L'Empire Ishtar
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 L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]

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L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] Vide
MessageSujet: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptyMar 19 Juin - 11:03

Les claquements des sabots sur le chemin de terre sonnaient comme une douce mélodie rythmée dans les oreilles de la jeune Setsuna. Elle fermait les yeux, en écoutant ce même son encore et encore sans jamais s’en lasser. Elle aimait beaucoup les chevaux, bien qu’elle ne fût jamais montée sur le dos d’une de ces puissantes bêtes. Elle aurait bien aimé à vrai dire, mais n’en avait jamais eu l’occasion.

Elle ne savait pas ou cette calèche les emmenaient, elle et son ‘père’ adoptif, un savant fou qui l’avait accepté, nourrit, logée mais aussi torturée. Son âme était brouillé, elle ne savait pas elle-même quoi penser de sa personne. C’était un vieillard peut-être un peu perdu, pas nécessairement mauvais, autant le décrire ainsi.

Elle portait un magnifique Yukata, dans le style de sa ville natale qui lui donnait un air de jeune princesse dans toute sa pureté. Ses longs cheveux bleus pâles retombaient sur ses épaules dans un lissage à faire pâlir d’envie les plus royales des demoiselles. Pourtant, qui pouvait deviner qu’elle n’était qu’une esclave, qu’un ‘objet’ comme la société nommée les gens de sa classe.

Malheureusement, en ce jour elle ne serai qu’un objet de vente… Evidemment elle ne le savait pas, et on pouvait presque dire qu’à cet instant, elle était bien… Elle était heureuse. Cela faisait maintenant un an que l’homme qui l’avait adopté ne l’avait pas torturé pour ces expériences. C’était une bonne chose… Mais elle craignait toujours que ce ne soit qu’une trêve et que ça recommence de nouveau.

Elle fixait le paysage qui défilait à petite allure sous ses yeux, la charrette s’arrêtait pour faire des pauses et changer de chevaux, tous plus beau les uns que les autres, les deux blancs laissèrent place à un bai et un gris, puis encore par un noir et un alezan… Le mélange de couleur rendait le tout encore plus harmonieux.

Durant le voyage, très peu de mots furent échangés, ce n’est que vers la fin que la conversation revint, Setsuna n’osait jamais en débuter une de peur de faire une erreur, et se contentait de répondre quand on lui demandait.

_ Nous voilà à la capitale, bien loin de Khini-Lao, tu as vu toute cette science qui saute aux yeux ?

En effet, l’endroit où ils se trouvaient était bien différent de la paisible ville de Khini-Lao, cet endroit semblait en pleine furie de connaissance, ça faisait presque peur… En fait, ça faisait peur, allait-il tenter de nouvelles choses sur sa personne ici ?

_ Si je peux me permettre… Père… Que faisons-nous ici ?
_ Tu le sauras dans les temps voulus ma fille, profite de l’instant, tu as dix-neuf ans aujourd’hui après tout…

Avait-elle réellement dix-neuf années de vie derrière elle ? Elle ne se souvenait pas de tout, pas de son enfance du moins, c’était frustrant… Mais une vulgaire esclave avait-elle besoin de tout savoir de son passé après tout ? Pourtant ce manque d’information la blessait au fond d’elle-même, mais elle garda cela en secret, les gens se moquaient bien de savoir son état d’esprit. On ne demandait pas à un jouet comme il se sentait.

Les chevaux cessèrent le trot pour revenir au pas, cassant le rythme qui c’était installé dans la tête de la jeune fille. Ils marchaient lentement, les naseaux dilatés, puis s’arrêtèrent finalement. Setsuna fixa le savant qui lui fit signe qu’elle pouvait descendre, elle ouvrit la porte de la calèche et descendit avec grâce, comme on lui avait ordonné avant de partir.

Elle fut éblouit par la beauté de ce qu’elle pouvait voir, elle se trouvait non loin d’un parc comme elle avait toujours rêvé de s’y promener, des lumières ornées les contours et les chemins, c’était tout simplement sublime. Un sourire s’illumina sur le visage de la jeune fille, sourire qu’elle ne put retenir tant le spectacle lui réchauffait le cœur. Elle en oublia en un instant les misères de ce monde pour s’échapper dans ses douces pensées rien qu’un cours instant.

Mais la même question revenait hanter son esprit, pourquoi étaient-ils ici ? Son ‘père’ lui fit un geste de la tête, lui donnant ainsi le droit de se promener, elle avança d’une démarche délicate devenue naturelle, sans pour autant trop en faire, elle marchait juste comme une jeune demoiselle heureuse. Elle respira une grande bouffée d’air et sembla conquise.

Elle se dirigea ainsi par le parc, regardait comme si elle était la plus belle douceur de cet endroit, c’était peut-être le cas à l’instant présent. Mais son bonheur n’était sûrement que de courte durée.

Elle se promena longuement, observant chaque détail avec un certain intérêt et alors qu’elle continuait son exploration le scientifique la fixa d’un regard qui a lui seul lui indiqua de s’arrêter, ce qu’elle fit en baissant le regard, ayant peur d’avoir fait un quelconque faux pas.

_ Voilà pourquoi tu es ici… Setsuna.

La demoiselle releva la tête, elle aperçue alors au loin une femme… Une très belle femme dont la démarche montrait à elle seule toute sa puissance. Setsuna ne put s’empêcher de se sentir ridicule face à tant de fierté et de beauté, en effet elle ne se voyait pas comme une demoiselle spécialement attirante, c’était sûrement pour la plupart des personnes qui la regardaient le contraire.

Sa démarche fière laissait couler ses longs cheveux blonds et brillants sur le long de ses épaules sûres. Plus elle se rapprochait plus Setsuna fut captait par son regard bleuté, il tirait plus vers le bleu que le sien même si il y avait des nuances de ressemblances entre elles à ce point là. La dure voix masculine la rapprocha de la réalité :

_ Setsuna baisse les yeux, si tu peux.

Setsuna se retrouva le regard fixant le sol, elle ne pouvait voir à présent que la fin de la tunique rougeâtre de la demoiselle qui les accostait. Elle n’avait pas su dire son âge, si ce n’est qu’elle était plus âgée qu’elle mais sans être forcement une veille dame. Elle était une adulte dans toute sa splendeur selon les dernières informations reçues.

Setsuna ne comprenait pas pourquoi cette femme avait un rapport avec elle, elle se contenta de rester immobile, à écouter l’homme qui l’avait accueilli durant toutes ces années.

_ C’est un plaisir de vous rencontrez, Ann Talfingen...

Il s’inclina en signe de respect ce que Setsuna, histoire de ne pas être contrainte, s’empressa de faire à son tour toujours en éloignant son regard du sien histoire de ne pas avoir de problèmes.

_ Permettez moi de vous présenter ma plus belle invention, elle se nomme Setsuna… Oh bien sûr vous pouvez la nommez comme vous le souhaitez, après tout ce n’est qu’une esclave…

Les mots sonnèrent comme un couteau dans le cœur de Setsuna. Elle redressa soudainement sa tête et fixa l’homme, elle semblait déboussolée, elle s’appelait Setsuna, elle ne voulait pas changer de nom. Elle resta ainsi sans bouger le regard brouillé par l’incompréhension.
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Ann Talfingen
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MessageSujet: Re: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptyMar 19 Juin - 14:45

    Dure condition parfois que celui de conseillère la plus proche de l’Empereur lui-même. Ann suscitait bien des sentiments, colère, jalousie, envie, mais aussi peur, respect, hypocrisie et tendance au léchage de botte. Personne n’avait plus le cran de la regarder de haut ou de lui dire ouvertement son dédain, personne ne pouvait encore se permettre de tenter quoique ce soit contre elle, du moins, pas sans risquer les foudres de l’Empereur, au propre comme au figuré et aucun des deux n’étaient agréables à vivre.

    Mais depuis un temps, ce avec quoi devait composer Ann était l’hypocrisie. Dans ce monde impitoyable de la haute noblesse, coups bas, trahison étaient courantes, perdu au milieu des histoires de mœurs allant du sordide au stupide. Jusque là, Ann esquivait habilement tout ça, ne prenant pas partie, elle ne se souciait que l’Empereur. Pour l’instant, la formule marchait plutôt bien, de plus tant qu’elle avait le pouvoir de fracasser dans les bourses des puissants, elle avait la paix.

    Cependant, les approches avaient changés. Elle avait d’abord eu droit au numéro des charmes des beaux gosses nobles en tout genre. Pas de bol, personne ne connaissait sa véritable orientation et les vents pleuvaient méchamment. Alors ces derniers temps, on passait aux cadeaux en tout genre. Tous les trucs pour lesquelles elle n’avait aucun intérêt, à savoir plus de quatre-vingt quinze pour cent de ce qu’on lui offrait partait dans le trésor impériale où elle trouvait plus d’utilité à ces choses là. Et aujourd’hui encore, le festival continuait de plus belle. Un noble influent du Khini-Lao voulait lui faire un présent, histoire de se faire bien voir auprès de l’Empereur. Mais vu qu’Ann détestait les faux-cul, il se prendrait un bon petit contrôle fiscal corsé. Mais ca, ce serait pour plus tard. Elle devait récupérer son cadeau au parc des lumières. De ce qu’elle en avait comprit, le cadeau lui serait remis par un scientifique qui travaillait souvent pour lui, un homme qui voulait se faire un nom. Ben voyons, elle était exceptionnellement gentille aujourd’hui, elle récupérait son bibelot, s’assurait que ça ne lui explosait pas à la tête et s’en allait.

    Quand elle arriva au parc, là où elle avait rendez-vous avec l’homme en question, il n’y avait plus personne à part eux, normal, plusieurs gardes l’avaient accompagnés et avaient fait circuler les potentiels curieux. Elle arriva face à un homme banal, pour ne pas dire moche, lequel était accompagné d’une charmante jeune femme, jolie, vêtue d’une tenue traditionnelle des provinces occidentales, des cheveux turquoise lisses, un regard azur vissé au sol. Il commença par les présentations d’usage, Ann n’était pas souriante, on sentait clairement que ça l’ennuyait d’être ici et elle ne s’en cachait pas. Il continua ensuite en lui présentant la jeune femme, la ventant comme étant sa plus belle création.

    Cette jeune femme est donc une esclave ? Pas de signe animal, un objet ?

    Voilà qui suscitait la curiosité. C’était elle le cadeau ? Peut-être, ou alors, il la trimballait partout avec lui pour se la jouer avec un joli trophée ou donner l’illusion qu’il peut encore se permettre d’attirer les jeunes femmes. Enfin, peu importait, Ann serait rapidement fixé.

    Je vous prie de me pardonner mais je suis une personne occupée et mon temps est précieux. Un homme dont vous êtes proches m’a dit que vous deviez me remettre un présent en son nom, je vous libère de la contrainte de faire durer le suspense plus longtemps.

    Ann était très diplomate mais si on savait lire entre les lignes, on pouvait interpréter par « magnes-toi, je ne n’ai pas que ça à faire ».
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MessageSujet: Re: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptyMar 19 Juin - 15:11

Elle regardait l’homme qui lui avait offert une vie convenable bien que peu amusante, la ‘vendre’, même la donner avec une telle facilité que Setsuna en ressentie de la haine dans son cœur pourtant si tendre. Elle se mordilla la lèvre fixant toujours le sol, l’homme écouta la puissante femme qui venait de les accoster, elle semblait presque ennuyée mais n’avait pas pour autant compris exactement de quel cadeau il s’agissait.

_ Hm, certes pardonnez moi de vous empruntez de votre temps si précieux mais vous ne serrez pas déçue… Setsuna ! Relève la tête si tu peux !

La demoiselle se sentit soudainement obligée de contracter son cou pour relever son visage et fixer la jeune femme, elle avait presque sursauté à la prononciation de son prénom. Cette nouvelle vision confirma ses dires, la femme qui se tenait devant elle était vraiment charmante physiquement, même si son visage restait très fermé, en même temps elle semblait tellement ennuyée de cette situation alors… Pourquoi se mettrait-elle à sourire ?

L’homme attrapa le menton de la jeune fille pour lui relever un peu plus la tête.

_ Regardez là… n’est-elle pas magnifique ? Un magnifique jouet, magnifique objet que je souhaite personnellement vous offrir… J’espère que ce présent vous fait plaisir, Dame Talfingen.

Il ne cessait d’enchainer ses phrases avec la plus grande des fiertés de pouvoir présenter une si belle jeune fille à croquer. Pourtant, en effet, il n’était pas lui-même au courant de l’orientation sexuelle d’Ann Talfingen. Il s’imaginait même qu’elle pouvait être mariée à un riche homme, finalement il n’en savait trop rien.

_ Bien sûr, elle ne pourra vous faire de l’ombre, vous êtes véritablement charmante. Mais cette enfant à d’autres qualités, et pas des moindres ! Vous pouvez lui demander tout ce qui vous plaira…

Setsuna secoua la tête, comment ça ‘tout’ ? Son ‘père’ était finalement devenu fou ave le temps. Elle ravala sa salive et croisa le regard bleu de la dame, ne se rendant pas véritablement compte que ceux-ci sonnait comme une insulte elle resta plongé un instant, essayant de décrire autre chose que de la froideur… Elle n’eut pas le temps de trop en savoir que déjà l’homme appuya sur sa nuque, alors qu’elle rabaissa sa tête. Puis il vint lui murmurer à l’oreille :

_Maintenant, dis à cette dame que tu seras heureuse de la servir, si tu peux

Setsuna continua de fixer le sol, puis malgré elle sa conscience laissa place à l’ordre, et elle murmura d’une voix douce et calme :

_ Dame Talfingen, je serai, si vous me le permettez, très heureuse de vous servir…

Elle finit sur ses mots, sa conscience reprenant lentement, pour se rappeler de la démence de son père. Il avait été presque insultant d’être aussi « bon vendeur » face à cette dame considérée de haut rang. Au fond d’elle-même, la turquoise savait qu’il allait s’attirer des foudres, elle allait encore devoir faire le maximum pour lui éviter le pire. La science et l’envie de reconnaissance avaient brouillé son âme et le peu d’humanité qui lui restait en cet instant. Une rafale douce de vent passa et laissa voler les longs cheveux de la demoiselle qui frôlèrent de peu le corps de la noble.

Quelques secondes, qui lui parurent une éternité passèrent la gorge de la demoiselle se noua, elle fixait le sol cherchant un quelconque intérêt qu’elle trouva dans un caillou, elle se mit à le décrire, à essayer de penser à autre chose. Craignant la fureur et le mépris qui flottaient dans l’air.
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MessageSujet: Re: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptySam 23 Juin - 11:52

    Peu satisfaite d’être là, Ann réussit tout de même à garder sa diplomatie, même si sa froideur faisait comprendre le ton de la rencontre. Elle était là un petit peu plus par contrainte que par choix, au moins pour ne pas froisser le noble qui essayait de se faire bien voir. Si elle ne se laissait pas lécher les bottes, elle prenait toujours soin quand même de ne pas vexer inutilement ce genre de personnes, histoire de ne pas se faire d’ennemis. Mais présentement, ce n’était pas le noble en question à qui elle faisait face mais à un obscur scientifique un peu trop encombrant à son gout, accompagné par une charmante jeune femme visiblement esclave, vieux pervers… Ce dernier s’excusa pour lui faire perdre de son temps avant d’ordonner à son esclave de relever la tête. Ann détailla son visage, enfantin et adulte à la fois, mystérieux, intéressant, avec des yeux turquoise comme sa chevelure. Un peu plus, et on croirait avoir à faire à un Ezhekiel au féminin. Son sentiment comme quoi la jeune femme serait le cadeau s’accentua jusqu’à l’apothéose lorsqu’il déclara lui donner.

    Je dois avouer que pour une fois, c’est un cadeau des plus originaux… et je suis d’accord avec vous, cette jeune femme est effectivement très belle.

    D’ailleurs, elle se demanda si cela était fait exprès. Même si ce n’était pas un secret d’état, Ann ne criait pas ses préférences pour les femmes sur les toits. Or, la jeune femme qu’on voulait lui offrir était précisément à ses goûts. Le genre de sympathique demoiselle qu’elle croquait volontiers durant de longues heures pour se détendre du stress occasionné par son travail. Il continua sur sa lancée, lui faisant du léchage de botte qui avait le don de l’énerver avant de préciser qu’elle lui serait parfaitement obéissante. Ann était au courant que les esclaves objets avaient comme une sorte de déclencheur vocale, une commande qui les forçait à obéir à n’importe quel ordre. Même si une partie d’Ann trouvait cela scandaleux de détruire ainsi la liberté d’une personne, une autre partie trouvait cela amusant de pouvoir avoir le contrôle absolu sur une personne de confiance. Elle pourrait en faire une potentielle assistante, il suffirait de manipuler les mots efficacement de manière à ce qu’elle garde secret tout ce qu’elle lui dirait. Et puis, elle avait un petit air de l’Empereur au féminin, de quoi permettre à Ann d’assouvir ses fantasmes les plus inavouables.

    Je vois… j’ai cru comprendre qu’elle avait besoin d’un maître pour survivre et ne pas sombrer dans la folie, comment procède-t-on au changement ?

    Mais cela, il allait le lui montrer immédiatement, en ordonnant à la jeune femme de reconnaitre Ann comme maîtresse. Ainsi donc, il suffisait simplement qu’elle lui prête allégeance et le tour était joué ? Ann s’approcha de la jeune femme agenouillée devant elle dont les cheveux portés par le vent chatouillaient son bras. Elle leva la main et caressa doucement le visage de la jeune femme avant de mettre sa main, paume vers le sol, face à son visage.

    Dans ce cas, jures de me servir, de m’être fidèle et de m’obéir en toutes circonstances… Si tu peux…

    La commande vocale était ce que l’on appelait le mot d’obéissance, même si parfois, c’était plus qu’un mot. Ann était observatrice et avait noté que l’homme rajoutait toujours cette phrase à chaque ordre. Pourquoi dire « si tu peux » à une esclave, sensé obéir sans discuter ? Simple, elle avait repéré toute seule la commande orale pour la faire obéir. Maintenant, la jeune femme allait lui jurer obéissance et comprendre qu’elle devait embrasser sa main en signe de soumission. Finalement, la journée n’était pas si perdue que ça…
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MessageSujet: Re: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptyDim 24 Juin - 12:07

Je dois avouer que pour une fois, c’est un cadeau des plus originaux… et je suis d’accord avec vous, cette jeune femme est effectivement très belle.

Le sourire du scientifique fou s’étala encore plus sur sa face ridée. Il pensait déjà pour lui-même que c’était gagné, qu’il avait Ann Talfingen dans sa poche… Le pauvre fou s’il savait. Le cœur de Setsuna s’accéléra, comment prendre cela ? De façon ironique ? Ou les paroles étaient-elles véritables ? La jeune fille ne c’était jamais posé la question de véritablement savoir si elle était repoussante ou attirante, elle n’avait aucun avis sur sa propre personne, elle ne se voyait que comme un pantin, une poupée, un objet… Capable de ressentir des émotions qu’elle préférait refouler au fond d’elle-même pour ne pas craquer.

Rassurez-vous, vôtre beauté est inégalable !

Il ne pensait pas ses mots, pour lui qui était un vieux pervers la chaire fraiche que lui offrait Setsuna aurait pu être tentante. Mais sa folie de soif de connaissance et d’être reconnu avait reprit le dessus.
Son créateur continua son petit jeu de vente, quel bon marchant… Quelle bonne marchandise… Tout était si parfait à ses yeux. Mais les rêves se briseraient tôt ou tard.

*Je ne te pensais pas aussi naïf…*

La dame sembla s’intéresser à l’offre que lui faisait le scientifique puisqu’elle demanda par la suite comment le changement se procédait, chose qui fut évidente quand Setsuna fut forcée de se mettre à genoux et de dire qu’elle serai ravie de la servir. Ce n’était pas totalement faux, à présent l’homme qui l’avait abrité sous son toit pendant des années la dégoutée… Et elle pensa que ce ne serait pas si pire d’être avec cette dame, quoi qu’elle ne connaissait rien de sa personne, était-elle juste stricte et sadique ? Ou plus douce dans l’intimité, hors de la population, de toute façon elle n’avait pas le choix et le saurai bien assez tôt.

La jeune fille frissonna lorsque la main de la dame vint caresser son visage sous l’excitation du savant fou, il semblait être le plus heureux des hommes à fixer son plan se réussir peu à peu. La turquoise redressa doucement son visage pour la fixer légèrement, reposant son regard sur la main qui se présentait devant elle, quémandant un baiser pour celer le pacte.

Dans ce cas, jures de me servir, de m’être fidèle et de m’obéir en toutes circonstances… Si tu peux…

Servir un ange ? Servir le diable ? Elle n’en savait rien, juste servir cette dame. Le ‘si tu peux’ n’était presque pas nécessaire, elle voulait à présent partir, mais cela n’empêcha pas la formule d’agir sur elle. Sa main vint tendrement caresser la tienne, son pouce se serrant à peine sur ses doigts par respect, elle approcha ses lèvres de celle-ci, en déposant un délicat baiser qui disait à lui seul toutes ces pensées respectées dans les paroles de dame Talfingen .

L’apothéose ! Le scientifique se retenait d’hurler son bonheur ! Il tapota le dos de sa ‘fille’ comme pour lui dire de se relever. Mais ce n’était à présent plus à lui qu’elle devait obéir, aussi regarda telle sa nouvelle maitresse en lui demandant simplement :

Puis-je?

Elle demandait ainsi l’autorisation de se relever, l’homme secoua la tête, il était un peu choqué de soudainement ne plus avoir aucun contrôle sur elle. Aussi par respect pour la femme qui se tenait devant lui il n’osa pas prononcer la formule, ce n’était plus à lui de l’utiliser, il reprit aussitôt son petit ‘ jeu ‘ :

Hm si vous pouviez… Sans vouloir vous commander, loin de moi cette idée bien sûr… Parler de mes… ‘Facultés’ à l'empereur je serai capable de créer d’autres esclaves aussi délicieuses que cette jeune demoiselle à vos yeux…

L’homme attendait une réponse positive, le souffle court, presque fou d’être à quelque centimètres, à quelques pas de sa réussite… C’était répugnant.
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MessageSujet: Re: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptyDim 24 Juin - 16:03

    Ce scientifique était le roi des lèches-bottes, essayant désespérément de faire des compliment à Ann pour s’attirer ses bonnes grâces, visiblement, il n’avait pas comprit que c’était ainsi qu’il allait y arriver, là, il était plus lourd qu’autre chose. Vieux pervers qui vantait une esclave jeune, belle et obéissante. Du point de vue d’Ann, il était plus qu’évident qu’il avait du lui-même se servir d’elle comme jouet sexuel à plus d’une reprise. On ne pouvait pas avoir une pareille beauté qu’on pouvait faire obéir d’une simple commande vocale sans en abuser, c’était évident. Et même si elle était dans l’erreur, il aurait été difficile de lui faire croire le contraire, aussi n’avait-elle que du dégout pour cet homme. Il ne devait accepter de se séparer de son esclave que pour des aspirations plus importantes ou à cause des pressions faites par le noble qui l’envoyait à elle. Elle balaya ses compliments d’un geste dédaigneux de la main, seulement intéressée maintenant par cette beauté à la chevelure turquoise qu’elle allait faire sienne.

    Ann lui caressa le visage, savourant la douceur de sa peau, se délectant du frisson qu’elle provoquait. Ayant comprit la commande vocale, le fameux mot d’obéissance, elle n’eu aucune hésitation à le mettre en application, demandant à la jeune femme de la servir et de lui obéir en toute circonstance. Celle-ci se saisit de la main tendu vers elle l’embrassa doucement en signe d’allégeance. Le scientifique jubilait dans son coin… justement seul dans son coin, la jeune esclave ne faisait plus attention à lui et Ann se moquait bien de ce vieux pervers. Elle ne souciait plus que de cette jeune femme qui lui demander humblement le droit de se relever. Sa main toujours prise par l’objet, elle changea juste la prise de façon à l’aider.

    Bien sûr…

    Ca y est, l’autre idiot se rendait enfin compte que son petit jouet lui échappait, il avait mit le temps. Mais c’était trop tard, Ann comptait bien la garder et la jeune femme n’avait pas l’air disposée à repartir avec lui. Alors, à la place, il essayait de se vendre, histoire de se faire bien voir. Ann daigna enfin lui accorder un petit peu d’attention.

    Sa majesté impériale est un homme occupé mais j’essaierai de lui trouver le temps. Avec un peu de chance, vous aurez peut-être l’occasion de rentrer à l’Exodum. Attendez patiemment chez vous, ça peut prendre du temps mais je vous recontacterais bientôt.

    Sauf qu’elle ne précisait pas que ca pouvait être aussi comme cobaye, ça lui ferait les pieds à ce lèche-botte. Mais en attendant de décider quoi faire de lui, elle estimait l’avoir assez vu et elle avait un joli cadeau à déballer à la maison. Enfin, d’abord, elle voulait faire connaissance avec elle.

    Sur ce, nous vous laissons pour aujourd’hui. Viens avec moi.

    Ann tourna les talons et quitta les lieux, faisant en sorte d’attendre son esclave. Plus loin dans le parc, une voiture les attendait, les chevaux piaffaient d’impatience, des gardes montaient la garde autour. Ils saluèrent l’intendante en silence et lui ouvrir la porte pour qu’elle monte avec sa nouvelle esclave. Une fois les portes fermées, elles furent enfin seules dans la voiture. Ann se détendit, loin de cette abominable marchand de soupe et fit un sourire à la jeune femme.

    Enfin seules. Dis-moi, quel est ton nom ? Et ne me réponds pas celui de mon choix, je veux le vrai.

    Et pour la peine, elle n’usa pas du mot d’obéissance, elle voulait laisser de la liberté d’action à son esclave, pas en faire un légume décérébré qui obéit que par contrainte.
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MessageSujet: Re: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptyDim 24 Juin - 19:19

La main de dame Talfingen se refermait à présent sur celle de la jeune Setsuna pour l’aider à se relever en confirmant le fait qu’elle pouvait exécuter ce geste, elle semblait se désintéresser complètement du savant fou qui, dans sa folie, ne le remarquait même pas et venté ses belles capacités. La turquoise se redressa donc doucement faisant même attention de ne pas laisser aller son poids, quoi que bien léger, sur la délicate main de sa nouvelle maitresse. Elle ne se sentait pas si soumise en ce moment en vérité, elle remarqua alors mieux les tailles… Elles étaient de la même grandeur, mais dame Talfingen était plus développée, plus ‘femme’ que elle, et elle se sentit réellement minuscule voir hideuse à ses côtés.

Son regard bleu fixait l’homme qui, sous les nouvelles paroles de celle qu’il essayait de se mettre dans la poche frémissait. S’il avait été un chien, il aurait sorti sa langue en remuant la queue… Dégoutant. Ce n’était qu’une raclure, Setsuna avait bien ouvert les yeux, elle ne disait rien, se morfondit dans le silence, de toute façon tous cela n’avait pas d’importance. Plus d’importance plutôt.

Sur ce, nous vous laissons pour aujourd’hui. Viens avec moi.

La dame détourna les talons, incitant Setsuna à la suivre sans pour autant lui en donner l’ordre, la jeune fille suivie le mouvement quand le scientifique la retenue par le poignet.

« Allons Setsuna, tu ne me dis pas aurevoir ? »
« Ni au revoir, ni adieu… »

Dit-elle en retirant son bras de sa main, il ne pouvait plus lui ordonner quelque chose sous risque de vexer Dame Talfingen qui n’était pas bien loin. Il laissa donc sa proie, sa fille, son invention, son délire lui échapper. Il s’en voulut un instant… Mais nan, la science le faisait baver d’envie. Bientôt oui… Bientôt il serait riche, reconnu et encore plus fou… Du moins c’est ce qu’il pensait.

Setsuna ne se retourna pas, elle fixa devant elle dans le silence le plus total. Au loin, une voiture dirigée par deux beaux chevaux blancs, son regard s’arrêta sur la beauté de ces animaux… Ils étaient fascinants vraiment, et la jeune fille ne put que laisser échapper un petit :

« Ils sont vraiment magnifiques… »

Ce n’était pas mauvais, pas méchant, c’était simplement reconnaître que les chevaux étaient des animaux vraiment nobles et royaux. L’un des deux grattait le sol, signe d’impatience sans doute. Setsuna suivie donc sa nouvelle maitresse dans la calèche s’installant au calme à ses côtés se remettant le rythme des sabots en tête.

Enfin seules. Dis-moi, quel est ton nom ? Et ne me réponds pas celui de mon choix, je veux le vrai.

Elle n’usa pas de cette formule qui faisait faire n’importe quoi à Setsuna, elle apprécia ce simple geste mais c’était encore trop tôt pour connaître les ambitions de cette dame.

Mes seuls souvenirs me rappellent que je m’appelle Setsuna…

Dit-elle, ses seuls souvenirs car en effet elle avait oublié une partie de son enfance, comme un flou, comme si elle c’était levée un beau matin, qu’elle était née à six an, et qu’elle ne connaissait rien d’autre que les rues marchandes et le laboratoire. Elle frissonna en se rappelant toutes les tortures.

Si ce n’est pas impoli… Puis-je savoir comment vous souhaitez que je vous nomme ?

Elle préféra demander tout de suite la chose histoire de ne pas faire de bêtises dans les prochains jours à ce sujet. Comment devait-elle la nommer ? Dame Talfingen ? Madame ? Mademoiselle ? Maitresse ? Ou même un surnom ? Après tout rien n’était impossible. Elle tourna son regard vers la belle blonde en se mordillant la lèvre, ce n’était pas un geste méchant, simplement un tic lorsqu’elle était embêtée ou qu’elle avait peur de dire ou demander quelque chose d’incorrect, il fallait comprendre que la demoiselle avait vécu dans la crainte. Et elle ne savait d’ailleurs pas si elle y resterait ou si c’était définitivement une vie meilleure qui l’attendait.
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MessageSujet: Re: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptyMar 26 Juin - 16:16

    Malgré le nom qu’on leur donne et leur soumission, les objets étaient des gens avec des pensées et de sentiments. Si on les traitait mal, ils n’avaient aucunes raisons de faire preuve de reconnaissance. Le scientifique allait maintenant en faire les frais en voyant Setsuna disparaitre de sa vie sans même un au revoir. Il allait tout perdre bêtement pour avoir voulu flatter trop haut. Il n’aurait aucune renommée, il allait perdre sa fille, son jouet, pour rien, les aléas de la vie. Ann laissa sa nouvelle esclave se débrouiller avec lui, gardant pour elle le sourire triomphant alors qu’elle l’envoyer chier comme la vieille merde qu’il était.

    Ann guida donc sa nouvelle compagne jusqu’à la voiture qui les attendait. Elle semblait impressionnée par le luxe qu’elle dégageait. Pourtant, à la capitale, ça c’était discret, pas de fioritures inutiles, celui de l’Empereur était bien plus luxueux, sans compter un bon paquet de noble.

    Et bien, ils ont l’air de te plaire, mais ce ne sont pas les plus beaux ou les plus majestueux de l’écurie impériale, tu peux me croire…

    Par la suite, elles montèrent dans la voiture, on referma la porte, elle était maintenant seules et tranquilles dans ce petit espace clos qui se déplaçait tranquillement. Ann en profita pour lui demander son nom, celui qu’elle avait vraiment, elle ne comptait pas faire comme cet idiot qui disait qu’on pouvait donner celui de son choix. Elle prétendit que le peu de souvenir qu’elle avait la faisait s’appeler Setsuna. Ces objets, les scientifiques leur mettaient vraiment l’esprit en bouillie, qu’est-ce que cette pauvre fille avait donc fait pour mériter ça ?

    Setsuna ? C’est joli… Ca me plait. Pas besoin de t’en donner un autre contrairement à ce qu’il disait, le tien fera parfaitement l’affaire.

    Ann l’observait et voyait qu’elle n’était pas à l’aise mais elle ne pouvait savoir pourquoi. Posant une question parfaitement technique, la jeune femme lui demanda comment elle devait s’adresser à elle. Ann en conçut un sourire amusée.

    Lorsque nous serons en publique, la politesse et la tenue seront de rigueur. Donc, je pense que « madame » fera l’affaire. Sinon la plupart des gens m’appellent simplement Dame Talfingen, vu que je n’ai pas de titre de noblesse. Mais sinon, lorsque nous serons entre nous en privés, tu pourras être plus libre sur le protocole, mais seulement en privé, j’insiste.

    Pas d’ordre contraint pour le moment, elle la voulait libre de ses pensées tant qu’elle restait sage, le mot d’ordre, ce serait si nécessaire. Bon, malgré tout, il était temps de faire un peu connaissance, jusqu’où son « père » lui avait parlé d’elle ? Après tout, elle semblait même surprise d’être offerte à elle.

    Dis-moi Setsuna, que sais-tu de moi ? As-tu idée de ce que je vais, de là où je vis et de ce qui t’attends ?

    En premier lieu, elle voulait savoir si la pauvre petite esclave qu’elle était connaissait Ann, l’intendante de l’Empereur, si elle se doutait que sa nouvelle demeure allait être le palais impériale et si elle comprenait bien à quel point sa vie allait être différente…
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MessageSujet: Re: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptyJeu 28 Juin - 13:07

Ces chevaux n’étaient pas les plus beaux de l’écurie selon Dame Talfingen, pourtant pour Setsuna il était déjà impossible d’imaginer encore plus majestueux que les deux fiers chevaux soignés avec une attention particulière pour avoir une si bonne santé et une robe si brillante. Les yeux de la jeune adulte semblaient briller d’une douce lueur mélange d’émotion et surement un peu de fatigue, il faut dire que les années dans ce laboratoire n’avaient pas été faciles.

Elles montèrent toutes deux dans la voiture et commencèrent à discuter, façon de parler, Setsuna se montrait très polie avec la Dame car elle ne voulait surtout pas lui faire offense. Elle finit par lui demander comment devait-elle s’adresser à elle, la réponse l’étonna que les choses soient aussi dispatchées. En publique, elle devait l’appeler ‘Madame’, pas de maitresse, pas de nom qui la mettait en dessous de tout, juste ‘Madame’, c’était plutôt agréable, poli. Elle sourit en acquiesçant de la tête.

Ce qui l’étonna le plus dans cette histoire, c’était qu’en privé ‘Madame’ lui laissait libre court à son imagination, pour autant Setsuna n’allait pas s’amuser à l’appeler pupuce ou chaton, elle pensait même garder ce mot ‘ Madame’ en privé sauf si sa maitresse lui demander d’en changer ou lui imposer un autre surnom.

Alors qu’elle réfléchissait à cela, son interlocutrice continua le dialogue par des questions la concernant. Que savait-elle d’elle ? Ou vivait-elle ? Et qu’est-ce qui attendait Setsuna ? Elle n’en savait finalement pratiquement rien. Elle réfléchit un instant puis prit parole :

_ Je n’étais au courant de rien quand nous sommes arrivés… Il avait utilisé mon anniversaire comme prétexte pour se déplacer alors…. Je ne sais de vous que ce que la discussion précédente m’a permise d’apprendre…. Que vous êtes proche de l’Empereur…

Elle s’en voulait presque d’être aussi ignorante mais elle ne pouvait pas savoir ce qu’on ne pouvait lui apprendre, aussi pensait-elle que sa nouvelle maitresse lui donnerait plus d’explication à ce sujet, elle releva la tête plongeant ses yeux dans les siens doucement :

_ Puis-je alors vous demander de répondre à ces questions si vous le souhaitez ?

Elle tenta le tout pour le tout, si Dame Talfingen lui avait parlé de cela elle voulait forcement aborder le sujet... L’adolescente commençait d’ailleurs à se poser des questions sur ce qu’elle allait devenir. Peut-être que tout n’était pas si rose, après tout elle ne préférait rien imaginer. Allait-elle servir uniquement Ann Talfingen ? Et de quelle façon ? Cette femme avait-elle un mari qui serai peut-être violent ? Après tout elle ne connaissait rien… Rien… Et cela était presque vexant. Sur le cou, elle eu vraiment l’impression d’en être un, un objet… Et de n’être là que pour la décoration.

Tout en réfléchissant, elle rajusta un peu son Yukata qui avait légèrement glissé sur son épaule en rougissant, presque pudique de son propre corps tout en écoutant la Dame.
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MessageSujet: Re: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptyMar 3 Juil - 9:57

    Ann avait toujours trouvé que le terme « d’objet » était parfaitement erroné pour désigner ces esclaves. Un objet, ca ne tombe pas en admiration devant deux beaux chevaux blancs, ça ne sourit pas aussi joliment et ce n’est pas sensé vous donner envie de lui faire des choses que les bonnes mœurs réprouvent. En tout cas, les deux femmes prirent place dans la voiture qui allait les ramener au palais impérial. La petite esclave lui demanda en chemin de quelle manière elle devait s’adresser à elle, Ann lui répondit pour lui éviter de futures bourdes publiques. Par la suite, Ann voulut savoir ce que l’esclave savait de sa situation, de ce qui lui arrivait, de qui était l’intendante et toutes ces choses. Ce à quoi elle répondit quelque chose qui pouvait se résumer par : rien. Son créateur avait utilisé le prétexte bidon de l’anniversaire pour lui faire faire une sortie et le reste, elle l’avait déduit du peu de conversation qu’il y avait eu entre eux.

    Ton anniversaire ? Prétexte étrange s’il en est, celui de ta naissance ? Ou de ta « création » ?

    Il y avait tout de même une différence subtile dans tout cela, mais Ann penchait pour la deuxième solution, l’autre serait rendre ses souvenirs à la jeune femme, chose que son créateur n’avait pas du vouloir. Elle lui demanda ensuite si elle pouvait lui donner plus d’information. Ann allait le faire, ne serait-ce que par nécessité.

    Bien sûr et c’est même une bonne chose de demander sur les points que tu ignores. Bon, ce prétexte fallacieux n’était qu’une facette pour « t’offrir » en cadeau à moi. Si ton créateur le faisait pour sa renommée personnelle, il le faisait aussi pour satisfaire les exigences d’un noble qui cherche à se faire bien voir.

    Oui, les choses allaient maintenant s’emboiter dans la tête de Setsuna vu que l’intendante allait lui expliquer qui elle était.

    Je suis proche de l’Empereur comme tu as pu le deviner. Je suis l’intendante du palais impériale, je suis une des plus proche conseillère de sa majesté impériale, je gère une partie de l’administration de l’Empire et je m’occupe également de la gestion du trésor impériale. J’ai beau ne pas être noble, ma position me donne un pouvoir important et naturellement, beaucoup essaie de m’appâter comme ils peuvent. La plupart des cadeaux sont des bricoles superficielles mais là, je dois avouer que c’était bien le premier qui m’offrait carrément une esclave…

    Et normalement, elle aurait du refuser mais vu que Setsuna était à son goût, plusieurs idées avaient germés dans sa tête. Mais ca, on verrait plus tard, l’essentiel d’abord.

    Et donc, je vis directement au palais impériale, j’y possède mes propres appartements prêt de mon cabinet de travail. C’est un lieu particulier, là-bas, il y aura des règles à suivre, des lieux où il est interdit d’aller. Si tu fais n’importe quoi, mon esclave ou pas, les gardes feront ce qu’ils ont à faire. Mais ne t’en fais pas, je t’indiquerais tous les détails en temps voulu pour que tu puisses circuler aisément. D’autres questions ?

    Pendant qu’on y était, autant la laisser finir de se renseigner jusqu’au bout…
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MessageSujet: Re: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptyMer 4 Juil - 18:50

Ton anniversaire ? Prétexte étrange s’il en est, celui de ta naissance ? Ou de ta « création » ?

Celui de sa naissance, c’est-à-dire le jour ou celle qui était supposé être sa mère l’avait mise au monde, ou celui de sa création ? Quelle création ? Elle avait du mal à identifier la réponse à cette question, elle ne savait pas grand-chose en vérité. Elle c’était réveillée un matin, et elle avait 6 ans… Voilà tout. Elle préféra répondre dans la plus grande des honnêtetés :

_ Je suis désolée je ne connais pas vraiment la réponse à cette question… Il est même possible que ce soit les deux…

Elle semblait troublée par cela puis préféra se rappeler que ce n’était qu’un anniversaire, et de toute façon elle ne pourrait jamais savoir d’où elle venait. Elle expliqua par la suite ne pas connaître grand-chose de ‘Madame’, en effet elle ne savait même pas qu’elle était son cadeau avant que le scientifique ne la mette devant les faits accomplis. Ce n’était pas forcement une mauvaise chose, elle écouta alors attentivement les explications de Dame Talfingen, histoire de toutes les retenir comme on pouvait écrire ses mémoires dans un livre.

Comme elle l’avait pensé, sa maitresse était proche de l’empereur puisqu’elle était l’une de ses plus proches conseillères… Cet aveu fit frissonner la jeune fille, frisson qui se poursuivit par la suite de ses paroles…

« … J’ai beau ne pas être noble, ma position me donne un pouvoir important et naturellement, beaucoup essaie de m’appâter comme ils peuvent. La plupart des cadeaux sont des bricoles superficielles mais là, je dois avouer que c’était bien le premier qui m’offrait carrément une esclave… »

Le scientifique avait donc bien joué son coup même si Ann Talfingen n’était pas une femme qu’on pouvait encercler de la sorte. Pourtant quelque chose troublait la jeune Turquoise… Elle aurait pu simplement refuser le cadeau histoire de lui mettre une bonne leçon mais non… Elle continua cependant d’écouter la dame dans le silence.

Ses yeux s’ouvrirent dans la surprise lorsqu’elle lui annonça qu’elle vivait… Au palais impérial. Il n’y avait pas plus prestigieux, pas plus riche et plus étonnant que cet endroit… Quand son père adoptif lui en parlait, il avait souvent des yeux brillants… Setsuna n’en revenait pas réellement, elle n’était pas heureuse, pas malheureuse, juste surprise. Elle écouta donc avec attention les recommandations de sa... ‘Propriétaire’ ? Histoire de ne pas faire de bêtise et de savoir où se trouvait sa place.

« Je ferai tout mon possible pour respecter ses règles et si je fraude j’en payerai le prix… »

Dit-elle, elle avait bien peur de le payer ce prix, mais en même temps elle ne voyait pas pourquoi elle ne respecterai pas ses lois alors tout cela lui semblait utopique, elle dit cela comme une promesse à Madame. Elle se laissa quelques instants, puis sa curiosité reprenant le dessus elle se décida à dire :

« J’aurai juste une question… Pourquoi m’avoir accepté comme cadeau ? »

Elle demandait cela sans agressivité et sans rancune, elle voulait juste savoir pourquoi une dame si puissante et honnête avait accepté le cadeau d’amadouement d’un vieux scientifique devenu fou par sa folie de la découverte. Cela lui semblait étrange, elle posa cette question en baissant ses yeux sur le sol, pour Setsuna il fallait savoir qu’elle ne se trouvait ni belle, ni charmante, elle se trouvait juste lâche et ridicule. C’était l’image brisée du miroir que ses années de souffrance avaient faites en silence dans sa tête.

Aussitôt eut-elle demandé cette question qu’on entendit un hennissement strident d’un cheval, un hennissement de peur, qui provoqua une légère bourrasque, chose à laquelle Setsuna n’était pas habituée. Elle se retrouva donc à glisser du côté de Dame Talfingen son corps collant au sien. Elle se redressa immédiatement une fois le cheval revenu au calme, rougissante de honte.

« Je… Pardonnez-moi je… Je n’ai pas l’habitude… »

Dit-elle encore surprise de cette réaction si soudaine du fier animal. Ce n’était pas vraiment de sa faute ni même de celle du cheval, simplement un reflex de peur qui l’avait surprise, un léger accident heureusement sans conséquences, la calèche reprit bien vite son rythme de petit trot.
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MessageSujet: Re: L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ]   L'objet, le vendeur & l'acheteur [Pv. Ann Talfingen ] EmptySam 14 Juil - 12:10

    Question rhétorique de la part d’Ann qui se demandait ce que le « père » de Setsuna entendait par l’anniversaire de cette dernière… Si on parlait de sa naissance ou de sa création en temps qu’Objet. D’ailleurs, la pauvre fille semblait incapable d’apporter à cette question, selon elle, c’était peut-être même les deux.

    Je ne pense pas que tu sois née esclave, à quand remontent tes souvenirs ?

    Par contre, elle devait surement l’être depuis des années pour en arriver là. Mais finalement, tout ça n’avait que peu d’importance… Ann l’avait elle-même constaté, parfois, il valait mieux laisser tomber le passé pour se concentrer sur l’avenir. Et maintenant, l’avenir de Setsuna, ce n’était plus ce vieux pervers mais sa nouvelle maîtresse, l’intendante impériale. D’ailleurs, Ann ne se fit pas prié pour expliquer la situation exacte à la jeune et belle esclave, histoire qu’elle sache à quoi s’en tenir. Notamment sur le fait qu’elle vivrait en sa compagnie au palais impériale, qu’il y aurait des règles à respecter et tout le tremblement. Docilement, elle acceptait tout, peut-être encore trop sonnée par toutes les informations qui lui tombaient dessus à la chaine. Ann se fit rassurante et lui caressa le visage.

    Ne t’en fais donc pas. Les règles n’ont rien de compliqués, il suffit juste de mémoriser quelques trucs élémentaires pour toi. Je te montrerais les zones où tu pourras te promener autour de mes appartements. Pour le reste, tu es une esclave, personne ne devrait t’accorder d’attention particulière, tu devrais avoir la paix. Pour le reste, il te suffira de dire que tu l’esclave personnelle de Dame Talfingen et tu auras la paix.

    Ce n’était pas le meilleur des sauf-conduits au monde mais ça suffirait. Au palais impérial, on ne trouvait que des nobles, du personnel et des gardes. Les nobles craignaient trop qu’Ann leur pourrisse leurs finances, le personnel n’allait pas l’importuner car aux dernières nouvelles, l’intendantes, c’est aussi la personne qui s’occupe de ce qu’on appelle vulgairement les « ressources humaines » et les gardes la respectaient suffisamment pour ne pas se montrer trop sévère avec son esclave. Le seul « risque » si on pouvait appeler ça comme ça, ce serait qu’elle tombe sur l’Empereur mais fort heureusement, il venait rarement dans la zone de ses quartiers, il était tout de même immense ce palais…
    Curieuse, l’esclave posa la question essentielle, pourquoi Ann l’avait accepté comme cadeau, question intéressante, l’intendante en eu un sourire amusé.

    Bonne question, réponse délicate je serais tentée de dire… Et bien, tout d’abord, j’avoue que comme cadeau c’est original… le reste, c’est plein de petites raisons qui se mélangent… Tout d’abord, tu es jolie et j’apprécie beaucoup les jolies demoiselles. Ensuite, quelque chose me disait que tu crevais d’envie d’être enfin débarrassée de ce vieux pervers. Et pour le reste… ma foi, contentons-nous de dire que j’avais un bon feeling…

    Les cheveux s’emballèrent un petit peu, rien de méchant, Ann avait l’habitude, chaque transport a ses inconvénients et même les chevaux triés sur le volet des écuries impériales avaient leurs petits caractères. Cela provoqua une petite pointe de peur chez l’esclave qui se réfugia contre le corps de sa maîtresse avant de s’excuser pour sa réaction. Ann sourit et passa une main autour de l’épaule de Setsuna pour la garder contre elle.

    Il n’y a pas de mal… Je te l’ai dit, si en public, il est essentiel de conserver une bonne image, en privé, comme maintenant, tu peux te détendre et te laisser aller un petit peu plus…

    Dit-elle en lui caressant affectueusement le haut de la tête d’une main douce…
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