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| Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Mar 22 Mar - 15:52 | |
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Il n'entendait plus que son souffle, sa respiration tandis qu'à l'autre bout de la prison, des cris qui auraient pu être les siens se faisaient entendre en écho. Une nouvelle fois, il avait senti son corps être soulevé pour l'Ombre et Uriel D'Arken n'avait pas perdu une occasion de le menacer. Croyait-il que ces paroles allaient vraiment le persuader de ne plus rien faire contre l'Église ? Au contraire, elles attisaient sa haine, lui donnait encore plus envie d'en découdre avec toute l'Institution. Si il ne pouvait pas vous protéger de lui-même, il se tuerait, c'était tout. Point. Et pour lui, le Régent ne réussirait jamais jamais à le manipuler et le forcer à vous tuer car son amour pour vous était beaucoup trop fort. C'était mièvre, c'était bavant d'amour et de petites fanfreluches, mais Zacharias Flash pensait véritablement comme cela. Jamais il ne serait capable de vous faire mal, même sous la contrainte. Espérons qu'il ait raison et que son esprit soit capable de résister à cette manipulation. Cependant, il avait continué à pleurer quelques temps, voulant absolument pouvoir bouger de lui-même, bavant – reste de la dernière torture – et gémissant. Il était ridicule, ce lâche albinos. Il se prétendait capable de résister à n'importe quel châtiment pour vous, mais il pleurait déjà toutes les larmes de son corps. Quel grand enfant. Il voulait résister à Uriel D'Arken mais était incapable de se mesurer à un seul de ses sbires. Il faudrait qu'il s'entraîne, les jours à venir, afin de pouvoir maîtriser quelqu'un de l'Église de l'Ombre. Sa vengeance était le seul cri qui lui venait dès à présent à l'esprit.
Il ne comprenait plus, ses yeux étaient embués par les larmes qui ne cessaient de couler, comme si une fois l'épreuve passée, tout son corps relâchait le stress et lui..ne cessait de pleurer. Après le départ du Régent, ou du moins de celui qu'il pensait toujours être le Régent, des gardes prirent en main son pauvre corps encore tout tremblotant d'émotion et le rasèrent, lui enlevèrent les vieilles fringues sales et puantes qu'il portait depuis le début de son séjour ici pour l'habiller un peu plus décemment. Ha, j'oubliais qu'avant cela, ils le mirent tout nu dans un coin et lui renversèrent un bon seau d'eau froide dessus en guise de douche, tout en se foutant royalement de sa gueule. Il vous...voulait vous voir ! Ses pensées n'étaient plus animées que par ce seul noble but, vous, vous, vous et vous. Il savait où vous trouver, même s'il espérait que vous ne seriez pas chez vous, car cela signifierait que vous n'étiez vraiment pas prudente. Quand on se mêle aux aléas de l'Église, il faut au moins bien se cacher, c'est l'essentiel.
Les gardes l'avaient jetés à la porte de la prison et, telle une vieille loque, il était tombé à plat ventre directement dans une flaque d'eau. Il s'était relevé, difficilement, mais obstiné dans l'idée d'aller vous voir. Vous, vous, vous et vous. Ne plus penser désormais qu'à votre visage et à vos yeux. Ne plus penser qu'il y avait un obstacle qui s'érigeait entre eux-deux, exception faite de l'enveloppe cachetée qu'il tenait dans sa main et qu'il ne lâchait pas, la froissant à sa guise, comme si sa vie en dépendait. Il ne l'ouvrirait pas, car la destinataire était purement et simplement vous et, d'autre part, car enlever un sceau laissait une trace et qu'il ne voulait pas que vous croyiez qu'il était un vendu – même si quelque part, pour sortir de là, il avait dû dire votre nom.
« Ha.... »
Il était arrivé face à vos appartements. Il y avait de la lumière aux fenêtres, par conséquent, il supposait que vous deviez y être. Vous...il désirait tellement vous avouer ses sentiments, mais quelque chose de bizarre, une sorte de barrière invisible qui lui criait de prendre garde, l'en empêchait. Bilan ? Il était juste à bout de forces, sans blessures apparentes, cette fois-ci. Un désir de manger une caravane entière et l'impression que l'odeur de la prison collait à sa peau. Il toqua à la porte de l'appartement, avant de se coller au mur, sentant son souffle s'accélérer.
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| | | Eleanor van Lähre Mort(e) tragiquement
♦ Sexe : ♦ Influence : 379 ♦ Messages : 449 ♦ Âge du perso' : 19 ♦ Fiche : Méfiez-vous de l'eau qui sommeille ... ♦ Protecteur : Personne ♦ Date d'inscription : 22/07/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Mar 22 Mar - 20:46 | |
| Les journées passaient et se ressemblaient. Eleanor restait cloîtrée chez elle. Depuis sa dernière sortie, à savoir la fois où elle s’était rendue chez le sénateur, elle n’était pas descendue. Ses servantes semblaient toutes s’inquiéter pour elle. Il y avait de quoi de toute façon. La duchesse paraissait de plus en plus fatiguée et des cernes se notaient sous ses yeux. Elle dormait de moins en moins. Inquiétée de son futur sort ou tout simplement de ceux de Zacharias et de Marius, elle n’arrivait tout simplement pas à fermer les yeux. Et quand enfin elle y parvenait, elle cauchemardait et se réveillait en sursaut. Elle ne parlait presque plus jamais, seulement pour donner des ordres à ses servantes. Mais elle n’avait plus rien à dire. Auparavant elle souriait et discutait de temps en temps avec certaines servantes qu’elle appréciait. Ce n’était même plus le cas. Le sourire avait disparu et avait laissé la place à des lèvres qui tombaient. D’ailleurs, à force de tout le monde être triste et en proie aux doutes et à la peur, la duchesse avait commencé à manger un peu moins. Elle avait maigri. Rien de grave encore. Mais ses pommettes s’étaient un peu plus creusées. Elle ne rentrait plus dans certaines robes et elle devait porter des corsets en plus pour que sa poitrine tînt. Elle se sentait même de plus en plus faible. Elle bougeait de moins en moins que ce fût chez elle ou tout simplement pour aller se promener. Elle passait son temps à lire dans son lit ou alors dans le salon. Et quand elle n’avait pas envie de lire, elle restait tout simplement à ne rien faire. Elle regardait par les fenêtres tout ce qui se déroulait en dehors. Peut-être aussi à cause de sa paranoïa de plus en plus grandissante en elle, d’être arrêtée et capturée. Ou alors elle réfléchissait et c’était les moments les plus difficiles. Dans ces moments-là, toutes les pensées négatives prenaient racine dans son esprit et la faisait trembler.
Toute cette journée, elle l’avait passé au lit à lire. Elle n’avait mangé que le dîner puisqu’elle n’avait pas faim avant le soir. De plus elle s’était concentrée le plus possible sur ses lectures. Au moins cela lui permettait de ne pas être obnubilée par ses pensées. Les servantes allaient et venaient dans sa chambre mais elles ne disaient pas. Elles n’osaient tout simplement pas révéler leurs pensées. La duchesse ne les aurait pas grondées de toute façon mais il était plutôt normal qu’elles se taisent. Elle avait pris son bain d’eau chaude pour se relaxer et se calmer un peu avant de mettre sa chemise de nuit. Elle s’était ensuite posée dans le lit et elle ferma les yeux avec l’intention tout simplement de s’endormir. Mais elle se doutait bien sûr que bientôt elle se tournerait et retournerait dans tous les sens. Elle n’y parviendrait pas tout de suite. Quelqu’un vint frapper alors à la porte. Elle soupira, quelque peu irritée. Elle n’aimait pas être dérangée quand elle essayait de dormir. Déjà que ce n’était pas si facile pour elle de trouver le sommeil, avec cela s’était pire que tout. Mais elle se leva quand même pour aller ouvrir la porte. C’était l’une des servantes les plus jeunes et l’une des plus récentes parmi elles.
- Duchesse, veuillez m’excuser mais un invité vous rend visite. Il dit se nommer Zacharias Flash.
Eleanor sentit que son cœur s’arrêta de battre un instant et qu’une flèche avait traversé son cerveau. Comme si le temps s’était arrêté d’un coup. Puis son cœur se mit à battre la chamade. Si cette servante disait vrai, cet instant était juste le plus heureux qu’elle avait vécu depuis bien longtemps. Après autant de doutes et d’inquiétude, il était sorti de prison. Il était vivant. Elle poussa un tout petit peu la servante et descendit les escaliers avec une telle rapidité que sa venue pouvait s’entendre dans toute la maison. Elle courut vers la porte d’entrée. Et elle le vit. A nouveau, elle fut très contente. Et enfin depuis quelques semaines, un sourire s’afficha sur son visage. Elle se précipita sur Zacharias et se jeta sur lui. Elle sauta à son cou. Ce fut tellement soudain, rapide et puissant qu’elle le fit chanceler et le dos de l’informateur vint à taper contre la porte. Mais elle était tellement content de le retrouver qu’elle n’y pouvait rien. Non seulement son cœur battait la chamade et elle était contente comme pas possible, mais elle ressentit cette sensation si agréable qu’elle adorait. Elle sentit ses larmes monter en elle pour bientôt couler sur ses joues.
- Oh par mon Ombre ! murmura-t-elle à son oreille d’une voix tremblante de joie. Comme je m’inquiétais pour toi, Zach, tu n’imagines pas à quel point.
Elle l’avait tutoyé pour la première fois. Pour noter le fait qu’elle le considérait proche d’elle. Si elle passait au vouvoiement plus tard, c’était par politesse. Mais pour l’instant, elle avait préféré – d’un côté inconsciemment – utiliser le tutoiement. Enfin, elle sentit les larmes couler sur ses joues et elle frissonna, accrochée au cou de Zacharias.
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| | | | Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Mer 23 Mar - 9:14 | |
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Il était si mal, il avait envie de s'allonger quelque part et de dormi, dormir, jusqu'à la fin des temps. En plus, il commençait à avoir froid, les fringues qu'on lui avait données n'étaient pas vraiment chaudes et lui étant déjà mouillé par la flaque d'eau dans laquelle il était tombé. Il claquait des dents, donc, lorsque quelqu'un lui ouvrit. Ce n'était pas vous, comme il l'avait espéré, mais quelqu'un qui devait être votre servante. Zacharias lui dit d'une voix tremblotante qui ne ressemblait plus à la sienne qu'il devait absolument vous voir et la servante le fit entrer et ferma la porte. Il eut tout de suite plus chaud : la température ambiante était entretenue, ici, c'était un véritable plaisir. Un peu plus loin, un feu devait brûler, alimentant le foyer. C'était drôle comme de simples détails lui donnait l'impression d'être en sécurité. Un feu, un mobilier qui évoquait une tranquille assurance financière. Il avait envie de s'allonger, là, par terre, et de s'endormir tout d'un coup, sans faire de cauchemar ni rien, juste un sommeil de plomb, le temps de récupérer de tout ce qu'il avait pu vivre.
Après quelques secondes à attendre, Zacharias fronça les sourcils. Il eut à peine le temps de voir ce qui arrivait lorsqu'une chose volante non identifiée et bleue lui tomba dans les bras. Elle le fit basculer en arrière et le garçon hoqueta de terreur, ouvrant les yeux avec effroi. Ne pas le...toucher. Il ne voulait pas qu'on le touche. Il restait là, immobile, mort de peur, n'osant détourner son regard et voir qui était dans ses bras. C'était si proche, c'était si chaud, il ne comprenait pas. Son coeur battait à toute allure et ses joues devenaient toutes tièdes. Que ? Soudain, un doux souffle – votre souffle – vint effleurer son oreille. Il comprit alors : vous. Vous aviez changé, vous ne le considériez plus comme un simple informateur mais comme quelqu'un qui avait un rôle dans votre vie. Zacharias eut du mal à arriver et essaya, sans trop y arriver, de penser à ce que l'Ivrogne aurait fait dans cette situation. Drôle à imaginer, il n'y arriverait pas forcément, surtout que l'Ivrogne était radicalement différent de lui et se comportait comme un rustre avec les femmes. Vous le tutoyiez ? Et pleuriez ? Vous l'aviez appelé « Zach' » et étiez la première personne à le faire : la plupart se contentait de « Flash », « Informateur » ou de « Zacharias Flash » ; plus récemment, ces deux connards à la solde de l'Église de l'Ombre l'avaient appelé « Zacharias », mais c'était plus par mépris qu'autre chose. Il n'avait jamais pensé que quelqu'un puisse être proche de lui à ce point, c'en était étrange.
Les mains de Zacharias restaient immobiles, il n'osait les coller à votre dos pour vous rassurer du fait qu'il était toujours vivant et puis, il y avait toujours cette lettre qu'il tenait, cette menace implicite pour eux-deux. Ils n'étaient pas en sécurité, il fallait fuir loin du Régent et de toute sa petite troupe pour votre bien. Lui ne sentait pas les larmes venir, il avait l'impression qu'il avait déjà beaucoup trop pleuré. Ses larmes, il les avait lâchées après la sortie de D'Arken, après lui avoir révélé tout ou presque tout ce qu'il savait. Il avait honte, à cause de lui, vous étiez peut-être bien plus en difficulté qu'avant. Il tenta de se dégager de vous, ayant encore quelque peu du mal avec les contacts physiques. Ne croyez pas, s'il vous plaît, que vous étiez pour lui source d'ennui, au contraire, il ressemblait actuellement à une tomate un jour de soleil.
« J'ai..j'ai quelque chose pour vous... J'suis désolé, Mam'zelle, y..y..Y..D'Ar..k..k..ken..y m'a forcé à faire le messager si...si..sinon..il devait qu'il allait envoyer Pa..Paole et vous faire du mal ! »
Il était affolé et inconsciemment, commença à vous serrer de toutes ses forces, comme un jeune enfant qui aurait besoin de sa mère, ou plutôt comme un type laissé seul pendant deux mois qui flippait à mort. Il vous montra soudainement la lettre, vous forçant presque à la prendre. Il était tellement désolé, vous ne pouviez même pas imaginer à quel point. Il espérait juste que vous le pardonneriez, que vous n'apprendriez jamais qu'il avait trahi les terroristes et Marius, en dévoilant son nom d'un coup et sans être torturé. Mais vous..vous, il ne laisserait personne vous faire de mal, c'était vraiment hors de question. Et vous étiez là, devant lui, il vous tenait la main qui ne tenait pas l'enveloppe maudite. C'était presque un mirage, un de ces rêves qu'il avait fait en prison et qui dégénéraient totalement à la fin.
« Je le hais. Il va payer su' c'qu'il a pu dire sur vous ! »
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| | | Eleanor van Lähre Mort(e) tragiquement
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| Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Mer 23 Mar - 14:44 | |
| Le bonheur des retrouvailles laissa rapidement la place à la gravité et le sérieux de la situation. Eleanor n’avait pas voulu y penser tout de suite. De plus, elle avait été trop heureuse pour que tout cela lui torture encore l’esprit, même en revoyant l’informateur vivant. Après tout, elle ignorait la raison pour laquelle il se trouvait en prison. Elle n’avait entendu que des rumeurs mais elle ne pouvait pas être sûre et certaine de ce qui était vrai ou non. Alors les doutes et les inquiétudes la prenaient pendant qu’elle imaginait tous les scénarios et raisons possibles, toutes plus ou moins sombre. Au moment où elle avait vu Zacharias, c’était comme si un poids s’était levé de ses épaules et elle se sentait beaucoup plus légère. Il était vivant. Peu importait le reste. Pendant qu’elle s’était accrochée à son cou, elle avait espéré qu’il finît par la prendre dans les bras mais ce ne fut pas le cas. Elle ne fut pas forcément déçue mais l’idée lui avait traversé l’esprit. Elle ne dit rien. Il devait y avoir nombreuses raisons pour ne pas la prendre dans les bras, notamment celle qu’elle était une duchesse et qu’il ne la méritait probablement pas. Du point de vue de la noblesse, voire même de la société entière. Mais elle, elle n’en avait rien à faire à cet instant. Pourtant, tout ce petit moment de bonheur s’écroula dès que Zacharias tenta de se dégager d’elle. Pour finir par lui parler de la gravité de la situation. La duchesse le regarda avec ses yeux embués de larmes de joie, sourire aux lèvres, même si celui-ci partit à la seconde suivante. Encore plus lorsqu’elle entendit le nom de l’ancien Régent. Uriel D’Arken. Alors ainsi ils s’étaient rencontrés. Elle plaignait le pauvre informateur dans son esprit puisqu’elle imaginait ce dont le Haut-Prêtre pouvait être capable de faire. Elle espérait alors qu’il ne l’avait pas torturé – du moins pas trop – et ne l’avait pas amoché encore plus.
Toutefois, le plus surprenant fut le moment où il commença à parler d’Emile Paole, d’ordre et de lui faire du mal à elle. Il débitait tellement vite ses paroles qu’elle ne comprenait pas grand-chose. En tout cas, il avait une lettre pour elle, de cela elle en était sûre. Il fallait avouer que cela ne présageait rien de bon. Elle s’en doutait bien. Elle craignait ce qu’il y avait à l’intérieur. Elle hésitait à l’ouvrir par la suite, mais il valait mieux pour elle de le faire. Mais pour l’instant, il ne lui avait pas encore donnée, qu’elle s’inquiétait déjà de tout ce qu’elle contenait comme mauvaises – ou bonnes mais elle avait conscience qu’elles seraient plutôt mauvaises que bonnes – nouvelles. D’ailleurs, pendant qu’elle tentait de comprendre ce qu’il venait de dire, il la serra. Déboussolée par cela, elle cessa de réfléchir. Alors qu’elle était en train de prendre la lettre de la main de l’homme, ce dernier lui prit l’autre main. La duchesse était non seulement perdue dans les paroles mais aussi dans les gestes de cet informateur. D’abord il ne fait rien puis se décide si soudainement à la toucher. C’était incohérent et tellement illogique. Mais elle ne posa aucune question et ne s’en préoccupa pas davantage. Elle ressentit néanmoins, par deux fois le plaisir de ces deux contacts. Puis une idée de baiser lui traversa l’esprit juste une seconde. Elle partit tout aussitôt alors que la jeune femme rougissait. Elle ne savait pas pourquoi, elle en avait quelque peu honte mais en même temps cela lui rappela les baisers de bonheur de ses parents. Cela devait être plutôt agréable s’ils s’étaient embrassés de nombreuses fois dans leur vie. La réalité lui revint tout de même assez rapidement alors que Zacharias se remit à parler. Encore des bribes de mots qu’elle ne put saisir. De plus, il ne parlait pas toujours avec des mots compréhensibles et il mâchait certains mots. Pas facile de tout comprendre dans ces conditions.
- Calmez-vous, Zacharias, je ne comprends pas du tout de quoi vous parlez, avoua-t-elle.
Elle l’avait vouvoyé cette fois-ci. La gravité et le sérieux de la situation la faisaient prendre conscience qu’en réalité, elle devait encore garder une certaine distance de temps en temps entre eux. Ils se voyaient pour la troisième fois seulement. Même si elle s’était beaucoup inquiétée, même si elle avait beaucoup pensé à lui, cela ne changeait pas le fait qu’ils ne se connaissaient pas non plus très bien. Elle ne savait rien de lui. Enfin, peu de choses en tout cas. Il en était de même.
- Expliquez moi en étant plus précis, s’il vous plaît.
Une servante passa près d’eux et Eleanor se retourna un instant pour lui attraper le bras. Elle lui ordonna de dire au cuisinier de faire réchauffer les restes du dîner pour l’informateur ainsi qu’elle alla préparer une chambre et un lit ainsi qu’un bain d’eau chaude pour ce dernier. La femme s’inclina et s’exécuta pendant que la duchesse invita Zacharias à passer dans le salon pour s’asseoir et parler plus tranquillement. Elle avait toujours la lettre dans les mains mais ne l’ouvrait pas encore. Elle préférait entendre d’abord ce qu’il avait à lui dire pour comprendre. La lettre devait aussi avoir un rapport avec cela. Il lui fallait donc d’abord tout saisir pour mieux comprendre tout ce qui était dans la lettre. Enfin, c’était ce qu’elle pensait.
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| | | | Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Jeu 24 Mar - 11:13 | |
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Il ne voulait pas vous lâcher même s'il savait bien qu'un de ces jours, il y serait contraint. Il désirait toujours vous tenir, vous toucher, et n'avoir que vous. Il ne pouvait vous lâcher des yeux, dévorant votre parfum, humant avec désir votre odeur. Il avait l'impression que vous aviez changé, depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vu et c'était normal : vous aviez maigri comme si vous vous inquiétez de quelque chose : sûrement de votre éventuelle prochaine capture par les hommes de l'Église, ainsi que du sort de Marius. Lui-même n'en avait pas entendu parler depuis des lustres, il se demandait bien si la Duchesse l'avait revu et si oui ou non elle s'était réconciliée avec lui. Dans son for intérieur, il espérait que non, cet homme n'était pour lui qu'un trouble-fête qui n'avait pas intérêt à vous toucher et vous mêler dans ses sombres histoires : vous n'en aviez enduré que trop les conséquences. Bref, il rougissait, il vous touchait, lui qui répugnait tellement aux contacts humains mais maintenant qu'il avait franchi le pas, il ne voulait plus vous lâcher : le contact de votre main chaude, le poids délicat de votre poitrine sur son..corps ? Il rougit encore plus et essaya de se concentrer sur ce que vos lèvres disaient.
Vous...ne compreniez pas tout ce qu'il disait. N'allons pas jusqu'à dire qu'il fut déçu, mais il pensait que vous l'auriez compris. C'est vrai qu'il parlait vite, et avec la panique, il mangeait quatre fois plus ses mots. Ce ne devait pas être pratique pour une personne de la noblesse qui avait l'habitude d'employer un langage châtié. D'autre part, il remarqua que vous aviez recommencé à le vouvoyer. Il ne comprit pas pourquoi et fut un peu triste. Sa tête se baissa, il cessa de se noyer dans l'océan de vos yeux. Vous étiez fâchée contre lui ? Mais, le saviez vous...vous pouviez même le tutoyer pour le gronder, cela ne le gênait aucunement, tant que la distance qui les séparaient tous les deux était d'autant plus courte. Il lâcha votre main, arrêter le contact qu'ils avaient ensemble et commença à danser d'un pied sur l'autre, mal à l'aise comme un jeune enfant venant de se faire réprimander par sa maîtresse. Il vous suivit ensuite sans une seule parole jusqu'au petit salon, où l'une des servantes lui servit un plateau des restes du dîner. L'odeur elle-même suffit à faire oublier au jeune homme sa précédente « déception » ; il se précipita sur la nourriture et avala goulûment tout ce qu'il pouvait y avoir de comestible dessus, comme s'il n'avait pas manger depuis deux mois, ce qui était en partie vrai. S'essuyant le visage à l'aide d'une serviette juste à côté de l'assiette, Zacharias recommença à vous regarder comme si vous étiez seule au monde. Pouviez-vous arriver à ressentir à quel point vous comptiez pour ce garçon et le fait que vous étiez la seule chose qui parvenait à le faire tenir en prison. Il espérait vraiment qu'un jour, ses sentiments seraient reconnu et..et...tandis qu'il pensait à vous de cette manière, ses lèvres se rapprochaient de votre personne doucement, comme une invitation au baiser. Il se reprit soudainement, reculant brusquement et ouvrant totalement ses yeux. Pas tout de suite, il ne fallait pas que vous pensiez qu'il croyait que vous étiez quelqu'un de facile. Zacharias reprit son souffle deux minutes afin de récupérer de sa précédente action et s'apprêta à faire diversion.
« J'vais..Je..vais essayer de parler normalement. »
Il parla plus lentement que les autres fois, afin de ne pas « manger » de syllabes.
« Merci pour le repas, c'était très bon. J'avais pas mangé depuis des lustres. Je vais...tout vous raconter mais d'abord, excusez-moi, j'ai parlé. Je..suis désolé, vraiment, j'aurais pas dû mais..mais... »
Il fallait qu'il retrouve son souffle et ses mots, l'image de D'Arken vous menaçant revenant systématiquement.
« Alors... Tout a commencé il y a...deux mois. J'avais accepté d'héberger Mist qui n'avait pas de logis et qui ne trouvait pas Marius. Je n'en avais aucune nouvelle non plus. Un jour, quelqu'un a sonné à ma porte...Franziscka Halbrum. C'est une prêtresse que j'avais déjà rencontrée. Elle est venu me poser des questions et...et..me demander d'enlever des rumeurs à son sujet...J'pouvais pas alors elle m'a emmené en prison. Elle devait aussi se douter, pour l'Inquisiteur qu'on avait battu, avec Marius et le prêtre noir, pour délivrer Mist. J'ai attendu deux mois et hi..hi...ya pas longtemps, quoi..le Ré..Ré..Régent est entré dans ma cellule, m'a f..fait déplacer et suspendu sur un mur pour que je..je parle. J'ai..j'ai dit le nom de Marius et pi' il m'a forcé à dire que vous étiez là..J'voulais pas moi ! Mais il a dit qu'il vous ferait du mal, sinon et j'veux pas qu'il vous arrive malheur ! Il a dit que Paole pourrait aller vous rendre visite ! Et il m'a donné cette lettre pour...vous, j'sais pas c'qu'il y a dedans... »
Il reprit son souffle, sentant les larmes venir. Il fallait qu'il se calme, vraiment, ou vous le prendriez vraiment pour un lâche.
« Vous avez des nouvelles de Marius ? Il s'est passé quoi, quand je n'étais pas là ? »
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| | | Eleanor van Lähre Mort(e) tragiquement
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| Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Jeu 24 Mar - 18:04 | |
| Le cuisinier n’avait vraiment pas tardé pour réchauffer les restes du dîner et la servante pour les apporter à Zacharias. Pendant ce temps, la duchesse se doutait qu’une autre servante s’occupait de la chambre et du bain à l’étage. Mais pour l’instant ce n’était pas le plus important. Elle avait choisi de s’asseoir dans le canapé afin d’être de dos par rapport à la fenêtre et surtout, voir ce qui se passait et qui entrait dans le salon beaucoup plus facilement. L’informateur s’était mis juste à côté d’elle. Elle ne s’en préoccupa pas du tout et n’y pensa même pas. D’autres pensées occupaient pour l’instant son esprit. Alors que la servante présenta le plateau à l’homme, ce dernier se lança sur la nourriture. Eleanor se demandait si c’était parce qu’il n’était pas habitué à manger aussi bien ou si tout simplement il n’avait pas beaucoup mangé en prison. Elle ne connaissait pas la vie en prison mais d’après ce qu’elle en avait entendu, ce n’était vraiment pas la joie. Elle se douta alors que même si la première option était possible, la deuxième primait tout de même beaucoup plus. Maintenant qu’elle le regardait manger comme un loup qui n’avait touché de nourriture pendant des jours, elle remarqua qu’il avait tout de même maigri lui aussi. Elle sourit, un brin amusée par cette scène à laquelle elle n’était vraiment pas habituée. C’était la deuxième fois qu’elle voyait un homme manger avec autant de vivacité et de bonheur. Non seulement cela lui faisait plaisir mais aussi cela la rendait contente, elle ne savait pas pourquoi. Elle avait tout de même espéré que le cuisinier mît plus de temps pour préparer le repas. Les restes avaient du être encore assez chaudes pour être servies tout de suite. Mais cela l’empêchait de parler pour l’instant avec l’informateur, ce qu’elle avait espéré faire dans le salon pour passer ensuite dans la salle à manger. Mais les choses s’étaient ainsi déroulées et pour l’instant elle attendrait qu’il finît d’engloutir cette nourriture avec tout l’enthousiasme qui semblait l’habiter.
Puis, à un moment elle détourna un instant la tête de Zacharias pour fixer la lettre du Haut-Prêtre qu’elle tenait dans les mains. Elle se perdit dans ses pensées et ne fit plus du tout attention à son entourage. Elle ne remarqua même pas l’homme qui s’était rapproché d’elle avec des lèvres qui paraissaient vouloir l’embrasser. Dans le cas contraire, elle aurait sûrement soit rougit, soit tout simplement, elle l’aurait embrassé à cause de cette sensation mais aussi une envie inconsciente de plus en plus grandissante en elle, de savoir ce que c’était. La curiosité la prenait de plus en plus et elle désirait connaître le bonheur qu’avaient vécu ses parents. Elle l’aurait fait inconsciemment, poussée et surtout sur une impulsion soudaine. Mais elle ne l’avait pas vu. Sans se rendre compte, elle avait finalement décidé de l’ouvrir. Elle déchira l’enveloppe et en sortit une feuille mais elle n’eut pas le temps de la lire encore. Elle fut tirée de ses pensées quand Zacharias commença à parler enfin. Il lui expliquerait enfin ce qu’elle n’avait pas compris. Elle tourna la tête vers lui et surtout elle lui sourit chaleureusement quand il la remercia et complimenta la qualité de la nourriture. Mais le sourire laissa à nouveau la place à de l’inquiétude et de l’incompréhension. Le cœur de la duchesse fit un bond quand elle entendit les excuses, le fait qu’il avait parlé et qu’il n’aurait jamais du. Encore une fois, elle ne comprenait pas mais elle se doutait qu’il continuerait et préciserait les choses. Qu’avait-il dit ? L’avait-il mise en danger ? Non, pas lui. Il n’aurait pas fait cela tout de même. Quoique, encore une fois, Eleanor lui avait trop rapidement donné sa confiance. Il l’avait peut-être trouvée trop naïve et la blesserait. Elle n’en savait rien et ne voulait pas encore tirer de conclusions trop hâtives. Elle l’écoutait donc avec attention et surtout une gravité certaine qui se lisait sur son visage.
Au début, l’informateur parlait tranquillement et lui racontait ce qu’il avait vécu depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Ainsi Mist avait su que Marius avait disparu. Cela il ne le lui avait pas dit. Il avait seulement parlé de Zacharias. Mais elle avait ensuite entendu des rumeurs qui parcouraient toute la ville concernant le terroriste. Elle laissa tomber la partie qui parlait de Franziscka qu’elle ne connaissait pas du tout. Mais quand elle entendit qu’elle était celle qui avait envoyé l’informateur en prison, elle jura intérieurement et l’insulta. Si elle la rencontrait, elle le regretterait. Ensuite, il confirma ce dont elle avait eu le plus peur : le meurtre de l’Inquisiteur. Mais au moins, il n’avait pas été le seul et c’était peut-être la seule chose dans tout cela qui la consolait un tout petit peu tout de même. Finalement, il recommença à mâcher certains mots ou tout simplement à balbutier. Elle écouta attentivement et comprit pourquoi. Le pauvre avait vécu encore des choses probablement traumatisantes. Elle avait encore une fois de le materner, à savoir de le prendre dans ses bras et de le rassurer. Mais elle s’en empêcha pour l’instant et le laissa finir ce qu’il avait à lui dire. Maintenant tout était bien plus clair et elle comprenait tout. Quand il termina son long discours, Eleanor avait tourné la tête pour voir qu’une servante entrait dans la pièce pour prendre les assiettes vides pour les amener en cuisine et les laver. Pendant ce temps, elle n’avait donc pas pu voir qu’en réalité Zacharias tentait de retrouver son calme. Sinon, elle en aurait profité – de ce silence surtout – pour le serrer fort. Mais elle fut surprise quand il lui demanda des nouvelles de Marius ou tout simplement de ce qu’elle avait vécu. Elle ressentit comme une nouvelle flèche lui traverser l’esprit et toutes les mauvaises pensées lui revinrent. Elle ne put s’empêcher de verser des larmes tellement tout cela avait été soudain et direct. Elle mit sa tête dans ses mains avant de geindre quelque chose, sans vraiment savoir s’il l’entendrait et la comprendrait.
- Aucune nouvelle, aucune ! Je m’inquiète tellement. Pour lui, pour vous, pour moi. J’ai passé deux mois sans nouvelles de vous deux. La seule fut quand Mist débarqua pour me prévenir que vous ne reveniez plus à votre chambre. Sans savoir ce qu’il adviendrait de moi. Écoutant toutes ces rumeurs sur moi. Sur la disparition de Marius. Sur votre emprisonnement pour meurtre. Ne sachant vraiment rien. J’ai cru que je deviendrai folle à force.
Et elle se mit à pleurer. Mais ce n’était pas comme toutes les autres fois. Cette fois-ci, elle avait prononcé ses pensées. Elle avait dit ce qu’elle ressentait. Elle se sentait un peu mieux et soulagée d’une part, même si les mauvaises pensées ne la quittaient toujours pas d’un autre côté.
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| | | | Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Ven 25 Mar - 17:21 | |
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Vous n'ouvrez pas la lettre ? En tout cas, il vous avait écouté attentivement, peut-être trop, même. Limite si sa mâchoire n'était pas en train de tomber. Il se reprit tout d'un coup lorsque vous avez repris la parole, lui apprenant qu'en effet, Marius n'était pas réapparu depuis la dernière fois que les deux l'avaient vu. Cela n'inquiéta outre mesure le jeune homme, après tout, il détestait tellement Marius de l'Ombrage qu'il aurait été capable lui-même de lui tendre un piège afin de le faire disparaître. Et s'il pouvait se racheter de cette façon auprès de l'Église, s'il n'y avait pas, cela aurait fait longtemps qu'il aurait crié et vendu son nom. En tout cas, tout ce qu'il voyait, c'était que vous vous inquiétiez terriblement quant à leurs sorts. Et que vous pleuriez...Étiez-vous à moitié rassurée, maintenant que l'Informateur albinos se présentait devant vous vivant et entier ? Mais peut-être que la lettre que vous teniez, à moitié ouverte, contenait de précieuses informations quant au sort de Mist ? Il se devait avant tout de vous consoler, même s'il était de plus en plus curieux.
Zacharias avait déjà franchi le pas une fois. Il vous avait pris dans ses bras, il vous avait serrée autant qu'il le pouvait. C'est en pensant à cela qu'il prit une nouvelle fois l'initiative de vous prendre dans ses bras, afin que vous puissiez vous sentir forte. Votre corps était chaud, il sentait encore une fois sa poitrine sur la sienne, et se demanda si un jour, il pourrait s'y habituer. Non mais...Quel idiot était-il ! Il ne s'y habituerait jamais car vous étiez sans doute folle de Marius et que lui, il n'était qu'un pauvre paysan.
« Cal..calmez-vous, on le retrouv'ra...! Il est..sûrement pas loin, j'pense. J'devrais retrouver des choses à son sujet, les prochains jours ! »
Non, il était sûr que Marius avait été lui-aussi capturé par l'Église : la façon dont il avait disparu était bien trop suspect pour qu'il puisse s'agir de quelque chose de normal.
« Et j'n'ai pas été emprisonné pour meurtre, sinon j'serai pas là. Harcèlement envers personnel de l'Église, c'tout. »
C'était une chose dont n'importe quel homme normalement constitué aurait pu avoir honte mais lui, il disait cela, juste l'air songeur, vous cramponnant fort comme si vous étiez le pilier qui lui permettait de rester sur terre. Il était heureux de vous avouer qu'il avait au moins pu mettre à mal le moral d'une personne détestable et le fait même qu'elle l'ait envoyé en prison était une révélation sur le fait qu'il avait bien fait son travail et qu'elle avait été touchée par les rumeurs répandues sur elle. Mais cette lettre, alliez-vous l'ouvrir ? Il était de plus en plus curieux, d'autant plus qu'il avait risqué sa vie pour vous l'apporter. Il comprenait que vous aviez besoin de temps pour digérer ce qu'il venait de se passer, mais il était temps de passer à l'action.
« Ouvrez-la. Elle doit être ouverte, p'tete qu'on en saura plus, comme cela. Et j'vous vengerai, j'vous l'jure. Le Régent et Paole, ils nous l'paieront. J'sais pas encore comment j'pourrai les battre, mais j'le ferai. »
Il cessa de vous serrer, afin que vous puissiez ouvrir la fameuse lettre. Lui, il fera les yeux quelques secondes, pensant que c'était sans doute mieux qu'il eusse obéi au Régent. S'il n'y eut pas vous et Paole, il aura même pu répondre aux convictions de cet homme, si celui-ci le payait convenablement. Tant pis, ce n'était plus le cas maintenant que vous vous trouviez en face de lui. Il ne vous trahirait pas, c'était tout ce qu'il était capable de murmurer. Il se recula encore un peu de vous, bouleversé de vous avoir tenue dans ses bras aussi longtemps. Quelles étaient ces formes qui tenaient sur votre poitrine et qu'il n'avait pas sur la sienne ? D'étrange protubérances hybrides ? Non, ce n'était pas possible, vous étiez noble, autre chose qu'il ne connaissait, dans ce cas-là ? Il hésita un moment à toucher votre poitrine pour mieux saisir ce qu'étaient les bosses mais se dit, dans un éclair d'intelligence, que vous n'apprécieriez sûrement pas. Et il continua à vous regarder, là, comme ça, en se tripotant les mains d'un air nerveux, attendant que vous ouvriez l'enveloppe et lui lisiez le contenu, ou encore, que vous approchiez ses lèvres tellement appétissantes de lui et que vous...embrassiez ?
Quelle pensée étrange !
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| | | Eleanor van Lähre Mort(e) tragiquement
♦ Sexe : ♦ Influence : 379 ♦ Messages : 449 ♦ Âge du perso' : 19 ♦ Fiche : Méfiez-vous de l'eau qui sommeille ... ♦ Protecteur : Personne ♦ Date d'inscription : 22/07/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Sam 26 Mar - 19:47 | |
| Il se rapprocha de la jeune femme et la reprit dans ses bras comme il l’avait fait tout à l’heure. Tout d’un coup, Eleanor se sentit beaucoup moins seule et surtout comme si les bras de cet homme étaient une protection qui l’empêchait à être victime d’un danger venant des alentours. Elle fit alors exprès de se blottir encore plus parce qu’elle s’y sentait bien. Elle se souvint alors de sa mère qui la prenait dans ses bras et la sensation agréable que cela faisait. Le temps était passé et Eleanor n’avait pas été dans les bras de quelqu’un aussi longtemps depuis bientôt quatre ans. Ressentir à nouveau cela lui faisait grandement plaisir. Cela la rassurait beaucoup, voire même plus que les paroles de l’informateur. Par ailleurs, cette fois-ci s’était un brin différent également. En effet, elle s’était tout simplement rendue compte que son cœur battait la chamade et qu’elle avait un peu chaud. Elle ne comprenait pas très bien puisqu’avec sa mère cela ne lui faisait jamais cela. Ni avec son père, de temps en temps. Elle finit par l’encercler de ses bras à elle et poser sa tête sur son torse alors que celui-ci la consolait en parlant de Marius. Ses larmes se calmaient peu à peu mais étaient toujours présentes. Tout comme l’envie de rester dans cette position pendant des heures voire des jours. Elle ne voulait pas quitter cette petite bulle qui venait de se créer autour d’eux. Être dans les bras de cet homme le plus longtemps possible. Au moins lui, il osait. Il la prenait dans ses bras. Parce que oui, la duchesse avait voulu déjà depuis quelques temps d’être rassurée de la sorte. Notamment par Marius. Mais ce dernier ne l’avait jamais fait et surtout il était si froid que finalement elle doutait s’il le ferait un jour. Pourtant cela ne la préoccupait plus. Si Zacharias acceptait d’être là pour elle, elle serait contente et satisfaite. Il ne fallait pas non plus qu’elle fût égoïste alors elle comprenait que ce n’était pas forcément dans les envies de cet homme de la prendre dans ses bras dès qu’elle en avait besoin. Elle se concentra donc davantage à la chaleur de ses bras plutôt qu’à ses paroles. Elle fut tout de même rassurée de l’entendre dire qu’il n’avait tué personne. Cela lui enlevait encore un nouveau poids de ses épaules.
Mais ce dernier lui demande d’ouvrir la lettre et de la lire. Il semblait tellement obnubilé par celle-ci, du moins du point de vue d’Eleanor, que cela la déçue un tout petit peu. Notamment qu’elle savait ce qui se déroulerait par la suite. Ce petit cocoon de bonheur se romprait aussi facilement qu’il s’était créé. Et ce n’était vraiment pas du tout ce qu’elle désirait. Elle essayait de penser très fort : « Ne me lâche pas, garde moi dans tes bras, s’il te plaît ». Mais bien sûr, elle se doutait bien que cela n’aiderait en rien puisque Zacharias ne pouvait pas lire les pensées. En tout cas pas comme elle. En tout cas, d’après elle. Elle attendit donc le moment inévitable de la séparation avec une expression empreinte de tristesse. Mais mêlée à ses larmes, l’homme ne comprendrait certainement pas. Alors qu’il se recula et la regardait, elle prit sa main et s’essuya les yeux avec sa manche. Elle prit ensuite l’enveloppe qu’elle avait déjà ouverte mais dont elle n’avait pas vraiment eu le temps de sortir la lettre. Ce qu’elle fit la seconde suivante avant de la déplier. L’écriture n’était pas vraiment très bonne et parfois un peu illisible mais la duchesse se concentra le plus possible pour tout déchiffrer. Elle fronça parfois les yeux et s’approcha de la lettre. Elle ne se rendait pas vraiment compte non plus des grimaces qu’elle faisait avec ses lèvres, essayant de lire certaines syllabes. En fait, elle était plutôt ridicule. En tout cas, ce qui se trouvait dans cette lettre l’étonnait de plus en plus au fur et à mesure qu’elle la lisait. Ce qu’elle contenait, elle ne s’y était pas attendue. C’était tout de même une bonne nouvelle. Elle aussi y avait déjà pensé. Revenir dans sa province natale pour y vivre une vie paisible, ô combien monotone. Mais il valait mieux cela que d’être recherchée, capturée, arrêtée voire même tuée. Ainsi elle avait une deuxième chance et il était clair qu’elle la prendrait. Mais pas forcément de la même manière dont le pensait le Haut-Prêtre. Enfin, elle avait encore le temps de réfléchir à ce qu’elle avait vraiment envie de faire. Quand elle finit sa lecture, elle tourna la tête vers Zacharias.
- On me demande de retourner à Überhal pour y mener ma vie tout simplement, lui annonça-t-elle en lui tendant la lettre.
Cela ne la dérangeait pas du tout qu’il la lût. D’ailleurs, pendant ce temps, alors qu’il paraissait se concentrer lui aussi sur les lettres, elle repensa à ce qu’il lui avait dit un peu plus tôt. Certaines paroles qu’elle avait oubliées, lui revinrent alors à l’esprit. Son cœur recommença à battre la chamade. Puis, contente, elle sourit encore une fois. Cette fois-ci, ce qu’avait dit l’informateur lui avait vraiment fait plaisir. Après tout, peu de personnes lui avait clairement dit qu’ils entreprendraient un combat contre Uriel et Emile. Cela ne semblait pas forcément comme des paroles qui pouvaient faire plaisir mais Eleanor trouva cela un peu mignon, voire naïve. C’était cela qui lui avait plu en réalité. Cela l’avait fait même rire en y pensant un tout petit peu finalement.
- Vous êtes trop mignon, Zach, dit-elle simplement et soudainement.
Elle n’avait pas prévu que l’homme tournerait la tête. Elle pensait qu’il continuerait à lire sa lettre, trop concentré. Après tout, sa mère lui avait dit que les hommes ne faisaient qu’une chose à la fois et quand ils lisaient, rien ne pouvait les déranger avant qu’ils eussent finis. Alors elle avait approché ses lèvres pour lui embrasser la joue. Mais comme celui-ci bougea soudainement, et se tourna vers elle, la duchesse finit par l’embrasser vraiment …
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| | | | Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Dim 27 Mar - 11:43 | |
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Comment cela, le Régent vous ordonnait de rentrer à Überhal et vous planifiez de lui obéir, comme cela, sans vous plaindre ? Zacharias ne pouvait imaginer une seule seconde sa vie sans vous, le fait que vous rentriez dans votre province serait vraiment triste, il ne savait pas comment il pourrait réagir. Il aurait bien aimé vous accompagner, cependant, pour lui, sa vie avait toujours été et se déroulerait toujours à Ishtar. Il aimait trop ces petites rues, les on-dit et avait trop de contacts pour les laisser tous en plan d'un seul coup. Et puis il avait peur de l'étranger ; il ne savait pas à quoi ressemblaient les autres provinces, la seule fois où il s'était aventuré dehors ayant été contre-productive. Zacharias n'était pourtant pas connu pour avoir un sens de l'orientation catastrophique. Il flânait juste un peu trop, c'était tout. Überhal n'était sûrement pas pour lui, en tout cas : trop froid, cette province avait certes l'air d'être sublime, mais elle était si loin... Vous lui manqueriez, vous savez, même s'il allait tout de même tout faire pour que vous ne partiez pas. Vous lui passâtes enfin la lettre et il put lire lui-même ce qu'Uriel ou un quelconque sbire avait pu écrire. Menaces et sous-entendus. Il grimaça, voyant qu'il était cité. Jamais il ne vous dirait ce que cet homme avait bien pu vous faire, il ne voulait pas vous faire peur et surtout, voulait garder votre espoir intact. Il ne voyait pas comment ils pourraient lutter contre cela, c'était tout bonnement impossible.
Et...Hein ? Il fut coupé en pleine pensée anti-cléricale par une de vos phrases...Il était mignon ? Sa bouche s'ouvrit alors comme celle d'un poisson, il ouvrit ses yeux, étonné. Vous lui aviez dit qu'il était mignon ? Ce...n'était pas possible, il devait avoir mal entendu, oui, sûrement ça ! Quelque chose se passa alors ensuite qu'il aurait encore moins pu prévoir. Mignon...La température était montée à cent à l'heure et lui devenu plus rouge qu'une pivoine. Et c'est dire. Il n'avait pas vu, trop absorbé déjà par ce que vous veniez de dire, votre silhouette se diriger vers la sienne et tenter de lui faire un baiser sur la joue ; c'est pourquoi il se retourna tout d'un coup, voulant vous dire quelque chose qui aurait certainement ressemblé à un « ah », ou un « oh » d'exclamation. Et cela arriva.
Votre bouche contre la sienne. Votre souffle dans le sien. Vos yeux dans les siens. C'était un moment magique, merveilleux, que personne au monde n'aurait souhaité casser. Zacharias, prit d'une étrange impulsion ne recula pas soudainement. Il n'était certes pas très doué, mais il avait senti, cette fois-ci qu'il ne fallait pas casser le moment. Il leva ses mains, les mit sur vos joues et continua à vous embrasser, forçant vos lèvres et jouant avec votre langue. C'était un rêve, il aurait souhaité que ce moment dure à jamais. Amour, lien, impossible de s'échapper. Vos joues étaient douces, il n'osait bouger des fois que vous choisiriez d'arrêter le baiser. De toute manière, c'était un moment éphémère qui ne durerait pas, et il le savait. Ce baiser, il n'allait pas durer ; à ce moment-là, il les rapprochait mais il ne doutait pas que dans quelques secondes, tout allait cesser. Que vous alliez vous rendre compte de votre erreur ou que lui-même ne saura plus quoi faire. Car il y a encore tellement de choses à régler, la lettre, le départ. Il doit tellement parler avec vous et pourtant, il ne sait plus du tout quoi faire.
Zacharias rompt lui-même avec regret le baiser. C'est sans doute mieux. Ca n'a pas duré longtemps, suffisamment pour que quelque chose se passe. Il ne pouvait pas croire que vous n'aviez pas aimé, car lui-même était à l'instant présent sur un petit nuage, votre prénom flottant dans sa tête comme la bouée qui le relierait au monde réel.
« Waouh. »
Oui, c'était le cas de le dire. Tout cela se résumait en un seul mot. Waou. C'était magique, inoubliable. Il n'avait jamais embrassé une femme, du moins pas volontairement. Cela avait déjà du lui arriver, mais par hasard, alors qu'il était tombé par hasard sur quelqu'un, quoi. 'Fin bon, il était tout simplement hébété, juste là devant vous, ses mains ne décollant pas de vos joues et sa bouche toujours à deux centimètres de la votre, comme s'il était près à vous embrasser de nouveau.
« Ne partez pas...ne partez pas à Überhal ! Je..je..je ne veux pas, j'ferai des efforts, j'vous jure ! Peu importe le contenu de cette lettre, elle n'est que menace et vous..vous devez y résister ! »
C'était plus un moyen de vous supplier qu'autre chose. Sa tête alla se réfugier dans votre cou, les larmes commençaient à couler de ses yeux. Il ne voulait pas vivre sans vous, plus maintenant. Il avait déjà passé un temps infini à vous regretter alors...tant pis. Il ne voulait surtout pas que vous partiez, c'était sans doute égoïste, mais il pensait comme cela. Il était égoïste, et alors ? Il avait compris en lisant la lettre que beaucoup de choses s'étaient passées lorsqu'il n'était pas là. Notamment le couronnement du jeune Prince : la façon dont Uriel D'Arken en parlait montrait qu'il avait été couronné pendant son emprisonnement. Il avait raté tellement de choses...
« Je..je..non, non, rien... »
Sa bouche se dirigea une nouvelle fois vers la vôtre dans le but explicite de vous embrasser.
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| | | Eleanor van Lähre Mort(e) tragiquement
♦ Sexe : ♦ Influence : 379 ♦ Messages : 449 ♦ Âge du perso' : 19 ♦ Fiche : Méfiez-vous de l'eau qui sommeille ... ♦ Protecteur : Personne ♦ Date d'inscription : 22/07/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Dim 27 Mar - 17:17 | |
| La sensation qu’elle ressentit à cet instant précis était tout simplement indescriptible. Pour la première fois de sa vie elle embrassait un homme sur les lèvres et jamais elle n’avait pensé que cela pouvait être si agréable. Elle eut soudainement un peu plus chaud que la seconde précédente. Il lui parut même avoir elle-même rougit. Elle ne savait pas si elle devait avoir honte de ressentir une telle chose ou pas. En tout cas, elle était surprise, ce dont témoignaient les yeux qu’elle gardait ouverts alors que ses lèvres étaient posées sur celles de Zacharias. Ce dernier réagit par ailleurs d’une façon que la duchesse n’avait pas du tout prévu. Il mit les mains sur ses joues, ce qui l’obligea de se rapprocher encore plus de lui. Elle posa ses mains sur le canapé pour ne pas chanceler et finit par fermer ses yeux. Pour profiter de ce moment. Elle se laissa tout simplement faire et guider. Il fallait avouer que c’était certes un peu déstabilisant mais c’était bien agréable. Encore mieux que de se retrouver dans les bras de cet homme. Et le pire c’était qu’elle avait conscience que cela ne durerait pas des heures, malheureusement. Mais elle, elle n’osait pas interrompre le baiser. Elle se mit alors à penser qu’elle voulait cet homme. Que c’était lui. Pas un autre. Peu lui importaient les barrières sociales. Peu lui importait tout ce que pouvaient dire les autres. Rien d’autre ne comptait que cet homme. Et d’ailleurs les pensées de celui-ci vinrent la percuter violemment durant ce petit instant. Elle sut tout ce qu’il ressentait pour elle. Et elle se rendait également compte que ce n’était pas du tout artificiel. Depuis la première fois qu’il lui avait dit la trouver merveilleuse, elle n’avait jamais ressentie en lui de paroles hypocrites. Pas comme tous ces autres nobles qui charmaient seulement pour leurs intérêts et en réalité n’en avaient pas grand-chose à faire de la personne en elle-même. Elle eut alors envie de le serrer en même temps mais elle n’arrivait pas à se rapprocher pour l’instant.
Quand finalement Zacharias rompit le baiser, elle resta sans bouger, la bouche encore un peu ouverte. Elle le regardait dans les yeux, les joues bien rouges avec une seule envie : l’embrasser à nouveau. Pendant qu’il parlait, la duchesse en profita pour se rapprocher tout en l’écoutant avec attention. Ainsi il ne désirait pas qu’elle s’en allât dans sa province natale. Il fallait avouer qu’elle ne comprit pas vraiment ce qu’il désirait dire par « efforts » mais cela ne la préoccupa pas davantage. Pour l’instant, elle le regardait dans les yeux et souriait, heureuse. Elle sentit les larmes de l’informateur couler sur sa peau et à nouveau, les pensées de celui-ci l’envahirent avec force. Quant à son cœur, il battait tellement fort qu’on pouvait même l’entendre et se demander s’il n’allait pas exploser d’ici peu. Encore une fois, elle entendit quelques murmures. Elle savait déjà ce qu’il voulait lui dire mais également qu’il n’osait pas. Après tout, elle était une duchesse et lui seulement un citoyen. Ce n’était pas toujours facile dans ce genre de situations et Eleanor le comprenait parfaitement. Puis il approcha à nouveau ses lèvres des siennes. Cette fois-ci elle ne paya rien pour attendre. Elle s’élança en l’encerclant dans le dos avec ses bras et l’embrassa passionnément. C’était lui. C’était vraiment lui. Elle en était désormais sûre et certaine. Sa mère lui avait déjà parlé de ce sentiment qui s’appelait « Amour » et qu’elle partageait avec le père d’Eleanor. Tous les deux avaient toujours voulu qu’elle ressentît la même chose. Être avec la personne aimée était bien mieux que tous ces mariages arrangés. Elle avait été élevée dans cette optique d’un couple. Quelques secondes plus tard, alors qu’à nouveau elle se sentait bien avec cet homme, elle finit elle-même par interrompre le baiser tout simplement pour dire :
- Ne craignez pas de me le dire, ce n’est pas un crime d’aimer une personne.
Elle lui sourit avant de l’embrasser à nouveau. Elle n’avait tout simplement plus du tout envie de s’arrêter. Comme si elle ne voulait faire que cela de toute sa vie.
- Je … je ne … partirai … pas, dit-elle entre les baisers successifs.
Non, il était clair et net qu’elle ne partirait pas. Elle resterait. Elle continuerait le combat. Mais plus tard probablement. Elle ferait une pause. Pendant ce temps elle ferait tout pour être avec Zacharias le plus possible. D’ailleurs, elle avait envie de lui dire qu’elle le désirait près d’elle. Souvent. Tout le temps. Mais il lui semblait trop s’avancer dans ses réflexions. Il était sûr qu’elle se sentait bien seule de temps en temps. Pourtant ce ne serait pas non plus la seule des diverses raisons pour lesquelles elle aurait besoin de l’informateur à ses côtés …
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| | | | Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Lun 28 Mar - 16:12 | |
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Ce n'était pas un crime, il pouvait aimer, puisque c'était comme cela que ce sentiment s'appelait, sans que quoique ce soit lui soit reprocher ? Aimer. Cinq lettres qu'il n'avait pourtant pas l'habitude d'entendre, ou même de prononcer. Il était vraiment heureux : non seulement vous l'aviez embrassé – certes sans le faire exprès à l'origine – mais vous ne paraissiez pas vouloir briser le baiser, comme s'il était plus important que tout. Leurs bouches se touchaient, mieux, elles bougeaient en parfaite communion. Il n'aurait pu vous lâcher à cet instant car il avait définitivement l'impression qu'il ne formait qu'un être siamois dont les parties auraient été séparées dès la naissance. Mais...attendez...Vous aviez réussi à deviner ses sentiments ? Comment cela se faisait-il ? Oh, il se souvint à temps de ce fameux don d'empathie que les nobles développaient. Il n'avait jamais pensé que vous le possédiez, et, à cette soudaine révélation, son visage rougit encore plus. Vous pouviez deviner tout ce qu'il était en train de penser à ce moment-là ? Du fait qu'il avait trahi Marius de l'Ombrage sans trop faire d'histoires et ses vices égoïstes les plus cachés ? Que penseriez-vous de lui, si toutefois vous voyiez tout ce qu'il cachait, avec quelle insolence il se comportait avec ses proies potentielles – Kin Lightheaven était le parfait exemple ? Il y avait véritablement tout une partie de sa vie qu'il ne jugeait pas utile de vous dévoiler : vous en auriez plus horreur qu'autre chose, et l'Informateur, de par comment il s'était fait tant d'ennemis, finirait bien vite par vous dégoûter.
Et non contente de l'embrasser une seule fois, vous aviez recommencé. Et dit à Zacharias que vous ne partiriez pas. Devait-il prendre cela comme le début d'un amour fou entre eux-deux ou une liaison « d'une nuit » comme en parlait parfois l'Ivrogne les soirs où il était le plus bourré ? Il ne pouvait pas imaginer une seule seconde que vous puissiez le tromper et ainsi essayer de l'attirer dans vos filets, cependant vous étiez une noble, certains nobles avaient l'habitude de passer de lits en lits, même si Zacharias ne le savait pas vraiment.
« Vr..vraiment ? C'chouette ! Chouette que vous restiez à Ishtar, hein ! Ca m'rend trop heureux, vous pouvez savoir à quel point ! »
Il vous embrassa de nouveau, avec autant de ferveur et de dévotion que la dernière fois qu'il l'avait fait. Qu'avait dit l'Ivrogne, ensuite ? Savoir si vous vouliez bien partager son lit ? Mais cette étape-là, ils l'avaient déjà franchie, non ? La dernière fois, lorsqu'il était malade, vous n'aviez pas partagé le lit avec lui ? Certes, il était presque inconscient, alors cela serait-il une victoire, si vous acceptiez de le refaire ? Un sourire éclaira son visage sans qu'aucune pensée perverse – juste l'éducation bizarre que lui avait imposée l'Ivrogne sans qu'il n'y comprit jamais rien – ne fasse surface. Il embrassa encore et encore vos lèvres – décidément, cela, il ne s'y passerait jamais, c'était bien trop agréable pour qu'il s'arrête tout de suite. Ses mains ne décollèrent pas de vos joues, alors que, par réflexe, elles auraient bien sûr pu commencer à se balader sur votre corps. Mais non. D'une part parce qu'il n'aurait jamais osé faire cela, d'autre part car il était trop occupé à faire une seule chose à la fois : vous embrasser.
« J'peux vous l'dire, alors ? J'vous aime ! Dès la première fois qu'j'vous ai vu, même si...même si vous m'avez pas vu dans mon plus bel état ! Enfin, j'sais pas si c'est comme ça qu'on dit, « aimer », j'suis pas tell'ment habitué à utiliser ce mot, y m'paraît plutôt étrange... »
Une servante arriva, pour dire que le bain était prêt. Zacharias, surpris, lâcha vos lèvres et se retourna vers la fille, tout souriant. Vous n'accepteriez sans doute pas de vous baigner avec lui et de toutes manières, Zacharias était bien trop timide pour vous le proposer. Il suivit alors la domestique jusqu'à la salle d'eau à l'étage, où il entra, cette fois-ci seul. Ce fut un véritable délice d'enlever les vêtements que les gardes lui avaient donner. Un peu comme enlever une vieille peau et s'en débarrasser à jamais en même temps que les souvenirs qui vont avec. L'eau était chaude à point, Zacharias entra dedans en souriant. Il espérait que vous ne vous soyez pas trop fâchée qu'il vous ait abandonnée comme cela, mais puisque la servante était venue, il ne pouvait se permettre de refuser. Plonger dans l'eau était vraiment source de délice, la dernière fois qu'il l'avait fait remontait à plus de deux mois, lors de sa rencontre avec Lightheaven. Pas vraiment un très bon souvenir, en fait, si l'on se souvenait qu'il s'était terminé sur la découverte d'un cadavre dont personne, à ce jour, n'avait découvert le meurtrier. Ce n'était pas lui, en tout cas. Il se débarrassait de toute la crasse qu'il avait pu accumuler ces jours-ci et vous en seriez sans doute beaucoup plus contente. Il ne savait même pas comment vous aviez fait pour survivre tandis qu'il vous embrassait, étant donné qu'il devait puer atrocement. Une fois qu'il eut savonné suffisamment son corps, le jeune homme sortit de la bassine, laissant à la vue de n'importe quel visiteur une espèce d'eau marron, preuve qu'en effet, il avait bien fait de prendre un bain ; puis enfila les vêtements que vos serviteurs lui avaient préparés.
Et puis, il ouvrit la porte donnant sur la chambre, et fut surprise de vous voir assise sur le lit. Vous étiez tellement belle, vous enchantiez ses yeux. C'était un de ces contes de fées dont l'on ne s'éveille qu'au petit matin.
« Me revoilà ! »
Il se présenta à vous, souriant comme l'enfant le plus heureux du monde. Oubliée la lettre, oubliés les soucis ; il n'y avait plus que vous, vous et uniquement vous.
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| | | Eleanor van Lähre Mort(e) tragiquement
♦ Sexe : ♦ Influence : 379 ♦ Messages : 449 ♦ Âge du perso' : 19 ♦ Fiche : Méfiez-vous de l'eau qui sommeille ... ♦ Protecteur : Personne ♦ Date d'inscription : 22/07/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Mar 29 Mar - 10:40 | |
| Elle sourit quand elle entendit les paroles de l’informateur et en percevant tout le bonheur dans sa voix. Elle le ressentait aussi ce bonheur. Non seulement le sien, mais aussi de Zacharias. Mais bien sûr, c’était la seule chose qui lui parvenait à l’esprit. En aucun cas elle ne connaissait rien d’autre sur ses différentes actions et de sa vie. Et d’ailleurs, cela ne lui importait guère. Elle se concentrait seulement sur le moment présent. A l’onctuosité des lèvres de l’homme. A ses mains sur ses joues. A la chaleur de son corps. Tout, tout l’enivrait à cet instant même. Et elle ne se préoccupait de rien d’autre. Ils s’embrassaient encore et encore, sans s’arrêter, comme si aucun d’eux ne désirait que ce moment cessât. Ce qui était d’ailleurs le cas pour la duchesse, et pour Zacharias également, car elle pouvait le lire dans les quelques petites pensées qui l’atteignaient. Elle l’écouta ensuite déballer tout un discours sur le fait qu’il ne connaissait pas le mot « aimer » et n’était donc pas habitué à l’utiliser. A ce moment, la duchesse ignorait totalement ce que cela voulait vraiment dire mais en tout cas, elle comprit qu’il devait y avoir de nombreuses choses dont il n’avait aucune idée. Même les nobles les plus vils savaient ce qu’était ce mot. Elle n’avait encore rencontré personne qui ignorait. Pourtant elle décida de ne pas y faire vraiment attention, peut-être la vie de Zacharias n’avait pas été très facile. Cette partie-là, elle préférait la mettre de côté pour l’instant. Elle se concentra donc davantage sur les autres mots qu’il prononça. Elle avait raison, il l’aimait. En entendant ce mot, elle fut saisie par l’envie de l’embrasser encore plus fortement, plus rapidement. Peu importait le reste. Elle se souvint alors que la première fois, il avait enlevé sa capuche pour jouer avec une mèche de ses cheveux et en la complimentant. Elle en avait déjà entendus des centaines voire des milliers de compliments sur sa beauté. Mais celui-ci avait été sincère contrairement à tous ceux qu’elle avait reçus de la part des nobles désireux de la marier ou de certaines femmes bien jalouses d’elle.
Elle s’apprêtait tout simplement à faire une petite remarque tout de même, pour une raison qui lui était en vérité inconnue. Mais elle n’en eut pas le temps. Zacharias lâcha enfin ses lèvres et quand il tourna la tête, la duchesse le fit instantanément aussi, pour voir ce qui venait s’initier dans un tel moment. C’était tout simplement une servante qui prévenait que le bain avait été préparé. Eleanor vit alors l’informateur partir avec la servante et la laisser toute seule dans le salon. Tout d’un coup, elle ressentit comme un vide et un manque. Elle eut l’impression même que tout ceci n’avait pas existé et pourtant, cela s’était déroulé à l’instant. Elle fut saisie d’une certaine tristesse et reprit la lettre que Zacharias avait faite tombée sur le sol quand il avait décidé de l’embrasser. Elle la posa sur la petite table sans la relire. Puis elle réfléchit sur ce que pouvait apprendre son père et ce qu’il en penserait. Elle n’était pas dupe non plus. Elle se doutait bien que certaines servantes racontaient dans des lettres à son père comment elle se comportait. Sinon il s’inquiéterait énormément, enverrait plus de lettres et viendrait probablement vérifier par lui-même. Ce qu’avait vu cette servante ferait bientôt le tour de la maison. Voire même plus tard de la ville. Et serait envoyé à son père dans une lettre. Ce n’était pas cela qui la dérangeait. Elle était juste un tout petit peu curieuse de connaître la réaction des autres. Elle tenterait tout de même de calmer pour l’instant les dires le plus possible. C’était le mieux. Elle reprit ses esprits et décida de monter. Elle entra dans la chambre qui était à droite de la sienne, celle que les servantes avaient pour ordre de préparer quand un seul invité restait dormir à l’appartement. Elle n’alluma pas la lumière, ne fit que s’asseoir dans le lit. Mais elle était encore un peu préoccupée par certaines pensées. Le futur ne serait pas rose. Elle devra combattre. Elle devra lutter pour ne pas être trop faible. Pour survivre et surmonter les obstacles qui se présenteront à elle. Elle ne pouvait pas continuer de la sorte. A force de s’inquiéter beaucoup trop, même si ceux qu’elle aimait étaient proches d’elle, elle n’y arriverait pas. Elle céderait, elle pourrait arrêter facilement ou alors elle deviendrait folle tout simplement.
Elle fut tirée de ses pensées par le bruit que la porte fit quand Zacharias l’ouvrit pour sortir de la salle de bain. La lumière de la salle permettait de voir dans la chambre mais si on fermait la porte, le noir complet s’installerait. Elle n’avait pas eu envie d’allumer la lampe. Elle le ferait peut-être plus tard mais pas tout de suite. Elle releva la tête vers l’homme. Pouvait-elle déjà parler d’amant ? Elle n’en savait rien en réalité. Elle ressentait des sentiments pour lui et désirait rester avec lui. Elle voulait être dans ses bras, à ses côtés. Elle souhaitait sentir ses lèvres contre les siennes et ses mains l’entourant. Mais elle n’était pas sûre pour autant de la force de cette envie. Elle espérait qu’elle ne faillirait pas. Ce n’était pas son genre. De plus, elle se doutait que s’il en advenait ainsi, elle blesserait cet homme. Elle avait ressenti tout ce qu’il pensait et ressentait pour elle. Elle n’avait aucune envie de le blesser ni de le décevoir. Elle se leva et marcha vers lui sans rien dire. Elle l’embrasse tendrement avant de l’encercler de ses bras et de poser sa tête contre son torse. Qu’ils restassent comme cela longtemps, c’était ce qu’elle souhaitait à cet instant. Elle ne voulait pas qu’il la lâchât. Il avait certainement du remarquer sa mine un peu sérieuse et triste à la sortie de la salle de bain. Mais pour l’instant, encore une fois, le plus important, c’était qu’elle fût avec lui. Rien d’autre. Un petit silence s’installa entre eux.
- Restes avec moi, Zach, murmura-t-elle au bout d’un moment. Je me sens si seule parfois …
Eleanor se blottit encore plus contre lui, rentrant davantage sa tête contre son torse.
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| | | | Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Mer 30 Mar - 11:35 | |
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Et vous étiez là, délicieuse surprise auprès d'un lit, l'attendant comme s'il était l'unique. Il se dirigea vers elle, ses yeux ne détaillaient même pas le mobilier de la chambre comme il avait pourtant l'habitude de le faire, absorbés par l'océan de vos yeux. C'était une surprise, il aurait pu penser que vous n'auriez pas voulu dormir dans le même lit que lui. Il n'en était que plus heureux, mais, pour une fois, ne resta pas bouche-bée et incapable de réagir. Il s'avança vers vous : ça y était, il avait pris un bain, il ne dégageait plus insupportable odeur qui s'était accumulée sur sa peau au fil des jours qu'il était resté totalement immobile sur des pavés crasseux. Pour la première fois depuis longtemps, le jeune homme se sentait à peu près propre – même si, en jetant un œil sur ses ongles, on aurait pu dire que ce jugement était à revoir – et bien portant. Il s'efforçait de faire comme s'il allait bien, mais en vérité, votre seule présence l'aidait à tenir. Il était exténué, n'ayant pas dormi depuis la rencontre avec Uriel D'Arken, voire bien avant. Tout ce à quoi il prétendait, à présent, c'était juste être le plus proche possible de vous, vous toucher, caresser vos cheveux et puis fermer ses yeux ; se réveiller, le matin, et s'apercevoir qu'il avait dormi aux côtés d'un ange.
Vous l'aviez tutoyé à nouveau et il n'en était que plus heureux. Le sourire qui illuminait son visage à cet instant aurait réussi à illuminer tous les lanternes de la ville. C'était plus qu'un simple bonheur, et pour rien au monde, il ne l'aurait dévoilé à D'Arken et son Église. Vous voir brisée était en effet la chose dont il avait le plus peur. C'est pourquoi il tenait à garder quelques distances, pour le moment. Garder ce vouvoiement respectueux, par exemple. Vous sauriez que ce n'était pas parce qu'il avait peur de la distance noble-vulgaire paysan, qu'il faisait cela. Vous pourriez le sentir, n'est-ce pas ? Du moins, il l'espérait de toutes ses forces.
« Vous...N'ayez pas peur, je ne vous quitterai pas. »
Par l'Ombre, il vous le jure. Cette promesse risquait malgré tout d'être un partiel mensonge, cet homme aimant plus que tout se promener dans les rues d'Ishtar, seul, courant les dangers dus à son métier et les assumant une nouvelle fois seul. Il se rapprocha un peu de vous, jusqu'à ce que ses lèvres effleurent les vôtres, vous poussant jusqu'au lit. Zacharias Flash vous prit par les épaules et vous coucha sur le lit et même temps qu'il s'y installait. Ses lèvres continuaient à être posées sur les lèvres, et il les touchait comme s'il refusait de se décoller de vous : il ne s'agissait pas vraiment d'un baiser, juste d'une force invisible qu'il ne comprenait pas qui le poussaient à se jeter dans vos bras. Il vous enlaça, de toutes ses forces, très possessif, fermant totalement ses yeux. Vous n'étiez rien qu'à lui, le premier qui se dresserait entre vous et sa personne en subirait les directes conséquences. Comme cela, vous aviez beau ressembler à une jolie poupée bleue, mais rassurez-vous, il considérait comme un être humain – que dis-je ? Un être humain que l'Ombre aurait élevé à un rang supérieur, alors.
« J'ai toujours rêvé de cela...j'pensais jamais qu'cela arriverait...Vous avez la peau douce, vous savez... Il ne faudra surtout pas que D'Arken apprenne notre liaison. J'ai peur...peur de ce qu'il pourrait vous arriver ! »
Ou comment ne pas dire qu'il comptait se venger et que s'il apprenait le doux sentiment qui le liait à vous, D'Arken pourrait prévoir de se venger de la plus horrible des manières possibles, en envoyant Émile Paole. Cette pensée avait suffi à le rendre soucieux de nouveau, alors, il se blottit un peu plus contre vous.
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| | | Eleanor van Lähre Mort(e) tragiquement
♦ Sexe : ♦ Influence : 379 ♦ Messages : 449 ♦ Âge du perso' : 19 ♦ Fiche : Méfiez-vous de l'eau qui sommeille ... ♦ Protecteur : Personne ♦ Date d'inscription : 22/07/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Jeu 31 Mar - 10:43 | |
| Cette fois-ci elle resserra ses bras autour de Zacharias lorsqu’il lui promit qu’il ne la quitterait pas. Bien sûr, il n’y avait pas de doutes que de toute façon ils traverseraient des périodes dures et cette promesse serait parfois difficile à réaliser. Mais le plus important, ce serait que malgré tout, il ne l’abandonnerait pas et resterait à ses côtés dans toutes les batailles et combats à venir. C’était cela qui comptait dans cette promesse et qui était toujours possible à accomplir. Malgré toutes les difficultés et les obstacles qui se mettraient en travers de leur route. A ce moment-là, l’homme lui prit la joue et lui releva un peu la tête pour venir l’embrasser à nouveau. Elle sentit à nouveau que son corps s’embrasait. Embrasser. Qu’embrasser. C’était la seule pensée qui occupait son esprit. Puis, doucement alors que Zacharias avançait, il l’obligeait à reculer, avant de la prendre par les épaules et l’installer sur le lit. Toujours sans lâcher ses lèvres, ce dernier la poussa encore un peu pour avoir lui aussi de la place sur le lit. La duchesse rompit le baiser pour tout simplement recommencer avec un peu plus d’ardeur. Mais elle n’en eut pas le temps puisque Zacharias se mit à parler. De rêve qu’il pensait impossible. Elle se souvint alors des paroles de sa mère lorsqu’elle était toute petite : « Rien n’est impossible pour celui qui y croit vraiment et se donne les moyens pour y arriver ». Elle souriait et avait de partager la phrase avec lui mais il ne lui en donna toujours pas le temps, enchaînant tout de suite sur Uriel D’Arken. Le sourire disparut à nouveau de son visage. Quand est-ce qu’il va s’arrêter de parler de cet homme, enfin ? D’accord, il était certes une grande menace mais Eleanor n’avait aucune envie d’entendre son nom à nouveau, du moins pour ce soir. Juste profiter de Zacharias et de sa présence à ses côtés. Ils parleraient des menaces et de tout cela beaucoup plus tard. Alors quand il la serra encore plus contre lui, elle leva la tête de façon à le regarder dans les yeux autant qu’elle le pouvait.
- Zach, arrêtez de parler de malheur pour l’instant. Nous verrons cela une autre fois.
Elle décida alors de se glisser un peu vers le haut – après tout il était plus grand qu’elle – afin que leurs visages fussent au même niveau. Elle passa sa main dans les cheveux de Zacharias en même temps qu’elle l’embrasse tendrement. Cette main vint ensuite effleurer le dos de l’homme pour se poser dans le bas du dos. En même temps, elle le rapprocha d’elle – ou se rapprocha de lui selon le point de vue – pour à nouveau être le plus près possible de lui. Quand leur baiser cessa, Eleanor sourit encore une fois, après avoir senti l’odeur du savon qu’il avait utilisé. Il était vrai qu’il ne sentait pas aussi bon en arrivant chez la duchesse mais elle n’y avait pas fait attention. Elle avait justement préféré ne pas s’en préoccuper car elle comprenait que les conditions dans lesquelles il avait du vivre n’étaient pas les mêmes que les siennes. De plus, elle n’avait aucune envie de le vexer en lui disant qu’il ne sentait pas bon.
- Le savon provient d’Überhal, j’adore son odeur, dit soudain la duchesse. Ma mère me lavait avec quand j’étais toute petite.
Elle mit sa tête dans le cou de Zacharias pour sentir encore et encore cette odeur qu’elle appréciait tout particulièrement. Finalement, elle recula son visage et une question totalement innocente et soudaine lui vint à l’esprit. Et sans réfléchir, elle la posa d’un coup.
- Zach, dites-moi, pourquoi ne montrez-vous pas vos yeux ?
En effet, elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de voir la couleur des yeux de l’informateur. De plus, elle ne savait jamais vraiment quand est-ce qu’il les gardait fermés ou au contraire que ses yeux étaient ouverts et qu’il regardait tout ce qu’il y avait autour de lui. Cela l’avait parfois dérangé puisqu’elle ignorait totalement comment réagir. Notamment la dernière fois quand elle ne savait pas s’il la voyait en train de le soigner ou si, au contraire, la fièvre l’avait tellement pris qu’il n’arrivait pas à les ouvrir et ne pouvait rien distinguer. Cela l’intriguait donc beaucoup. C’était certes bien soudain. Par ailleurs, elle se demandait aussi comment il parvenait à apercevoir quelque chose s’il laissait ses yeux si peu ouverts.
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| | | | Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Jeu 31 Mar - 23:45 | |
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C'est vous qui aviez raison. Il fallait absolument qu'il arrête de parler de l'ex Régent ; non seulement celui-ci n'en valait la peine, mais en plus, ils devraient profiter du peu de temps où ils pouvaient être ensemble. Son petit doigt lui disait qu'en effet, très bientôt, ils allaient devoir doublement, voire triplement faire attention à toutes les actions qu'ils entreprenaient. D'autre part, il se disait aussi que certes, il se mettait à parler de D'Arken et à briser la magie du moment, mais que vous, aussi, vous n'étiez pas vraiment prudente. Vous aviez des liaisons avec des terroristes et pourtant, vous restiez toujours dans votre logis officiel, comme si vous pensiez que votre statut de noble vous protégeait de tout ce qui allait arriver. Zacharias n'arrivait pas à comprendre cela : il vous aimait plus que tout au monde, mais lui, à votre place, il aurait vite fui son logis et cherché à se loger ailleurs sur une fausse identité. Ce n'était pas vraiment difficile, surtout dans une ville comme Ishtar, où il suffisait d'avoir quelques contacts et un peu d'argent. Une nouvelle vie se refaisait rapidement, après, il fallait juste faire attention qu'il n'y ait pas deux-trois filous qui trahissent – ce qui était souvent son rôle, mais ceci, il valait mieux le taire.
Il sourit lorsque vous avouâtes qu'il sentait le savon d'Überhal. Il ne savait que ce savon venait de cette province particulière et n'avait aucune idée des senteurs des différents savons qui pouvaient venir d'endroits qui n'étaient pas Ishtar. Il était juste très borné, n'était jamais sorti de la capitale, mise à part une seule fois où il s'était trompé de lieu de destination. D'Überhal, il n'aurait rien pu dire. Il était informateur mais s'y connaissait très mal en géographie. Il savait qu'il y faisait froid, c'était du moins les « on dit » qui circulaient dans les ruelles d'Ishtar. Le fait même de savoir que votre mère vous lavait avec un savon qui avait la même odeur avait quelque chose de presque érotique. Comme un baiser, un câlin indirect. Son sourire s'agrandit, quelques pensées qui n'avaient rien de puritaines et qui s'apparentaient étrangement à ce qu'avait pu lui faire Paole surgirent dans son esprit. Que ? Vite, il les chassa, se concentra sur vos paroles, et non sur vos gestes qui lui faisaient perdre tout contrôle.
Ses yeux. Il s'agissait juste de la question qui fâche. Non pas qu'il avait vécu un traumatisme tout particulier concernant ses yeux, mais qu'il n'aimait pas que les gens lui posent cette question. Il trouvait cela vraiment déstabilisant et le plus souvent, partait, laissant la fameuse question sans réponse. Pour vous, c'était différent, évidemment. Il ne pouvait se permettre de ne pas vous répondre, pas plus qu'il ne pouvait vous gronder sous le seul prétexte que vous lui aviez demandé ceci. Il esquissa un sourire triste, ouvrant un peu les yeux afin de vous montrer leur couleur. Vous aviez sans doute déjà vu cela les rares fois où il les avait ouvert, mais il n'en était pas certain.
« Mon père adoptif...Il aimait pas qu'j'sois albinos, alors il m'faisait porter un bonnet et il m'obligeait à garder les yeux presque fermés. On y voit presque rien mais j'ai gardé l'habitude, même si j'ai enl'vé l'bonnet. J'sais pas pourquoi il a dit ça. P'tete parce qu'il voulait pas qu'on ait des emmerdes et des questions du genre : « C'est vraiment ton fils ou non ? » »
Il fronça les sourcils. Il ne s'était jamais interrogé plus que cela sur le comportement de l'homme qui lui avait servi de père. Désormais, il ne pourrait plus lui poser la question et de toute manière, les deux ensemble n'avaient jamais été très bavard. Vers la fin de sa vie, Zacharias n'avait pratiquement jamais revu le médecin, passant son temps à vagabonder sur les ruelles de la capitale, se créant amis ou ennemis, au choix. Il n'en était pas vraiment triste, et puis maintenant, il y avait vous, vous qui pouviez lui offrir cette sensation de bien-être qu'il n'avait jamais ressentie.
« Dites...Überhal...ça ressemble à quoi ? »
Vous aviez recommencé à le vouvoyer et il ne comprenait pas pourquoi. Lui, il le ferait tant que vous ne lui ordonneriez pas de vous tutoyer.
« On m'a dit que c'était froid... »
Tout les histoires commencent par des « on m'a dit », sur toutes les provinces, il y a un lot de préjugés. Faisait-il réellement si froid, en Überhal ? Sa princesse aimait-elle plus que tout au monde la région qui l'avait vue naître ? Le jeune homme, tout en gardant toujours les yeux ouverts – même si cela nécessitait de sa part un effort considérable. Ses lèvres allèrent effleurer votre cou puis, il vous sourit, pressé de tout savoir sur vous.
Ils ne se connaissaient finalement pas beaucoup, ils avaient alors beaucoup de choses à se dire, durant cette nuit.
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| | | Eleanor van Lähre Mort(e) tragiquement
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| Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Ven 1 Avr - 9:51 | |
| Zacharias finit par ouvrir les yeux. Mais Eleanor rit. Il faisait dans le noir et elle ne pouvait pas apercevoir la couleur de ses yeux. Il se fatiguait pour rien. Elle ne pourrait pas les voir sans qu’une lumière ne fût allumée dans la chambre ou alors tout simplement le lendemain matin. Pourtant, elle trouva cette réaction bien mignonne, pleine de bonne attention et surtout, assez drôle. Elle resserra encore plus l’étreinte autant qu’elle le pouvait. Par ailleurs, tout ce qu’elle put discerner, c’était comment apparaissaient ses yeux quand ils étaient ouverts, comparé à quand ils étaient fermés. Cela faisait en effet une assez belle différence et elle comprit la raison pour laquelle elle n’avait jamais pu apercevoir la couleur des yeux de Zacharias. D’ailleurs, elle ne se souvenait même pas de les avoir un jour vus ouverts, même si il devait déjà l’avoir fait auprès d’elle, sans qu’elle n’y fît attention. La duchesse écouta avec une grande attention la réponse de l’informateur. Il lui parlait d’un père adoptif. D’albinos. Tiens, elle n’avait jamais entendu ce mot-là. Quand elle regardait Zacharias, elle le considérait seulement comme quelqu’un d’extraordinaire. Et il n’était le seul comme cela, Emile Paole également. Elle pensait que c’était tout à fait normal. Tout comme ses cheveux bleus. Les personnes les plus banales étaient blondes, brunes, châtains ou rousses. Mais elles n’avaient jamais les cheveux bleus. Cela sortait tout simplement de l’ordinaire. C’était ce que sa mère lui avait toujours dit. Elle avait vécu en se sentant spéciale de part sa couleur de cheveux et surtout, dans une vision où elle ne devait pas avoir honte de cela. Bien au contraire, sa mère lui avait apprit que c’était même une bonne chose. Au moins, on ne ressemblait pas à la masse de gens, ce qui devenait parfois à force bien lassant. Avoir quelque chose qui était différent était pour Eleanor un cadeau de l’Ombre.
- Zach, n’ayez pas peur de vos yeux, ils vous rendent spécial, lui dit-elle, suivant les mots de ma mère. Ils vous différencient de la masse de gens qui existent et c’est un merveilleux cadeau de l’Ombre. Ma mère me disait toujours que mes cheveux bleus sortaient justement de l’ordinaire et que je ne devais pas en avoir honte. N’ayez pas honte de vos yeux, dont je ne discerne toujours pas la couleur dans cette obscurité par ailleurs.
Elle sut que cela pourrait le mettre mal à l’aise quelques instants alors elle ne se fit pas prier pour l’embrasser tendrement afin qu’il n’y pensât pas trop. Enfin, quand elle le rompit, elle sut qu’elle possédait de nombreuses nouvelles questions à lui poser. Elle ne le connaissait pas beaucoup et déjà il lui avait donné des pistes de réflexions, notamment avec son père adoptif. Que s’était-il passé pour qu’il fût adopté ? Par exemple. Mais elle n’eut pas le temps de le lui demander que ce dernier lui posa une question concernant sa province natale. Elle ne fut pas certaine, mais une nouvelle question lui vint à l’esprit à cet instant : avait-il quitté Ishtar pour visiter l’Empire ou pas du tout ? Elle pouvait comprendre qu’il ne s’était pas rendu à Überhal puisque la province était loin d’Ishtar et surtout, peu de gens s’y aventuraient pour la visiter. C’était certes bien dommage car elle avait de nombreuses beautés à offrir au monde. Oui, la duchesse aimait plus que tout sa province natale et la préférait bien plus que cette capitale, dont les nobles se faisaient sans cesse des coups bas, dont certaines rues étaient sales comme pas possible et dont de nombreuses personnes n’étaient que fort peu accueillantes. Parfois, elle regrettait de s’être installée ici. Mais elle avait fini tout de même par s’y habituer. Puis il enchaîna sur des rumeurs concernant la province, sans encore lui laisser le temps de répondre. Celle-ci était certes vraie, mais à moitié. Cela mettait un peu la duchesse en colère que tout le monde prenait certaines rumeurs pour vérité. Mais elle n’en voulut pas à Zacharias du tout. Bien au contraire, tout simplement parce que lui, il lui posait la question et n’affirmait rien de faux. Alors que ce dernier vint effleurer son cou avec ses lèvres, Eleanor ressentit à nouveau son cœur qui s’affolait et instinctivement, elle leva la tête, laissant plus de places à Zacharias pour continuer à l’embrasser dans le cou.
- Überhal est magnifique, commença-t-elle. L’hiver il fait bien froid mais il est agréable de sortir dans la neige, dans la glace et patiner sur les lacs glacés. Il faut bien se couvrir mais nous y sommes habitués. L’été il fait bon et j’aimais courir dans les champs, m’y asseoir ou m’y allonger pour observer le beau ciel bleu sans nuages. Les gens y sont bien sympathiques malgré ce qu’on peut dire et tout le monde s’entend pour le mieux. Les paysages, que ce soit l’hiver ou l’été, sont à couper le souffle. Merveilleux tout simplement.
Non seulement dans ses yeux semblaient briller quelques petites étoiles mais en plus de cela, on pouvait facilement remarquer dans ses paroles tout l’amour qu’elle portait à sa province natale. Mais aussi une pointe de nostalgie qui montrait tout simplement qu’elle avait bien envie d’y retourner un jour. En tout cas, elle n’avait pas vraiment l’intention de rester toute sa vie dans la capitale. De cela, elle en était sûre. Si Zacharias ne désirait pas la suivre jusqu’à sa province natale, ils pourraient en trouver une autre bien plus accueillante. Mais habiter à Ishtar jusqu’à la mort, elle en deviendrait certainement folle au bout d’un moment. Elle se rendit compte soudainement, qu’elle venait tout simplement de penser sa vie entière aux côtés de l’homme. Il n’en savait rien. Quant à Eleanor, elle se surprit encore à vouloir passer toute sa vie avec lui. Et pourtant, cela ne faisait quelques fois qu’ils se voyaient et ne se connaissaient pas beaucoup. Etait-ce une bonne chose ? Etait-ce vraiment ce qu’elle désirait ? Il fallait avouer qu’elle n’était pas encore vraiment sûre totalement. Mais elle espérait qu’avec le temps, tout cela s’affinerait. Et surtout qu’elle ne blesserait jamais cet homme. Ses yeux se posèrent sur le haut de la tête de l’homme, qui était encore comme réfugié dans son cou. Elle mit ses lèvres sur son crâne et commença à lui caresser ses cheveux blancs d’albinos.
- Oui, spécial, murmura-t-elle en réfléchissant encore à la couleur de ses yeux et de ses cheveux en même temps, sans vraiment faire attention s’il l’entendait ou non.
La duchesse ferma les yeux et se résolut finalement à attendre une nouvelle question de la part de l’homme plutôt que de lui en poser une elle-même maintenant. Elle en était sûre, lui aussi devait en avoir pleins à l’esprit. De plus, comme ils ne se connaissaient pas encore trop, il y avait pleins de sujets sur lesquels se pencher. Eleanor, malgré toute la fatigue accumulée depuis tant de jours, ne ressentait pas du tout l’envie de dormir et s’imaginait déjà une nuit presque blanche où les deux parleraient la majorité de celle-ci.
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| | | | Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Lun 4 Avr - 18:00 | |
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Non, il n'avait pas vraiment peur de ses yeux. C'était juste que, outre le fait qu'ils le rendent sensiblement différent, il avait la couleur du sang, la couleur des yeux de Paole. Mais le sang, il le haïssait bien avant cette rencontre. Il trouvait juste cette couleur parfaitement dégoutante et puante, comme si une couleur pouvait l'être, et rien ne pourrait en faire démordre son esprit purement irrationnel. Il ne trouvait pas que la couleur était un don de l'Ombre. Celle-ci, il s'en foutait, même s'il ne fallait pas le dire à voix autre. Il ne jurait jamais par l'Ombre, se moquait bien intérieurement des prêtres, qu'il respectait – si encore l'on pouvait appeler cela respecter – seulement car ils étaient au service de leur Empereur à tous. Malgré tout ce qu'on aurait pu croire, l'informateur croyait en l'Empereur et aurait fait quasiment n'importe quoi – à part vous vendre – pour s'attirer ses bonnes grâces. Vous aimait-il plus que l'Empereur ? C'était à rediscuter, mais en tous cas, il était sûr et certain qu'il ne pensait pas à l'Empereur chaque seconde de la même façon qu'il pensait à vous. C'était plus du respect et de l'allégeance qu'un fou sentiment qui aurait pu le pousser à faire n'importe quoi. Il aimait vos cheveux beaucoup plus que ses yeux, pour revenir au sujet initial. Il savait que les cheveux bleus étaient rares, se souvenaient que l'Empereur lui-même les avaient de cette couleur et que le terroriste qu'il avait hébergé en avait quelques restes de moignon. Une couleur qui le faisait rêver, celle du ciel.
Vous paraissiez aimer votre contrée, vous la décriviez, et Zacharias s'imaginait des créatures magiques volant de partout, semant la neige. Überhal semblait radicalement différente d'Ishtar et ses gens brusques, à la limite du supportable, mais il était bien ici, il connaissait trop la ville pour partir un jour. Il était né à Ishtar et il mourrait probablement à Ishtar, aucun doute là-dessus. Il était bien trop obsédé par les méandres de la ville et ses noirs secrets pour la quitter maintenant : il n'en avait encore pas assez découvert, il était toujours plus affamé, désirait de plus en plus de secrets sans pouvoir se contrôler. Et pourtant, il y avait bien toujours la pensée qu'Émile Paole pouvait se cacher derrière chaque porte qu'il poussait, pouvait le poursuivre à n'importe quel moment de la journée. Zacharias en avait toujours irrémédiablement peur, et pour preuve, il tremblait de peur lorsque quelqu'un prononçait le nom fatal.
« Vous savez, vous allez pas être heureuse avec moi. J'suis un menteur, et j'buvais, avant. J'ai arrêté la première fois qu'on s'est vus. Et j'ai pleins d'ennemis qui me haïssent car je leur ai fait la vie dure. Vous êtes prête à endurer cela, vous ne voulez pas faire de pause pour vous y préparer ? »
S'il était comme l'Ivrogne, à ce moment-là, il aurait certainement passé une main discrète sous son vêtement, et commencé à caresser doucement sa peau. Mais il n'était pas l'Ivrogne, et ne savait pas s'y prendre avec une femme. Certaines choses, il y arrivait par instinct, comme vous embrassez, ce qui n'était pas franchement très dur, même s'il leur avait fallu du temps. Heureusement qu'il faisait sombre, ainsi, vous ne pouviez voir ni ses yeux, ni la couleur rouge qui peignait son visage en intégralité. Un albinos façon homard vapeur, c'était beau à observer, limite si de la fumée ne lui sortait pas des oreilles...
C'était tendre, c'était romantique, pour un peu, on aurait entendu les violons jouer au dessus de leurs têtes et un petit Uriel D'Arken en robe blanche jouer de la lyre. Ça aussi, ça aurait pu être comique. Il se demandait une nouvelle fois comment vous pouviez l'aimer, alors qu'il n'était qu'un vulgaire petit paysan sans un seul pouvoir. Mais arrêtons d'en revenir à chaque fois à cette histoire ridicule de classe, ou nous nous répéterions très souvent. Si vous n'étiez pas du tout fatiguée, de même qu'il avait énormément faim, Zacharias était presque anéanti par la fatigue. Le bain et la nourriture lui avaient redonné un peu de force, suffisamment pour vous parler, mais pas assez pour prendre d'autres initiatives. Il garda donc pour le moment le silence, se blottissant contre vous, la tête au niveau de votre cou, mimant quasiment la position du fœtus ; puis, ferma les yeux, souriant.
« Pour...toujours... »
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| | | Eleanor van Lähre Mort(e) tragiquement
♦ Sexe : ♦ Influence : 379 ♦ Messages : 449 ♦ Âge du perso' : 19 ♦ Fiche : Méfiez-vous de l'eau qui sommeille ... ♦ Protecteur : Personne ♦ Date d'inscription : 22/07/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Les rues de la ville n'étaient plus qu'Ombre et misère humaine [pv Elea] Mer 6 Avr - 13:50 | |
| Comme tout à l’heure, alors qu’elle avait les yeux fermés et qu’elle se trouvait comme sur un petit nuage, les paroles de l’informateur cessèrent net ce petit instant de liberté et de bonheur pur. Eleanor revint à la réalité soudainement dès qu’elle entendit les premiers mots de ce dernier. Elle ouvrit les yeux et fut plutôt surprise. Bien sûr, Zacharias ne pouvait pas le voir car il avait encore la tête nichée dans le cou de la duchesse. En plus, il la fit frissonner lorsqu’il parla puisqu’elle sentit son souffle chaud dans son cou. En même temps qu’elle l’écoutait, elle ne parvenait pas à comprendre le raisonnement de l’homme. D’un côté il disait qu’il l’aimait mais de l’autre, qu’elle ne serait pas heureuse avec lui. Il mentait ? Il buvait ? Eleanor haussa un sourcil. Elle fut tout de même heureuse d’apprendre qu’il avait arrêté grâce à elle de boire. Il était vrai que l’état dans lequel elle l’avait rencontré n’avait pas été très fameux. Elle ne s’imaginait pas un homme se trouver dans un tel état tous les soirs, bien qu’elle sût qu’il y en avait certainement beaucoup. Il débitait toujours et encore les mêmes paroles, du moins qui se ressemblaient. Et qui se rapportaient toutes à la même chose : selon lui, il n’était pas l’homme qu’Eleanor semblait mériter. Mais ce n’était pas lui de décider ! Pour cette raison, la duchesse finit par ne pas y faire vraiment attention. Le petit silence qui s’installa entre eux laissa le temps à Eleanor d’y réfléchir. Elle ne dit rien pour rien raviver. Oui, elle avait envie d’être avec lui. Peu importait ses ennemis. Peu importait qu’il mentait, du moment que ce n’était pas à elle. Peu importait les obstacles qui se mettraient en travers de leur chemin. Oui, comme il le lui demandait, elle se sentait prête à endurer tout cela, même si cela ne la préoccuperait pas dans leur relation. Non, elle se concentrerait seulement sur l’informateur, sur sa présence à ses côtés et le temps qu’elle passera avec lui. Tout ce qu’ils pouvaient faire ensemble. Rien d’autre. Et elle savait – du moins le pensait – que cela n’enlèvera rien à son bonheur. Tant qu’elle serait avec lui, elle serait heureuse. S’il était là pour elle et elle pour lui pendant les obstacles à traverser, qu’ils fussent durs ou non, cela lui suffirait pour être heureuse.
Enfin, il se remit à nouveau à parler pour seulement prononcer deux mots. Elle rouvrit les yeux qu’elle venait à peine de fermer à nouveau. Cette fois-ci, elle fut un peu déconcertée et ne savait pas du tout quoi dire ni faire. Elle se doutait qu’à ce moment elle avait rougi et elle ressentit encore une fois une chaleur traverser son corps. Pour toujours. Ces deux mots étaient porteurs de tellement de promesses. Elle aurait voulu le lui répondre, mais là elle ne le pouvait vraiment pas du tout. Non pas qu’elle ne le souhaitait pas. En quelques minutes seulement, elle s’était déjà imaginée passer toute sa vie aux côtés de Zacharias, de fonder une famille avec lui et de vivre paisiblement et tranquillement quelque part loin d’Ishtar si possible. Tout cela bien sûr après d’ultimes efforts mis dans la bataille. Elle savait parfaitement qu’au bout d’un moment, elle déciderait de cesser et de donner sa place à une autre pour vivre une vie normale. Elle en avait toujours rêvé. Elle voulait être heureuse autant que sa mère l’avait été avec son père. Ils avaient été ensemble « pour toujours », jusqu’à la mort de la mère d’Eleanor. Mais à cet instant précis, elle ne pouvait pas encore vraiment lui promettre cela. Pourtant, rien que le fait que lui y avait pensé l’avait tout simplement mise dans tout ses états. Cela l’avait tout de même chamboulée. Elle était restée quelques instants bouche bée, pensant à ce qu’elle pouvait bien répondre ou si elle préférait se taire tout simplement. Quand elle revint à la réalité, elle baissa les yeux sur Zacharias avant de le remonter un tout petit peu afin de poser sa tête doucement sur la sienne. Elle ferma les yeux encore une fois en espérant cette fois-ci qu’il ne romprait plus ce moment. Qu’enfin elle pourrait profiter de ce moment. La duchesse sourit. D’un côté, elle était heureuse et entendre de telles paroles lui faisaient vraiment plaisir. Cela montrait également qu’il pensait à elle et son bonheur et ne souhaitait que du bien pour elle.
- Sssh … Merci, murmura-t-elle.
Après tout, elle n’avait vraiment pas grand chose à lui dire. Et elle ne voulait vraiment pas réagir sur ses paroles à lui. Alors elle n’avait pas eu d’autres choix que de le remercier purement et simplement de se préoccuper de son bonheur. En même temps, elle espérait qu’il comprendrait ce qu’elle pensait : qu’il racontait n’importe quoi. Qu’elle ne s’en préoccupait pas. Et surtout, qu’elle l’acceptait tel qu’il était. C’était cela aussi l’amour. Accepter l’autre tel qu’il était. Et l’amour faisait parfois des miracles en rassemblant des personnes qui n’étaient jamais destinées à être ensemble. Du moment qu’elles étaient bien ensemble, pourquoi se préoccuper de son entourage ? En tout cas, elle ouvrit les yeux, cette fois-ci de son plein gré et remarqua que Zacharias les avait fermés et qu’il ne bougeait plus vraiment. Pourtant, elle sentait ses expirations dans son cou, sensation plutôt agréable. Elle en déduisit simplement qu’il s’était endormi. Elle ne vérifierait pas. En tout cas, il ne parlait plus non plus. Alors elle ne désirait pas le réveiller. Elle sourit et ferma les siens pour s’endormir à son tour. Et, chose incroyable car rare depuis deux mois, elle s’endormit tout de suite. Son esprit se trouvait probablement en sécurité dans les bras de l’homme. Comme si rien ne pouvait rien lui arriver. De plus, le retrouver avait indéniablement rassuré Eleanor.
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