iraïd secoua très légèrement l’épaule de l’évanoui, après tout, il s’est peut être fait mal en tombant. Tout en disant d’une voix de quelqu’un qui souhaite tirer une autre personne de ses songes.
« - … Monsieur ? … »
Un jour, lui aussi, il parlerait un peu plus. |
| | | Asgeir ♦ Travailleur ♦
♦ Sexe : ♦ Influence : 193 ♦ Messages : 151 ♦ Âge du perso' : 46 ♦ Fiche : Un homme fait de sève et d'écorce. ♦ Protecteur : Une planche de bois. ♦ Date d'inscription : 30/01/2011 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Jeu 12 Mai - 23:23 | |
| Un rêve perça les ténèbres, ombre fantomatique, le rêve te tira et te ramena des années au loin. Le nombre n'avait pas réellement d'importance. Les souvenirs... c'était quelque chose de curieux, quelques choses qui refaisaient surface, comme ça, sans jamais prévenir. Et isolé du monde, quittant un instant l'univers des êtres fait de chairs et de sang, tu te laissas abandonné aux pensées de ton enfance. Tu remuas un peu, vaguement, marmonna sans doute quelques paroles en réponse d'Iraïd, tandis que tu te laissais aller à cette douce nostalgique, presque ivre, le noir quitta tes yeux et laissa un paysage tomber en goutte de peinture devant toi. Un arbre prit forme, une petite maison prés de cet arbre, un grand type devant la maison étaient en train de râler contre trois jeunes filles. Celles-ci qui étaient vêtues comme des paysannes, et pourtant, elles dansaient sous l'arbre, s'imaginant princesses, alors qu'un immense jeune homme revenait du marché. Une planche de bois sur son épaule, un panier en osier dans sa main, il se rapprocha de ses soeurs et les taquina un peu, maladroit.
Quel âge avais-tu... déjà ? Ah oui... tu avais quinze ans et tu mesurais déjà 1,96 mètre, une croissance complètement anormale pour le peu de nourriture que tu ingurgitais. Tu laissas tomber la planche de bois, tu ne pouvais pas voir ton visage émacié, tes yeux sombres, ni tes cheveux longs noués en queue de cheval qui pourtant, descendaient en bataille entre tes omoplates, tu apportais peu d'attention à ton apparence. Seulement, tu laissais ça bien loin après le métier que ton père t'enseignait, tes soeurs avaient beau essayé de te persuader de prendre soin de toi, elles ne récoltaient qu'un petit sourire sans convictions ; à ta manière, tu étais un jeune homme têtu et borné, Asgeir. Tu donnas le panier en osier à la plus grande qui dans un mouvement de robe, s'envola presque jusqu'à la maison, le soleil était en train de tomber. Soudain, deux mains se plaquèrent sur tes yeux, tu te crispas soudain en sentant leur froideur, frémissant, tu devins rouge avant même qu'une petite voix enjouée te lance :
« — Qui c'est ?
— Iseult... je ne vois plus rien ! »
Tu te retournas sur Iseult, une adolescente un peu plus veille que toi. Vêtue d'une tunique simple, cachant ce qu'il fallait à ton regard indiscret, tu sentis ton coeur battre plus vite dans ta grosse poitrine, alors que tu te laissais à tes quelques divagations. Comme tu aurais aimé toucher cette magnifique chevelure rousse ! Comme tu aurais donné ton âme... rien que pour la prendre dans tes bras, et sentir sa chaleur envahir tout ton corps, une si douce chaleur qui te rendrait ivre. Iseult portait une épée de bois dans sa main, et tu pouvais voir plus loin Tristan, rah... celui-là ! Combien de fois avais-tu rêvé de l'étrangler pour effacer son petit air suffisant ? Tu soupiras, devinant qu'aimant les jeux de garçons, Iseult avait encore inventé une histoire à dormir debout pour se battre contre Tristan. Bien plus petit que toi, c'était un beau garçon, brun, aux yeux verts comme ceux d'un chat. À chaque fois que le savais prés de ta belle, tu avais l'impression de vivre un siècle de misère. Soupirant, tu sentis pourtant la main de l'adolescente prendre la tienne, et poussée par tes soeurs, tu te laissas entraîné dans un autre de ses jeux. Presque peureux, toi qui étais si grand, tu fermas les yeux et rentra la tête dans tes épaules, sentant la douceur de sa main dans la tienne, songeant que tu n'avais pas à la toucher, toi et tes mains déjà abîmées par le travail. Iseul t'amena vers Tristan qui te lança un regard plein de dédain, tu profitas qu'elle eut le dos tourné pour lui rendre un regard encore plus noir. Le garçon haussa les épaules, méprisant, il te toisa froidement et murmura quelques paroles. Iseult fronça les sourcils, puis te donna une grande chemise en soupirant :
« — Allez... cadeau, un vieux marchand m'a vendu ça, c'est pile ta taille !
— Je...
— Arrête As', met-la bon sang, au moins pour me faire plaisir ! »
« Monsieur ? »
Une voix... masculine ? Bien différente de celle d'Iseult, fronçant les sourcils, tu laissas le souvenir filer entre tes doigts et t'échapper. L'univers s'écroula en éclat et tu rouvris les yeux sur le plafond de ton Atelier du Bois, perdu, tu poussas un soupir pénible et lourd, et tu rencontras le regard vert d'Iraïd. Que... que venait-il de se passer ? Qu'est-ce que... tu te relevas et te rassis, passant une main sur ton visage fatigué et ridé, tu sentais un étau serré ton coeur de toutes ses forces.
— Je... que s'est-il passé ?
Tu n'en avais pas le souvenir. Pas celui-là, en tout cas.
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| | | Iraïd Hajkawen ₳ Philosophe ₳
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| Sujet: Re: Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît... ( Asgeir) Mar 17 Mai - 7:10 | |
| L’homme sur le plancher se mit légèrement à bouger, ce qui fit lever un sourcil à Iraïd. Un signe de vie! Enfin il avait déjà vérifié son poux précédemment mais le faite que le menuisier bouge, même un petit peu, rassurerait le philosophe de son état. Il semblait réveillé … de quel rêve cela pouvait t’il s’agir. Cela n’avait pas l’air d’être un cauchemar, ou un souvenir de la prison. Peut être un souvenir d’avant ? C’était un homme avec un âge mur, il a surement du avoir une vie avant la prison. Peut être rêvait t’il de cela? Le musicien essayerai de se rappeler à peu près l’âge qu’avait son interlocuteur quand il l’avait croisé dans les cachots. Mais ne se rappela que d’une immense silhouette, d’une taille encore plus grande qu’aujourd’hui. Comme si son esprit avait fait abstraction de tout ce qu’il s’était passé en prison, une façon comme une autre de se protéger. Enfin ne pas arriver à ce rappeler d’une période de sa vie est une chose assez dérangeant, mais Ira est quelqu’un de bien trop craintif pour essayer de déterrer ce qu’il y a d’enfouit. Qui revenait seulement en rêve d‘ailleurs... Voila pourquoi le joueur de luth n’aimait pas dormir profondément, et encore moins rêver car il n’était jamais rassurer de ce qu’il pourrait voir dans sa propre imagination endormie…
Revenons donc à celle du grand homme. Cela n’avait pas l’air d’être un rêve douloureux sur le moment … Quoique le menuisier était si inexpressif hors son expression d’extrême lassitude qu’il était difficile de savoir ce qu’il en était vraiment. Le philosophe ne savait pas … ni même s’il pouvait sourire. Peu de monde sont capable de ceci maintenant, réellement du moins. Regardez Iraïd, il a toujours un sourire accroché aux lèvres, cependant c’est plus un masque qu’une expression honnête, un masque encore plus dérangeant qu’une expression froide et insensible, car lui semble paisible. Tranquille à Ishtar même, alors que grouille une déchéance interne entrainant tous les habitants sans distinction de faction valser avec l’inconscience. Non, simplement en dehors de tout. Légèrement penché au dessus de l’homme, tenant nonchalamment ses cheveux dans une main du bout des mèches il attendis une réaction de l’homme à terre. Qu’il arriva rapidement, après l’avoir appelé. Ce dernier ouvra les yeux et se releva en position assise, ce qui fit légèrement reculer Iraïd. Ne voyez pas par là une quelconque peur, juste une habitude a avoir un espace libre autour de lui. Ah? Il lui demanda ce qu’il s’était passé, bonne question! Le rouquin aimerai savoir aussi pourquoi l’artisan du bois c’est écroulé d’un coup… Mais bon, par politesse, il n’allait pas lui demander, bien qu’il léger regard interrogateur en disait long.
« - Vous vous êtes écroulez sans prévenir … Je crois que vous avez été inconscient quelques instants … »
Puis Ira se releva, remettant correctement les pans des innombrables couches qui faisait son vêtement avant de se retourner face a son interlocuteur et demander un peu inquiet, c’est toujours inquiétant de voir une armoire de 2m10 tombé d’elle seule et qu’elle ne finisse pas brisée en deux.
« euh .. Vous pourriez vous relevez tout seul ? »
Il faillit demander si le géant allait bien, mais le rouquin se ravisa .. Puis s’il n’était pas cloué au sol par sa jambe boiteuse au autre chose cela serai quand même pas mal s’il pouvait se remettre sur ses deux pieds sans trop de problème car Iraïd et ses 75kilo tout mouillé se voyait assez mal porter son interlocuteur, la manipulation de la terre est proscrits bien évidement, cela ne serait pas très pratique pour rester discret. |
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