L'Empire Ishtar
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 Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide

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Nathaniel Lazarey
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Nathaniel Lazarey

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MessageSujet: Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide   Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide EmptyDim 10 Juin - 21:15

« Puis-je vous offrir de vous raccompagner ? »

Tu as sans doute quelque chose de bien meilleur à m'offrir, ton sourire ne trompe pas.
Mais quoi ? Même moi, je ne le sais même pas.


Say my name.
Qu'il le veuille ou non, Nathaniel Lazarey était obligé d'accepter l'offre de son mystérieux interlocuteur. Au diable les précautions d'usage et les bons discours de grande sœur ; ne fais pas confiance aux inconnus, n'accepte aucune nourriture de leur part et ne les suis pas dans leur carrosse ! Le regard du philosophe se voila lorsqu'il songea à son ainée. Et si ses petites mains de philosophe aguerrie étaient toujours souples et chaudes, tout aurait pu être différent. Nate attrapa quelques verres abandonnés et les avala cul sec. Il en aligna plusieurs, oscillant entre le champagne éventé et le vin tiède. Quoi de plus charmant ? Ce ne lui montait même pas à la tête...

Il se dirigea vers la sortie d'un pas raide en ignorant totalement le désordre ambiant. Il n'avait pas peur, il s'en foutait éperdument.

Et de toute façon c'est moi,
C'est toujours moi,
Nous ne sommes pas importants ;
Voyons, ce n'est qu'un rince doigts...
Le blondinet goûta avec délices l'air nocturne. Il ébouriffa sa chevelure d'un geste de la main pour mieux en profiter, la bise caressant son cou et la naissance de ses épaules. Le climat impitoyable de sa région lui manquait, le froid mordant avait ses vertus.

Et la glace...

Une minute !

La terre n'était-elle pas composée d'eau ? Les infimes particules que l'on pouvait retrouver dans l'eau ne venaient elles pas de la terre ? Et s'il était possible de commander à la terre, pouvait-on par extension, commander l'eau ?

Le charmant inconnu surgit, coupant court à toutes les réflexions philosophiques du jeune Lazarey. Cette courbe du bras et la valse manquée, et puis le rince doigts pulvérisé... Nathaniel fixait son interlocuteur d'un air incrédule. Les verres qu'il s'était enfilé juste avant de partir commençaient probablement à faire effet.

« Un chaperon..? Ah oui, l'atelier. L'atelier Torchia. Non non, je suis parti sans parler à personne... Ils semblaient tous très rassurés... » Un peu stupides aussi. Mais Nathaniel se garda bien de le dire. Il se pinça le haut de l'arrête du nez pendant quelques secondes, les yeux clos. Ce petit geste l'aida à sortir de son état d'hébétude, il avait le regard beaucoup plus clair et alerte. « Pardonnez-moi mais je crois que j'ai surestimé mes forces pour la soirée. Il faut cependant que je vous montre l'atelier, ce serait un crime de ne pas en profiter. Ce sera une bonne façon de terminer la soirée. Pour moi en tout cas. Peut-être êtes vous appelé ailleurs, qui sait ? Je ne sais toujours pas qui vous êtes, Cecil. Mais chut, ne dites rien, j'ai l'avantage d'avoir une longueur d'avance sur vous, je ne voudrais pas me sentir obligé de lever le voile sur mon identité pour satisfaire un excès de curiosité. Cecil, c'est parfait. »

Nathaniel indiqua au cocher le chemin à emprunter. Il était très enthousiasmé par la perspective de faire découvrir l'atelier à son agréable cavalier, le philosophe garda le sourire tout le long du trajet.

« Bienvenue à l'atelier Torchia » déclara le blondinet d'un ton exagérément pompeux tandis qu'il faisait descendre Cecil du fiacre, tel le parfait domestique. Ce petit jeu l'amusait.

La fenêtre principale de la maison était éclairée c'était ce qu'on pouvait appeler un salon mais entièrement dédié à l'art de la sculpture, c'était là qu'Aristide travaillait.

« Vous ne devriez pas travailler si tard sous ce pitoyable éclairage » clama Nathaniel à l'attention de son maître en refermant la porte derrière son invité. Très à l'aise dans cet environnement qu'il connaissait, Nate posa une main contre le dos de Cecil et le poussa doucement en direction de l'atelier.

« Vous n'aurez pas assez d'yeux pour tout voir ! N'ayez crainte. Regardez la réplique du Sénat. Et puis les bustes, là, là et là... »
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Aristide Torchia
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MessageSujet: Re: Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide   Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide EmptyLun 11 Juin - 13:09

[Pour info : Aristide développera, à l'instar de Lao, sa propre technique de magie de la Terre. Via le sable, il va manipuler le verre ^^ Ceci, sont les premiers pas qu'il fait avec ce pouvoir.]

Le chevalier Torchia avait deux semaines pour livrer quelque chose de présentable à sa mécène et protectrice, dont seul le nom suffisait à imposer le respect. Les Hellwig n'avaient pas une réputation de laxistes ou de rigolos. Cela a suffit à négocier des termes respectables avec la Sénatrice de Frickwitch, combien même l'artiste libertin se sentait souillé, même pour lui. Enfin, il allait se laver avec de l'or et tout rentrerait dans l'ordre. La marquise Mézièle avait exigé deux sculptures... Une dans le marbre, l'autre dans le verre.

Si la représentation du bâtiment du Sénat, occupant deux mètres carrés au sol, était un chef-d'oeuvre bien remarquable, le verre semblait être nettement plus récalcitrant que le marbre. Depuis un moment déjà, Aristide se demandait comment forcer le sable à chauffer et à former cette fragile matière transparente, sous simple impulsion de sa volonté. La visite de Renata Di Scotto entraîna le sculpteur encore plus loin dans sa quête des sculptures en verre. Mézièle pouvait s'imaginer que cela se taillait comme de la pierre ou que des blocs de verre poussaient sur les arbres. La vérité était nettement plus complexe. Une sculpture nécessitait quelque chose en trois dimensions et non en deux comme un vitrail et, en plus, le chevalier n'avait aucune expérience avec cette matière. Le sable le fascinait, il se posait des questions à chaque fois qu'il tenait un verre en main... Mais quand même. Ce n'était pas gagné d'avance, tout ça.

Tout ça pour dire qu'au retour de Nathaniel, les choses avaient progressé. Une tour, similaire à ce qu'on pouvait retrouver dans les illustrations de contes, s'élevait du tas de sable qui restait posé non loin du Sénat. Imparfait par endroit, le verre était cependant bien transparent et formait des courbes splendides. Le travail était loin d'être fini. Du sommet de l'édifice partait un début de cloche qui, pour finir, devait complètement recouvrir la première sculpture, comme une protection. Cette dernière ne touchait pas encore le sol, trop courte. Aristide était las, même s'il ne lui restait plus que très peu de temps. Enfin, péniblement, mais il avançait sur la bonne voie.

Lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir et se refermer, il soupira, assis sur une chaise, dans l'atelier. Il regardait son oeuvre et effectuait les modifications nécessaires, avant la fermeture de la cloche. Nathaniel était rentré. Et, pour rendre la soirée moins fatigante pour son maître, il amenait quelqu'un... Sans se tourner vers le salon, Aristide fit la seule chose qu'il faisait mieux que sculpter : il parla.

- Est-il possible d'avoir la paix, ici, Nathaniel ? Je suis en train de travailler et Toi, Tu ne trouves rien de mieux à faire que de transformer notre atelier en musée ouvert à toute heure ! Je t'ai autorisé à sortir pour que je puisse continuer mon oeuvre et Toi...

Une fois une trace de sable dans le verre supprimée, l'homme à lunettes se retourna et regarda son apprenti, puis la personne qu'il traînait avec lui. Son front se plissa, alors qu'il cherchait désespérément à identifier l'intrus. Il pouvait jurer l'avoir vu quelque part... Rien qu'à sa tenue, on pouvait deviner qu'il n'était pas une prostituée que Nathaniel a trouvé dans le caniveau ce qui était une circonstance atténuante pour le jeune magicien de la terre. Aristide, lui aussi, était bien habillé, chemise à jabot, pantalon, pas de veste bien sûr. Travaillant le sable et non une matière salissante, il ne mit pas son tablier. Après quelques instants, ses yeux s'ouvrirent plus largement, l'ombre d'un instant, sa mémoire lui rapportant les faits nécessaires.

- Monsieur le marquis ! Soyez le bienvenu, malgré l'heure tardive... J'espère que mon apprenti ne s'est pas montré désobligeant envers vous ?

Le marquis de Hartwick... Oui, bien sûr. Un des hommes jouant un rôle majeur sur la scène sociale de la Capitale, accessoirement un excellent vecteur de célébrité pour les artistes. Et pour n'importe qui. Mais que bon sang faisait-il ici ? Et pourquoi Nathaniel l'avait-il amené ici, alors que son maître était en train de faire quelque chose qui ne pouvait se faire sans magie considérée officiellement comme hérétique... Bon, Cecil de Hartwick était un homme doté d'un certain humour et détachement par rapport à la réalité... Mais il valait toujours mieux ne pas prendre de risque en termes gens "au courant".
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Marquis de Hartwick
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Marquis de Hartwick

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MessageSujet: Re: Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide   Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide EmptyLun 18 Juin - 13:13

Cecil s’était montré complaisant et n’avait rien dit. La vivacité de son jeune inconnu vacillait un peu, aussi jugea-t-il plus raisonnable de ne pas l’éprouver davantage. Il considéra quelquefois son sourire, auquel répondait la permanence du sien – s’entendre appeler avec familiarité par une bouche étrangère l’avait manifestement amusé – et songea vaguement à la nuit qui l’attendait. Bien entendu, elle promettait d’être encore longue : « le fêtard » ne pouvait décemment la terminer sur des réjouissances avortées.

L’œil riant, il affecta d’apprécier beaucoup l’obligeance que l’on eut pour lui à la descente du fiacre, et prit tranquillement le chemin de l’atelier.

Je crains tout de même de paraître importun à votre précepteur, avoua-t-il à contre-courant de la morgue aristocratique – c’était l’un de ses petits plaisirs.

Mais son charmant serviteur l’invitait d’une main dans le dos à violer l’intimité du sculpteur. Si le Marquis n’eut pas le temps de partager son enthousiasme, la réprimande qu’ils reçurent aussitôt fut pour lui une distraction de plus : il feignit l’embarras en se mordant doucement la lèvre inférieure, puis sourit avec une modestie jouée sans insolence.

Bonsoir, Monsieur Torchia, répondit-il affablement après que le chevalier l’eut reconnu – trop vite !

Le salut, bien sûr, n’était pas innocent. Il lui avait suffi d’un regard pour comprendre que l’on ne se contentait pas des outils traditionnels au sein de cet atelier ; se dispenser de la formule « Sous le ciel et le soleil » propre aux croyants lui permettait de ne pas avoir l’air complètement à côté de la plaque alors qu’il faisait nuit et qu’il se trouvait sous un plafond de signifier à ses hôtes qu’il ne leur témoignerait aucune hostilité à ce sujet. Lui-même avait discrètement fait appel à des magiciens de la Terre pour embellir le vaste jardin qui entourait sa demeure. Son plaisir d’abord.

Au contraire, la prévenance de votre apprenti n’a jamais failli, continua-t-il en se promenant avec intérêt parmi les sculptures. Il leva un instant les yeux vers Aristide et lui sourit. En cela il vous fait honneur ; du reste je crois qu’il n’aurait pas tari sur votre éloge si l’explosion malencontreuse d’une vasque ne l’avait pas interrompu... Là encore, il fut impossible de déceler une quelconque malice dans sa façon d’exposer les faits ; s’il y en avait, elle se dissimulait soigneusement sous les cils et les paupières abaissées du Marquis, dont l’attention se portait maintenant sur la réplique du Sénat. La réception à laquelle nous étions s’en est trouvée gâchée. J’ai proposé à Nathaniel – c’est bien cela ? – de le raccompagner ; et Nathaniel m’a en retour généreusement invité à abuser de votre hospitalité. Il est très aimable à vous de me recevoir si tard, et je constate par ailleurs avec plaisir que l’on ne m’a pas menti.

Cecil avait une préférence pour la sculpture en ronde-bosse, et s’était, plus jeune, longtemps abîmé dans la contemplation d’artistes talentueux ; écouter la résonnance du fer contre la pierre et voir progressivement surgir de sa gangue l’harmonie d’un corps constituaient alors pour lui un véritable ravissement. Ce qu’il voyait à présent lui semblait on-ne-peut-plus prometteur. D’aucuns, par manque d’entraînement ou de talent, ne pouvaient se montrer à la hauteur d’un sens du détail qu’ils possédaient pourtant ; ici le rapport entre l’intention et la composition lui paraissait heureux : il y trouvait une minutie que l’exercice rendrait assurément sublime. En somme, Aristide Torchia avait tout à fait mérité sa place aux soirées que le Marquis organisait afin de promouvoir la découverte de nouveaux artistes.

Morne sujet, néanmoins, fit-il remarquer avant de rire doucement. Oh ! Cela m’a échappé. Le Sénat n’étant absolument pas l’endroit où je m’illustre ordinairement, je suppose qu’il ne faut y voir qu’un simple accès de mauvaise foi, n’est-ce pas ? C’était tout de même plus élégant que de dire : « La politique me fait bander mou. » En outre, il n’appréciait guère la création partisane. Cela a-t-il à voir avec votre protecteur ? L’air espiègle, il poursuivit vers la sculpture inachevée qu’il observa, sans trop s’en approcher, avec un engouement bien perceptible. Car enfin je suppose que l’on vous a très vite remarqué. Je n’ai pas souvenir cependant d’avoir reçu un artiste travaillant le verre. Il joignit les mains devant lui et s’intéressa de nouveau à Nathaniel, qu’il ne souhaitait pas laisser dans l’ombre de son précepteur. Mais vous ? Quoique vous disiez n'avoir pas d'ambition particulière, peut-être avez-vous de premières ébauches à montrer ?
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Nathaniel Lazarey
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MessageSujet: Re: Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide   Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide EmptyLun 18 Juin - 19:41

Un petit sourire entendu s'empara des lèvres du fils Lazarey lorsque son regard se posa sur la tour de verre inachevée. Ainsi, Aristide avait réussi. C'était une victoire dont l'apprenti pouvait saisir toute l'importance vis-à-vis de la théorie. Quand à la pratique et l'effort fourni... Le blondinet ne s'en faisait qu'une vague idée. Il avait été bercé par des textes, des argumentations et des démonstrations écrites détaillées mais il n'avait jamais poussé la magie jusqu'à son paroxysme. Il redoutait de se faire tuer pendant l'opération, sa maîtrise de la terre étant des plus chaotiques. Une mauvaise manipulation d'un bloc de marbre ou de simples éclats d'ardoise suffisaient, l'humain était si faible... Dirigé par la main exigeante d'Aristide, Nathaniel avait repris son entrainement depuis le début. Les leçons étaient très courtes, la commande de la Marquise prévalait. C'était étrange d'avoir pour maître un homme qui s'affranchissait de toutes les règles. Il n'était plus question de raison, mais d'instinct.

Le sculpteur râlait, Nate se sentit coupable pendant une demie seconde. Aristide devait apprendre à lui faire confiance, et puis de toute façon... Les pupilles du jeune philosophe passèrent de la sculpture en verre à son invité de marque. Allait-il deviner, pouvait-on lui faire confiance ? Un sourire vaguement malsain s'étalait sur son visage pâle. Le blondinet savait quoi faire en cas d'erreur. S'il avait parié sur le mauvais cavalier, il suffirait tout simplement de s'en déba...

Un Marquis, cet homme était Marquis, voyez-vous ça ! Nathaniel tapota négligemment ses doigts contre le rebord d'un coffre, l'air nonchalant. La danse de l'Aristide face aux puissants pouvait commencer. Rien n'indiquait clairement ses aptitudes à la Terre, ce cher Cecil ne pouvait que spéculer. Lorsque ce dernier mentionna l'incident du rince doigt, le fils Lazarey tenta de cacher son embarras en faisant mine d'observer une sculpture qu'il avait déjà longuement étudiée. Il resta en retrait, écoutant la conversation d'une oreille distraite.

« Aucun artiste n'a à ma connaissance eu l'audace de travailler le verre, c'est si fragile voyez vous Cecil, une simple petite erreur et tout, absolument tout est à recommencer. Aristide est ambitieux, voilà tout. »

Nathaniel se glissa entre les statues qui jonchaient l'atelier puis s'arrêta près d'un buste qui lui ressemblait étrangement : c'était cette figure stupéfaite qui avait séduit la Marquise. Le blondinet fit quelques mimiques face à sa propre effigie, il jouait l'une de ses cartes favorites. C'était un spectacle qu'Aristide allait bientôt connaître par cœur... L'apprenti tapota le crâne de son alter-ego immortel, les yeux de l'humain pétillaient de malice.

« Moi... Devrais-je dire que mon ébauche n'est rien de plus que mon corps tout entier ? Je pose, figurez-vous que c'est une activité beaucoup plus difficile et fatigante qu'il n'y paraît. Il m'arrive parfois de sculpter. J'ai passé le plus clair de mon temps le nez dans les livres et non l'outil à la main, voilà l'ennui... Mais peu importe ! L'atelier vous plait-il, monsieur le Marquis ? Vous m'aviez caché ceci, complaisant cavalier, cependant j'ai encore une longueur d'avance sur vous. Les trois quarts de votre identité ne me sont pas inconnus tandis que vous ne connaissez que mon prénom... »

Le jeune philosophe fixait Cecil, il en oubliait presque la présence de son maître. Le spectacle était trop captivant.
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Aristide Torchia
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Aristide Torchia

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MessageSujet: Re: Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide   Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide EmptyLun 18 Juin - 21:38

Bien sûr. Le calme et la joie d'un succès non-négligeable ne pouvaient durer. D'une part Nathaniel débarquait et ramenait aussi avec lui quelqu'un qui aimait les distractions. D'autre part, tout ceci n'était pas particulièrement bon pour leur intimité à tous les deux, à leurs pratiques. Aristide était à des kilomètres de penser à tuer quelqu'un, même pour préserver sa peau, il n'en aurait simplement pas le courage. Il ignorait bien sûr tout des pensées de son apprenti sur le sujet. Peut-être que c'est comme cela que l'on faisait là, d'où venait le jeune barbare, mais son maître savait qu'une dénonciation de la part d'un homme aussi important suffirait largement à compenser l'évident manque de preuves.

Hartwick n'était pas un imbécile : faire du verre sans feu signifiait fatalement qu'Aristide avait recours à autre chose. Faute de machinerie révolutionnaire, cela devait être la magie. Bon, il ne portait pas son surnom parce qu'il était un austère fanatique religieux, mais tout de même... D'autant plus que ça lui donnait un contrôle désagréable sur les deux artistes. Enfin bon... Il semblait également que le chevalier à lunettes soit presque en trop dans son propre atelier.

- Tu oublies ta place, Nathaniel. Que Tu reviennes d'une réception ou non, je suis ton maître. Tu te serviras de mon prénom lorsque je t'y autoriserai.

Ce n'était pas la première fois que le garçon le faisait et cela demeurait désagréable. Ou en tout cas en disait trop long sur le mou qu'il lui laissait. A moins bien sûr que quelqu'un y voit, à juste titre, qu'au contraire, il y avait du dur et que les deux hommes étaient amants... Qu'importe. Le fait que Cecil ne l'ait pas appelé "sire Torchia" devait passer sous silence. Leurs relations n'étaient pas mauvaises et elles allaient le rester. Il ne fallait pas l'ouvrir trop fort, voilà tout. Il soupira.

- On ne vous a pas menti, car je dors très peu. Je me dois de finir mes oeuvres et il ne me reste guère de temps. Ainsi, l'heure n'importe pas, je suis toujours ici. Et en effet, elles sont pour la famille Hellwig... Pour ce qui est de notre dernière rencontre... On m'a demandé d'innover depuis et, surtout, on m'en a donné les moyens.

Une montagne d'or promise en échange de deux vraies statues, originales et monumentales. Une en marbre, l'autre en verre... Sans parler de la commande la plus importante : la statue d'Ulrich Hellwig en personne. Ca, ce n'était pas rien. Et voilà que le sujet de la conversation quittait le sculpteur pour revenir sur son apprenti. Aristide le savait mieux que quiconque, probablement : Nathaniel était charmant et attirant, il plaisait à tous, sans exception. C'était positif, à condition de savoir faire ton son ego. Ou son sens des affaires.

- Si le verre vous intéresse, monsieur le marquis, je pourrais bientôt m'atteler à une nouvelle création...

Oh oui... Donnez-lui tout votre or, il n'attend que cela, maintenant que vous l'avez déjà fait connaître... Aristide alla dans la pièce voisine pour revenir avec une bouteille de vin et trois verres. Nathaniel ne méritait pas qu'on le laisse boire avec de vrais personnes civilisées... Mais il était trop mignon pour que son maître puisse le congédier.

- Permettez-moi de vous recevoir un tant soit peu dignement, monsieur le marquis... - Le sculpteur tendit la bouteille à son apprenti, avant de déposer les verres sur une table qui n'était pas trop encombrée par le matériel. - Nathaniel.

Il savait quoi faire. Les divertir et être assez séduisant pour que Cecil passe une commande... Voilà tout.
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MessageSujet: Re: Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide   Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide EmptyMar 19 Juin - 17:41

Cecil n’en était pas à croire qu’il avait en face de lui un artiste unique en son genre. Sans offense ; il demeurait simplement très conscient des myriades de perles qui se répandaient d’un bout à l’autre de l’Empire et dont l’heure n’arrivait pas toujours ; outre que la gloire survivait rarement aux frontières. En revanche, et cela seul importait, Aristide plutôt qu’un autre deviendrait peut-être le précurseur de son art pour s’être trouvé le premier sur le chemin des bonnes personnes. L’on ne pourrait alors que l’en féliciter ; le Marquis, bien entendu, y était lui-même entièrement disposé.

Tout en soutenant le regard mutin de Nathaniel, il écouta l’intervention autoritaire du sculpteur et eut un sourire de chat qui atteignit ses yeux. Cecil raffolait des pète-secs. Le rappel à l’ordre lui fut d’autant plus délicieux qu’il avait lui-même permis l’indiscipline de son joli cavalier un peu plus tôt. C’est qu’il existait tant de façons plus amusantes et originales de paraître plus noble qu’un autre – pourvu que l’on pût se le permettre, évidemment. Aristide, lui, semblait formaliste et risquait de représenter pour le Marquis-j’aime-asticoter-mon-prochain-en-me-donnant-l’air-innocent une dangereuse tentation. Toutefois le savoureux manège de son apprenti l’en détourna provisoirement.

Vous ignorez encore l’essentiel, déclara-t-il l’air un peu rêveur – signe, peut-être, qu’il ne songeait pas nécessairement à son nom de famille en fait d’identité ; ou bien que Nathaniel venait de lui donner d’attrayantes idées en révélant son statut de modèle. Il n’en dit rien cependant, et après s’être déplacé pour apprécier le buste qui le représentait, en revint joyeusement au maître des lieux :

L’atelier m'enchante, votre art également. L’on a déjà dû vous dire que vous n’auriez pu espérer meilleurs protecteurs, n'est-ce pas... Il le pensait, mais à dessein, n’avait pas appelés les Hellwig « mécènes » ; au reste, qu’ils eussent eux aussi recours à des mains hérétiques l’amusait singulièrement. Enjoué, il poursuivit après avoir remercié le chevalier de sa délicate attention. Je m’étonne tout de même de ce qu’ils ne semblent pas avoir acheté l’exclusivité. En ce qui me concerne, et au risque de devancer le charme que vous êtes sur le point de me faire… Il eut un regard et un sourire entendus. La question n’est pas vraiment de savoir si je vais encourager votre talent, puisque... Quelques pas entre les sculptures, main sur la hanche et l’index tapotant doucement la moue pensive que formaient maintenant ses lèvres. Je convoite invariablement ce qui me plait.

Cecil ne s’apparentait à un homme d’affaires que lorsqu’il s’agissait d’administrer ses terres ; il y était par ailleurs assez confortablement assis pour ne pas s’embarrasser de considérations financières quand venait l’heure de se donner du plaisir. Par conséquent, il récompensait généreusement ceux qui parvenaient à satisfaire ses exigences – ce dont il entendait bien sûr être seul juge.

La question est de savoir s’il n’est pas encore trop tôt, reprit-il en considérant la tour. Est-ce là votre première sculpture en verre ? Elle me donne à espérer, et je ne doute pas un instant de votre capacité à me surprendre et à me clouer le bec, cela dit… J’aimerais vous en laisser le temps et n’en jouir qu’à l’apogée de votre art. Il sourit sans présomption et se mit à observer son hôte, imperturbable. Je vois bien plus grand, étendu et complexe, expliqua-t-il avec enthousiasme. Vous aussi, naturellement. De fait, le Marquis avait une idée très précise de ce qu’il souhaitait, mais n’avait pas l’intention d’aller au bout de sa pensée : il préférait n’en donner qu’un vague indice. Qu’imagineriez-vous pour un jardin ? Je vous pose la question à tous les deux.

Un jardin, même s’il appartenait au Marquis de Hartwick, même s’il était vaste et splendide, paraissait anodin en ce qu’il n’était qu’une passion personnelle – la seule qui fût constante, si l’on ne comptait pas celle qu’il avait pour son pénis. Mais les meilleurs artistes s’y succédaient et l’élite sociale s’y promenait fréquemment ; en somme, il s’agissait à certains égards d’un excellent moyen de contribuer à la pérennité d’un nom : ce jardin était propice à la contemplation. Enfin, avant qu’il ne consentît à y ajouter l’empreinte du chevalier Aristide Torchia, sans doute faudrait-il lui accorder une aide supplémentaire pour affermir sa carrière. Là encore, Cecil avait sa petite idée.
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Nathaniel Lazarey
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MessageSujet: Re: Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide   Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide EmptyDim 24 Juin - 14:44

♪ ♦ ♫

Tu oublies ta place, Nathaniel. Que Tu reviennes d'une réception ou non, je suis ton maître.
Tu te serviras de mon prénom lorsque je t'y autoriserai.


Oh, sometimes...

Je pourrais, je veux, je peux ;
prendre ce truc et te le balancer en plein visage
ce serait si triste d'abimer ces traits arrogants,
tu sais une nuit j'ai déjà rêvé que je jouais la vie d'un homme
à grands coups de dés. Il a perdu. Je lui ai tranché
la gorge à la pointe d'un Mikado acéré.

L'odeur du sang n'a jamais été aussi réelle.
Le divertissement ultime
et puis le rouge est une couleur qui donne du relief
à la neige, à tout, à nous.


J'AI FINALEMENT DÉCIDÉ QU'IL NE FALLAIT RIEN JETER.

Une lueur de rébellion s'était enflammée dans le regard du novice. Nathaniel avait semblé interloqué et furieux pendant un très court instant ; il n'était pas très difficile d'imaginer sa main pâle et fine s'emparer d'une statuette, son bras se détendre brusquement pour projeter son arme improvisée à la face d'Aristide Torchia. Le baron déchu issu de Dargon avait sa fierté, une infime partie de lui refusait de se soumettre. Et ce que venait de proférer l'artiste, c'était... Absolument ignobledélicieux.

La flamme de la colère ne dura qu'un instant, un très court instant. Nate avait relevé la tête et croisé le regard de son maître.

J'ai finalement décidé qu'il ne fallait rien jeter...
Ses saphirs délavés s'apaisèrent, ses phalanges se détendirent. Le blondinet prit une position un peu plus humble, il se réfugia derrière ses mèches blondes et laissa les puissants marchander. Il eut bien vite l'occasion de se racheter, Aristide exigeant explicitement sa présence et son service. Nathaniel s'exécuta en silence, il prit un soin tout particulier à déboucher la bouteille sans laisser une seule miette de liège tomber dans le breuvage sombre. Le fils Lazarey fit lentement glisser ses doigts autour de la bouteille, il servit impeccablement et accompagna la coupe du Marquis par un sourire en coin. Il posa le second verre près d'Aristide en gardant les paupières à demi baissées, le regard fixé sur le bout de ses doigts. Et pour terminer il se servit tout en écoutant la conversation. Le Marquis semblait intéressé par les sculptures de Torchia. Était-ce la cloche en verre qui lui avait fait cet effet là ? Nathaniel n'osait pas méditer sur la question, après tout c'était lui qui avait mené Cecil jusque là et il ne pouvait nier le caractère agréable de la soirée. Aristide n'allait pas refuser de nouvelles rentrées d'argent et de nouvelles opportunités de faire enfler sa renommée. Le blondinet but quelques gorgées de vin tout en laissant son esprit vagabonder.

Il avait toujours étudié la magie de la terre, soutenu par son ainée il aurait pu devenir un grand philosophe... Pure utopie, puisqu'elle n'était plus de ce monde. Nate avait voyagé à travers tout l'Empire sans vraiment se soucier des conséquences de ses pratiques qualifiées d'hérétiques. Il avait eu de la chance, il s'était montré discret sans le vouloir, il n'avait pas étalé son savoir. Ses meilleurs ouvrages sur la philosophie et la magie de la Terre prenaient la poussière dans le manoir Lazarey. La résidence familiale avait peut-être brûlé. Ses parents l'avaient peut être vendue après avoir tenté une ultime fois d'effacer les traces de sang à la cave. Déchus de leur titre, ils n'étaient plus rien. Le dernier fils qu'il leur restait s'était volatilisé...

Nathaniel se pinça discrètement l'intérieur du bras pour sortir de ses pensées et accorder à Aristide et Cecil toute l'attention qu'ils méritaient.

« Un jardin... » Le jeune philosophe prit un air rêveur. Son idée était totalement disproportionnée. « Une gloriette entièrement en verre, imaginez le spectacle... » Il esquissa un charmant petit sourire d'excuse et continua d'un ton sérieux : « De superbes colonnes de marbre pourraient magnifier la végétation de votre jardin, imaginez le tableau en fin de journée jusqu'au crépuscule. »

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Aristide Torchia
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MessageSujet: Re: Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide   Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide EmptyVen 27 Juil - 20:12

[Mille excuses pour le retard... J'avais oublié que c'était mon tour et vous ne m'avez pas harcelé...<3]

Aristide perçut un instant de rébellion chez son apprenti. Il commençait à bien le connaître. Ce qui commença comme une association de coup de tête était devenu une coexistence fructueuse pour les affaires et pour la vie privée des deux hommes. Le sculpteur appréciait tant le corps que la personnalité de son garçon, qui lui servait plus d'amant et de domestique que de vrai élève... Mais il allait le former, petit à petit. Dans son arrogance, il était persuadé que les autres pouvaient devenir plus intelligents rien qu'en le regardant.

Il laissa, en serrant les dents, les deux autres parler entre eux. La séduction, l'attirance des deux hommes était bonne pour les affaires, mais il détestait se retrouver en-dehors du centre de l'attention générale. D'ailleurs, elle revient rapidement à lui : on leur demandait leur avis sur ce qui irait le mieux au jardin du Marquis. Bien entendu, si mignon soit-il, Nathaniel n'est venu qu'avec une seule idée. Bonne, mais unique. Une fois qu'il eut parlé, Aristide prit une poignée de sable dans sa main libre, l'autre tenant un verre déjà à moitié vide.

- Une gloriette... Certes... Voir la pluie, alors que l'on prend son thé, sans être mouillé... L'idée de Nathaniel n'est pas insensée. Mais nous pouvons faire plus... Imaginez donc une fontaine, où l'eau suit des tuyaux entortillés pour former des contours extraordinaires, façonnés selon votre volonté, monsieur le Marquis... Ajoutez à cela des colorants dans l'eau et des éclairages protégés par le verre et vous aurez un spectacle incessant. Des cages à oiseaux, des décorations mineures tels des monolithes gravés de poèmes. Des orangeries sculptées, des serres immenses prenant la forme qui vous convient le plus. Si vous nous accordez assez d'espace, il pourrait être pertinent de créer un labyrinthe transparent pour divertir vos invités...

Encore un monologue. Néanmoins, la créativité de l'artiste ressortait. Il avait presque envie de prendre du papier et une plume pour commencer à dessiner les pistes dudit labyrinthe. L'idée lui plaisait tout particulièrement. Il voyait déjà tous ces gens chercher une sortie invisible, avancer à tâtons, rencontrant une résistance invisible dans un lieu, où on prononcerait avec plaisir et respect de nom de Torchia. La poignée de sable devint une sphère de plus en plus transparente. Une petite boule de verre flottant au-dessus de la paume d'Aristide. Il en était fier. Un progrès majeur sur la route vers la célébrité immortelle et infinie que son Art devait lui offrir.

- Les sculptures, bien sûr, monsieur le Marquis... Mais je trouve que cela allait de soi. Mais aussi des bancs invisibles, des tables, des chaises, des parapluies... En verre coloré, pourquoi pas ? En fait... D'ici peu de temps, nous devrions être capables de fabriquer pratiquement n'importe quoi de ce que vous nous demanderez.

Il se vantait quelque peu, bien entendu. Posant la boule sur la table, il rajusta ses lunettes sur son nez et sourit au Marquis de Hartwick. Il y croyait vraiment. Il réaliserait n'importe quoi pour explorer son pouvoir et son génie, surtout si on lui en donne assez de moyens. Et l'homme qui se tenait ici en invité avait des moyens financiers juste extraordinaires. Et le prestige nécessaire pour propulser un artiste de talent au sommet. Et s'il y avait quelque chose dont Aristide ne doutait jamais, c'était bien lui-même et son talent. A défaut de sa magie, on pouvait toujours se servir de son arrogance pour casser des pierres. Bah ! On pouvait défoncer les murs des forteresses, si on le voulait. Accessoirement, il était vraiment assez doué pour servir les plus grands de ce monde. Et, pour le moment, il était le seul à bien pouvoir manier le verre. Un progrès dans l'artisanat. Aucun verrier ne serait capable de ce qu'il faisait, surtout sur un laps de temps relativement court. Il souriait encore, vidant son verre. Ses yeux s'illuminèrent, voyant déjà l'ampleur de ce qu'il pourrait accomplir d'ici peu de temps. Une fois qu'il maîtriserait la chose un peu mieux. Quelques semaines, deux mois, tout au plus...

- En fait... Tout dépend de votre volonté et de la quantité de sable que vous pouvez me fournir, monseigneur. Ensuite... Je créerai n'importe quoi.
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MessageSujet: Re: Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide   Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide EmptyJeu 2 Aoû - 17:45

Cecil avait accepté la coupe de vin et remercié Nathaniel d’un sourire espiègle. Quoiqu’un esclandre l’eût à coup sûr amusé, il lui sut intimement gré de n’avoir pas cédé à la fureur qui venait de le transporter et reçut avec intérêt ses premières idées, projetant aussitôt la gloriette en verre sous la fraîcheur des ombrages de son jardin ; c’était de bon goût, mais encore accessoire dans la composition qu’il était en mesure de s’offrir. Aussi, bien que la modestie et la poésie de l’apprenti fussent touchantes, le Marquis dut rapidement admettre qu’il s’était mieux fait comprendre du sculpteur en chef. Ce fut même au-delà de ce qu’il avait personnellement imaginé.

Un bras nonchalamment enroulé autour du buste et le regard brillant d’une satisfaction grandissante, Cecil considéra le Chevalier en trempant lentement ses lèvres dans le vin. Ils se rencontraient dans l’idée d’une fontaine : le Marquis la voulait toutefois immense et praticable de sorte que les âmes folles pussent s’y rafraîchir à leur fantaisie ; à cet égard, l’imagination d’Aristide ne le rejoignait pas entièrement mais lui plaisait tout de même beaucoup. Il répugnait à ce que l’on foulât une œuvre d’art faite pour les yeux, et tout concilier reviendrait sans doute à commettre une malheureuse faute de goût. En revanche, et parce que la richesse n’admettait aucun dilemme, il envisageait déjà de faire construire deux fontaines, que l’on disposerait savamment de façon à éviter le style hétéroclite – il lui semblait que les frasques aquatiques demandaient un socle épuré.

Les fioritures le séduisirent un peu moins mais furent rondement balayées, ainsi que tout le reste, par ce labyrinthe dont la simple évocation faillit le faire rougir de plaisir. Pertinent ? L’idée le torturait déjà tant qu’il en oublia de rire. Il n’y avait là rien de pertinent : l’on s’en divertirait un moment puis l’on s’en lasserait, et qu’il fût fréquenté ou non, il ne faudrait jamais en négliger l’entretien ; tout au plus, Cecil en ferait sur le long terme une raison supplémentaire de prendre épouse dans l’espoir de voir ses enfants s’y amuser longtemps – il exagérait, naturellement. C’était en somme une dilapidation monstrueuse, un caprice, une folie ; c’était en somme tout ce qu’il aimait et tout ce qu’il incarnait. Certains nœuds du labyrinthe serviraient d’aires de repos, d’autres de retraites plus ou moins licencieuses, et…

Vous prétendez donc faire de moi la seule limite à votre inventivité ? demanda-t-il soudain pour ne pas se laisser engloutir par la rêverie.

Le Marquis eut un plissement d’yeux très amusé qui parut vouloir dire : « Votre audace vous rend douloureusement baisable, Monsieur. » – non, désirable, Cecil, désirable. Aristide avait tout intérêt à assumer ses belles paroles et à ne pas trébucher sur l’or qui devait bientôt lever les vannes de son talent, car son commanditaire nageait à présent en plein caprice et ne souffrirait très certainement aucune réalité en-deçà de ses illusions. Souriant à son tour au sculpteur, le Marquis s’approcha de la table et, après y avoir déposé sa coupe de vin, s’empara délicatement de la boule en verre pour en apprécier la transparence.

Fort bien, conclut-il avec enthousiasme. Un mois devrait suffire à votre perfectionnement, n’est-ce pas ? Il s’agira d’un chantier en extérieur colossal et pour des raisons évidentes, je n’aimerais pas qu’il s’éternise, ni qu’il vous tue. La discrétion serait également de mise dans la mesure du possible, mais il ne se sentit pas obligé de le rappeler. Vous pourriez au terme de ce délai vous rendre au manoir en compagnie de votre apprenti – il eut enfin un regard pour Nathaniel – afin de faire quelques essais. Bien entendu, vous aurez tout l’espace nécessaire pour cela. Il reposa la boule en verre sur la table et l’y maintint immobile du bout de son index tendu. J’attendrai vos croquis. Une gloriette, deux fontaines dont je vous reparlerai, et un labyrinthe. C’est une ambition démesurée. Le visage mutin, il regarda le sculpteur en chef, puis son apprenti. Qu’en dites-vous ?
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Nathaniel Lazarey
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MessageSujet: Re: Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide   Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide EmptyVen 3 Aoû - 18:27

Loin. Les choses allaient vraiment trop loin. Le blondinet sentait la terreur s'insinuer en lui, réveillant d'antiques souvenirs. Détaché de son propre sort et n'ayant rien à perdre, le fils Lazarey n'avait jamais eu de raisons d'avoir peur après s'être enfui du manoir familial. Il avait presque oublié ce que ça faisait... d'être terrifié. Une sensation glaciale qui remontait brutalement le long de sa colonne vertébrale, prenant son envol sur ses épaules qui devinrent tout à coup plus lourdes ; la nuque qui frémit et l'esprit qui se pétrifie.

Non, non !

Le sable dans la paume d'Aristide Torchia se solidifia lentement en une sphère d'une transparence parfaite. Fasciné, Nathaniel fixait le petit prodige de maîtrise de la terre. Il était partagé entre une excitation hypnotique et une terreur sans nom.

Arrête.

Pourquoi le maître philosophe s'exposait ainsi aux regards ? Nate mesurait l'ampleur de sa bêtise, il n'aurait jamais dû trainer Cecil jusqu'ici, pas lorsque le sculpteur s’essayait à la fabrication d'une statue de verre. Aristide, emporté par ses idées démesurées, déployait son Art à la barbe de tous. Et si ce Marquis n'était pas digne de confiance ? Nathaniel ne voulait pas le croire, Cecil était bien trop... Trop... Enfin, ce serait du gâchis de l'avoir pour ennemi ! Et l'ex-Baron n'était pas en mesure de s'assurer de la discrétion de son nouvel ami.

Toujours cette sensation glaciale qui s'emparait de chaque centimètre carré de son corps. Le fils Lazarey avait envie de bondir sur ce cher Cecil, de l'interroger à n'en plus finir et de lui faire jurer que le secret de leur maîtrise de la Terre devait rester entre eux. Et entre eux uniquement.

Nathaniel esquissa tout de même un sourire satisfait lorsque les lèvres d'Aristide s'abaissèrent à prononcer un humble "monseigneur". Par l'Ombre, quel spectacle ! Mais cela écartait à peine les inquiétudes de l'apprenti. Il suivait la conversation d'un air poli tout en se tordant douloureusement à l'intérieur.

Non, non !

Le blondinet ne sut déceler le sous-entendu qui perçait sous la question du Marquis. Le fils Lazarey était trop occupé à se soucier de la survie de son professeur pour penser à quelque chose de salace. Et pourtant... En de pareilles circonstances il aurait été parfaitement compréhensible de se laisser aller à quelques pensées peu honorables. L'amusement du Marquis allait parfaitement avec l'exaltation artistique du Chevalier.

« Je... » Cecil désirait connaître son avis. Nathaniel observa pendant une fraction de secondes le verre qu'il avait à peine touché. Le barbare du nord devait être bien préoccupé pour ne pas profiter de l'alcool qui se tenait à sa portée... Le blondinet semblait pensif. Les idées d'Aristide n'étaient pas si mauvaises, en vérité elles étaient fantastiques mais... Serait-il possible de les mener à bien sans se faire dénoncer à l'inquisition ou se tuer à la tache ? Nate se sentait parfaitement inutile, à peine capable de manipuler un bloc de pierre plus large que lui... « Ce sont de merveilleux plans » finit-il par souffler dans un sourire douloureux. « Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que nous puissions atteindre cet objectif sans encombre ».

Le jeune philosophe porta sa coupe à ses lèvres et la vida d'un seul coup. Lorsqu'il posa doucement le verre sur la table, son habituel sourire goguenard avait repris ses droits. Nathaniel commençait à échafauder des plans d'urgence. Inutile de partager ses inquiétudes avec Aristide, autant lui laisser sa chance de décrocher fortune et gloire. Après tout, c'était ce qu'il désirait au delà de toute mesure. Nate s'empara de la petite boule de verre et joua avec du bout de ses longs doigts fins.
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MessageSujet: Re: Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide   Maison Torchia - Orchestre : Concerto corydonesque ~ Cecil & Aristide EmptyVen 3 Aoû - 20:49

Ah... Quelle joie ! Quel bonheur d'entendre les paroles du marquis. Si Aristide ne doutait en rien de son propre génie. Mais se faire féliciter par un noble si puissant... Et surtout se voir offrir une quantité de ressources dont la plupart des artistes ne pouvaient que rêver... Vous parlez d'une commande ! Je vous parle de l'oeuvre d'une vie ! Il allait falloir que Nathaniel fasse des progrès et vite. Si le petit ne se bouge pas un peu, son maître, seul, n'allait jamais pouvoir finir tout ça. Ou alors au prix de sa santé, chose qu'il ne voudrait pas avoir à sacrifier. Ne fut-ce que pour avoir le temps de profiter de tout cet or...

- Euh... Seules vos bonnes grâces et votre volonté détermineront ce qui sera fait, monsieur le marquis...

Les yeux bruns de l'homme à lunettes brillaient. Sa voix exprimait d'une part une grande humilité et soumission, mais d'autre part l'avidité se lisait dans chacun de ses gestes. L'homme était manifestement motivé par l'or, la gloire et l'Art lui-même. On lui proposait un défi titanesque, mais aussi une récompense énorme. Les caprices de Cecil de Hartwick étaient connus de toute la Capitale. Ses moyens également. Nul doute qu'il puisse obtenir ce qu'il désire. Et si ses beaux yeux pétillaient de désir, ceux du sculpteur disaient plutôt "je vais vous sucer jusqu'à plus soif, mon seigneur et maître." Et on en était là. En échange d'or et de gloire, Aristide ferait n'importe quoi et là, on lui en offrait des deux en quantité assourdissante. Un mois... Pour la statue du Sénateur et pour se perfectionner... Oui, cela pourrait bien suffire. Mais ce ne serait pas assez pour entraîner Nathaniel... Enfin, qu'importe. Il apprendrait plus tard, durant le chantier.

Il s'inclina, se pliant en deux. Aucun geste de reconnaissance et de soumission ne serait de trop en cette situation. C'était tout à fait imprudent de se lancer de tout son être dans cette folle entreprise, mais qu'importe ! Le résultat final pouvait être si glorieux qu'il n'aurait plus besoin de rien d'autre. D'autant plus que le Marquis ne semblait guère prompt à aller parler à l'Inquisition. Ou même être du genre à fréquenter ce genre de gens. Sans parler du fait que le protectorat de la marquise Hellwig donnait à Aristide une sensation d'invincibilité. Ah... Et il se rendait utile auprès de la Sénatrice Di Scotto, sa compatriote de Fintasy. Sérieusement, qui allait vouloir le tuer ? Plein de gens, mais quand même... Non... Le magicien se senti animé par un pouvoir tout neuf.

- J'en dis que nous accomplirons cela pour vous, monseigneur.

Le maître posa une main sur l'épaule de son mignon apprenti qui lui amena ce charmant et puissant aristocrate à la maison. Il n'y avait plus aucune trace de mauvaise humeur en lui. Au contraire. Il comptait ouvrir une autre bouteille prochainement et la vider avec Nathaniel, avant de lui faire l'amour comme il le méritait.

- Ce sera une opportunité magnifique pour Nathaniel d'apprendre.

Et pas seulement, bien sûr... Mais des gentilshommes ne devraient pas parler d'argent ouvertement. Cela ne se fait pas de baver directement dans la bourse (à or !) de quelqu'un.

[Considérons-nous que le RP est clos, vu que le Marquis doit partir prochainement ? Faites signe via ooVoo <3]
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