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| Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) | |
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| Sujet: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Mar 28 Déc - 18:57 | |
| Dans un dédale de couloirs sales, lugubres et aussi accueillants que le magasin d'un entrepreneur de pompes funèbres, deux ombres gigantesques se formaient et s'élançaient sur un sol crasseux et plein de poussière. La nuit était en train de tomber, les quelques rares fenêtres donnaient peu de lumière, tandis que la pâleur presque cadavérique des deux hommes apparaissait plus clairement à la lueur d'une petite bougie. L'un était doté de larges épaules et d'une carrure imposantes, contrastant avec son regard aussi clair que celui d'un serpent, ses cheveux étaient coupés court et ne respiraient rien de sain, tout comme lui. L'autre était presque son opposé, plus petit et filiforme, ses cheveux noirs et ondulés encadraient un visage aux traits fins, mais fatigués, et se reposaient sur de frêles épaules, tandis que de sombres cernes éteignaient l'éclat d'un regard aussi bleu que le saphir. Il était impossible de reconnaître Marius, tout comme il était impossible de savoir si l'homme qui se tenait un peu devant lui possédait réellement un coeur. Il s'appelait Thuomas et d'après ce que savait le jeune homme, c'était un ingénieur passionné par les automates, au point où sa démarche rigide et mécanique n'avait plus la moindre humanité, il gratta distraitement sa barbe de trois jours, parfois il jetait un coup d'oeil au jeune homme sans rien lui trouver de plus qu'un simple gamin un peu trop curieux et possédant une certaine affection pour la science. Il haussa les épaules, s'arrêta et se retourna quelques secondes pour contempler une trace de sang mal nettoyé à ses pieds, il pencha la tête avant de reprendre la marche, lançant un autre regard au jeune homme pour lui faire signe de le suivre. Marius hocha simplement la tête, parfois alors que l'autre était trop perdu dans ses pensées, il tâtait promptement sa botte pour sentir la lame de son poignard et ainsi se rassurer, cet endroit n'avait rien de chaleureux, et Thuomas n'avait rien d'un homme à qui on pouvait donner sa confiance.
Versé dans tout ce qui touchait aux marionnettes mécanisées, il était un client régulier d'Alvaro, celui-ci se chargeait de lui trouver des pièces rares qu'il pouvait utiliser de différentes façons, et Marius n'avait pas envie de voir ces différentes utilisations. Selon le contrebandier, Thuomas s'amusait à garder des femmes agonisantes suffisamment longtemps en vie pour leur insérer toutes sortes d'objets dans les organes, et ainsi voir s’il pouvait les maitriser comme les automates qu'il créait. Que faisait cet ingénieur dans un laboratoire ? Il cherchait des proies faibles, venues ici en songeant se faire soigner. Comment le terroriste s'était retrouvé à se faire passer pour son assistant ? Eh bien c'était au Cochon Pendu qu'il l'avait rencontré, Alvaro lui avait fait la liste de tout ce qu'il savait à ce sujet, et de ses habitudes ; il l'avait simplement abordé en prétextant que les êtres humains n'étaient pas si différents que les mécanismes dont parfois Ishtar était muni, ils avaient longuement discuté et emporté par une passion « commune », Thuomas lui avait proposé d'en faire son assistant. Il s'était fait appelé à ce moment-là Gabriel, et avait fait du jeune Gabriel un jeune un peu trop curieux ; ces derniers temps, Marius se trouvait un talent non négligeable à se créer toutes sortes d'identité, et à se parer de déguisement pour tromper ses interlocuteurs. Aucune chance qu'on vienne trouver Léonard pour une intrusion dans les laboratoires, l'aide d'Alvaro était précieuse, malgré le danger qu'elle puisse devenir à l'avenir si le contrebandier choisissait la voie de l'argent que celle de l'honneur.
« Venez voir ! Vite ! Venez voir ! Le Sénat... c'est le Sénat qui vient d'exploser ! » Marius se souvenait encore de cette scène aussi horrible que grandiose, alors qu'il vagabondait prés du Parc des Lumières, la petite voix apeurée d'une adolescente l'avait tiré de sa rêverie et sans le connaître, la jeune fille l'avait tiré jusqu'au Sénat. Fatiguée et plus pâle que la Mort elle-même — à croire qu'elle venait de la croiser —, l'adolescente s'était retrouvée près de l'immense édifice quand une explosion s'était produite. Poussé par la curiosité que ce genre d'évènement aime créer dans la masse, le jeune homme s'était dirigé sans réfléchir au danger qu'il prenait pour voir de ses yeux le Sénat réduit à un vulgaire château de cartes en train de s'écrouler lamentablement. Il aurait aimé fouiller l'édifice brisé, mais la prudence l'avait forcé à retourner dans les Bas-Fonds pour en parler à Alvaro. Une bande de terroristes était évidemment derrière tout ça, et elle se trouvait évidemment dans les Bas-Fonds. Tout d'abord Marius avait de nombreuses recherches avant de baisser les bras, ça ne servait à rien de se fatiguer pour une chose aussi futile. En tout cas, il avait fallu évidemment très peu de temps pour prendre la décision de les retrouver. Les décombres et les morts étaient nombreux, la tête pensante du groupe ne devait pas être n'importe quel terroriste, peut-être même un ingénieur ? Après tout... comment ce groupe aurait pu trouver autant de quantité de poudre et savoir l'utiliser ? Tout ça sans se faire remarquer par les autorités et la placer au Sénat ? Au Sénat, ce n'était pas n'importe quel endroit ! Pris entre l'admiration et la peur, Marius avait choisi de se renseigner sur les produits utilisés pour créer cette horreur, et peut-être même s'en servir à l'avenir. Il ne savait pas encore ce qu'il allait faire si par n'importe quel miracle loufoque il parvenait à les retrouver, il fallait qu'il arrive à les rencontrer.
Et voilà comment en une semaine, il s'était retrouvé à marcher derrière Thuomas, aussi méfiant qu'un chien errant. L'homme ne pouvait pas lui inspirer confiance et qui lui disait qu'il ne risquait rien avec lui ? Peut-être qu'au fond Thuomas attendait seulement un moment de faiblesse de sa part pour s'amuser avec son corps ? Frémissant à cette idée, Marius le suivit jusqu'à ce qu'ils arrivent dans une pièce encore plus mal éclairée que le reste. Une pièce sombre où il remarqua pourtant la présence d'une jeune femme à la chevelure immaculée, aux traits enfantins et au corps de femme, il reconnut aussitôt Adelheid Horn, la fameuse maîtresse des manèges qu'il avait par le hasard eut l'occasion d'apercevoir prés de son lieu de travail. Mordant sa lèvre, tandis que sa peur redoublait, il fit quelques pas pour saluer la jeune femme, perturbé par ce regard innocentement malsain. Thuomas le contourna pour déposer quelques plans sur la table de travail de la jeune femme pour s'asseoir sur un petit tabouret, où un pantin plein de fil et puant l'huile s'était assis. Nonchalement, l'ingénieur désigna Marius à Adelheid, et lança sur un ton rude :
— Horn ? J'te présente Gabriel, mon nouvel assistant... hum... l'troisième j'crois.
Ça voulait dire qu'il y en avait eu d'autres avant lui ? Une question le frappa violemment : qu'est-ce qu'étaient devenus les deux premiers ?
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
♦ Sexe : ♦ Influence : 373 ♦ Messages : 135 ♦ Âge du perso' : 17 ♦ Fiche : Mécaniquement humanisée ♦ Date d'inscription : 03/09/2010 ♦ Age : 37
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| Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Mer 29 Déc - 13:09 | |
| Fascinée par un papier posé devant elle, la jeune fille ne fit pas tout de suite attention à l'arrivée des deux personnes dans le laboratoire qu'elle avait investi quelques heures plus tôt à la demande de l'une de ses connaissances, un inventeur un peu fou, passionné par les automates et autres poupées mécaniques. Il avait visiblement besoin d'elle pour mener à bien une expérience particulière mais elle n'avait toujours pas comprit à quoi il voulait en venir. Elle était à peine arrivée qu'il avait dû partir chercher des plans qu'il avait oublié et elle avait donc passé tout ce temps à dessiner un plan et à l'étudier pour fabriquer elle même quelque chose d'autre, qui n'avait probablement rien à voir avec les automates.
Finalement Thuomas étala brusquement ses plans sur la table, la faisant légèrement sursauter. Elle ne les avait pas entendus entrer et voir brusquement des papiers surgir sous ses yeux l'avait surprise. Elle contempla un instant lesdits plans, comme si elle se demandait comment ils avaient atterri sur la table, puis elle leva les yeux vers Thuomas, cligna des yeux et lui adressa une petite grimace qui pouvait passer pour un sourire.
- Gabriel hein ? Pourquoi ? C'est pas un nom qui lui va ça. Faut lui en trouver un autre, un qui rampe dans les rues et vole au dessus, un qui observe et qui cherche, c'est comme ça qu'il se sent et qu'il se sentira, peut-être, peut-être pas, ou alors en même temps que le reste.
Thuomas, habitué à son charabia se contenta de hocher la tête tout en jetant un rapide coup d'oeil au plan qu'elle avait dessiné pendant son absence, puis il se concentra à nouveau sur les siens. La jeune fille respira un grand coup, appréciant visiblement les odeurs diverses qui flottaient dans l’air vicié de la pièce sombre et glauque.
- Et dis moi Toi, je te nommerais « Toi » jusqu’à ce qu’il nom meilleur soit collé sur « Gabriel »… ça ne te va vraiment pas, bref, dis moi Toi, tu aimes tout ça ? L’odeur de l’huile qui coule sur celle du bois et du métal, celle de la rouille poudreuse qui se dépose comme une neige poussiéreuse par-dessus tout ce qui ne bouge pas, l’inanimé inodore qui sent fort et clairement comme les autres, les odeurs qui sautent une étape et s’éparpillent en tous sens, celles qui rampent, celles qui s’extirpent, celles qui somnolent et celles qui s’éveillent, celles qui expriment quelque chose et celles qui ne veulent rien dire que se soit par choix ou que se soit comme ça. Si tu regarde bien, on ne les voit pas, si tu regarde mal, on ne les voit pas non plus. Peut-être que si, mais pas moi, pas toi, pas ton maitre, personne d’ailleurs…
Se redressant légèrement, elle prit l’automate des mains de Thuomas, l’embrassa sur le front et déplaça un petit mécanisme avant de le lui rendre. Il appuya quelque part et la poupée mécanique se mit à bouger… un vague sourire éclaira le visage de l’ingénieur à qui elle venait de rendre un précieux service, puis il se concentra à nouveau sur un autre détail pendant qu’elle triturait la chose qu’elle semblait avoir fabriqué peu de temps auparavant. La chose en question s’enclencha et un air émerveillé se peignit sur son visage de petite fille. Elle la posa sur la table et la regarda tourner quelques secondes… c’était une sorte de toupie, le même genre que celles avec lesquelles jouaient les enfants, mais qui tournait toute seule et non colorée. Elle la regarda décrire des petits cercles irréguliers pendant un moment… puis elle la fourra dans une casse bourrée de petites inventions et de plans roulés en tubes. Le plan qu’elle avait fait un peu plus tôt ne tarda d’ailleurs pas à rejoindre les autres.
- Pfff… on est obligés de rester ici pour inventer à cause des curieux qui étalent leurs curiosités. Ils veulent qu’on leur explique ce qu’on fait, et pourquoi, par exemple mes manèges intriguent, mais je préfèrerais pouvoir les continuer et ne pas avoir à dire pourquoi je les ai fais. Et toi petit Toi sans nom et sans le reste, pourquoi tu ne fais rien ? Un apprenti, il faut que ça apprenne non ? Il faudrait que j’en prenne un aussi… j’ai des esclaves qui font ce que je leur dis, mais ils n’apprennent pas, c’est moins intéressant. J’aime bien voir des choses remplir des têtes, même si elles restent moins pleines que les nôtres, après on peu s’en servir… celles qui sont vides on peut aussi, mais juste pour décorer, c’est dommage. Oh ! Il te faut un nom qui commence par un M !
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| | | | Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Mer 29 Déc - 15:29 | |
| Contrairement à Thuomas qui était en train d'observer ses propres plans, Marius en plus de connaître que de réputation la jeune femme, ne comprit pas la moindre parole que la jeune femme lui sortit. Que ce faux nom Gabriel ne lui allait pas, ce n'était pas sa première occupation, et dans le discours à la fois illuminé et sage de la jeune femme, le terroriste n'aurait pas su dire pourquoi, mais quelque chose le poussa a avoir peur d'elle. Seulement, son visage marqua un simple étonnement et masqua l'embarras qui commençait à lui nouer l'estomac, il faisait comme il pouvait pour cacher la peur malsaine que lui inspirait cet endroit. Sans doute parce que Marius savait que hormis les Scientifiques, peu de personnes en sortaient vivantes, ou en sortait tout court. Il voyait pourtant le progrès comme un nouvel espoir pouvant permettre une Révolution plus forte que celle en devenir, pourtant les médecins ne lui inspiraient pas confiance, à raison. L'instinct de survie sûrement, ou sa nature tout de même un brin trouillarde, parfois il lui arrivait d'avoir l'impression que les ombres se dessinant prés des murs, lisaient dans son esprit et cherchait à lui arracher ses souvenirs. Un semblant de folie dans un esprit juste et droit ; machinalement, il tira un peu plus sur sa manche comme pour sentir quelque chose, sans toucher tout ce qui se trouvait dans cette pièce.
Mordant distraitement sa langue, Marius fit quelque pas tout en écoutant la voix cristalline de la Maîtresse des Manèges, fronçant de temps à autres les sourcils, qu'est-ce que de tels propos voulaient-ils dire ? Et il frémit lorsqu'elle lui affirma qu'un prénom commençant par la lettre M lui irait mieux, sa peur lui fit croire un instant qu'elle savait qu'il était, c'était saugrenu ! Il ne ressemblait en rien à cet instant au jeune homme qu'il était habituellement, il portait une perruque et un nom différent, difficile pour quelqu'un qui ne le connaissait pas de connaître son identité comme ça, impossible. Marius eut un soupire intérieur, s'empêchant au dernier moment de hausser les épaules, exaspérées par sa crainte, il devait d'abord contrôler chaque partie de son corps et museler tous ses gestes habituels. Il n'était ni Marius ni Léonard à ce moment-là, mais ce jeune Gabriel inventé de toutes pièces. Il fallait d'abord répondre de façon intelligente et originale à la jeune femme, alors choisissant de prendre le rôle au sérieux, Marius pivota vers Adelheid et il planta presque avec menace ses yeux dans les siens, contrastant ainsi avec le sourire passionné qui vint se percher sur ses lèvres, il déclara sur un ton plein d'entrain :
— Pourquoi par un M ? Et pourquoi pas par un G ? Un nom c'est avant tout une partie de sois, une identité et c'est Gabriel que mes parents ont choisi de me nommer, la faute leur en revient si ce nom ne me va guère, comme vous semblez le croire.
Les mains derrière le dos, Marius cherchait à calmer les battements frénétiques de son coeur, le stress avait tendance à le surprendre et le faire chanceler à la moindre occasion. S'étant placé prés de Thuomas, il observa longuement la petite poupée mécanique, qui fonctionnait toujours après le petit tour de magie de la jeune femme. Ses pensées filaient à toute vitesse dans son esprit, et s'ils savaient déjà qui il était et qu'ils jouaient sur son inexpérience pour le plaisir de le tourmenter ? Il passa à Thuomas un outil qu'il venait de lui demander, et posa un genou à terre ; l'homme commença alors à lui expliquer comment il avait élaboré la petite poupée, les pièces qu'il utilisait, il fit de divers rapprochements entre le mécanisme du corps humain et celui de l'automate, affirmant que l'homme n'était pas si différent que la machine. Puis il se tut et se concentra sur son oeuvre, c'est là que Marius ajouta avec malice :
— Si vous trouvez que Gabriel ne me va pas, je peux dire la même chose de vous. Pourquoi devrais-je vous appeler Adelheid Horn alors que cette identité-là ne me plait pas ? Après tout, qu'est-ce qui vous empêche de m'appeler par un prénom commençant par un M ? Et moi de vous appeler Donatella par exemple ?
Marius avait choisi un nom dont la consonance n'avait rien à voir avec celle d'Adelheid, voir même en l'opposant aux origines du nord de la jeune femme pour prendre un nom venant du Sud. Il continuait de sourire et leva la tête vers le plafond, où une fuite semblait s'y être installée depuis des années. Se tenant droit, le jeune homme parcoura des yeux la petite pièce pour les poser quelques secondes sur les plans de la jeune femme, semblant s'enfoncer dans ses pensées, il changea de sujet pour reprendre l'une des divagations de la Maîtresse des Manèges :
— Oh oui j'aime l'odeur de l'huile, autant que celle de la cendre et de la poudre. Et j'aime bien plus le parfum d'une oeuvre sur le point de s'aboutir, une oeuvre sur laquelle un homme aura travaillé durant des jours, des mois, des années, durant toute sa vie et dont l'unique espoir est de la voir s'épanouir sous ses yeux, juste avant qu'il ne meure. Ce parfum-là n'a pas d'odeur, pourtant est-ce vous aussi vous pouvez le sentir ?
On pouvait au moins remarquer une qualité chez Marius, c'était qu'il avait apprit au cours des mois à s'adapter à ses interlocuteurs. Même s'il peinait à comprendre le sens du discours de la Maîtresse des Manèges, il était capable d'en tenir un qui se rapprochait de ça. Comme maintenant et même si ses pieds restaient comme collés sur le sol, son dos aussi droit qu'une barre de fer, il montrait des signes d'impatience. Mais pourquoi le jeune homme serait-il impatient ? C'était son rôle qui voulait ça, Gabriel était censé aimer la science, alors Gabriel avait hâte de voir toutes ces oeuvres scientifiques être expliquées devant ses yeux, et il avait hâte de comprendre comment la poupée mécanique de Thuomas pouvait fonctionner, tandis que Marius avait hâte de sortir de cet endroit sordide en ayant dérobé les informations qu'il était venu chercher.
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
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| Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Sam 1 Jan - 13:16 | |
| La jeune fille se contenta de fixer un moment Marius sans lui répondre, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Elle se glissa ensuite derrière lui et entoura son cou de ses bras, lui caressant la gorge d'une façon qui aurait pu passer pour sensuelle tout en lui murmurant quelques mots au creux de l'oreille.
- Tu peux bien me nommer comme tu le souhaite, mignon petit apprenti, mon nom me sert uniquement de carton d'invitation dans la haute société. Je l'aime bien, mais il est trop connu, il est devenu impersonnel.
Restant contre lui, elle fit remonter sa main jusqu'à ses cheveux, les frôlant seulement, puis le laissa là, comme à regret. Elle lui prit la main et la fit tourner dans les siennes, la contemplant comme s'il s'était agit d'un bien précieux. Elle fit glisser son doigt le long des lignes de sa peau et leva à nouveau les yeux vers son visage.
- Tu sais que ton sang pourrait alimenter l'un de mes manèges pendant un bon moment ? Il remonte dans tes veines de la même façon que dans les petits tuyaux qui coulissent entre les rouages des machines immenses qui pullulent partout et nulle part. C'est comme ça que ça marche sur toi, c'est comme ça que ça marche sur elles.
Lui lâchant la mais, Adelheid se dirigea vers un coin de la pièce et se chargea les bras de plusieurs choses et bidules qui trainaient. Elle les laissa ensuite tomber bruyamment devant Thuomas en lui expliquant que s'il utilisait ce matériel plutôt que celui qu'il avait entre les mains, ses automates dureraient probablement plus longtemps parce qu'ils avaient été traités avec une graisse à toute épreuve, une graisse plus fine que les autres et qui accrochait bien mieux. Elle se concentra ensuite sur un plan qu'elle avait sortit de l'une de ses poches comme si elle avait oublié jusqu'à l'existence même du jeune homme qui accompagnait Thuomas. Elle alla dans un autre coin de la pièce et plongea littéralement dans un tas de choses qui auraient certainement pu passer pour des immondices aux yeux de la plupart des gens, mais qui pour elle semblaient être un trésor sans nom. Elle resta enfouie là dedans pendant plusieurs minutes, fouillant et farfouillant dans les objets divers qui s'y trouvaient, puis finit par en sortir, une large trace sombre courant sur sa joue, tenant une sorte d'anneau argenté dans sa main et affichant une expression triomphante. Elle retourna jusqu'à la table, déposa l'anneau sur son plan et cocha la première case d'une liste qu'elle avait posée juste à côté. Alors qu'elle retournait vers le tas de trucs qui jonchaient le coin d'où elle venait, le souvenir de Marius se jeta à nouveau sur son esprit et elle se tourna vers lui, semblant presque étonnée de le voir.
- Le parfum dont tu parles je ne le connais pas... mais sans doutes ton maitre si, moi ça ne m'intéresse pas. Je préfère ne pas imaginer les choses que je ferais, je n'aime que m'attarder sur celles que je fais, que j'ai faites ou qui ont été faites par d'autres... ou alors, à la rigueur, sur celles qui voguent dans mon imagination sans que j'ai encore réussi à les en extirper. Pour la plupart des gens, l'œuvre de ma vie je l'ai déjà faite, mais mes manèges ne sont qu'une partie de ce qui flotte dans mon esprit, une toute petite partie ! Et toi, tu voudrais sentir de parfum de quoi ? Se serait quoi l'œuvre de ta vie ? |
| | | | Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Sam 1 Jan - 16:47 | |
| Un léger froncement de sourcil fut la seule réaction du jeune homme, lorsqu'il sentit les mains de la Maîtresse des Manèges sur son cou, la caresse aurait pu lui paraître sensuelle, s'il ressentait de l'attirance pour les femmes. Et même si Adeilheid paraissait attirante, charmante dans sa grâce de femme, fatale dans sa beauté d'enfant, Marius ne pourrait nullement ressentir ce qu'un homme plus mûr pourrait ressentir face à elle. Il frémit aussi légèrement qu'il fronça les sourcils, seulement surpris par ce contact et les gestes de l'adolescente, mais il ne protesta pas pour autant. Même si elle n'avait de cesse de le dérouter, même si parfois elle lui faisait peur, Marius contrôlait chacune de ses expressions dans le but de retrouver ce groupe de terroriste ; il fallait désormais lui ravir les informations qu'il désirait, sans avoir l'air de se préoccuper de cet attentat meurtrier. Il serra la mâchoire devant le discours que lui tint la jeune femme, ne sachant pas s'il devait être flatté ou effrayé. Il comprit néanmoins que la Maîtresse des Manèges ne semblait pas vivre dans le même monde que lui, tout comme Thuomas trop occupé à parler à son automate comme un père s'adresse à un enfant pour se préoccuper d'eux, l'homme mordit sa lèvre et caressa la tête de son invention, avant de lui parler de tout et de rien. Marius l'observa longuement, toujours pensif, toujours aussi immobile et coincé, il passa sa langue sur sa lèvre inférieure et répondit avant qu'Adelheid ne le lui lâche la main :
— Hum... et est-ce que vous pensez que le sang d'un autre jeune homme serait aussi « précieux » que le mien pour alimenter vos machines ?
C'était un peu ridicule de vouvoyer une personne plus jeune que lui, qui elle se permettait de le tutoyer, mais en tant « qu'apprenti » de Thuomas, le mieux était de faire bonne figure. Au final, même s'il lui arrivait parfois de maudire son éducation, il pouvait tout de même la remercier, ça pouvait toujours servir quelques formules de politesse, ça pouvait toujours le sauver d'une situation particulière. Continuant d'examiner chaque espace de la pièce, Marius continuait de sentir chacun de ses muscles se raidir, comme s'il s'apprêtait à sortir son arbalète de ses vêtements pour tirer sur les deux Scientifiques, ou bien à se saisir du poignard caché dans sa botte pour menacer la jeune femme, réagissant ainsi de façon trop impulsive et trop risquée. Il avait beau être un homme d'action, il préférait tout de même ce genre de jeu que de menacer la vie d'autrui, ou du moins... il n'était pas assez opportuniste et trop raisonnable pour recommencer deux fois la même erreur. Il disparaitrait aussitôt les informations prise, et son visage ne serait que celui d'un fantôme errant pour ces deux êtres. Il fit quelques pas pour se rapprocher d'Adelheid, Thuomas était parti dans monde et ne se préoccupait en rien de ce qui se déroulait autour de lui, ce n'était pas maintenant que Marius pourrait tirer quelque chose de lui. Fourrant les mains dans la blouse grisonnante que lui avait prêtée son maître, il fronça encore les sourcils à la question d'Adelheid. Il arrêta ses yeux quelques secondes sur la liste d'objet, qu'elle devait probablement chercher dans le tas dans lequel elle venait de plonger. À vrai dire... Marius ne savait pas trop quoi répondre, l'oeuvre de sa vie serait de détruire l'Église, mais répondre ça, alors qu'il était censé infiltré l'endroit incognito, ça serait du suicide, peut-être. Néanmoins, il répondit en partie sincère :
— Comprendre les hommes.
Pourquoi des hommes comme Lawrence Ashford se battaient pour l'Église, alors qu'ils étaient bons et que cet Ordre était le Mal ? Pourquoi la masse refusait de voir la vérité ? Et pourquoi menait-il un combat qu'il savait, malgré lui, déjà perdu d'avance ? Laissant ce genre d'interrogation de côté, il sourit à nouveau et ajouta d'une voix rauque :
— Et la poudre ! L'oeuvre de ma vie serait sans doute voir si ajouter de la poudre dans l'automate de Monsieur Thuomas, par exemple, ajouterait quelques compétences à son invention. Il désigna de la main l'ingénieur et sa poupée mécanisée. On a tendance à réduire la poudre aux explosifs, mais peut-être qu'elle a d'autres propriétés ? Je crois qu'il faudrait cesser de limiter une chose à la simple habitude de ce qu'on en fait. Par exemple... pourquoi la poudre ne serait-elle pas utile pour des objets de tire ? Oh bien sûr, cet objet n'est pas encore inventé.
Son petit discours tenait d'une conversation qu'il avait entendue entre Alvaro, et un client originaire de Lorelei ; celui-ci parlait d'une arme de tire, mais fonctionnant justement avec de la poudre, « une arme à feu » l'avait-il appelé, c'était à ça que Marius avait pensé à exposant cette idée à Adelheid. Par contre, il n'aurait pas pu dire s'il avait été suffisamment clair pour être compris, il en haussa les épaules, on verra bien. Pourtant, ça lui permettait d'aborder en douceur ce pour quoi il était là. Il n'avait pas demandé ouvertement à Adeilheid ce qu'il désirait ; rejoins Thuomas, prit un des matériaux que la jeune femme lui avait donné, l'observant sous tous les angles, il demanda alors :
— Mademoiselle Donatella — si vous me permettez de vous appeler ainsi —, pensez-vous que l'on peut punir l'oeuvre de quelqu'un, à cause de l'utilité que certaines personnes en font ? Par exemple... si un jour quelqu'un se servait de vos manèges pour en faire une arme de destruction, est-ce que vous songeriez à détruire cette oeuvre que vous avez extirpée de votre esprit ?
Il reposa l'objet par terre et pencha la tête sur le côté, examinant la poupée mécanique de Thuomas sous un angle, puis un autre. L'homme releva la tête vers lui, le dévisageant avec une certaine animosité, il murmura pour lui même quelques paroles que Marius put saisir de justesse : « ma poupée n'est pas mauvaise... j'veux que personne la touche ! », alors qu'il renforçait une plaque métallique sur sa poitrine. L'automate bougea une main en direction de son créateur, il saisit ses petits doigts qu'il serra avec émotion, commençant à parler et parler à Marius, exposant encore une fois son point de vue. Il lui raconta les années que ça lui avait prises pour aboutir à quelque chose d'aussi ressemblant à l'être humain, d'aussi aboutit. L'automate émit un grincement, fit quelque pas avant de s'arrêter, Thuomas appuya sur un bouton au dos de sa nuque ; la prenant dans ses bras, il lui ouvrit le crâne avec un tournevis pour changer quelques branchements. Prenant une feuille qui traînait par là, Marius imita l'apprenti concerné par le travail de son maître, il fit un rapide schéma de la poupée mécanique et des différentes connexions qui dépassaient de sa tête, notant chaque pièce dont Thuomas lui faisait la liste, appliquée tout en se moquant éperdument de la manière dont fonctionnait la créature.
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
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| Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Dim 2 Jan - 19:56 | |
| La jeune fille fixa longuement Marius sans répondre. Loin d'avoir sur le visage son expression habituelle de jeune fille innocente, le regard qu'elle avait posé sur lui relevait davantage de la colère froide et violente. Elle ne donnait plus du tout l'impression d'être juste un peu originale, non, elle aurait probablement effrayé n'importe quel enfant s'il y en avait eu un dans cette pièce... quoi que bien entendu, elle ,'avait jamais eu besoin d'être en colère pour effrayer quelque enfant que se soit, au contraire, en général quand elle venait les chercher sur ses manèges et les entrainait dans son atelier, ils n'avaient pas peur... la peur venait après... et c'était la dernière chose qu'ils connaissaient. Ce que Marius venait de dire avait profondément choqué la jeune fille, et l'avait rendue furieuse... mais étant comme elle était, elle ne sautait jamais sur quelqu'un en lui arrachant les yeux et n'élevait jamais la voix quand la colère envahissait son coeur... et peut-être était-ce là ce qu'il y avait de plus effrayant.
C'est avec un calme olympien qu'elle se rapprocha du jeune homme, et avec une douceur extrême qu'elle saisi son menton entre ses doigts fins et blancs, c'est presque avec tendresse qu'elle approcha ses lèvres de son oreille, et avec une délicatesse infinie qu'elle glissa sa main entre les cuisses de son interlocuteur. Brusquement, cela changea... entourant vivement sa nuque de son bras libre, elle lui attrapa les partie de son autre main et serra avec assez de force pour faire couiner n'importe quel mâle normalement constitué. La voix qu'elle glissa dans l'oreille de Marius n'avait plus rien d'agréable et ressemblait au crachement d'un chat en train de se battre férocement avec l'un de ses congénères.
- Émets encore une seule fois ne serait-ce que l'hypothèse de la destruction de l'une de mes créations, et je peux t'assurer que ni le temps ni les médecins ne pourront combler la perte que je te ferais subir... un homme, sans ce qui fait de lui un homme, n'est plus rien ni personne... tu ne serais même pas bon à nourrir mes machines, la seule place qu'il te resterait serait de jouer le rôle du ramasse miettes sous la table... et encore...
Elle pressa une dernière fois vivement ses bourses dans ses mains, lui tapota la nuque et se redressa, allant s'installer de l'autre côté de Thuomas. Quand elle se retourna à nouveau vers lui, elle avait retrouvé son expression habituelle et son petit sourire.
- Une oeuvre qui a été créée ne peut être détruite. Quelqu'un qui se l'approprie et en fait quelque chose de fondamentalement différent de sa fonctionnalité de base ne fait que la faire évoluer dans un sens qui n'avait pas été prévu par son créateur. Les oeuvres sont indépendantes de leurs artisans une fois qu'elles ont été terminées, elle s'imposent à leurs esprit, les harcèlent jusqu'à ce qu'on les prennent au sérieux, et remercient quand elles sont faites. Après cela, elle ne sont pas achevées, au contraire, c'est là qu'elles commencent à vivre, à grandir et à évoluer, un peu comme un enfant qui nait, grandit un peu, et quitte le domicile parental... ça n'est pas parce qu'il décide de devenir boulanger au lieu d'agriculteur que ses parents vont le tuer non ? Eh ben c'est pareil avec les oeuvres...
Elle sourit à nouveau.
- Quand à la poudre, elle a de nombreuses propriétés, de nombreuses fonctions et de nombreux secrets... qu'est ce que tu y connais toi ?
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| | | | Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Dim 2 Jan - 22:58 | |
| C'est au dernier moment que le jeune homme retint un gémissement plaintif, ou plutôt il se mordit la langue jusqu'au sang pour éviter de crier, une main tremblante se tenait prés du bras de la jeune femme. Ça n'avait rien de comparable et ce n'était pas cette douleur en elle-même qui lui fit monter les larmes aux yeux, du moins ce n'était pas qu'à cause de ça ; sa respiration s'était coupée, il s'était tendu et penché en avant pour essayer de souffrir le moins possible, qu'importe, la jeune femme lui tenait fermement son entrejambe avec l'intention de lui arracher ce qui lui servait d'organes reproducteurs. Sa main se rapprochait du bras d'Adelheid, mais bien trop faible à cet instant, réduit à un misérable insecte prit entre les doigts d'une folle, Marius ne put se défendre, à part souffrir en essayant de ravaler chaque larme qui coulait sur ses joues. D'ailleurs, c'était bien la première fois que des larmes lui montaient aux yeux, il souffla longuement, la peine, le chagrin... il connaissait tout ça, mais jamais il n'avait pleuré de sa vie, malgré sa personnalité sentimentaliste. Lorsqu'elle le lâcha enfin, il se recroquevilla aussitôt sur lui-même, posa un genou à terre en envoyant un regard haineux à Adelheid. Son coeur battait à toutes vitesses, et les mots n'étaient pas assez fort pour exprimer la douleur qu'il venait de ressentir, et l'humiliation. En sueur, Marius sentit la peur perdre finalement de sa force, remplacée par un sentiment bien plus dangereux pour lui : la fureur. Soeur de la haine, la fureur courait dans ses veines avec l'intention de le pousser à bout, il n'avait rien écouté du discours d'Adelheid et il se foutait bien à cet instant de ses états d'âme de petite fille.
En colère et humilié, il serra le poing en cherchant à se replier sur lui-même ; pour une fois dans sa vie, les pensées qui filaient dans son esprit étaient chargées de vulgarité, obscènes, et contrastaient avec la douceur habituelle de son visage, celui-ci était d'ailleurs transfiguré. Une force inconnue l'empêchait de se jeter sur la jeune femme dans le but de lui trancher la gorge, et de ne faire d'elle qu'une petite poupée morte, l'instinct de survie ? Pas réellement... autre chose qu'il ne comprenait pas. Son objectif était ces informations qu'il était venu chercher dans cet enfer, il se vengerait après. Il n'avait pas encore une idée précise de ce qu'il allait lui faire, Marius était un novice dans un peu des domaines, et la torture n'était qu'un vaste terrain inconnu qui le pétrifiait, plus maintenant en tout cas. Ça aussi... il finirait par connaître, indéniablement. Plus les secondes passaient, plus la douleur perdait en intensité, moite et tremblant, il finit par se relever en chancelant, son regard avait perdu sa haine, il redevenait ce même jeune homme aux allures innocentes et naïves ; il passa une main nerveuse dans sa chevelure — ou plutôt sa perruque noire — pour réfléchir calmement à la question de la jeune femme, il reprit son souffle doucement, refusant de lui montrer qu'elle l'atteignait encore :
— Peu de choses... à vrai dire... je sais qu'elle sert évidemment pour des explosifs, et qu'il y a plusieurs types de poudre.
La scène... était curieuse, saugrenue et comique, soit. L'humiliation lui traversait chaque partie de lui-même, mais Marius était quelqu'un de bien trop raisonnable pour se laisser aller ainsi, évidemment. Du moins, il devait atteindre son objectif et revenant vers Thuomas pour examiner sa petite poupée — l'homme n'a d'ailleurs rien vu de ce qui vient de se passer —, il lui demande à quoi sert le mécanisme sous le bras et posa à nouveau ses grands yeux bleus sur la jeune femme, rebondissant sur ses répliques, il ajouta :
— Si quelqu'un s'approprie l'oeuvre d'un autre... vous considérez donc que ces imbéciles sans cervelles se sont approprié l'oeuvre d'un ingénieur ? Et que le Sénat doit sa destruction à une oeuvre aboutie, prise à son créateur ?
Et voilà... le sujet venait d'être abordé, mais avec une voix faible et douloureuse. Évidemment, cette souffrance dans cet endroit particulier du jeune homme en plus de lui rendre la vue floue, l'obsédait bien trop pour qu'il puisse trouver un discours plus travaillé, comme celui de tantôt. Cependant, sa patience avait ses limites comme sa douceur, et Adelheid était la première personne qui — en plus de l'avoir touché à cet endroit-là — l'avait mis en colère, ou dans cet état où il menaçait de laisser le masque de gentil garçon, un peu trop bien élevé tomber et se briser lamentablement sur le sol. Quelque chose venait-il d'être détruit en lui ? Pas réellement... pas à ce point, mais la colère et toujours la haine ne font pas un ménage propre dans les coeurs trop vertueux, ou du moins pas assez corrompus pour survivre dans un monde tels que cet Empire. Un peu de noir venait maculer la grande toile blanche, mais déchirée et abîmée qui pouvait représenter l'âme de Marius.
Une immense toile blanche, branlante, fragile et qui était sur le point de laisser l'ombre de la haine la tâcher, même s'il s'était déjà sali dans le meurtre, Marius n'avait que ses convictions à revendiquer. Aucun attentat ne réussit, ses échecs constituaient son oeuvre... et pourtant, il devait rencontrer ce groupe ! Leur chef et discuter avec lui. Était-il d'accord avec ce qu'ils avaient fait ? Pas vraiment, il ne voyait qu'en cette explosion que de la haine et de l'arrogance, des meurtres gratuits juste pour satisfaire l'orgueil d'un chef un peu trop sûr de lui. Jouant toujours ce jeune Gabriel, restant sur ses gardes et prêt à réagir — cette fois — si l'un de ces deux fous décidait de l'attaquer, Marius reposa son attention sur l'automate, il sursauta lorsque soudain, Thuomas se laissa tombé par terre, applaudissant avec ses grandes mains. Heureux, l'ingénieur voyait sa créature marcher et parler, les premiers mots qu'elle prononçait étaient : « Je... je... su... suis numéro... numéro 2. »
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
♦ Sexe : ♦ Influence : 373 ♦ Messages : 135 ♦ Âge du perso' : 17 ♦ Fiche : Mécaniquement humanisée ♦ Date d'inscription : 03/09/2010 ♦ Age : 37
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| Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Mar 15 Fév - 15:09 | |
| - Cela dépend...
Elle sourit et reporta un instant son attention sur quelque chose qui se trouvait au delà de cette pièce, quelque part au fin fond de son imagination. Elle avait l'air pensive et ressemblait désormais à une enfant qui rêve, à l'une de ces fillettes à l'esprit débordant de princesses et de châteaux qui s'évadent dans leur monde inventé pour aller trouver le prince charmant combattant le redoutable dragon qui leur a volé leur liberté... Mais personne ne la lui avait volée, sa liberté... Adelheid avait toujours été plus libre que le vent lui même, sa liberté à elle était celle de pouvoir faire plus ou moins ce qu'elle voulait, et elle y était toujours parvenue, quel que soit son désir. A propos de désir, celui du jeune apprenti avec qui elle parlait était devenu flagrant, il voulait savoir et il posait des questions précises. Quoi de plus amusant que de donner des réponses aux questions d'un curieux pour voir ce qu'il va en faire ?
- Qui est un imbécile sans cervelle ? Tu t'es renseigné sur tout ce qu'il s'est passé ? Tu sais même qui a fait ça ? Tu es doué dis donc, et bien informé...
Et quoi de plus agréable que de ne pas montrer que l'on sait ?
- Donc je disais que cela dépend... l'oeuvre s'est-elle échappée d'elle même? Son créateur l'a-t-il laissé partir volontairement ? L'a-t-on volée ? S'est-elle envolée ? Est ce que quelqu'un l'a poursuivie ? Est ce que quelqu'un l'a absorbée durant son sommeil ? Est ce qu'elle parle ? Est ce qu'elle vit ? Pourquoi ? Comment ? Et ou, oui c'est ça la question principale... Ou ? Et sinon, peut-être est-ce son créateur lui même qui a décidé de faire évoluer son oeuvre vers une voie différente de celle pour laquelle elle avait évolué, ou peut-être même était-ce son but initial, son utilité dés le départ... qui sait ? Toi ? Moi ? Ton maitre ? Allez savoir, peut-être que oui et peut-être que non... tu le sais toi ?
Elle s'approcha du maitre du jeune homme et lui murmura deux ou trois choses à l'oreille, sans doutes encore des conseils pour améliorer sa création, puis elle attrapa une masse énorme et fracassa un morceau de métal avec. Elle recommença l'opération à plusieurs reprises sans même protéger ses yeux puis se pencha, déposant la masse un peu plus loin, pour contempler les éclats métalliques qui jonchaient désormais le sol. Elle en prit quelques-uns dans le creux de ses mains et alla les déposer sur la table. Elle en ramassa un plus gros qui semblait être particulièrement coupant et s'en servit comme d'une parure en le glissant dans ses cheveux.
- Il y a des choses que l'on sait et d'autre qu'on souhaite découvrir, il y a celles que l'on peut obtenir facilement, et celles qui sont moins pratique. Peut-être que tu pose les bonnes questions, ou peut-être pas... Je ne crois pas que la poudre soit l'oeuvre de ta vie, sinon tu en saurais plus la dessus, mais elle pourrait le devenir si tu t'y intéresse assez...
Elle lui montra ensuite les éclats métalliques.
- Tu sais, ça n'est pas de la poudre, mais même avec ça tu peux détruire quelque chose... |
| | | | Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Jeu 17 Fév - 9:32 | |
| — Pas tant que ça... j'en sais peu comme tout le monde, seulement je juge leur acte totalement irresponsable.
Marius avait été sincère dans ses paroles, il ne savait rien de plus au sujet de ce groupuscule, et comment le pourrait-il ? N'était-il pas présent dans cet endroit lugubre et dangereux pour essayer de tirer quelques informations ? Il savait qu'en connaissant la composition des explosifs, il pourrait les retrouver ; il ne fallait pas croire qu'on venait des explosifs sur le marché comme ça, comme on vendait du poisson, non. Une fois les ingrédients en tête, il allait se servir du monde de la contrebande pour remonter jusqu'à eux. Même s'il songeait que leur chef devait avoir des connaissances en science, ce qui le lui disait ? Eh bien... il avait du mal à s'imaginer les scientifiques suffisamment préoccupés par le monde pour porter un intérêt quelconque à cet attentat, ce Sigma — s'il se souvenait bien de son nom — devait avoir des connaissances dans ce domaine.
Ce n'était pas un amateur, mais un homme mûr suffisamment réfléchi et fou pour désirer porter un coup au Sénat, Marius ne savait pas s'il devait l'admirer ou le redouter pour son initiative et son culot. En tout cas, il ne resta pas indifférent à cet évènement et voulait les rencontrer, il n'était pas seul dans ce combat. Peut-être que son jugement changerait s'il parvenait à le rencontrer, peut-être pas... lui-même n'en savait rien. Observant toujours la jeune femme, il restait les mains croisées dans le dos, songeant à atteindre à son objectif qu'à sa rancune à son égard, il verrait comment prendre sa vengeance plus tard. Il fronça les sourcils aux autres interrogations de la jeune femme, il fit quelques pas vers Thuomas à qui elle murmura quelques mots, il espérait que ce ne soit pas à son sujet. Visiblement, elle lui donnait des conseils sur sa petite marionnette mécanique, l'esprit ailleurs, obsédé par l'idée de lui donner la vie. Il tourna la tête vers Adelheid et haussant un sourcil, il finit par lui répondre :
— Peut-être que l'oeuvre s'est échappée d'elle même, et que son créateur n'avait pas l'envie de la retenir. Un peu comme une mère qui voit son enfant grandir et partir pour découvrir le monde, elle redoute cet instant tout en sachant qu'il faudra un jour qu'il vole de ses propres ailes.
Il soupira à la suite de ses remarques, ce dialogue ne menait à rien et ça commençait légèrement à l'irriter. En fait, si Marius avait laissé court à ce qu'il voulait vraiment faire depuis un moment, il se serait jeté sur la jeune femme et l'aurait menacé, elle avait beau être dangereuse, ça restait une frêle jeune fille que même lui pouvait menacer. Cependant, la logique d'Adelheid était bien trop différente des autres pour qu'elle lui donne les réponses sous la menace, tout juste si elle ne trouverait pas la situation amusante. Peut-être qu'il ne posait pas les bonnes questions, peut-être que si... il n'en savait trop rien et se laissait seulement porté par l'improvisation. Une idée finit par germer dans son esprit, et en s'avançant vers elle, il posa un genou à terre pour venir toucher du bout de ses doigts un peu de poussière, avant de se relever et de venir vers la table jonchée des éclats qu'elle venait de briser. Il tendit la main vers eux et s'en saisit, il déclara dans un soupir :
— Une passion peut se découvrir après un évènement particulier.
Il faisait bien évidemment allusion à l'explosion du Sénant, insinuant que c'était sa destruction qui aurait pu le pousser à aimer du jour au lendemain la poudre. La destruction était avant tout un art, un art macabre et terriblement prenant. Qui pouvait rester de marbre devant le spectacle qu'offraient les flammes en se caressant contre un édifice, le léchant, dansant sensuellement avec lui pour mieux le dévorer ? Comme le ferait une Veuve Noire avec ses amants ? Même s'il n'avait pas été là lorsque l'évènement s'était produit, Marius tirait une sorte de fascination du feu. Malgré sa douceur, il aurait aimé assister à la destruction de ce symbole d'oppression, tout en voulant punir ce crime. Un paradoxe, mais l'être humain était lui-même un paradoxe. Il lâcha d'une voix plus rauque :
— Tout peut devenir une arme mortelle entre les mains de celui ou de celle qui sait s'en servir.
Il prit un des éclats métalliques et le posant un peu plus loin, il prit à son tour l'énorme masse, mais ne frappa l'éclat avec. Il visa à côté comme s'il avait manqué sa cible pour mettre une image à ses paroles, il se saisit alors de l'éclat et le planta brutalement dans le bois se coupant un peu. Marius regarda un instant la goutte de sang qui glissait sur son doigt pâle, le portant à ses lèvres, il ajouta :
— Tout dépend de ses préférences... cet éclat m'a blessé et me prouve que c'est une arme, pourtant ce n'était pas de lui que je veux.
Il lâcha son doigt et remarqua avec ennui que le sang n'était pas prêt de s'arrêter, haussant les épaules, il revint vers Adelheid et reposa l'éclat avec les autres. Essuyant son doigt sur sa chemise, il planta son regard bleu dans celui de la jeune femme. Sans peur, sans expression, vide comme une poupée de porcelaine sans âme, Marius passa sa langue sur sa lèvre encore rouge de son sang pour le happer et il termina :
— Vous savez pourquoi je suis, révélez-moi tous ces secrets qui concernent la poudre. Ce matériel si doux au touché, et si explosif lorsqu'une flamme décide de l'effleurer.
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
♦ Sexe : ♦ Influence : 373 ♦ Messages : 135 ♦ Âge du perso' : 17 ♦ Fiche : Mécaniquement humanisée ♦ Date d'inscription : 03/09/2010 ♦ Age : 37
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| Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Dim 20 Fév - 19:30 | |
| Adelheid regarda longuement le jeune homme sans rien dire, comme si elle pesait le pour et le contre, comme si elle décidait lentement de quel genre de réponse elle allait lui donner, de quel genre d'aide elle le laisserait approcher. Après tout, sans réellement s'être intéressée à cette histoire d'attentat et de sénat, elle avait entendu de nombreuses rumeurs, et si ce garçon était capable de se faire passer pour un autre dans l'unique but de glaner des informations par-ci et par-là, pourquoi ne pas satisfaire sa curiosité ? Qu'il veuille être au courant pour le bien de l'Empire ou pour l'enfoncer davantage n'avait pas réellement d'importance dans le cas présent, il voulait juste savoir, et la soif de savoir était quelque chose de sacré...
- La poudre, elle est douce oui, aussi douce que le feu et aussi chaude de l'acier, elle vole dans les airs, s'éparpille au dessus et en dessous, elle s'étend et se détend, elle apporte des nouvelles parfois bonnes et parfois mauvaises, elle a ses pours et ses contres, elle aime et elle déteste mais jamais à moitié, elle s'en va et elle revient, elle pousse et elle tire... elle commence parfois, finit souvent, mais s'arrête rarement... c'est quelque chose de plein et de vide, personnalisé en personnalité... c'est facile et compliqué, comme beaucoup d'autres choses dans l'étrange monde qui l'a créée et qui la modifie constamment... mais ça n'est pas ça qui t'intéresse...
Elle repoussa les copeaux de métal par terre, comme s'ils n'étaient rien, comme si leur temps était passé et que ce pour quoi ils avaient été créé n'avait plus lieu d'être... un peu comme les décorations faites par les enfants pour les fêtes officielles, elles sont faites avec amour, posées avec passion, elle donnent la joie et les couleurs... puis finissent par être repoussées dans les rues par le vent ou les balayeurs comme de vagues déchets, souvenirs de joies et d'amusements divers qui se sont produits et se sont terminés. Plus personne n'éprouve de la joie en les voyant, ils attirent presque le mépris de ceux et celles qui aspirent à une cité propre et vierge de tous détritus...
- Je ne suis pas au courant des choses dont tu parles réellement, ces choses bruyantes qui se passe dans le monde de ceux et celles qui se disent importants et qui parlent de ce qui sera bon pour ceux qui le sont moins... mais je sais ce qu'il se passe dans ce second monde, dans celui ou des gens, qu'ils soient bien intentionnés ou malveillants, peu importe, c'est comme toi, tu es là pour une raison qui ne m'intéresse pas, je te donne des réponses parce que tu es curieux, le pourquoi du comment je ne m'y intéresse pas... tu peux bien te servir de mes réponses comme tu l'entends, peut-être même que tu me diras comment tu te nomme, ou pas, peu importe au final, se sera juste une conversation qui restera gravée dans ta mémoire et dans la mienne, mais qui n'en sortira pas.
Elle sourit légèrement, semblant absorbée par ses pensées et troublée par quelque chose. Se redressant d'un bon comme brusquement attirée par une feuille, elle y inscrivit frénétiquement quelques mots et y traça quelques traits, semblant retranscrire une idée qui avait fusée, une image qui s'était imposée à son esprit, lui faisant totalement oublier, l'espace d'un instant, la conversation qu'elle avait avec Marius... relevant la tête, elle lui sourit à nouveau.
- Ce que j'essayais de te dire tient en quelques mots plus simples à comprendre : il n'y a pas que la poudre qui produise des explosions, et quelque chose que l'on a construit peut-être dérivé à l'infini... il y a des vents érudits qui apportent parfois des nouvelles d'autres inventions, encore tenues secrètes, des gens œuvrant pour la luminosité de la cité, un nouveau composant, encore inconnu... s'il est mal connu, ou bien dérivé, il explose... tu en as déjà entendu parler ? |
| | | | Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Mer 23 Fév - 9:43 | |
| Tout le long du discours de la jeune femme, Marius s'était adossé au mur et avait pris une position pensive ; une main sous son coude son pouce sous son menton, il était simplement en train de réfléchir à ce que lui expliquait l'énigmatique jeune femme. Elle semblait croire que comme ses inventions, la poudre était dotée d'une vraie âme, elle la personnifiait et offrait au jeune homme une vision plutôt romantique du monde. Ça aurait pu le séduire, comme il ne remettait pas en question la réalité de ce qu'elle racontait, après tout le monde était régi par le pouvoir obscur de l'Ombre. Pourquoi pas ? Il haussa légèrement les épaules et passa une main dans ses cheveux avant de reprendre la même position, ce n'était pas ça ce qu'il lui avait demandé, mais il avait compris qu'Adelheid répondait à une logique très différente du commun des mortels, comme Thuomas, la jeune femme semblait vivre dans son monde et semblait ressentir que de l'indifférence vis-à-vis du sien. Néanmoins, même s'il devait se montrer patient pour obtenir ce qu'il était venu chercher, Marius désirait s'en aller pour la seule et unique raison qu'il n'aimait pas cet endroit, il avait l'impression qu'à chaque coin, il pouvait perdre plus que sa vie : son âme. Les Scientifiques étaient des êtres bien trop étranges et dangereux pour qu'il ne les prît pas au sérieux ; parfois, il répondait par un simple « hum » pour montrer qu'il prenait bien en considération tout ce que lui disait la jeune femme, mais l'impatience le rendait un peu plus irritable. Pourtant l'Ombre avait bien conscience qu'il n'était pas le genre de personne à se mettre en colère, d'ailleurs ça ne lui était jamais vraiment arrivé. Il observa Adelheid tracer quelque chose sur une feuille de papier, puis il soupira et grattant sa joue nonchalamment, il s'éclaircit la voix et demanda :
— Donc ce que ces terroristes ont utilisé pour faire exploser le Sénat, ce n'était pas de la poudre ? Mais un autre matériau plus puissant ?
C'était ce qu'il venait de comprendre, l'explosion n'était donc pas due à de la poudre... il avait l'impression de se rapprocher à pas de loup du but, mais sans pour autant le voir clairement en face de lui, comme une ombre floue qui se dissipait à chaque fois que Marius se montrait précipité. Cependant, il commençait à croire que Sigma n'était pas un simple terroriste, il pensait que ce dernier avait des connaissances en science, peut-être même était-il un Ingénieur ? Il ne pouvait pas croire que ces scientifiques puissent lui donner des explosifs ou un tout autre matériau, ils semblaient si... au-dessus du monde pour s'inquiéter de tout ça. Adelheid en était une preuve puisque la jeune femme ne paraissait pas se préoccuper de ce que Marius pourrait faire avec ces informations, elle-même avait affirmé qu'elle s'en moquait comme le nombre d'étoiles dans le ciel. Ce qui le rassurait quelque peu, la jeune femme n'irait donc pas courir vers l'Inquisition pour raconter qu'il cherchait des informations sur Sigma, à moins qu'elle usât de l'art du mensonge. Il n'en savait rien et à vrai dire, si elle lui mentait, il ne savait pas encore ce qu'il ferait. Il devait remettre un peu de son destin dans les mains blanches et petites d'Adelheid pour saisir un peu de vérité, alors il releva la tête vers la jeune femme. Marius la fixa longuement sans rien dire, réfléchissant à ce qu'il pourrait prononcer comme paroles, puis il lança sans détour :
— Je pense que l'un des vôtres est de mèches avec ces terroristes, peut-être même que vous le connaissez. Si c'est un autre matériau qu'ils ont utilisé pour l'explosion du Sénat, je veux savoir ce que c'est, si c'est de la poudre, je veux la composition exacte de celle qu'ils ont utilisée.
Autant y aller franchement, il avait toujours été un être calme et subtil, mais il s'en trouvait de plus en plus lassé. Le caractère de Marius évoluait sans cesse, savoir qu'il aurait réagi de la sorte avec autant de culot l'aurait effrayé autrefois. Maintenant, il n'avait plus rien à perdre pour arracher la vérité ; le monde n'attendrait pas qu'il se décide à être moins gentillet pour changer, et lui-même s'ennuyait de son propre comportement. Il posa une main sur la table, presque impérieux, il fixait Adelheid pour tenter d'arracher les informations qu'elle possédait dans son propre regard. Ce qu'il allait en faire, lui-même ne le savait pas encore, ce qu'il désirait s’était parlé à Sigma. Il méprisait cet homme autant qu'il l'admirait, l'avoir face à face lui permettrait de prendre une décision, laquelle ? Bah ! Qu'importe, il voulait se trouver face à cet homme et le juger. Lui, le pauvre gamin aux idées trop grandes, voulait juger quelqu'un. Ce n'était pas tant la profondeur du jugement qui l'importait, c'était le simple fait d'apporter son avis à un homme qui n'en avait peut-être cure. Un petit insecte se prenant pour un lion, tout simplement.
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| | | Adelheid Horn ʘ Ingénieur ʘ
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| Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Ven 25 Fév - 10:48 | |
| Qui pouvait se vanter de savoir comment fonctionnait l'esprit d'Adelheid ? Personne... pas même elle... et personne n'avait même jamais pu s'approcher d'une explication approximative de la façon dont le jeune fille pouvait bien penser... c'était un peu trop hors normes, un peu trop compliqué, un peu trop... trop. Des vagues d'idées allaient et venaient comme une marée indisciplinée, apportant des choses pressantes et des choses important, des choses inutiles et des choses déjà faites, mais jamais elle ne faisait le tri, considérant chaque chose comme essentielle et comme dotée de sentiments... toutes ces idées seraient si triste si elle ne les utilisaient pas... Une seule fois dans sa courte existence elle avait mis une marée de côté, une seule fois, mais c'était particulier. Là en l'occurrence, elle ne le fit pas. Restant enfermée dans son imagination, elle dessinait un plan, écrivait des indications, allait et venait dans la pièce en étudiant des détails invisibles et des objets démembrés qui jonchaient le sol à certains endroits. Elle levait parfois un regard amusé vers Marius, lui faisant signe qu'elle l'écoutait, du moins... en partie, à sa manière, comme elle pouvait.
A un moment, elle lâcha ce qu'elle avait dans les mains et s'en alla, tout simplement. Elle sortit du "laboratoire", avança d'un pas décidé dans les couloirs sombres et glauques qui menaient jusqu'au dehors, marcha un moment dans les rues sans but apparent puis disparu derrière une lourde porte. Quand elle en ressortit, c'était les bras chargés de documents. Elle refit le même chemin en sens inverse, s'arrêtant un instant pour contempler la couleur du soleil couchant, sautillant tranquillement, visiblement peu pressée, elle fit même un détour... puis elle revint finalement dans le labo, déposa ses documents en vrac sur la table, ainsi qu'une boite en carton dans laquelle il y avait quelques pâtisseries. Elle en piocha une au hasard et se mit à la grignoter tranquillement tout en faisant signe aux deux autres de se servir à volonté...
Au bout d'un long moment, enfin, elle s'arrêta et alla s'installer à côté de Marius. Elle resta quelques instants silencieuse, comme si elle remettait un peu d'ordre dans son esprit. Après tout, des idées venaient d'y naitre, d'y grandir et d'en sortir, tout cela était tout de même très prenant et il fallait faire doucement pour passer à autre chose, sans cela elle ne parviendrait pas à lui parler clairement et partirait, comme à son habitude, dans une explication qu'elle seule comprendrait. Non qu'elle n'aimait pas cela, au contraire, laisser son esprit divaguer, aller et venir, s'embrouiller et s'emmêler était pour elle une sorte de liberté, elle n'aimait pas se brider de la sorte... mais la curiosité de ce jeune homme l'amusait, et à vrais dire, même si l'incident du Sénat ne l'intéressait pas vraiment, cette substance inconnue avait quelque chose d'attirant... après tout, elle était une scientifique... elle ne pouvait pas refouler son instinct !
- Je ne sais pas si l'un de ceux que tu te plais à nommer "les miens" est de mèche ou non avec les terroristes, et à vrais dire je m'en fiche... j'imagine que chacun fait ce qui lui plait à sa façon, si un terroriste venait me voir pour me poser des questions que je trouverais intéressantes, j'y répondrais probablement, s'il me demandait de fabriquer quelque chose d'intéressant, je le ferais sans doutes aussi... si cela ne m'intéressait pas, je lui demanderais de partir, tout comme je le ferais avec n'importe qui que je jugerais inintéressant... mais la plupart de mes "collègues", quel que soit leur secteur d'activité, n'ont pas forcément la chance de porter mon nom... je suis connue et reconnue... je m'en fiche, note le bien, mais c'est utile pour être libre, j'ai les moyens de n'accepter que les commandes qui me plaisent... mais ça n'est pas le cas de tout le monde... une jolie somme ferait plier beaucoup de gens... enfin j'en sais rien, peut-être que les idées et les principes de tes terroristes ont pu convaincre des scientifiques, qui sait ?
Elle sourit, c'était une question qui l'intéressait moins... en fait, elle s'en fichait royalement.
- La composition de la substance que tu recherche, je ne la connais pas, je ne l'ai jamais vue et jamais touchée, j'en ai juste entendu parlé. Elle se nomme le Florigène et je ne sais que peu de choses là dessus. Je sais qu'à la base, c'était un produit qui était développé pour servir d'éclairage dans les rues. C'est plutôt instable comme substance d'après ce que j'ai entendu, probablement pour cela que cela a été utilisé sur ton Sénat, et c'est fluorescent... Ah oui, et c'est plutôt farceur, le Florigène aime s'incruster dans les tissus... du coup, j'imagine que ceux et celles qui s'en servent finissent par briller dans la nuit s'ils ne se changent pas...
Elle rit un instant à cette idée puis se tourna et plongea son regard dans le siens.
- Je n'ai ni le temps ni l'envie de m'y intéresser davantage, mais je t'ai renseigné et, je pense, beaucoup aidé... viens me voir quand tu en sauras plus, et raconte moi... si tu trouve du Florigène, rapportes m'en un peu, j'aimerais étudier cette nouvelle substance... c'est tout ce que je te demande en retour... ah si ! Dis moi ton nom aussi... je ne le donnerais à personne, mais ton vrai nom est certainement bien plus joli que celui que tu te plais à placarder sur ton front... |
| | | | Sujet: Re: Les vivants ont raison et les morts n'ont pas tort. (pv Adelheid -Event) Lun 7 Mar - 14:26 | |
| Écoutant toujours ce que lui disait la jeune femme, Marius réfléchissait déjà à ce qu'il ferait par la suite, il désirait connaître ce groupuscule et les juger surtout. Il ne comprenait pas comment ils avaient pu tuer autant de personnes sans y réfléchir davantage ; selon lui, c'était à cause de leur orgueil, seul l'orgueil pouvait faire plier les gens les plus honorables. L'être humain était si arrogant et fier de sa personne qu'il était capable des pires des atrocités pour satisfaire son narcissisme, et l'acte dirigé par ce Sigma ne ressemblait qu'à une farce de mauvais goût pour montrer à la noblesse qu'eux aussi étaient vulnérables. Il soupira et approuva tout doucement, déçu tout de même qu'Adelheid n'en sache pas plus, même s'il voyait un début de chemin le menant à Sigma. Elle paraissait être d'accord avec lui, et elle-même avouait qu'elle était capable de collaborer avec des terroristes si elle trouvait ça intéressant. Il haussa un sourcil en entendant ce mot, « florigène », il ne l'avait jamais entendu auparavant, mais c'était déjà une piste. Il le mémorisa soigneusement dans sa mémoire et toutes les informations que la jeune femme lui donnait ; lorsqu'elle lui parla que ce produit servait pour les éclairages, Marius pensa tout de suite au Parc des Lumières, un endroit superbe où il avait pu rencontrer Ixart. Il laissa échapper un petit « hum » et se demanda si Alvaro savait où on pouvait se procurer du florigène, après tout un contrebandier était une véritable mine d'information sur tout ce qui touchait à l'illégalité. C'était un début de piste que Marius allait exploiter du mieux qu'il pouvait, l'espoir était en train de renaître en même temps qu'une nouvelle excitation. Il allait enfin les rencontrer et savoir ce qu'il fera, qui sait... allait-il peut-être les rejoindre, ou même les combattre.
Seul l'avenir le lui dirait, en tout cas, il pensait déjà à se procurer du florigéne et peut-être même à s'en servir, en faisant un peu de plagiat tout en épargnant les innocents, lui. Il n'était pas un monstre sans coeur, du moins pas encore, il était trop humain pour accepter encore l'idée d'avoir des morts sur la conscience. Ce qu'il voulait savoir aussi, c'était pourquoi attaquer le Sénet et pas l'Église ? Ces deux édifices étaient aussi gardés l'un que l'autre et attaquer la Cathédrale aurait été plus audacieux et efficace, la noblesse allait pleurer des cadavres qu'elle n'aimait pas. Marius imaginait déjà sa famille se rendre à toutes ces cérémonies ennuyeuses, parler et parler pour montrer à quel point ce n'étaient que des marionnettes de l'Église. Ça lui donnait envie de cracher sur le nom des De l'Ombrage pour dénoncer cette hypocrisie. Marius soupira à nouveau et souriant d'un sourire éteint, triste, désolé même, il hocha à nouveau la tête et passant un instrument à Thuomas qui concentré sur sa tâche se fichait du monde autour de lui, il déclara pour Adelheid :
— Mon nom ? Ce n'est pas important, je suis tout monde et à la fois personne, j'en possède un seul et un bons nombres. Parfois on l'oublie, parfois on le pourchasse, mais ce n'est qu'un nom. Appelez-moi comme il vous semble.
C'était en imitant les divagations philosophiques d'Adelheid que Marius s'était débrouillé pour ne pas dévoiler sa véritable identité et s'inclinant légèrement, il ajouta :
— Bien... si j'en trouve... je vous en apporterai.
Il lui fit un dernier signe et saluant Thuomas au passage, Marius quitta la pièce sans rien ajouter, silencieux et comme une ombre, il ne tarda pas à quitter le laboratoire. Des idées germaient dans son esprit, elles étaient nombreuses et le jeune homme avait hâte de les mettre en pratique. Il lui semblait que l'arme pour détruire l'Église était à portée de main et qu'il lui suffisait de faire quelques pas encore pour la voir exploser, et ne devenir que des cendres. Le jeune homme sentit un frémissement courir sur toute son échine et victorieux, il laissa le laboratoire derrière lui, certain de l'avenir à présent, certain que ses convictions aboutiront.
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