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| Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Jeu 22 Déc - 18:03 | |
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Eleanor.
Ce prénom n'arrêtait pas de le mettre dans un de ces états. Eleanor, Eleanor, et encore Eleanor. Il ne pourrait plus contempler cette beauté perdue que sur d'absurdes tableaux, et encore, il n'en était pas sûr. Son visage commençait déjà à s'effacer, le pauvre Zacharias était perdue à la seule idée de l'oublier. Le toucher de ses mains sur sa peau, sa voix qui s'inquiétait pour lui. Il regrettait tellement les amères paroles qu'il avait pu prononcer à son égard ! D'avoir été si idiot et immature ! Il...il n'avait pu la protéger alors que c'était tout ce qu'il désirait. Si seulement, si seulement ce jour-là, il avait accepté ses avances, ils ne se seraient jamais séparés et l'histoire n'aurait jamais été la même. C'était sa faute mais il ne pouvait plus faire machine arrière.
Trop tard. Un cruel mot envoyé par le destin en personne et qui l'avait rendu aveugle et désormais insensible à tous sentiment.
Il l'oubliait. C'était inévitable, cruel, tout ce que vous voulez. Et Zacharias Flash aurait été capable de n'importe quoi pour ne pas oublier celle qui avait donné un but à sa vie. Et pourquoi aurait-il résisté à Uriel d'Arken ou Émile Paole, sinon ? Oui, pourquoi ? Tout lui paraissait de plus en plus absurde. Il hésitait même à se rendre directement à celui qu'il haïssait le plus pour lui dire qu'il ne lui avait que servi des mensonges, et en plus, sur un gros plateau. Il avait fait autre chose de tout aussi crétin. Eleanor, elle était enceinte et c'était même à cause de cela qu'elle était morte. Était-il possible que ses enfants...lui ressemblent ? Il voulait au moins voir si ces jumeaux, comme le disait la rumeur, étaient comme elle. Les cheveux bleus et un visage tout aussi angélique. Ce soir-là, il eut du mal à se lever du lit de l'hôtel où il était. Et lorsqu'il y parvint, Zacharias Flash s'arma de deux poignards, si toutefois il croisait ce fils de pute qui l'avait violée. Il essuya les quelques larmes qui coulaient encore sur son visage et se mit en route, vers l'appartement où Eleanor l'avait jadis consolé et pour la première fois, embrassé.
Il ferma les yeux, prit une grande respiration et serra les poings. Il était arrivé tout près de son but mais n'entra pas par la porte à l'avant. Pourquoi se faire prendre si prêt du but ? Cet endroit devait grouiller de servantes et il n'avait pas envie d'être présenté pieds et poings liés à ce connard de duc. Il s'agrippa alors à une gouttière descendante, grimpa comme il le pouvait et cassa une fenêtre pour s'introduire dans la maison. Il eut de la chance, il n'y avait personne qui puisse hurler ou même appeler au voleur. Sur la pointe des pieds, il se rendit donc dans les diverses salles et chercha les enfants. Il évita les serviteurs du duc et finalement, trouva leur chambre. Les deux dormait et, tandis qu'il s'approchait d'eux, Zacharias sourit tristement en voyant leurs mignonnes bouches et leurs cheveux bleus rappelant incontestablement ceux de leur mère. Si seulement Eleanor était là pour les voir.
Une larme perla de nouveau et tomba par terre et Zacharias s'assit, commençant à pleurer un peu plus. Pourquoi ces enfants n'étaient pas les siens ? Pourquoi Eleanor lui avait donc t-elle fait cela ? Avait-elle idée d'à quel point il pouvait souffrir, maintenant ou...tout était de sa faute, juste de sa faute. Certaines rumeurs disaient que la duchesse n'avait plus envie de vivre, d'autres qu'elle s'était suicidée avant de mettre au monde les jumeaux. L'albinos ne savait pas que croire et...
« Que... »
La porte venait de s'ouvrir, l'informateur se retourna, le visage plein de larmes.
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| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Jeu 22 Déc - 21:37 | |
| Voilà déjà plusieurs jours qu'Eléanor était décédée. Peut-être même plusieurs semaines. Qui sait ? Le temps semblait stoppé depuis la mort de ma femme. Si surprenante, si injuste mort. J'ai fait venir les meilleurs médecins d'Ishtar, mais il n'y avait apparemment rien pour la sauver. Et j'étais là. Impuissant, errant dans l'appartement depuis quelques temps déjà. Cela ne faisait que deux jours que j'étais reparu en public. Le deuil se lisait tant dans mes habits noirs que dans ce regard cerné et assombri. Eléanor était partie, dans mes bras, et j'étais veuf. Je haïssais ces mots. Ils ravivaient trop de douleur. Mais j'avais du me reprendre. Revivre, en quelques sortes. J'avais deux enfants à éduquer sans l'aide et l'amour de leur mère. J'avais encore du mal à les prendre dans mes bras. Ils n'étaient pour moi, que la cause du décès prématuré de la femme que j'aimais. Mais aujourd'hui, j'avais décidé de faire un premier pas.
Les servantes les surveillaient sans cesse. Il n'y avait pas un seul instant où ils fussent seuls. Tant mieux, cela m'avait permis de me remettre de cette peine. Ce matin, en me levant, j'avais entendu une sorte de rire, provenant de la chambre des jumeaux. Illana et Léo. Ces deux prénoms que nous avions choisis ensemble. Ils avaient déjà quelques cheveux, de la même couleur bleutée que ceux de leur mère. Ils étaient une part d'elle. J'avais réalisé ce matin-là, en entendant cet éclat de voix de bébé, qu'ils étaient peut-être une simple manière pour Eléanor de subsister encore. Ils avaient pour l'instant tout de leur mère, et c'était comme si je la voyais là, dans un berceau, comme si elle était près de moi. Cependant, le vide était toujours palpable. N'ayant rien à faire en cette fin de soirée, je me rendis dans la petite pièce qui leur était destinée. J'ouvris la porte, et une surprise m'ouvrit grand les bras.
Je restai choqué quelques instants. Il se tenait là, par terre. Et il pleurait. Je ne l'avais jamais vu. Je ne songeai pas au comment du pourquoi il était entré. C'était la première personne extérieure à l'appartement que je voyais depuis la mort de ma femme. Je ne savais que dire. Ma voix risquait de s'enrouer. Je n'avais pas réellement peur, ce jeune homme semblait assez faible. Mais je ne savais par où commencer. Je m'avançai alors un peu et, après m'être raclé la gorge, je lui demandai d'un ton assez ferme :
" Que faîtes-vous là ? Qui êtes-vous et comment êtes-vous entré ici ? "
Sans doute étais-je un peu dur envers ce garçon qui semblait tout faiblard ? Enfin, il était tout de même entré sans autorisation, et cela méritait explication. Je me tenais maintenant plus au-dessus de lui, attendant réaction ou réponse. Son teint semblait encore plus pâle qu'il ne l'était à cause des larmes qui rougissaient le contour de ses yeux. Il me faisait peine oui, je dois l'avouer. Je tendis alors une main vers son épaule, stupide moyen de réconfort. Peut-être avait-il été un protégé d'Eléanor ? Un de ces amis cachés appartenant aux ennemis de l'Empereur ? Il me semblait davantage être un pauvre protégé que l'organisateur d'une rébellion. J'interrompis alors mon geste avant de parvenir jusqu'à son épaule. Il avait bougé, réveillé de ses sanglots, enfin, c'est ce qu'il m'avait semblé... |
| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Jeu 22 Déc - 23:12 | |
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Pleurs ; tête qui s'incline vainement ; espoir à jamais perdu.
À jamais ? Vraiment, à jamais ? Zacharias sait pourtant au fond de lui qu'il est capable de l'oublier, du moins, de passer à autre chose. L'oublier, cela semble en bonne voie, les contours de son visage commençant à disparaître comme cela, pouf, pif, magie. Dit comme ça, ça avait presque l'air drôle mais Zacharias se languissait de sa belle, la regrettait atrocement et il n'était plus seul. Dès qu'il se retourna, il constata que l'individu qui était entré dans la pièce lui adressa la parole avec un ton plutôt sévère. L'informateur sursauta et ouvrit cette fois-ci grand les yeux, contrairement à son habitude qui était de toujours, toujours, les garder fermer.
Il le connaissait.
Zacharias serra fort ses poings, pareil pour les dents qui crissèrent tellement il voulut fermer sa bouche. Et puis il se releva soudainement, brusquement, faisant quelques pas maladroits en arrière, essuyant à l'aide de la manche déjà bardée de tâches ses joues. Cet homme l'avait vu en train de pleurer. Cet homme s'était rendu compte qu'il s'était introduit dans cette demeure en toute illégalité, et de qui plus en, cet homme était Siegfried Agasthel. La cause de tout. Si il n'avait jamais existé, Eleanor et lui auraient sûrement finis ensemble et passé le restant de leurs jours heureux, dans une petite maison à la campagne, s'occupant de moutons ou d'autres bestioles comestibles, du moment qu'Uriel d'Arken ne les fasse plus jamais assez chier. Il savait ce qu'il lui avait fait et aujourd'hui, Zacharias se rendit compte ce qu'était une information de la plus grande importance. Il se rendit compte du pouvoir qu'elle avait, des hommes qu'on pouvait tuer à cause d'elles.
Car il le tuerait. Lui, celui qui avait violé celle qui était chère à ses yeux. Zacharias sortit le premier poignard, reniflant un bon coup.
« Ta gueule ! T'as pas à m'poser d'question, sale violeur ! C't à cause d'toi, si elle est morte ! T'm'entends ? T'l'as tuée ! Tuée ! »
Zacharias resserra sa main sur le poignard, respirant en bon coup. Il était quasiment inutile de dire à quel point il haïssait cet homme, car la haine qu'il pouvait avoir à son égard n'était même pas imaginable. Pourtant, s'il le haïssait, il savait également qu'il était à son tour coupable d'avoir laissé tomber Eleanor à un moment où elle avait besoin de lui...pour...aller déprimer dans une putain de taverne et boire de la bière. Vraiment, il n'était qu'un crétin, mais celui qui était en face de lui avait le mérite de l'être encore plus pour avoir cassé toute leur histoire.
« JE SAIS TOUT, JE SAIS QUE TU L'AS FORCEE, QU'ELLE A DÛ SE MARIER ALORS QU'ELLE VOULAIT PAS ! J'ESPERE AUSSI QUE T'EN DORS PAS LA NUIT, CONNARD ! »
Sur ce, Zacharias courut littéralement jusqu'à Siegfried. Au revoir le noble à la chemise bien repassée et sans pitié. Désormais, celui qui enchaînerait les victoires, ce serait lui, le rebut de la société. Lui, celui que tout le monde battait et houspillait. Il en avait marre de tout ça, marre qu'on lui prenne la tête, marre de tous ces sadiques qui torturent parce que ça les fait bander. Alors, et seulement alors il attaqua Siegfried au niveau du bras.
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| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Sam 31 Déc - 16:10 | |
| Le pauvre petit malheureux avait sorti les griffes. Curieuse réaction. L'avais-je surpris ? Toujours est-il qu'il recula, puis me lâcha un " ta gueule " suivit d'une insulte qui me fit pâlir. Violeur... Ce mot. Il arrêtait toutes mes pensées. Alors quoi ? C'était tout ce que j'étais ? Pourtant, Eléanor avait fini par m'aimer. Elle m'avait aimé avec beaucoup de tendresse, pour une femme forcée. Non. Je n'étais pas un violeur. L'incorrect était devenu légitime. Je n'étais pas en tort. Ca n'était pas ma faute. Jamais ! Si les jumeaux l'avaient tuée, je n'y étais pour rien. Certes, je l'avais engrossée, mais de là à dire que je l'avais tuée... Il avait raison, mais comment savait-il tout cela ? Je relevai mon regard, il tomba sur ce poignard. Qui se rapprocha dangereusement de mon bras. Je ne pus esquiver, et longue estafilade s'ensanglanta. Pourtant, sa démarche était maladroite, le jeune homme avait couru pour porter son coup. D'une manière très lourde. Pourtant, j'avais vu le poignard bien assez tôt. Pourtant, j'aurais pu agir et me défendre. J'avais l'avantage. De très loin !
Mais rien n'avait pu me permettre d'agir, de porter un coup ou d'esquiver. J'étais perdu. Un inconnu savait tout. Et ravivait des douleurs bien trop fortes pour cette période de deuil. Comment osait-il ? Croire que je n'avais aucun sentiment ? Que je n'étais rien qu'une bête ? J'avais manipulé Eléanor. Je ne le niais pas. Mais je n'avais rien demandé de plus. Lui, là, avec ses allures de gamins, reniflant sans cesse, que seules les larmes et la pluie devaient laver, il osait me dire que je n'avais pas rendu ma femme heureuse ? Que je l'avais tuée ? Je laissai échapper un soupir dédaigneux et lâchai, me tenant le bras :
" Qu'est-ce que t'en sais, toi ? "
Je fixai le jeune garçon droit dans les yeux. Bien décidé à esquiver le prochain coup, et à fuir dans le couloir, si besoin était. S'il le fallait, je pouvais m'emparer d'un chandelier, sur la cheminée. Il était allumé, mais quoi ? Ce type, fort peu ragoutant ne pouvait pas être plus laid. Je ne savais pas comment ce garçon avait rencontré mon épouse. Cela m'étonnait qu'il puisse la connaître. A le voir, comme ça, on aurait dit un pauvre fou, désespéré parce qu'il vient de perdre sa femme, qu'il aurait lui-même assassiné. J'avais lu une nouvelle de cet ordre là. Cela m'avait fait assez rire. Je lui sortis d'un ton narquois, avec un sourire amusé et un petit mouvement de tête dans sa direction :
" On dirait qu't'étais amoureux d'elle... "
Et là, je ne pus retenir la suite :
" Tu sais, c'est pas ma faute si t'as pas réussi à lui faire des gosses. Fallait venir plus tôt, ou être plus performant... Enfin, j'y peux rien, moi, si elle est morte. Mais tu sais, y a pas que toi qu'est déprimé. Moi aussi ca m'fait caguer. "
J'avais définitivement adopté un style de langue de rue, coupant certains mots. Je m'adaptais à lui, lui prouvant que nous pouvions être à la même échelle, deux hommes. Mais que j'étais plus fort, quand même, parce que j'avais raison. Toutefois, j'étais bien conscient que ce que je venais de dire n'aller faire qu'attiser le feu de sa colère. Il allait sûrement attaquer. J'étais prêt, cette fois. Si j'hurlais, une servante pouvait entrer, et puis, j'avais mon candélabre. Le meilleur moyen de se défendre, parfois, c'est de déclencher l'attaque, d'être patient et de prendre le bon moment. Je l'avais vu arriver, courant comme un taurillon enragé. Son pas était lourd, sa démarche maladroite. Il était assez maigre, et peu musclé. L'idéal adversaire à affronter lorsque l'on a toutes autres choses à faire. |
| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Jeu 5 Jan - 19:24 | |
| Juste de la peine, toujours plus de peine. Et du sang. Une goutte, deux gouttes, qui coulait le long du bras de l'homme. La lame aurait pu le couper plus sérieusement mais il l'avait esquivée à temps. Tout le monde savait esquiver les coups de Zacharias, tout le monde le traitait d'imbécile et d'incapable. Était-ce sa faute, s'il n'avait jamais appris à se battre ? Le garçon se mordit les lèvres, trop triste et peiné pour recommencer à frapper. Il ne voulait pas croire cet homme : qu'Eleanor avait pu toutefois l'aimer, qu'elle l'avait trompé avec lui ! Elle lui avait dit...elle lui avait dit qu'elle l'aimait, quoi ! Lui, il se voyait déjà avec elle parti découvrir le monde ou il ne savait quoi d'autre ! Elle...elle avait profité de lui ? À la seule pensée que ce que lui avait chuchoté Paole puisse être vrai, l'état de l'albinos parut se détériorer encore plus. Il tomba, à genoux à terre, trop malheureux pour seulement songer à attaquer de nouveau l'être qui avait...avait osé faire mourir Eleanor !
Ce fut en comptant sur la collaboration de cette personne, bien sûr, et des paroles qui sortirent de sa perfide bouche. L'attendant l'attaquer de cette manière, Zacharias lâcha, contre toute attente, le couteau. Il...il n'avait pas su lui faire des gosses. Elle s'était séparée de lui parce qu'elle n'avait pas voulu la toucher. Zacharias rentra son visage dans ses genoux, comme si c'était la seule solution pour se protéger du dur monde extérieur. Par pitié, il ne voulait pas affronter la réalité en face, lui si impuissant toujours incapable de faire quelque chose de bien. Lorsqu'elle était en vie, la présence d'Eleanor lui donnait les ailes de faire son métier, chercher toujours plus d'informations et la protéger mais...mais cette fois-ci, il ne pouvait plus rien faire, il ne sentait plus la moindre petite once de courage, un riquiqui sentiment qui l'aurait poussé à se surpasser, rien.
« A-a-arrêtez ! »
Ça lui coupait presque la respiration, il ne pouvait s'empêcher de pleurer comme un...comme un quoi, d'ailleurs ? Comme quelqu'un qui avait perdu tout espoir et qui ne pensait plus aimer de nouveau. Le noble en face de lui affirmait qu'Eleanor l'avait aimé et le pire, c'est qu'il le croyait. Sinon, elle ne l'aurait jamais lâché comme une grosse merde ce soir où il avait enfin réussir à s'enfuir de chez Marius. Elle...mais pourquoi, merde, à la fin ? Pourquoi le sort voulait-il toujours qu'il ne parvienne à rien ?
« C'pas...c'pas ma faute ! Elle...elle a dit qu'elle m'aimait ! On a vécu de belles choses, tous les deux et on s'aimait ! C'tait pas un p'tit rêve de rien du tout, c'tait profond, vraiment ! Mais...mais à cause de toi, elle m'a quitté, pass'que j'voulais pas la toucher, pass'que j'avais peur d'le faire ! T'as rien à m'dire là-d'ssus, tu l'as violée alors t'es encore pire ! »
Il s'arrête de parler, sa voix étant de moins en moins audible pour se cacher le visage. Il l'aimait, bordel, il l'aimait sa Eleanor ! Il...il ne comprend pas et il ne reprendra pas le couteau en main. Même s'il s'énerve un peu trop souvent, la connerie de Zacharias ne se manifeste pas tout le temps. Il sait très bien qu'il n'est pas en état de se battre, que l'autre a fait exprès de le provoquer. Il en est malheureusement parfaitement conscient.
« Je...suis Zacharias Flash...elle...elle...s'est séparée de moi parce que j'voulais pas la baiser et qu'elle...elle avait un mari...je...je...et elle était enceinte alors j'l'ai abandonnée toute nue et elle a dû traverser Ishtar comme ça ! J'suis qu'un pauvre raté ! »
Il se précipita sur Siegfried mais pour, cette fois-ci, chose complètement invraisemblable, pleurer dans ses bras.
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| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Sam 14 Jan - 15:37 | |
| J'étais stupéfait. Au fur et à mesure de que le pauvre type reniflant et bavant m'expliquait le pourquoi du comment avec difficulté, mes yeux s'agrandissaient. Je n'avais plus besoin de m'emparer d'un candélabre, ou de hurler à mon secours. Ce garçon était en larmes, complètement défait par le pouvoir des mots. Apparemment, Eléanor l'avait aimée, et lui aussi, et cette relation n'aurait jamais du se terminer, mais je suis arrivé. J'avais du mal à croire qu'une femme aussi raffinée que la Duchesse ait pu seulement envisager se retrouver dans le lit de cet homme. Il me dégoutait. Je n'y pouvais rien, et lorsqu'il courut vers moi, pour pleurer dans mes bras, chose curieuse, je n'arrivai pas à me dégager, à le laisser s'effondrer sur le sol. Je le gardai là, à moitié accroupi, dans une position étrange que seule l'horrible tristesse pouvait donner. Zacharias Flash. Ainsi, cet homme sale et aux yeux délavés avait un prénom, et un nom. La peine et la pitié ne cessaient de croître. J'analysais lentement les informations qu'il venait de me confier. Il l'avait laissée nue. En plein milieu d'Ishtar ? J'avais du mal à y croire, une fois de plus ! Et puis, je l'aurais vu quitter le lit ! C'était impossible. Ce garçon devait être fou, et ayant été amoureux d'Eléanor, il avait sûrement pris ses rêves pour une belle réalité. Utopique. Mais le doute était là.
Si tout cela venait à se révéler véritable, il serait évident que ma femme m'avait trompé, menti. Mais je ne pouvais lui en vouloir. Je n'y parviendrai jamais, je l'aimais. Et de toute manière, elle l'avait quitté pour me revenir. Sa mémoire n'allait pas être salie par cet homme. Ridicule ver de terre. Cependant, la pitié fait parfois agir de façon étonnante. Alors que je tenais encore Zacharias dans mes bras, le soutenant dans toute sa faiblesse, je lui murmurais des mensonges :
"Ce n'est pas vrai. Eléanor n'aurait jamais pu aimer un raté. Allons, reprends-toi. "
Son corps commençait à peser dans mes bras et ses sanglots le faisaient s'agiter. Soudain, une pensée éclaire me traversa l'esprit. Et s'il était en train d'étaler sa morve sur ma veste ? Inadmissible ! Doucement, je l'éloignai de moi. Je lui proposai d'une voix la plus tendre possible :
" Tu devrais rentrer chez toi, te reposer, et faire ton deuil. Si tu veux revenir, je pourrais t'aider. Tu sais où me trouver. Mais il faut te reprendre, tu dois bien avoir un métier, ou une quelconque fonction à accomplir non ? "
Cette dernière question, retour incroyable de ma curiosité. Cet homme, je n'en savais pas assez sur lui. Que faisait-il de ses journées ? Pourquoi semblait-il si pauvre ? Comment avait-il rencontré Eléanor ? Où vivait-il ? Je pouvais faire des recherches, mais je voulais savoir, maintenant, ce qu'il en était. Je posai une main sur son épaule, à la fois éviter qu'il ne s'effondre, et pour lui montrer mon soutien. Le regarder de près m'était presque insupportable, et une odeur nauséabonde se dégageait sensiblement de lui. Niais aurait pu lui convenir à la perfection, mais j'optais plutôt pour pitoyable. Toutefois, je ne pouvais pas nier que la tristesse qui apparaissait sur son visage était la même que celle qui ravageait mon cœur. Nous pleurions la même personne, et si ma proposition d'aide avait un fond de manigance, elle possédait aussi un fond de pitié et de compassion. Patiemment, ne voulant pas le brusquer, j'attendais qu'il bouge, bafouille quelques mots et s'en aille. |
| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Dim 22 Jan - 15:36 | |
| Ces paroles insidieuses rentraient dans son oreille et Zacharias Flash voulait y croire. C'était peut-être trop dur de ne pas le faire, se dire qu'en fait, leur amour – avec un grand A – n'était que le fruit d'un horrible hasard. Il voulait croire qu'en fait, elle l'aimait pour ce qu'il était : informateur, certes menteur mais...il avait des qualités, n'est-ce pas, sinon, elle ne se serait jamais jetée dans ses bras en lui disant qu'elle l'aimait ! Hein, c'était pas vrai ??? En tout cas, il n'avait pas l'intention de blesser de nouveau le noble qui le tenait dans ses bras. Il était juste une espèce de poupée inutile, un truc juste bon à blesser, à jeter à la corbeille et si jamais quelqu'un eusse voulu le tuer à ce moment-là, il ne l'aurait certainement pas arrêté dans son mouvement. Mais pour l'instant, tout ce qu'il écoutait, c'était la voix d'Agasthel. L'homme qu'il avait haï quelques secondes auparavant avait une drôle d'influence sur lui. Il le mettait en confiance, il avait brusquement envie de tout lui raconter, même s'il savait que certains nobles étaient manipulateurs et qu'il fallait faire attention...
Mais...Celui-là avait été l'amant de SA Eleanor, non ? Il...Même s'il l'avait violée, hein, il prétendait en avoir été amoureux. Zacharias ne savait plus du tout à qui faire confiance mais les questions de Siegfried lui donnèrent l'impression d'être écouté et respecté. Il n'y avait pas de raison pour qu'il ne dévoile pas son identité, et s'il commençait à lui poser des questions qui n'avaient rien à voir avec Eleanor, il se tairait ou se mettrait à gueuler pour avertir les domestiques, tout simplement. Le pauvre albinos essuya les larmes qui lui coulaient sur les joues et ouvrit la joue, près à dire qui il était.
« Je...J'suis un informateur. On...On s'est rencontré à un bar, un jour...Elle...elle cherchait des informations sur...sur un de...de ses amis...Et...et puis on s'est revus un autre jour et on s'est perdus dans un champ alors que j'étais gravement blessé...Elle...ensuite, on s'est revus encore, ici, par exemple et...elle m'a embrassé ! Elle disait qu'elle m'aimait et j'pensais que ça dur'rait pour toujours...Mais non...Elle...elle m'a crié dessus et j'me suis barré. »
Zacharias tombe une nouvelle fois le cul sur le sol et regarde les enfants d'Eleanor. Eux, ils n'auront pas la chance de la connaître et Zacharias se demande si Siegfried leur parlera de leur mère. Il aimerait bien les prendre et les élever lui-même, il les volerait bien discrètement s'il savait qu'il n'avait pas vraiment les moyens d'élever de si jeunes enfants et que...tout simplement, qu'il n'est pas sûr de survivre jusqu'à demain, tout simplement parce qu'il a beaucoup d'ennuis avec ses clients.
« Je peux pas rester ici ? J'ai...faim...et...et j'ai besoin de repos. Je dors mal et j'arrête pas de pleurer, tout ça à cause de c'qui s'est passé...J'excuse pour le coup de poignard à la main, vraiment c'tait pas sympa d'ma part ! Savez, je suis un gentil garçon et même si je repends deux ou trois infos complètement fausses dans la ville, je suis pas méchant, l'église devrait pas m'en vouloir autant ! »
Zacharias releva la tête vers Siegfried, espérant qu'il accepte de le nourrir. Après tout, il était gentil, hein ? Et puis il y avait pleins d'informations croustillantes dans sa besace...Si le noble acceptait, il pourrait s'en trouver mille fois récompensé...
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| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Lun 6 Fév - 10:08 | |
| J'étais assez étonné du comportement de ce garçon. Il s'était d'abord jeté dans mes bras, et ça, encore, c'était presque compréhensible. Mais maintenant, il me dévoilait leur rencontre, et surtout il me racontait qui il était. Tout s'éclaira d'un coup. Avant la mort d'Eléanor, nous nous étions beaucoup rapprochés, parce qu'elle avait découvert que je voulais m'en prendre au Haut-Prêtre. Et un peu à l'Empereur. En fait, juste lui piquer sa place. Mon épouse m'avait alors dit qu'elle me présenterait un homme qui pourrait m'aider. Il s'agissait sûrement de ce type. Mais je ne voyais pas vraiment en quoi cette espèce d'homme morvant dans tous les sens sur ma veste neuve pouvait m'apporter une quelconque aide. Informateur ? J'en avais vaguement entendu parler à Ishtar. Apparemment, la capitale en comptait quelques uns et leur rareté les rendait précieux. De toute façon, j'avais déjà pris ma décision. Informateur ou pas, ce pauvre homme me faisait tant de peine que je ne pouvais pas lui refuser un repas chaud. Pour ce qui était de l'accueillir pour la nuit, c'était autre chose. J'allais improviser en fonction de ce qu'il m'apporterait comme renseignements. Mais déjà, une chose était sûre, ce garçon était un ennemi de l'église, un peu comme moi. Je lui proposai alors de me suivre :
" Viens, je vais te trouver quelque chose à manger en cuisines. "
Je pris les devants. Il me suivait, je l'entendais renifler. Je l'emmenai jusqu'aux cuisines où les servantes préparèrent une soupe chaude et un peu de viande pour l'invité surprise. Je lui proposai de s'asseoir. Je fis de même. Les servantes d'Eléanor étaient de confiance. Tout ce qui se disait dans la maison, et il s'en disait beaucoup, ne sortait pas d'ici. Je le savais, j'avais appris à faire confiance à ces femmes. Elles devaient énormément à mon épouse, et moi je leur en devais tout autant. Une alliance silencieuse s'était établie entre nous. Je les gardais à mon service, dirigeaient l'appartement comme bon leur semblait, et en échange, gardaient le silence sur ce qui se faisait ici. La soupe arriva devant le malheureux. A la lumière, son état était davantage pitoyable qu'avant. J'allais devoir peser mes mots, choisir ce qui pouvait être dit. Je n'avais pas envie que ce pauvre garçon aille raconter tout ce que je lui avais dit au premier venu dans la rue qui lui offrirait un repas chaud et une nuit à l'abri, comme il l'avait fait avec moi. En dire autant sur lui-même, sur sa profession cachée, sur sa vie, exposer autant ses faiblesses. Ce type était irresponsable. Il semblait si jeune dans son esprit, mais son corps était étrangement plus âgé que ce que j'aurais pu penser. J'allais acheter deux trois renseignements qui n'en diraient pas trop sur moi. Par quoi pouvais-je commencer ? L'interroger sur lui. Toujours. Il en dirait peut-être suffisamment rien qu'en me racontant sa vie. Je lui posai donc innocemment quelques questions, tout en trempant mes lèvres de temps à autre dans mon verre. Je ne voulais pas non plus prendre un air trop hautain avec lui. A homme simple, attitude et discours simples.
" Et quel genre de rumeurs fais-tu circuler en ville, pour que l'Eglise t'en veuille ? "
J'avais du mal à croire que l'Eglise n'aie pas déjà réussi à le ratrapper et à le faire parler. Peut-être jouait-il un rôle de faiblard devant moi ? Non, s'il l'avait voulu, il m'aurait tué. J'attendais sa réponse, mettant de côté toutes les interrogations que ce pauvre homme suscitait en moi. Je le regardais manger. |
| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Jeu 16 Fév - 15:20 | |
| Mh ? Zacharias leva la tête, celle-ci étant totalement en larmes. Oui, nous l'aurons compris ; nous étions totalement dans un mélodrame sordide aux allures d'enterrement. Ce que dit Siegfried suffit au moins de le faire arrêter de gémir : la cuisine, comme une fine promesse de nourriture un peu potable parmi ce beau monde d’absinthe et de bières à répétition. Zacharias n'avait pas l'air très prude mais il était facilement qualifiable d'alcoolique, surtout depuis sa séparation avec Eleanor. L'alcool, peu importe ce que c'était tant qu'il arrivait à se lamenter et oublier sa peine – bien difficile pourtant – et penser à...rien, justement, c'était le but. S'enlever toutes ces images de sa tête, que ce soit celle d'Emile Paole, sa fatale Némésis qui le harcelait, Uriel d'Arken qui l'aurait observé avec ce petit sourire diabolique qui lui était propre, ou même Eleanor elle-même, le fixant de son regard bleu océan.
De la nourriture, de la nourriture. Zacharias s'essuya la joue et les narines contre sa manche, suivant pas à pas le noble. Malheureusement, l'albinos était un espèce de vendu qui ne fonctionnait qu'à la bouffe et l'argent. Il était fort probable que si le repas lui convienne, il se mette à obéir au doigt et à l'oeil de ce type qui lui disait être tout autant que lui affecté par la mort de sa bien-aimée. Eleanor lui manquait terriblement...En entrant en cuisines, il crut voir une servante écarquiller les yeux en le reconnaissant mais elle partit bien vite préparer un bon plat chaud pour lui. Il resta quelques temps en tête à tête avec Agasthel, ne sachant pas trop quoi dire, les doigts complètement crispés sur ses genoux. Techniquement, il n'était pas blessé et le noble n'avait même aucune raison pour lui en vouloir ; moralement, Zacharias était effondré et se serait laissé manipuler par le premier venu qui lui aurait donné à bouffer.
Lorsque Siegfried lui posa sa question à propos de l'Eglise, le repas n'était pas encore arrivé : il faudrait sûrement encore quelques minutes pour faire réchauffer la soupe, et Zacharias l'attendait avec impatience, elle. Qu'allait-il pouvoir répondre à cette satanée question, sachant que son ventre faisait des siennes et qu'il trépignait littéralement d'impatience à l'idée de manger quelque chose de consistant, enfin ? Il passa un coup de manche sur son visage, l'humidifiant encore un peu, du coup, des sédiments déjà sur la fameuse manche – oui, Zacharias est dégueulasse – gratifiant Siegfried d'un regard un peu perdu.
« C'est...c'est Emile Paole qui a commencé à me torturer comme ça, pour de rire...Ensuite, j'ai voulu me venger alors j'ai rejoint les amis d'Eleanor mais...mais ça leur a pas plu, ils...ils m'ont retrouvé, j'ai passé trois mois au cachot, j'ai eu des soucis avec l'ex régent et il m'a fait du chantage et puis un jour ils ont appris ma liaison avec Eleanor et puis ils ont dit que son père allait me tuer et... »
Finalement, la soupe s'arrêta et Zacharias arrêta également ce bafouillage qui semblait ne pas avoir de fin. La servante posa l'assiette pleine de soupe dans laquelle trempait de la viande, se retournant vers Siegfried pour lui marmonner quelque chose à l'oreille. Sûrement que cet homme n'était pas inconnu à leurs yeux, qu'il était déjà venu dans leur maison et avait dormi dans la chambre de la Maîtresse de maison. Un truc comme ça, du moins, Siegfried pourrait sûrement en savoir plus en interrogeant cette demoiselle.
En attendant, la main de Zacharias Flash était agrippée à la cuillère de bois, mangeant salement et le plus vite possible la soupe, comme si sa vie en dépendant. Il en fit un peu tomber à côté mais désireux de ne rien laisser du mets à côté de lui, il frotta les tâches avec les doigts, les léchant par la suite. Chaque bout était tellement précieux et nécessaire ! Il finit l'assiette en la penchant en direction de sa bouche à l'aide de ses mains, fermant les yeux pour mieux distinguer le parfum de la nourriture. C'était bon, il se sentait à peu près bien. Il remit l'assiette propre car léchée dans tous les sens comme pourrait le faire un jeune enfant sur la table et sourit à Siegfried, les joues un peu plus rouges.
« Merci ! J'me sens mieux ! Eleanor serait fière de vous ! »
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| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Mer 22 Fév - 15:16 | |
| Pauvre avorton de la société ! Le jouet d'Emile Paole. Forcément, il pouvait avoir été torturé ! Et donc, les "amis" d'Eléanor s'opposaient à l'Eglise. Pas seulement aux abus de pouvoir de la haute société d'Ishtar. Carrément aux plus grands, à ceux qui dominaient en réalité tout l'Empire. Et l'ex régent n'était pas complètement blanc. C'était une évidence, je le savais depuis toujours. Pendant que le triste jouet de la haute Aristocratie dégustait son repas à la manière d'un porcelet, je voyais un nouveau plan se dessiner dans mon esprit. Si j'achetais ce garçon avec de la nourriture, de l'argent, et même que je lui trouvais un taudis, j'avais toutes les chances qu'il me conduise à ces "amis" de feu mon épouse. Puis une servante, celle aux grands yeux gris et aux cheveux blancs, vint troubler mes pensées. Elle avait été la dame de confiance d'Eléanor, toujours là quand il le fallait, à ses petits soins. Elle me chuchota à l'oreille :
" Cet homme est déjà venu ici, Monsieur. Il y a quelques mois. Il venait voir Madame dans sa chambre. "
Je fis signe à la vieille femme de chambre de ma femme de s'éloigner. Nous en reparlerions plus tard, d-s qu'il serait parti. Je trouverai une excuse, une explication. Cette femme, qui savait beaucoup de choses sur Eléanor, je m'en méfiais. Que savait-elle au juste ? Impossible de le savoir. Et puis de toute manière, si ce Monsieur Flash avait été l'amant d'Eléanor, il était tout à fait normal qu'ils se voient, bien que j'aie toujours des difficultés à imaginer la duchesse avec un type aussi peu fréquentable. Je le regardais, perdu dans mes pensées. Il léchait son assiette dans des bruits de langue réellement insupportables. Comment pouvait-on avoir si peu de distinction en public ? Enfin ! Cet homme avait été torturé, mis au cachot. Sans doute ces conditions inhumaines l'avait-elles transformé. Mais il n'y avait aucun doute quant au fait qu'il n'avait pas eu la même éducation que moi. Je soupirai sans m'en rendre compte au moment où le jeune homme terminait son assiette. Il me remercia. Il avait parlé d'Eléanor, alors je ne pus m'empêcher d'avoir un sourire triste. Ses joues avaient repris des couleurs vives qui ressortaient sur son teint blafard et ses yeux délavés. Zacharias semblait avoir repris du poil de la bête. J'attendis quelques secondes, pensif. Puis je lui demandai enfin :
" Crois-tu qu'il serait possible que tu me mettes en contact avec ces amis dont tu m'as parlé ? Je souhaite reprendre le flambeau d'Eléanor, nous avions des projets communs auxquels je souhaite apporter mon grain de sel. "
Je le fixais droit dans les yeux, attendant une réaction. Peur ? Tristesse ? Violence ? Comment allait-il prendre la chose ? J'étais curieux, impatient. Quelque chose renaissait en moi. Avec un sourire franc, je ne pus retenir cette ultime phrase :
" Evidemment, je pourrais alors subvenir à certains de tes besoins, en toute discrétion. "
Qu'allait-il dire ? Qu'allait-il faire ? Mon cœur manqua un battement lorsque je le vis avoir un mouvement. L'espace d'un instant, la douleur avait disparu, le deuil écarté. Je reprenais mes activités, j'étais de nouveau un Aristocrate en plein stratagème. |
| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Ven 2 Mar - 16:26 | |
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En fait, ce n'était pas du tout possible : mais pas du tout de pas du tout. Zacharias ne pouvait pas mener le veuf d'Eleanor jusqu'à Marius, tout simplement parce que celui-ci devait lui en vouloir à mort, et ceci n'était pas vraiment une métaphore. Il ne savait pas vraiment comment Marius de l'Ombrage avait été informé du fait qu'il l'avait trahi...ah oui, c'était lui-même qui lui avait dit, lorsque Mist était sur l’échafaud ! Zacharias secoua la tête, s'essuyant encore un peu ses moustaches. Si Siegfried voulait des informations, il ne devait pas s'y mêler de manière physique. Hors de question qu'il risque encore plus sa vie, déjà qu'il était vraiment...dans la merde, pouvait-on dire. Zacharias entre-ouvrit légèrement les yeux, du moins plus que d'habitude et se contenta de fixer Agasthel, totalement neutre.
« Vous pensez que je vais pleurer encore ? Je peux pas faire ce que vous demandez. Marius me recherche mort ou vif. Pour me tuer, évidemment, il en a contre mort. Ha. Si vous voyez pas qui c'est, Marius, Eleanor vous l'a peut-être présenté sous le nom de Léonard, Léopold, Léopard ou un truc comme ça. C'est un gros connard aux yeux violets de la famille de l'Ombrage. »
Haussement d'épaule et son regard se concentra sur son assiette bien récurée, parfaitement vide, ne voulant pas vraiment subir le poids du regard inquisiteur de Siegfried. Maintenant, il allait sûrement lui demander ce qu'il s'était passé entre Marius et lui, à moins qu'il ne le sache déjà. Zacharias trouvait Marius parfaitement con, et cela, il l'avait pensé depuis le début de leurs rencontres. Marius, lui, n'avait fait aucun effort pour ménager l'informateur dès la première fois qu'il l'avait vu et seul le fait que Uriel l'ait touché avait pu arranger quelque chose à leur relation, comme si les deux hommes avaient fait une trêve pendant un temps indéterminé. Bon, elle était finie, maintenant et l'albinos devait, toujours plus discrètement, circuler dans les rues d'Ishtar.
« C'est vraiment pas possible monsieur. Peu importe le nombre d'argent qui vous donnez, ma vie en vaut sans doute plus et je pourrais pas le dépenser une fois mort. C'est foutu, même si ça me permettrait de revoir Eleanor, c'est vrai...Je...de toute façon, j'ai vendu leur ancien endroit, alors ils ont dû changer de place depuis des jours et moi je sais plus rien sur eux. »
Zacharias se mordit les lèvres, ses mains devenant de plus en plus moites. Il se demandait vraiment pourquoi il avait voulu entrer dans la demeure d'Eleanor, maintenant. Ça lui paraissait une putain de mauvaise idée surtout que Siegfried le fixait et que lui, il se sentait de moins en moins à l'aise, de la sueur lui coulait un peu partout sur le visage et sous les bras. Il tournait la tête lorsqu'il entendait un bruit devant, derrière, à côté de lui, un mouvement, comme s'il avait pu voir le fantôme d'Eleanor se balader dans la maison.
Mais bon, il fallait tout oublier de sa belle aux cheveux bleus. Eleanor était morte et enterrée et seuls les jumeaux lui avaient survécu, ainsi que l'amertume du regret. Il devait même se contraindre d'ignorer que le type qu'il avait en face de lui l'avait violée et que...rien que pour ça, il le mettrait bien dans le merdier, lui-aussi...mais il n'en avait pas vraiment les moyens, vu qu'il lui avait déjà dit qu'il ne savait rien sur Marius de l'Ombrage. Tout ce qu'il lui restait à faire, c'était se comporter comme un mendiant, comme quelqu'un qui voulait en extirper toujours plus de Siegfried, peu importaient les conséquences.
« Je...vous...vous pouvez m'offrir un bain ? Et un lit, s'il vous plaît ? Les maisons sont froides, dehors ! Je suis prêt à vous payer avec n'importe quoi ! »
Dans le mot n'importe quoi, il y avait...n'importe quoi.
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| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Ven 9 Mar - 18:15 | |
| Il me fixait de ses petits yeux. Il avait l'air étonné, ou effrayé peut-être. Il avait parlé de Marius de l'Ombrage. Ce nom ne m'était pas inconnu. Il avait des problèmes avec lui. Tout m'apparaissait très clairement maintenant. Ce Léonard qui était venu quelques semaines auparavant, ce type blond, avec l'air curieusement noble sans pour autant en avoir l’apparence. Curieux personnage. La tension avait été palpable entre nous. Il m'avait même menacé, si je ne protégeais pas Eléanor. Et maintenant, je me trouvais face à la pauvre petite victime qu'il recherchait. Je n'avais pas pu sauver ma femme de la mort de l'enfantement, mais je tenais Zacharias. Il fallait le garder le plus longtemps possible avec moi. Ainsi, je pourrais chercher ce Marius et pour le rencontrer, et demander d'entrer dans la bande des amis de mon épouse, prendre Zacharias pour excuse. Oui, c'était un bon plan, mis à part que je n'avais pas la moindre idée d'où pouvait se trouver leur plangue. Zacharias ne savait pas où les trouver. Il les avait déjà vendus, ils le voulaient mort. Comment faire savoir la présence de l'homme qui se trouvait là, sans qu'ils envoient pour autant des hommes pour le tuer ? Je devais garder une longueur d'avance, comme aux échecs. Je sentais que tout mon avenir allait se jouer dans les événements à venir. Prudence. Oui, je devais être prudent. Pour l'heure, Zacharias me demandait l'hébergement. Avec un air de pitié, j'acceptai :
" Allons, je vois bien dans quel état tous ces événements te mettent. Tu peux rester, bien entendu ! Aussi longtemps que tu en auras besoin. Un peu de compagnie ne me fera pas de mal, en ces sombres temps. "
Et puis Iraïd allait m'aider. Je le contacterai le soir-même, et dans ses relations, il devait bien connaître Marius de l'Ombrage, ou l'un de ses amis. Ishtar n'est pas si grand. Tout se mettait en place. Contacter Iraïd, l'envoyer chercher des contacts, rencontrer Marius, effectuer le deal avec Zacharias ( l'échanger contre la possibilité de les rejoindre ), entrer dans la bande, improviser. Voilà. C'était parfait. Je masquai ma joie intérieure derrière une moue d’apitoiement. Je regardais Zacharias. Il avait vraiment l'air exténué, et la saleté le rendait repoussant. Je l'imaginai propre et bien habillé. C'était mieux. Je souris au jeune homme et lui proposai :
" Une des femmes de chambre va s'occuper de te préparer ton bain. Tu pourras dormir ensuite. Il y a une chambre pour toi. Oublions ce Marius, je ne veux pas le rencontrer, je trouverai un autre moyen de faire honneur à Eléanor, il m'a l'air assez désagréable pour oser faire du mal à un homme comme toi, qui a vécu tant d'horribles choses... "
Mon regard se teintait de compassion lorsque j'évoquais ces "horribles choses". Mais je poursuivais :
" Désormais, c'est moi qui te protégerai. Tu n'as rien à craindre, et cette maison est la tienne. Jusqu'à ce que tu te sentes mieux, et même après si tu le désires. "
Il fallait probablement quelque chose en échange.
" Je te demanderai simplement de ne pas sortir d'ici pendant quelques jours, ou de ne pas rôder autour des appartements. Je ne tiens pas à ce que tes anciennes fréquentations me créent des ennuis, simplement parce que je t'héberges. Et puis, je souhaite que devenions amis, que nous fassions plus ample connaissance. Enfin, tu es le bienvenu ici ! "
Rapidement, je demandai à une des servantes de préparer un bain et la chambre d'amis, pour ce monsieur. Elle disparut vivement de l'autre côté d'une porte pour s'exécuter.
" Notre petit marché te convient, Zacharias ? "
Oui, si petit marché... |
| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Lun 19 Mar - 16:12 | |
| Zacharias Flash lança un regard véritablement craintif et incertain à son protecteur. Car « protecteur » était le mot qui définissait sans doute le mieux Siegfried, surtout qu'il était à présent la seule personne qui pouvait lui offrir une protection digne de ce nom et le couvert. L'albinos se connaissait, il savait très bien que dans quelques jours, semaines, il ferait des petites escapades, ayant retrouvé un peu de courage. Surtout, il était comme ces hyperactifs ne pouvant pas tenir en place à un endroit à la fois. Bien sûr, il faudrait qu'il aille récupérer sa bourse : ainsi, il pourrait espérer vivre quelques jours en n'étant pas sous la tutelle de Siegfried Agasthel. Et puis l'homme lui faisait un peu peur...il avait violé Eleanor, l'Ombre seule savait ce qu'il pourrait lui faire. Malgré ces sourires et ces promesses de refuge, Zacharias ne lui faisait pas encore confiance. Il faudrait également qu'il aille voir Morgana, cette fille qui l'avait bien soigné alors qu'il était blessé. Il l'avait rencontrée par deux fois, et mise dans le pétrin. Zacharias n'avait plus trop de dettes envers elle mais il aurait bien aimé la revoir, lui parler. Éventuellement d'Eleanor.
Il hocha la tête à tout ce que venait de dire Siegfried. Parfait, c'était comme ce à quoi il pensait. Il ne voyait pas de problèmes à ne pas sortir pendant plusieurs jours, mais ensuite, il faudrait qu'il aille voir D'Arken pour s'expliquer avec lui – et éventuellement éclaircir le mystère Eleanor – et ensuite Morgana. Il reviendrait probablement ici ensuite, sauf si d'autres curieuses choses se passeraient.
« Mh...mhh...o-oui. »
Son regard était fuyant malgré tout, ses yeux scrutaient un peu tout à la fois, comme un animal pris en chasse.
« Je ne comprends pas ce que vous dites pas « faire plus ample connaissance », vous pourrez me l'expliquer ? Et vous voulez que je parle lentement, comme Eleanor le voulait ? »
Parler de quelque chose qu'Eleanor lui avait demandé de son vivant fit monter un certain sentiment de nostalgie chez l'informateur. Un sourire assez triste apparu sur son visage, tandis qu'il ouvrait ses yeux rouges pour avoir plus de détails sur la personne de Siegfried Agasthel et ses réactions. Lorsqu'ils étaient à demi-fermés, comme ça, Flash n'y voyait presque rien. La servante revint vite, du moins, au bout de quelques minutes leur dire que le bain était prêt. En voyant Flash dans cet état et se souvenant que lors de sa dernière visite, après un bon repas, Eleanor avait ordonné qu'on lui préparât un bain, l'ordre de Siegfried avait dû être anticipé. Et tant mieux. Zacharias soupira d'aise, se séparant du noble qui s'était marié avec sa belle.
La salle de bain n'avait changé, elle. Toujours assez grande, avec ces produits probablement rarissimes venus de provinces extérieures. Seul dans la pièce, Zacharias en toucha un ou deux, et retira aussitôt ses mains, de peur d'être accusé d'un quelconque crime. Il enleva ensuite ses vêtements sales et se glissa dans l'eau tiède, immergeant totalement sa tête dans la bassine. Et s'il y restait ? S'il ne relevait pas sa tête et n'aspirait pas une ultime bouffée d'air ? Il revint à la surface, les cheveux enfin d'un blanc parfait, les yeux à fermés et le corps recouvert de mousse. Sa respiration se faisait totalement calme. Le nez à la frontière entre l'eau et l'air, il soufflait parfois dans l'eau, s'amusant de l'effet produit, touchant d'autres fois les cicatrices qui lui avaient été laissées par ses dernières rencontres avec l'église ou des mercenaires. Et s'il mourrait ? Au bout d'une bonne demie-heure, suffisamment pour que quelqu'un s'aperçoive qu'il n'était pas revenu, Zacharias Flash s'immergea totalement, se disant que finalement, cela ne valait plus vraiment le coup de poursuivre ce bout de chemin.
Les bulles sortirent une par une de sa bouche.
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| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Ven 20 Avr - 10:59 | |
| Zacharias me demanda ce qui signifiait faire " plus ample connaissance ". Je ne voulais pas lui montrer mon agacement. Surtout lorsqu'il évoqua les demandes d'Eléanor. Je devaisme séparer de lui au plus vite. Je l'accompagnai jusqu'à la salle d'eau, où je le laissai seul en lui disant :
" Nous en reparlerons après ton bain, Zacharias. Si tu veux, tu peux me parler lentement, ce n'est pas un problème. Tu me raconteras tout cela plus tard. Je te laisse. Si tu as un problème, n'hésite pas à m'appeler, je me ferai une joie de t'aider personnellement..."
Je l'abandonnai sur ces paroles et retournai à la cuisine. J'attrapai la servante aux yeux gris par le bras. Et lui demandai, d'un ton à la fois calme et réellement impatient :
" Comment ça " il venait lui rendre visite dans sa chambre " ? Vous m'annoncez sans aucune gêne qu'Eléanor voyait un autre homme que moi ? Je trouve que vous... - Sachez, Monsieur le comte, que Madame ne vous trompait pas. "
Elle m'énervait, à en savoir plus que moi, avec son air sûr et serein en toutes situations. J'expirai longuement, puis je lui demandai, avec davantage de paix intérieure :
" Pouvez-vous m'en dire plus sur cet étrange personnage ? - Tout ce que je sais, c'est qu'il venait ici. Voyait Madame. Prenait parfois un bain, un repas chaud. Puis repartais. Je sais aussi qu'elle est allée le voir, peut-être une fois, ou deux. Voilà tout ce que je puis vous dire, Monsieur. - Vous ne m'avancez guère. Si un détail vous revient, n'hésitez pas, sachez que je compte sur vous."
J'abandonnai là la dame de confiance de mon épouse. Avec un triste soupir, je songeais qu'Eléanor avait forcément aimé ce garçon. J'avais probablement ruiné leur relation, la vie sentimentale de ma défunte femme, mais tout ce que je ressentais était jalousie. Rien d'autre. J'étais jaloux de ce garçon qui avait eu droit au coeur que je convoitais, bien avant moi. Ces pensées me révoltaient et il me fallut un bon quart d'heure pour m'en séparer et retrouver ma sérénité. Je croisai, dans le couloir, une servante qui sortait de la salle de bain. Je lui demandai ce qu'elle faisait et elle m'indiqua qu'elle avait omis de faire chauffer une serviette pour mon invité. Je la laissai le faire, puis, lorsqu'elle revint, quelques minutes plus tard, je lui pris la serviette presque brûlante des mains, afin de la porter moi même à mon hôte. Je toquai à la porte, puis, n'entendant aucune réponse, j'entrai. De la porte, on ne voyait pas la baignoire. Je m'approchai d'un porte manteau situé tout près d'un poêle et déposai la serviette afin qu'elle demeure encore chaude à la sortie de l'homme.
" J'ai fait chauffer une serviette pour toi, Zacharias. "
Silencieusement, je m'approchai de l'eau, pour observer le corps de celui qui avait attiré ma belle avant moi. Qu'avait-il de plus ? J'avais davantage d'esprit que lui, et il ne pouvait rivaliser avec ma beauté. Je prenais bien trop soin de mon corps ! Je n'entendais rien. Tout était très calme, pour un bain. Arrivé à hauteur de la baignoire, je vis Zacharias flottant à la surface. Inerte. Aussitôt, j'appelai une servante, d'un "venez vite" claquant. Je pris le corps de mon hôte et entrepris de le sortir de l'eau moussante. Une fois qu'il fut allongé sur le sol, j'essayai de sentir s'il respirait. Il me semblait que oui. Les servantes n'étaient pas encore arrivées, et une idée, ou plutôt une question, me traversa l'esprit à toute allure. Je pouvais me débarrasser de lui. J'en avais le pouvoir. L'éliminer pour toujours. Ainsi, personne ne saurait jamais ce qu'Eléanor avait vécu avant moi. Ce qu'elle avait ressenti. Je crois que j'avais envie de l'étouffer un peu plus. J'approchai une main de sa bouche. Et finalement, je me rendis compte que j'en étais incapable. Je tentai de faire comme je l'avais vu auparavant, et j'expirai dans la bouche de Zacharias. Je ne savais pas trop si je m'y prenais bien, mais il me semblait avoir croisé cette technique quelque part. Une servante arriva. Je lui ordonnai de faire venir un médecin de toute urgence. Il était hors de question de laisser mourir ce jeune homme. Je crois, maintenant, que c'est par respect pour mon épouse que je ne lui ai pas retiré la vie. Elle l'aimait. Moi aussi, j'allai m'efforcer de l'aimer. Parce qu'il pouvait me servir, mais aussi parce qu'il m'était apparu clairement que ce garçon était stupide. Il ne voulait pas mourir. Il avait du glisser, avaler de l'eau, et se croire mort. Je continuais d'appliquer cette méthode quelques minutes encore. Du coin de l'oeil, je vis la dame de confiance d'Eléanor déposer la serviette sur le corps de Zacharias. Je ne savais pas trop si c'était par respect pour son corps ou simplement parce que le carrelage était gelé et qu'il risquait d'attraper froid en plus de mourir noyé.
[ Excuse-moi, j'ai mis énormément de temps à répondre, mais avec les cours c'était dur, et j'avais perdu en motivation... J'espère que la réponse te conviendra, je ne savais pas trop si tu tenais à faire "mourir" Zach', j'ai pensé que non... ;] ] |
| | | | Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] Jeu 3 Mai - 17:27 | |
| Mourir. Zacharias Flash voulait décidément passer de vie à trépas, oublier tout ce qui avait été et était en préparation. Depuis la mort d'Eleanor, plus rien ne l'intéressait. Il cherchait juste plus fort que lui pour voir où étaient ses limites et tentait la faucheuse. Mourir...mourir paraissait être la seule option valable. Dehors, tout le monde cherchait à le manipuler, à lui cracher dessus et se venger. C'est pourquoi il ne sortit pas de la bassine. Il voulut tout d'un coup remonter à la surface, mais ses mains s'accrochèrent sauvagement au rebord, se mordant les lèvres, s'empêchant volontairement de remonter. Revoir Eleanor, vous revoir. Revoir l'éclair bleu de vos lèvres, vos cheveux couleur azur et vos yeux brillants. Entendre votre voix, votre respiration et tout ce qui faisait de lui un homme heureux. Heureux comme n'importe qui d'autre, heureux comme...comme lui avant, sans se soucier de tous ces hommes qui les entouraient et des différences de classe.
Il perdit conscience, s'enfonçant dans un monde plus proche que jamais strié de bleu. Cheveux...cheveux...le garçon aurait sûrement préféré que Siegfried le tut et que tout soit fini. Pour toujours, oui. Mais en l'occurrence, après que le Prince lui ait donné un magique baiser, il se réveilla soudainement et toussa toute l'eau qu'il avait dans le corps. Eleanor...Eleanor elle était là ? Il voulait lui parler, la toucher, Eleanor ? Il ne voyait plus clair, il était essoufflé. La silhouette qu'il avait devant lui était vraiment pas distincte, et pouvait évidemment être confondu avec celle de sa belle. Maladroitement, le jeune informateur bougea de place, à tâtons, même, et alla escalader Siegfried, le plaquant sur le sol froid sans geste qui n'était pas vraiment voulu.
« Elea... »
Ses lèvres touchèrent celles du noble et il continua à l'embrasser avec passion, jusqu'à ce que des larmes commencent à dévaler le long de ses joues. Eleanor était morte, oui. Eleanor était morte et enterrée. Ça ne pouvait donc être Eleanor qu'il embrassait, à part s'il était mort et...Zacharias doutait que la mort ressemblât à ça. Ce voile qui semblait bloquer sa vue s'enleva, et le garçon vit ce qu'il se passa en réalité...merde, merde, merde ! Il était actuellement sur Siegfried qui ne devait pas être revenu d'avoir été embrassé par Zacharias. L'albinos se recula donc soudainement, rouge de honte et surtout confus, en larmes, se rendant compte deux secondes après qu'il était à poil. Une...serviette, vite ! Un autre regard dans la pièce pour chercher la-dite serviette le conforta sur l'idée qu'il n'était pas seul avec Siegfried et que l'ancienne servante de sa bien-aimée se trouvait là. Non...Elle savait, elle ? Elle savait tout ce qui le liait à Eleanor ? S'emparant de la serviette pour cacher au moins ce qui importait, il se mit à gueuler :
« Tuez-moi ! Je veux rejoindre Eleanor aussi ! De toute façon, je finirai par le faire, elle me manque trop !!! Je...je veux juste la rejoindre, comprenez-moi. Vous ne savez pas à quel point je l'aime ! Combien notre amour était fort ! Vous, vous l'avez forcée ! On devait fuir Ishtar, tous les deux et vous l'avez enchaînée à un foutu mariage qu'elle n'a pas pu refuser ! C'est...c'est votre faute ! Si on peut vous accuser de ma mort, en plus, ce sera très bien, je n'ai pas d'autre désir et si vous comptez me violer pour faire « plus ample connaissance », sachez que je mords ! »
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| Sujet: Re: Où étais-tu ? [pv Siegfried Agasthel] | |
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