L'Empire Ishtar
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 Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]

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MessageSujet: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyDim 8 Avr - 13:33

    Le jour s’était levé, et j’avais décidé d’aller faire mon officine. Ma sacoche passé, mes cheveux noués en tresse, j’avais prit le chemin des rues avec mon matériel.
    J’avais entendu dire qu’aujourd’hui, il y aurait du monde au parc des lumières. Des statues et autres petites œuvres devaient se voir révéler au public, afin d’offrir un cadre nouveau et démontrait l’avancé artistique.
    Ce simple petit évènement, j’en étais certain, attirerait les foules. Mais ce serait à la nuit tombée, parait-il, que l’exposition serait mise en valeur. Avec le système d’éclairage de l’endroit, la place centrale serait des plus magnifiques.

    Alors, j’avais prit ma décision. La journée, je vagabondai de places en place, faisant mon spectacle. Je tentais d’émerveiller, de rester dans leurs esprits. Et puis, je pus faire une petite collecte.
    Ma boîte teintait, quand je pénétrais dans le parc. Mes sandales foulaient le sol, alors que le soleil était en train de décroitre au loin.
    Là, je remarquais les statues. Sur le départ, je profitai du temps pour les détailler. J’avoue, le travail dessus est vraiment splendide. De l’assiduité, un sens de l’art, et de l’imagination fertile devait être important.
    J’aurai bien aimé rencontrer leur créateur. Cela devait être un homme avec qui il serait plaisant de discuter. J’imaginais déjà une personne calme, posé, un peu comme la pierre et les matières qu’il travaille.

    J’eus un sourire. La nuit venait de tomber, je m’attelais donc à l’écart, dans un coin du parc.
    Ma ligne de sécurité fut tracé, et bien visible. Mon matériel mit à l’abri dans un coin.
    La place est libre pour tous, alors, je vais savourer de pouvoir me lâcher comme je l’entends. Je vais profiter de la foule qui commence déjà à s’amasser, pour me faire ma réputation, attirer le regard, plaire et faire rêver.
    L’art doit éveiller, faire rêver. Tout artiste se doit d’avoir cette fibre, je pense. Celle de vouloir émerveiller. Je veux faire honneur à ces œuvres de talent, mais je ne veux non plus me sentir inférieur à elles. Alors, j’allume mes torches.

    Le spectacle peut débuter. Danse acrobatiques accompagne le travail de jonglage.
    Mes longs cheveux noirs tressés virevoltent au gré de mes mouvements que je veux sensuel, en accord avec la beauté su feu.
    Je ne souris pas, je ne le peux. Dans ma bouche, mon mélange inflammable maison. Le secret de famille, moins pâteux que la farine. Un mélange d’alcool, et d’un type d’huile. Je sais que la moindre gorgé m’empoisonnerait, alors, je fais toujours attention.
    Là, avec mon éventail de feu, je lâche une gerbe qui se dirige telle une langue de feu. Le publique semble aimer.
    Mais après une dernière ritournelle, alors que je viens de finir ma quantité de produit et doit donc, finir mon jonglage, j’entends le bruit des pièces dans ma caissette. On commence à apprécier. Je poursuis et après quinze bonnes minutes d’effort intense, d’acrobaties mêlant roue, ou grand-écart, je sens l’approche de mon final.

    Je rattrape mes trois torches que je faisais jongler, les maintiens et crache le final de mon liquide. La gerbe de flamme est intense, et s’élève dans les airs, avant de retomber en fine paillette rougeâtre autour de moi.
    Je sais que ces cendres incandescentes pourraient détruire mes yeux, si en contact direct avec ces-derniers. Alors, je les ferme, me retournant vers le public, éteignant mes torches dans le seau d’eau qui ne doit jamais me quitter au « travail », je les salue.
    La foule s’écarte après quelques applaudissements. C’est alors, que je range mes affaires, le sourire aux lèvres. Puis, je m’approche de ma cagnotte, mais quand je veux la prendre, je ne la vois plus. Et mon air se fait paniquer, j’en fronce les sourcils…


    « Mais…Où ? »

    Je suis déstabilisé, et je sens un peu de panique en moi. Je n’ai pas assez pour payer ma nuit, si je ne la retrouve pas ! Alors, ma sacoche à nouveau accroché à mon sari, je remarque ma boîte vers une statue. Elle est posée sur le socle de cette-dernière, qui donc à bien put ?
    Là, je fonce donc en courant vers elle, mais quand je veux la prendre, risquant de toucher l’œuvre, on m’interpelle et je sursaute, me retournant vers l’origine de la voix.
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Aristide Torchia
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Aristide Torchia

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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyDim 8 Avr - 14:47

- Retenez donc vos mains, misérable clown !

* * * * *

Aristide Torchia ne change pas. Mais sa réputation si. Tout d'abord parce que le nom de Hellwig ouvre des portes et déroule des tapis rouges. Il suffit de le placer dans le bon contexte. Et le sculpteur le faisait sans vergogne. Pour tout et pour n'importe quoi, il mentionnait le nom de sa mécène principale, la marquise Mézièle, soeur du comte Ulrich, fille du Prince-Gouverneur de l'une des Provinces les plus importantes de l'Empire. Il travaillait pour elle, bien sûr, mais également pour un grand nombre de gens de cette classe sociale-là. Inaccessible à un simple chevalier, autrement que via des services rendus... Des services bien payés, avouons-le.

L'arrogant à lunettes était même parvenu à ressembler ses oeuvres au Parc des Lumières et à s'assurer la présence de quelques Gardes, plus celle de la noblesse et des gens intéressés part l'Art. Et ça, ce n'était pas rien. Non seulement tout était à vendre, mais en plus, sa renommée grandissait à chaque seconde que tous ces gens regardaient ses sculptures. Les statues, principalement des personnes et des animaux, étaient superbement éclairées par les lumières électriques de la Place. Certes, aucun prêtre n'allait venir le féliciter pour le choix de l'emplacement, mais il s'en foutait. Il choisirait un édifice religieux pour une autre fois. Les Temples de l'Ombre avaient leurs jeux d'ombres propres et très intéressantes... Et la clientèle vêtue de noir était importante... Elle ne lésinait jamais sur les moyens pour décorer ses églises.

* * * * *

Aristide se promenait dans le Parc comme un seigneur dans son fief. Il discutait avec les visiteurs, faisait de longs discours sur l'Art et la supériorité de la sculpture sur les autres domaines et donnait son nom à tout le monde. Nathaniel se rendait utile de son côté, à l'autre bout du Parc. Avec mépris, mais sans pouvoir vraiment agir, le chevalier regarda Sofien faire son numéro. Les gens appréciaient, certes, mais on lui volait le vedette. Et ce... ce... clochard cracheur de flammes se permettait de venir se donner en spectacle en ce lieu qui accueillait l'Art sous sa forme la plus pure ! Un scandale. Avant d'aller chercher des gardes impériaux, Aristide décida d'observer l'intrus à sa fête pour voir s'il allait s'en aller de lui-même... Il ne remarqua pas le jeune plaisantin qui déplaça la cassette à pièces de l'acrobate. Mais il vit ce dernier se précipiter vers l'une de ses statues : son Impératrice Joanna en marbre blanc, grandeur nature.

Alors...

- Retenez donc vos mains, misérable clown !

Il n'avait pas hésité, bien sûr. Et il continua, regardant Idriss par-dessus les verres de ses lunettes et agitant le doigt moralisateur.

- Vous croyez que maintenant que vous avez distrait ces braves gens de l'Art, du but même de leur visite en ces lieux, vous allez pouvoir toucher ces oeuvres ? Elles ne sont pas là pour cela, pas pour des jongleurs de rues, prêts à démolir tout autour d'eux avec leurs tours dangereux ! Imaginez seulement ! La face immortalisée de cette Sainte Impératrice noircie par vos flammes de barbare ignorant !

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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyDim 8 Avr - 15:42

    Une voix, puissante, m’avait donc poussé à me retourner. Une voix qui m’avait laissé coït, dans les termes choisis. Face à moi, un homme à lunette, élégamment vêtu, se tenait désormais. J’avais donc dû stopper mon mouvement, ne pouvant nullement récupérer mon argent, mon dû, mon bien.
    Cet homme commença alors, soudainement, à me faire la morale. Son doigt se pointa devant mon visage, et l’irrespect de ce geste me fit déjà froncer des sourcils.

    Me mettant droit face à lui, laissant de côté mon salaire pour le moment, les mots que je vinrent à entendre de sa part lancèrent ce que je qualifierai simplement de : froid.
    Il touchait présentement à l’essence même de mon existence, au but de mon existence. Je vis pour l’Art, par l’Art ! Jamais je ne pourrais dévier le regard des gens d’autres formes de beauté.
    L’Art est emprunt d’une beauté magnifique, dans sa diversité. Manipuler le feu est autant un art que de tailler la pierre à l’image du passé, du présent, ou de son imaginaire.

    Mon poing se serra, mes dents vinrent se serrer avec force. Je ressentais le goût amer de la colère dans la gorge au fur et à mesure de l’avancé de ses propos.
    Qui donc était ce…ce petit con pédant pour ainsi oser me faire la moral ! Il ne sait rien, autant de mes idées, que de mon Art. Il ignore tout de ceux qu’il nomme injustement « jongleurs des rues ». Nous sommes plus que cela, nous saltimbanques.
    Comme ces statues, nous apportons la beauté aux gens qui nous entoure, et nous observe. Nous fertilisons les rêves, en leur en offrant.


    « J’ai gardé le silence jusqu’ici, Sir…Mais je vous prierez de retirer vos propos sur les saltimbanques en cet instant. »

    Mon ton était froid, et ma voix teintait de colère. Plus que ma fierté, c’est ma raison de vivre et d’être que cet homme piétinait sans vergogne. Je suis un être qui, au même titre que le sculpteur de ces œuvres, apporte une forme de beauté.
    Il doit être de cette noblesse coincée, ne croyant qu’aux vielles formes d’art. Un de ceux dont l’esprit s’est étriqué en se disant que seuls la peinture, la sculpture et peut-être la musique, peuvent se nommer « art ».


    « Votre accusation est outrageante. Je n’ai nullement dévié ces gens de l’Art. Je n’ai fais que leur dévoiler une autre forme d’Art. Mon spectacle était uniquement pour rendre honneur à ces sculptures de haut niveau, et d’une beauté indéfectible. »

    Marquant une pause, le regard toujours noir, je poursuivis :

    « De plus, je ne faisais que récupérer mon salaire du jour, qu’un importun à trouver amusant de déplacer en ce lieu. J’ignore qui vous êtes, Sir…mais de nous deux, c’est vous qui dévalorisez plus la diversité et la grandeur de l’Art en cet instant. »

    Comment avait-il bien put oser me traiter de clown, puis, me faire la moral ? Il est plus ignorant que je ne le suis à mes yeux. Je ne pouvais donc que grincer des dents…quoique, sur la fin, je raffermis mon maintien comme pour démontrer l’assurance de mes propos. Je n’ai de leçon à recevoir d’un homme empli de préjugé stupide sur la beauté du métier d’Artiste.


Dernière édition par Sofien Idriss le Dim 8 Avr - 15:56, édité 1 fois (Raison : Correction fautes d'orthographe "Lien" au lieu de "Lieu" ^^')
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Aristide Torchia
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Aristide Torchia

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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyLun 9 Avr - 14:51

En pure théorie, notre sculpteur adoré pouvait être d'une politesse extrême et disposait de l'éducation propre aux nobles. Dans la pratique... Il n'était pas l'interlocuteur le plus aimable. Même s'il possédait indéniablement moult connaissances qui pourraient le rendre intéressant, son arrogance rendait le tout assez désagréable, voire carrément repoussant. En ce moment, il n'allait pas s’aplatir alors que, clairement, la personne en face de lui n'avait rien de mieux que lui. Ni nom, ni fortune. Cela se voyait et Aristide se fiait aux apparences. Superficiel, il partait du principe que cet homme n'était pas un puissant aristocrate déguisé. Alors il continua de le toiser avec mépris, pendant que celui-ci lui répondait.

Et comment ! Il demandait de retirer ses propos ! Ha ! Le pauvre ignorant. N'était-il pas capable de se rendre compte que c'était une bataille trop inégale pour lui ? Le philosophe égoïste était, mine de rien, un noble et en plus assez populaire en ce moment. C'était SON exposition, son Art, le seul valable. La Terre entière était son outil, son bloc d'argile à travailler... Et que pouvait un cracheur de feu, gagnant quelques piécettes par soirée, face à lui ? Étrangement, les visiteurs se dissipèrent, mis à part deux ou trois curieux qui les observaient de loin et faisaient semblant de ne pas s'intéresser à l'échange entre le sculpteur et l'acrobate.

- Je ne retirerai rien. Vous me demandez de retirer mes justes paroles et m'insultez dans la phrase suivante ? Comment pouvez-vous comparer vos tours de passe-passe éphémères avec l'immortalité noble de la sculpture ?

Il pointa sont doigt en direction de la statue de l'Impératrice Joanna, comme pour la prendre à témoin.

- On ne peut rendre hommage à mes oeuvres si on regarde un homme qui se travestit en animal de légendes. Leur beauté doit être savourée avec calme, dans la contemplation !

Aristide lança un regard au socle de sa statue et constata qu'effectivement une boîte était posée dessus à déformer la pure perfection de cette Walhgren de marbre. Elle était belle et terrible, froide et puissante. De son piédestal, elle dominait la conversation, sans sembler donner raison à qui que ce soit. Mais le sculpteur était prêt à étriper son opposant pour lui prouver que tout devait s'incliner devant la sculpture... L'architecture en était peut-être exempte. Mais sinon.

- Ha ! L'Art n'est diversifié que par le nombre de matériaux et l'infinité de techniques à employer pour les travailler. Si vous parler des autres arts, ils sont tous soumis à une hiérarchie, basée sur la longueur de leur existence et les effets que le temps peut avoir sur leurs créations. De paire avec sa soeur l'architecture, la sculpture traverse les siècles et permet à tous d'accéder à l'immortalité. Elle fige dans les matériaux les plus durs les instants les plus subtiles et les plus beaux. Qui se souviendra de vous ? Qui regardera vos... pitreries d'ici un demi-siècle, lorsque l'entropie vous aura réduit au silence ? Personne ! Alors que mon Impératrice ne prendra pas une seule ride et sera toujours aussi magnifique !

Et sinon, c'est moi qui en ai une plus grosse, hein...

Le chevalier Torchia prit des couleurs sur ses joues, empourpré de colère qu'il estimait des plus justes. Le début de la dispute lui échappait. Il était maintenant question de prouver la supériorité de son Art à ce cloporte insignifiant. Le fait que celui-ci touche ou non la statue, prenne son argent ou non, n'avait aucune importance. Vraiment aucune.
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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyLun 9 Avr - 19:21

    Que ? Cet homme est d’une mauvaise foi, et de nombreux autres termes inqualifiables ma parole ?! J’en perds mon langage, tellement je le trouve incroyablement hautain, et étroit d’esprit. On dit que ceux qui apprécie les Arts sont capable d’esprit, mais lui, j’ai présentement plus envi de lui en coller un bon coup dans les brunes que de lui faire entendre raison.
    Insulter ?! Je ne l’ai pas insulté ma parole ! Je lui ai spécifié qu’il était hautain, et peu commode, quant à d’autres formes d’art. Ne me dîtes pas que cet homme est du genre à tout considérer comme un tord, dés lors où il ne s’agit de compliments ?!

    Tour de ? Je sers le poing à cette remarque, le regard fulminant, et avale difficilement ma salive. Quel toupet ! Comment ose-t-il ?! Je n’ai jamais porté la moindre atteinte à la Sculpture. JAMAIS !
    J’ai déclaré que c’était un art noble. Alors, de quel droit attaque-t-il le bien fondé de ma culture, de mon héritage, et de ma passion ?
    Je suis tel un acteur…Mon Art me succédera. Si je ne serais peut-être plus qu’un lointain souvenir perdu, mon métier me survivra, mon Art me survivra. Il est une forme de Spectacle, de grandeur, et même s’il a plus vocation de divertissement, à l’égal de la Musique ou du Théâtre, qu’à l’immortalisation de grands noms…il a son importance.

    Attendez… « MES œuvres » ?! Non ! Ne me dîtes pas que ce binoclard pédant est le sculpteur de ces beautés ?! Je retire tous ce que j’ai put penser. Cet homme est un connard fini, un chien qui pense être d’une meilleure race que les autres. Un profiteur, et surtout, un être qui ne comprend rien à rien.
    Désormais, ma mâchoire aussi était serrée, tellement que mes dents crissaient et que j’aurais put cracher du feu depuis mes yeux !
    Il continua avec son argumentation puérile. Si je l’écoute, exception de son « Unique Art » et de l’Architecture, tout n’est que merde, pise et autre inepties inutiles et nullement appréciable ! Je crois savoir que les statues sont détruites par les batailles, les peintures brûlés, les maisons détruites lorsque le temps les dévorent…alors, comment peut-il se permettre de se croire immuable celui-là ?!

    J’ai fermé bien trop longtemps ma grande gueule.
    Que les badauds nous fuient ou nous regardent, je n’en ai cure. Je veux rabattre son caquet à ce petit roquet carmin. Enfin, je crois que si ma peau n’était pas légèrement mate, je rougirais aussi de colère.
    Il est vexant, outrant, et clairement désagréable ce type…je ne dirais plus que j’aime ses œuvres pour la peine ! Il ne mérite nullement les égards de ce Talent qu’il dénigre avec son esprit de gamin en couche-culotte.


    « Alors selon vous, tous ce qui n’est pas tangible ne mérite d’être nommé de l’Art ?! Le travail d’Acteur n’est nullement de l’Art…Celui des musiciens n’est que du vent. L’Art du divertissement n’est que foutaise et fadaise ? »

    Je marque une pause, faisant un pas vers lui et poursuivant :

    « Descendez de votre piédestal, Sir. Vous ne méritez nullement de croire votre cul plus haut que celui des autres. Mes « pitreries » comme vous dîtes, existez avant moi et existerons après moi. C’est un Art qui se transmettra par la passion et le rêve. Mais vous semblez si étriqué que cette simple notion ne pourrait vous être comprise. Enlever donc les œillères que vous portez, et vous verrez que le monde ne se confine pas à la Sculpture, ni à votre si horrible personne. »

    Puis, reprenant mon souffle un cours instant, je le pointe du doigt ajoutant :

    « Et si votre Impératrice restera…vous non. Vous vieillirez, vous perdrez votre force et votre précision avec l’âge. Vous finirez à l’état de cadavre. Qui pourra alors dire, dans un siècle, QUI a érigé cette beauté ? Vous pourrez autant finir oublié que moi…Alors, cessez de vous croire au-dessus des autres Artistes, et des autres formes d’Art…Sir. »

    Je fulmine, et je crois que le ton sec, et assez rude de mes paroles, résume l’état de fureur qui m’habite…Je serais celui qui a la plus grosse.
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Aristide Torchia
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Aristide Torchia

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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyLun 9 Avr - 21:26

La violence faisait parti des choses qu'Aristide évitait toujours comme la peste. D'abord parce qu'il ne s'agit pas d'un homme courageux, ou même aimant se faire des ennemis. Il avait toujours peur de tomber sur plus fort que lui, un prêtre par exemple. Les mages de l'Ombre avaient une tradition de violence. Leur ordre est né dans et pour la guerre. La Terre était destinée aux temps de paix et le chevalier ne maîtrisait vraiment que son côté artistique. Sans parler du fait que l'usage public de la seule force qui était sienne (parce que bon, ses muscles... hum...) pouvait le conduire, au mieux, à devoir fuir la Capitale sans avoir à emporter plus que ce qu'il avait sur lui. Peu intéressant comme option pour quelqu'un qui aimait tant le luxe et l'argent.

Tout cela pour vous dire qu'il était un fait exceptionnel que notre homme souhaite faire du mal à quelqu'un lui-même. Ses propres parents subirent uniquement une dénonciation de sa part. Mais en ce moment, Aristide Torchia avait une grande envie de faire manger de la terre à son interlocuteur qui se considérait comme son égal, voire même son supérieur dans la connaissance. Si le philosophe n'a élaboré aucune théorie intéressante à présenter au monde, il détenait néanmoins sa sagesse personnelle et subjective sur la vie. Ses expériences et le matérialisme dont il faisait preuve l'amènerait là, où il était. Aux pieds d'une statue sublime, à débattre de l'essence de l'Art avec un homme qui ne savait probablement pas écrire son propre nom, mais qui crachait des flammes pour la foule et dansait comme s'il avait toujours vécu dans la rue... Quelle décadence.

- Et voilà que vous devenez vulgaire... Mon pauvre garçon... Vous seriez bien mieux dans votre roulotte, loin de ce que vous ne comprendrez jamais. Vous pouvez lever la tête aussi haut que vous le désirez, vous ne pourrez regarder le soleil en face...

Allait-il comprendre la métaphore du prolétaire et de la haute société, trop brillante pour être contemplée par quelqu'un de l'extérieur et, par conséquent, du bas ? Aristide l'espérait bien, il n'avait pas envie d'avoir à expliquer ce genre de choses. L'homme utilisait parfois des mots assez recherchés... Mais sa façon de mêler les insultes à son discours insensé trahissait ses origines de moins que rien, de sujet dans un Empire régi et façonné pour, et par, les Hautes Sphères. En ce moment, l'homme à lunettes se félicitait d'être né avec un titre. Le moindre de tous, certes, mais un titre quand même. Tout n'était pas perdu. Parce que bon... Il n'y avait qu'une Ann Talfingen par siècle. Les autres devait se débrouiller sans espérer de miracle. Et pour cela, le sang bleu aidait grandement.

- Mon nom est gravé dans cette pierre. Et il l'est et sera dans d'autres. Mes élèves murmureront mon nom longtemps après ma mort, n'ayez crainte. J'ai consacré ma vie à rendre les vivants et les morts immortels. Je ne m'oublierai guère. Quant aux arts dont vous parlez... Ce n'est que du vent, du papier fragile. Le tout agréable et travaillé, certes... Mais consommé, cela disparaît. Comme une pâtisserie... - Aristide se félicita intérieurement de la comparaison. - Mangée, elle ne vaut plus rien. Comme la musique, le théâtre. On conserve la recette pendant des générations... La peinture offre une panoplie de possibilités. Mais le plus grandiose des tableaux restera plat et sans profondeur... Sans parler de la résistance.

Aristide haussa les épaules.

- Puis, par l'Ombre ! Que fais-je ici à vous expliquer ce que vous ne pouvez saisir ? Rentrez donc d'où vous venez, avant que je n'appelle la Garde. Adieu.

Et le chevalier quitta le Parc des Lumières, les mains dans les poches, à la recherche d'un calme dont il ne saurait faire preuve et dont il avait besoin pour continuer à vendre ses oeuvres et son talent. Il s'arrêta même dans une ruelle sombre, juste pour respirer l'air frais et humide de la nuit ishtarienne.


Dernière édition par Aristide Torchia le Lun 9 Avr - 23:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyLun 9 Avr - 22:11

    Vulgaire ? Bien sûr que je le deviens…Je n’ai pas été élevé dans une cage tout en or, mais dans des champs et dans la campagne proche de la capitale d’Al-Haïr. J’ai déjà eu de la chance que mon père m’enseigne à lire et écrire…pour que je puisse converser avec eux. Alors, j’ai largement conscience que mes mots sont ceux d’une simple pensée : la mienne.
    Bien sûr, je l’ai développé avec la troupe, mon père, ma famille…Mais je ne puis accepter tant d’injustice. Car le comportement de cet homme est, pour moi, injuste envers l’Art. Il…Il en fait des « groupes » différents, et en met certains en parias et en exil pour des idées complètement désuètes, selon moi.

    Les mots qu’il dît, je blanchis. Mes sourcils se fronce légèrement…je crois que je commence à comprendre. Ce n’est pas un artiste, c’est un Noble.
    Un homme pourvu de privilège. Un homme qui se complait dans ces-derniers, un homme persuadé que le sang prédomine sur le travail, sur la réputation, sur le Talent aussi. Je ne suis pas d’accord avec ça. Je n’ai jamais accepté qu’on classe les choses ainsi.
    Enfant, mes frères me faisaient baisser la tête face aux nobles, mais j’avais toujours ce goût d’amertume dans la gorge. Je ne suis plus un enfant, et je me sais en raison, et non en tord : je ne courberai pas l’échine.

    Je continue à le défier du regard.
    Il me répond alors, il me paraît hautain et arrogant. Son avis tranché sur les arts du divertissement me rend fou. Pourquoi aurait été créé l’opérâthre alors ? Pour un Art non existant ?! C’est le « Palais des Arts », c’est l’apothéose et se qui s’y regroupe et le summum des arts.
    Sculptures, peintures, mais surtout spectacles s’y glissent chaque jour. La Haute en bénéficie plus que nous, les citoyens du commun, mais mon statut est la preuve que les Arts sont pour tous !


    « Vous êtes un homme étriqué… » Que je murmure, abasourdit par temps de…de conneries !

    Il ne peut nullement penser avoir raison, n’est-ce pas ?!
    Ce n’est plus moi, mais tous ceux qui visent le Palais des Arts, tous les musiciens, les acteurs, les peintres…Ils nous visent tous en se croyant au-dessus de nous ! Je sens une immense colère, une rage, en moi.
    Il me rend complètement fou. Son esprit me paraît incompréhensible. Est-ce ça, la « Noblesse » ? Si c’est ainsi, je suis heureux de ne pas en avoir une goutte qui m’aurait rendu plus con que le plus rigide des balais. Je suis atterré, et il en profite alors pour quitter les lieux.

    Le voir s’en allait m’énerve : vraiment. Il…Il fuit la conversation ! Je refuse cela, je ne peux nullement l’accepter.
    Oubliant mon argent, oubliant ma boîte métallique, je pars à sa poursuite. Je n’ai plus que mes torches, ma sacoche de produits hautement inflammable, et mes vêtements sur moi. Je le vois quitter les lieux, et lorsqu’il se stop dans une ruelle, je l’interpelle alors :


    « Vous ne pensez quand même qu’on a terminé ?! Vous venez de piétiner l’Art lui-même, en ne le réfrénant qu’à un unique domaine : le vôtre. Vous croyez-vous si extraordinaire, si puissant, que vous pouvez piétiner la nature de l’Art ? »

    J’avance vers lui, dans cette ruelle. Seule la Lune me permet de vraiment le détailler, j’avoue avoir quand même plus l’habitude de la lumière. Tentant de conserver mon calme, je cherche à comprendre comment on peut finir par devenir aussi imbu de soi-même que cet homme à lunettes.

    « Pensez-vous qu’on puisse définir l’Art au seul sang octroyez par la Naissance ? Ou encore…uniquement à l’idée d’immortalité ? Le simple fait de se donner corps et âme à un de ses domaines d’expression ne peut donc suffire pour vous ? Ce n’est pas assez, que de vivre de l’Art quelque soit sa forme ?! »

    L’incompréhension, la colère, la rage…de nombreux états qui me définissent en cet instant. Cet homme à réveiller ma colère contre ceux qui se croient au-dessus des moins bien lotis : la Noblesse. On ne choisit sa naissance…Même en essayant de toutes ses forces.
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Aristide Torchia
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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyLun 9 Avr - 23:38

Alors qu'il respirait profondément pour se calmer et retrouver son sourire de marchand, si naturel pour les gens de sa Province, Aristide fut surpris par la voix de celui qui passa les vingt dernières minutes à le contrarier. Et, il faut bien le reconnaître, il fut surpris. D'abord saisi par l'irruption soudaine dans sa petite bulle, donc quelque peu effrayé. Puis, et surtout, ennuyé et étonné. Sofien le collait comme toutes ces choses désagréables qui adorent vous salir les chaussures. Et il ne fut même pas repoussé par la mention de la Garde... Le sculpteur en conclut que soit il était un criminel dangereux, soit la conversation lui tenait trop à coeur pour lâcher.

Quoi qu'il en soit, la présence de l'acrobate était... pénible. Et, bien entendu, ses propos ne valaient pas la salive consommée pour les prononcer. Le philosophe leva le bras et le laissa tomber, comme pour montrer son ennui, avant de répondre. C'était plus fort que lui. L'autre était trop dans l'erreur pour qu'on puisse l'y laisser. D'autant plus qu'il venait lui-même chercher la dispute. Aristide était prêt à laisser tomber. Mais là... Il fallait poursuivre.

- Le sang ? La Nature de l'Art ? Vous ne manquez pas de culot pour parler des choses qui vous dépassent. L'essence même de l'Art est de véhiculer un message de transmettre quelque chose de supérieur à une simple lettre. La sculpture y domine tous les autres domaines qui, eux, ne sont que des distractions agréables aux sens.

La naissance de l'homme ne se fit pas sur une montagne d'or. Le titre ne garantissait absolument pas une vie luxueuse à Aristide... Il était forcé de prendre son destin en main, se débarrasser de ses géniteurs et se forger lui-même sa vie. Alors il estimait en savoir assez sur l'Art, la vie et la façon d'acquérir la supériorité. Un clochard dansant n'avait rien à lui apprendre.

- Des prolétaires qui bâtissent leurs usines sont plus riches que moi ! Je suis devenu ce que je suis grâce à MON travail ! A MON Art ! - Chacun de ses mots était ponctué d'un geste de la main, sec et ferme. - L'argile reflète mon imagination, la pierre se plie à ma volonté ! J'accorde l'immortalité à ceux que je fige dans le marbre ! Vous n'avez rien à m'apprendre sur ce qu'est l'Art !

Il mit quelques secondes à reprendre son souffle. Mais la conversation n'allait pas se finir là. Entraîné par sa colère et par l'insolence de son interlocuteur, Aristide s'aventurait sur un terrain délicat et assez glissant... Mais il n'hésita pas lorsqu'il lui a fallu prononcer ces mots. Il baissa néanmoins la voix, parlant plus calmement, comme un homme civilisé qui expose ses idées, plutôt qu'un vendeur de foire qui vante sa marchandise.

- L'Art se maîtrise ! Il se domine et se contrôle ! C'est cela, être un artiste ! On se donne corps et âme à la religion ou à la folie ! Mais l'Art est un outil, au même titre que le marteau dont je me sers ! Il n'est qu'un moyen d'exprimer quelque chose, de figer le temps !

Rien n'est sacré. L'argent et le plaisir en général, mis à part, bien entendu. Voilà une belle partie de la philosophie du chevalier Torchia. La religion équivaut à la folie, la Terre est un outil et non notre Mère nourricière qu'il faut vénérer et avec laquelle il faut communier. La magie n'est qu'un artisanat et le philosophe qui la manie ne deviens un artiste que s'il le fait correctement. Voilà tout ce qu'il y a à apprendre. Il n'y a ni mysticisme, ni grande vérité cachée. L'Art, le seul utile, immortalise et rapporte de l'argent, voilà tout. Ensuite, il ne reste qu'à dépenser l'argent que certains ont donné pour leur immortalité, en espérant que leurs descendants parleront de vous en vous garantissant votre immortalité...
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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyMar 10 Avr - 0:22

    Il me parut, soudainement, moins colérique, moins prompt aux éclats de colère. Ce petit détail fut probablement la raison qui me fit desserrer le poing, et fermer les yeux en espérant ainsi reprendre un rythme respiratoire plus propice au calme, à la réflexion, et à l’écoute.
    Ceci ne m’empêcha nullement de grincer des dents lorsqu’il parla de mon culot. Je sais que je dis tout haut ce que je pense, j’ai toujours été ainsi. Et je me retiens de le lui signaler, en toute franchise. Je ne peux garder le silence lorsqu’on pense que j’ignore tout.
    Je suis jeune, mais je ne m’estime pas plus idiot qu’un autre. Je pense qu’avoir put subir et voir les injustices du sang me permet de dire que l’Empire a ce petit défaut…on privilégie la naissance.

    Je ne peux tolérer qu’on pense que ce n’est que de la distraction.
    Lorsque je danse, lorsque je vais tournoyer le feu et le domine, je veux montrer du rêve. Je veux que les gens voient à ces actions la tranquillité, retrouve leur sérénité. Je veux qu’ils se rendent compte que le feu n’est pas qu’une chose dangereuse, qu’il peut aussi être beau et utile. Ne serait-ce que pour chauffer les foyers : le feu est comme une famille.
    Pour moi, le feu est une forme d’expression. Je ne suis pas habile de mes doigts plus que deçà. Je ne sais nullement manier les mots comme le plus délicat des poètes. Alors, je tente de rendre hommage par des Danses.

    Mais danse de feu ne sont pas « vide ».
    Une chorégraphie ne sera faite que dans l’honneur de quelque chose. C’est comme une pièce de théâtre. Lorsque je suis brusque, mes poses sont proche du combat que je mime avec le feu tantôt en allié, tantôt en ennemis.
    Lorsque je le manie avec douceur, il est comme la romance interdite entre deux êtres. J’y met mon cœur à l’ouvrage. Et j’avoue ne pas pouvoir prétendre au meilleur niveau de maîtrise, mais ne pas être non plus le premier des incompétents.

    Je n’ai pas remit son travail en cause…enfin si, un court laps de temps. Et encore, j’ai rapidement abdiqué comme quoi ces œuvres sont splendides. Je n’ai pas aimé qu’il remette le mien en considération, voilà tout.
    Je le regarde, le visage de marbre, alors qu’il reprend son souffle. C’est presque avec une voix calme, à la limite du silence, qu’il poursuit et j’ouvre alors grand les yeux. Finalement, je crois qu’une seule chose me reste en travers de la gorge : il pense être l’unique à pouvoir prétendre à cette définition ?

    C’est probablement pour cela, que j’ai lâché un soupir blasé à ses mots. Le détaillant, j’ai donc décidé de lui dire clairement les choses : je n’aime pas tourner autour du pot.


    « Vos mots sont justes. L’Art se contrôle et se domine…Je me donne corps et âme à mes flammes, à mes chorégraphies, afin d’y faire passer mon message. Mon ode, ou ma colère. Au même titre que vous, vous immortalisez ceux que vous estimez important. Alors, à présent que nous sommes d’accord sur cette définition de l’Art, expliquez-vous… »

    Je marque une pause, et posant ma main sur mon torse, c’est avec force que je lui demande :

    « Pourquoi seule la sculpture, seul votre domaine, devrait répondre à cette définition ?! Pourquoi nous, saltimbanques et autres artistes de l’éphémère, nous ne pouvons prétendre à cela ? L’espace d’un instant, je fige les gens dans une scène. Je les captive et les émerveille, je leur apporte du rêve dans ce qu’ils pensent infaisable. Je travaille dur à cela, pour maîtriser mon Art. Contrôler, et dominer le Feu est MON art…comme ajuster les sons ou les couleurs celui d’autres artistes. »

    Je ne peux comprendre qu’il soit si fermait à l’idée qu’il est le seul à apprendre à l’Art…car, finalement, nous pensons pareille sur ce qu’est ce que nous aimons, ce qu’est réellement notre statut d’Artistes. Alors, pourquoi ?
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Aristide Torchia
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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyMer 11 Avr - 21:05

Mais n'était-ce donc jamais fini ? Aristide devait-il être cerné de paysans et de leur ignorance encore longtemps ? Sofien ne voulait rien comprendre. Même lorsqu'il sembla comprendre une partie des pensées du sculpteur, il s'avérait soudain qu'il ne cherchait en fait qu'à détrôner la vérité de celui-ci. Une vérité qu'Artistide savait juste et unique. Surtout face à un petit danseur des rues. Une main agitant une bourse bien remplie lui ferait dire tout et n'importe quoi bien entendu, fut-ce contraire à toutes ses opinions. Mais quelqu'un d'inférieur en rang et en pièces d'or ne pouvait espérait avoir gain de cause.

L'homme à lunettes suivit, involontairement, du regard la main de Sofien, lorsque celui-ci la passait sur son torse. Première fois, il se rendait compte que l'autre homme était, bien entendu, plus musclé que lui, mais aussi assez charmant. Lorsqu'il ne parlait pas. D'une part, l'artiste (le seul, le vrai) avait peur qu'il ne décide de lui expliquer son avis avec un coup de poing bien placé, d'autre part, il ne put se retenir d'avoir un élan de gentillesse et un accès de patience supplémentaire. Que ne ferait-il pas pour un homme étant... un potentiel partenaire sexuel ? C'était la moindre des choses. C'est inconscient, mais les hommes obéissent souvent à leur bite et les caprices de leurs couilles. Aristide obéissait également à sa bourse (celle en cuir avec l'argent...) et au plus fort que lui. Il pourrait, probablement tuer son interlocuteur ici, dans cette ruelle et l'y oublier, mais cela comportait des risques et nécessitait un courge qu'il n'avait certainement pas.

Le chevalier soupira, enleva ses lunettes, se passa une main gantée sur le visage, et remit les verres sur son nez. Il regarda ensuite l'autre homme, d'un air plus las.

- N'allez-vous donc pas partir d'ici tant que je ne vous donnerai pas raison ? Êtes-vous donc à ce point aveugle que vous désirez aveugler votre entourage ? Vous ne pouvez comprendre. Mais soit... Ce que vous faites est un art. Satisfait ? C'est un art. Ephémère, mais c'est un art quand même.

Et moi, je pratique l'Art. Le seul et l'unique, celui qui allait traverser les siècles estampillé du blason du dernier Torchia. Ou de son Ecole, si cela allait un jour se réaliser et qu'il trouverait assez de jeunes gens pouvant supporter son arrogance et étudier aux pieds de son piédestal d'auto-adoration... En tout cas, là, maintenant, pour ne pas se faire battre à mort dans une ruelle, il était prêt à céder un peu de terrain dans ce débat idéologique.

Et voilà. Aristide se passa la main dans les cheveux, avant de se diriger vers la sortie de la ruelle. Il poussa un lourd soupir, avant de se retourner vers Sofien.

- Vous buvez au moins ? Je peux vous payer un verre ?

Il haussa les sourcils et le coin des lèvres avec un certain mépris et de la condescendance. Mais au fond... Ne vivait-il pas pour le plaisir ? Tant qu'à faire, il avait envie de boire et cet homme était la seule compagnie qui se présentait à lui, dans la mesure, où toute cette noblesse n'allait pas écumer les bars avec lui. Et Nathaniel devait rester à l'exposition pour faire office de maître des lieux. Il n'était pas à moitié aussi doué que son maître, mais il était assez beau et bon parleur pour ne pas compromettre l'entreprise qu'était cette exposition au Parc des Lumières...
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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyMer 11 Avr - 22:19

    J’étais prit dans ma diatribe. Ma passion se reflétait dans chaque son de ma voix, chaque intonation de mes propos. Et voir le regard de cet homme posé sur moi ne me gênait nullement. J’avais enfin l’impression qu’il écoutait mes propos, qu’il portait un intérêt à ce que je racontais.
    J’avoue que je l’avais aussi détaillé alors, n’était-il pas normal qu’il fasse de même. Maintenant que j’y pense, j’ai quand même l’air plus entraîné physiquement…encore heureux que je sais contenir mes nerfs, de temps en temps. Il a l’air aussi fragile qu’une brindille que je m’apprête à enflammer.

    J’ai fini de parler, l’incompréhension m’habitant plus que jamais. Son soupir fige, l’espace d’un moment, l’air de mes poumons. Je redoute sa réponse, je crains de ne devoir de nouveau me faire plus véhément que l’Ombre elle-même.
    Les premiers mots fusent, et j’y fronce les sourcils acquiesçant. Je veux réponse…cependant, la suite torture mes oreilles. Je suis…aveugle ?! J’ouvre la bouche comme pour le couper dans sa phrase avant de…de finir dans le même état qu’un poisson hors de l’eau : je le crains.

    Il…Il a bien dit ce qu’il vient de dire ? J’ai les yeux grands ouverts, et la bouche figée entrouverte. Je m’apprêtais à répondre après tout, quant il me prit de cours avec ses propos.
    La mauvaise foi s’en ressent, mais, j’ai conscience qu’il s’agit déjà d’une victoire. Un homme de son genre est souvent plus têtu que la pire des mules, alors, faire flancher son avis quant on que des mots en armes, et en « objet de corruption », je ne peux que me sentir fier de moi, d’une façon.

    Mes lèvres se referment, mes yeux se ferment, et quand je les rouvre : je lui fais un sourire resplendissant comme j’en porte si souvent. Je n’aime pas être en colère, ou fâcher. Je préfère de loin sourire, rire, et garder une ambiance « bonne-enfant ».
    Il passe la main dans ses cheveux, enfin je me sens satisfait. C’est un petit pas, mais un pas vainqueur. Satisfait, je lui dit :


    « Quelque soit ce que vous dîtes, je suis heureux que vous reconnaissiez mon Art…que je suis le premier à qualifier d’éphémère. »

    Je lui accorde cela. Mon domaine n’est nullement immuable. Une représentation varie toujours d’un jour à l’autre…les choses changent, les souvenirs ne sont jamais les même. Le temps les transforment, les mystifient…et peut mener à l’oubli. Mais en l’instant de l’acte, l’Art éblouit et s’insère dans l’esprit d’un tiers : pour son plaisir.

    Il commence à se diriger vers la sortie, j’incline la tête en un salut poli, m’apprêtant à partir dans le sens opposé quant, il s’adresse à moi une nouvelle fois.
    J’étais partiellement retourné, et c’est avec les yeux ronds, le visage rudement expressif, que je le regardais. J’étais…surpris. Après notre interaction, son ton et sa façon de parler ne me gênait plus. J’avais clairement compris qu’il était de ce genre d’homme, de ceux qui aiment se sentir « dominant »…enfin, je crois. Mais le voir me proposer cela, je ne sus comment le prendre.

    Ma main droite vint se perdre vers une mèche de mes cheveux, l’enroulant autour du doigt, avant de la faire glisser derrière l’oreille. Je réfléchissais, et lui répondit alors…voyant l’occasion de faire passer le goût de la dispute, et qui sait, apprendre son nom ?


    « Et bien, pourquoi pas ? Mais je compte payer moi…même… AaaaH ! »

    Alors que je compter refuser le fait qu’on me paie le verre, je vins à me rappeler : je l’ai poursuivit en laissant mon argent aux pieds de la statue. Oh non !
    J’ai blêmit à cette pensée, et le visage virant un peu rouge par la gêne, j’ai fuit son regard en lui avouant :


    « Je crois qu’en fait…je veux bien que vous me payer ce verre…je crains de n’avoir oublié mon salaire aux pieds de votre œuvre…et j’ai de grands doutes quant à sa présence à présent. »

    Raah…il va me falloir faire les boucher double demain, et supplier l’aubergiste d’attendre un peu pour le paiement. Je n’ai jamais manqué un paiement, je pense qu’il comprendra. Et puis, j’ai encore un peu de côté, l’argent pour mon projet, caché dans la chambre justement. Je le paierais avec, et verrai pour une ardoise pour les repas…

    « Désolé… » Que je ne peux que rajouter, avec un petit sourire gêné. Mes mains laissant mes index se « tapoter » l’un contre l’autre, et mon regard fuyant.
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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyJeu 12 Avr - 11:21

[Je ne sais pas si Sofien habite dans une auberge loin de là, mais on dira que non et que c'est là qu'on va. J'ai décidé è__é]

Ouais, eh bien, il ne manquait plus qu'il prétende que ses danses au clair de la lune allaient traverser les âges... Heureusement que Sofien était prêt à accepter la délicatesse de son art inutile. Aristide, comme tout bon artiste, avait envie de boire, alors ils allaient le faire et mettre de côté leur divergence d'opinions. Peut-être même, que ivre, l'acrobate allait s'avérer baisable. Il semblait être très souple... Qui sait ? Connaissait-il des positions intéressantes que le sculpteur n'a pu réaliser qu'en oeuvre d'art ? Deux ou trois des sculptures d'Aristide étaient... dignes de la noblesse ishtarienne, dirons-nous.

L'air idiot, car c'est comme ça que notre philosophe le voyait, de son interlocuteur le rendait nettement plus mignon. Il avait l'air assez bête et pris au dépourvu pour être sexuellement attirant et ne plus constituer de menace idéologique. Ils allaient, probablement, changer de sujet de conversation, s’enivrer et se mettre la main aux fesses. Et ça allait se terminer ainsi, avec chacun ayant conservé son avis de départ, quoi qu'il ait pu être dit. Au cris du cracheur de feu, Aristide haussa les épaules, puis il soupira encore en saisissant la raison. Il fit un geste négligé de la main.

- Si votre argent est retrouvé, je vous le ferai parvenir. Venez, je vous ai dit que j'offrais. Vous n'écoutez jamais, n'est-ce pas ?

C'était plus fort que lui d'être désagréable, quand bien même, il avait passablement envie de passer la nuit avec Sofien. Au bar ou au lit, ça allait encore se confirmer. Il eut une expression de visage ennuyée et jemenfoutiste lorsque l'autre s'excusa. Il lui tapota l'épaule, avant de l'entraîner avec lui, vers une auberge proche. Décente, mais pas trop chère quand même. Chevalier ou pas, mécène puissante ou non, il ne fallait pas abuser pour un coup d'un soir non plus. C'était tout juste bon pour deux hommes voulant boire dont un était un artiste aimant le plaisir et l'alcool.

- Ne faîtes pas l'enfant. On boira toute la nuit, si ça nous chante, je m'en fiche. Je ne suis plus d'humeur à retourner au Parc de toute façon. Allez...

* * * * *

Peu de temps plus tard, ils étaient au rez-de-chaussée de l'auberge, assis à une table proche de la fenêtre. Aristide alla au bar, fit danser une pièce d'or (de quoi nourrir une famille d'ouvriers pendant une semaine) et revint avec une bouteille et deux verres. Fort, bon et efficace. Voilà tout ce qui leur fallait probablement. En tout cas, pour commencer. Il ouvrit la bouteille, remplit les deux verres et leva le sien, toujours avec condescendance.

- A notre rencontre ?
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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] EmptyJeu 12 Avr - 12:38

[Suite Ici ^^]
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MessageSujet: Re: Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide]   Art, Prestige, Réputation et...Argent. [Aristide] Empty

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