Car le Savoir est source de Pouvoir...Mais aussi, de Troubles.[PV Azhran Nocturnae]

Marre...J'en ai franch'ment raz l'cul de ces journées. Toutes se suivent, ça en devient presque monotone. Est-ce donc qu'ça, la vie d'Sénateur ? Hier, j'ai reçu un drôle d'truc. Une lettre, jusqu'ici, ça m'a pas trop-trop surpris. J'sais lire à présent, et même si j'mets un temps fou pour une p'tain page de bouquin, j'suis capable de m'concentrer d'ssus et d'le piger. Mais cette lettre me force à v'nir ici : la Bibliothèque d'Ishtar.
En fait, la lettre venait de son Excellence le Prince Dorian. En fait, il demandait des nouvelles de son "frère". Nofase Try Orym...Et comment qu'j'suis censé l'dénicher moi ? En claquant des doigts ? Bah non...Bibi, il s'doit d'aller faire des recherches dans les "états civils" de la Biblio. Enfin, ça, c'est c'que j'voulais faire au départ.
Mais lorsque j'eu mit un pied dans ce lieu sacro-saint des scientifiques délurés et de ces estimés prêtres de l'Ombre...Et bien, j'me suis rendu compte qu'il n'y avait que des bouquins sur la généalogie des grandes familles, mais rien...absolument rien sur de potentielles adresses ou sur des histoires d'état civil. J'suis donc là, entouré de livres qui parlent des empereurs précédents, des grandes lignées des diverses Famille de "Noble Lignage".
J'suis bien tombé sur l'histoire des Try Orym...plutôt cool. J'suis aussi tombé sur un bouquin parlant d'la noblesse de Frickwitch. Trois Grandes familles, hein ? Le Compte de Frickwitch, les Jadewood et les Bloomyss. Bah, un d'entre eux est au sénat. Un mastodonte complètement niais...M'demande à quoi il peut servir. Tiens, les nobles familles d'Hellwing. Bah, rien d'bien notable...Strict ? Suffit d'voir l'autre Sénateur. Lorsque j'le vois, il m'fait penser à un gars qui a un orchestre dans l'trouffion.

J'étais donc là, richement vêtu. Les livres se succédaient, et j'trouvais rien d'bien intéressant. Je me cultivais un peu d'avantage, sachant un peu plus sur les provinces. Finalement, ces trucs de généalogie, ça peut être intéressant. Malheureusement, ça reste succin. Ah part parler des provinces, dirent les noms de ceux ayant marqué leur histoire...c'est un peu tristounet tout ça.
Fait de Guerre, grand statut politique...sauvetage d'une population. J'me demande bien si tout c'est toujours fait "pour le bien du peuple" moi. Soudain, j'me suis laissé aller en arrière sur cette chaise. Un soupir passa l'coin d'mes lèvres. Y a-t-il une façon, pour moi, d'utiliser à l'avantage de ma province les nobles du coin ?
Maître Dorian me la fait comprendre, il y a quelque temps. L'actuelle situation est stable, calme...mais seule la richesse en bénéficie. Notre peuple est pas super riche, et j'avoue être bien placé pour l'savoir. Pour preuve, j'ai toujours les réflexes du sans l'sou...j'calcule tout, et me contente du minimum. J'aime pas dépenser l'argent, pas pour moi dans tout les cas. Ah...J'pousse un soupir, les yeux fermés le visage vers l'plafond. J'peux pas m'empêcher d'murmurer :

"Dans quelle merde suis-je tombé, Maître Dorian..."

J’le sais, mon ton est bas…mais l’silence ici, est religieux. Mon vocabulaire peut peut-être choqué, mais j’suis lessivé. Par où commencer ? Que dois-je faire ? Gells…Noble et Grande Province…suis-je l’mieux placer pour t’aider ?

"Fait chier ! Il aurait put m’le dire, qu’c’est aussi chiant d’bosser au Sénat…Pffff…"

Un bruit se fit entendre, j’ouvris donc les yeux. Ma gueule de cramé se redressa, et j’put observer la source du bruit m’ayant sortit d’mes pensées négatives. Décidément, on peut même plus déprimer en paix dans c’te province.

La jeune fille se mordit vivement la langue pour s'empêché de proférer un bon juron bien senti qui n'allait nullement avec les lieux ou elle se trouvait. Elle essayait de se faire discrète depuis une bonne heure, feuilletant les registres qui faisaient état des divers faits et gestes de la plupart des grandes familles de l'Empire, et elle faisait bêtement tomber l'énorme volume de l'impressionnant arbre généalogique de sa propre famille. Forcément, le bruit s'était répercuté dans toute la pièce et elle sentit peser sur elle plusieurs regards désapprobateurs. Baissant les yeux, elle prit la posture de la jeune noble timide et gênée, rougit vivement et s'empressa de ramasser le gros livre tout en continuant de fixer le sol obstinément. Être timide n'était pas forcément ce qu'il y avait de plus simple à supporter, mais elle avait beaucoup d'entrainement. Elle hissa le livre sur une table prévue à cet effet et l'ouvrit au hasard, ne sachant par ou commencer. Elle tenait à détailler chaque membre de la famille Nocturnae histoire de savoir qui, pourquoi et comment avait été en contact avec la Famille Impériale. Prenant brusquement conscience d'être observée par une personne non loin d'elle, elle se redressa et jeta un regard circulaire... jusqu'à tomber sur un jeune homme à l'allure étrange défiguré par une large cicatrice qui lui courait sur le visage.

Repoussant une mèche sombre qui tombait sur ses grands yeux mauves teintés de nostalgie, elle adressa un sourire timide à cet étrange personnage qui semblait perdu au milieu de tous ces livres, un peu comme un enfant revêche égaré dans une forêt inconnue. Il avait l’air plus ou moins en colère, ou peut-être n’était-ce que de l’exaspération… Azhran retint un petit rictus amusé et prit un air légèrement affolé.

- Oh ! Je suis navrée, est-ce ma maladresse qui vous a dérangée ? Je… ce livre m’a surprise par son poids et il m’a glissé des mains et je… enfin je veux dire, loin de moi l’idée de vous gêner intentionnellement !

Un parfait hymne à la timide innocence d’une jeune vierge effrayée à l’idée de déranger ses pairs, l’inverse totale de ce qu’aurait dit un autre Nocturnae. Mais elle avait toujours été « La Petite Douceur », celle qui tranche sur la brusquerie et le sans gène de sa famille… celle qui n’a rien à faire là… Ce rôle lui allait à merveille. Elle avisa son interlocuteur d’air qui se voulait agréable mais ou la timidité se voyait comme l’absence d’œil sur le visage d’un borgne. Glissant ses mains sur sa robe mauve et noire d’un geste nerveux, elle semblait ne pas savoir si elle devait dire quelque chose d’autre, s’excuser à nouveau ou tout simplement se taire ou fuir comme une enfant ayant fait une bêtise. Elle tritura son livre quelques secondes, faisant presque amoureusement crisser le papier entre ses doigts, puis releva les yeux vers le jeune homme en face d’elle.

- Je ne sais pas quoi vous dire de plus… sincèrement je suis désolée c’est…

Elle baissa à nouveau les yeux en fixant le sol.

Un bouquin ? Non...un pareil pavé, c'est pas possible que ce soit un livre c'truc ! C'est gros, immense, compact, et j'parie qu'en plus c'est écrit tellement p'tit qu'on doit trouver la loupe du Grand-Père d'la biblio pas assez grossissante pour bien lire c'que ça contient !
Une jeune fille, belle...j'en conviens, avait commit la bourde monumentale d'essayer d'porter pareil ouvrage. Même moi, j'évite d'me saouler à choper les pavés inutiles ! Et pourtant, j'suis celui qui a l'plus besoin de connaissances de tout l'Empire ! Un Sénateur inculque, voilà bien c'que j'suis. Bon, je connais la base de chez la base...mais, est-ce bien suffisant ?
Dans tout les cas, j'pouvais pas m'empêcher de regarder cette pauvre nénette. Elle m'faisait pitié, à être aussi gênée juste pour un p'tit peu d'bruits. OK, les vieux croutons de squatteurs pro' d'la réserve aux livres monstrueux, ils l'avaient tous fusillaient du regard et fait un simple "Chuuuuuuut" unanime. Qu'est-ce que ça peut faire gosse cette réaction quand même !

Tiens, on dirait qu'elle m'a remarqué. Je crucifix le premier qui m'dit qu'avec ma gueule, c'est normal ! J'vous verrez bien, moi, être un grand brulé. Non mais oh, j'ai jamais demandé à finir avec une gueule pareille. Quand j'pense au fait que j'étais rudement bien gaulé...ah, fait vraiment chier.
La voilà qui me parle...Elle craint de m'avoir dérangé ? Bah, c’est vrai que ça m’a surpris d’entendre le bruit dl’a chute de c’monstre…mais de là à dire qu’elle m’a dérangé. La voilà qui triture ses affaires…alala, une vraie gamine prise en faute celle-là ! Une petite prude à sa maman j’parie.
D’ailleurs, au vu de ses vêtements d’bonnes factures, et d’la section où on s’trouve, j’parie qu’elle est de noble lignage celle-là. Une p’tite cruche, peut-être. Bon, Maître Dorian m’a bien spécifié d’arrêter de me poser sur mes préjugés des bas-fonds pour juger d’la noblesse d’autrui…mais, qu’est-ce que j’y peux moi ? C’est bien plus fort qu’moi, merde !

La voilà, de nouveau les yeux baissés. Je soupire et me lève, pour m’approcher d’elle. Non, vraiment, quel genre d’homme je serais à la laisser se débrouiller seule ? Un type cruel, ça, c’est plus qu’certain.
Me voilà prés d’elle, et j’peux pas m’empêcher de passer ma main dans mes cheveux qui crament supra bien. Dans un soupir, j’lui répond enfin :

« Franch’ment pas grave. »

J’la regarde pas dans les yeux, en fait…j’suis plutôt gêné. Parler avec une fille comme elle, soyons franc, c’est pas dans mes habitudes. Mais là, je m’ennui cruellement. Aussi, je regarde le plafond de façon dérivé. En fait, j’ai plus l’un des p’tits vieux de la biblio dans mon champ d’vision. Passons, j’lui demande :

« Besoin d’aide peut-être ? Une Dame telle que vous, portant pareil ouvrage…n’est-ce pas criminel ? Faut avouer que les pavés de c’type, on demande aux objets d’les transporter généralement. Ils sont là pour ça les bougres. »

J’ai jamais rien eu contre les « esclaves ». Moi-même, je reste le Valet de son Excellence avant d’être Sénateur de Gells. Aussi, autant l’dire, j’suis un homme enchaîné à un autre…esclave de sa volonté, et de ses désirs. Mais bon, j’avoue avoir eu l’choix de cette situation, contrairement à ces pauvres bougres. Cela m’fait penser à mon « Objet secrétaire » : Rib Ery. Le pauvre, encore heureux qu’il écrit mieux que ne le laisse croire son apparence. Avec un nez aussi explosé, j’le plaint vraiment. Il a une gueule plus affreuse que la mienne ! Pour dire…
Dans tout les cas, j’ai plus qu’à attendre sa réponse à ma question. Car me tenir là, devant elle, j’ai pas l’air très fûte-fûte.

- Eh bien...

La jeune fille fixa ses chaussures et ses joues se teintèrent d'une jolie teinte rosée pendant qu'elle mettait ses mains derrière son dos dans une parfaite imitation de la jeune demoiselle noble et innocente prise la main par ses parents dans le sac tandis qu'elle faisait une bêtise.

- Je sais que normalement je ne suis pas censée faire cela... mes parents seraient probablement en train de crier au scandale, mais je n'ai pas pu m'en empêcher... je... je leur ai donné une journée de libre........

Elle rougit davantage et sembla un moment vouloir disparaitre dans le sol.

- Je sais que cela ne se fait pas mais ils ne peuvent jamais avoir une journée pour faire ce qu'ils veulent et... enfin...

Elle soupira et leva des yeux désolée et un petit sourire contrit vers son interlocuteur.

- C'est indigne d'une jeune femme de mon rang n'est ce pas ?

Bien que parfaitement aux faits des usages des personnes "de son rang", elle avait l'habitude de donner une journée de "repos" à ses serviteurs et esclaves de temps en temps, une fois par mois en général, parfois plus souvent. Cela la faisait remonter dans leur estime et les poussaient à vanter sa gentillesse à tous ceux qui posaient des questions sur elle. Ses serviteurs et ses esclaves aimaient réellement leur maitresse, ils pensaient pouvoir compter sur elle, pouvoir lui confier leurs malheurs et lui parler de tout et de rien... ils se considéraient tous comme extrêmement chanceux d'être à son service. De son côté, la jeune princesse supportait tout cela dans l'unique but de faire tourner partout autour d'elle des rumeurs sur sa bonté et sa délicatesse... et cela fonctionnait à merveille.

Remarquant les regards désapprobateurs des personnes présentes aux alentours, elle se dépêcha de ranger son livre sans faire appel au jeune homme devant elle même s'il était lourd afin de ne pas le déranger davantage. Elle lissa sa robe et arrangea doucement ses cheveux, semblant chercher quelque chose à dire à cet inconnu qui se montrait courtois et agréable avec elle alors qu'elle l'avait gêné en faisant du bruit.

- Je... souhaitez vous que nous sortions ? J'ai terminé ce que je voulais faire et je voudrais me faire pardonner pour vous avoir dérangé...

Rosissant brusquement, elle se rapprocha de lui d'un air presque affolé.

- Au fait, j'ai oublié de me présenter, j'en suis désolée ! Je me nomme Azhran Nocturnae, je suis la fille du Prince Nocturnae... je suis dans la capitale depuis peu et j'espérais trouver un peu de calme ici... cette ville est immense et ses coutumes me sont étrangères... j'ai du mal à m'habituer à autant d'agitation...

Elle repoussa une mèche de ses cheveux qui tombait devant ses yeux et la cala derrière son oreille. Elle avait souvent porté des coiffures élaborées retenant ses cheveux de telle ou telle manière, mais il y avait toujours quelques mèches rebelles... la seule manière d'en venir à bout était de les mettre derrière ses oreilles... on lui avait souvent dit que cela faisait un peu "campagnarde", mais elle trouvait cela bien plus pratique que de recommencer sa coiffure des dizaines et des dizaines de fois d'affilé...

[Désolée de t'avoir fait autant attendre !]

Que faire, si ce n’est r’garder ce p’tit bout d’femme s’expliquer ? Elle se tenait là, d’vant moi…se triturant les doigts. Hé ! Si elle continue, elle va peut-être réussir à les tresser entre eux ! Franch’ment, j’devrais arrêter d’penser à des conneries pareilles.
Dans tout les cas, un p’tit sourire amusé apparu sur l’coin d’mes lèvres. Elle est marrante celle-là : donner une journée de repos à des Objets. C’est pas l’genre de chose qu’on entend tout les jours ça…Mais, fait surprenant, elle a ses propres objets ! Probablement qu’elle est d’origine noble.
Ouais, ça ne m’étonnerai pas. Avec sa manie de petite fille prise en faute, j’ai l’impression d’voir la pureté et l’innocence, que seules les filles de bonne famille arrivent encore à conserver d’nos jours.
Là voilà levant ses yeux, empli d’innocence mêlée d’excuse, vers moi. Hein ? Veux-t-elle que je sois juge de sa décision ? M’a-t-elle bien regardé ? Face à pareille question, j’passe ma main et la secoue devant elle…tout en disant :

« Foutaise. »

Stoppant l’mouvement d’ma main, je la regarde désormais dans les yeux, et ajoute avec un semblant de sourire. Duraille d’en avoir un bon avec cette cicatrice sur la tronche :

« Chacun est libre d’agir envers ses « employés » comme il l’entend. Maître, Maîtresse, Ami, Patron ou Patronne…le rôle que vous voulez avoir aux yeux de vos esclaves n’appartient qu’à vous, et dois vous ressembler : je pense. »

Mon ton est aussi simple que si je parlais de la pluie et du beau temps. Faut dire, c’est pas à moi d’juger d’une gamine pareille. Elle est probablement plus « belle » et « pure » que je ne l’ai jamais été…mon jugement ne pourrais que la souiller.

« Ce qui est étonnant, cependant, c’est que vous n’ayez pas demandé aux Objets de la Bibliothèque. Ils restent à disposition pour ce genre de cas d’figure. » Signalais-je.

Si cela s’trouve, elle ignore que certains esclaves sont liés à la Bibliothèque. Ou plutôt, sont aux services des usagers de la biblio’. Bah, peut-être que ma remarque l’aidera.
Tss..Voilà un ronchon qui nous fusille du regard et nous fait un « Chuut ! Un peu de silence ici ! »
Mais, franchement : j’en ai rien à battre de savoir si le son qu’on fait, aussi minime soit-il, l’dérange. Si on l’fait chier, qu’il aille s’installer ailleurs l’vieux péquin ! D’ailleurs, j’lui jette un regard noir…et il marmonne après dans sa barbe contre la jeunesse perfide et détruite d’Ishtar. Pauvre con va.

Enfin, pendant ce temps, elle, elle a rangé ses affaires. Euh…elle porte attention à ce genre de couillon ? Respect alors…
J’l’observe lisser sa robe, amusé par ses manies de femme modèle. Tout en secouant la tête, j’range l’bouquin que j’avais sorti. A peine ai-je fini, qu’elle se tient à nouveau d’vant moi. J’pensais qu’elle partait…

« Oh…vous n’m’avez pas vraiment déranger, vous savez. Mais bon, pourquoi pas ? »

Ah ! Tiens ! Cela devait bien arrivé. Eternelles et sempiternelles présentation. Hum…où ai-je vu le nom Nocturnae moi ? J’ai du l’lire dans un des bouquins de généalogie. Bah, j’aurais cas lui d’mander alors ! Hein ? Prince ? Attend…Mais oui ! Les Nocturnae dirigent la province de Semini…enfin, j’crois. C’est son Excellence qui me l’avais dit…ouh, y’a une paye. Il m’en disait plus que les provinces à l’époque…quant il révisait ses leçons en somme.
Là voilà m’expliquant la raison de sa gêne, avec cette petite mimique.

« Enchanté de vous rencontrer Dame Nocturnae. Je me nomme Aleksandr Droski, je suis le Sénateur de la province de Gells. Pour faire dans la franchise, même si cela fait désormais deux ans que je suis arrivé à la Capitale, j’ai toujours autant de mal avec ses coutumes. »

Je sais, je fais attention à bien articuler. C'est tellement rare : profitez bien. Faut dire, j'fais un effort. J'ai une futur petite Princesse d'vant moi : et les princesses : ça se respecte !
D'un ton peut-être nonchalant, j'lui demande alors :

« Vous désirez aller à un endroit en particulier ? »

Un sénateur ? Merveilleux, elle n'aurait sans doutes pas pu mieux tomber. Lui adressant un sourire parfaitement innocent, elle prit le temps de la réflexion puis secoua doucement la tête en contemplant timidement le sol. A vrais dire, elle n'avait rien prévu pour cette journée, elle n'avait rien à faire et cela lui pesait presque, elle détestait rester inactive, cela lui donnait l'impression de faire un bond en arrière, l'éloignant de son objectif principal autant faire en sorte que ce temps perdu serve finalement à quelque chose, si ce garçon était sénateur et qu'elle réussissais à l'allier à sa cause, ou du moins à faire en sorte qu'il l'apprécie, alors elle n'aurait pas totalement perdu son temps...

- Je... je n'ai rien de prévu pour la suite de cette journée, en réalité je ne m'étais pas encore posé la question... enfin... peut-être pourrais-je visiter la capitale, il y a fort longtemps que je ne suis pas venue et cela semble avoir bien changé mais... enfin disons que seule se serait peut-être un peu dangereux... je ne sais pas...

Si cela lui donnait envie de lui faire visiter la ville, se serait parfait. Quoi de mieux qu'une visite guidée pour discuter tranquillement ? Son père connaissait pas mal de nobles dans la province de Gells, mais si elle réussissais à se faire apprécier de son sénateur, se serait un pas en avant. Son objectif était plutôt compliqué et au plus les gens importants lui apporteraient leur soutient, au plus elle mettait de chances de son côté. La princesse le détailla un instant, se disant qu'avec son allure, aucun comique ne se risquerait à venir l'ennuyer si elle se déplaçait en ville avec lui... cette cicatrice qu'il avait lui donnait un air dangereux, mais elle même la trouvait agréable à regarder... étrangement, elle lui donnait presque une impression de sécurité, allez savoir pourquoi...

- Il suffit maintenant ! Vous dérangez toute la salle !

Elle se tourna vers le vieux noble qui avait parlé et lui adressa des excuses avec un sourire désolé. Faisant signe à Aleksandr de la suivre elle marcha rapidement jusqu'à la sortie de la bibliothèque tout en se repassant dans la tête toutes les insultes et autres politesses bien senties qu'elle aurait pu envoyer au visage de ce vieil aigrit qui avait osé la couper en pleine conversation potentiellement importante. Pour qui se prenait ce vieux rat, après tout, la bibliothèque était pour tout le monde, comment faisaient les gens qui souhaitaient parler d'une quelconque archive ou oeuvre littéraire ? Repoussant toutes ses pensées au loin dans son esprit, elle adressa au jeune sénateur un regard empli de douceur timide.

- Et vous ? Qu'avez vous prévu pour combler les heures qu'il vous reste à arpenter aujourd'hui ?

Il serait tellement simple qu'il comprenne l'allusion et qu'il propose de lui même de l'accompagner en ville... Après tout, ça n'était pas tous les jours que l'on avait le loisir de rencontrer des personnes bien élevées ou, du moins, bien éduquées... cela se faisait même d'une rareté à pleurer...

[504]

Je l'avais écouté avec attention...A la voir, franchement c'est certain, c'est une petite princesse qui n'est sortie de sa tourelle qu'il y a peu, histoire de trouver son p'tit Prince : l'Empereur. Quand j'y pense, je n'ai encore jamais rencontré l'Empereur d'Ishtar...d'après les bouquins, les Try Orym et les Walhgren ont un lien d'parenté. Enfin, Dorian ne semble pas aimer parler d'ça, alors, j'êvite de lui en toucher un ou deux mots. Probablement de vieilles histoires d'familles...
Mais cette p'tite, cette Azhran, elle ressemble à une poupée d'porcelaine au milieu d'armes de destruction massive : comment pense-t-elle survivre à tout ce merdier au final ? J'me l'demande fortemment.
Dans tout les cas, j'allais lui proposer de rejoindre, ensemble, la ville et d'aller nous y balader...histoire de savoir si son existence peut-être intéréssante pour Gells, ou insignifiante. Enfin, bien sûr, j'suis pas non plus super con...j'lui dirais pas les choses comme ça. Et puis, en toute franchise, j'la trouve amusante et marrante. Elle m'a un brin r'monter l'moral avec ses maladresses. J'peux bien passer un brin d'temps avec elle : non ?

Oh, mais il commence à me les pomper l'vieux ! Il a interrompu les propos de la pauvre petite puce ! Ce que j'peux les trouver chiant ces vieux aigris ! On peut parler dans une biblio', sinon, on échange des idées et des pensées comment : pov'con va ! Et voilà, j'suis d'nouveau irrité...et alors qu'Azhran s'excuse, moi, j'fussille l'ancien...D'ailleurs, ma gueule doit pas faire commode, dommage que ma taille de mioche -1 putain de mètre 65- casse l'effet de "tueur". Bof, j'suis plus à ça prés : n'est-ce pas ?
Enfin bon, elle me fait signe de la suivre. J'hoche la tête pour lui faire comprendre que, pas d'blem', j'la suit. J'ai une démarche pas trop-trop rapide, et comprend qu'elle m'emmène vers la sortie. Bah...elle se laisse marcher sur les pieds par ce crouton ? Bof, comment lui en vouloir ? On la dirait pas capable de faire du mal à une mouche cette fille. Ouais...une lady comme dans les bouquins à l'eau de rose que Dorian lisait de temps en temps, quant on était mioche. d'ailleurs, j'aimais bien le titiller à ce sujet, le Prince.

Bon, on en revient au sujet initial. J'lui sourit légèrement, au vu d'sa question. Déjà, avec la tirade de tout à l'heure, j'avais compris que ma compagnie n'était pas détestable. Probablement cela s'est-il confirmer avec mon statut de sénateur ? Non, elle ne me semble pas du genre "fourbe et manipulatrice"...elle paraît bien trop pur pour ça. Sa maladresse, ses craintes, et sa timidité...j'pense que c'est une brave petite fille.
Dans tout les cas, j'lui répond :

"Et bien, je n'ai moi aussi, rien de particulier à faire...Peut-être voulez-vous qu'on visite la ville ensemble ?"

Mon ton est calme, posé. Je parle en faisant bien attention à prononcer chaque syllabes. Elle mérite que je fasse des efforts dans ma façon d'parler, vous n'êtes pas d'accord ?
le langage des rues, c'est vraiment pas l'plus adéquat pour s'adresser à une Lady. Que voulez-vous ? J'suis pas un supra-balourd incapable de faire preuve de finesse...j'sais me montrer gentle-bidule-chouette quand j'veux ! J'ai suffisamment vu Dorian l'faire pour être capable de "l'imiter".

"Et puis, il est toujours mieux de visiter une ville comme Ishtar à deux, que seule : non ? Permettez que je vous serve de Guide, et de Protecteur, Mylady."

Je m'incline légèrement, avec un sourire, tout en l'invitant à passer devant moi.
J'crois savoir que c'est ainsi que Dorian prouve qu'il est un "Gentil-Homme" aux femmes. J'espère ne pas me gourer dans l'choix de mes mots. Vous savez, j'suis pas vraiment à l'aise avec les femmes...non, avec les gens en général. Enfin, j'ai souvent entendu le terme "mylady" être utilisé dans les salles de bals et autre...c'est que ça doit être assez délicat, et j'espère, marquer le fait que je la voit comme une princesse.
Bof, j'm'embrouille peut-être...Dans tout les cas, j'attend qu'elle sorte la première...pour fermer la marche. Oh, mais avant, je rajoute :

"Nous irons là où vous désirez vous rendre...Après vous, je vous prit."

Ma voix est naturellement rauque, mais j'pense que l'respect que j'ai pour elle s'entend dedans. Dans ce genre de cas, j'me revoit devant les cours de maintient et autre, qu'on m'a filé pour faire de moi l'valet de Dorian...Bof, si l'espace d'un instant, je redevient le servant d'une tiers personne, je vais pas en mourir. Surtout si c'est pour une femme aussi douce....elle n'a pas prit peur en voyant ma tronche après tout : je lui dois bien ça.

Dans tout les cas, après une rapide décision du lieu, nous sommes sortis d'la bibliothèque. Au final, c'est une agréable journée qu'on en vient à passer...une journée comme une autre ? Mouais. Enfin, on s'est promis d'se revoir dés que l'un, comme l'autre, nous en aurons l'temps et la possibilité. Il ne faut pas croire, mais la noblesse comme les sénateurs, on a des obligations. Enfin, j'crois.

HRPG : Le dernier paragraphe a été écrit avec accord d'Azhran, pour clôturer ce rp de façon à nous mettre en accord et à jour avec la MAJ.