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| L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Lun 13 Déc - 19:16 | |
| Quelle distraction fut de voir les comparses s'activer comme de vulgaires mouches autour d'un tas de fumier, espérant saisir les bandits qui avaient foutu ce bordel. Satisfait, je contemplais le lever de rideaux, tandis que des cris s'échappaient de leurs gorges, des cris énervés et hystériques qui me faisaient mal aux tympans, mais quelle superbe joie de les voir s'agiter comme des insectes ! Un jour... je le savais... un jour... une nuit plutôt, la nuit m'évoquait toujours la beauté du monde, puisqu'elle cachait sa laideur avec perfection. Une nuit de pleine lune, tandis que j'embrasserai mon épée et que je caresserai une dernière fois le plumage noir de mon oiseau, je chancèlerai et tomberai dans le ventre du loup, et le laisserai me dévorer non sans plaisir. Je le sentais déjà... respirer sous ma peau, je sentais son coeur palpiter sous ma poitrine, je sentais son sang couler dans mes veines, et ses rugissements me coupaient de ce monde. Le monstre était à l'intérieur de moi, et ce loup blanc et gris n'attendait que ma raison flanche une dernière fois pour hurler, et sortir, saluer la lune et mordre les poupées de porcelaine comme Adelheid.
Pris dans le spectacle de la chaise, pris par moi-même, je n'avais pas encore remarqué son absence, mes yeux continuaient d'admirer la beauté de la scène, et un sourire fou illumina mon visage. Mes traits recommençaient à changer, et un filet de bave aurait pu couler sans que ce soit choquant, je passai ma langue sur mes lèvres pâles, le goût du sang toujours dans la bouche, je frémis. Quelles sensations délicieuses et incroyables ! J'avais presque l'envie déroutante et alléchante de mordre, mordre et planter mes dents dans la jugulaire d'une âme innocente — comme ce beau jeune homme — et l'égorger, sentir contre moi toute cette force vitale quitter un frêle corps, et lui faire l'amour avant que le dernier souffle de la vie ne quitte cette enveloppe faîte de chair et de sang, et que la froideur de la Mort reposât au creux de mon épaule. Tuer... encore et encore... baiser et tuer comme la bête que j'étais... un plaisir pervers me fit frissonner lorsque je reposai mes yeux ensanglantés sur Adelheid, observant sa petite stature adorable et frêle, fragile et malsaine, je me sentais attiré par la corruption de son âme encore innocente.
Comme si la jeune femme s'était laissée abandonné dans les bras du loup en toute conscience, comme si au fond, elle n'attendait que cet instant où j'attraperai sa jolie petite gorge pour la serre entre mes doigts d'argent, et j'imaginer non sans ce même plaisir pervers ses formes sous ce manteau et sa robe blanche. Je n'arrivais plus à la voir comme une jeune innocente, une autre folle raisonnante, mais comme une femme qu'un homme désire. J'approuvai d'un signe de tête... était-ce une invitation ? Ou bien son esprit possédait-il une logique si différente de la mienne pour que ça voulût dire autre chose ? La jeune femme désirait-elle réellement m'aider à retrouver un peu de moi-même ? Je mordillai ma lèvre inférieure, continuant de passer ma langue sur mes lèvres, comme le fait le loup avant de sauter sur sa proie. Lentement et raide comme un cadavre, mes jambes commencèrent à s'avancer, alors que nous nous éloignions de toute cette superbe et excitante folie, j'aurais pu à chaque pas, à chacune de ses petites respirations la prendre et l'écraser dans mes bras, nous cacher des regards dans une ruelle et la dévorer, la dévorer toute entière ! Les êtres fragiles avaient tendance à faire perdurer ma folie, à la faire renaître à chaque fois qu'elle était sur le point de s'éteindre, comme pour se moquer de moi et me dire « Émile... mon pauvre Émile... jamais tu ne connaitras le repos ! Pour ça... il faudrait que tu meures... » Mourir et ensuite ? Je serais indéniablement une grande perte pour l'Église, certes les Inquisteurs pouvaient posséder un tiers de ma folie, mais combien pouvaient-ils se targuer d'avoir une folie aussi raisonnée et aussi serviable ? Se jouant des apparences de la loyauté pour attendre le moment où la graine de la discorde donnerait un arbre asséché, mais grand et dont les racines grifferaient le ciel.
Je n'aurais pas su dire si le chemin m'avait paru long ou non, ce que je pouvais seulement affirmer, c'était que je ne l'avais pas vus passer sous mes yeux. Un instant de volé et offert à quelque chose qui m'échappait, mes yeux n'avaient eut de cesse de contempler la lune et d'admirer sa forme sublime, briller encore et encore dans le ciel noir de la nuit. Le jour allait se lever dans combien de temps ? Il me paraissait toujours que les nuits étaient affreusement longues, alors que c'étaient pour elles que je vivais, tandis que les journées étaient affreusement courtes au point où j'oubliais leur existence même. Nous ne tardions pas à arriver à la Place des Ménages, ce lieu que la petite poupée de porcelaine fragile et mignonne avait créé de ses propres petites mains blanches, immaculées des meurtres qu'elle prenait plaisir à perpétrer. Des mains blanches comme les miennes, mais de petites mains encore celles d'une enfant, et sûrement douce au touché. Je ne cherchais pas à comprendre l'attirance qu'un homme de mon âge pouvait éprouver pour une aussi délicate jeune fille, je m'en foutais assez à vrai dire, je savourais simplement l'instant que cette nuit nous offrait. Bien sûr, il ne fallait pas s'imaginer voir un quelconque amour naître entre elle et moi, l'amour que je désirais était soit lié au meurtre à mes corbeaux, ou soit liée aux plaisirs de la chair. Je m'arrêtai une fois que nous fument arrivé, je passai une main dans mes cheveux humides, désignant l'endroit à Adelheid pour qu'elle puisse me guider, ma langue glissa à nouveau sur ma lèvre, je gardais le silence. Pourtant... une question brûlait mes pensées dans un joli petit brasier : le loup allait-il corrompre l'agneau ? |
| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
♦ Sexe : ♦ Influence : 373 ♦ Messages : 135 ♦ Âge du perso' : 17 ♦ Fiche : Mécaniquement humanisée ♦ Date d'inscription : 03/09/2010 ♦ Age : 37
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| Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Mer 15 Déc - 12:38 | |
| Adelheid avait fait un détour, rentrer aurait été bien plus rapide en passant par des rues plus fréquentées, mais ça n'était pas vraiment une bonne idée. Elle savait d'expérience que rencontrer quelqu'un recouvert de sang ne donnait pas à la personne en face une impression de confiance et de sécurité, et que cela poussait souvent les gens à se sauver en hurlant... ce qui n'était pas vraiment discret... Se glissant dans une toute petite ruelle perpendiculaire à la Place des Manèges, elle inséra une lourde clef dans la serrure d'une porte qui semblait sur le point de s'effondrer et sur laquelle aucune inscription n'indiquait quoi que se soit. Elle poussa la porte dans un grincement sinistre, attrapa le Maestro par le poignet pour le faire entrer rapidement, et verrouilla la porte à clef derrière eux. Elle guida son invité à travers un couloir sombre qui n'était éclairé que par les rayons de la lune se faufilant à travers de petites lucarnes sales... et arriva dans une grande pièce aux larges fenêtres, sales également, qui était étrangement bien rangée, propre et bien éclairée. Passant sur le pointe de ses pieds nus devant ses établis, outils et autres matériaux de ce qui semblait être son établit, elle marcha jusqu'à une grosse armoire. Elle ouvrit le meuble remplit de manteaux et autres vêtements, appuya sur une moulure intérieure... et une trappe s'ouvrit brusquement dans le fond de l'armoire. Elle adressa un petit sourire amusé à Émile et lui fit signe de refermer l'armoire derrière lui quand il serait passé... puis elle disparu dans les escaliers qui étaient cachés sous la trappe.
L'escalier débouchait sur une première cave, remplie de désordres divers : vieux tas de vêtements de toutes les tailles, débris de matériaux, outils divers, établis défoncés etc... et une porte au fond. La jeune fille se dirigea directement vers la porte en laissant tomber le manteau par terre et fit signe à Émile de la suivre. Elle referma à nouveau à clef derrière eux et alluma la lumière. C'était une pièce spacieuse dans laquelle il y avaient assez de choses pour que quelqu'un puisse y vivre pendant un moment. Il y avait un grand lit dans un coin, une baignoire dans un autre, une armoire pleine de vêtements, un bureau, une table, des chaises et deux fauteuil. Sur le bureau, des petits objets, des plans et des outils étaient éparpillés en désordre, et sur la table il y avait un grand plateau de fruits frais et de fruits secs, une carafe d'eau et quelques verres. Adelheid se dirigea directement vers l'armoire et l'ouvrit en grand, montrant son contenu au Maestro.
- Y'a plein de vêtements d'homme là, fouille et tu trouveras un truc à ta taille qui ne soit pas plein de sang. Je crois même qu'il y a des chemises qui ressemblent à celle que t'avais tout à l'heure... peut-être...
Elle sourit, amusée, tout en défaisant la ceinture de sa robe blanche rougie par leur petite partie de plaisir.
- Et tu peux prendre un bain chaud aussi, ou froid si tu préfère, c'que tu veux, y'a des fruits aussi et j'peux faire venir autre chose à manger ou à boire quand tu veux.
Elle alla vers la table et y déposa la bouteille d'hydromel qu'elle avait rapporté tout en détachant le lacet qui fermait sa robe. L'air de penser à autre chose, elle fit une pause devant son bureau, perdue dans la contemplation d'un plan sur lequel elle ne put s'empêcher de rajouter un ou deux détail après avoir posé les quelques objets qu'elle avait récupéré pendant la soirée à coté, parmi les autres trucs divers qui jonchaient le bureau.
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| | | | Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Ven 17 Déc - 17:31 | |
| Je rentrai à la suite de la petite poupée de porcelaine, plissant les yeux, peinant à m'habituer à la soudaine obscurité du long couloir que nous prenions. L'Onyx de nouveau sur mon épaule ne cessait de tourner son énorme tête, fixant de son oeil unique les ombres qui se dessinaient sur le plancher, son cerveau devait très certainement s'inventer des images que seule cette bête était capable d'inventer, peu de personnes étaient capables de comprendre ou de simplement envisager l'intelligence dont faisait preuve les corbeaux, et celui-ci en particulier. Alors il continuait de bouger sa tête, caressant parfois ma joue de ses ailes noires, puis poussait un léger croassement rauque, mais se tut dès que nous pénétrâmes dans une pièce soudainement plus spacieuse. Toujours aussi poussiéreuse, je me doutais que ça devait être une couverture ou qu'une cachette se dissimulait quelque part, l'endroit paraissait être laissé à l'abandon depuis des années, mais Adelheid paraissait se sentir à l'aise. Pourquoi la mécanicienne cacherait son atelier ? Après tout, ses manèges étaient connus par tout le monde, elle n'avait pas la moindre raison... ou plutôt, je ne la connaissais pas encore. L'Église devait sûrement la surveiller de prés, j'avais entendu dire que l'Empereur prenait très à coeur l'avancé de la technologie, sans doute d'Arken voulait chercher une raison à lui arracher cette affection. Curieusement, l'Église ne s'entendait pas avec les Scientifiques, et la jeune femme était mon ennemie, mais encore plus curieux : je ne trouvais aucune raison à la tuer ou chercher à l'enfermer. Entre psychopathes, fous furieux et autres cinglés, on s'entendait plutôt bien, et Adelheid était différente et originale. Je la suivais jusqu'à l'armoire remplit de vêtement, et n'importe qui aurait trouvé ça plutôt étrange de voir cette armoire dans un endroit abandonné, mais pas moi, peu de choses étaient capable de me surprendre à vrai dire.
Et je refermai le passage secret, une fois que la jeune femme m'invita à la suivre à nouveau. Descendant lentement l'escalier en prenant soin où je posais mes pieds, je haussai un sourcil en voyant la nouvelle pièce, le lieu où vivait Adelheid était réellement amusant ; des vêtements posés en tas dans un coin, pour quoi faire ? Et cette porte où elle m'amena ouvrit sur le coeur même de son atelier. Je marchai jusqu'au centre de la pièce, haussant un sourcil et croisant les bras, mes yeux détaillèrent longuement tous les instruments qui traînaient sur la table de travail, enfin je posai mon regard sur les autres vêtements dont elle me parla. Pourquoi des vêtements d'homme se trouveraient ici ? J'eus quelques soupçons à son sujet, amenait-elle souvent des hommes et des femmes dans son passage secret ? Peut-être qu'elle me cachait une autre pièce où étaient entreposés quelques jolis cadavres pas encore dévorés par les vers ? Ce qui était ennuyeux avec les cadavres, c'étaient qu'ils pouvaient être certes de jolis et agréables objets de décorations, mais l'odeur avait tendance à pourrir l'atmosphère. Et puis du moment que l'être était mort, il n'y avait plus d'intérêt à jouer avec. La nécrophilie ne me dérangeait pas elle-même, je ne voyais seulement aucun intérêt à baiser un corps sans vie, enfin il m'arrivait bien de mordre la chair froide de mes victimes lorsque l'excitation restait à haut niveau, mais jamais l'idée de faire l'amour à quelque chose de mort ne m’était venue à l'esprit.
— Hum... et tu vis seule dans cet endroit ? Ou bien as-tu des serviteurs ?
Simple curiosité de ma part, après tout j'étais un Inquisiteur, et malgré ce que l'on avait tendance à penser, j'étais réfléchi et j'avais une sorte de déformation professionnelle en posant régulièrement des questions à mes rencontres. Même d'un soir, même autour d'un verre, j'avais pris l'habitude d'arracher les informations des langues qui se trouvaient dans mon champ de vision. Approuvant la jeune femme, je me dirigeai vers la baignoire, tandis que ses doigts de fées défaisaient sa robe, oh bien sûr j'aurais pu lui sauter dessus et la prendre sans lui demander son avis, mais un bain s'imposait. L'odeur de transpiration et de sang commençait à m'écoeurer, preuve que mon excitation était en train de s'éteindre, si les gens de ma demeure me voyaient dans cet état, j'aurais à nouveau droit à des regards pleins de dégoûts et de peur. Mouillant mes lèvres, je fis tourner le robinet d'eau froide, touchant le liquide du bout des doigts, je sentis les serres de l'Onyx perdre de leur force, alors qu'il s'envolait dans la pièce et vint se poser près de la poupée de porcelaine. Bougeant à nouveau son énorme tête, il la pencha vers le plan qu'elle fixait depuis un moment, puis sautilla en renversant un ou deux objets sur son passage. Tandis que l'eau coulait, je me dirigeai vers le tas de vêtements, cherchant une chemise noire qui paraissait être un peu grande pour moi, je haussai les épaules. Du moment que l'on ne portait aucun soupçon sur moi, le reste n'avait pas d'importance.
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
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| Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Sam 18 Déc - 23:44 | |
| Levant vers lui un visage étonné, presque comme si elle pensait être seule, elle le détailla quelques secondes avant de répondre, un peu comme quelqu'un de très concentré à qui l'on rappelle la présence de quelqu'un d'autre. Remettant distraitement en place les objets que l'oiseau avait fait tombé elle parcouru la pièce d'un regard et sourit doucement à Émile.
- Ils n'ont pas le droit d'entrer dans cette pièce. Celle-ci et ma chambre leurs sont interdites d'accès... il me faut bien un peu d'intimité quand même. Ça n'est pas parce qu'on m'a imposé des serviteurs que ce n'est pas moi qui les commande finalement. Ici c'est la pièce que j'utilise quand... quand... j'en sais rien, quand j'en ai envie en fait. La seule ou je suis véritablement certaine que personne ne viendra me déranger. Seuls deux de mes serviteurs connaissent l'existence de la pièce que tu as dû traverser pour venir ici, et ils n'ont pas encore imaginé que la vieille porte verrouillée du fond pouvait mener quelque part. C'est un peu comme ma pièce secrète...
Elle défit le dernier noeud qui retenait sa robe, la retira et la jeta en boule sur une chaise. En dessous, elle portait une sorte de short blanc moulant qui lui arrivait mi-cuisses et un débardeur tout aussi blanc et tout aussi moulant qui révélait des formes légèrement plus généreuses que ne l'avait suggéré sa robe un peu ample. Elle alla s'assoir en tailleur sur le lit avec une grappe de raisin et se mit à en grignoter les grains avec un plaisir évident, des petites mèches blanches tombant devant son visage. Sans sa robe à froufrous elle avait l'air moins jeune... disons qu'elle faisait son âge désormais alors que la robe lui donnait deux ou trois ans de moins. Du haut de ses seize ans révolus, elle gardait fixé sur le Maestro un regard pétillant.
- Si tu veux d'autres vêtements sers toi, ceux à qui ils appartiennent n'en auront plus jamais besoin.
Suçotant pensivement son grain de raison, la jeune fille continuait d'observer l'homme avec qui elle venait de passer la soirée. Elle le détailla de haut en bas, restant un peu plus longtemps au niveau de son torse et de ses bras, s'arrêtant sur ses yeux et ses cheveux... puis redescendant et recommençant le même cirque. On aurait dit qu'elle essayait de traverser sa peau avec ses yeux pour ne plus voir que ses os et ses organes. Elle resta un moment silencieuse à l'observer, puis contempla sa grappe de raisin sur laquelle aucun grain de subsistait. Elle traversa la pièce, posa la branche vide sur la table, rongea quelques noisette et alla s'allonger à plat ventre sur le lit, les pieds levés au dessus de sa tête, allant et venants, son menton dans le creux de ses mains, regardant à nouveau Émile.
- En fait, je crois bien me souvenir, même si les souvenirs vont et viennent et passent par des chemins qu'on ne peut pas suivre, même s'ils se glissent sournoisement entre les pensées et la raison pour montrer des choses qui n'existent pas et en faire disparaitre d'autres qui existe... que tu es la première personne à rentrer ici. A part moi bien sûr, sinon cette pièce n'existerait pas, elle ne serait qu'un souvenir inexistant qui flotte dans l'esprit d'un fou déplaisant. |
| | | | Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Dim 19 Déc - 12:28 | |
| Prés de la baignoire, j'observai l'eau couler, vérifiant de temps à autre la température en trempant mes doigts dedans. Un bain tiède m'attendait, suffisamment chaud pour délasser mes muscles, suffisamment froid pour me remettre les idées en place ; écoutant toujours la jeune femme, j'approuvai sans rien dire les informations qu'elle me donnait sur son compte, presque sans méfiance. J'avais l'impression qu'un changement s'était opéré depuis qu'elle m'avait conduit dans cette pièce, elle me paraissait bien plus pensive et rêveuse que tantôt, sans doute parce que l'excitation du moment s'était envolée et qu'elle était dans son sanctuaire. Alors qu'elle se dirigeait à son lit, je tournai la tête en sa direction pour l'observer, un frémissement courra sur mon échine, tandis que mes yeux détaillaient la petite tenue dans laquelle Adelheid se trouvait. Curieusement, autant elle m'avait apparu enfantine et innocente dans sa petite robe blanche, autant cette impression disparaissait devant les formes plus généreuses que je l'avais pensé se montraient. Elle ne ressemblait plus vraiment à une enfant, mais elle affichait à présent bien plus son âge, et mes yeux fixèrent quelques secondes ses petits pieds blancs s'agiter, alors qu'allongée sur son lit, elle balançait ses jambes, continuant de me parler et m'affirmant que j'étais la seule personne à être venue ici. Secouant la tête, l'Onyx se posa sur le rebord de la baignoire, fixant la grappe de raison qu'elle avait commencé à dévorer avec sa petite bouche. Est-ce que je devais interpréter ses gestes et ses paroles comme des invitations ? Est-ce que je devais revenir la rejoindre et la dévorer tout entière comme le disait mes instincts de prédateur ? Oh j'en avais envie depuis le début, ou plutôt ça avait remplacé mon désir de la tuer. La petite poupée de porcelaine était bien trop originale et étrange, la tuer serait une perte de temps et une perte de curiosité, ça serait trop dommage.
C'était sans doute pour ça que je m'étais pris à ce jeune homme au Cochon Pendu, mordant sa chair tendre à pleine dent, sentant son excitation croître en même temps que la mienne. Un substitut en somme, mort depuis un petit moment, mais prendre quelqu'un et lui arracher la vie, c'était mêler le sexe au sang, et j'adorais ça. Tuer c'était comme faire l'amour à quelqu'un, sauf que c'était bien plus puissant, plus jouissif et la personne donnait de sa vie pour cet unique instant de pure violence ; si je touchais Adelheid, là... maintenant ? Est-ce que j'aurais assez de raison encore pour me retenir de la tuer ? Je savais qu'elle était tout à fait capable de m'arrêter avant que je ne la tue, mais je n'arrivais même pas à savoir si elle comprenait ce que j'avais envie de faire avec elle. Je poussai un soupir exaspéré, fatigué, mon esprit me jouait des tours. Et l'aube n'allait pas tarder à venir caresser Ishtar de ses rayons de lumière, massant ma nuque, j'arrêtai finalement l'eau. Posant la chemise prise à un inconnu pré de la baignoire, je pliai soigneusement mon pantalon. Songeant bien rapidement que la pièce avait besoin d'un peu de rangement, je laissai ma maniaquerie reprendre un peu le dessus, et tapai légèrement du pied. Il m'avait fallu un peu de temps pour comprendre que je me trouvais dans un endroit inconnu, et il me faudrait quelques minutes pour calmer ma nervosité. Mes chaussures prés de mes affaires, je les bougeai légèrement pour quelles sont à la même hauteur que le reste, parfaitement symétrique au reste des vêtements, rie n'étaient plus laid que l'asymétrie. Enfin, je me glissai dans le bain tiède, la tête posée contre le rebord, je levai les yeux vers le plafond. Posant mes mains sur la baignoire, je restai quelques secondes dans le silence, savourant la caresse tiède de l'eau contre ma peau, et je lâchai à la jeune femme :
— Dois-je donc prendre ceci comme une marque de ta sympathie à mon égard ?
Je laissai un long soupir rauque s'échapper de ma gorge, puis passai à plusieurs reprises une main sur mon visage, observant le sang tremper dans l'eau et se diluer, alors que je sentais mon corps se rafraichir. Le corbeau battit des ailes, son oeil unique surveillait Adelheid de façon un peu rêveuse, et d'une main distraite, je caressai affectueusement sa tête, il mordit mon doigt pour me rendre mon geste tendre. J'eus un petit rire sec et à peine audible, amusé par le comportement de l'oiseau. Il grimpa sur mon avent bras, et frotta ses ailes contre ma peau mouillée, je levai à nouveau les yeux au ciel, amusé, puis je taquinai son bec et finis par lui gratter le cou avec mes prothèses en argent. Parfois, mon regard quittait mon oiseau pour aller sur Adelheid, et comme pris par une sorte de jalousie, l'Onyx me mordillait pour que je continue de le caresser. |
| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
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| Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Dim 19 Déc - 15:47 | |
| Elle haussa les épaules en continuant de le regarder et retrouva une expression enfantine en penchant légèrement la tête sur le côté. Installée comme elle l'était, elle semblait à nouveau plus jeune si l'on évitait de regarder sous son menton, là on ses formes légèrement compressées par sa position hurlaient son âge, mais rien de tout cela n'avait l'air d'avoir la moindre importance à ses yeux. Après tout, avait-elle une seule fois donné l'impression de trouver quelque chose "important" ? Enfin, à part ses plans et ses créations bien entendu... elle semblait plutôt survoler la vie et ses tracas en posant un voile blanc sur toutes les choses sérieuses qu'elle touchait.
- Une marque de sympathie ? J'en sais rien... ça dépend... les autres personnes qui rentrent chez moi et passent par l'armoire de mon atelier me trouvent aussi sympathiques, mais ils ne passent pas par cette pièce, leur chemin s'arrête un peu plus bas sous la trappe. Mais après ça je ne pense pas que ma "sympathie" soit ce qui les marque le plus. Et puis c'est quoi la sympathie d'abord ? De la gentillesse ? Être agréable ? Je n'ai pas envie d'être gentille et encore moins agréable, c'est quelque chose qui ne se contrôle pas et ça se contrôle en même temps. C'est compliqué et facile et ça se tord dans tous les sens. Une marque ? Pourquoi ? Tu ne m'appartiens pas, et même ce qui est à moi je ne le marque pas. Il n'y a que ce que je fais qui porte ma griffe parce qu'on m'a dit que c'était comme ça qu'il fallait faire.
Se redressant finalement, elle posa ses petits pieds fins encore rougis par le sang qui les avait recouverts sur le sol et s'avança tranquillement jusqu'à la baignoire. Elle s'agenouilla à côté, posa l'un de ses bras contre le rebord et y cala doucement sa tête de façon à pouvoir encore regarder le visage d'Émile sans avoir à se dévisser la nuque. De son autre main, elle dessina de petites arabesques imaginaires à la surface de l'eau tiède aux reflets rouges du sang qui se trouvaient autrefois sur le corps de cet homme qui avait partagé une de ces nuits qu'elle avait l'habitude de passer seule. Elle n'avait pas réfléchit avant de l'entrainer à sa suite jusqu'à cette pièce qu'elle était la seule à avoir foulée, ça lui avait juste semblé naturel, c'était venu tout seul.
- J'imagine que c'est le fait de rencontrer quelqu'un qui me ressemble, même si ça n'est qu'un tout petit peu, qui fait ça...
Lui adressant un vague sourire amusé elle le regarda dans les yeux à nouveau.
- J'ai l'air différente non ? Plus lucide non ? Je t'avais dis que l'alcool avait ce genre d'effets sur moi. Ça prend du temps mais ça finit toujours comme ça. Mais ça ne va pas durer très longtemps, alors si tu as des questions auxquelles tu aimerais des réponses claires tu devrais en profiter. Après je recommencerais à donner mes réponses habituelles auxquelles la plupart des gens ne comprennent rien.
Elle le détailla quelques secondes sans rien dire puis leva sa main libre et fit courir son doigt le long de l'épaule d'Émile, suivant à la trace une goutte qui avait prit le même chemin une seconde plus tôt.
- En fait je crois que ça veut dire que je n'ai pas envie de te tuer. J'imagine que ça fait de toi une sorte de privilégié, mais j'en suis une aussi non ? Sinon je serais déjà morte ou presque. Je ne sais pas pourquoi je t'ai amené ici, et je ne sais pas pourquoi tu m'as suivie, mais c'est... c'est quoi le mot déjà ? Agréable ? Oui, agréable.
Elle lui adressa un sourire en coin et détacha son doigt de son bras pour mieux plonger son regard dans ses yeux.
- Et puis ici on est seuls, on peut faire absolument tout ce que l'on souhaite... qu'est ce que tu voudrais faire toi ? |
| | | | Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Dim 19 Déc - 19:14 | |
| Ainsi ma présence lui était... agréable ? C'était amusant de savoir ça, et c'était tout aussi réciproque. Caressant toujours mon corbeau qui s'amusait à frotter ses plumes contre ma peau mouillée, j'observai à présent l'expression d'Adelheid, sa petite tête était levée en ma direction, alors qu'elle se tenait contre la baignoire. Cependant, elle me privait en partie de la vue de son petit corps frêle que je désirasse tenir contre moi, sentir sa poitrine s'écraser contre mon torse entre autres, tandis que mes dents iraient mordiller le lobe de son oreille, ou même ses lèvres pâles. La tension descendait progressivement, remplacé par tout un tas d'idées qui n'avaient rien de très bon enfant, nous nous tenions presque contre l'autre, je pouvais la saisir par la nuque et l'attirer à moi, pourtant j'étais bien dans ce bain, à me souvenir de son contact contre ma peau, frémissant rien qu'à l'idée de toucher son corps. Mes prothèses en argent glissèrent sur l'aile gauche de l'Onyx, celui-ci poussa un petit croassement rauque, continuant de fusiller du regard Adelheid, amusant, l'oiseau était jaloux. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il savait que je prévoyais de passer le reste de ma nuit avec quelqu'un, sans doute comme l'avait dit la petite poupée de porcelaine, on se ressemblait, un peu. Et puis que le corbeau soit jaloux ou non, ne changerait rien, j'en faisais toujours qu'à ma tête ; c'était pour l'une pour ces raisons que je représentais un danger pour l'Église, je risquais à tout moment de planter une dague dans son coeur, non sans plaisir. Dans combien de temps cette agréable balade nocturne allait atteindre les oreilles du Haut-Prêtre ? Un albinos accompagné de corbeaux, il n'y en avait qu'un seul qu'Ishtar connaissait, le Corbeau Blanc, le Chien Fou de l'Église, le Maestro des Corbeaux... tant de noms qui qualifiaient qu'une seule personne, moi. Et qu'allait-on dire sur Adelheid ? Me voir accompagner dans l'une de mes balades nocturnes était chose rare, ça n'était jamais arrivé jusqu'ici, à dire vrai. Comme pour la petite poupée de porcelaine, c'était nouveau pour moi aussi. Les yeux toujours fermés, je lançai alors :
— C'est une invitation ?
Adelheid paraissait tellement au-dessus de tout, une petite âme errante dans un monde qu'elle se plaisait à observer, mais était-ce tout ? Ou bien jouait-elle sur son innocence ? Je ne la regardais plus, laissant le silence s'installer suite à ma remarque, mais la vision de son corps de femme et pourtant encore celui d'un enfant m'arracha un frisson. Une âme d'enfant dans un corps d'adolescente, c'était insolent ! Mais terriblement excitant, ce genre d'excitation si précieuse du moment que l'on n'y touche pas. M'enfonçant dans mes pensées, je songeais à mon adolescence, enfin si j'avais eu une adolescence. Je pensais plutôt à Nicolaï et le jour où il me rendit le violon, à cette « pauvre âme égarée » que mon père adoptif m'avait offerte pour mes « quinze ans ». Une ravissante jeune femme au visage puéril, mais au corps de femme, désirable pour n'importe quelle personne attirée par les femmes. Une putain comme cadeau d'anniversaire, il avait original dans sa décadence, ennuyeux. Adelheid me rappelait cette nuit unique, exaltante, écoeurante et pourtant ô combien enivrante dans les bras de cette putain qui à l'époque, devait être à peine plus âgée que moi. Il semblait que la jeune femme parvienne à comprendre ce que je voulais ? Ou bien était-ce simplement de la curiosité de sa part ? Je passai ma langue sur ma lèvre, puis je plongeai une main dans l'eau, projetant les gouttelettes sur mes doigts sur mon oiseau, celui-ci croassa d'agacement, mais frotta encore sa tête contre ma main, cette fois-ci. Seule cette créature avait mon entière affection, lui seul et nos frères pouvaient me comprendre. Je tournai finalement ma tête vers Adelheid, et je lâchai dans un rictus qui n'avait rien de chaleureux, ni de sain :
— Ce que je veux faire ?
Je me redressai lentement, une main caressant mon oiseau, tandis que l'autre se dirigea vers Adelheid. Prenant son menton entre mes doigts, je la fixai longuement avec une expression indéchiffrable, puis je frémis et passai ma main dans sa nuque pour la forcer à se relever. Des gestes brusques essayant de ne pas être trop brutaux, comment allait-elle réagir ? À nouveau je passai ma langue sur mes lèvres pour rapprocher mon visage du sien, ma position avait quelque chose de bizarre, mais je m'en foutais assez pour le moment. Mon rictus ne quittait pas ma figure, et il s'agrandit lorsque je lâchai :
— Mais je veux ce que n'importe quel homme veut lorsqu'il se retrouve seul, avec l'objet de son désir à peine habillé.
Ma main gardant toujours sa nuque prisonnière finit tout de même par la relâcher, et je me réinstallai confortablement dans la baignoire. La tête légèrement levée vers le plafond, je repris mon expression impassible, tandis que l'Onyx sautilla sur mon bras pour revenir sur mon épaule, s'amusant à glisser ses plumes contre ma joue, provoquant pour je ne sais quelles raisons Adelheid. A ma manière, je lui disais que j'avais envie d'elle, mais j'étais plutôt capricieux lorsque ça concernait la sensualité, j'aimais désirer mes proies comme les amener à me supplier de les prendre. Cependant, Adelheid n'était pas n'importe quelle fille, elle était bien trop différente pour comprendre ce que supplier quelqu'un de mordre sa chair pouvait signifier, ou peut-être se moquait-elle de mon attirance à son égard. Et qu'elle s'en amusât avec innocence, je n'en savais rien.
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
♦ Sexe : ♦ Influence : 373 ♦ Messages : 135 ♦ Âge du perso' : 17 ♦ Fiche : Mécaniquement humanisée ♦ Date d'inscription : 03/09/2010 ♦ Age : 37
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| Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Lun 20 Déc - 2:37 | |
| Ne semblant pas détester le contact de sa main sur sa nuque, une petite moue se dessina sur ses lèvres quand il la retira pour s'installer à nouveau dans le fond de la baignoire. Elle le regarda un moment d'un air intrigué, comme si elle méditait sur sa dernière phrase, comme si elle pesait le pour et le contre, comme si elle fouillait dans sa mémoire, cherchant quelque chose qui, dans la soirée, l'aurait poussée à montrer qu'elle éprouvait une quelconque attirance pour lui, comme si elle se demandait ce qu'il pouvait bien l'attirer chez elle, comme si...
- Oh ! Tu veux parler de choses euh... comment dire... intimes, sexuelles ?
Comme si elle cherchait tout bêtement le sens de sa phrase... elle ne l'avait effectivement pas comprit tout de suite, il faut dire que la plupart des hommes exprimaient leurs désirs beaucoup plus explicitement que cela et que, malgré le fait que son âge se voit mieux quand elle avait bu, elle était quand même toujours la même, une jeune fille un peu folle, un peu innocente, un peu ailleurs et totalement imprévisible. Elle se redressa et lui adressa un petit sourire amusé tout en baissant la tête pour se regarder une minute, l'air de se demander ce qu'il entendait par "à peine habillé", après tout, elle portait des vêtements qui couvraient l'essentiel. Elle contempla un moment une tâche rouge sur son bras et leva les yeux vers lui.
- Je sais que tu aimes le sang et tout et tout, moi aussi, mais je me sens toute poisseuse, je voudrais bien prendre un bain aussi avant... soit j'attends soit je viens avec toi, comme tu préfère, personnellement te rejoindre ne me dérangerait pas, attendre non plus... l'attente et l'impatience sont deux soeurs détestées mais qui, dés qu'il est question de désir attisent les esprits et les pulsions, y céder marque le début de réjouissances diverses, y résister montre que le déversement de plaisir sera plus lointain, mais sans doutes encore meilleur... les deux me vont, à toi de choisir. Après tout, tu es mon invité...
Elle se perdit ensuite dans la contemplation du corbeau, juché sur l'épaule de son Maestro. Son regard semblait glisser sur ses plumes, dévier sur les reflets et danser sur chaque nuance de couleur. Elle lui sourit comme elle aurait sourit à n'importe qui.
- Ton oiseau de m'aime pas, je pense qu'il te veut rien qu'à lui... que tu t'amuse avec une fille pour la tuer ensuite doit le laisser indiffèrent, que l'on se ressemble un peu doit l'inquiéter. N'ai pas peux beauté à plumes, je ne vais pas te le prendre, il est à toi, promis, je veux juste rester avec lui pour finir cette nuit peu ordinaire, la solitude est appréciable, je l'adore, mais rencontrer quelqu'un au détour d'une ruelle et lire dans ses yeux quelque chose de similaire à ce que l'on sent dans son coeur, c'est aussi... euh... en fait j'en sais rien c'est la première fois, mais j'aime assez, c'est comme quand le métal liquide pénètre des veines fraiches et crépitantes... enfin un peu.
Elle planta son regard dans les yeux d'Émile et se pencha vers lui jusqu'à presque toucher son front avec le sien. Elle le regarda un moment sans rien dire puis sourit et suivit à nouveau le trajet d'une goutte d'eau sur la peau de son invité, elle partait du haut de sa joue et allait mourir à la naissance de sa gorge.
- Je fais quoi alors ?
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| | | | Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Lun 20 Déc - 11:23 | |
| J'approuvai d'un simple hochement de tête, passant toujours de temps à autre ma langue sur mes lèvres, percevant la présence d'Adelheid et sa voix comme un petit murmure, comme le vent glissant dans les branchages des arbres lors d'une nuit de pleine lune, l'aube n'allait peut-être pas tarder à se lever, sans doute. Le soleil allait faire glisser le voile de velours, pourtant j'avais déjà décidé que cette nuit n'allait pas prendre fin tout de suite. Ce que j'entendais par « à peine habillée » ? Le fait qu'elle se trouvait en petite tenue, tout simplement, et qu'en posant simplement mon regard sur le tissu recouvrant son corps, je pouvais imaginer la peau et les formes qui s'y cachaient. Un petit rictus me passa sur la figure, me revenir me rejoindre ? Et pourquoi pas ? Un petit rire sec sorti de ma gorge, une sorte de grondement n'appartenant pas réellement à quelqu'un de civilisé, la petite poupée de porcelaine paraissait prendre peu à peu conscience de ce que je désirais, et elle l'acceptait. J'étais quelqu'un de peu expressif, mais j'avais pensé que mon attirance à son égard était visible, j'aimais les choses fragiles ; l'impression de pouvoir les briser en les touchant juste un peu m'était distrayante, et délicieuse. Le monde n'était qu'une ruche que je pouvais écraser d'un simple coup de pied, et parfois je me surprenais à vouloir le laisser encore un peu en vie, pour savourer la même attente dont parlait Adelheid. J'eus à nouveau un petit rire sec lorsqu'elle m'affirma que l'Onyx ne l'appréciait pas, j'apportai mon pouce au bec au corbeau pour qu'il puisse le mordre à loisir, et je commençai à caresser doucement son cou, un peu mouillé, il croassa et m'envoya des gouttelettes d'eau. Après un petit moment de réflexion, je déclarai à Adelheid :
— Tu as raison, nous nous ressemblons et il l'a comprit dés l'instant où son oeil s'est posé sur toi, c'est ça qui lui fait peur : que je l'oublis pour toi, et que je l'abandonne sans raison, alors qu'au fond, il sait très bien qu'il ne me quittera jamais.
Comme pour me répondre, l'Onyx battit des ailes et frotta sa tête contre mon cou, il lui arrivait de temps à autre de se montrer affectueux, peut-être qu'à sa manière, il désirait me sauver ? Cependant, jamais je ne pourrais oublier tout ce que je lui devais, et tout ce qu'il me devait ; nous étions deux frères, nous étions la même âme, le même être et c'était grâce à lui que j'étais là, et que j'étais devenu ce que j'étais aujourd'hui. Si un jour ma folie s'étendait dans tout mon esprit et le contrôlait, me poussant à tuer encore et encore le plus de monde possible, seul cet oiseau saurait m'arrêter. Il comprenait ma folie, il me la pardonnait et m'aidait à la contrôler ; le problème venait du fait que peu de personnes pouvaient comprendre l'étrange relation qui nous liait, je ne le considérais pas comme un simple animal, il était bien plus que ça. Au fond, le corbeau était ma force et ma faiblesse, en effet, qu'est-ce que deviendrait mon esprit, mon âme damnée s'il disparaissait ? Seule sa mort pourrait m'apporter un véritable chagrin, cependant, je voulais mourir avant lui pour ne pas céder à cette faiblesse. Si je mourais, il mourrait aussi, s'il mourait, je mourrais aussi ; c'était aussi simple que la vie n'avait pas la moindre saveur sans le meurtre.
Gardant la même position que tantôt, ne bougeant pas d'un cheveu, je fixai les yeux d'Adelheid après les avoir gardés un moment fermés, nos fronts étaient presque collés. Redevenu impassible, je cillai simplement et fronçai les sourcils à sa question. Presque amusé, je répondis :
— Qu'attends-tu pour me rejoindre ?
Puis sans attendre une réponse, sans lui demander son avis, je fis mon petit prince capricieux, et me redressant légèrement, je lui pris la main, tandis que l'autre glissait sur ses hanches. À nouveau silencieux, je ne quittai pas son regard, puis pendant que l'Onyx changeait de place, je lâchai sa main pour l'attraper par la taille et la faire rentrer dans la baignoire. Je l'avais porté comme une enfant, et c'est comme une enfant que je la déposai, la laissant toute habillée, et debout, lui laissant le choix d'enlever ses vêtements. Je reposai finalement mes mains sur le rebord de la baignoire, mes doigts tapèrent dessus dans un rythme plutôt lent, suivant la mesure d'une chanson imaginaire, d'un morceau qui n'existait pas. La mâchoire crispée, les muscles contractés, je continuais de fixer son visage, ses traits étaient ce subtil mélange de femme et d'enfant. À cet instant, dans cette tenue moulant innocemment ses formes, je n'aurais su dire si l'être en face de moi était une femme, ou une fillette. Il m'arrivait d'être attiré par de jeunes adolescents, et celle que j'avais en face de moi devait bien avoir seize, mais son esprit qu'était-il en réalité ? Celui d'une jeune femme ? Ou bien celui d'une enfant qui comprend le monde comme les plans qu'elle dessinait ? Ou bien, ça n'était pas réellement une enfant, ni réellement une jeune femme. Quelque chose entre les deux qui n'avait rien à voir avec une adolescente, un être unique aux expressions d'enfants et au corps de jeune femme.
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
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| Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Mar 21 Déc - 3:20 | |
| Restant un instant debout, la jeune fille affichait une expression perplexe assez risible, comme si elle se demandait quoi faire. Une seconde à peine plus tard, elle s'assit dans l'eau contre le bord de la baignoire... dans le sens de la largeur... toute habillée. Le liquide tiède déjà rougit par le sang qui avait couvert Émile se teinta plus encore, et encore un peu quand elle frotta distraitement ses pieds l'un contre l'autre. Ses genoux perçaient la surface de l'eau et elle les avait entouré de ses bras pour poser son menton dessus... puis, comme si elle avait changé d'avis, elle préféra y appuyer sa tempe, afin de pouvoir regarder le Maestro. L'eau tiède, la présence de l'homme et le souvenir de ses mains sur ses hanches la firent légèrement frissonner, elle adressa l'ombre d'un sourire à Émile.
- Étrange et agréable nuit, elle a commencé grâce au sang d'un gros bonhomme au coin d'une ruelle sombre, et elle se poursuit dans les restes de sang d'autres personnes, trop floues pour en faire le décompte. C'est un peu de leurs vies qui flottent dans cette eau, et un peu de leur mort qui teinte ces flots... amusant non ?
Elle attrapa une mèche de ses cheveux, l'enroula pensivement autour de son doigt et se mit à suçoter le tout.
- Tout d'abord j'ai pensé que tu allais me tuer, j'aurais fais une jolie œuvre macabre d'ailleurs sous les rayons lunaires, après, j'ai pensé te tuer... j'aurais gardé de toi un souvenir merveilleux et tu aurais été le seul que j'aurais laissé entier... et puis finalement je me suis bien amusée, toi aussi, et ça promet de devenir tout aussi réjouissant sur un autre plan... Étrange et agréable nuit, elle a commencé dans le sang...
S'installant plus confortablement, elle se mit en tailleur au fond de la baignoire et se redressa légèrement. Son débardeur blanc ne l'était plus, il était de la même couleur que l'eau, et cette dernière l'avait rendu presque transparent. Pour son short c'était pareil, mais elle ne donnait pas le moins du monde l'impression de s'en soucier, elle avait l'air absorbée par quelque chose sur le visage d'Émile. Elle le fixa de longues secondes sans rien dire, sans bouger, puis elle se mit à genoux dans l'eau et se pencha en avant, s'appuyant d'une main sur le rebord de la baignoire, elle rapprocha à nouveau son jeune visage aux reflets enfantins de celui du Maestro des Corbeaux. Absorbée par quelque chose qu'elle voyait dans ses yeux, elle ne semblait pas consciente du temps qui passait, et laissa encore filer de longues, très longues secondes avant de recommencer à parler.
- Elle est au fond de toi comme elle l'est avec moi. Chez moi elle va et vient en liberté, parfois voilée et parfois poussée vers l'avant, chez toi elle aimerait bien mais ton oiseau la retient. La tienne est plus violente que la mienne, la mienne est encore jeune et ne connait la véritable liberté que depuis peu d'années. La tienne sort la nuit, la mienne aussi... on se ressemble plus que je le pensais, et moins à la fois... c'est différent et semblable à la fois, simple et compliqué...
Son regard changea brusquement, comme si elle n'avait regardé jusqu'à présent que quelque chose situé loin derrière les yeux de son invité et qu'elle venait seulement de "reculer" son regard pour ne regarder que lui. Elle lui adressa son sourire habituel, innocent et pur mais teinté d'une pointe malsaine non identifiable.
- Mais là n'est pas la question, nous avons des choses plus intéressantes à faire que de débattre des choses que me soufflent mon esprit voilé. Elle appuya son front contre le sien et frissonna à nouveau légèrement, comme si elle se rendait compte qu'un contact physique était établit et que les choses ne faisaient que commencer... |
| | | | Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Mar 21 Déc - 15:59 | |
| D'un regard un peu perdu dans les méandres de pensées aussi futiles que l'être humain, j'observais la petite poupée de porcelaine s'installer dans la baignoire, replier ses jambes contre elle pour finalement m'examiner à son tour. Bientôt, l'eau teintée de sang alla souillé la blancheur de ses vêtements qui déjà serré, se collèrent davantage contre sa peau claire et laiteuse. Ne bougeant plus, aussi paisible que peut l'être un mort, je continuais de garder mon regard fixer sur son visage, parfois mes yeux glissaient sur son petit nez, puis ses lèvres avant de remonter vers son front et sa chevelure immaculée. Un petit rictus vint affirmer les paroles de la jeune femme, au cours de cette nuit faite de folie et de passion, j'avais eu tout mon temps pour comprendre qu'Adelheid raisonnait de façon différente et qu'elle s'attardait sur des détails que je jugeais un peu inutiles. Il y avait un peu de ces personnes dans cette eau tiède, un peu de notre folie, et de notre amour du sang, mais je n'arrivais pas à y ressentir une quelconque fascination, pour moi c'était du sang avant tout. Du sang qui m'avait donné plaisir, et qui à présent ne ressemblait plus à rien, juste une tâche diluée dans l'eau qui n'avait plus la moindre beauté. Ainsi elle aussi avait voulu à un moment donné me tuer ? Je ne croyais pas au destin ou à toutes ces conneries auquel l'homme aimait se rattacher, cependant je trouvais notre rencontre curieuse, parfois le hasard savait réunir les mêmes personnes. Songeant que la discussion pouvait être intéressante, je ne répondis pourtant rien, me contentant de hocher la tête doucement pour lui montrer que je l'écoutais, et je fermai à nouveau les yeux. Alors sans le voir, je sentis et entendis l'eau bouger, m'indiquant que la jeune femme changeait à nouveau de position, je me forçais à garder paupières closes puisque je savais que si je contemplais le tissu laisser voir sa peau et ses formes bien plus clairement, je n'arriverais pas à attendre.
Et pourtant, plus l'attente et lente et douloureuse, plus savoureux et plaisant est l'objet désiré. Prendre quelque chose de façon trop précipitée, c'était du gâchis, c'était pour ça que la mort de mes victimes était souvent lente et horrible, puisque je savourais leur agonie comme j'allais savourer cet instant avec Adelheid. Le sexe et le sang étaient un plaisir interdit, et pourtant, l'interdit était si séduisant ! Briser ses chaînes pour mordre une chair tendre et chaude, il n'y avait rien de plus délicieux ! Adelheid savait-elle que je risquais de laisser ma folie prendre le dessus et la tuer sans le vouloir ? Je partageais rarement mes nuits, peu étaient les êtres qui parvenaient à me plaire, rares étaient ceux qui arrivaient à survivre ensuite. J'aimais les créatures fragiles, car je savais que dans une étreinte un peu trop forte, celles-ci se brisaient irrémédiablement dans mes bras. Sentant le front d'Adelheid, je rouvris les yeux, sentant qu'elle ne regardait pas ces deux pupilles rouges, mais quelque chose au-delà, quoi ? Je l'ignorais. Mon âme ? J'en étais dépourvue, seuls les hommes en possédaient une, pas les monstres comme moi. Je me surpris à songer que chercher dans son cerveau quelque chose pour m'indiquer ce qu'elle pensait aurait été un exercice inutile ; au final, si Adelheid me plaisait, c'était en partie grâce aux mécanismes originaux de son cerveau, et les comprendre m'aurait fait perdre un du charme qu'elle opérait sur ma personne. Je sentis le frémissement la parcourir, et je me redressai légèrement, faisant claquer l'eau contre nos peaux tièdes, l'Onyx battit des ailes, exaspéré, il alla se poser dans un coin de la pièce où il pouvait être « plus tranquille ». Ouvrant légèrement la bouche, je rompis ce petit contact physique pour mieux observer son visage, puis je me saisis de son menton de mes deux doigts en argent pour poser mes lèvres sur les siennes. Cependant, je ne cherchai ni à envahir sa bouche ni à chercher sa langue, puis que je m'éloignai juste après cet innocent effleurement pour lui faire reculer son visage.
— C'est un charme pour charmer les cauchemars.
Je ne dis rien de plus, la laissant réfléchir là-dessus si elle le désirait, puis tandis que je la rapprochai vers moi, je lâchai son menton pour aller l'embrasser dans son cou, m'arrêtant parfois pour humer l'odeur délicieuse qu'elle dégageait. Évitant soigneusement de laisser mes yeux caresser les formes mises en avant par le tissue mouillée, la prendre trop vite serait bien trop dommage ! Alors je contenais les hurlements du loup en embrassant son cou, le mordillant des fois, et mes lèvres remontèrent doucement vers son oreille que mon souffle vint caresser. Passant ma langue sur ma lèvre inférieure, je glissai une main sur sa petite épaule jusqu'à son bras pour finir par la glisser dans son dos, sentant sous ma paume le tissu mouillé, et je murmurai au creux de son oreille sur un ton plus grave et rauque :
— Es-tu certaine d'y survivre, Adelheid ?
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
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| Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Sam 1 Jan - 11:38 | |
| Un charme pour charmer les cauchemars... cette phrase se mit à parcourir l'esprit de la jeune fille, allant et venant, se faufilant un peu partout, changeant et reprenant son état initial. Elle la trouvait belle et curieuse, et elle adorait ça. Gardant à la fois cette phrase à l'esprit et le souvenir des lèvres du Maestro sur les siennes, elle le laissa lui embrasser le cou, la mordiller légèrement et remonter vers son oreille sans bouger, le laissant simplement faire, frissonnante d'un désir évident qui prenait de plus en plus de place dans son esprit. Quand il fit glisser sa main dans son dos, elle s'avança pour se placer presque contre lui, sans le toucher, simplement en le frôlant, et posa à nouveau son front contre celui de cet homme qui avait partagé sa nuit rouge. Elle leva une main et la posa contre sa joue sans rien dire, puis la fit glisser de sa joue jusqu'à son torse, ou elle la laissa. Elle leva alors les yeux pour planter son regard dans le sien et, affichant une expression qu'on ne lui avait pas encore vue ce soir là, mélange d'étonnement naif et de détermination, le tout masqué derrière un voile d'une sorte de douceur effacée
- Qui peut-être réellement certain de quoi que se soit ? Et serait-ce amusant de tout savoir à l'avance ? Serait-ce intéressant d'avoir le savoir absolu ? De pouvoir prévoir le choses et de les mener à bien tout en sachant comment elle vont se terminer ?
Elle fit glisser sa main jusqu'au bas de son ventre puis la remonta lentement jusqu'à s joue qu'elle caressa doucement pendant quelques instants. Sans changer d'expression, elle lui adressa un petit sourire et l'embrassa sur la joue avant de se rapprocher de son oreille pour murmurer quelques mots.
- Je ne suis pas certaine d'y survivre, mais c'est là tout l'intérêt... et puis ne serait-ce pas une magnifique façon d'en finir que d'expirer sous les assauts d'un amant aussi étrangement semblable à moi sur autant de facettes ?
Elle se rapprocha encore légèrement, le frôlement se fit plus net sans que son corps et celui de l'homme ne se touchent franchement.
- Et toi ? Es-tu certain d'avoir envie de résister à l'envie de me briser ? Es-tu certain de pouvoir, et surtout de vouloir, retenir plus longtemps cette folie qui ne demande qu'à sortir prendre l'air ? Elle mérite de respirer, je n'ai pas le droit de l'en empêcher. Si je risque d'y perdre la vie, tant pis, je suis sûre qu'elle est belle !
Adelheid partait du principe qu'elle pouvait à tout instant perdre la vie, et que la perdre en faisant quelque chose qui lui plaisait était sans doutes la meilleure façon de mourir, d'autant plus si c'était des mains du Maestro, un homme qui avait réussi à la toucher réellement, probablement pour la première fois de sa vie. Il lui ressemblait, elle n'avait encore jamais rencontré quelqu'un comme ça, et elle si elle avait eu un aperçut de sa folie, elle souhaitait la voir pleinement exprimée, même si cela pouvait la tuer... |
| | | | Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Sam 1 Jan - 21:42 | |
| Un frisson partit de mon échine pour parcourir tout mon être, comme pour me réveiller d'une léthargie pénible, douloureuse et fatigante. La nuit était sur le point de commencer, pourtant les choses sérieuses allaient commencer, pour nous... cette nuit agonisante, si belle dans ces derniers instants, allait être délicieuse dans sa mort et ne se terminerait pas avec le levé du soleil. Ou bien notre passion se battrait avec l'aube, cherchant à aboutir avant que l'énorme boule de flamme ne vienne sauver les pauvres âmes égarées de leur désespoir, de leur souillure ? Et quelle importance ? Nous ne pouvions pas voir si le soleil venait de se lever, ou si nous avions tout notre temps pour ne former qu'un même être, une même facette d'une folie noire et rouge, au doux parfum de sang et de sueur, un arôme délicat que seuls certains êtres pouvaient aimer à la folie. Observant la petite main pâle de la jeune femme parcourir ma peau humide, je continuai de caresser doucement son dos, comme si je tentais de rassurer une enfant avant de l'obliger à faire quelque chose qu'elle ne désirait pas faire. Et c'était avec un certain contentement que je laissai mon corps se souvenir du frisson de la petite poupée de porcelaine, ce même frisson venu sans prévenir qui m'avait aussi touché, dès la seconde où il avait secoué le corps d'Adelheid. C'était comme ce même frôlement, c'était ce que j'aimais dans la sensualité ; c'était peut-être seulement dans ces moments-là que je faisais preuve d'une réelle maitrise, jamais je n'aimais prendre mon partenaire sans l'avoir fait languir avant, sans sentir la frustration étreindre mon estomac et me rendre fou. La suggestion, ces petits gestes timides, ces regards emplis d'un désir inavoué, c'étaient ce qui me rendait fou. Et c'était pour cette même raison que je touchai que ceux et celles qui me plaisaient grandement, les êtres fragiles capables de mourir d'une morsure un peu profonde, les adolescents comme les adultes encore un peu rêveurs, les éphèbes et les frêles jeunes filles, voilà ce que j'aimais comme maîtresse et amant.
Cependant, Adelheid était particulière ; se fragilité n'avait rien à voir avec celle des autres, elle était plus originale, car faite d'une innocence malsaine et d'un éclat rouge aux reflets purs. Cette âme corrompue et pure, c'était ça qui m'avait séduit, j'avais saisi dans ces grands yeux d'enfants toute la fatalité que possédait une femme. Nos fronts à nouveau collés l'un contre l'autre, ma main dans son dos alla descendre vers sa taille pour finalement la rapprocher contre moi, j'avais à nouveau évité de baisser mes yeux sur ses vêtements transparents, le plaisir de cette découverte-là serait pour plus tard. Collant son petit corps frêle contre le mien, je laissai un râle rauque et léger sortir de ma gorge, satisfait de sentir sa poitrine contre mon torse, ma respiration perdait doucement son calme, tandis que je collai mes lèvres contre sa joue, l'embrassant encore. Un baiser furtif sur une peau blanche, humide et pourtant chaude, comme l'aurait fait un jeune homme épris d'une amie et qui tentait de le lui montrer par ce simple geste, je collai alors ma joue contre la sienne. Presque avec un instinct possessif, comme si un autre homme se trouvait dans la pièce et qui voulait me la prendre, je la serrai contre moi, une étreinte maîtrisée pour éviter de la casser. Ma main remonta jusqu'à sa tête pour la saisir et la poser près de la mienne, tandis que mon autre main était en train de caresser son bras, glissant sur sa peau humide pour venir redessiner la courbe de son épaule.
— Alors nous verrons si cette formule te gardera en vie, lâchai-je en susurrants prés de son oreille.
Puis sans attendre une autre de ses divagations, je l'embrassai sur la tempe pour venir mordiller le lobe de sa petite oreille, d'abord légèrement avant d'enfoncer mes canines dans la chair tendre et chaude, désireux de lui montrer que la passion était aussi de la violence. Comme avec le jeune homme que j'avais mordu dans une autre joyeuse bagarre au Cochon Pendu, j'avais goûté à son sang avec l'intention de le faire mourir dans mes bras. Je ne voulais pas la tuer, mais j'avais conscience que je ne pourrais pas me maitriser, lorsque ma folie dans toute sa superbe lui serait offerte en vision. Je passai ma langue sur cette même oreille mordillée, légèrement rouge à présent, pour venir lécher sa peau délicieuse et happer chaque gouttelette d'eau qui glissait sur sa peau, comme si ça pouvait me permettre de goûter à son sang, à son âme ; mon pouce en argent vint finalement caresser sa joue, dessinant toujours avec lenteur sa mâchoire, je fermai les yeux et laissai mes doigts descendre sur son cou, jusqu'au vêtement qui cachait ce qui était nécessaire, mais qui en dévoilait trop à cet instant. Je passai mon index sous le tissu pour venir effleurer la naissance de son sein, avant de le retirer comme si ce contact m'avait brûlé. Rouvrant mes yeux pour les planter dans les siens, je laissai une ombre passer dans mon regard et enfin, j'attirai ses lèvres vers les miennes. M'emparant de sa langue pour venir la caresser de la mienne, et ainsi entamer une danse, une danse macabre et délicieuse que nous n'étions pas prêts de terminer, et qui laisserait peut-être un mort.
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
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| Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Dim 2 Jan - 10:30 | |
| Tout en caressant à son tour la langue de son amant avec la sienne, répondant à ce baisé agréable marquant de début de réjouissances qui promettaient d'être mémorables, elle glisse ses mains derrière sa nuque et se rapprocha encore un peu de lui. Toujours à genoux, elle passa ses cuisses de chaque côté des hanches du Maestro afin d'être complètement plaquée contre lui, puis elle rompit leur baiser en reculant légèrement son visage. Elle le regarda quelques instants sans rien dire, un vague sourire aux lèvres, puis déposa quelques petits baisers furtifs, presque des effleurements, sur ses lèvres et son front. Elle saisi ses joues entre ses mains et les lui caressa doucement avant d'aller frôler son oreille de ses lèvres tout en y soufflant quelques mots aériens, aussi doucement que si elle lui soufflait simplement dans l'oreille dans le but de lui déclencher des frissons.
- Le voile du plaisir qui se pose sur celui du désir et qui vogue lentement en direction des monts dangereux de la folie libérée, rien de plus grisant que de risquer sa vie pour la plus agréable des choses...
Descendant dans son cou, elle lui suçota la gorge et lui mordilla très légèrement la base du cou tout en glissant ses mains sur ses épaules. Elle se redressa et investi à son tour la bouche de son partenaire, glissant doucement sa langue contre la sienne en une caresse douce et presque tendre tandis que ses mains quittaient ses épaules pour se diriger lentement vers ses hanches, caressant chaque parcelle de peau sur son passage. Quand elles atteignirent leur but de son partenaire, juste au dessus de ses propres cuisses, les mains d'Adelheid s'arrêtèrent et son baisé se vit devenir moins doux, moins tendre, comme passant d'un baisé timide à quelque chose de plus passionné et la pression de ses mains sur les hanches du Maestro se fit plus forte, comme si son désir était monté d'un cran encore.
Contre toute attente, si elle avait tout de même des gestes qui semblaient parfois timides et incertains, la jeune fille ne paraissait pas n'en être à sa première expérience en matière de choses intimes... mais même si elle avait déjà pratiqué cette étrange expression du désir mêlant violence et tendresse, elle donnait l'impression de découvrir tout cela un peu plus à chaque instant, un peu comme une jeune adolescente qui a déjà fauté avec des jeunes gens de son âge mais qui n'a jamais vraiment connu d'homme véritable. Peut-être était-ce vrai, peut-être pas... après tout, la très jeune Maitresse des Manèges avait l'air d'une enfant si l'on ne voyait pas qu'elle était une jeune femme...
Accentuant encore légèrement son baisé, elle se pressa davantage contre lui, faisant glisser lentement ses doigts fins vers le ventre de son amant sans réellement le toucher, l'effleurant à peine, presque timidement. Une fois qu'elle fut arrivée là ou elle le souhaitait, elle ne posa pas ses mains franchement entre son ventre et le sien, elle remonta vers son torse, l'effleurant toujours, et passa ses bras autour de son cou tout en se plaquant à nouveau contre lui, pressant sa poitrine et son ventre contre le corps blanc de l'homme avec qui elle avait passé cette nuit aussi étrange qu'agréable, aussi sanglante que mémorable, cette nuit qu'elle avait commencé en solitaire et qui, à sa grande satisfaction, ne semblait pas vouloir se terminer... satisfaction visiblement partagée... |
| | | | Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Dim 2 Jan - 13:38 | |
| Un grognement sourd sortit de ma gorge lorsqu'elle rompit le baiser, tandis qu'au lieu de détendre mes muscles, ce bain ne faisait que les contracter davantage, éveillant d'autres sensations tout aussi subtiles que le meurtre. Une autre transe allait m'enivrer, m'étreindre et faire de moi une bête, assoiffée de chair et de sang ; une transe pas si différente que celle de cette nuit, une transe jumelle et tout aussi dangereuse pour les autres que pour mon esprit. Plantant mon regard dans celui de la jeune femme, laissant mon corbeau nous observer, ou plutôt nous surveiller pour entraver le danger, si celui devenait bien trop présent. La mort de la Maîtresse des Manèges serait une nouvelle trop dangereuse, et si l'Église apprenait que j'avais tué et couché avec une Scientifique, saurais-je punis pour trahison ? Certes l'Ordre ne supportait pas la Science, mais elle était tolérée par l'Empereur, et qu'importe au final ! Je me foutais royalement des règles, et avant d'être un chien au service d'Uriel d'Arken, j'étais un homme avec ses désirs, incapable de se contrôler lorsqu'il ne pouvait pas prendre ce qu'il voulait. Sentir la peau d'Adelheid Horn contre la mienne, son souffle me caresser comme la brise légère du printemps, tandis que ses jambes glissaient sur mes hanches pour approfondir notre étreinte, un frisson bien entendu parcourra mon être tout un coup, brutalement comme pour avancer le réveil de la bête.
Passant à plusieurs reprises ma langue sur ma lèvre inférieur, j'examinai chaque geste de la jeune femme, évitant de poser mon regard trop longtemps sur ce vêtement, appréciant ses petits gestes comme ses lèvres dans mon cou, ses dents plantées doucement dans ma chair pour la marquer d'une teinte rouge. Sentir sa main sur mon ventre, sa peau douce et son petit corps contre le mien me fit échapper un soupir léger, rauque et satisfait ; alors qu'elle explorait mon corps, je faisais de même et glissai mes doigts dans son dos pour venir les glisser son son haut, caressant cette peau douce et humide, glissant mes doigts comme les pattes d'une araignée cherchant à envahir et posséder la chair d'un enfant endormi. Relevant les yeux vers son visage, je fus étonné par le baiser qu'elle m'offrit ; malgré ce qu'elle me fit croire dans un premier temps, en mettant de la tendresse lorsque sa langue caressait la mienne, elle me parut avoir plus d'expérience lorsque le baiser devint plus passionné, c'était ce mélange entre la femme et l'enfant, ou plutôt cette femme enfermée dans le corps d'une adolescente qui m'intriguait et me plaisait. Avait-elle connu déjà d'autres nuits avec d'autres hommes ?
L'idée ne me plaisait pas et je laissais ma question suspendue, je m'en foutais pour le moment. Un autre grognement sourd sortit de nouveau de ma gorge, mais cette fois-ci de plaisir lorsque je sentis sa poitrine se compressée contre mon torse, ses bras autour de mon cou, j'écartai mon visage du sien doucement pour mieux contempler le sien. Comme pour approfondir autant que possible ce contact, je posai une main sur sa chute de rein pour la serrer davantage contre moi, râlant légèrement de plaisir et j'allais cueillir un autre baiser, envahissant ses lèvres plus brutalement que tantôt. Ma respiration devenait tout doucement plus saccadée, mes gestes parfois étaient victimes de quelques tremblements, tandis que l'excitation montait, montait comme un feu qu'on avait de cesse d'alimenter. J'en profitai pour lui mordre les lèvres, la douceur et la lenteur quittaient mes gestes, et sans doute l'adrénaline me rendait plus bestial ; jamais je n'avais été un amant tendre, capable de suffisamment de contenance pour me montrer doux, passion rimait avec violence chez moi et un petit frisson de plaisir alimenta le brasier dans mon bas-ventre. Mordillant encore quelques secondes ses lèvres, je revins vers le lobe de son oreille déjà mordue, tandis que mes mains n'arrivaient plus à tenir en place. Glissant jusqu'à la raie de ses fesses pour venir sur l'une de ses jambes collées contre mes hanches, ma main avec les prothèses alla se glisser à l'intérieur de sa cuisse, tandis que l'autre tirait un peu plus nerveusement sur le tissu. Ma langue suivit alors le tracée d'une goutte d'eau qui glissait sur sa joue, puis sur son cou avant de tomber prés de sa poitrine, léchant sa joue avec un mouvement fougueux, je ne pus retenir plus longtemps l'envie d'imposer ma marque dans son cou.
Comme j'avais tendance à le faire, comme j'avais tendance à libérer la bête dans ces moments-là, ce loup sanguinaire et aux plaisirs subtils, je passai d'abord ma langue sur son cou pour finalement venir la mordre. Pourtant la morsure ne dura pas plus de quelques secondes, ce n'était pas encore maintenant que j'allais la faire saigner, et avec les prothèses vint déchirer la bretelle de son haut, pour venir découvrir son sein droit que cette fois-ci, pris sous la folie de l'excitation qu'Adelheid comprenait et que peut-être les autres hommes pouvaient comprendre, je plantai mes crocs sous son sein en retenant au dernier moment un râle de plaisir. Enfonçant toujours plus profondément dans sa chair tiède et mouillé, attrapant quelques gouttes d'eau au passage tout en caressant distraitement sa joue ; cherchant à la fois à lui donner du plaisir et de la souffrance, mon regard brillait d'un éclat sanglant, aussi scintillant que des perles de rubis qui n'allait sans doute pas tarder à glisser sur ma langue. Le souffle haletant, j'avais bloqué au dernier moment ma respiration, c'est là que mon autre main s'enfonça dans son épaule. Je décollai mes lèvres de son sein quelques secondes pour reprendre mon souffle, baissant la tête pour observer plus en détaille la blessure que j'approfondis, en la mordant à nouveau. |
| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
♦ Sexe : ♦ Influence : 373 ♦ Messages : 135 ♦ Âge du perso' : 17 ♦ Fiche : Mécaniquement humanisée ♦ Date d'inscription : 03/09/2010 ♦ Age : 37
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| Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Dim 2 Jan - 19:36 | |
| Quand il la serra plus fort, elle se laissa totalement aller contre lui, semblant presque demander qu'il la serre encore plus fort. Elle répondit à son baisé avec la même passion, se plaquant contre lui le plus possible. Son désir se faisait plus fort, plus brûlant et plus pressant, elle voulait sentir ses mains la caresser plus fort et son corps plus encore contre le sien... mais elle le laissa faire, l'encourageant simplement par des gestes et des regards qui en disaient long.
Ce ne fut que quand la main de son amant se glissa à l'intérieur de sa cuisse qu'elle laissa à nouveau s'échapper un son d'entre ses lèvres entrouvertes. Cela n'était qu'un petit gémissement, discret, presque un murmure, mais assez explicite pour prouver, si besoin était, qu'elle appréciait le traitement.
Adelheid sursauta quand il lui mordit le cou et sa respiration s'accéléra encore un peu. Glissant sa main dans ses cheveux, elle encouragea son partenaire à descendre un peu son visage. Elle eut un petit gémissement déçu quand sa main quitta sa cuisse mais, si elle sursauta plus vivement en sentant les dents du Maestro s'enfoncer dans sa peau, elle sembla tout de même particulièrement apprécier ce qui suivit. Elle se cambra, rejetant légèrement sa tête en arrière, et appuya ses mains à l'arrière de sa tête comme pour lui demander de la mordre un peu plus fort. Elle se mordilla la lèvre et regarda le plafond quelques instants avant de redescendre ses mains dans sa nuque pour la lui caresser fébrilement.
La jeune fille baissa les yeux vers lui, elle avait un air étonné qui flottait sur son visage, agréablement étonné. Elle ne connaissait visiblement pas encore ce que la douleur et le plaisir mêlés pouvaient déclencher chez elle et le découvrait avec un plaisir évident. Ses cheveux mouillés encadraient son visage pâle ou ses yeux brûlaient d'un désir renouvelé et toujours grandissant, sa bouche entrouverte laissait s'échapper sa respiration légèrement saccadée.
Elle lui caressa à nouveau la nuque et les cheveux, lui appuyant légèrement le visage contre sa peau, l'invitant toujours à accentuer sa morsure, puis elle remonta lentement ses jambe le long des flancs de son amant afin de plaquer son bas-ventre contre le sien, comme si elle voulait sentir plus fort ce qui allait suivre.
Le bretelle déchirée de son débardeur pendouillait lamentablement dans son dos, dégoulinante d'eau rougeâtre, traçant des sillons sur le tissus autrefois blanc de son vêtement. Le short qu'elle portait ne se voyait pas car l'eau encore chaude de la baignoire le recouvrait, arrivant à la taille de la jeune fille et un peu au dessus du torse de son amant de part leurs positions respectives. Une petite grille au plafond se mit à souffler l'air froid de la nuit dans la pièce, sorte d'aération d'avant garde qu'elle avait dû y installé à la création de l'endroit. L'air frais souffla sur eux, arrivant de derrière elle, la faisant frissonner. Elle se plaqua encore un peu plus contre lui par réflexe, aussi bien pour profiter de sa chaleur que pour accentuer les sensations des caresses qu'il lui procuraient.
Qui aurait bien pu prévoir qu'en sortant ce soir là dans le but de s'amuser un peu, elle finirait dans cette chambre avec un homme rencontré dans la rue à partager quelque chose de bien plus intime que le meurtre ? |
| | | | Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Dim 2 Jan - 22:11 | |
| Ce ne fut pas avec étonnement que je sentis les différentes sensations qui envahirent le corps de la jeune femme, appréciant le petit gémissement qu'elle laissa effleurer mon oreille, un frémissement glissa entre mes omoplates alors et vint enflammer chaque parcelle de ma peau, comme si les flammes d'une passion dévorée et dévorante reprenaient force et vigueur. J'allais lui montrer à quel point la douleur et le plaisir étaient frères, la même facette d'une pièce un peu abîmée, dont des mains autrefois expertes avaient pris soin. L'idée qu'elle puisse avoir connu d'autres hommes me hantait toujours, seulement, si ces hommes l'avaient déjà prise, jamais Adelheid ne connaîtrait une nuit pareille à celle que nous avions connu, et que nous allions connaître. Souffrance et jouissance rimaient, après tout et pour quoi s'en priver ? Je prendrais plaisir à lui infliger la douleur, tandis qu'elle goûterait à ce plaisir. Sentant le courant d'air sur ma peau, sentant son petit corps se presser contre le mien davantage, je lui caressai les cheveux tendrement, glissant ma main dans sa nuque comme elle l'avait fait, j'effleurai cette fois-ci ses lèvres sans l'intention de les prendre, j'embrassai sa mâchoire, mordillait sa joue quand soudain, réagissant sous le coup d'une pulsion aussi violente que nouvelle, je plaquai ses jambes contre mes hanches. La serrant avec une force à la fois maîtrisée, et instable, je me relevai brutalement et sortais de la baignoire en la portant dans mes bras. L'eau ruisselait sur nos corps, restant quelques secondes immobile au centre de la pièce, je fixai chaque gouttelette qui glissait sur le visage de la petite poupée de porcelaine.
Voulait-elle que je la brise ? Que je prenne chacun de ses membres pour les casser, jusqu'à ce qu'il ne restât d'elle qu'un être sans âme, brisée et morte dans son lit ? Comme si le grand méchant loup l'avait tué en donnant un coup de reins trop fort, ou en mordant sa chair tendre et tiède goulument, et la laissant-là, inerte, froide, pour aller chasser d'autres victimes de son charme. Léchant une goutte qui tombait sur son cou, je la transportai jusqu'à son lit, jetant un regard pervers à mon oiseau. Celui-ci battit des ailes en réponse, croassa et tourna son énorme tête pour poser son oeil unique sur un des plans de la jeune femme, trouvant un intérêt particulier à ses dessins, comme si ceux-là pouvaient renfermer toutes les vérités sur Adelheid, il poussa un plan du bec et croassa lorsque celui-ci vola jusqu'au sol. Il sautilla et je me tournai vers la jeune femme, la déposant sur le lit, presque comme un père qui vient coucher sa fille endormie, oh... elle allait peut-être dormir, pour toujours. Et quel sommeil ! Le sommeil le plus beau que l'on pouvait offrir à un être humain, la Mort ! Voilà ma véritable amante, la belle et froide Mort. N'était-ce pas l'une de ses images que j'étais sur le point de dévorer ? Une ombre passa sur ma figure, tandis qu'à nouveau, je posai mes lèvres sur son sein, ouvrant soudain la bouche pour la mordre de toutes mes forces, et goûter à son sang. Un petit rubis rond et scintillant fut saisi d'un coup de langue, une pierre chaude roula jusqu'à ma gorge, ce qui me fit arracher un autre frisson de plaisir. Je m'écartai pour examiner le corps de femme de cette enfant qui m'attendait, posant chaque fois mes yeux ensanglantés sur une partie de son corps ; je fixai longuement son sein nu, blessée et rouge, mouillé et chaud qui s'offrait à moi. À la fois habillée et nue, Adelheid Horn me fit penser à ces tableaux que certains peintres un peu trop originaux peignaient, une oeuvre macabre et superbe rien que pour moi. Rien que pour moi.
— Las de ce monde et de ses marionnettes, vécut esseulé, sinistre esthète, âme désabusé méprisant la vie... il ne peut tenir, survivre à l'ennui.
Murmurant des vers que Nicolaï avait l'habitude d'énoncer lorsqu'il passait une nuit avec ses putains, je pris les jambes d'Adelheid pour l'obliger à les écartes et me mettre entre elles. Fixant la petite créature pleine d'un désir qui s'offrait un moi, je me penchai et humant le parfum de son sang, je commençai à lécher sa langue doucement, appréciant ce subtil nectar que personne n'appréciait à sa juste valeur ; une main allant se glisser sous son haut pour caresser son autre sein, à nouveau j'enfonçai mes crocs dans sa chair dans le but de goûter à la chaleur de son sang, frémissant d'excitation, perdue dans l'extase que ce simple liquide rouge me procurait. Relevant la tête pour laisser un râle rauque sortir de ma gorge, ma main droite revenait caresser l'intérieur de sa cuisse, se glissant parfois sous son short pour remonter toujours plus haut. Mon souffle perdait de sa régularité, et sans attendre un autre regard approbateur de sa part, je la mordis sans autre forme de procès dans la gorge, serrant tout à coup son corps contre le mien, sentant chacune de ses sensations comme si c'était les miennes, et lui faisaient sentir celles qui me traversaient. Allongée sur elle de tout mon poids, je passai ma langue prés de son oreille, alors qu'une main soutenait sa tête, pendant que l'autre lui faisait descendre son short, déchirant presque le vêtement quand ma patience fut perdue. Mes doigts effleurèrent son intimité, et à nouveau ma voix s'éleva :
— Ci-git la dépouille d'un triste solitaire, à présent paisible, remerciant les vers... esprit perdu en se monde condamné, sans espoir et volonté, il a avancé...
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
♦ Sexe : ♦ Influence : 373 ♦ Messages : 135 ♦ Âge du perso' : 17 ♦ Fiche : Mécaniquement humanisée ♦ Date d'inscription : 03/09/2010 ♦ Age : 37
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| Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Lun 21 Fév - 2:21 | |
| L'air frais, l'eau qui coulait lentement, la force des bras qui la saisirent vivement pour la sortir de l'eau... tout fut lié et délié dans l'esprit de la jeune fille, et tout se troubla subitement... une idée, une idée venait de faire son apparition et de s'imposer à elle. La mettre de côté aurait normalement été absolument hors de question, Adelheid arrêtait toujours ce qu'elle était en train de faire quand une idée ou une image apparaissait dans son esprit... mais là c'était différent. Pourquoi ? Peut-être était-ce l'ambiance générale de cette soirée, peut-être était-ce à cause du corbeau qui s'était posé sur son bureau et prenait trop de place, peut-être était-ce le Maestro qui avait réveillé en elle un désir plus fort que celui de poser sur le papier les dessins tortueux qui ne pouvaient se lire autrement quand dans la tête d'une jeune scientifique excentrique, peut-être était-ce parce que c'était la première fois qu'une telle personne faisait irruption dans sa vie... ou peut-être était-ce simplement parce qu'il y avait beaucoup de nouveautés pour elle en une seule nuit... autant en rajouter une en faisant l'expérience d'une idée mise de côté à reprendre plus tard... pourquoi pas... quand elle l'eut fait, elle put à nouveau se concentrer sur lui et sur ce qui les entourait. Elle plongea son regard dans le sien tandis qu'il semblait perdu dans la contemplation des gouttelettes qui, bien qu'indisciplinées, traçaient de concert des sillons humides sur la peau de son visage. Ce regard rouge qui s'assombrissait parfois, comme voilé par la noirceur d'une âme qui ne demandait qu'à s'exprimer...
- La beauté exprimée perd son sens quand elle part, elle coule, roule, elle dépose sur l'âme un baume apaisant et douloureux à la fois. L'eau des montagnes a glissé sur la peau des envieux et sur l'esprit des enviés, douce, douce comme une braise ardente qui ne demande qu'à manger les pierres environnantes...
Sans quitter son regard des yeux, elle sentit qu'il se déplaçait, qu'il la portait jusqu'au lit un peu plus loin. Il échangea avec son frère aux ailes sombres un regard étrange dont elle n'avait pas saisi la signification, puis l'oiseau, gêné, s'était détourner, semblant chercher les secrets de ses plans... un instant dérangée à l'idée que l'animal puisse désordonner son bureau, elle oublia vite cette pensée désagréable et reporta son attention sur le Maestro qui, dans l'instant en tout cas, lui semblait bien plus intéressant que son oiseau. Le voile sombre, il était revenu... elle l'avait aperçu furtivement juste avant qu'il ne se remette à embrasser la partie de sa poitrine qui était dénudée. La jeune fille sursauta vivement quand elle sentit les dents de son amant se planter en elle, percer sa peau et sa chair pour accéder au nectar sombre et chaud qui coulait dans ses veines, ce même nectar qu'ils avaient tous deux fait coulé en masse durant cette agréable nuit... la douleur qu'elle ressentit fut comme une petite décharge électrique : elle la fit se redresser vivement... puis retomber sur le lit, un léger gémissement de souffrance s'échappant de ses lèvres. Cela n'avait pas fait très mal, c'était douloureux, oui, mais d'une part, elle s'attendait à ce qu'il se permette ce genre de petites liberté, et d'autre part, elle était habituée à se faire mal à cause de son métier... elle se dit un instant que si ça n'était que ça, cela serait très supportable, d'autant que cela se mariait étrangement bien avec les frissons de désir qui lui remontaient le long du dos.
Quand il se recula pour la regarder, elle ne bougea pas, elle avait la respiration légèrement haletante à cause du désir poignant qui la tiraillait, les yeux grands ouverts qui le fixaient était un peu vitreux à cause de l'excitation qui la gagnait chaque seconde un peu plus et elle frémissait en partie à cause de tout cela et en partie à cause de l'adrénaline qui s'était répandue en elle comme une trainée de poudre quand il l'avait mordue... l'ensemble de toutes ces émotions faisait lentement naitre en elle quelque chose de nouveau, de brûlant et de pressant... aussi le laissa-t-elle faire tout ce qu'il voulait... désormais jambes écartée et sous lui, elle ressentait chaque palpitation de son coeur, chaque frisson courant sur sa peau, chacun de ses souffles sur la sienne, et son désir amplifiait le tout, enflant encore davantage en elle et prenant de plus en plus d'ampleur. Il la mordit à nouveau, renouvelant la sensation de décharge électrique et ravivant l'impression de montée d'adrénaline. Cette fois, elle laissa un petit cri aller jusqu'aux oreilles du Maestro, un cri ou s'entremêlaient douleur et plaisir, un cri très représentatif de cette étrange nuit... un cri qui fut suivit par un petit sourire presque timide et par un regard qui aurait pu passer pour tendre. Se tendant sous lui en sentant sa main qui la parcourait, elle se cambra légèrement pour l'aider à lui retirer son short et, ainsi, rapprocher d'eux le moment ou, enfin, le désir qu'ils ressentaient et qui n'avait de cesse d'augmenter, finirait par trouver le chemin d'une jouissance à la fois lointaine et si proche. Se pressant contre lui comme si elle avait peur qu'il s'envole, souhaitant lui faire partager tout ce qu'elle ressentait, tout ce qu'il lui faisait éprouver, elle entoura son cou de ses bras et, se redressant légèrement, elle enfouit son visage dans son cou quelques instants, silencieusement, ne laissant que son souffle rapide lui parvenir aux oreilles... puis, au moment ou ses doigts se firent plus aventureux, elle finit par murmurer...
- Mords moi encore Maestro, goutte à la douceur de ce que je t'offre avec la violence de ce que tu me donne, mêle les deux et emmêle les, toujours plus haut et plus haut encore... mords encore Maestro, cette nuit est ton concert, dirige le dans la direction que tu veux...
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| | | | Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Jeu 24 Fév - 11:01 | |
| — Il a avancé d'un pas lourd et léger, soumis à ce flot dément spontané, malade d'envié ces heureux ignorants, il rêvait de ces moments inconscients...
Murmurai-je prés de l'oreille d'Adelheid en réponse à son désir de plus en plus présent, sentant la chaleur de son petit corps contre le mien, je laissai échapper un soupir dans son cou avant de revenir vers son sein, mes lèvres l'effleurèrent tout d'abord avant de revenir le mordre. Les frissons de plaisir me secouèrent violemment, et ma main vint s'enfoncer dans son flanc pour retenir le désir violence qui devenait de plus en plus présente, je n'écoutais plus ce qu'elle me disait. L'excitation arrivait trop brutalement, elle prenait le contrôle de mon cerveau et me tordait l'estomac, j'avais envie de lui faire l'amour et de lui faire mal. Accorder plaisir et douleur à cette jeune adolescente qui sans doute, commençait à comprendre l'harmonie et la sensualité de cet acte, c'était ça que j'aimais. Même s'il m'arrivait de coucher avec des hommes et des femmes de mon âge, voir plus âgée, ce que j'aimais c'était prendre possession de jeunes adolescents encore innocents, apprenant tout juste à ressentir du plaisir. Découvrant leurs corps et celui de l'autre, ça me rappelait encore et encore cette nuit délicieusement horrible que j'avais passée pour la première fois avec cette fille, une putain offerte par Nicolaï pour mes quinze ans.
Je me rappellerai toujours de cette passion manquante, faire l'amour sans passion, c'était vide de sens, c'était quelque chose ressemblant au néant. Voilà pourquoi je prenais seulement les personnes qui arrivaient à me toucher, et Adelheid de par nos ressemblances et nos différences avaient séduit le monstre, et le loup désirait seulement la souiller au plus profond de son être. Déchirer son âme d'une passion si violente qu'elle en aurait du mal à se relever, et comme toutes les autres, j'allais l'abandonner une fois que tout ça aura pris fin. Jamais je n'aimerais une femme comme un homme le faisait pour fonder une famille, jamais je n'aurais d'enfants et jamais je n’accepterai que quelqu'un se tienne pour le reste de mes jours à mes côtés. Mon esprit perdait le fil de ses pensées, à cet instant, je ne pensais qu'au plaisir que j'avais à boire son sang et quand j'en fus rassasié, je léchai une dernière fois sa plaie pour finalement venir suçoter son téton, mes mains glissèrent sous ses fesses et murmurant encore, je lui embrassai lentement le cou :
— Ci-git le cadavre d'un triste solitaire, à présent placide, remerciant les vers, maudissant le jour où il s'éveilla, il voulut partir, il fuit ce cauchemar.
Et dés que ce poème macabre prit fins, je pénétrai la petite poupée de porcelaine sans la moindre douceur. Pourquoi contenir toute ma bestialité ? Alors que cette jeune femme ne demandait qu'à ce qu'elle sorte ? Adelheid voulait-elle voir cette folie qui me prenait à chaque fois que l'excitation montait ? Alors sans douceur, je m'étais enfoncé en elle, mes mains se posèrent sur ses fesses et l'agrippèrent violemment. Mes ongles ne tardèrent pas à s'enfoncer dans sa chair, tandis que je bougeai pour la transpercer de tout mon désir, sentant une explosion de désir dans mon bas-ventre, je la prenais avec passion, avec folie... sans tendresse, sans délicatesse, ne pensant qu'au plaisir que moi je prenais. Je n'étais qu'un égocentrique ne pensant qu'à lui, et alors ? Du moment que je prenais mon pied, du moment que je déchirais cette frêle jeune femme comme j'en avais envie depuis le début, où était le mal ? Mes muscles se tendirent davantage, mes ongles continuaient de percer sa peau, il était naïf de croire que l'amour n'était pas un acte sans douleur et que ce n'était que tendresse et douceur. S'unir pour quelques instants à quelqu'un, homme, femme, ça n'avait pas d'importance, c'était beau comme c'était sale. Poussant un grondement sourd, sentant des frissons courir sur mon corps encore et encore, sentant les flammes de mon désir prendre possession de tout mon être, je souillais encore et encore cette jeune femme, cette adolescente de seize sans le moindre regret. Ce qui était important, c'était de faire qu'un avec elle et de jouir de ça sans scrupule. La sueur et l'eau du bain couvraient mon corps, donnant un peu de vie à mon visage impassible, la seule chose qui changeait dans ces moments-là, c'étaient mes yeux et seulement mes yeux. Ma mâchoire serrée, mon visage aussi expressif qu'une statue ne laissaient rien transparaître, seules ces deux pierres carmins brillaient de cet éclat bestial, le monstre dévorait l'innocente jeune fille.
Agrippant soudain les cheveux d'Adelheid, sentant que je n'étais pas loin de la jouissance, je mordis son flanc pour retarder l'échéance, mes doigts se prenant dans la chevelure de l'Ingénieur pour faire durer encore et encore le plaisir, ma voix grognait, presque furieuse que tout ça se passe si vite et que ça prenne fin. Comme si cet instant n'était pas assez, comme si le temps était contre moi, je tirais sur la chevelure de la jeune femme pour qu'il ne cessât pas... je poussai un énorme rugissement rauque, alors que je venais dans Adelheid, furieux contre le temps. Pourquoi les meilleures choses auxquels on goûtait étaient si rapides ? Pourquoi le plaisir ne durait jamais une éternité ? Ma main se resserra sur la chevelure de la jeune femme, tandis que ma semence se répandait en elle. Grognant, irrité que ça prenne fin, je me retirai et me laissai tomber sur le côté, le souffle haletant, encore brûlant... mais plus détenu aussi. Mes pulsions retombaient, l'excitation aussi et je redevenais peu à peu Émile Paole, le digne Baron qui servait l'Église et qui pourtant, venait de coucher avec une hérétique en consommant sa jeunesse, sa fragilité sans culpabilité. Sur le ventre, salissant les draps, j'enfonçai ma joue dans le matelas, fixant la jeune femme avec intensité. Dehors, le soleil avait commencé à se lever.
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
♦ Sexe : ♦ Influence : 373 ♦ Messages : 135 ♦ Âge du perso' : 17 ♦ Fiche : Mécaniquement humanisée ♦ Date d'inscription : 03/09/2010 ♦ Age : 37
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| Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Mer 18 Mai - 1:21 | |
| A partir du moment ou il fut en elle, plus rien d'autre ne compta. Il était entré sans douceur aucune, mais l'expression surprise qui se dessina sur le visage de la jeune fille n'était pas uniquement due à cela, même si ça avait joué un peu. Il était revenu, le voile qui passait sur les yeux du Maestro et qu'elle avait dit vouloir revoir ! Et non seulement il était là, mais il voilait encore plus ses yeux que ce qu'elle avait déjà aperçut. La noirceur de son amant électrisa au moins autant Adelheid que de le sentir aller et venir en elle de façon bestiale. Elle commença à glisser ses main sur la peau chaude et humide du dos de son amant... mais il se fit brusquement plus vif et plus bestial encore, et l'effleurement de la jeune "hérétique" se mua en une caresse plus brusque. L'inquisiteur garderait probablement un long moment la trace de ses dix ongles partant du bas de son dos pour aller mourir sur ses épaules... mais l'idée des cicatrices qui pourraient rester sur leurs corps n'était pas précisément ce à quoi elle pensait sur le moment, les sensations qu'il lui faisait éprouver étaient beaucoup trop intenses pour qu'elle puisse se concentrer sur quoi que se soit d'autre. Juste avant qu'il n'exprime sa jouissance, vint celle de la jeune femme qui, bien que plus discrète, ne vit pas l'intérêt de retenir le long et violent gémissement qui lui monta aux lèvres si rapidement qu'elle ne l'avait pas sentit venir tandis que tout son corps était agité de tremblements incontrôlables...
Quand il se laissa tomber à plat ventre à côté d'elle sur le lit, Adelheid resta quelques secondes sans bouger, comme pour concerner le plus longtemps possible de souvenir de ce corps qui pesait à la fois agréablement et douloureusement sur le sien. Quand elle finit par reprendre doucement ses esprits et qu'elle se retourna afin d'être également sur le ventre près de lui, tout en se débarrassant des résidus de vêtements qui, ayant tenu le choc, restaient accrochés à elle. Elle secoua doucement la tête pour que ses cheveux encore mouillés s'écartent de son visage et lui permettent de planter son regard dans celui du Maestro. Elle posa sa tête sur le matelas à quelques centimètres du visage de l'albinos, essuyant par la même occasion les larmes qui avaient mouillé sa joue pendant qu'elle fixait le plafond... celles mouillant son autre joue continuèrent de couler silencieusement, prenant simplement un autre chemin que celui qui était prévu à la base. Elle le regarda un moment sans rien dire, puis lui caressa doucement la joue avant de pointer son doigt vers ses yeux en lui adressant un sourire doux à qui ses larmes donnaient une teinte triste.
- Il est parti. Il est venu, et il est repartis, et toi tu es revenu.
Elle avait dit cela sur le ton neutre de quelqu'un qui constate quelque chose.
Elle resta un long moment ainsi, laissant ses larmes couler sans bruit sur ses joues, donnant à ses yeux d'un gris métallique des reflets que l'on ne pouvait y voir s'ils n'étaient pas emplis de larmes. Elle se contentait de regarder les yeux d'Émile, ces yeux qu'elle avait vu changer et qu'elle trouvait envoutants. Aussi bien quand ils avaient leur teinte habituelle que quand ils étaient voilés. Plus elle les regardait, et plus elle avait l'impression de s'enfoncer lentement dans un immense lac de sang aussi glacé que bouillonnant. Elle lui adressa à nouveau un sourire énigmatique... mais fut coupée dans son geste par un frisson qui l'agita toute entière... souvenir du moment qu'ils venaient de passer... une fois qu'elle fut sure que ça n'allait pas recommencer à l'improviste, elle s'adressa à lui d'une voix douce mais qui résonnait encore du dernier gémissement qui avait franchit ses lèvres.
- Maestro, tu es un chef qui sait diriger son concert tout en laissant danser et virevolter la douceur et la douleur, ces soeurs détestées et éloignées qui s'opposent et se repoussent, grâce à tes directives, elles se sont rassemblées, aimées, et il en est ressortit la chose la plus agréable que j'ai jamais connue. Cette nuit était basée sur le thème de la découverte. J'ai découvert un corps mort, qui m'a amenée à celui d'un vivant qui, chose étrange, m'a bien plus intéressée que le mort du début. Et le début commençant à finir à l'approche d'une fin en volant parmi les pierres douces et soyeuses de...
Elle s'arrêta, réfléchit un instant et reprit.
- Maestro... tu viendras orchestrer ma mort ? |
| | | | Sujet: Re: L'agneau rentre à la bergerie, le loup le suit (pv Adelheid] Mer 1 Juin - 11:32 | |
| Fixant le corps en sueur de ma partenaire, je restai ainsi, les ongles enfoncés dans le drap et le matelas, tout aussi en sueur qu'elle, je reprenais tout doucement les esprits, tandis que l'adrénaline ne courait plus dans tout mon être, mais marchait pour s'éloigner. La passion qui m'avait brutalement possédé l'espace d'un moment restait pourtant toujours là, et si j'avais envie de lui sauter à nouveau dessus, je savais déjà comme elle que c'était le moment de partir. Ce n'était pas parce qu'Adelheid était une jeune femme exceptionnelle de par son esprit, et son joli minois (le corps n'en parlons pas !) que j'allais rester ici à discuter avec elle, et la prendre dans mes bras pour un petit instant de tendresse. Jamais je ne me comporterais comme ces amants amoureux qui couchaient avec une seule personne, et qui éprouvaient du plaisir dans cette monotonie ; simplement, j'étais bien trop indépendant pour accepter de m'attacher à quelqu'un, et puis ça me procurerait un ennui profond.
J'avais chaud et la sueur glissait sur tout mon corps, toujours nu, je fixai la jeune femme d'un regard rouge, voilé par la passion que nous avais unis. Elle parla encore, comme toujours, de sa voix claire et mystique, parlant de ces choses qui m'échappaient toujours, et elle me posa une question. Évidemment, personne ne me l'avait jamais posé auparavant, ça je m'étonnai pas non plus, Adelheid était déjà un être bien trop irréel et le fait que cette question sortit de sa bouche, à elle ne m'étonna guère. Je remuai faiblement et je soupirai, puis je me mis sur le dos pour finalement m'asseoir au bout d'un moment. Je fronçai les sourcils, et lentement, je me retournai vers elle et me penchai vers ses lèvres, sans les toucher réellement, je les effleurais et murmurai :
— Toi comme moi... attendrons cet instant, la Mort est ma maîtresse favorite, et toi, et moi et elle formerons plus qu'un le moment voulu.
Sans l'embrasser, je m'éloignai d'elle en poussant un autre soupir, puis sans un mot, je me levai et toujours nu (après tout, je n'étais qu'une bête assoiffée de sang), je regardai les vêtements abandonnés ici et là, toujours en me demandant à qui ils appartenaient, je songeai l'espace d'une seconde s'ils n'étaient pas pour certain d'entre eux ceux de quelques-uns de ses amants. Chose qui malgré tout me contrariait assez, même si la nuit que nous avions passée ensemble était unique, fait de passion et de violence, je n'étais pas le premier homme à partager son lit, ou plutôt à explorer son corps. Vu la jeunesse de la Maîtresse des Manèges... ça me contrariait, mais je finis par hausser les épaules et trouver une tunique sombre, ainsi qu'un pantalon. Glissant mes doigts dans la baignoire pleine d'eau et de sang, je finis par tremper mes mains dedans et de m'en asperger le visage, frémissant, je m'éloignai et m'habillai sans rompre le silence.
Passant une main dans mes cheveux, je me retournai vers ma partenaire, ma maîtresse, mon amante qui me faisait encore frémir d'excitation. Je mouillai mes lèvres et résistai aux appels bestiaux et bas qu'elle appelait en moi, si bien que mes tripes me donnèrent l'impression d'exploser dans mon ventre, mes entrailles se mouvaient péniblement, si bien qu'au bout de trois secondes, je me retournai pour ne plus la contempler, si fragile, si douce, si souillée et si pure.... je haussai les épaules. Sans un autre regard, sans un mot, toujours dans un silence sacré qu'on pourrait maudire, j'avançai vers la sortie, le corps encore tendu quoiqu'apaisé, mélange étrange, car j'avais encore envie de son corps, j'avais encore envie de goûter à sa peau et de la voir se tenir contre moi, damnée et fébrile. Le silence m'enveloppait, ainsi que la fraicheur de l'aube, mon seul adieu fut un simple geste de la main.
L'aube enveloppait Ishtar d'une douce lumière dorée, un homme à la chevelure blanche et aux yeux rouges quitta comme un voleur les appartements de la Maîtresse des Manèges. Mais il s'arrêta au bout d'un moment et siffla, tendant le bras, il vit son corbeau se poser sur son bras. Calme, je quittai seul cet endroit, empli de la lumière naissante du jour. Le visage fermé, redoutable et discret, je pris quelques rues, mes pas brisant le silence sépulcral. Le monde attendait désormais que le prédateur le souillât, et le prédateur avançait dans l'obscurité, prêt à mordre et tuer, comme il aimait tant le faire. Il n'avait même pas de scrupule à avoir couché avec une adolescente de seize ans, après tout... elle avait aimé ça, moi aussi... où était le Mal alors ? |
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