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| Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) | |
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| Sujet: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Mer 30 Juin - 22:03 | |
| [ Suite de : A, tien, il fait déjà jour ? ] Sa main tenant toujours la main de Zvezdan, Marius laissait son esprit las vagabonder. Il marchait sans savoir où il allait, laissant ses pas le mener dans un endroit qu'il ne connaissait pas. Il levait de temps à autre la tête, incertain et pourtant sûr de lui. Incertain dans le sens où il ne savait pas quels autres dangers pouvaient les attendre derrière les arbres, et sûr de lui dans le sens où du moment qu'ils avaient semé leurs poursuivants, plus rien n'avait d'important. Certes, ils étaient tous deux gravement blessés, mais en vie. Marius jeta un coup d'oeil derrière lui, le murmure du vent lui avait donné l'illusion que c'étaient des voix humaines qu'il avait perçu. Sa main resserra davantage celle de son compagnon, il se persuada malaisément qu'il n'avait pas peur. La forêt s'étendait, grandiose, fascinante et angoissante. Mystérieuse et indomptable, elle semblait attendre un relâchement de la part des jeunes gens pour finalement les piéger. Marius déglutit, malgré le clame qui régnait, son coeur battait vite dans sa poitrine. Il trouvait justement que cette forêt était trop calme... ce n'était pas normal, où était passé le chant des oiseaux ? Pourquoi le silence n'était-il pas brisé par autre chose que le bruit de leurs pas ? Il baissa les yeux, laissant tous ses sens en alerte, malgré la fatigue. Soit, les derniers évènements avaient été trop angoissants et avait fait de lui un pleutre, soit quelque chose n'était vraiment pas normal dans cette forêt. Il frémit en sentant l'air frais et pur caresser sa nuque, il leva alors la tête vers le ciel. La cime des arbres était haute, et le branchage masquait les rayons du soleil, même s'il devait être pas trop loin de midi, la chaleur n'était pas trop écrasante. La forêt silencieuse ressemblait à une sorte de gardien, Marius l'assimila aussitôt ainsi dans son esprit. Mais gardienne de quoi ? Il y avait tant de choses que l'on racontait dessus, peut-être que prendre refuge là-bas n'était pas une très bonne idée, finalement. Pourtant, pouvaient-ils rebrousser chemin ? Sans doute... quoiqu'il en doutait, la crainte qu'ils pouvaient se perdre à jamais s'afficha de manière trop claire dans son cerveau.
Toutefois, Marius posa ses yeux sur une petite rivière. L'eau était claire, non polluée et sa course produisait une jolie petite musique, il regarda alors Zvezdan. Le sang coulait abondamment entre ses omoplates et sur les jambes, il s'arrêta d'une manière un peu trop brusque. Inquiet, Marius ne décrocha pas un mot, observant le liquide rouge se déverser sur sa peau claire et gravée de cicatrice. Son expression n'exprimait justement rien, sinon une profonde réflexion. En fait, son regard laissa rapidement place à une douce amertume, il n'arrivait plus à regarder directement son ami en face. Il lâcha sa main pour finalement la poser sur le bras de Zvezdan, à la fois écrasé par un étrange calme, Marius laissait tout un tas de tourments l'envahir comme une horde d'assassins. Il poussa un profond soupir qui en disait long sur son état d'esprit : les scrupules lui arrachèrent le coeur. Cependant, le plus sage était de panser les plaies de Zvezdan, c'était pourquoi qu'après avoir repéré la rivière, Marius s'était arrêté. De plus, ni moralement ni physiquement, il ne se sentait suffisamment fort pour continuer. Au bout d'un moment d'un silence assez pesant, il rendit sa veste à Zvezdan, pour finalement déclarer avec accablement :— Je suis désolé... sans moi, tu ne serais pas dans cet état. Sa main se crispa un peu sur le bras de son compagnon, Marius ne pouvait pas s'empêcher de sentir une certaine honte à son égard. S'il n'avait pas été là, Zvezdan n'aurait pas eu à supporter tout ça, même si gentillesse et sa générosité le touchait énormément, et même s'il avait conscience que Zvezdan allait démentir ses paroles, Marius ne pouvait pas être indifférent à ça. Les blessures et le sang de son compagnon, c'étaient de sa faute. S'il n'avait pas réagi d'une manière aussi stupide, jamais tous deux ne se sauraient retrouvés à fuir les Inquisiteurs dans une forêt qui n'avait rien de naturel. Le vent souffla à nouveau, doucement, il n'emporta pas cependant la mélancolie du jeune homme. Si l'odeur des pins chatouilla ses narines, la culpabilité restait intacte dans son coeur, comme dans son esprit. Formant une même masse au plus profond de son être. |
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Sam 3 Juil - 21:30 | |
| Hé bien quelle mâtiner plus que fatigante, Zvezdan avait la sensation d’avoir atrocement vieilli, impression accentuer par la faiblesse qui le gagnait au fur et à mesure que son sang coulait. La douleur pulsait en lui tel un mauvais poison, sapant sa force et sa volonté de continuer dans cette affreuse galère et pourtant ... Pourtant il continuait inlassablement de suivre son nouvel ami à travers la forêt. L’on pourrait croire qu’il était heureux de ce retour dans un endroit familier, néanmoins ces bois ne ressemblaient pas à ceux de son enfance, certes ils n’avaient jamais été réputer pour leur tranquillités mais, là il planait une présence malsaine. Le jeune homme ne savait si l’autre terroriste ressentait la même chose que lui et au fond il espérait que non car cela voudrait dire qu’il s’enfonçait simplement dans les joyeux délires de la fièvre. Le plus étonnant était que son sourire trônait encore et toujours sur son visage, bien que celui ci ne pouvait cacher les cernes se formant sur les yeux bridés ainsi que la pâleur cadavérique s’installant. En fin de compte Svoboda ressemblait tout bonnement à un cadavre, pas bien réjouissant n’est ce pas ? Sans qu’il ne s’en rende vraiment compte tout deux venaient de s’arrêter, prés d’une rivière, bonne idée tient, de ce fait il pourrait nettoyer ses blessures. C’est alors que Marius s’excusa de ce qui venait de se passer, l’idéaliste se senti légèrement agacer, allons se n’était pas de sa faute non, les seuls en causes étaient les hommes d’Eglises. Tournant son visage creuser par la fatigue vers le jeune homme aux mèches d’argent, le Calme déclara :
« Je ne t’en veux pas voyons, qu’elle idée de croire que c’est de ta faute, tu ne m’as pas forcer à t’aider que je sache ! »
Il fit un effort pour rendre son sourire un peut moins macabre et sans attendre de réponse se jeta dans la rivière, sans faire gaffe à sa veste que son ami venait de lui rendre. L’eau fraîche sur sa peau couturée de cicatrice fit beaucoup de biens, le jeune homme s’ébroua dedans comme un jeune chien. Ses nerfs commençaient insidieusement à lâcher, menaçant de le faire craquer pour de bons, pourtant il ne pouvait se laisser aller de la sorte devant Marius. Plongeant alors la tête dans l’eau il y resta jusqu’a ce que le souffle vienne à lui manquer puis au bout d’un certain temps fini par sortir de l’eau, tremper jusqu’au os il se sentait un peut mieux. Cependant il n’en resta pas là et s’agenouillant par terre, pris de la boue dans ses mains et se l’étala sur les blessures qu’il pouvait atteindre (celles entre les omoplates étaient un peut moins accessible). Aller savoir la boue pouvait faire du bien à ses plaies, ou alors accéléré le processus d’infection, le temps le dirait certainement bientôt. Ce ne fut pas long avant qu’il soit recouvert de la bonne terre bien fraîche, lui donnant l’allure d’un fou, d’une bête sauvage. S’occuper était la clé pour ne pas péter un plomb, pour passer ses nerfs sur une activité plus constructive que de défoncer ses poings sur un arbre. Oh il aurait été seul c’est ce qu’il aurait fait, pas que la présence de son ami soit gênante, au contraire elle constituait un filet de sécurité. Prenant une grande inspiration pour ensuite relâcher l’air accumuler dans ses poumons, Zvezdan murmura doucement :
« Bon je pense qu’il serrait judicieux de construire un abris ... J’essayerais de chasser aussi, du moins si je trouve quelque chose ... »
Ce qu’il en doutait fortement, des animaux dans cette forêt il ne semblait pas en avoir des tas, en fait même pas du tout. Qu’était il arriver à la nature environnante pour dégénéré au point de ne plus abriter de vie ? La présence des hommes d’Eglise manipulant les ombres troublaient ils l’équilibre naturels ? A moins que les scientifiques et leurs folles expériences n’est effrayée le peut de faune vivant ici, comment savoir ? C’était inquiétant comme problème, ils devaient bien se nourrirent tout les deux. Pour ne plus y penser Svoboda se jeta alors à corps perdu dans la construction sommaire d’un abri, ignorant les malaises qui le prenaient et la faiblesse grandissante de ses membres. Heureusement qu’il y avaient des branches mortes par terre, constituant sûrement la base de leur pauvre cabane. L’idéaliste n’était pas tout à fait sûr que cela soit utile finalement seulement il se sentait obliger de faire quelque chose, rester les bras ballant étant bien plus insupportable que de se tuer le dos à déplacer du bois. Murer dans son immuable sérénité il se senti également obséder par l’absence total de bruit, s’attendant à tout moment de recevoir la visite d’ennemis, même la lumière du soleil ne suffisait à rendre les sous bois accueillant. Allaient ils en sortir vivant ?... haha bonne question ! Ils allaient crever dans cette satanée forêt tel des animaux traqués, dans l’indifférence totale, les gens se fichant de jeunes gens comme eux. Cette simple idée donnait au Calme l’envie irrépressible de hurler de rage et de douleur, si leurs poursuivant arrivait à l’instant, alors Zvezdan se jetterait sur eux sans penser une seule fois au danger ... |
| | | | Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Dim 4 Juil - 14:17 | |
| - Oui... admit Marius d'une voix triste.
Cependant, il ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir, le sang qui coulait sur la peau de Zvezdan, ainsi que l'aspect fragile qui écrasait le grand jeune homme au fil des minutes, alourdissait son coeur. Alors, Marius essaya de sourire, même si c'était d'un sourire crispé, il enviait un peu cette capacité à rester calme et garder un sourire inébranlable que possédait Zvezdan. Ce dernier ne paraissait pas avoir de faiblesse, ou plutôt, il semblait avoir appris à ne pas les montrer. Tout son contraire, Marius était beaucoup trop expressif et sentimentaliste à son goût, ce qui constituait un danger en tant que terroriste. En effet, s'il n'arrivait pas à se maîtriser, il pouvait aggraver n'importe quelle situation. Puis, il lâcha le bras de son ami, surpris de son geste. Ce dernier venait de se jeter dans l'eau, le laissant décontenancé, Marius se demandait ce qu'il faisait. Il l'observa alors qu'il resta la tête sous l'eau, inquiet, il fit quelques pas pour voir s'il n'allait pas y laisser sa peau, mais Zvezdan sortit de l'eau avant. Trempé, son soudain changement de comportement laissait Marius sans voix, il ne savait même pas quelle attitude adoptée. À défaut de pouvoir l'en empêcher, il le surveilla. L'inquiétude ne faisait que s'accroître dans son coeur, alors que le Calme recouvrit ses plaies de terre humide. Marius écarquilla les yeux, ne prenait-il pas le risque d'aggraver ses plaies ? La terre était infestée de microbes ! Marius frémit, Zvezdan semblait être la proie d'une lutte intérieure malgré son sourire, une angoisse le saisit. Il ne savait que dire, il ne savait même pas s'il devait l'en empêcher. Le comportement presque sauvage de Zvezdan paraissait l'amuser... ou plutôt l'occuper. Mais pourquoi ? Pourtant, il prit une voix toujours aussi tranquille que celle que Marius lui connaissait, comme si de rien n'était. Déboussolé, Marius fit « oui » d'un simple signe de tête.
Le jeune homme jeta un regard derrière lui, il voulait s'assurer qu'ils étaient bel et bien seuls dans cette forêt, mais le silence ne faisait que rendre l'endroit plein d'angoisse. Le silence était lourd, pesant, écrasant malgré les quelques murmures du vent, il ne sentait la présence de personne, hormis celle de son ami. Ce n'était pas normal... cette forêt n'était pas normale. Ce silence, ce calme... par le fait de sa solitude, la forêt devenait dangereuse. Dangereuse, car source d'angoisse, l'humain pouvait agir bêtement sous le coup de la peur, n'était-ce pas celui-là le véritable danger ? La crainte mise au monde par ce silence, par ce manque de vie... ne risquait-il pas d'influencer leur comportement ? Marius secoua la tête, cherchant à chasser ce genre d'idée de son esprit, il ne fallait pas penser à ça... il ne fallait pas... il ne devait pas. Il ferma le poing, si son esprit se concentrait trop sur cette forêt, la folie détruirait sa raison. Il se devait d'être fort, oui ! Marius frissonna en sentant l'air glisser sur sa nuque, serrant les dents pour se forcer à penser à autre chose, il alla aider Zvezdan. L'angoisse grandissant dans son coeur, dévorant sa raison, doucement... tout doucement, alors que son âme criait sa volonté à ne pas faillir. Il alla chercher à son tour quelques branches qui trônaient par terre, il prit plusieurs grandes inspirations pour calmer son coeur qui s'était mis à battre frénétiquement dans sa poitrine. Puis, il alla rejoindre Zvezdan, il lui demanda pour se rassurer sur son état de santé :
— Est-ce que ça va?
Malgré tout, Marius était toujours aussi inquiet du comportement du jeune homme, encore bouleversé de le voir s'entêter à faire tout son possible pour il ne savait trop quoi. Puis, il balaya du regard la forêt, cherchant à repérer l'ombre d'un animal. Bientôt, Marius douta qu'il n'y eût aucune bête pour leur donner compagnie. Étaient-ils bien seuls ? Paradoxalement, Marius craignait le fait qu'ils soient bel et bien seuls, sans une bête pour les nourrir ; il craignait aussi qu'ils ne soient pas seuls, car cette forêt paraissait cacher quelque chose d'effrayant, d'insupportable qu'ils ne pourraient pas surmonter. Une force obscure qu'il ne pouvait pas identifier. Qu'est-ce qui était préférable ? Il mordit sa lèvre inférieure jusqu'à se faire mal, ainsi la douleur le rappela à l'ordre. Il était vivant, c'était déjà ça. Maintenant, c'était contre la peur qu'il devait mener son combat. Il jeta un coup d'oeil vers Zvezdan pour s'assurer qu'il n'était pas dans le même état que lui. Inquiet de savoir si le Calme ressentait ces mêmes craintes que propageait la forêt. Marius ne savait plus quoi espérer, à part leur guérison. Il ne savait même plus si l'idée de se réfugier là ne les avait pas menés directement dans la gueule d'un loup monstrueux, gigantesque et invincible. Mais que pouvaient-ils faire ? Que choisir ? Affronter les Inquisiteurs et mourir dans la torture ? Ou bien se réfugier dans un endroit qui faisait naître tout un tas d'angoisse ? En tout cas, toutes ces questions n'arrangeaient rien. Pourtant, Marius ne pouvait pas s'empêcher de se les poser, c'était un refrain qui refaisait surface dans sa tête. Dès qu'il l'oubliait un instant, ce refrain criait de plus belle, résonnant dans toute son âme. Bon sang, pourvu qu'ils s'en sortissent ! |
| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Mar 6 Juil - 0:30 | |
| A la question de Marius, lui demandant si cela allait, Zvezdan répondit t’un ton très vif « Que oui tout aillait fort bien voyons » un sourire plaquer sur le visage. Tout en continuant évidement de construire leur abris pour la nuit, qui au bout d’un moment ne ressembla pas à grand chose. Seulement de l’avis du jeune homme cela était une pure merveille, au moins ils allaient être protéger contre la pluie au cas ou et ne dormirait pas dans un fossé comme des bêtes sauvage. De plus l’aide de son nouvel ami avait grandement contribué à finir cette maisonnée de fortune, manquait plus que quelque chose à se mettre sous la dent. L’idéaliste tenta de se rappeler de quoi se nourrissait il dans la forêt de son enfance, en dehors des produits de la chasse ainsi que de la pêche, des poissons il ne semblait pas en avoir plus que de gibier. Son coeur battait à tout rompre, faisait également battre ses tempes, pourtant sa soudaine nervosité retomba d’un coup, ne laissant derrière de la lassitude.
Continuant réfléchir à une solution pour se nourrir, l’idéaliste ferma les yeux et se laissant le temps d’une petite minute planer dans ses propres pensées. En cet instant il aurait tout donner pour un bon verre d’alcool, juste un verre histoire de se remettre les idées en place, n’étant pas un gros buveur Svoboda ne rêvait donc pas à toute une bouteille. Peut être que certaines racines étaient comestible, seulement il était incapable de le savoir, à moins d’y goûter ce qui n’était pas forcément la chose la plus maligne à faire. Néanmoins n’ayant pas autant de choix que dans un restaurant de luxe, ils devaient bien se contenter de ce qu’ils pouvaient trouver. Le seul point positif dans cette situation était que l’eau semblait tout à fait pure, parfaite donc pour nettoyer des plaies et en boire.
Une petite voix dans sa tête lui murmura qu’il pouvait tout simplement retourner en ville, afin d’y voler de la nourriture, quelles idées étaient la plus risquées ? D’ailleurs combien de temps allaient ils rester ici ? Une journée ? Deux ou trois ? Des semaines entière ?? Puis la honte commença insidieusement à monter ne lui, ne c’étaient pas tout deux comporter comme des lâches ? Après tout ils étaient tout deux terroristes et avaient fui comme des lapins face à des ennemis, mortels certes, justement n’étaient ils pas prés à mourir pour leur cause ? Zvezdan ne pouvait le dire pour son ami Marius, ne connaissant pas ses raisons d’avoir rejoint ce groupe instable, cependant lui s’y était, depuis toujours, préparé ! Et voila qu’aujourd’hui il fuyait pour partir de cacher dans la forêt ...
« Si je les recroisent je ne me cacherais pas ! »
Sans s’en rendre compte le Calme l’avait dit tout haut, les yeux toujours fermer plonger dans à moitié dans ses pensées, somnolant un peut. Le jeune terroriste se secoua alors la tête afin de revenir dans la réalité : c’est à dire la forêt, les ennuies, son ami Marius auquel il ne pu s’empêcher de jeter un regard protecteur, un peut comme un grand frère. Il s’étira puis enlevant sa veste, la percha à une branche pour la faire sécher. En son fort intérieur Svoboda ne se rendait pas trop compte des efforts terribles qu’ils avaient du subir durant toute la matinée, sa courte sieste empli de cauchemars ne l’ayant que peut aidé. Déjà les malaises se faisaient de plus en plus présents, seulement il ne pouvait se montrer faible alors que son camarade se trouvait dans un état encore plus inquiétant que le sien. Pourquoi dans ce monde de fou ne pouvaient ils pas trouver des médecins fiable aussi ? Serrant les dents, le terroriste déclara :
« Je pense qu’on ferait mieux d’explorer le coin non ? Pour voir si on trouve quelque chose d’intéressant ! »
Tout en disant cela, le jeune homme prit son arbalète en main, pensant à juste titre qu’il n’avait aucun moyen de savoir ce qu’ils allaient trouver et que cela pouvait s’avéré être dangereux. Jetant des coups d’oeils autour de lui, l’idéaliste pris l’initiative d’aller droit devant lui, sans raison précise. Ne se préoccupant plus pour le moment du silence inquiétant les entourant, désormais trop obsédé par des problèmes bien plus matérialiste ... |
| | | | Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Mar 6 Juil - 20:17 | |
| Marius fronça les sourcils, la réponse de Zvezdan ne l'avait pas tout à fait convaincu. Comment le jeune homme ne pouvait-il pas avoir mal avec ses blessures ? Mais Marius préféra se taire, ne sachant pas comment aborder le sujet ; c'était un peu délicat pour lui, après ce qui s'était passé. Il écouta pendant quelques secondes le silence qui hurlait dans la forêt, il chercha des yeux une quelconque présence animale, mais ne trouva que l'ombre des plantes. Le soleil tapait fort même si Marius avait du mal à distinguer l'énorme boule feu parmi les branches des arbres, il sentait néanmoins des goûtes de sueurs glisser sur sa tempe et dans son dos. Ce n'était plus tellement dû à la fièvre qui — il venait de s'en rendre compte — avait baissé, ou plutôt, il l'avait oublié. La chaleur l'étouffait, cependant, il ne pouvait pas y faire grand-chose, à part la supporter sans essayer de trop montrer ses faiblesses.
C'était pour ça que Marius se retrouvait blessé et avait attiré Zvezdan dans le danger, il laissait beaucoup trop d'ouverture à ses adversaires. Ce n'était pas qu'il n'avait aucune connaissance dans l'art du combat, mais il réagissait de manière trop impulsive, sans doute à cause de son âge, ou plutôt sa crainte de tuer quelqu'un. Habituellement lorsqu'il se trouvait dans une situation dangereuse où sa vie ne tenait qu'à ses réactions, il blessait ses ennemis pour les neutraliser. Jamais il ne tuait, Marius avait bien trop peur de ce qu'il pourrait ressentir dès qu'il deviendrait un assassin. Ressentirait-il du dégoût pour lui-même ? Ou bien un sentiment de puissance et de domination ? Et s'il aimait tuer ? S'il se transformait en monstre à force de verser le sang ? Tous ces tourments ne cessaient de le hanter ; la nuit, il avait peur de dormir et de rêver à la bête qu'il pouvait laisser apparaître. À chaque fois, c'était l'image de sa famille qui venait lui voler le repos. Il savait que ses parents — même s'ils n'y prenaient aucun plaisir — usaient de la torture, le manoir avait une salle spécialisée dans ce domaine. Et ses frères qui étaient inquisiteurs, que se passerait-il si jamais il les rencontrait ? Il était censé être disparut ou mort, il ne savait plus. Que se passerait-il si sa famille découvrait ce qu'il était devenu ? Il vivait avec cette peur, Marius savait que ses frères comme son père ou sa mère prendraient un soin particulier pour lui faire payer "son crime". Il était devenu un traître pour eux, mais c'était ça ou trahir son âme ? Trahir ceux pour qui il se battait ?
Marius tituba un peu en arrière, la respiration haletante, il posa une main tremblante sur son front moite. Il sursauta à la remarque qu'avait laissé échapper Zvezdan, choqué. Ce n'était pas les mots de son ami qui le bouleversa, mais ce qu'ils avaient fait. Certes... ils avaient tourné le dos à l'ennemi pour sauver leurs vies, mais ne valait-il mieux pas fuir et survivre pour ainsi mener à bien ses convictions ? Dans ce cas, ne devaient-ils pas être prêts à mourir par conviction ? Ses questions lui arrachèrent une douleur au niveau du flanc, c'était comme si elles lui rappelaient sa blessure. Il l'effleura du bout des doigts, puis secoua la tête. Marius songea alors au brasier qu'il avait allumé, dans un état de transe qu'avait fait naître la panique. Et si ces inquisiteurs étaient morts ? Il l'avait espéré, la peur le lui avait fait espéré. Mais en avait-il le droit ? Il frotta ses yeux, le silence de la forêt le torturait. Marius ne savait plus quoi penser, il ne savait plus quoi faire. Maintenant, si les flammes avaient ralenti les Inquisiteurs, ça allait... mais si elles les avaient tués ? N'était-il pas pire qu'eux ? Il serra les dents, si... s'ils étaient morts... que devrait-il ressentir, dans ce cas ? Il chancela, mais se rétablit.
Marius acquiesça alors que Zvezdan marchait droit devant lui, il le suivit sans prononcer un mot. Déboussolé par ses propres interrogations, il devait pourtant y faire face. Depuis l'enfance, c'était sa famille qui avait décidé ce qu'il devait penser, c'était ces fanatiques qui lui dictaient une doctrine aveugle dans sa folie. Alors, penser par lui-même l'amenait à ses doutes. Que préférait-il, alors ? Marius n'en savait trop rien. Il était satisfait d'avoir défié la lobotomie héréditaire de sa famille, mais se laisser porter par les autres était tellement plus simple ? Penser par sois même demandait beaucoup trop d'effort ! Le silence de la forêt n'en était pas vraiment un à ses yeux, c'était une sorte de voix qu'on ne pouvait pas entendre avec ses oreilles. Une voix intérieure qui lui amenait des tourments, le torturait et rongeait son âme comme un chien ronge son os. Marius leva alors les yeux, puis appela Zvezdan. Le visage creusé par la fatigue, il lui montra du doigt un arbre où il pouvait voir des pommes (si ça en était vraiment, il doutait de tout) prêtes à tomber.
— Tu crois que c'est comestible ?
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Mar 6 Juil - 23:07 | |
| Zvezdan examina de prés l’arbre aux merveilleux fruits rouges, cela ressemblait à des pommes et oui c’était tout à fait comestible. Du moins ce fut ce que voulait dire le jeune homme lorsqu’il ouvrit la bouche, mais il se rendit compte que cet arbre décidément brillait un peut trop et que tout d’ailleurs devant ses yeux ébahi brillaient d’une intense lumière, qu’est ce qui se passait ? Un malaise, un putain de malaise qui venait s’inviter et taper plus fort que les autres, l’idéaliste posa alors lentement sa main sur le tronc rugueux. Ne rien laisser voir, faire comme si de rien n’était, ce n’était qu’une crise d’hypoglycémie après tout, n’est ce pas ? Pas de quoi s’inquiété ou donner l’alarme, non vraiment, Svododa n’avait aucune envie que Marius panique à son sujet. Il était donc temps de dire ou faire quelque chose avant qu’il ne s’écroule comme une masse, d’ailleurs ce genre de crise ne se soignait elle pas en mangeant ? C’est donc tout naturellement que le Calme pris un fruit bien en main et le croqua avec enthousiasme. Le goût en était délicieux, à la fois doux et sucré, cela faisait un bien fou que de manger de la nourriture à pleine dents. Le terroriste dévora la pomme en un temps record, puis fit un sourire à son nouvel ami en signe que c’était bon, sourire dévoilant des dents pas mal abîmer. Sur l’instant plus aucuns problèmes ni tourments ne vint le déranger, comme doper par le sucre propager dans son corps, cela prouvait qu’il avait souffert d’une faim terrible. Il en attrapa lestement une autre, qu’il mangea, limite à la gober, pour ensuite regarder autour de lui s’il n’y avait pas autre chose d’intéressant.
Manger après avoir crever la dalle pendant un moment vous remet les idées en places aussi bien qu’un bon verre d’alcool fort, du moins c’était ce que s’imaginait notre jeune terroriste. Seulement il se sentait réellement mieux certes, mais Zvezdan savait pertinemment que cela n’était que temporaire, les pensées chaotiques reviendraient bien assez vite. C’était dommage mais il fallait bien s’y faire, c’était son seul moyen de défense depuis qu’il avait rejoint le groupe. Accepter la situation ou devenir fou, ce n’est pas évident comme choix, la seule chose qu’il ne digérait pas vraiment était les meurtres qu’il avait déjà commis. Il ne savait si Marius avait tué et espérait naïvement que non, néanmoins il était sûr qu’il apprendrait bien vite à le faire. Cependant quel était le plus dur ? Tuer et aimer ça ? Tuer et s’en foutre ou encore tuer et en souffrir chaque jour qui passe ? Tien en fait les idées noires étaient trop vites revenues, le Calme s’essaya alors à s’occuper l’esprit avec autre chose et repéra ce qui semblait être des champignons, pas du tout comestibles, dommage ! Revenant sur ses pas, Svoboda décida de repartir chercher sa veste, afin d’y faire une sorte de sac. Voila, n’avoir que des préoccupations purement matérialiste, qui ne tournaient qu’autour de la survie dans cette forêt était la bonne solution pour s’empêcher de réfléchir à d’autres tourments. Réfléchir, prendre des initiatives et ne pas s’engluer dans le désespoir, n’était ce pas la seule chose à faire ?
Le grand homme en était sûr et certain, ainsi, lorsqu’il revint avec sa veste et commença à y entreposer des pommes, il s’efforça de ne laisser paraître que de la force et de la résolution à les sortir d’ici vivant. Jamais Svoboda n’avait été du genre à s’appuyer sur qui que se soit, sauf quand son vieil oncle était encore vivant, il y avait dix ans de cela. Bien qu’au tout début de sa nouvelle vie de terroriste, il n’en avait pas tellement mené large. Ce ne fut pas long pour que la pauvre veste devienne lourde de pommes, faisait un noeud avec les manches le jeune homme s’élança de nouveau dans la forêt. Un arbre fruitier dans un endroit aussi sinistre pouvait avoir des camarades qui donnaient aussi de quoi manger, selon la logique de l’idéaliste. Une idée totalement paranoïaque et déplacer s’insinua alors dans son esprit, peut être que les pommes étaient mauvaises, empoisonner par la sol ou encore la magie des ombres ? Les prêtres pouvaient ils faire ce genre de prouesses ? Décidément il n’était pas bien renseigné sur ses ennemis directs, Zvezdan se fit la promesse de faire des recherches sur le sujet. A force de ce faire courser par des hommes capables de vous taillader à distances, l’on fini par s’imaginer n’importe quoi, même les choses les plus farfelues. Ce qui n’enlevait pas leur coté malsain, en fait cela en rajoutait. Du coin de l’oeil, soudainement, le terroriste cru alors voir un homme seul. C’était très flou et avait peur que ce ne soit que pure illusion, que faire ? En avertir Marius ou se taire ?
D’ailleurs, sans trop savoir pourquoi, le Calme était sûr que cette apparition n’était pas dangereuse. Il savait que certains scientifiques venaient se cacher dans les bois impénétrables, du moins en avait il entendu parler. Tout les hommes de sciences n’étaient pas des fous dangereux, et étaient censé être de leur coté, logiquement. Le grand jeune homme décida donc de continuer à marcher normalement, comptant sur son arbalète pour les défendre tout les deux. C’est alors qu’il marcha sur quelque chose de dur qui craqua sous son pied, intriguer il y jeta un coup et fut horrifier par la vision qui s’offrait à lui. Bien qu’il ait déjà vu des cadavres dans sa vie (normal) c’était toujours un choc d’en découvrir un juste sous ses pieds. Le fait que celui-ci était en état de squelette n’enlevait pas l’horreur de ce spectacle. Cela apporta bien entendu son lot de questionnement : A qui pouvait bien appartenir ces ossements ? Depuis quand était il là ? Qui l'avait tuer et surtout comment ? Le pire était que jamais il n’en trouverait les réponses. Reculant doucement, Zvezdan Svoboda continua d’examiner le corps blanchi, les yeux agrandit, fasciner malgré lui .... |
| | | | Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Mer 7 Juil - 19:53 | |
| Marius resta sans voix devant la découverte macabre que fit Zvezdan, ses yeux se posèrent sur le crâne brisé du corps, son coeur fit un bond énorme dans sa poitrine. Il ne sut comment définir ce qu'il ressentait, car le jeune homme était bouleversé par un flot de sentiment. Le dégoût tout d'abord l'avait rendu fiévreux, sa vue en devenait trouble, Marius chancela en arrière, mais se rétablit avant de tomber. Ensuite, il y eut de la curiosité. Qu'était-il arrivé au pauvre ou à la pauvre malheureuse qui reposait là ? Puis, il y eut cette peur qui le mit dans un état de transe. Marius ne voyait pas comment le corps aurait pu se retrouver là, à moins que ce fût la forêt qui l'avait tué à petit feu ? Celle-ci n'était-elle pas si étrange et malsaine que le jeune homme peinait à respirer ? Alors... Zvezdan et lui ne risquaient-ils pas de mourir et de finir dans le même état que le squelette ? Cette forêt avait quelque chose de maléfique dans sa beauté, quelque chose de bestial dans son silence. Et si l'Ombre courait dans les racines des arbres ? Si l'Ombre possédait cette forêt au point à en faire quelque chose qui n'avait rien de naturel ? L'Ombre était la perfection... non ! Marius avait cessé de penser de la sorte. Pourtant, ses craintes et ses tourments refirent surface au point où il ne parvint plus à tenir debout. Et si... c'était la forêt ? Si c'était elle la responsable de ce mort ? Il passa une main brûlante sur son front en sueur. Marius avait le sentiment qu'en ayant eu l'idée de se réfugier là, il avait précipité Zvezdan et lui directement dans la gueule d'un loup immense où ils ne pourraient pas s'échapper. Bon sang... malédiction ! Pourtant, ça ne servait à rien de se laisser aller au désespoir. Il reprit peu à peu sur lui, serrant les dos pour ne pas céder à la panique. Marius détailla alors l'ossement qui tombait sous ses yeux ; le temps l'avait salit, dévoré et il était fort probable que le cadavre avait été dévoré par les charognards... le doute le prit ; il n'y avait aucun animal. Cependant, il trouvait l'os en face de lui beaucoup trop abîmé, puis lorsque Marius observa le crâne brisé, prit d'une soudaine curiosité qui n'avait rien de sain, il trouva que le crâne n'était pas tout à fait « brisé », mais plutôt coupé net à la base de la mâchoire. Il frémit, sa main tremblante creusa un peu la terre. Marius n'avait plus la moindre idée de ce qu'il faisait, mais dans la terre, il avait repéré quelque chose. Sa main rencontra un reste de carreau, puis quand elle s'enfonça dans la terre, elle retira une corde. Plus sûr de rien, Marius murmura :
— Un terroriste... non ?
Marius enleva la terre sur le cadavre de l'arbalète qui gisait vraisemblablement près de son propriétaire, mais il laissa sa main retomber. Il mordit sa lèvre inférieure, celui ou celle qui gisait-là n'était d'autre qu'un de leurs camarades. Un terroriste qui sans doute avait voulu s'enfuir et s'était réfugié dans cette forêt, comme eux. Le corps de ce camarade, pourri, dévoré par les vers et laissé à l'abandon, lui souleva le coeur. Pourtant, Marius n'eut pas la force de vomir. Il ne savait même pas s'il parviendrait à se relever. Marius regarda alors Zvezdan, le prenant à témoin de la découverte sinistre et écoeurante. Qu'était-il arrivé à ce camarade pour qu'il finisse dans cet état ? La coupure faîte sur son crâne ressemblait à celle sur le dos de Zvezdan, ainsi que sur son flanc, mais en bien plus profonde. Apparemment, le terroriste avait été poursuivi jusqu'ici par des Inquisiteurs. À sa connaissance, seule l'Ombre pouvait trancher un corps de façon aussi nette comme le ferait une épée. Marius soupira, c'était donc sans espoir ? Ils se battaient pour le renouveau, pour l'éveil d'un Nouveau Monde... comme tant de personnes avant eux, comme tant après eux. La mission des terroristes était-elle vouée à un échec cuisant ? L'Église était-elle trop puissante pour que la volonté de milliers d'âmes ne la fasse même pas vaciller ? Pourraient-ils faire changer les choses ? Marius fut pris de vertige, le silence et le sinistre squelette n'arrangeaient rien. Depuis que Zvezdan et lui avaient posé un pied ici, Marius sentait ses convictions se briser. Soit la forêt avait un pouvoir invisible qui le rendait encore plus faible qu'il ne l'était déjà, soit la fatigue le terrassait, ou soit c'étaient les deux. Marius regarda alors au loin, comme s'il voyait cet horizon qu'il voulait connaître sans l'Église. Ses yeux rencontrèrent alors un morceau de métal, en se levant, il manqua de s'écraser plusieurs fois sur le sol. Quand il prit entre ses doigts le métal, il examina son tranchant, reconnaissant les ornements de sa province. Sans doute un morceau d'épée coupée, nette, elle aussi. Il ne savait pas le combat qui s'était mené entre le squelette et ses poursuivants, mais il ne pensait pas qu'un terroriste portait une épée avec un tel tranchant, alors sans doute le reste de l'arme appartenait à un membre de l'Église.
— Je ne sais pas quel combat a été mené ici, mais il a été acharné. Murmura Marius d'une voix tremblante.
Le jeune homme regarda son ami, puis déposa le reste de l'épée prés du crâne, il ressentait un danger dans toute la forêt. Lorsqu'il se retourna, Marius crut sentir une présence dangereuse, comme si on l'avait épié. Cependant, son regard ne rencontra aucune âme. Ce n'était que le murmure du vent qui donnait une voix à la forêt, comme si elle possédait sa propre âme. Marius fixa avec incertitude le squelette, celui-ci avait fait partie de leurs camps, celui-ci avait mené le même combat qu'eux. Un nouveau soupir, de lassitude et de chagrin, cette fois. Pourquoi ? Cette question criait dans son crâne comme la voix d'un enfant en larme. Puis sans réfléchir, Marius demanda à Zvezdan :
— Si ce corps était l'un des nôtres de son vivant, tu ne crois pas qu'il mériterait une sépulture ?
Même si au final, ça ne servirait à rien du tout ; les os étaient rongés par le temps, les vers avaient déjà pris tout ce qui était bon à prendre. À part les ossements, le reste d'arbalète et le morceau d'épée, il ne restait pratiquement rien comme preuve de l'existence de ce terroriste. |
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Jeu 8 Juil - 22:57 | |
| Zvezdan ce sentait horrifier tout comme Marius en découvrant que le cadavre en question était un terroriste, qu’avait il espéré de toute façon ? Que cela soit celui d’un homme d’Eglise ou encore un noble ? Peut être oui mais désormais il ne faisait plus aucuns doutes que cette forêt n’était pas des plus saines, comme tout deux l’avaient déjà fortement pressentit. Cependant le jeune homme était loin d’être aussi choquer que son camarade à voir un mort, il en avait déjà vu plusieurs fois dans sa vie, la surprise passer ça ne s’avéré pas si terrible. Il fut d’accord à l’idée de donner une sépulture descente à cet anonyme, afin qu’il ne pourrisse plus à la vue de n’importe qui. Alors se laissant tomber à terre tout en posant délicatement sa veste pleine de pommes, l’idéaliste plongea ses mains dans le sol et commença à creuser avec les seuls moyens du bord.
Ce n’était pas tout à fait évident, il était même sûr que cela dure un certain temps, mais cette activité occupait l’esprit aussi bien que de construire une cabane toute miteuse. Néanmoins il fut rapidement recouvert de terre, de sueur ainsi que de sang (ses blessures c’étant rouvertes sous l’effort physique). Seulement le Calme s’en fichait complètement et continua avec détermination, donnant l’impression qu’il creusait une tombe pour quelqu’un d’important pour lui et non pour un parfait inconnu. Son coeur battait si fort dans son torse, ses tempes, l’adrénaline courant de nouveau dans son corps fortement éprouvé, pourtant rien ne l’empêchait de faire cette tombe avec un acharnement proche de la folie. Il espérait en son fort intérieur que lui et son nouvel ami ne finissent pas d’une telle façon, que tout deux s’en sortiraient, afin de pouvoir se moquer de ceux qui avaient voulu leurs mort.
Les minutes filèrent comme des éclairs et enfin le trou de Zvezdan atteignit une taille respectable pour accueillir le squelette ; lentement le terroriste se releva puis prenant un à un les os les plaça dans la tombe, accompagner de ce bout d’épée, puis se remit à la tache afin de recouvrir le tout. Quand ce fut réellement fini, l’idéaliste se senti en quelque sorte soulager, ayant la sensation d’avoir réaliser une tâche utile, persuader que le défunt serrait bien mieux. Pourtant Svoboda senti qu’il manquait un petit détail qui ferait la différence, peut être fallait il dire un mot ? Se tournant vers Marius, il murmura :
« Je me demande quelles paroles sont nécessaire dans ce genre de moment ...»
Il n’avait rien dit lorsque son oncle mourut, longtemps il s’en était voulu, triste de ne pas lui avoir dit au revoir. Que dire ? Que penser également ? La parcelle d’Ombre de ce défunt avait elle rejoint l’énergie créatrice de toute chose ? D’ailleurs cette énergie existait elle ou était ce qu’une création de l’Eglise afin de mieux manipuler le peuple ? Le grand homme se rendit alors compte qu’il ne c’était jamais poser ce genre de question, bien trop occuper à essayer de changer la politique actuelle pour se soucier de l’au delà. La vue et l’enterrement de ce mort soulevait un questionnement purement philosophique, qui fatiguait Zvezdan encore plus que l’effort qu’il venait de fournir. Il s’agenouilla donc au sol, se positionnant dans une posture propre à la méditation, il restant ainsi immobile durant une dizaine de minute. Cette pratique l’aidait à se régénéra dans un sens et surtout à repousser en partie la migraine qui menaçait d’envahir son crâne.
Malheureusement cet instant de paix fut troubler par l’arriver soudaine d’un terrible orage, favoriser par l’air sec et chaud qui planait sur les rues d’Ishtar depuis plusieurs jours. Evidement il devint vite terrible et le tonnerre ne tombait peut loin des deux jeunes gens. Que faire ? Ce n’était guère prudent de rester sous les arbres par un temps pareil, retourner dans la ville n’était pas encore envisageable, il leur fallait trouver une clairière. Sans qu’il s’en rende compte (Marius avait il remarquer le changement ?), le vent avait emmener les nuages et cacher le soleil, ce n’était pas de chance décidément. Se relevant bien vite, ses propres os craquant joyeusement, Svoboda reprit la main de son cher camarade.
Ce réflexe était devenu tout naturel chez le jeune homme, que de prendre cette main dans la sienne, comme s’il se rassurait du contact de l’autre. Marchant au pas de course, le terroriste tenta de se repérer dans cet enfer végétal, n’espérant pourtant pas pouvoir distancer l’orage. Des éclairs particulièrement violent se déchaînaient juste au dessus de leur tête. D’un autre coter le spectacle de cette Nature toute puissante possédait une sorte de beauté, qui finalement dépassait tout les pouvoirs des hommes. L’idéaliste ne pu s’empêcher de se sentir tout petit face à cette force, sachant en plus pertinemment que celle ci pouvait très bien les tuer en une seule fraction de seconde. L’idée que leur camarade est pu mourir de cette façon lui traversa l’esprit, néanmoins il avait bien vu qu’il avait eu lutte, cette idée ne fit pas long feu, dommage. En tout cas cette perturbation n’arrangeait en aucun cas l’atroce migraine qui s’installa confortablement derrière ses yeux, compliquant horriblement sa concentration ... |
| | | | Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Ven 9 Juil - 18:52 | |
| Marius regarda longuement la sépulture qu'avait offert Zvezdan à cet inconnu, même si au fond, Marius songeait que le squelette ne l'était pas tant que ça. Il ferma les yeux, à la fois pour se recueillir et par lassitude, il ne fit aucune prière comme il était coutume de la faire dans sa province d'origine, mais il laissa ses pensées vagabonder autour de cet être qui avait mené le même combat que le leur. Les tourments revinrent, comme à leur habitude, mais avec force, toujours ils revenaient plus forts. Où les doutes puisaient une telle puissance ? Où ? Et comment lutter contre eux ? Marius n'en savait rien, il ne savait rien, au final. Il découvrait le monde tel qu'il était : beau dans sa cruauté, horrible dans sa réalité, tyrannique dans sa soumission à l'homme. Ce n'était plus ce voile que ses parents avaient placé devant ses yeux à sa naissance qui lui montrait quelque chose fondé sur des erreurs, c'était la fascination dans la laideur. Ce corps qui reposait sous cette terre fraîche, quelle était son histoire ? Et puis, quelle était l'histoire du grand jeune homme qui paraissait méditer ? Quelle était l'histoire de chaque terroriste ? Pourquoi ses frères d'armes désiraient anéantir l'ordre établi par l'Église ? Marius n'oubliait pas ses motivations, mais les autres... qu'est-ce qui les motivait ? Il voulait savoir autant qu'il redoutait croiser ses frères de sang. Que se passerait-il ? Alors ? Que feraient-ils en le voyant vivant ? Marius n'arrivait plus à le deviner, est-ce qu'ils n'auraient pas la moindre hésitation à le tuer ? Et si... eux aussi avaient déjà tué ces Hérétiques ? Ses frères n'étaient-ils pas des assassins qui perpétuaient en tuant la domination de l'Église sur tous ? Et voici comment un instant de recueillement se transformait en un néant d'incertitude ; son coeur était douloureusement comprimé dans sa poitrine, Maris mordit sa langue. Le mieux était de se laisser porter par le mouvement et de croire aux mensonges, ainsi jamais on ne pouvait voir la vérité dans toute sa terreur ; heureux est l'ignorant, triste est le sage. Mais devait-il penser ça ? Bien sûr que non. Il ne devait pas laisser ses convictions faiblir face au désespoir ; se relever après une chute, c'était ça le secret de la force. Lentement, Marius se releva, mais rouvrit les yeux seulement lorsque Zvezdan lui prit la main.
Le jeune homme comprit alors que pris dans ses réflexions — qu'il jugeait désormais absurdes —, il avait été aveugle au changement du temps. Le soleil brillant dans le ciel avait perdu un combat acharné contre d'épais nuages noirs, opprimants dans leur lourdeur. Marius frémit en percevant le tonnerre gronder, s'abattre à quelques coudés d'eux, comme si l'orage les poursuivait. Cette impression créa la panique, mais Marius refoula ce sentiment au plus profond de lui. Il ne devait plus perdre face à ses émotions, s'ils ne trouvaient pas de solutions, ils allaient finir comme ce frère d'armes qui reposait sous la terre. Il ne songea à rien d'autre, concentrant son esprit dessus comme si leurs vies en dépendaient, mais n'était-ce pas le cas ? Marius laissait son regard parcourir l'ensemble de la forêt, être dans un endroit tel que celui-ci n'était pas le meilleur moyen pour se protéger. Le tonnerre déchira le ciel pour venir hurler sa rage et la déverser sur un arbre, Marius sentit son coeur s'arrêter en voyant qu'ils y avaient échappé de peu. Pourtant, contrairement à Zvezdan qui malgré ses blessures qui s'étaient rouvertes, il n'avait plus la force de courir. Ses jambes tremblaient, bientôt il manqua de souffle, alors il ne put s'empêcher de s'arrêter malgré le danger qu'ils encouraient. Tenant toujours la main de son ami, Marius haleta pendant plusieurs minutes, des larmes perlèrent sur ses joues. L'effort lui arrachait une souffrance qu'il luttait pourtant, alors il releva la tête et son regard se posa immédiatement sur une grotte. Celle-ci reposait parmi de nombreux arbres, ouverte comme la gueule béante d'un loup, elle semblait attendre qu'on l'occupe. Le tonnerre gronda au-dessus de leur tête, Marius tremblait de tout son corps, lassitude et crainte se mêlaient. Il mordit sa lèvre inférieure, puis sans plus attendre, emportant Zvezdan avec lui, il courut vers la grotte. Marius ferma les yeux pour essayer d'oublier que si la nature le désirait, elle les tuerait avec une facilité que même l'Église ne pouvait pas égaler. Son coeur cognait contre sa poitrine, et quand ils furent enfin à l'abri, Marius se laissa tomber quelques instants.
— Je crois que cette forêt nous maudit, lâcha-t-il dans un soupir.
Le jeune homme essuya les larmes qui avaient gelé dans sa course, ses pensées ne se liaient plus et savoir si Zvezdan avait pris le sac de pomme fait à l'aide de sa veste ne lui vint pas en tête. Le noir emplissait la grotte, et le jeune homme ne ressentait pourtant pas de peur. Il croyait qu'ils ne risquaient plus rien ; à l'abri de l'orage, à l'abri des Inquisiteurs, il pouvait enfin respirer. Il passa une main sur son front moite, il reprenait peu à peu sa respiration. Il observa alors les blessures de Zvezdan, inquiet, il lui demanda :
— Ça va ?
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Ven 9 Juil - 21:44 | |
| Une grotte ! Quel endroit parfait pour penser ses plaies et se reposer enfin de cette mâtiner de fou, en tout cas c’était largement mieux que la cabane miteuse. Pendant un instant Zvezdan resta sans voix, observant les murs humides et les ténèbres qui émanaient du fond de la salle, pour sur ce n’était pas un endroit très accueillant. Néanmoins quoi demander de plus dans la situation dans laquelle tout deux se trouvaient ? Cette grotte était la meilleure cachette pour échapper aux inquisiteurs et surtout à l’orage qui sévissait dehors, celui ci ne semblant pas vouloir se calmer de sitôt. C’est alors qu’il se souvint de la question de son ami Marius, est ce qu’il allait bien ? Oh oui pourquoi ça n’irait pas ? Ils étaient tout les deux blesser, affamer, effrayer et poursuivit par une bande de gars qui voulait méchamment leurs peaux. Il n’y avait donc aucune raison pour qu’ils ne soient pas en grande forme, au contraire même c’était le rêve ! Posant délicatement sa veste pleine de pommes par terre, le jeune homme répondit :
« Oui ça peut aller, nous sommes encore vivant c’est une bonne chose non ? »
Il ne chercha pas à se forcer à sourire par contre, la migraine prenait son crâne entre ses terribles serres, figeant les muscles de son visage. Lentement il s’assit au sol et appuya sa tête contre le mur, la fraîcheur de la roche soulagea légèrement la douleur. Fermant les yeux, l’idéaliste se laissa porter par les sons et images de ses pensées, écoutant d’une oreille distraite le tonnerre qui tombait pas si loin que ça finalement. Heureusement que Marius avait trouver cet abris, sinon le terroriste n’aurait pas parier sur leur suivie, ici ils pourraient se poser quelques jours, histoires que les choses se tasse. Du moins c’était une façon de parler, jamais des jeunes gens comme eux ne serraient être en sécurité, à moins de quitter l’empire (était ce possible ça ?). Seulement ils ne pouvaient envisager de rester ici le restant de leurs vies, ils n’étaient pas lâches à ce point là. Pourtant Zvezdan en vint à se demander si leur combat avait un sens, si les forces combiner de l’empire et de l’église n’étaient pas trop fortes ? Le problème étant qu’ils étaient vraiment trop peut pour faire réellement du mal, si le peuple se soulevait, ils auraient alors bien plus de chance changer la donne. Encore une fois le Calme se perdait dans des rêves bien trop irréalisable, pourtant au font lui, le jeune homme était persuader que cela pouvait se faire. Lentement ses jambes se déplièrent et Svoboda pris une position bien plus détendue, essayant tout de même de garder un pied dans la réalité. Les yeux toujours fermer, il demanda tout doucement :
« Qu’est ce qui t’a pousser à devenir terroriste ? »
Cela le taraudait un peut de le savoir car, comment quelqu’un qui avait l’air aussi doux que Marius puisse devenir un tueur ? En effet on ne pouvait pas se leurrer, les gens comme eux étaient avant tout des tueurs, pour le bien certes mais on ne pouvait donner d’autres noms. C’étaient effrayant parfois les raisons qui poussaient des êtres si tranquilles à prendre une arme et la pointer vers une cible, presque une proie. En tout c’était comme ça que Zvezdan se voyait, comme un assassin malgré lui et sa migraine prenait ses racines dans ce conflit mental. Portant ses mains à ses tempes, le Calme les massant avec délicatesse, sentant que cela faisait un peut de bien à cette atroce douleur qui lui vrillait le crâne. Il arrivait certaine fois ou la douleur se faisait tellement forte, que le jeune en arriver à vouloir se cogner la tête contre les murs, il espéra de tout son coeur qu’aujourd’hui cela ne soit pas le cas. Sinon Marius ne voudrait plus le croire bien, bien que Svoboda se doutait qu’il n’était pas tout à fait dupe (il avait un air doux mais pas naïf). Au loin l’orage semblait tourner, les vents devaient faire bouger les nuages, avec cet air sec il y avait de hauts risques d’incendie. Maintenant il fallait espérer que la forêt ne prenne pas feu à cause d’un éclair, sinon tout deux finiraient exactement comme le pain, griller, prêt à manger ! Une autre peur sourde s’insinua en lui, après tout rien ne leur garantissait que cette grotte soit vide, un animal pouvait fort bien surgir de l’obscurité et les attaquer. Cependant le grand homme ne se sentait pas le courage là tout de suite de bouger, se sentant bien trop fatiguer pour bouger. Marius avait également montrer des signes de faiblesses, tant pis ils devaient conter sur l’arbalète.
**Tu parle d’une proctection !!**
En effet ce n’était pas bien terrible comme arme, elle avait juste l’avantage de pouvoir être utilisé à distance. Pourtant il lui devait la vie, combien de fois s’en était il servi afin de se défendre, sûrement bien plus de foie que pour attaquer. Elle serrait donc parfaitement éfficace contre n’importe quoi en fin de compte, fallait juste que ce ne soit pas trop gros. Pour l’instant rien ne se faisait entendre dans l’abri, à part le plic ploc obsédant d’une goûte tombant par terre, peut être qu’une source courait dans les entrailles de la terre. De l’eau fraîche, à manger, manquait plus que de bon lit en plumes et cet endroit deviendrait vite un véritable palace, digne d’un noble tient ... |
| | | | Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Sam 10 Juil - 14:31 | |
| Marius sourit à la remarque de son ami ; Zvezdan avait raison, ils étaient vie, dans un mauvais état, mais en vie malgré tout. Les sons que produisait l'orage lui arrivaient de manière assez lointaine, comme un écho qui résonnait dans la grotte. Marius perdit ses pensées en fixant les ténèbres qui les entouraient, il avait du mal à bouger sans souffrir, et penser ne lui apportait rien de bon. Alors, il se concentra sur des choses futiles, préférant fuir un instant son désespoir que de regarder la réalité en face dans toute sa violence. Il fermait les yeux pour les rouvrir, clignant pendant quelques secondes, s'amusant bêtement avec les couleurs et les lumières qui voilaient sa vision. Comme un gamin, Marius cherchait à créer divers effets, comme un gamin, ce jeu l'ennuya vite et il l'oublia. Il observa alors Zvezdan qui malgré sa tranquillité, cherchait à calmer une douleur. Marius ne lui demanda rien, il lui fit simplement comprendre d'un regard que si Zvezdan en avait besoin, il cherchait à faire quelque chose pour l'aider ; même s'il n'avait pas la moindre idée cacher dans son crâne. Dehors, l'orage se déchaînait, hurlant la haine de la nature à ces hommes arrogants qui voulaient la dominer. L'homme aura beau faire preuve d'ingéniosité et d'orgueil, il n'était rien face aux éléments. Ce n'était qu'un petit être fragile perdu dans un monde trop vaste et fort. Marius faillit rire face à ce genre de pensées, l'Église, l'Empire, les Scientifiques et même eux ne pourraient rien faire si l'envie de tout détruire prenait la nature. D'ailleurs sur le moment, Marius considéra que c'était une punition méritée. Il avait été élevé dans un milieu religieux qui condamnait tous les pêchés, mais en grandissant, le jeune homme avait compris que l'homme était par nature un pêcheur et aussi un hypocrite. Pourtant, il fuit aussitôt cette venue de pensées philosophiques sur l'homme en général. Oui, l'homme sans un H majuscule, ce n'était pas un titre, mais plutôt une malédiction. Le grand H n'était que la preuve de l'arrogance humaine. Les yeux fermés, Marius écouta la question de Zvezdan, surpris, il le regarda puis finit par dire : — C'est à dire que...
Mais sa voix mourra dans le silence, Marius venait d'entendre quelque chose. Quelque chose qu'il ne pouvait pas déterminer ; cependant, il était bien trop las pour ressentir un quelconque sentiment de peur. Juste de la curiosité qui le condamna au silence pendant quelques secondes, faiblement, Marius cherchait à déterminer le son. Ce même son résonna dans toute la grotte, ce n'était pas humain, encore moins animale. Si ses jambes avaient encore eu la force de le soulever, Marius serait allé voir, la volonté de faire un effort lui manquait. Alors, il écouta cette sorte de grognement faire un énorme écho dans la grotte, elle était habitée. Par quoi ? Marius le comprit après plusieurs minutes où il sentait la sueur glisser sur sa peau, ce n'était pas que le son claire et aliénant d'une goutte d'eau qui tombait. Ce n'était ni leurs respirations harassées, encore moins l'Ombre... quoique... était-ce possible ? L'Ombre avait-elle la capacité d'agir sur les éléments et créer des êtres surpuissants ? Marius laissa un vertige lui voler toutes autres pensées, au final, ce grognement sourd n'était que le vent qui s'engouffrait dans la grotte. Il sourit à nouveau, il avait envie de rire. Ce n'était rien, juste le hurlement du vent qui créait une voix des plus étranges dans la grotte. Il passa encore sa main tremblante sur son visage, il garda les yeux clos pendant cinq minutes. Il attendit que ses pensées redeviennent plus au moins claires avant de répondre (enfin) à la question de Zvezdan. Néanmoins, sa voix était trop tremblante et les mots se bousculaient dans sa bouche, même lui n'arrivait pas à déterminer si son récit était suffisamment clair pour être comprise. Car pour comprendre ce qui poussait les terroristes à agir de la sorte, il fallait écouter leur histoire :
— Je dirais que c'est une suite d'évènements... à la base, je viens d'une famille de noble qui sert l'Ombre depuis des générations. Mes frères sont d'ailleurs des Inquisiteurs et... moi-même, je devais le devenir. J'ai étudié pour ça, je pensais comme un bon nombre de naïfs que l'Ombre et l'Église étaient notre salut. Mais... j'ai rencontré une fille qui m'a montré la vérité : elle m'a emmené dans sa région natale Frickwitch et m'a ouvert les yeux. L'Église n'était pas le bien, mais le mal. À notre retour, elle a soudain disparu. Je l'ai cherché jusqu'à ce qu'une prostituée me dise qu'elle était désormais à Lorelei. J'y suis allé, mais j'ai compris pourquoi elle avait disparut : elle a voulu démontrer à tous que l'Église était le mal, on l'a enlevé et battu... quand je l'ai revu, elle était enceinte. Quand sa petite fille est née, j'ai sus que mon sang coulait dans ses veines : elle a des cheveux gris et des yeux bleus. Le père est l'un de mes deux frères. Alors..., j'ai décidé de la venger et de faire autant de mal que je le peux à l'Église.
Pourquoi avait-il raconté tout ça à Zvezdan ? Il n'avait pas pu s'en empêcher, c'était sorti sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit. Pourtant, Marius avait le sentiment qu'il pouvait confier ça à Zvezdan, alors que c'était la première fois qu'il racontait son histoire à quelqu'un. Peut-être qu'après avoir tout gardé en lui pendant plusieurs mois, il ne pouvait plus supporter de faire tout le temps des efforts pour rester impassible. Il s'était comme déchargé de quelque chose de beaucoup trop lourd pour lui.
— Et toi ? Quelle est ton histoire pour que tu décides à lutter contre l'Église et l'Empire ?
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Sam 10 Juil - 22:42 | |
| Zvezdan sourit un instant, se remémorant les événements qui l’avaient mené à devenir terroriste. Cela le ramena le jour ou il avait tué pour la première fois, la sensation de déchirement dans son coeur, d’une perte de son innocence déjà bien ébranler par les discours révolutionnaire de son vieil oncle. Désormais il ne ressentait plus ce genre d’émotions lorsqu’il passait à l’acte, les sentiments venant le torturer bien plus tard et de façon particulièrement brutale, il s’y était fait à cette torture, même si cela était difficile. Ses doigts continuaient tout doucement à masser ses tempes, le soulageant et l’aidant à se souvenir, ouvrant les yeux il raconta alors de sa voix claire :
« Je dirais que j’ai été influencer en fait, petit je vivais dans les contrés de Frickwith, seulement mes parents étaient trop pauvres pour me garder alors il m’on envoyer chez un vieil oncle qui vivait ici, dans la capitale, dans les bas fonds plus exactement. On aurait cru à le voir qu’il était philosophe, bien qu’il n’avait aucun pouvoir mais les idées et il m’a aider à choisir une voix autre que l’église et l’empire. Lorsqu’il est mort j’ai rejoint un groupe de terroriste, ça été dure de tuer pour la première fois, je ne sais pas si on se fait réellement à ces actes .... Maintenant que j’y repense, je me rends compte que ça fait 10 ans que j’essaye de changer le monde ! »
Il rit à se dernière remarque, comme pour se moquer de lui ainsi que de ses idées trop utopique et pacifique. Le Calme se demanda comment faisait Marius pour rester aussi serein, alors qu’un de ses frères étaient visiblement un violeur et un inquisiteur. Il pensa même que le jeune homme devait avoir plus de raisons que lui d’être devenu un terroriste, lui aussi aurait éprouver un désir de vengeance à sa place, et bien il ne serait plus seul a mener ce combat. Le silence, perturber par l’orage qui ne s’éloignait toujours pas et les gouttes d’eaux, s’installa entre les deux amis. Parler avait fait du bien au grand homme qui, sentait que sa migraine perdait en intensité, tant mieux de ce fait il ne deviendrait pas fou. Zvezdan venait de retrouver toute sa tranquillité, ne se sentant plus réellement menacer et décida de profiter au maximum de ce moment de répit. Il savait pertinemment que cela ne durerait pas et qui finirait bien par arriver encore un problème ou un malheur. L’idéaliste était sûr en tout cas qu’ils passeraient la journée vivant et la nuit allant avec, c’était moins sur pour les jours suivant, de toute façon la vie de terroriste ne se faisait qu’au jour le jour. Vivre intensément l’instant présent, développer un sens de l’orientation proche du surnaturel, voila ce qui à l’avis de Svoboda était les clés de la survie pour des jeunes gens comme lui et Marius. Toutes ces idées, ses avis, plongeaient leurs racines dans les nombreux discours que lui avait prodiguer ce drôle de vieil homme. Celui ci lui manquait terriblement bien que sa mort remonte à longtemps, il était sa seule famille.
**Ha vieux fou tu aurais été plus jeune, tu m’aurais suivit dans la lutte n’est ce pas ?**
En tout cas il salua le fait que Marius est réussi à se détacher des idées de sa famille, sachant que cela ne devait pas être facile tous les jours. Réfléchir à tout cela lui donna envi de dormir et il ne lutta pas contre le sommeil qui l’envahissait peut à peut. Bientôt le jeune homme sombra dans les bras de morphé, sa tête tomba lourdement sur sa poitrine, un léger ronflement se faisant entendre. C’était un sommeil sans rêves ni cauchemars, ayant plus l’allure d’un coma qu’autre chose, cela avait au moins le mérite de lui redonner peut à peut des forces. Cet abandon total de la réalité, se mettant ainsi dans une position vulnérable montrait à quel point il faisait une totale confiance en cet endroit et à son camarade. Bien plus en tout cas que dans cet appartement qui ne devait être plus que des cendres désormais. Malheureusement, ce repos fut à nouveau écourter (a croire qu’il n’arriverait jamais à dormir paisiblement aujourd’hui), par des cris. Ce n’était pas du tout semblable à ceux des hommes de l’église mais ressemblait à des appels aux secours. Quelqu’un dans la forêt, semblait être en danger, seulement cela pouvait être un piège d’un mauvais genre. Que faire ? Aller porter secours à cet homme ? Ou le laisser sous la pluie de peur que se soit un ennemis ? Lentement le terroriste se leva, les corps tout courbaturé et les yeux alourdis par le manque sensible de sommeil. Arbalète en main, il hésita à sortir dehors, se méfiant telle une bête sauvage. Blesser tout deux comme ils l’étaient, ils ne pouvaient sérieusement fuir cet abris si avantageux. Tournant la tête vers Marius, il l’interrogea du regard, tandis que les cris au loin se faisaient de plus en plus insistant. L’hypothèse qu’un règlement de compte se déroulait là bas vint effleurer les méninges de l’idéaliste, dans ce cas cela changerait grandement la donne. Comment prendre partie dans ce genre de situation ?
**Bordel je fais quoi moi maintenant ?**
Peut être que c’était un homme seul également, blesser et appelant à l’aide dans la forêt avec le fol espoir d’être entendu. Oh oui il était entendu en effet, mais par deux jeunes traqués qui avaient plus de content de blessures et de stress pour la journées. Ah force de ce faire courser et d’avoir des ennemis on en devient parano, néanmoins la nature pacifiste de Zvezdan le poussait souvent à prendre des risques pour aider tout et n’importe qui (sauf des hommes d’églises ou encore des nobles bien entendu). Jetant un coup d’oeil rapide tout autour de lui, il repéra un solide bâton qui pourrait faire office de gourdins, du moins il semblait assez solide pour assommer en cas de besoin. Il le ramassa, donna son arme à Marius et garda le bout de bois. Non pas qu’il doutait de la force de frappe de son ami mais lui avait encore ses deux bras. Ayant mûrement réfléchi, il décida d’aller voir ce qui se passait, au risque de se faire tuer ou pire encore. Lentement et inexorablement, Le Calme marchant d’un pas sûr, sorti de la grotte et se prépara à affronter l’inconnu. Il ne savait si Marius le suivait ou pas, lassant le choix au jeune homme de rester ou l’accompagner ... |
| | | | Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Dim 11 Juil - 10:48 | |
| — Dix ans ? Fit Marius, surpris par la nouvelle.
Ceci lui donna le lourd sentiment de n'être qu'un novice, comparé à Zvezdan qui essayait depuis une dizaine d'années de faire bouger les choses, et une autre question lui vint à l'esprit : quel âge avait-il exactement ? À première vue, le Calme devait sûrement avoir quelques années de plus que lui, mais il semblait aussi avoir été jeté dans ce milieu bien jeune. Lui, ça ne faisait seulement quelque mois qu'il avait commencé cette vie-là. Le plus dure pour lui, c'était exactement ce qu'avait dit Zvezdan : tuer, prendre la vie de quelqu'un même si c'était pour le bien de tous. Marius avait conscience qu'il n'en avait pas la force, même si c'était un Inquisiteur, il ne pourrait pas le tuer. Il admira Zvezdan pour être passé par là, mais n'envia aucunement les tourments qui hantaient son âme. Parfois quand Marius s'endormait, il rêvait de cet instant qui allait venir un jour, il rêvait qu'il pointait son arbalète sur une personne qui prenait le visage de ses parents, de son amie, de ses frères puis le sien. Alors par la panique, il songeait qu'il tuait cet inconnu aux multiples visages ; par la suite, le songe se transformait en cauchemar lui dévoilant qu'il venait de tuer une âme innocente, l'enfant de son amie. Il se réveillait alors en sursaut et en sueur, il ne pouvait pas retenir des hauts de coeurs. Marius espérait de ne jamais brandir son arme pour tuer quelqu'un, mais il savait que c'était lâche de penser ça. À quoi bon devenir ce qu'il était aujourd'hui s'il ne pouvait pas tuer ? C'était une faiblesse, selon lui, et il ne pouvait pas s'en défaire. Marius regarda Zvezdan qui venait tout juste de s'endormir, il ne pouvait pas deviner les rêves que faisait le jeune homme, pourtant Marius espéra que ce n'était pas des cauchemars. Il n'osa pas imaginer ce que Zvezdan avait dû traverser pendant dix ans âpres avoir ce choix. Il tremblait, à la fois de fatigue et de crainte, il ne voulait pas dormir ; Marius avait bien plus peur des cauchemars que de la réalité. Au moins, les ténèbres qui emplissaient la grotte lui firent croire que la nuit tombait, l'orage continuait de se déchaîner. Pendant que Marius fixait l'obscurité de leur maison de fortune, il écoutait la musique sourde que produisaient les éléments. Le tonnerre tombait avec rage, le ciel grondait d'une fureur nouvelle, mais ils ne risquaient plus rien, n'est-ce pas ?
Soudain, alors que l'orage tonna de colère, Marius entendit quelque chose d'autre. Il se concentra malgré la fatigue, le bruit du tonnerre l'assourdit alors qu'une voix hurlait. Il sursauta, écouta cette même voix déchirer l'orage d'un hurlement perçant. Son coeur ne fit aucun bond dans sa poitrine, Marius était tellement éprouvé que la moindre chose ne l'atteignait plus. Néanmoins, il chercha à déterminer ce qui se passait, il regarda Zvezdan se réveiller. Incertain, Marius se releva en s'appuyant sur la surface rugueuse de la grotte. Il chancela, puis se concentra sur ces cris qui ressemblaient à ceux d'une bête blessée. Était-ce humain ? Était-ce animal ? Était-ce une victime ou bien un coupable ? Sa tête lui parut peser très lourd, toutes ces questions se perdirent en un rien de temps dans l'indifférence totale. Chacun de ses gestes faisait appel à toute sa volonté, et il prit l'arme de Zvezdan alors que celui-ci garda un bâton. Quand il vit son ami sortir et aller à la rencontre de ces hurlements, Marius le suivit. Il était hors de question de rester ici, alors que son ami allait peut-être se jeter dans le danger. Il marcha près de lui, alors que ses yeux ne voyaient plus clair. Il voyait seulement la forme de ce qui l'entourait, les détails disparaissaient dans une brume et il ne pouvait que deviner la silhouette des arbres. C'était bien le moment, Marius maudit intérieurement cet instant de faiblesse. Il prit une grande inspiration, furieux contre lui-même. Il ne fallait pas laisser sa faiblesse l'emporter, alors il cligna des yeux toutes les deux secondes. Il alla jusqu'à mordre sa lèvre de toutes ses forces pour pouvoir sortir de cette sorte d'apathie, ou de cet état qu'il n'arrivait pas à déterminer. Marius observa la forêt, son cerveau n'arrivait même plus à trouver des explications. S'il avait été en meilleure forme, il aurait sans doute eu la crainte que ces cris ne fussent qu'une manifestation de cette forêt isolée du moindre soupçon de vie. Ça ne lui vint pas, de même que la peur n'agissait plus sur lui. C'était déjà ça de gagner, même s'il ne pourrait pas réagir si Zvezdan et lui étaient attaqués. Alors, Marius accéléra son pas pour arriver à la hauteur de son ami, pourtant le cri devint anormalement puissant, jusqu'à lui déchirer les tympans, puis il se tut. Décontenancé, Marius courra vers la source du cri.
Cependant, le jeune homme ne remarqua pas qu'une racine était sortie de la terre. Son pied buta contre cette racine et il se sentit irrémédiablement tirer vers la terre, il s'écrasa assez méchamment et roula pendant quelque seconde sur une pente. Il sentit les cailloux déchirer sa peau et le rouer de coups de bleu, quand il s'arrêta enfin, il n'eut même pas la force de pester contre sa maladresse. Tout restait flou autour de lui, il frotta sa nuque et remarqua une couleur rouge de manière parfaitement claire. Il posa l'arbalète de Zvezdan à côté de lui, elle avait survécu à la chute mieux que lui, heureusement. Marius effleura alors la terre baignée de ce liquide rubis, ça lui donna comme un coup d'électrochoc. Si elle l'avait blessé, cette chute l'avait au moins sortie de ce brouillard. Décontenancé, il toucha cette substance qui se déposa en partie sur ses doigts. Il la respira et reconnut l'odeur violente.
— Du sang...
Et ce mince filet de sang était tout frais, faisant un chemin sinueux vers les profondeurs de la forêt. Marius fixa cette substance, écoeuré, mais il n'essuya pas ses doigts. Il regarda Zvezdan, l'interrogeant du regard : devaient-ils suivre les traces de sang ? Ou bien retourner à la grotte ? Marius n'avait pas la moindre idée de ce qu'ils devaient faire, l'être blessé avait été en grand danger et la mort devait le guetter. Maintenant, qui était celui ou celle qui avait fait couler ce sang ? Pas les Inquisiteurs ? Marius l'espéra, il ne pensait pas qu'ils allaient les poursuivre dans cette forêt... Le bâtiment avait brûlé, ils avaient dû s'en sortir, mais ne pouvait pas savoir que Zvezdan et lui se trouvaient là. A moins que ce sang appartenait à un autre terroriste, lui aussi pourchassé comme une bête par l'Église ? Ses lèvres bougèrent comme pour formuler cette hypothèse à voix haute, mais aucun son ne sortit de sa gorge.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Lun 12 Juil - 0:22 | |
| Du sang, du sang partout créant une ligne rouge dans l’épaisse forêt, du sang qui indiquait donc un chemin. Le regard de Zvezdan se fit alors plus froid, comme pour se préparer à voir quelque chose d’horrible, il ne fallait pas se laisser emporter par les sentiments dans ce genre de moment. Il suivi ce chemin sanglant, se doutant que Marius devait être derrière lui, il était content que celui ci ai décider de l’accompagner finalement. Bien que tout deux couraient peut être vers un danger encore plus terrible que celui auquel ils venaient d’échapper, ils n’avaient aucun moyen de le savoir. Ses pas se faisaient rapide, sa lenteur habituelle remplacer par une attitude alerte, méfiante, à chaque croisement le Calme jetait des coups d’oeil autour de lui. La peur de tomber sur les inquisiteurs lui vrillait le crâne, faisait battre son coeurs de façon un peut trop douloureuse, lui donnant presque envi de vomir. Pourtant l’adrénaline courait de nouveau dans son corps meurtri et fatiguer, l’aidant dans son élan pour aller au secours de cet inconnu. Néanmoins si celui ci s’avérait être un ennemi, l’idéaliste savait pertinemment qu’il n’hésiterait pas un instant et le tuerait sans même un dernier regard bienveillant. Le ciel au dessus de leur tête continuait à cracher des éclairs de plus en plus violent, le tonnerre ne tombant jamais très loin, ils finiraient par se prendre un coup à force. Zvezdan n’avait pas peur de cette manifestation qui était tout à fait Naturel, d’ailleurs ne pouvait on pas survivre à la foudre ? Du moins c’étaient des rumeurs qu’il avait entendu étant petit, quand à savoir si cela était réel ou pas ... Mais ceci était une autre histoire. A chaque foulée qu’ils faisaient les arbres autour d’eux se faisaient plus haut et plus menaçant, la forêt prenant l’allure d’enfer végétale, manquait plus que quelques cris d’animaux bien stridant tient.
Soudainement le regard bridé du jeune homme tomba sur une découverte encore plus macabre que le squelette, une paire de jambes fraîchement couper de leur propriétaire. Le terroriste eu un haut le coeur, un malaise terrible qui le poussa à se retourner brusquement et vomir le peut qu’il avait réussi à manger. Et oui, on à beau avoir vu et contribuer à la mort plusieurs fois dans sa vie, voir une paire de jambes seuls sans être rattacher à un corps ce n’est jamais agréable. Des larmes de dégoûts roulaient sur les joues creuses de l'éclairé, le pauvres homme (ou femme) qui appartenait ses jambes pouvait se targuer d’avoir des blessures beaucoup plus préoccupantes que les leurs. Pourtant le sang continuait de former son petit chemin, la personne ne devait plus être bien loin désormais, à moins qu’elle ne se soit fait traîner par son agresseur. Qui que se soit, Svoboda n’était plus si sûr maintenant de pouvoir lui venir en aide, sauf peut être pour l’achever une bonne fois. Jamais il n’avait fait une chose pareille, tuer un autre être humain pour abréger ses souffrances, en aurait il le courage ? Personnellement le jeune homme aimerait qu’on est ce genre de geste s’il se trouveraient aussi mutilé, seulement là il se trouvait du coté du tueur, ce n’était pas la meilleurs place. Tremblant comme une feuille, le Calme continua de suivre les indications du sang, tentant de se résonner et de revenir à des émotions plus sereines. En tout cas il était sûr que cette responsabilité pesait sur ses épaules et non sur Marius, le jeune homme aux mèches d’argents n’avait semblait il pas encore eu le malheur de mettre fin à une vie ; tuer un innocent était une première fois bien trop brutale à son humble avis. Quoique, était ce vraiment la seule solution ? Ne pouvait il pas mener la victime chez un médecin ? Les hommes de sciences avaient ils la faculté de refaire pousser des jambes ? Zvezdan n’en était pas totalement certain, en fait il en doutait, l’idée donc de le mener chez l’un d’eux ne servait absolument à rien en fin de compte.
Il est intéressant de constater combien d’idées idiotes surviennent dans l’esprit de quelqu’un soumis à un atroce stress, le Calme ne voulait pas en arriver à des extrémité aussi expéditive que la mort. Les minutes s’écoulaient au ralentit, comme pour allonger le supplice des âmes se trouvant dans la forêt, le Calme avait la sensation que ses jambes se transformaient en plomb et le tournis qui s’amusait à faire bouger le paysage n’arrangeait rien. Zvez avait la net impression de mieux ressentir les éléments autour de lui, l’orage grondant dans les nuages, les arbres dont les branches dansaient au gré du vent. Son souffle ce fit plus saccadé, court, comme si l’air manquait à entrer dans ses poumons. Les choses on toujours une fin n’est ce pas ? Et bien la ligne rouge abouti au corps d’un homme qui paraissait avoir subi les pires tourments. Les raisons de ces tortures nettement visibles ne serraient sûrement pas découverte car, la victime n’était plus consciente du monde qui l’entourait. Il continuait à hurler, plus de douleurs ou de folie que pour appeler au secours, effectivement les jambes devaient lui appartenir. Le jeune terroriste ne pu empêcher une nouvelle vague de malaises le surprendre et malmener son pauvre estomac. Tout ça ne servait à rien, cette violence ne servait à rien, le sang verser ne contribuait à rien, pourquoi ? Pourquoi dans cette ville de fou on finissait par en arriver à de telles horreurs ? Qui était le monstre abominable qui venait de procéder à ce méfait ? La seule chose de notable que Zvezdan remarqua fut l’absence total d’arbalète autour du tableau d’agonie que présentait cet homme, cependant cela ne voulait rien dire. Mais l’espoir qu’il ne soit pas un terroriste ou un philosophe s’insinua dans l’âme du jeune homme, même si c’était totalement égoïste de penser de cette façon. Il n’avait donc pas le choix, il était temps de prendre une décision ... En cet instant le Calme ne prit pas la peine de se demander si le monstre était dans les parages ou pas, quel importance ? Cette journée semblait être placé sous le signe de la peur, du macabre et du sang, une journée presque banale en somme ... |
| | | | Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Lun 12 Juil - 19:39 | |
| Marius ne pensa pas essuyer le sang qui était sur ses doigts, il regarda seulement ce liquide rubis sa peau pâle. Il ne savait plus, bon sang... (c'était le cas de le dire) il ne savait plus. Mais il ne savait plus quoi, exactement ? Hein ? Son cerveau ne fonctionnait plus, son corps bougeait tout seul, répondait à des réflexes que son cerveau ne commandait pas. Bon sang ! Mince... il ne voulait même pas imaginer la suite, il ne voulait même pas bouger. Pourtant, il le fallut, il n'allait pas rester le genou englué dans cette terre humide. Et cet orage qui ne cessait pas ! Son esprit ne fonctionnait plus, seulement des sentiments qu'il ne comprenait plus. Terreur, fureur, aversion, haine, tristesse, humanité. Humanité, car il n'était qu'un misérable humain dans un monde dévoré par l'homme ; alors, ce fut ses jambes qui le soulevèrent toutes seules quand il s'aperçut que Zvezdan suivait le tracé de sang. Les yeux du jeune homme allèrent de son ami à cette traînée de sang qui s'épaississait au fil de leur pas. Il remarqua le changement de vitesse chez son ami : ce dernier toujours si calme avait pris pourtant de la rapidité. Marius ne réfléchit même pas à ce changement, trop las, trop proche du désespoir. Son coeur battait lentement dans sa poitrine, il avait chaud, il avait froid, son sang hurlait de colère dans ses veines, pendant que son âme agonisait dans l'horreur. Cependant, quel fut ce monde cruel au point de les mener à une paire de jambes ? Une paire de jambes coupées nettement, ce n'était pourtant pas la marque d'une arme blanche. Il tremblait comme un damné, il ne put même pas vomir à tel point le choc le rendait fou. La colère, la douce colère étaient en train de tuer le reste de ses sentiments. Fatigue, fureur, adrénaline, quoi d'autre ? Qu'est-ce qui pouvait venir après ça ? L'enfer ! Ha ! Mais ils étaient déjà en Enfer ! Malgré tout, curiosité. Curiosité malsaine qui générait cette couleur rouge répandue sur la terre, curiosité malsaine et excitation que donnait la vision de ces jambes coupées. Maris les fixaient, sans rien ressentir, le choc, trop profond sûrement. Aucune pensée, il n'en avait plus la force.
Alors, derrière Zvezdan, Marius continua à marcher. Comment ? Mais demande-t-on à un fou comment fait-il pour posséder des discours raisonnés dans sa folie ? Il marchait, c'est tout. Ses jambes bougeaient, ses membres s'articulaient, ses muscles se contractaient, rien d'autre. Même pas le désespoir, même plus force de formuler des phrases, Marius sentait qu'il allait s'écrouler d'un moment à l'autre. L'orage, toujours l'orage, comme pour mieux les enfoncer dans l'horreur. Atrocités, l'homme n'était bon qu'à ça, cruauté... l'homme aimait sa cruauté. D'un côté, ne valait-il pas mieux pour lui de ressentir cette lassitude lui écraser le corps et l'esprit ? En pleine santé, son âme aurait-elle supporté tout ça ? Miracle ? Mais avait-il une preuve que par un foutu miracle, il ne restât pas dans cet état de paralysie mentale ? Doutes, tourments, ça venait, mais ça n'agissaient plus sur lui. Que faire ? Que faire ? Au bord de la démence, mais ce monde n'étaient faits que de déments. Ishtar, l'univers entier était façonné par des fous. La vie mettait naissance une bande d'êtres pires que des bêtes, impérieux, stupides, barbares et fiers de leur monstruosité. Les terroristes et les philosophes échappaient-ils à la règle ? Ils n'étaient que des hommes, après tout. Des hommes qui pouvaient mettre dans cet état ce pauvre être qui gémissait.
Aucune réaction. Une fois encore.
Cependant, Marius fixa toutes les blessures de l'être dont l'esprit avait déjà abandonné. Qu'est-ce qui était pire ? Le tuer ? Ou bien le laisser dans cet état où de toute façon, le laisser en vie serait plus cruelle que la pire des tortures ? Sainte horreur, Marius n'en avait pas la force. Mais ne passait-il pas son temps à fuir cet instant ? Par l'Ombre, il était un terroriste ! Par l'Ombre... ? Quand il se souvint avoir pensé ça, il manqua de frapper son visage. C'était l'Église qui avait mis cet être dans cet état, l'Ombre donnait la force. L'Ombre donnait l'horreur au creux d'une main qui se croyait divine. Marius s'avança lentement vers l'être, homme ou femme ? Aucune importance. Ses yeux étaient secs, pourtant, Marius aurait aimé pleurer pour cette pauvre âme morte dans un corps gémissant et pris de convulsions. L'homme n'était qu'un monstre. Il posa une main moite sur l'épaule de l'être. La compassion balaya tout autre sentiment. Peine pour cette pauvre âme, colère pour celui qui lui avait infligé ça. Haine aussi, s'il en avait eu le pouvoir, s'il avait sut maîtrisé l'Ombre, Marius savait qu'il serait tombé dans une barbarie désespérée. Il aurait fait subir au coupable tout ce dont il avait fait sa victime. Les Inquisiteurs incarnaient le mal, l'homme dans tout ce qu'il avait de plus horrible. Il ne voyait plus clair, sa vision était floue. Parfois, Marius voyait le corps mutilé se dédoubler. Il voyait cette démence doublée dans ce regard mort, il tremblait. Il avait chaud, il avait froid. Il était en colère, il avait peur. Mais de quoi ? Il ne savait plus, quelle importance ? C'était comme si quelque chose qu'il ne pouvait pas déterminer était mort dans son coeur. Marius baissa la tête vers l'être, il avait la gorge nouée. Il voulut parler, il voulut lui dire que tout allait s'arranger ; ces mensonges écrasaient sa voix. Mentir, à quoi bon ? À quoi bon raconter une vérité faussée à une âme qui n'était plus là ? Une mort sans douleur, c'était tout ce qu'ils étaient en mesure de lui offrir. Pourtant, alors que Marius y songeait, une vague de sang l'aveugla. Il tomba à la renverse, choqué, il vit le sang tacher ses vêtements. Il le sentit sur sa peau, il le sentit piquer ses narines. Le corps de la pauvre âme ne bougeait plus, Marius croisa alors son regard mort. Quelqu'un l'avait décapité, une coupure nette, encore une fois. Il balaya du regard les environs, personne. L'ennemi était là, il se tapissait derrière les arbres, invisibles. Quand tout ça aura-t-il une fin ? Quand ce monde allait-il cesser de les persécuter ?
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Sam 21 Aoû - 23:25 | |
| Il y avait donc quelqu'un dans les parages, a cette idée Zvezdan ne ressentit rien de particulier, à quoi bon s'inquiéter ? Curieusement son calme légendaire l'écrasait à nouveau, le coupant presque de ce monde d'atrocité qui était le sien et celui de son ami, bon l'homme était désormais mort, n'était ce pas une bonne chose ? Au moins il ne souffrirait plus de ces blessures plus qu'innommable et ne troublerait plus le silence de la forêt, les pauvres animaux (s'ils y avaient) pouvaient dormir désormais, pourtant ce n'était pas fini. Car, il y avait quelqu'un, la journée ayant décidé de tourner en rond, fantastique ... que faire ? Fuir était une option, quoique dans leur état tout deux ne pourraient courir longtemps, attaquer le grand malade qui venait de décapiter la victime se présentait comme la deuxième option, tout aussi délirante et idiote que la première. Le deux jeunes hommes ne possédaient pas les armes nécessaires pour lutter contre un être doté du contrôle des ombres, autant s'attaquer à un ours à l'aide d'une brindille, tout aussi impossible. C'est ainsi que le jeune terroriste s'assit lentement par terre, poussa un énorme soupir et jeta des regards usés un peu partout autour de lui. Que vienne l'immonde créature qui s'amuse à couper jambes et tête, Zvez l'attendait de pied ferme, même si affronter de face un homme d'église était chose folle et dénuée de sens, l'idéaliste ne voulait bouger d'ici sans vengeance ! Une minute ou deux passa sans que rien ne se manifeste, une minute ou le doux et calme jeune homme mis à profit pour réfléchir et se rendre compte que son comportement s'approchait de la folie pure. Il secoua la tête, ce n'était pas dans sa nature que d'attendre sciemment quelqu'un pour lui éclater le crâne à l'aide d'un gourdin de bois, juste dans l'idée d'une vengeance, non ce n'était pas normal.
Lentement, comme bien souvent, Svoboda se releva tout en restant aux aguets, le monstre ne devait pas se trouver loin. Celui-ci devait se délecter de tout ce sang, du désespoir et évidemment de la perspective de les tués aussi facilement que des lapins. Un craquement ce fit entendre, qui n'avait rien à voir avec l'orage qui s'éloignait tranquillement de ce lieu dramatique pour festoyer ailleurs, était il choqué par ce qu'il voyait d'en haut ? Nerveusement l'éclairé se passa une main sur les lèvres, tout en grinçant des dents (qui ressemblaient bien plus à des chicots) et fini par se faire craquer les doigts, bon alors il était celui qui allait les mettre à mort ? Voulait s'amuser à jouer au chat et à la souris ? Zvezdan n'aimait pas trop ce genre de jeux, ou alors ne l'appréciait que lorsque le rôle du chat lui était attribuer (encore que ce n'était pas toujours facile), l'envie de déguerpir au plus vite lui fourmillait dans les jambes. S'approchant de Marius, le grand homme tenta de marcher sans faire de bruit, ce qui s'avéra assez difficile en fin de compte. Son coeur battait tellement fort, la nausée montait doucereusement jusqu'au bord de sa gorge, une migraine s'infiltrait chaudement dans son crâne, rien n'allait et cette journée allait finir en les trouvant allonger, sans vie. Ce n'est guère optimiste comme pensée, néanmoins comment se sentit tout content dans ce genre moment ? A moins de sombrer dans les joies de la démence, se mettre à brouter l'herbe et ronger l'écorce des arbres, quoique cela doive être hilarant. Un craquement plus se fit entendre, Zvez aurait eu des cheveux que ceux-ci se seraient dresser sur sa tête, il ressentit tout de même des frissons courant dans sous sa peau ressemblant à une armée de fourmis. Resserrant la prise sur son vulgaire bout de bois, le terroriste s'apprêta à combattre.
Certes il n'aimait pas tuer, considérant cela comme un acte bestial, cependant ce s'était il pas fait la promesse de ne plus jamais reculé face à un ennemi ? Le Calme se rappelait avoir fait cette promesse un peu plus tôt, il avait la sensation que cela faisait déjà plusieurs longues années. Enfin le tueur se présenta à deux jeunes gens, surgissant d'un coup et il n'avait pas l'air bien méchant. Son physique n'apportait rien qui puisse indiquer que cet homme soit un fou du sang ; sa taille petite, mince voir chétive lui donnait l'allure d'un gosse, ses cheveux plaqués sur la tête et son visage posé en plus de ses vêtements presque impeccables (légèrement tacher par endroit) complétaient son apparence de bourgeois sans défense. Pourtant, il était le tueur cela ne faisait aucuns doutes, comme le dit l'expression populaire « l'habit de ne fait pas le moine », n'est-ce pas ? Durant un court instant, Zvezdan Svoboda resta sans voix, désorienter et plus tout à fait sûr de vouloir abattre son bâton sur la tête d'un ennemi au visage si ...innocent ! D'ailleurs il ne montrait aucun signe d'hostilité et se contentait de les observer, ses yeux clairs semblaient les détailler avec intention. Déconcerté, l'idéaliste fini par bredouiller :
« Ce ..bon sang ... C'est votre oeuvre ? »
Ceci dit, le jeune homme désigna d'un geste vif le cadavre atrocement mutilé qui gisait à terre (une petite partie de son esprit, nota que le mort avait encore les yeux ouverts). Intérieurement le terroriste se traita de sombre crétin, le nouveau venu allait il réellement répondre à sa question ? Rien n'était moins sûr. Le fou se contenta de sourire, d'un air vraiment gentil, genre « Non mais regarde moi, ai-je la tête d'un être capable de privée quelqu'un de ses membres ? ». Ba non il n'en avait pas la tête, ce qui agaça fortement notre pauvre jeune calme, ha il n'aimait pas tuer, surtout des personnes qui donnent l'impression d'une grande naïveté. Au-dessus de leurs têtes, le ciel se dégageait peut à peut, laissant passer ici et là quelques rayons de soleil. Le doux rêveur aux yeux bridés se sentait comme dans un rêve .... |
| | | | Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Lun 23 Aoû - 19:33 | |
| Marius sentit que son coeur était au bord des lèvres, la tête lui tournait et il crut voir un monstre hideux surgir devant eux ; ce n'était qu'un jeune homme qui devait être un peu plus âgé que lui, pourtant son esprit n'arrivait pas à voir un être à l'apparence si innocente et frêle. Plus Marius l'observait, plus il voyait ses traits se transformer : sa carrure chétive se muait en un corps déformé par des bosses, ses yeux clairs devenaient deux étincelles affreuses, alors que son visage prenait la face d'une hyène au sourire pervers et narquois. Son coeur battait si vite dans sa poitrine, il tremblait de tout son corps, et s'il avait pu disparaître à cet instant, il l'aurait fait en apportant Zvezdan avec lui. Curieusement, il s'était passé beaucoup trop de chose en cette seule journée pour que Marius puisse à nouveau ressentir des sentiments nobles, l'angoisse et la fatigue lui donnaient un aspect bien plus noble de la fuite : ce n'était plus lâche, c'était devenu une question de survie. Pour pouvoir affronter des adversaires aussi terrifiants que trompeurs, il devait avant tout apprendre à faire face à eux sans sentir la Mort l'enlacer. La crainte passée, la voix de son ami le ramena à la réalité et Marius reprit conscience du monde qui l'entourait. Le monstre s'effaça en même temps que sa reprise de conscience, l'Inquisiteur ne prenait plus cette forme grotesque de monstre, mais le masque inoffensif qu'il portait donna un coup de poignard dans le coeur de Marius. Décidément, la meilleure arme qu'usait le Mal ce n'était pas ses actions et sa perversité en elle-même : c'était l'apparence dont il se revêtait. Le plus effrayant, ce n'était plus le cadavre de la pauvre créature malmenée jusqu'à en perdre la raison, c'était la sérénité et l'innocence du criminel. Comment croire qu'un « enfant » puisse être capable de quelque chose ? S'il n'avait pas vu ça de ses propres yeux, jamais Marius n'aurait pu le croire ; savoir que ce bourgeois en face d'eux n'était d'autre qu'un dégénéré servant la cause de l'Église lui rendait la respiration pénible, il voulait fuir sans avoir la force suffisante pour se relever. Pourtant, Marius ne doutait pas que si l'Inquisiteur faisait un pas, il décamperait comme un lapin aussitôt en tirant Zvezdan sans attendre que l'un d'eux soit tranché ; cette perspective l'horrifia et il frémit, maintenant des images affreuses traversaient son esprit, savoir qu'ils pouvaient finir comme... non... penser à ça c'était donner une arme supplémentaire à l'autre. Toutefois, il était incapable de s'en défaire, il avait peur jusqu'à sentir les larmes monter. L'Inquisiteur le fixa longuement, puis se désintéressa de lui pour s'avancer vers Zvezdan, voir ce loup déguisé en innocent s'avancer vers son ami faillit le faire vomir. L'Inquistieur sourit et lui tendit la main comme pour dire « mais non voyons, je ne pourrais jamais faire une chose pareille », pourtant Marius réagit avant sans savoir s'il leur voulait véritablement du mal ou non.
Alors, le jeune homme se servit des seules armes à sa disposition : la terre humide (même si la pluie s’était arrêtée) mais pas de l'arbalète, lorsqu'il l'avait vu arriver, Marius l'avait caché derrière son dos dans l'espoir que leur statue de terroristes ne soit pas découverte — même si au fond, ils étaient quand même recherchés par une horde de fous furieux. Il creusa rapidement la terre pour trouver une pierre pointue, puis il lança d'abord l'espèce de boule de gadoue sur le bourgeois, puis lui envoya la pierre sur la tempe. Il chancela, déconcerté et l'esprit un peu perdu, Marius en profita pour se lever et prenant le bras de Zvezdan, il le força à le suivre avec une poigne assez violente pour quelqu'un d'aussi frêle. La peur au ventre, l'angoisse au bord des lèvres, il se découvrait d'autres aspects de sa personnalité. Chercher à sauver leurs peaux le rendait plus violent, plus agressif et sur le moment, sans doute pour la première de toute sa vie, Marius souhaita avoir tué pour de bon l'Inquisiteur. Ce type beau et inoffensif, Marius espéra l'avoir tué, même si ce n'était qu'un rêve complètement débile. Ce n'était pas lui qui pourrait tuer quelqu'un, et encore moins avec de la gadoue et une pierre. Sa main se resserra sur le bras de Zvezdan, comme les serres d'un rapace qui refusait de lâcher sa proie, le jeune homme avait simplement peur de perdre son ami si ses doigts se relâchaient, il ne voulait pas le perdre. S'il le perdait... bon sang ! Non... il ne voulait pas l'imaginer ! Rien que l'envisager l'accablait d'un désespoir si profond qui lui comprimait le coeur, il ne voulait pas ! Il refusait toute cette noirceur et ces ténèbres qui surgissaient en lui. Il n'arrivait même plus à s'arrêter, sa respiration forte l'empêchait d'entendre ce qui se passait autour de lui, il n'avait donc pas la moindre idée de ce qu'allait faire l'Inquisiteur. Puis tout à coup, il glissa sur une pierre et glissa violemment pour un sentier, il dégringola lamentablement sans ressentir de douleur due à cette deuxième chute, il avait tellement peur que le reste n'existait plus dans son esprit. Couché sur le dos, il grimaça en sentant son bras craquer à nouveau, mais il s'en moquait. En sueur, Marius contempla le ciel qui reprenait des couleurs vives, le tableau qu'avait donné la pluie disparaissait, les cieux redevenaient ausis limpides que de l'eau claire. Néanmoins, Marius ne s'attarda pas sur la nouvelle peinture superbe et parfaite qui prenait forme, ça disparut aussitôt qu'il sentit son sang glisser sur son flanc. Il tourna la tête vers Zvezdan, complètement las, il le regarda pendant un moment puis il ferma les yeux ; dans un soupir douloureux, il lâcha :
— Ne sommes-nous en sécurité nulle part ?
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Ven 27 Aoû - 23:02 | |
| Ha Zvezdan avait approuvé intérieurement la réaction de son ami, seulement il fallait bien le reconnaître, de la terre ou des pierre ce n’est guère efficace pour se défendre. Bon mais maintenant que faire ? Voila qu’il y avait un monstre qui rodait dans la forêt, ce qui présentait un certain problème, ils ne pouvaient rester ici. Surtout que Marius ne semblait pas du tout au meilleur de sa forme, lui aussi avait entendu le craquement, le pauvre devait déguster ! Ce n’était plus possible décidément, la meilleur chose qui restait à faire était d’aller voir un homme de science, un guérisseur, sinon tout deux allaient finir la journée les pieds devant. Lentement le jeune homme retira son haut pour se trouver torse nu tout en soufflant comme un boeuf à cause de cette course effréné ; un quinte de toux lui souleva la poitrine et du sang gicla en dehors de sa bouche, ce qui n’était pas chose fort agréable. Cependant le terroriste réussi à se remettre debout tout en se sentant relativement bien curieusement, du moins physiquement (au delà de la crise de toux). Délicatement il souleva son ami afin de le remettre sur pied et dit d’une voix blanche :
« Le mieux serait d’aller voir un médecin, tant pis s’ils ne sont pas tous digne de confiance, tu ne peux pas rester avec ton bras en bouillie !! »
La solution restait à aller également dans un hôpital, bien que cette perspective terrifiait Zvezdan bien plus que d’aller voir un homme de science seul (contre une seule personne, l’ont peut mieux se défendre, les médecins n’ont pas de pouvoirs mentaux et ne contrôle pas les ombres n’est ce pas ?). De toute façon, quelle que soit la décision finale, le but pour le moment restait de marcher. S’éloigner d’ici et le plus possible du grand malade qui ne devait pas se trouver si loin que ça, oui partir était censé. C’est ainsi que prenant la main de son nouvel ami, l’idéaliste se mit en marche, tout en souriant affectueusement à Marius, celui ci venait de lui sauver la vie non ? Car si le jeune homme au yeux d’argent n’avait intervenu, Zvez serait sûrement mort à l’heure qu’il est, leur amitié était véritablement scellée désormais. Cela apporta du baume au coeur de l’éclairer, bien que la mort pesait lourdement sur leurs pauvres épaules, néanmoins ce genre de pression faisait parti du quotidien pour de jeunes gens comme eux. Au bout de quelques mètres le terroriste se rendit compte qu’il venait bêtement d’oublier son haut, ba ceci n’était pas important, les vêtements ça va ça vient. Le soleil apportait une certaine douceur qui permettait de se sentait un peut mieux, c’était déjà un avantage et puis la situation pouvait elle encore dégénéré ?
**J’espère bien que non ! Ça suffit, on ne peut pas nous laisser tranquille deux minutes ?**
La fatigue reprit le dessus soudainement et le temps d’une demi seconde, Svoboda regretta d’avoir intervenu dans cette histoire, surtout qu’il n’avait rien pu faire pour le malheureux. Grimaçant, il murmura quelque peut gêné :
« Je me sent un peut bête d’avoir accouru ... A cause de moi te voila plus gravement blesser »
Seulement ce n’était pas sa nature que de rester les bras croiser alors que quelqu’un se fait visiblement agresser, pourtant le jeune homme ne pouvait s’empêcher de se sentir un peut idiot. Ceci dit, il se serrait sentit moche s’il ne serrait pas intervenu, foutu conscience à la con ! Il remua ses idées dans la tête, lorsqu’il réalisa que tout deux s’enfonçaient encore plus dans la forêt au lieu d’en sortir, étaient ils perdu ? Evidement Zvez avait un sens de l’orientation assez bon dans la ville, malheureusement bien moins performant au milieu de ses arbres sinistres. Et bien voila la situation venue de se détériorer joliment, ce qui n’arrangea pas la sensation de bêtise qui envahissait notre pauvre jeune homme. Il s’attendait presque à entendre le meurtrier deriere lui, crier « Ba alors tu fais moins le mariole hein ? » Non en effet le Calme ne se sentait pas intelligent en cet instant ... |
| | | | Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Sam 28 Aoû - 18:44 | |
| Marius laissa Zvezdan le relever sans rien dire, les yeux mouillés par la fatigue, il était arrivé au point où le désespoir était si accablant que tout ne devenait qu'indifférence. Son cerveau avait bien entendu enregistré l'information, il revoyait encore et encore les images de ce pauvre être ensanglantées, sans oublier le criminel. À cet instant, Marius n'avait pas songé un seul instant que c'était Zvezdan et lui les criminels, loin de là ; ils étaient, plutôt deux révolutionnaires essayant de faire bouger les choses. Seulement le regard que portait sur eux la société était différent, le véritable criminel n'était-il pas ce jeune homme au visage diaboliquement angélique ? Il faisait certes partie de l'Église, mais il avait appris à ses dépens que l'Église était l'antre renfermant des êtres aussi vils que manipulateurs. Il avait put voir à loisir ce genre d'exemple, il ne supportait donc pas être considéré comme un criminel, alors que le véritable Mal gouvernait l'Empire. Maintenant, toutes ces pensées venaient de quitter son esprit, il voulait juste dormir, simplement dormir.
Épuisé, il aurait donné tout ce qu'il possédait — peut-être même son âme ? — pour s'allonger et fermer les yeux sans craindre d'être tué, alors que le pays des songes viendrait à lui, ce qui lui donnait autant de désespérance, c'était l'irréalité de ce souhait. Comme quoi, c'était les choses simples qui étaient le plus désirés dans ce genre de situation. Marius acquiesça en frôlant son épaule des doigts, son ami aussi était blessé, la priorité n'était pas de dormir, mais de survivre aux horreurs qui les attendaient. Les Inquisiteurs n'abandonnaient pas facilement, ils traquaient leurs proies comme un chien le faisait avec un lapin ; ils avaient pu leur échapper à plusieurs reprises, mais tant que leurs cadavres ne gîteront pas, l'Église ne les laisserait pas tranquilles. Cette sensation de n'être qu'une créature si insignifiante le terrorisait, s'ils avaient autant de difficultés à fuir ou battre les Inquisteurs, comment faire bouger les choses ? C'était beaucoup trop compliqué, il poussa plusieurs soupirs, la fatigue et les évènements lui donnaient trop de réflexion pour qu'il puisse s'attarder sur ce qui se déroulait. Seule la main chaude de Zvezdan lui permettait de survivre, quelque part il ne pouvait que se reposer sur son ami. Faiblesse ? Sans doute, Marius ne savait plus.
Marius se laissait guider par Zvezdan, lui faisant entièrement confiance, son cerveau n'assimilait plus rien à part le bruit de leurs pas. Plusieurs fois, il ferma les yeux en sentant sa tête tournée, plusieurs fois, il crut qu'il allait s'évanouir, mais faire ça, c'était prendre le risque de les condamner. Il ne devait pas faire ça, Marius ne se le permettrait pas ; repousser ses limites, il s'efforçait à repousser ses limites autant qu'il le pouvait, ou plutôt jusqu'à ce qu'ils soient en sécurité. Trouver un médecin, Zvezdan avait raison, mais lorsqu'il s'accusa de ce qu'il s'était passé, Marius s'arrêta soudain. Il frotta son visage entre ses mains, il poussa plusieurs soupirs, puis il fit non de la tête avant de répondre :
— Et si moi je réfléchissais un minimum de temps à temps, il ne se serait rien arriver de tout ça.
Il savait que Zvezdan allait le contredire, mais il comprenait parfaitement son ami, lui aussi sentait ce sentiment d'injuste violence lui écraser la poitrine. Pourtant, Marius n'était pas naïf, il savait qu'ils ne pourraient pas sauver tous ceux que l'Inquisition attaquait ; paradoxalement, cette réalité révoltante lui donnait envie de secourir justement toutes ces personnes. Néanmoins, c'étaient les Terroristes qui étaient les plus attaqués par l'Église, on se demandait pourquoi. Marius s'avança vers Zvezdan, il tenta de sourire pour ajouter :
— Et ne rien faire aurait été plus grave, je pense.
Il entrouvrit à nouveau les lèvres pour dire quelques paroles en plus, mais il les referma bien vite ; le jeune homme fronça les sourcils, avait-il rêvé ? Prenant peur, il prit Zvezdan par la main pour l'éloigner, ne prenant pas conscience qu'il s'enfonçait encore plus dans la forêt, alors que leur but était d'en sortir. Pourtant, Marius ne pensait pas avoir rêvé : parmi le murmure du vent, il avait entendu un petit rire cristallin lui donner des frissons, un petit rire moqueur qui ressemblait à celui d'un enfant, mais dont les accents suraigus soulignaient la démence de son propriétaire. Même si le silence régnait à nouveau, Marius ressentait une indescriptible angoisse le ronger, il avait l'impression qu'ils ne pourraient pas lui échapper. Comme si en pensant être enfin en sécurité, il réapparaitrait en leur chantonnant "Coucou, je suis làààà !" ; il laissa la sueur glisser sur ses joues, puis il avala péniblement sa salive. Il avait une idée, dangereuse et idiote, mais une idée quand même. Son cerveau n'était pas très productif, mais pourrait les sauver, pourquoi pas ? Toutefois, le plus délicat serait de convaincre Zvezdan de ce qu'il voulait faire, il réfléchit à quelques mots ou même au ton de la voix à employer, mais rien ne vint. Il s'arrêta et planta son regard dans celui de son ami, la peur au ventre, il déclara avec une grande sincérité :
— Je sais que tu ne voudras pas, mais je ne vois que ça comme solution : il va nous poursuivre jusqu'à ce qu'il nous tue, nous ne pouvons pas fuir éternellement, il nous retrouvera encore et encore. Alors, je vais faire l'appât : me croyant seul, il m'attaquera, et là tu auras l'occasion de le neutraliser. Marius lui rendit son arbalète et ajouta : dans mon état, je ne peux pas tirer ou me battre.
Il tremblait de peur, évidemment, mais la confiance qu'il avait pour Zvezdan était aussi présente.
— S'il te plait, accepte de faire ça, sinon je...
Marius ne parvint pas à terminer sa phrase, la parole lui manquait.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Lun 30 Aoû - 21:57 | |
| Il y’a des moment dans la vie ou l’on à la sensation que le sol se dérobe sous nos pieds, ce fut exactement ce que ressentit Zvezdan suite à la déclaration délirante de Marius. Le laisser ici, à l’affût du monstre ? Non, mais quelle drôle d’idée ! Jamais le Calme n’avait sciemment abandonné quelqu’un derrière lui, sinon il ne voudrait pas mieux qu’un noble ou un homme d’église. Certes, l’idée n’en était pas à ce point, seulement aux yeux du jeune homme c’était du pareil au même. Le pire étant que Marius semblait si convaincu, le lent terroriste devait vite prendre une décision ; celle ci alla dans le sens de la demande de son ami, bien que cela en coûtait énormément à l’idéaliste. Le regard fiévreux, Zvez posa une main sur l’épaule de son ami puis se mordant les lèvres à les faire saignées, il parti se cacher un peut plus loin derrière un arbre et couvert par des buissons fort bien fournis. Ce n’était sûrement pas la cachette du siècle et ce plan avait une chance sur mille de fonctionner mais l’espoir fait vivre n’est pas ? D’ailleurs cette planque comportait au moins l’avantage d’être à porter de tire lorsque le grand malade se pointerait, à ce moment là la précision se devra d’être juste. Son coeur battait si fort que Svoboda prit peur que cela le face repéré, allonger à plat ventre il le sentait cogner dans sa poitrine, s’en était presque douloureux. Son esprit était en ébullition et une terrible envie de vomir l’étreignit au point de faire venir la bile au bord de ses lèvres ; l’atroce attente débutait tout juste pourtant. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait ce genre de chose et pas la dernière fois non plus évidemment, néanmoins ses méthodes n’impliquaient jamais une personne mortellement blesser, était il un peut trop gentil ? On le lui avait souvent reprocher et bien il préférait l’être un peut trop gentil ou niais plutôt que de risquer la vie d’un ami, seulement encore une fois il n’avait guère le choix.
En tout cas le monstre se faisait attendre, il jouait d’eux tel un chat avec une sourit, ce qui créait une tension insupportable, pourtant le terroriste n’aurait aucunement envi qu’on le plaigne, la situation de Marius devait être dix fois pire ! Rien qu’à cette pensée le jeune homme au yeux bridés, fini par vomir, en silence ce qui enlevait un peut de l’aspect répugnant du geste. Fort heureusement, le grand releva la tête à temps pour apercevoir le tueur arriver droit sur Marius, et oui celui ci constituait une proie tellement facile. Bien des gens peuvent en témoigner, dans certains instants, la vie semble vouloir se ralentir et se dérouler tel un rêve particulièrement brumeux ; Lentement, le Calme se leva afin de se mettre en position de tirer droit dans la tête de se son ennemi. Des sueurs froides coulèrent dans son dos ainsi que sur son front, piquant ses lèvres moites et le gênant quelque peut pour viser, il les chassa d’un geste énerver tout comme les petites mouches qui voletant devant ses yeux (était ce bien des petits insectes ou le signe d’un évanouissement imminent ?). Tranquillement, ses gestes au totalement opposé à son chaos intérieur, Zvezdan tendis son bras prés à intervenir à tout moment. Ce n’était pas si facile, car il ne fallait en aucun cas toucher le jeune homme aux yeux d’argents, ce qui serait une chose intolérable ! Le tueur sans nom n’arrêtait pas de bouger, rendant plus difficile le simple fait de le viser, l’idéaliste se demanda pendant une courte seconde s’il n’allait pas tout bonnement tirer au hasard. Enfin au bout de ce qui sembla une éternité, le dos et la tête de sa cible apparu nettement dans son champ de vision, parfait ! Le Calme agit donc avec rapidité, malheureusement le carreau de son arbalète n’atteignit ni la tête ni un point vital, juste l’épaule, quoique cela eu le mérite de lui causer du mal et faire couler son sang a lui !
Le petit problème étant que désormais, il était bêtement repéré c’est ainsi que sans attendre il tira un deuxième carreau qui se planta dans le gras de la fesse droite, bon dieu la tête de ce dingue était elle donc si inaccessible ? Ce ne fut pas long avant que l’homme d’église au visage enfantin réplique par son pouvoir sur les ombres, tailladant une partie de la peau faciale du pauvre fou qu’était Zvez. Un peut plus et il devenir aveugle d’un oeil, la partie gauche de son visage rêveur se transformant en puis de souffrance et de sang. L’éclairé ne put s’empêcher de pousser un hurlement, une deuxième slave et ses épaules furent réduite en charpie, le meurtrier répliquait fort, cependant il avait eu mille occasions de tuer le terroriste durant ces secondes, pourtant il ne le faisait pas ... Pourquoi ? Etait ce encore une sorte de jeux ? Il avait l’air d’aimer s’amuser avec les gens ce malade. Les nerfs de Svoboda, qui d’habitude restaient solides, finirent par lâcher. La fuite à cause des agresseurs dans la ville, la faim, la fatigue et surtout la vue de ce corps mutilé, eurent raison de son immuable tranquillité. Poussant un cri de rage, il courut vers l’agresseur, ne prêtant attention si celui ci continuait de jouer. La folie rend plus fort, aveugle également et c’est un parfait antidouleur, par contre ça ne donne pas beaucoup de discernement et peut annihiler tout instinct de survie. Ce que désirait le Calme en cet instant ? Attraper ce monstre à la carotide avec ses dents et le lui arracher ! Cela devait paraître étrange au yeux de Marius, de voir ce si gentil et doux garçon, pété un boulard et se transformer en bête sauvage (ce genre de réaction de sa part restant extrêmement rare). Le tueur au visage innocent restant quand a lui d’un calme olympien ... Comme si rien ne pouvait le perturber. |
| | | | Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Mar 31 Aoû - 19:14 | |
| Marius fût soulagé en sentant la main de son ami sur son épaule, même si c'était à contre-coeur, Zvezdan acceptait. Il soupira, il avait conscience que toute sorte de pensées devaient envahir l'esprit de son ami, mais il le laissait quand même prendre ce danger. Le jeune homme contempla la haute silhouette de son ami disparaître, il ferma les yeux. Son coeur battait si fort dans sa poitrine ! Bien plus fort qu'auparavant, il semblait vouloir battre des records de vitesse ; on aurait dit le rythme frénétique d'une batterie, respirer était devenu un exercice aussi pénible qu'échapper à des poursuivants. À chaque fois que l'air rentrait dans ses poumons, Marius avait la nette impression que sa poitrine était écrasée par une pierre énorme, lorsqu'il expirait, la tête lui tournait et un son strident résonnait dans son crâne. L'angoisse lui donnait la nausée, l'attente rendait la chose plus horrible encore.
C'était comme si Marius et Zvezdan attendaient qu'un monstre énorme à plusieurs têtes vienne les attaquer, il laissa une goutte de sueur glisser sur sa joue. Ses vêtements collés contre sa peau moite, Marius serrait le poing de manière convulsive, sentir ses ongles s'enfoncer dans sa peau était le seul moyen pour le rappeler à l'honneur. Sa famille était orgueilleuse, bien trop imbue d'elle-même et même si le jeune homme se battait désormais contre eux, même s'il avait renié tout ce que ses parents lui avaient enseigné, il refusait de laisser un moment de faiblesse l'envahir. S'il fléchissait les jambes, si ses genoux tombaient à terre, que se passerait-il ? Déjà, Marius sentait ses forces le quitter, et plus son coeur battait, plus le monde s'écroulait autour de lui. Il leva la tête vers le ciel pour s'assurer que ce dernier était bien réel, d'un bleu limpide, les cieux l'écrasèrent. Il ne pouvait plus respirer, la crainte dans une étreinte aussi mortelle que violente lui volait l'espoir.
Pourtant, Marius avait confiance en Zvezdan, seul ça ne s'ébranlait pas. Évidemment, la peur de mourir d'une mort si atroce qu'elle en ferait jouir son prédateur ne cessait de lui donner des frissons. L'Inquisiteur n'était pas encore là, pourtant Marius pouvait ressentir son regard enfantin et bestial sur lui, comme s'il n'était qu'un vulgaire lapin qu'un loup chassait, un lapin qui n'avait plus la force de bouger. Lorsqu'il avait pris cette décision, aussi stupide que folle, il n'avait pas songé à l'attente et combien attendre était horrible. Un poids énorme lui écrasant les épaules, ses mains tremblaient tout comme son corps. Puis le vent souffla à nouveau dans ses cheveux, et il eut la Mort sous les yeux.
L'enfant ou cet adolescent, cet être sans âge et si jeune avec son regard de vieillard, était là à quelques pas de lui. Marius ne recula pas, comme il ne dit rien, sa stature était droite, il semblait déterminé. Les apparences sont trompeuses, car s'il paraissait calme et sûr de lui, Marius ne pouvait pas bouger. Comme transformé soudainement en pierre, le jeune homme ne pouvait plus faire un pas, même sa respiration s'était arrêtée. Qu'attendait ce type ? Qu'il l'attaque et qu'il en finisse ! Marius cilla plusieurs fois et croisa son regard, il perdit son langage de fils à papa bien éduqué, car ce qu'il pensa fut « Merde ». Simple mot qui résumait parfaitement la situation : l'Inquisiteur avait compris ce qui se tramait. Marius fit l'erreur de bouger, car la seconde d'après, le type s'avança vers lui. Alors, il recula, chaque mouvement lui procurait une douleur atroce, le goût du sang lui montait dans la bouche. Il voulait disparaître... bon sang ! Son esprit divaguait, parfois le gamin était remplacé par un vieillard en robe, et d'autres visions absurdes. Pourtant, alors qu'il parvint à deviner que le prochain coup serait le dernier, il entendit un cri de douleur. Zvezdan venait de lui planter un carreau dans l'épaule, Marius sentit une nouvelle vague de soulagement. Non seulement il fut content que ce type soit blessé, non seulement il prit un malin plaisir à voir son sang couler, il voulait le voir souffrir ! Tout son corps était tendu pour voir cette délicieuse vision ! Que ce salopard crève dans la souffrance la plus languissante, la plus horrible !
Et à nouveau la peur, rien que ça. Il ne sut pas exactement ce qui se passa, mais il sut que Zvezdan fut dangereusement blessé, cette opportunité lui creva le coeur. Et par la suite, les choses se passèrent si vite pour que son esprit n'assimilât pas, il entendit juste la voix de son ami transpercer le silence. Que lui arrivait-il ? Marius tourna la tête vers l'Inquisiteur, sa folie était-elle contagieuse ? Avait-elle fini par atteindre l'esprit du Calme ? Marius secoua la tête devant sa propre bêtise, avec tout ce qui s'était passé, les nerfs de Zvezdan avaient lâché. Pourtant, voir son ami dans un tel état fut un choc trop considérable. Il recula par peur, le monde devenait fou, tout n'était devenu que folie. Cependant, lorsqu'il vit l'Inquisiteur bouger comme une marionnette grotesque, il courut sur lui et le fit tomber. Il n'était pas gros ni trop grand, il faisait pratiquement sa taille, il se dépêcha et sortant le carreau planté dans son épaule, il lui planta dans l'oreille. Son hurlement lui donna une nouvelle adrénaline, Marius désirait lui faire mal, il avait blessé Zvezdan, il avait torturé un malheureux ! Il leur faisait vivre l'enfer ! Ce salopard devait le payer !
Enfonçant toujours plus le carreau dans l'oreille de l'Inquiteur, Marius était la victime d'un flot de haine si violent qu'il ne pouvait plus se contrôler, comme son ami, lui aussi avait perdu les pédales. Il le prit par les cheveux et violemment, il fixa son visage d'enfant détruit par la douleur. Il pleurait, le monstre pleurait, alors Marius le prit par la gorge. Il avait les yeux brûlés, et lui aussi aurait pleuré s'il avait su comment on faisait, l'Inquisiteur se débattit et c'est ce qui lui fit relever la tête vers Zvezdan. Il lâcha le prédateur devenu victime et fixa son ami, il ne comprenait plus. Qu'est-ce qui s'était passé ? Ses mains tremblaient comme celle d'un dément, il s'écarta brusquement. Hallucination ? Il n'aurait su le dire, la peur lui faisait mal, la haine avait envenimé son esprit. Il bafouilla quelques mots, et comme un petit animal apeuré, Marius regardait Zvezdan comme si ce dernier allait soit le rassurer, ou soit l'attaquer. La folie était-elle réellement contagieuse ?
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Mar 31 Aoû - 22:40 | |
| Il était clair en cet instant que le monde venait de gagner une nouvelle teinte de pure folie, Zvezdan remarqua tout de même que Marius n’était pas rester les bras ballants. Enfin cette horrible tête avait été atteinte, par l’oreille c’est original, et le pauvre inquisiteur n’en menait plus très large. Il devait être vraiment jeune finalement et pas bien expérimenter ou alors ce n’était pas un inquisiteur et tout simplement et petit prêtre comment savoir ? Du moins ce fut ce qu’en conclu une petite partie du Calme ; tandis que la majorité de son attention se portait sur ses pieds donnant de furieux coups dans le ventre du monstre presque abattu. Du sang giclait par saccade de ses fines lèvres et ses yeux si sereins à peine quelques instants auparavant ne reflétaient désormais plus que de la douleur et une certaine ... Tristesse ? Pour faire bonne figure le doux jeune homme lui éclata la mâchoire avant de véritablement l’achever. Puis la paix revint envahir l’épaisse forêt, apportant le silence et la tranquillité, ce qui permis à l’idéaliste de réaliser l’ampleur de l’horreur qu’il venait de perpétrer. Certes il avait eu l’attention de tuer ce monstre mais pas de cette manière, la tête lui tourna et lentement il se posa à terre, sur les genoux auprès du frais cadavre. Pour la deuxième fois en une heure (ou deux, combien de temps venait il réellement de ce passer ?), il vomi le peux que son corps contenait. De la bile, de la mousse bizarre et pour finir plus rien du tout, cependant les spasmes continuaient. Il hurla de nouveau comme pour expulser toute la tension et les sentiments de culpabilité qui l’assaillaient de toute part, son visage déformer par les sanglantes blessures, qui lui privait d’une partie de sa peau (s’il arrivait à faire soigner il en résulterait de sacré cicatrices). Et le Calme revint, avec son gentil sourire et son regard bridé bienveillant, cela ne servait à rien de regretter ce qui de toute façon ne pouvait se changer. En effet, lui et Marius venait de passer leurs nerfs sur le tueur, celui ci ne l’avait il pas chercher ? Il fit un sourire plus large à son ami puis déclara doucement :
« Nous somme tranquille désormais ... »
Il n’avait pas le courage d’en dire plus et décida tout bonnement de retourner à la caverne, histoire de se reposer un peut, lorsqu’une petite voix dans sa tête lui rappela qu’un cadavre traînait là par terre. Ce ne serrait pas une bonne idée de le laisser ici à la vue de n’importe qui (et surtout aux yeux perçant d’un homme d’église), le mieux était soi de l’enterrer ou le brûler. Néanmoins ce la deuxième option n’était pas des plus évidente, les deux jeunes gens ne possédant rien pour faire du feu, Zvez devait donc de nouveau se casser le dos à faire un trou. Ce qui ne devait pas être tache facile, ses blessures lui brûlant le visage et les épaules, ils ne pouvaient passer encore trop de temps dans cette forêt.
« Tu crois qu’il faudrait dire quelque chose pour ... lui ? »
Question con pour réponse encore plus con, que pouvait on dire face à un mort que l’on vient de tuer lors d’un pétage de plomb ? De toute manière Svoboda ne s’attendait pas vraiment à une réponse de la part de son ami au regard d’argent, alors lentement il se mit à l’ouvrage, suant à grosse mais tenta d’ignorer la douleur. N’arrivant plus à réfléchir normalement, tout sentiment chasser de son esprit, de froide pensé pratique émergèrent dans sa conscience tourmenter : Toutes porter sur la façon la plus rapide et efficace de se débarrasser de cet encombrant tas de viandes. Le découper en menus morceaux serrait une bonne idée, si seulement ils possédaient une arme assez tranchante, comme une hache par exemple. Ah une bonne hache bien aiguiser, qui passerait dans la chaire et les os comme dans du beurre ! Pour passer le temps, ou s’encourager, ou encore casser cette tension plus que palpable Zvezdan se mit à chanter. Il ne chantait pas bien, très mal même, mais au moins cela avait le mérite de le faire penser à autre chose que de faire encore couler du sang. Quoique la petite chanson ne portait pas non plus sur les fleurs et le printemps :
« On va trouver l’empereur et on mangera sa tête ! Ha de la bonne chaire d’Empereur comme j’aimerais y goûter ♫ Tiens toi bien petit Empereur, les terroristes arrivent ♪ »
Une petite graine de folie persistait encore un peut chez le jeune homme ? Ce n’était pas impossible, bien les paroles n’étaient pas de son cru mais celle de son vieil oncle.
« On ferra brûler l’églises et ses hommes ! Violer les écrits et dévorer les inquisiteurs Ça sentira bon la liberté ♫♪ »
Chanter faisait du bien au terroriste, cela lui permettait de retrouver toute sa sérénité et de véritables sentiments humains, du coup il mit bien plus d’énergie à creuser le trou qui devait accueillir le cadavre pourrissant. Les minutes passèrent et enfin la satané tombe fut fini, épuiser et à bout de souffle, Zvez roula le corps à l’aide de ses pieds pour le jeter dans la fosse. Désormais il ne restait plus qu’à tout recouvrir, ce que fit l’idéaliste sans tarder, il commençait à se sentir de plus en plus mal. Combien de temps ce passa avant qu’enfin une fois pour toute l’horreur fût finie ? L’éclairé ne pouvait le dire avec certitude, tout ce qu’il pouvait affirmer c’était que ses blessures se rappelaient un peut trop douloureusement à lui. Il ne savait pas à quoi il pouvait bien ressembler avec le visage aussi mutiler, cela ne devait pas être beau à voir. Chancelant il se rassit à terre et demanda d’une voix terne :
« Que préfère tu ? Trouver un médecin tout de suite ou retourner à la caverne ? »
L’un ou l’autre, Zvezdan s’en fichait complètement ... |
| | | | Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Mer 1 Sep - 19:03 | |
| Marius ferma les yeux, tandis que Zvezdan chantonnait en creusant la tombe de cet Inquisiteur, parfois il se surprenait à sourire en écoutant les paroles. Quelque part, cette chanson lui rappelait la raison pour laquelle il se battit, la Liberté. Une Liberté acquise dans le meurtre, une Liberté souillée par le sang et la violence, qu'importe ! Dés l'instant où le monde serait libre, il s'en moquait. Après tout, qui aurait pu parler d'une Révolution sans tache de sang ? Curieusement, prendre les mots et la douceur comme arme ne paraissait plus romanesque, la figure emblématique et charismatique d'un Révolutionnaire mourant pour arracher les chaînes qui emprisonnaient la Liberté, perdrait tout son charme sans que le sang soit coulé. La plupart du temps, les gens aimaient les figures fortes et téméraires, l'espèce de Chevalier à l'âme noble qui pourfend les proscrits de son épée blanche, c'était ça en quelque sorte. Pourtant, Zvezdan et Marius venaient d'être confrontés à un chien de l'Église ; l'Église érigée sur un tas de cadavres, érigée par des criminels, cette image lui arrachait des frissons. Son moment de grande haine et folie pure venait de passer, pourtant à cet instant, la réalité lui parût si fragile et ridicule, une nuit derrière laquelle se cachait un jour et qu'il honnissait. En réalité, ce n'était pas ce monstre au visage d'enfant le criminel, c'étaient eux deux.
Que penser ? Quoi penser ? Suivre les moutons ? C'était trop tard. Regrettait-il ses choix ? Sans doute, il n'arrivait pas à le savoir. Peut-être craignait-il ressentir du remord face à ce qu'il était en train de devenir ; il s'était laissé tombé, comme une marionnette brisée après la mort de son marionnettiste, Marius ne savait plus marcher. Du moins, son esprit était trop las pour se souvenir de choses simples. Dans sa main tremblante et brûlante, le cadavre du carreau glissait entre ses doigts, il n'avait plus la force de fermer le poing. Ses convictions perdaient sens, ce n'était à présent qu'un brouillard de tourment et d'incertitude. Néanmoins, Zvezdan était avec lui, encore une fois il eut l'impression de se reposer sur lui ; sans son ami, serait-il encore en vie ? Bien sûr que non. Il n'aurait été qu'une carcasse vide, la perspective de se retrouver sans lui, donnait un costume grotesque à Ishtar. L'angoisse le prit à nouveau, terrible et puissante, mais lorsqu'il rouvrit les yeux, Marius laissa la réalité le frapper en plein fouet.
Zvezdan était blessé, et s'il ne voyait pas un médecin dans les prochaines heures, son visage calme et paisible ne serait plus que de multiples cicatrices. Marius grimaça en imaginant la douleur qui devait tirailler son ami, il bougea et la souffrance le fit gémir de surprise. Ah oui, il les avait oubliés, ses satanées blessures ! Il ne répondit pas tout de suite à Zvezdan, pestant contre ce sang qui coulait, contre cette plaie ouverte et béante. Bon sang ! Il s'insurgea contre les blessures, celles de son ami et les siennes. Bon sang ! Pourquoi étaient-elles là ? Pourquoi ? Question stupide, les combats n'étaient pas une partie de plaisir où chacun fait preuve d'une grande bravoure, loin de là. Marius frémit en songeant que ces blessures ne seraient que le début. Il ne voulait pas voir la suite, il poussa plusieurs soupirs. Il avait de la fièvre, l'accablement le prenait dès qu'il posait son regard sur son ami. Néanmoins, il n'arrivait pas enlever l'image déformée de son ami qui hantait dès à présent son esprit. Zvezdan paraissait si tranquille que le voir perdre ce contre quasi immuable lui en avait coupé le souffle. Au moins, Marius venait d'apprendre que l'être humain n'était pas une sorte d'automate et qu'un rien pouvait l'ébranler. Il pencha la tête sur le côté, réfléchissant à la question : le plus censé serait d'essayer de trouver un médecin. Après tout, ils n'étaient pas dans la meilleure forme dans le meilleur des mondes. S'ils laissaient leurs blessures, avec la faim et la fatigue, ainsi que le froid qui allait bientôt venir, espérer survivre aurait été une bonne blague. Pourtant, Marius essaya vainement de sourire pour répondre d'une voix cassée et tremblante :
— Trouver un médecin serait la meilleure solution, je pense.
Restait à savoir s'ils avaient encore de force en suffisance pour pouvoir se lever, et marcher. La plus simple des choses devenait la plus pénible, marcher... Marius grimaça, jamais son corps n'avait été aussi éprouvé. Pourtant, sa famille n'était pas du genre à ménager ses membres. Il n'osait songer à ce qu'ils pouvaient faire ensuite, car comment trouver un médecin qui ne soit pas fou à Ishtar ? Marius ne les connaissait que selon les rumeurs lâchés par ses deux frères ecclésiastiques, selon eux, les scientifiques n'étaient qu'une bande de barbares prêts à tout pour le progrès. En effet, comment savoir s'ils allaient guérir de leurs blessures ou finir étriper comme de vulgaires morceaux de viande ? Il haïssait Ishtar et toute la folie que l'Empire mettait au monde. On aurait dit que la capitale était une immense araignée, une matrone dont le principal but était de pondre une armée de psychopathes, des fous et des fous et toujours des fous ! Comment était-ce possible ? L'Empereur était-il cette araignée ? Marius frémit, il se surprit à penser prendre plaisir à bafouer toutes ces lois absurdes, et déguster cette Liberté, prise dans un bain de sang et de haine. Mais Ishtar ne paraissait être que ça : une matrone hideuse et grotesque, berceau de la folie humaine, berceau d'une humanité décadente et aussi pourrie qu'un cadavre. Ishtar, c'était la moelle épinière de la démence, le théâtre où les hommes rivalisaient de bestialité et de débauche. Ishtar... comme à cet instant, Marius haïssait cette ville ! Cette main où le carreau glissait, il aurait voulut la fermer dans un poing et l'abattre sur cette ville pour l'écraser, elle et tous ses habitants avec !
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Sous le soleil de midi. (pv Zvezdan) Mer 1 Sep - 21:34 | |
| **Pauvre Marius**
Pensa tout un coup Zvezdan tandis qu’il se levait.
**Cela fait peut de temps qu’il est entrer dans le monde terroriste et voila comment se déroule sa première mort, c’est pas glorieux tout ça**
Et non ce n’était pas glorieux du tout, mais rien ne l’était de toute façon dans ce monde de fou. Cela faisait longtemps que Zvez ne se faisait plus d’illusion, jamais il ne verrait le monde changer de son vivant, mais il finirait par changer nom de nom. De plus avait il réellement des chances de mourir vieux ? Aucune aux vues de toutes les blessures qu’il venait d’essuyer et de celles qu’il avait déjà subi dans le passé ainsi que les futures, et oui son visage et ses épaules mutilées n’étaient pas grand chose finalement. Bien qu’elles faisaient atrocement mal, trouver un médecin ce n’était pas si bête, coinçant son arbalète dans son pantalon, le jeune homme pris doucement la main dans son ami et se traîna à nouveau dans la sombre forêt. En fait le pauvre idéaliste souffrait de fièvre, de maux de tête et il avait la sensation que ses chaires au visages et épaules se rongeaient inexorablement ; c’était une sensation plus qu’étrange et passablement douloureuse qui ne facilitait en aucun cas la concentration, pourtant il en fallait. Comment s’y retrouver dans cet enfer végétal ? La forêt ce n’est pas comme la ville, il n’y a pas de rue, pas de nom de rue et de numéro, pas de signe qui permet de reconnaître un lieu. Non ce n’est que des arbres, des arbres et encore des arbres !! Le Calme marcha donc droit devant, s’imaginant que les arbres finiraient bien par se dégager, s’écarter pour enfin disparaître et qu’ils atterrissent dans un endroit quelconque de la ville d’Ishtar. Aah Ishtar, ce n’était pas un lieu paisible où il faisait bon vivre décidément, en fait la ville donnait l’impression que tout les gens les plus illuminés de l’empire c’étaient donner rendez vous ici. Les nobles, les hommes de sciences et d’églises, les autres terroristes, tous des dingues, Marius et lui en faisait évidement parti. Il ne fallait pas se raconter d’histoire, tout deux souffraient de sérieux problèmes mentaux, pour se fourrer dans des situations pareilles car, rêver d’un monde meilleurs en faisant couler le sang, ce ne sont que les fous qui y pense (tout comme penser que l’empire continuera dans cette lancer, c’était une illusion tout aussi délirante). Mais ne valait il pas mieux sombrer dans la folie plutôt que faire comme les simples citoyens, s’enfonçant la tête dans le sable et ne voulant pas savoir ce qui se passait ? Tous des vaux, des moutons, des idiots se laissant dévorer par l’empire sans même s’en rendre compte, c’était ça le plus navrant. Pourtant Svoboda ne pouvait s’empêcher de se dire que tout ce qu’il faisait maintenant n’était que le résultat d’un concours de circonstances, serrait il devenu un éclairée s’il avait vécu son adolescence dans sa petite famille ? Certainement pas, alors les citoyens qui ne réagissaient pas et bien, ce n’était pas totalement de leur faute, n’est ce pas ?
Pensées contradictoires certes, qui bouillonnait dans l’esprit fatiguer du jeune homme, presque abattu par la douleur, la fièvre et ses membres qui s’engourdissaient lentement. Néanmoins, le terroriste ne pouvait s’empêcher de se dire que son ami souffrait de blessures bien plus graves et qu’il ne devait pas fléchir, d’ailleurs la forêt ne s’éclairait elle pas un peut là ? Cela était le signe que cet enfer vert n’était pas si infini en fin de compte, voila que les arbres s’écartaient doucement, rendant le paysage légèrement moins écrasant et oppressant, ce qui était une bonne chose. Fermant les yeux, Zvezdan poussa un énorme soupir, ils n’étaient pas tirés d’affaire, loin de là même, seulement rien que de voir un peut plus le ciel donnait un soupçon d’espoir et d’optimisme. Oui certes, c’était complètement idiot mais c’était humain non ? N’importe quel humain est heureux de voir le ciel, surtout quand c’est un joli ciel bleu. L’éclairée aurait eu plus d’énergie qu’il aurait manifesté plus d’enthousiasme extérieur, cependant avoir de la chaire à saucisse à la place d’une partie du visage ça n’aide pas beaucoup. Une mouche se posa dessus, suivit de plusieurs autres qui se posèrent sur ses épaules en bouillie, créant des sensations saisissantes. Poussant un grognement il les chassa, mal à l’aise que ces petits insectes viennent goûter à son sang. Voyons il n’était pas devenu un encore un cadavre, il lui restait de la ressource non ? Faisait pas un peut froid en plus ? Où était ce la fièvre qui faisait son oeuvre ? De la sueur vint suite aux mouches, picotant ses chaires à vif. Il était vraiment temps de trouver un toubib quelque part, voila qu’il se décomposait vivant, était ce ainsi qu’il allait mourir ? Pourri avant son dernier souffle, dévorer par les insectes, dans l’indifférence générale à part aux yeux de son ami Marius. Mince alors, le petit instant de félicité venait de disparaître, à cause de l’apparition de ces satané mouches, qui continuaient à tourbillonner autour d’eux. Manquait plus qu’une nuée de corbeaux et le tableau serait au complet. Quoique cela indiquait qu’il y avait de la vie ici, discrète et désagréable, mais de la vie.
Au loin des bâtiments se dessinaient, ressemblant pour le moment à de sinistres mirages. Des usines, les labos ou ce qu’ils cherchaient, c’est à dire les hôpitaux ? Un frisson parcouru l’échine du jeune homme, il ne savait plus très bien s’il avait envie ou non d’aller dans cet endroit. Il courait tellement de légendes toutes plus sordides les unes que les autres sur les médecins pratiquant des expériences toutes plus louches les unes que les autres et sur des cobayes vivants ! Svoboda n’avait pas très envi de se faire disséquer vivant, il fallait faire un choix, difficile choix. En fait non, le choix était déjà fait, ce qui tordait les entrailles du pauvre idéaliste. Pourtant il continua de marcher, posant un pied devant l’autre, comme s’ils ne faisaient plus parti de son corps. Les arbres furent peut à peut moins grand, voir remplacer par d’épais buissons épineux, joliment agressifs. Ils s’accrochaient aux vêtements, fouettant les jambes et infligeant de petites coupures. Puis les bâtiments se firent nettement voir, gris et froid, pas du tout accueillant et qui donnait envi de déguerpir au plus vite, voir de faire demi tour et retourner dans la forêt. Bin oui, dans la forêt ne l’attendait il pas sa chère veste et une réserve de pommes ? Pourquoi penser à ça maintenant ? Et pourquoi tout tourbillonnait autour de lui ? Non, non ce n’était pas le moment ni l’endroit pour couper les ponts avec la réalité, se reprenant, il tourna la tête vers Marius, tentant de sourire, et murmura :
« Et nous voila arriver ... » |
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