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| Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Mar 20 Déc - 21:02 | |
| Voilà un nouveau jour d’une banalité sans fin.
Oui, les jours ont la fâcheuse tendance à s’ressembler par ici. Et d’ailleurs, combien d’fois j’ai dû dire cette phrase depuis qu’je vis dans cet endroit saint ? Enfin, « saint », ça n’a rien d’un jeu d’mot ou d’une façon d’illustrer Ô combien la vie ici est délicate, parfumée, et si reposante. Tellement reposante que j’mourrais presque d’ennui si n’y avait pas cette immense, gigantesque bibliothèque. Cette dernière aurait pu être mon jardin secret si elle n’était pas constamment fréquentée, jour et nuit, par tous ces apprentis, adeptes, ou maitres prêtres, qu’est-ce que j’en sais. Toujours est-il, que la solitude est quelque chose qui se fait sentir, depuis que j’appartiens au Haut prêtre. Hum, on a vite fait le tour, Uriel D’Arken, voilà qui j’ai la « chance » de voir plus fréquemment que voulu, sinon qui d’autre ? Ah oui, le personnel. Tsss, c’est à peine si l’un d’entre eux m’décroche un sourire quand j’ai le malheur de croiser leur route. J’suis pas à ma place ici, c’est clair. Mais j’les emmerde, parce que même s’ils ont pas l’choix, moi non plus ! Et puis ces derniers temps, j’suis d’une humeur exécrable… D’accord, c’est assez fréquent d’habitude, mais là, c’est différent. J’suis fatiguée, souvent fiévreuse, comme si un truc, un mal étrange me rongeait d’l’intérieur. Parfois mon corps m’fait souffrir tant et si bien qu’j’en viens à devoir déchirer les rideaux, les sofas, ou ma peau, faute de moyens. Mais ça finit toujours par passer, alors j’imagine qu’ya pas de quoi s’inquiéter réellement. Et puis dans l’pire des cas, si j’clamse, ça sera bien fait pour ce con de Haut prêtre. Lui qui se donne un mal fou à gonfler son égo à propos du soin qu’il apporte à ses biens, ça lui fera les pieds !
Bref, en cette belle matinée, j’décide donc de m’installer, comme à l’accoutumée, sur un des sièges de la bibliothèque. L’avantage, c’est qu’à cette heure-ci, ya pas grand monde. Les Ombreux sont tous en train d’faire la grasse mat’, sûrement. Non, blague, j’dirais plutôt entrainement matinal. J’les vois souvent s’entrainer dans la cour d’ici. Au moins, les fenêtres sont grandes et lumineuses, et puis, adaptées au voyeurisme. Mais bon, j’suis pas d’humeur aujourd’hui à fouiner par-dessus les carreaux pour reluquer les petits prêtres faire leurs danses matinales. J’ai la tête comme un barreau d’prison et le meilleur moyen d’échapper au quotidien est d’me plonger tête la première dans un livre un minimum intéressant. L’avantage, c’est qu’ça ne manque pas ici. J’ouvre le livre, « Mort aux hérétiques », avec un goût amer dans la bouche. Mist. Ce nom s’impose à moi sans aucune négociation possible, lorsque j’entame la lecture des premières pages. Mes yeux parcourent nerveusement les lignes, butant sur quelques mots, « brûler », « destruction », « entraves », « parasitage », « culte »… PAF. Je referme promptement les pages, dans un vacarme non dissimulé. Ingell. Maintenant que j’y pense, lors de notre première rencontre, n’avait-il pas dit chercher un livre traitant d’un soit disant culte tout autre que celui instauré par l’Eglise ? Le culte… du Soleil, ou quelque chose comme ça ?
Brusquement, j’me lève de mon siège et me met à arpenter les étagères. Serait-il possible qu’un livre dénonçant un tel culte soit répertorié ici ? Ma main tremblante effleure impatiemment le dos des ouvrages rangés soigneusement dans les rayons. Mon cœur s’affole, peut-être trop, mais j’sens que tout d’un coup quelque chose ne va plus, lorsque un peu malgré moi, je m’appuie d’une main sur le bois de l’étalage, la respiration haletante et maladroite.
Encore… ?
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| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Mer 21 Déc - 13:28 | |
| Malick bossait, profitant du calme de la bibliothèque pour se concentrer sur des ouvrages qu'il ne connaissait pas du tout. La journée avait commencé de bonne heure, pour lui. Il s'était un peu entraîné et étiré le matin et avait décidé d'utiliser le reste de son temps libre jusqu'à libre pour se cultiver un peu plus. La bibliothèque semblait le meilleur endroit pour cela, et avec elle les milliers de livres qu'il y avait à sa disposition. Ouvrages rares, ceux qui formaient les novices d'habitude, il y avait de tout, ici, et Malick s'en réjouissait d'avance. À Khorofa, il avait déjà lu bon nombre de livres se trouvant dans la bibliothèque de son oncle, ici, il y en avait sans doute quelques centaines qu'il n'avait lu. Il avait du retard à rattraper, bien qu'il sache qu'il avait quelques années pour combler ce trou. Malick sourit, venant de retrouver un livre particulièrement rare. Celui-ci avait la couverture quelque peu mangée par les mites et des pages faisaient un drôle de bruit. Et cette odeur ? La sentez-vous, cette odeur ? Une odeur...ben de vieux livre, quoi, un peu rance et transportant également l'odeur de toutes les personnes qui en avaient tourné les pages. Ce qui était sûr, c'était que Malick n'allait pas s'amuser à lécher ses doigts pour s'aider à tourner les pages. Comme s'il allait s'amuser à choper d'étranges maladies...
Et puis, il la vit. C'était une fille et elle n'était pas habillée comme les autres novices qui traînaient par là. Malick retourna la seconde d'après dans son ouvrage mais son regard revint vite vers l'inconnue. Belle, elle l'était, même pour quelqu'un pour lui qui en avait un peu rien à foutre de la beauté et tout ce bordel-là, à part lorsqu'il s'agissait d'Uriel d'Arken. Ses cheveux vraiment inhabituels sortaient du lot, au delà de toutes ses robes sombres et du public qui fréquentait d'habitude l'endroit. Elle était fine...jolie quoi, il n'y avait pas vraiment de mots pour décrire cette créature quasiment tombée de l'Ombre. Il sursauta lorsqu'elle referma soudainement un livre. Elle n'aimait pas le style d'écriture ? Elle n'était pas intéressée par ce genre de choses ? Non, forcément, elle ne se trouverait pas dans la bibliothèque de la cathédrale où il n'y avait que ce genre de livres, sinon. Ce n'était pas logique. Et puis tout le monde aimait lire, n''est-il pas ? Quel hérétique viendrait ici ? Non pas qu'il commençait à considérer cette fille comme une hérétique, mais que sa pensée suivait un cours étrange.
Il s'apprêtait à faire un pas vers elle lorsqu'il vit que quelque chose n'allait pas. Malick, en chevalier au nombre cœur, se leva aussitôt, se précipitant sur la jeune fille. Que se passe-t-il ? Il a un curieux pressentiment... Alors il lui prend une main, carrément – celle-ci est bien chaude, il trouve – avant de lui sourire franchement :
« Ça va ? J'ai l'impression que vous...vous êtes mal ?! »
Le jeune novice a un regard inquiet mais lui, est honnête. Il ne sait pas comment ne pas, l'air, pour faire court, et puis il se soucie toujours du sort des jolies filles. Il ne connaît ni son nom, ni son origine. Vu ses habits, il en a déduit qu'il s'agissait probablement de quelqu'un qui n'était pas initiée au maniement des ombres mais si cela se trouve, il a tout faux. Après tout, lui non plus ne s'habille pas avec une austère robe et lui préfère des habits bleus ou verts, même si ceux-ci sont toujours dans le sombre.
« A moins que vous ne souhaitiez que je vous aide à choisir un...livre ? » |
| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Mer 21 Déc - 22:13 | |
| Je dois me calmer.
Facile à dire. Chaque halètement m’secoue, témoignant de l’arrivée d’une douleur beaucoup trop aigüe. Mon sang est comme en fusion, bouillonnant dans mes veines avec une violence inouïe. Le plus important pour l’instant, c’est de garder mon sang-froid… Quelle ironie. Oui, si je n’parviens pas à garder le contrôle, j’ai comme l’impression que j’vais bientôt avoir droit aux plaintes de ce cher Haut prêtre. La dernière fois qu’j’ai laissé mon corps prendre le dessus, j’ai failli mettre feu à sa précieuse cathédrale. Heureusement, quelqu’un a eu la bonne idée d’faire un tel bâtiment entièrement de pierres, et au final, c’est ce pauvre con de Paole qui en a eu pour ses frais. Mais actuellement, si un accident vient à s’produire, ni Paole, ni D’Arken ne sont là pour m’arrêter dans ma lancée. Et de tous les p’tits prêtres qui fréquentent cet endroit, j’me demande bien combien parviendraient à me faire barrage si nécessaire. A mon avis, pas un seul.
Quelle n’fut pas ma surprise en voyant s’approcher prestement un jeune homme à la peau halée. Sympathique, vraiment, cette nouvelle rencontre en ces lieux, cette inquiétude à mon égard, bien que pour l’instant, le pourquoi du comment soit bien l’cadet de mes soucis. Il me prend la main. Bien, au moins, p’t être que cet acte insouciant de sa part vient de nous éviter un premier incendie. Mais j’me souviens pas avoir gardé les cochons avec cet imbécile. Encore moins maintenant. La douleur m’rend bien moins sympathique qu’en temps normal, déjà qu’c’est pas fameux au quotidien. Et puis, si il s’éloigne pas vite, je risque de l’crever avant même qu’il ait pu dire Ouf. Là, j’me tiens prête au cas où m’viendrait l’idée d’écorcher les murs avec mes ongles, ou bien d’mordre dans la chair d’un inconnu jusqu’à sentir ses os se briser, ou pourquoi pas me saigner comme un p’tit cochon. Qui vivra verra. Mais j’ai pas trop envie d’voir quel dénouement m’attend de pied ferme au bout du chemin, orné de la pancarte « Fatalité ».
Inspire, expire, inspire. Réfléchis. Concentre-toi.
- Oui, ça va. C’est une simple baisse… de tension.
Je récupère ma main toujours tenue par l’étranger. J’voudrais pas qu’il prenne feu dans un moment d’inattention. Pour l’instant, je veux du frais, rien qu’du frais, un vent du Nord glacial, ou une cascade de glace collée contre ma peau. Faute de moyens, je vais devoir m’contenter de la pierre froide du sol de la bibliothèque. Mais pour ça, faut d’abord que ce gueux aille vaguer à d’autres occupations. Machinalement, ma main vient soutenir mon crâne douloureux, et je retiens difficilement mes dents qui viennent pincer mes lèvres. Le nouveau venu se propose de m’aider à chercher un livre… Mais très bien, qu’il y aille ! Avec un grand self-control (j’n’en suis pas peu fière d’ailleurs), j’articule ma réponse.
- … Effectivement, il y a... bien un livre … que vous pourriez chercher pour moi. Quelque chose à propos du « Soleil », un culte… héréti…
Mes genoux fléchissent en avant. Mon sang est chaud. Ma main brûle, et le livre dans ma main aussi.
C’est le début de la fin ?
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| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Jeu 22 Déc - 12:51 | |
| Malick N'Doye la trouvait de plus en plus étrange en même temps qu'il ne pouvait s'empêcher de la trouver à son goût, cette fille aux cheveux oranges. Ce n'était pas comme s'il repérait souvent des jeunes femmes et s'écriait : oh, celle-là, je vais la mettre dans mon lit ! Tout le monde savait, au monastère, que Malick était un jeune homme modéré dans les relations amoureuses et le voyait toujours prier et s'entraîner avec conviction. Il ne ramenait jamais de prostituée, fille de peuple ou chose comme ça pour se défouler le soir. Ce qu'il s'était passé avec les deux prêtresses aussi protégées par Uriel d'Arken n'avait rien changé : et comment quiconque aurait pu le savoir ? Ils étaient dans la forêt, avaient fait attention à ce que personne les observent et les trois personnes avaient intérêt à ce que rien ne sorte de cette relation. Que ce soit enfant ou rumeurs. Pour cette histoire de baisse de tension, il hoche la tête : Malick n'est pas vraiment médecin – ce serait même d'un comique – et n'a aucune idée de comment détecter les symptômes. Il la croit et de toute manière, elle ne semble vraiment pas aller bien. Il se demande s'il n'a pas un morceau de sucre, quelque part dans une poche pour l'aider.
Et puis d'autres mots sortent de sa bouche. Mots hachés, en saccades. Quelque chose à propos d'un livre que lui pourrait trouvé. Il parvient à comprendre de quoi il est question : si la respiration de la fille l'inquiétait, il y avait des mots, dans la phrase qui le poussaient à réfléchir. Non pas qu'il ne le fasse pas dans son état naturel, mais plutôt que le mot qu'elle venait de prononcer l'avait fait réagir. Et comment...hérétique du soleil. Il ne connaissait pas, il n'avait aucun connaissance de ce culte absurde (sans nul doute) mais peut-être était-ce parce qu'il venait d'arriver à Ishtar ? Peut-être que des gens sages comme le Haut prêtre et tous ses acolytes, sa maîtresse compris, s'étaient chargés d'exterminer ces personnes ? Mais en tout cas, la question éveilla la curiosité du jeune homme – et s'ils n'étaient pas tous éteints ? – avant qu'il ne vit le très léger problème auquel il allait bien devoir faire face.
Il se passe un truc de surnaturel. Lui, il maîtrise un peu près les ombres – moins bien que les plus forts, certes, mais beaucoup plus que la plupart et s'entraîne tous les jours pour s'améliorer – alors il n'est pas étonné de voir ce truc là. Mais tout de même. Elle a l'air de ne pas se contrôler, sa respiration change, le livre prend feu. Et là, quelque chose fait « tilt » dans l'esprit de Malick : pouvoir du feu, esclave, drôle de pouvoir différents de ceux de l'Ombre. Hérétique, même si cette fille n'est probablement dans rien à ce qui lui arrive. La preuve, c'est tout de même qu'elle a cherché à se rendre à la bibliothèque de la cathédrale au beau milieu de tous ces novices. Aucun hérétique ne ferait ça.
« Ahhh ! »
Oui, parce que le feu, ça brûle et que ce livre-là, comme tous les autres bientôt, il risque de partir en fumée. Malick panique une demie-seconde, avant de se dire qu'il y a forcément une solution à son problème. Malheureusement, la bibliothèque est en bois, les livres constitués majoritairement de papier et il est connu que ceux-ci s'enflamme très facilement. Il a alors une idée qui pourra le blesser si jamais la fille ne peut pas plus se contrôler. Créer un espèce de bouclier d'ombre tout autour de lui, ce qu'il fit sans tarder. Désormais, il n'y avait plus que du noir autour de leurs personnes. Ce qui se passait à l'extérieur, ils ne l'entendaient pas ; ils étaient juste enfermés dans une espèce de bulle d'ombre et Malick se concentrait pour créer une couche supplémentaire qui le protégerait du feu tout en laissant passer un peu d'air. Ce n'était pas chose facile et si cet exercice durait trop longtemps, il finirait sans doute à bout de force.
« Les...pouvoirs ne sont pas faciles à maîtriser. Je peux vous aider ? Les miens sont pour l'instant limités mais ne vous inquiétez pas, je ne risque rien, dans cette bulle... et vous non plus. »
Ou pas. Dans quel état allait-il ressortir de cette épreuve ?
« Qu'est-ce qu'une esclave fait dans la bibliothèque ? Je...je n'ai pas l'habitude de voir des gens comme vous ici, vraiment ! »
Nul ton agressif, juste curieux, point. Un peu d'appréhension, aussi, à l'idée que ce soit des hérétiques qui aient placé cette bombe à retardement dans la bibliothèque. |
| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Dim 25 Déc - 19:14 | |
| Les bruits sont sourds, creux, indéfinissables, l’air, lui, est lourd et incandescent. J’me demande depuis combien de temps j’suis là, les genoux sur le sol devenu lui aussi un vrai charnier. Je croyais pourtant que la pierre avait l’avantage d’être naturellement froide. Quelque chose ne va pas. Mais pas de la même façon qu’d’habitude. Les douleurs logent beaucoup trop longtemps dans mon sang. Mon corps est un vrai fardeau. Vous savez, comme cette sensation horrible qui vous gagne, quand vous avez l’impression d’être une véritable erreur d’la nature. La seule chose que vous pensez à crier dans ces moments-là, c’est « Par pitié, achevez-moi ! ». Mais si j’ouvre la bouche, j’ai peur que ma langue ne s’mette à fondre, et que tout parte en fumée. Comme le livre que j’tenais, avant qu’il ne flambe entre mes doigts. Mes doigts carnassiers, disparus dans un brasier engloutissant maintenant mon avant-bras dans sa totalité. Ça brûle, sans brûler, c’est bizarre, chaud, comme une caresse, et douloureux à la fois. La dernière fois que quelque chose de semblable s’est déroulé, j’étais en face d’Emile Paole. Je faisais brûler son visage avec la même rage qui consume mon corps en c’moment. Et c’était… jouissif, violent et impulsif. Comme une bête sauvage. Comme les flammes incendiaires. J’aimerai que tout trépasse sur mon passage, qu’tout brûle avec la même souffrance qu’émet ma chair à cette seconde précise. Que tout disparaisse, dans des hurlements chétifs.
Tout comme le garçon en face de moi. Il s’croit fort, n’est-ce pas ? Un mâle viril et audacieux ? Au-dessus t’tout, et de tout l’monde ? Il veut se mesurer à moi ? Ou me faire du mal ? Se moquer de moi peut-être ? Il me parle, j’le vois bien, mais mes oreilles sont sourdes, maladroites et solitaires. Elles refusent de laisser entrer les sons, tout comme mes yeux s’refusent à laisser entrer la lumière. Tout est sombre, tout a disparu, comme un mauvais songe, je n’peux ni distinguer les étagères, ni les murs ou le plafond. Seuls subsistent les corps chauds présents dans la pièce, sous la forme de silhouettes instables : les prêtres. C’est tout c’qui compte. Seule la présence de la chair combustible est importante. Le reste est inutile, froid et sans vie. Le reste doit disparaitre. Je m’en chargerais moi-même. D’un revers de la main, celle que les flammes n’ont pas encore gagnée, j’essuie mon front poisseux. Mes cheveux m’collent à la nuque, un frisson me parcourt. J’ai chaud. Mais il m’faut davantage de chaleur. Mon sang doit bouillir davantage dans mes veines. La douleur doit être plus crue encore, plus agressive, plus entreprenante. Pour ça, je dois l’accueillir à bras ouverts, comme on accueille une mère, une sœur ou une vieille amie. De cette façon, les flammes vont grandir, et s’étendre comme un seul homme, me faire toucher…
« … l’Absolu. »
J’ai murmuré, ou peut-être pas, qui l’sait, de toute façon. Mes yeux fixent sans cligner la silhouette difforme et chaude se trouvant à faible distance de mon corps brûlant. J’ai l’impression que chaque vaisseau sanguin d’mon globe oculaire est sur le point d’exploser, tout comme mon cœur qui bat à tout rompre va sans doute prochainement entrer en éruption. Quelque chose doit brûler maintenant. Très vite. Je tends la main vers le corps chaud, j’y suis presque. La chair brûlera aujourd’hui, et je vais jouir. Mais, quelque chose me stoppe dans mon avancée. Un obstacle ? Maintenant ? Pourquoi maintenant ? Je lève les yeux vers la silhouette, sans réussir à capter son regard, beaucoup trop confondu dans la masse de chaleur que perçoivent mes yeux.
« Laisse-moi te toucher. »
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| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Jeu 5 Jan - 14:34 | |
| Quelque chose de nouveau qui étreignait ses tripes, une sorte d'excitation encore pire que toutes celles qu'il avait pu éprouver avant, un truc complètement inédit. Il ne savait pas si elle était clairement de son côté ou non. Ses pouvoirs, il ne les connaissait pas du tout mais il n'était pas con. Loin de là. Le jeune N'Doye était tout de même assez intelligent pour faire la soustraction, selon ce qu'il connaissait déjà. Les hérétiques de la science ne paraissaient pas maîtriser le feu où il y aurait eu beaucoup plus de cas d'incendies qu'il n'y en avait à Ishtar, si quelqu'un maîtrisant les ombres pouvait faire cela, il serait probablement au courant – encore que ce n'était pas le cas pour la magie du sang, ne parlons même pas des terroristes. Malick grimace. Il a chaud. Cette fille ne contrôle plus du tout ses pouvoirs ; il y a quelque chose chez elle qui l'empêche de la faire valdinguer à coups d'ombres et de l'assommer, tout simplement. Peut-être parce que s'il fait ça, il ne connaît pas les conséquences ? Que le corps ne marchant plus, les flammes risquent d'échapper purement et simplement au contrôle du corps ? Merde...Il n'aura sûrement pas la force de résister jusqu'au bout mais il se concentre. S'il réfléchit bien, il pourra sûrement arriver à faire quelque chose...d'intelligent ? Appeler Uriel d'Arken semble être totalement hors de question, le temps qu'il se retourne, il sera déjà mort cramé. Pas une bonne idée, donc.
Elle lève la main vers lui.
Est bloqué par l'ombre, toujours l'ombre, sa protection et son ultime maîtresse.
Malick regarde ses lèvres, à cette chose magnifique qui brûle. Il sait. Il sait qu'il ne doit pas et pourtant, ce n'est pas l'envie qui lui manque de désobéir à sa conscience. Il sait que s'il le fait, il risque de s'en mordre les doigts, comme lorsqu'il a demandé à Faoiltiarna de lui montrer la magie du sang. Il ne faut transgresser l'Absolu. Alors, Malick renforce la barrière d'ombres érigées entre elle et lui. Si elle s'affole encore, cela devrait tenir une dizaine de minutes, le jeune homme n'est pas superman non plus. Il pose sa main dessus, comme s'il voulait atteindre la sienne et ne bouge plus. Il la fixe juste, presque avec pitié, parce qu'elle est née dans le mauvais camps, parce qu'elle n'est qu'un Objet, et pourtant qu'elle paraît bien plus humaine que n'importe qui.
Sacha. Bien sûr, je ne connaissais pas ce nom, à l'époque, cette rencontre étant la première que j'avais avec elle. Elle était une créature de feu, quelque chose à la fois indomptable et de tellement magnifique. De sauvage. Que dire de plus sur elle ? Sacha était Sacha, point final. Elle n'apparaissait dans aucun camp, elle était juste unique.
« Calme-toi, personne ne te veut de mal ! »
Le tutoiement était venu comme cela, naturellement, après tout, ne le tutoyait-il pas non plus ? Il ne savait pas vraiment quoi faire mais pensait qu'au bout d'un certain temps, elle finirait par s'effondrer, comme toute humaine digne de ce nom. À travers l'opaque ombre, il lança un regard à la bibliothèque, et aux personnes qui sortaient de celle-ci, alertées par leur petit manège. Elles avertiraient sûrement une autorité conséquente...il l'espérait. Il se passait parfois de drôles de choses dans le cerveau des novices qui faisaient qu'ils étaient beaucoup plus mous et passifs qu'à l'accoutumé. En attendant, il devait régler son affaire avant que de commencer à se fatiguer et que l'ombre laisse passer le pouvoir de la demoiselle.
« Je m'appelle Malick N'Doye...Quel est ton nom ? Je peux t'aider à faire...tes fameuses recherches ! »
Il sourit. C'était toujours délicat. Il savait qu'elle ne se maîtrisait sûrement pas et ne pouvait pas faire pression dessus. La preuve, c'était ce livre qu'elle avait enflammé et cet air complètement étonné sur ses yeux. Il la prendrait bien dans ses bras si toutefois il ne risquait pas de finir brûlé. Il la regarda, elle. Elle avait l'air de souffrir et il se faisait vraiment du souci pour elle. Que faire ? Il n'avait jamais été soumis à un cas comme celui-là ? Malick enleva alors sa veste, suivant son instinct. Si le feu devait sortir, autant que ce soit sur quelque chose. Il se retrouva torse-nu, grimaçant un peu à cause de l'effort qu'il faisait en érigeant cette barrière ; il se concentra, créant une espèce de trou et lui passa la veste. Il le referma aussitôt mais une chaleur sans nom eut tout de même le temps de s'y engouffrer.
Fermant les yeux, Malick commença à réciter les versets à toute vitesse. |
| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Mar 27 Mar - 19:21 | |
| « Sa… cha. »
Sacha. Sacha. Sacha. Sacha.
Sacha.
Mes paroles à peine perceptibles se répercutent obstinément à l’intérieur de mon crâne, se cognant à mon esprit avec une brutalité importune. Tout est brûlant et vivace en moi. C’est si bon, tout en étant atrocement désagréable. Je n’sais pas par quel procédé j’ai réussi à articuler mon prénom, mais j’y suis parvenue, machinalement, lorsque l’inconnu en est venu à m’le demander. Certains ont de curieuses priorités. Je cherche à capter son regard, à cet inconnu, par-delà la couche sombre qui nous sépare. En vain. Tout est bien trop flou pour mes yeux, qui je l’crains, sont certainement aussi chauds que du charbon ardent. J’expire. Mes mains tâtonnent prestement la paroi sombre qui s’dresse devant moi, à la recherche d’une issue, d’une faille. Le feu doit s’éteindre, le feu n’doit pas s’éteindre ? Il doit brûler encore, violemment, ou doit-il se taire, s’étouffer brusquement ? Je ferme les yeux. Mais qu’est-ce qui se passe au juste ? La température a encore grimpée d’un cran, j’en suis sûre ! Parfait… Ou non ?! Je n’sais plus, j’n’ai jamais su, et mon corps est d’autant plus chaud que défilent les secondes. Tandis qu’la migraine gagne davantage ma tête, je perçois un froissement dans l’air. Oui, l’air a bougé. J’ouvre les yeux, et découvre avec un peu d’mal que la silhouette plantée de l’autre côté de la barrière froide me tend quelque chose…
Hum ? Je cligne des yeux, une fois, puis deux. Du tissu ? Un vêtement ? J’esquisse un sourire hésitant, tandis que ma main tremblante s’avance vers le dit objet. Est-ce que c’est… combustible ? Et, à la seconde où ma peau effleure le tissu, je suis prise de remords. Parce que, tout prend soudainement feu, si rapidement, que mon cœur va certainement cesser de battre, afin de mettre un terme à cette douleur sourde qui agite mon corps de convulsions. Le cauchemar arrive probablement à son paroxysme, c’est c’que j’en viens à me dire, pendant que j’suis occupée à hurler avec une violence démentielle. Même si je n’suis plus en mesure de m’entendre, il n’m’est pas difficile de deviner que mes cordes vocales sont au bord de la rupture. Sinon, mes mains chaudes n’auraient pas eu le réflexe de venir s’agripper à mon cou, tandis que l’ensemble de mon corps s’écroule vers l’avant, avec l’espoir d’atténuer enfin les flammes. Dans ma détresse, j’en viens même à m’dire que ça serait chouette si ma transpiration pouvait soulager un peu ma peau en ébullition. Mais arrivée là, je sens bien que ça n’est pas encore totalement fini. Le feu n’est pas assez incandescent, pas assez puissant. Quelque chose doit sortir. Ça vient. Oui, c’est tout proche ! Mes ongles se plantent au niveau de ma gorge, mes paupières tombent.
« Là… »
Oui, là. J’me mords la langue en retenant un énième cri, et mon dos se cambre avec une violence incroyable. C’est chaud, douloureux, ça brûle, et ça m’enveloppe, c’est ça, quelque chose sort de mon dos avec acharnement et agressivité ! Je prends feu ?! Je brûle ? J’ai mal, si mal, et j’me mets à maudire la terre entière pendant qu’à l’arrière de mon corps, quelque chose est en train d’se produire… Les larmes glissent sur mes joues poisseuses, probablement pleines de suie, et alors que je pense être sur le point de perdre connaissance, tout s’arrête.
Pouf. Inexplicablement, alors que la torture était en haut d’l’échelle, tout disparait comme un vulgaire cauchemar enfantin. Mon corps bascule en avant pendant que les flammes s’évanouissent, j’me rattrape sur mes deux mains, essoufflée comme jamais. Et là, bête réflexe, comme si tout n’avait été qu’un échauffement matinal, je lève la tête vers l’inconnu.
« J’ai soif. »
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| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Sam 31 Mar - 11:54 | |
| Elle l'inquiétait, il voyait que malgré tout, la fille des flammes tentait de se débattre, à l'intérieur de son propre brasier. D'ailleurs, cette fille, elle a un nom, elle vient même de lui dire : « Sacha ». Deux syllabes pour une deux yeux qui respirent la terreur. Si Malick n'était pas aussi prudent, à ce moment-là, il aurait probablement plongé sur la jeune fille et l'aurait entouré de ses deux bras, quitte à être brûlé vivant. Il n'a pas peur et ne voit pas pourquoi il devrait avoir peur. Non qu'il sous-estime cette demoiselle qui lui semble belle – oui, au féminin – et bien dangereuse, mais plus qu'il en est fortement impressionné. À ce moment, mille questions résonnent dans sa tête, alors que la chaleur même l'handicape sur le plan respiratoire. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Elle ne maîtrise pas les ombres, donc, étant donné qu'elle semble avoir un pouvoir considérable, cela veut-il dire qu'il est forcément un esclave ? C'est dur à croire, cette petite tête indomptable n'a pas une tête d'esclave, vraiment. Malick lança un regard au vêtement qu'il lui avait passé et hallucina.
Des ailes. Il y avait des ailes, des ailes lui étaient poussées sur le dos. Ce n'était pas des ailes noires, blanches, en plumes comme celles des oiseaux mais de véritables poussées de flammes qui s'envolaient vers le ciel, bougeant au gré d'une volonté divine sans doute paienne. Camouflé dans son nuage d'ombres, Malick, les yeux grands ouverts, maintenant en proie à un peu de terreur, l'observant, ne bougeant toujours pas. Des ailes. Une esclave qui avait des ailes ! Il commença à secouer la tête de gauche à droite, comme pour nier ce fait, puis, lorsqu'il vit que la Chose s'était éteinte tout comme elle était apparue, il supprima tout trace d'ombre autour de lui – et d'ailleurs, lui-même était beaucoup trop fatigué pour la maintenir plus longtemps, se précipitant sur Sacha.
Il commence par lui attraper les mains, mais les retire aussitôt, Sacha lui faisant l'effet d'une poêle trop chaude que l'on touche juste après qu'on l'ait retirée du feu. Il aura certainement quelques plaies aux paumes des mains juste après ça, mais, techniquement, n'en a rien à foutre. Alors, dès qu'elle lui demanda à boire, Malick hocha la tête, dit qu'il revenait immédiatement et partit en courant – pas aussi vite qu'il l'aurait voulu, fatigue oblige – lui chercher une carafe et un verre. Devait-il prévenir Uriel d'Arken ? Mh...le Haut-Prêtre avait certainement bien d'autres obligations et préoccupations. Il serait averti bien assez vite du fait que quelques livres de la bibliothèque avaient roussi et serait probablement satisfait qu'il ait été là pour empêcher l'incendie complète. Il l'en avertirait plus tard. Pour le moment, Malick se contenta de prendre un pichet dans les cuisines, le remplir, et piquer quelque chose qui ressemblait à un verre, avant de remonter auprès de la rousse en courant. Vite.
Elle était toujours à sa place et mieux, aucun attroupement ne s'était pour le moment formé autour d'elle. Malick accourut à ses côtés et lui tendit le verre d'eau bien plein.
« Tiens, Sacha. Bois, ça ira mieux ensuite, je t'assure... »
Sourire, pas de raison pour que Sacha s'inquiète, au contraire. Malick lui ébouriffa ses cheveux encore un peu tièdes, décidément qu'il fallait faire quelque chose pour elle.
« Tu as...un maître, quelque chose comme ça ? Je dois te rapporter à lui ? Ou tu préférerais que je te porte à l'extérieur pour le bon air ? Je pense que ça te ferait beaucoup de bien, également. Alors ? » |
| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Mer 4 Avr - 22:53 | |
| L’air a changé. De nouveau. Tout mon corps semble trembler d’fatigue, et, toujours sur mes genoux, j’essuie mon front poisseux d’un revers d’la main. Je tente d’ignorer un frisson, puis je soupire. La température semble être revenue à la normale, comme si d’rien n’était. Quelle blague ! Et d’son côté, l’inconnu a disparu dans un bond. Peut-être qu’il s’est enfui ? Oui, sans doute. En même temps, j’ai failli l’cramer comme une vulgaire côtelette. C’est compréhensif. Mon crâne est plus lourd qu’une ancre, si bien qu’j’ai vaguement l’impression qu’ma tête est attirée par le sol. Profonde inspiration. Par l’Ombre, j’ai bien cru qu’mes poumons ne seraient plus que d’la cendre ! Faut croire que non, mais ma gorge est plus aride qu’une terre desséchée. Un mouvement trop brusque vient m’secouer davantage. Me voilà bêtement stupéfaite, tandis que « l’inconnu » qu’j’accusais un peu plus tôt d’avoir pris la fuite, m’tend aimablement un grand verre d’eau. Ni une ni deux, poussée par un instinct presque sauvage, j’attrape des deux mains le récipient en question, avant d’avaler sans prendre le temps d’respirer la totalité d’son contenu. Quel sentiment merveilleux ! C’est comme… C’est comme boire une cascade à pleine gorge après des jours d’abstinence ! J’pousse un râle de soulagement, un peu l’cri de la guerrière après avoir dévoré sa pitance, puis j’repose sans ménagement le verre sur l’sol froid, dans un fracas dépourvu d’délicatesse. Et alors que j’m’apprête à remercier mon « sauveur », une main vient ébouriffer mes cheveux. J’grimace. J’suis pas une gamine qu’on flatte comme si j’étais gâteuse ou un peu neuneu. Mes yeux s’lèvent alors avec furie sur l’importun.
« Eh, tu… »
…t’prends pour qui ? J’ai pas réussi à articuler la fin d’ma phrase. Mon regard est resté figé, piégé, enfin, y’a plein d’autres synonymes qui décriraient parfaitement cette situation. Maintenant que j’peux clairement distinguer son visage, et son sourire, j’me dis que cet « inconnu », est probablement le plus bel inconnu que j’ai eu la chance de voir. Et sa voix, elle aussi, n’est pas si mal tout compte fait. Mes yeux étudient son teint halé, admirent ses cheveux ébène en pagaille, puis finissent par s’attarder sur ses pupilles dorées. Je reste pantoise devant le jeune homme qui depuis l’début, me prête une main secourable. Mes pensées sont rapidement troublées lorsqu’il s’adresse de nouveau à moi. J’écoute d’une oreille presque attentive, puis fini par baisser rapidement le regard, déçue. Alors comme ça, il a deviné ? Effectivement, j’imagine que les prêtres n’manipulent pas le feu. Ou au moins, ils auraient sans doute la décence de contrôler un minimum leur pouvoir. Donc il sait. Que je n’suis pas libre. Je soupire. Bon, c’est pas l’moment de se la jouer fleur bleue. Le choc de la rencontre étant maintenant derrière nous, j’pense qu’il est temps de faire les séparations. Et vite ! Je me relève difficilement -un peu d’prestance quand même-, et le toise avec dédain. On n’change pas les vieilles habitudes. Mon corps tremblotant comme un agneau sur l’point d’être abattue m’enlève certainement un minima de crédibilité. C’n’est qu’un foutu détail.
« Ecoute, euh… Toi. Merci d’ton aide, j’apprécie hein. Mais l’identité d’mon maitre n’regarde que moi, on n’a pas gardé les cochons ensemble, j’crois bien. Aide-moi à mettre le nez à l’extérieur, et n’en parlons plus. »
Soyons aimable, voyons.
|
| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Jeu 26 Avr - 0:41 | |
| Sourire, échanges succincts.
Elle était de plus en plus jolie, cette fille. Ses mèches rousses qui lui tombaient, épuisées, sur le visage. Tout un corps qui semblait en avoir trop subi et qui était pour le moment au repos. Et Malick souriait quasiment bêtement en la regardant. Elle l'attirait et pour tout dire, il l'aurait bien emmené dans une pièce isolée pour lui conter fleurette s'il n'avait su que Sacha devait être vraiment épuisé par tout ce qui venait de se passer. D'ailleurs, le jeune homme à la peau sombre avait du mal à tenir debout aussi. Bref, il fait un signe de la main et les autres prêtres s'éloignent de la jeune fille. Il possède en ce moment un pouvoir de persuasion étonnamment persuasif et en est le premier étonné. En réalité, il ne serait étonné que ces curieux se retirent pour plutôt aller prévenir le maître de fille du feu ou D'Arken lui-même, puisqu'il est celui à qui la responsabilité incombe, en ce qui concerne la bibliothèque et ses habitants.
Lui, lui le novice qui a toujours obéi aux grands préceptes de l'ombre prend la main de Sacha et la lui sert. Pourquoi pas, après tout. Ce n'est pas parce qu'elle est une esclave, une chose qu'un scientifique a modifiée selon ses besoins qu'il se doit de lui faire sentir qu'elle n'est pas la bienvenue ici. Au contraire, l'Ombre s'annonce bienveillante envers tous ceux qui font un effort pour aller vers elle et...ce n'est pas ce qu'était justement en train de faire Sacha, tout à l'heure, à la bibliothèque ? Elle semblait chercher un livre important, si il se souvient bien. Il ne se souvient d'ailleurs plus si elle avait finalement réussi à le trouver et avait brûlé en même temps que son corps ou si elle avait perdu contrôle avant. Peu importait, maintenant, il était là et tout allait bien.
Pour ce qui était du maître de cette fille, il ne pouvait de toute évidence lui faire cracher son nom. Tout d'abord, il était courtois, ensuite, peut-être s'agissait-il de quelqu'un de très haut placé. Il comprenait qu'une telle personne n'ait envie qu'on sache qu'il possédait une esclave qui perdait le contrôle de ses pouvoirs. Malick se contenta de lui sourire.
Bien sûr, j'ignorai totalement à l'époque que Sacha pouvait être la protégée ou même l'esclave d'Uriel d'Arken. Et si je l'avais su, sans doute l'en aurai-je chérie encore plus. Toute chose appartenant à cet homme si merveilleux et doué de pouvoir à mes yeux méritait une attention multipliée par l'infini. Il semblait arriver à dénicher des talents si particuliers sans qu'il ne reproduise le sien trait pour trait, comme c'était le cas pour ces jumelles si...originales, cette Sacha qui domptait le feu ou même moi, jeune novice surdoué, un peu hyperactif, il fallait l'avouer, tout droit arrivé de la province.
Bref. En moins de temps qu'il fallait à un sorcier pour perdre un duel de « je te mets ma baguette le plus loin dans les fesses », Malick prit le verre d'eau, se le remplit et le but. Il parut être en meilleure forme ensuite. Sans dire mot et un peu boitillant, il l'aida à se relever et faire quelques pas en direction du grand extérieur. Là-bas, il y avait un vent frais qui leur rafraîchit à tous les deux le visage. Et les dents de Malick, blanches comme l'ivoire, devinrent l'élément de son corps le plus éclatant pour l'instant. Il aimait la nature, le vent, le contact avec les éléments. Même s'il avait choisi la voix de l'Ombre, et donc de la prière reclus, il regrettait parfois de ne pas pouvoir courir autant qu'il le pouvait et, surtout, les hautes collines de Khorofa et son ambiance si particulière.
« Tu es originaire d'Ishtar, dis, Sacha ? Je viens de Khorofa, moi. Tu veux que je te raconte un peu ? »
Il s'agit sur l'herbe, dans l'endroit où le jardinier plantait traditionnellement le poteau « interdit de marcher » et fit signe à la rousse de faire de même. |
| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Ven 27 Avr - 23:17 | |
| Lorsque l’air frais de l’extérieur vient remplir mes poumons, je n’retiens pas le soupir de soulagement qui monte jusqu’à mes lèvres. Celui-ci a l’effet, par la même occasion, de libérer soudainement mon corps d’la tension qui le tenait fermement en éruption. Je n’daigne même pas accorder un regard au jeune homme qui m’sert d’appui, trop concentrée sur la récupération complète, ou partielle, d’un minimum de bon sens et de forme mentale, autant que physique. Mon esprit est encore dans l’brouillard, et même le vent revitalisant n’parvient pas à chasser les résidus qui y logent toujours. Bon sang… Que suis-je donc devenue ? Des images floues et agressives s’bousculent dans ma tête, et les flammes jaillissant autour de moi un peu plus tôt reviennent assaillir mon cerveau avec acharnement, tandis qu’nous nous asseyons sur la pelouse. Mes fesses trouvent le sol, et j’prends conscience d’un fait incroyablement terrifiant : je suis une énigme, un labyrinthe, quelque chose dont je n’parviens pas à trouver la solution. La seule chose que m’aient apprise les années, c’est que plus le temps passe, plus trouver des réponses à mon existence semble s’accroitre d’une difficulté sans nom. Il n’existe pas de famille pour moi. Pas de nom. Pas de libertés. Et maintenant, alors que j’pensais pourtant avoir touché le fond, mon métabolisme révèle au grand jour des pouvoirs que j’n’avais alors jusque-là pas soupçonnés, anéantissant par la même occasion à néant, la faible existence que je me plaisais à imaginer, m’offrant la preuve irréfutable que je n’suis qu’un Objet modifié.
C’est une voix mélodieuse qui réussit malgré tout à m’sortir un tant soit peu de mon état second. Mon regard se pose sur Malick… Oui, ça y est, j’me souviens, il me semble l’avoir vaguement entendu prononcer ce nom lorsque j’n’étais plus tout à fait moi-même. Il me sourit. Il semblerait qu’il s’agisse d’une faculté première, chez ce jeune homme. A force, les gens doivent penser qu’il est bête comme un pot. M’enfin… Mes yeux s’attardent sur son teint halé, puis sur ces pupilles. C’est la deuxième fois déjà. Ce type aurait-il un quelconque pouvoir d’attraction ? Ou bien c’est juste moi qui semble de manière tout à fait illogique attirée par lui ? A vrai dire, j’me fiche bien d’un tel détail. Mais je n’me lasse pas de le regarder, et ça, c’est bien la première fois. D’habitude, je n’porte pas vraiment attention aux gens, je suis bien trop centrée sur mon propre nombril. Et pourtant… J’me pince la lèvre en me retenant de passer mes doigts dans ses cheveux noirs. Alors je décortique dans ma tête les mots qu’il a prononcés un peu plus tôt.
- Oui… J’ai toujours vécu à Ishtar, parvins-je à articuler, un peu trop timidement à mon goût. Cette ville trop étroite, et trop sale. Les gens sont idiots et avares. Il n’y a rien à envier ici. Je le regarde, ne parvenant pas à soutenir son regard plus de quelques secondes. Khorafa… J’ai lu des livres, par-ci, par-là, mais rien de plus. C’est… comment ?
Quelle pathétique gamine je fais ! Quel pitoyable changement d’attitude ! Etrangement, maintenant que mes esprits semblent renaitre d’la cendre, la présence de ce gars à mes côtés m’intimide. Mais depuis quand ? Depuis quand suis-je gênée par la présence d’autrui ? Ça n’me ressemble pas. Non. Je n’aime pas ça.
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| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Sam 28 Avr - 19:27 | |
| Parler de Khorafa était vraiment un des sujets les plus passionnants, surtout que la jeune esclave qu'il semblait avoir en face de lui était de plus en plus captivé par son visage et ce qu'il disait. Du moins en avait-il l'impression. Alors Malick cessa momentanément d'être un novice de l'Ombre pour devenir un conteur de sa Province. Avec lui dans ce rôle, Khorafa était pour le moins bien représentée, il fallait le dire ! Surtout que lorsqu'il décrivait ces paysages, ces villes, Malick faisait de grands gestes, son sourire éclatant aux lèvres. Il n'était pas un mauvais bougre et seul son statut de novice pour le rendre méprisant aux yeux de certains. Il était sûr qu'il n'en avait pas vraiment le caractère et se retrouvait plus souvent sur les toits à prendre l'air qu'en train de prier – même s'il ne fallait assurément pas sous-estimer la puissance l'amour le liant à l'Ombre.
Malgré tout, même s'il allait bientôt décrire la beauté de son propre pays, Malick compatissait pour Sacha. Lui aurait aimé voyager partout. Il avait entendu dire que Loreleï était splendide tandis que la région de Gells était dur tout comme l'étaient ses habitants. Il avait étudié les différentes provinces de l'Empire et plus encore, il aurait rêvé se mettre sur une chariole et commencer à toutes les explorer une par une. Plus que tout, une question se répétait dans son esprit : qu'il y avait-il au-delà ? Un grand vide, tout comme le révélaient certaines légendes qui n'avaient plus lieu d'être ? Malick, lui, supposait qu'au-delà du grand Empire appartenant à Ezhekiel Ier, il y avait un autre royaume. Que des traités avaient éventuellement été signés et que c'était pour cette raison que leur territoire était en paix, hérétiques exclus, en ce moment. Mystère, en tout cas...Malick proposerait bien à Sacha d'enquêter en sa compagnie sur le sujet, un peu plus tard.
« Alors...tu vois, là-bas, ce n'est pas comme ici. La terre est sèche, il y a beaucoup de soleil ! Et pourtant, tu vois, il y a des plantes qui poussent et les gens sont joyeux. Ils aiment beaucoup danser, chanter, s'habiller dans des tons vifs. Certaines maisons sont si rudimentaires que c'en est étonnant, par rapport à ici ! Les gens t'accueillent toujours avec le sourire, des parties de chasse géantes où tu chasses le lion à mains nues sont organisées ! C'est...passionnant ! Si tu veux, un jour, lorsque je n'aurais plus d'obligations sur Ishtar, je pourrais t'y emmener, il suffirait de demander à ton maître, en fait ! Et je refuse de te considérer comme une esclave, pour moi, tu es...tu es... »
Tellement plus jolie, belle, hypnotisante. Il ne pouvait assurément pas considérer Sacha comme une esclave. D'ailleurs, ses pouvoirs avaient bien failli casser les siens, ce qui n'était pas vraiment possible pour les autres esclaves. Qui était-elle ? Comment avait-elle été faite ? Malick, à ce moment, éprouvait le désir de connaître jusqu'aux moindres détails de l'existence de la fille à côté de lui. Il met alors sa main sur la sienne et attend. Elle lui semble stressée, avec ce genre de fille, le jeune homme sait bien qu'il faut être très patient. Qu'il ne faut pas vraiment les brusquer ou alors, elles vous échappent au gré du vent capricieux.
« Je trouve Ishtar belle, moi. Enfin c'est différent de Khorofa. Il y a beaucoup plus de misère, bien sûr, c'est inévitable, dans les grandes villes...Dis-moi...penses-tu qu'il y ait quelque chose, au-delà des frontières de l'Empire ? Tu n'aimerais pas aimer voir ça de tes propres yeux ? »
Il regardait toujours Sacha comme s'il éprouvait le désir de la déshabiller rien qu'avec les yeux. Après tout...pourquoi pas ? |
| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Sam 28 Avr - 23:15 | |
| Je reprends des couleurs, j’le sens. Ma respiration et mes membres ont récupéré de la vigueur, tandis qu’mes mains profitent de la douceur de la pelouse. J’me sens calme, apaisée, ou du moins, j’ose le croire. A vrai dire, à chaque fois que j’oriente mon regard sur celui qui me tient compagnie en c’moment même, j’me sens complètement décontenancée, déboussolée. Comment un simple type peut m’mettre dans un tel état ? Sa présence me gêne, c’est certain. Mais pas d’la même façon qu’on rejette la compagnie d’une personne pour qui on éprouve un certain mépris. Cette fois, c’est… complètement différent. Et ya pas d’mot pour décrire la frustration que j’éprouve. La frustration de n’pas être capable de lui faire face dignement, avec la même moue hautaine que j’aborde en temps normal, dès qu’un prêtre pose les yeux sur moi. D’ailleurs, deuxième fait troublant, c’est l’étrange comportement de ce Malick. C’est plutôt rare à vrai dire, et j’n’y suis pas franchement habituée, qu’un disciple de cet environnement d’habitude si mesquin avec moi, me parle avec autant d’enthousiasme. Moi, la gamine souillée par la Science, la sale mioche qui n’ressemble pas moins qu’à une fille du bas peuple. Oui, la fille qui fait honte à ces lieux, et qui n’en est pas moins tolérée simplement parce qu’elle est la propriété du Maitre des lieux, au même titre que son animal de compagnie. Alors peut-être ai-je été charmé, par cet inconnu excentrique, par ses belles paroles et l’intérêt inapproprié qu’il tend pour moi. J’hausse un sourcil, indiscernablement. Quelque chose me dit, au fond d’moi, que cette rencontre n’est pas anodine. Essayerait-il de me piéger ? Est-ce une blague idiote, de la part des prêtres qui cherchent à passer l’temps en humiliant une moins-que-rien ? Cette éventualité n’est malheureusement pas à écarter. Elle semble même très probable. Mais pour l’instant, je n’risque rien à écouter Malick conter les louanges de sa terre natale. Mes yeux fixent le vide, visualisant les paroles du jeune homme. Khorafa… Hein ? Comme ça doit être bien. Grand. Vivant. J’esquisse un sourire, victime de fantasmes venant d’un autre endroit de la terre. Puis contre toute attente, mes rêveries viennent à s’estomper lorsque qu’il laisse sa phrase en suspens. Je le regarde, attendant une conclusion qui n’arrive pas.
Je suis ? Je suis quoi, si je n’suis pas une esclave ? Malgré ma gêne, je continue de l’fixer, interrogatrice, sans pour autant exprimer ma question à voix haute. Et puis, là… Là, c’est arrivé très vite, alors il m’a fallu plusieurs secondes avant de réagir. Il a posé sa main sur la mienne ! Sa main chaude et douce, sur la mienne ! Enfin, oui, c’est banal, y’a pas d’quoi fouetter un ch’val, sans doute ! Mais quand même, comme si on venait d’me piquer sauvagement la peau, j’ôte vivement ma main et le fixe, décontenancée. J’dois avoir l’air bien bête… En temps normal, j’n’aurai sans doute jamais réagi comme ça, et pourtant ! Le plus gênant, c’est que j’ai l’feu aux joues, comme une jouvencelle amoureuse. C’est… C’est ridicule ! Par l’Ombre, mais qui est cette fille aussi facilement perturbée ?! Cette fille qui m’donne violemment envie de vomir devant tant de niaiserie ! J’ressemble à une pucelle qui vient d’recevoir son premier baiser ! Instinctivement, mes mains viennent cacher mon visage. Voilà, de quoi j’ai l’air maintenant ?
- B-B-Bien sûr que j’y ai déjà pensé ! J’y ai ré…réfléchis cent fois, non, m-mille fois même ! J’y pense… cha…chaque jour qui se lève ! Il y a… Il y a même, sûrement, s-sans doute, des contrées, non, des pays entiers où…où l’esclavage n’existe pas ! Et p-puis… Il…Il y n’y a, ni scientifiques, ni…ni prêtres, pas même un Empereur, juste… juste des étendues, à perte de vue !
J’ai crié ma dernière phrase, comme si la souffler véritablement fort permettrait de concrétiser mes idées. Toujours rouge de honte, j’entrouvre cependant quelques doigts, pour espérer voir à travers ma cachette, l’expression qu’aborde le beau jeune homme nommé Malick. J’dois vraiment passer pour la dernière des folles !
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| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Dim 29 Avr - 23:50 | |
| Oui, adorable. Pour le moment, Malick la trouvait juste délicieusement charmante et puis il la croquerait bien. Croquer comme il l'avait fait pour les jumelles Aellya et Naellya, même si s'occuper de Sacha s'annonçait a priori plus difficile. Il savait très bien qu'il ne l'aurait pas du premier coup...qu'il faudrait qu'il s'annonce prudent et différent de tous les autres prêtres et novices méprisant les esclaves comme s'ils étaient des choses bannies par l'Ombre. Parfois, Malick en venait à se poser des questions sur ses camarades : qui étaient-ils, eux, pour le juger et pour juger tous ceux qu'il côtoyait ? Ce n'était pas la faute de ces adorables bêtes s'ils étaient nés comme cela et les ecclésiastiques devaient même brûler les vrais coupables...les scientifiques. Ceux-là même qui causaient tant de mal à leur pays et encourageaient les terroristes à commettre leurs méfaits.
Il voyait qu'elle n'était pas insensible à son charme, aussi il sourit, se grattant la nuque comme si quelque chose le démangeait. Il n'avait pas l'habitude d'être courtisé et les gens étaient plutôt à l'aise face à lui. Tout cela était relativement nouveau. En réponse à l'espèce de cri qui s'échappe de la bouche de Sacha, le jeune novice éclata carrément de rire. Elle...était drôle, elle ! Et puis ses idées étaient vachement intéressantes, il était tout à fait d'accord pour discuter de ce point en sa compagnie ! Mort de rire, il s'appuya un instant, le temps de reprendre son souffle, sur l'herbe et puis, une fois calmé, la regarda un sourire ayant envie de rire de nouveau aux lèvres.
« Tu sais, je suis pas grand prêtre, je suis qu'un novice, c'est pas la peine d'être aussi timide avec moi tu sais, hein ? »
En fait, il avait pris cette soudain rougeur au niveau des joues et cette confusion dans son langage pour une certaine timidité. Elle ne l'était pas avant, alors peut-être avait-elle réalisé qui il était ? Mystère. En tout cas, elle n'en devenait que plus mignonne aux yeux de Malick qui la dévorait littéralement du regard, manquant d'exploser de rire si toutefois elle reprenait à nouveau la parole. Il convenait maintenant de lui dire ce qu'il pensait de cette théorie concernant « ce qu'il y avait à l'extérieur de l'empire » sans trop rire.
« Moi je pense qu'il y a un autre empire, tu sais. Ou un royaume, ou je sais pas quoi. Et qu'ils ont fait des traités avec l'empereur et ses ancêtres. Que c'est pour ça qu'on est en paix pour l'instant ! Par contre, tu sais, un monde sans prêtre, je ne suis pas sûr que ça existe. Parce que la magie de l'Ombre est prouvée, ce n'est pas comme une de ces folies sans que ni tête, un culte idiot et païen. On manipule l'Ombre comme...attends, je vais te montrer ! »
Ni une, ni deux, serrant toujours la main de la jeune fille, il décrit un cercle dans l'air. Comme s'il s'agissait d'un tour de magie, une ombre en forme de fleur apparu, pour se balader dans l'air suivant les mouvements de Malick et, enfin, se métamorphoser en lapin. Celui-ci se posa sur les genoux de Sacha et le jeune homme de Khorafa éclata de nouveau de rire.
« C'est si passionnant, tu ne sais pas à quel point j'aime ça ! » |
| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Mar 1 Mai - 19:15 | |
| J’peux pas m’empêcher de tirer une grimace avec l’air le plus gêné du monde. Il… Il est en train d’se moquer de moi, comme ça, devant moi ?! Si frustrant… Je devrais lui clouer l’bec d’un coup sec, à celui-là ! Quitte à abîmer son beau visage… Mais, il a sans doute hérité du plus charmant rire de cette terre. Non pas que ça lui donne le droit d’m’humilier en gloussant comme un animal de basse-cour ! Je fronce les sourcils et l’toise avec un air méprisant. Oui ! Comme ça, bien ! Mon vrai Moi est sur l’point de retour, parfait ! Mais, quand même… Timide, moi ?! Je n’l’ai jamais été, et c’est pas prêt d’arriver ! Je suis juste… Intimidée… Sans doute mal à l’aise, mais ça vient p’t’être du fait qu’il est trop souriant ? Oui, ça doit être ça, c’est gênant les gens trop joyeux, voire blasant parce que ça sourit toujours niaisement pour n’importe quoi, et ça s’croit heureux en toutes circonstances !
Puis voilà qu’il reprend ses esprits, comme un charme, récupérant ma main dans la sienne comme si de rien n’était. Quelle confiance ! Oui, je n’vois rien d’autre que de la fierté mal placée, ou alors… Une certaine innocence ? Peut-être… Oui, peut-être ne s’rend-t-il pas compte qu’il agit de façon déplacée et familière ? Je n’me souviens pas l’avoir déjà rencontré par le passé, et pourtant, sa « proximité » n’est pas vraiment adaptée pour une première rencontre. Est-ce que tout l’monde à Khorafa est comme ça ? Quelles étranges mœurs, si c’est l’cas. Mais ici, on est à Ishtar. Pas chez je n’sais quelle famille qui tue des lions à mains nues pour les manger ensuite. Et puis, voilà que j’le regarde à nouveau, sans tenter de retirer ma main de sa prise. Sa théorie sur l’Empire et ses limites est sans aucun doute intéressante, et jusqu’à présent, je pensais être la seule à m’pencher là-dessus depuis des années. J’me souviens encore, quand je vivais sous l’toit de ce vieux bibliothécaire, je pouvais alors passer des heures, entre deux rangements, à feuilleter des ouvrages écris sans doute par quelques autres auteurs éclairés. Finalement, mes joues ont fini par retrouver leur couleur initiale, pour mon plus grand bonheur. Mon esprit se crispe lorsque Malick commence à faire les louanges de l’Ombre. Jusqu’à ce qu’Uriel ne m’en fasse une démonstration, j’avais alors toujours cru que c’genre de pouvoir n’était que de simples fabulations pour rendre l’Eglise plus éclatante aux yeux des citoyens. Ce soir où le Haut-prêtre a animé la pièce de silhouettes noires, ce fut comme le choc d’une révélation, comme si le voile du secret trop longtemps gardé s’était soudainement déchiré. Et Ombre que cette magie a le don d’me mettre mal à l’aise ! Peut-être parce que c’est la magie d’Uriel, la magie d’cet homme qui m’a tout volé et n’a pas su tenir ses promesses.
L’air se froisse sous l’geste ample de la main du jeune homme, et un frisson vient glisser sur mon échine. Mes yeux et mes lèvres s’figent, lorsqu’apparait succinctement les premiers traits de cette magie maudite. J’réprime un hoquet, sans pour autant réussir à bouger. C’est comme si tout mon corps c’était mis en garde contre cette soudaine apparition. Apparition, qui, bien qu’elle soit sous la forme d’un animal inoffensif, se pose sur mes genoux. Je n’suis pas encore habituée. Cet « art » est quelque chose qui m’échappe, et Malick semble en penser beaucoup de bien… Seulement, mon corps et mon esprit n’aiment pas ça, et malgré toute ma bonne volonté, il m’est difficile d’y faire face. Aussi, plus vite que le vent, mes jambes s’redressent subitement, balayant l’illusion ombreuse hors d’atteinte, avant, que j’disparaisse derrière le tronc du gigantesque arbre auquel nous tournions l’dos. J’me moque à quel point ce type aime l’Ombre, j’me porte bien mieux loin de tout ça !
- De toute façon, ce gars est juste un prétentieux… Uriel va me gronder si j'le frappe.
Bien sûr, j’ai murmuré.
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| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Mar 22 Mai - 22:47 | |
| Hein !? Elle avait peur des ombres rigolotes qu'il avait faites pour l'amuser ? Malick était fichtrement étonné par cette phobie vraiment inhabituel – lorsqu'il ne s'agissait pas d'hérétiques, évidemment. Il doutait que Sacha en soit une, sinon, elle ne se serait pas retrouvée dans la bibliothèque où circulaient moult personnages relatifs à l'organisation du clergé. Qui était-elle ? De même que la personnalité de la jeune femme le faisait rire aux larmes, le mystère quand à son maître était si intéressant qu'il aurait bien enquêté à ce propos pendant quelques heures. Pourtant, il ne savait pas qu'il aurait très bientôt la réponse à toutes ses questions, et pourrait lui en poser d'autres qui lui brûleraient probablement aux lèvres, commençant toutes par le mot « pourquoi ».
Du coup, il la suivit lorsqu'elle partit se cacher derrière cet arbre. C'était plutôt idiot, d'ailleurs, étant donné que Malick était – même si considérablement fatigué – relativement leste et avait de bonnes oreilles. Si elle avait eu plus de cran, elle aurait mieux fait de shooter dans ces œuvres d'art, encore que Malick n'aurait probablement pas des masses apprécié, sans aucun doute. Il s'avançait donc tranquillement vers la rouquine renarde lorsqu'une série de quelques mots échappés de sa bouche lui parvinrent aux oreilles. Série de mots pouvant paraître anodin, mais qui le firent halluciner. Elle...elle connaissait personnellement Uriel d'Arken ? À ce moment-là, Malick se bloqua dans son mouvement qui était à l'origine destiné à lui sauter dessus pour toucher simplement l'écorce de l'arbre de sa main droite. « Uriel va me gronder si je le frappe ». Donc il avait été désobligeant et Uriel d'Arken ne serait pas fier de son comportement si jamais il apprenait ce qu'il s'était passé.
Par ailleurs, je venais d'apprendre ce jour-là qu'Uriel d'Arken était le maître de Sacha. C'était clair, net et précis, d'ailleurs, il ne pouvait être rien d'autre. Même si n'importe quel novice ayant le même respect envers le Haut-Prêtre tel que je l'éprouvais aurait fait n'importe quoi pour lui et ses beaux cheveux blonds. C'est d'ailleurs pour cela que, par la suite, je refuserais d'avoir des relations avec lui, étant donné qu'il était une personne divine à mes yeux. Cependant, ma mémoire a un peu du mal à se souvenir de ces périodes parfois troublées. En tout cas, je me souviens toujours – quel bonheur – de la beauté et vivacité de la petite Sacha, de ses cheveux couleur du feu et de son teint de peau. Je crois que j'en suis venu à l'aimer, même si l'amour, pour moi, était une chose tellement abstraite que je préférais le garder pour l'Ombre seule.
« Excuse-moi, je ne voulais pas te vexer. C'est vrai ? C'est vrai que tu appartiens à Uriel d'Arken ? Je...pardon, ne lui dis pas que j'ai été malpoli avec toi, je ne voulais vraiment pas l'être ! Uriel d'Arken est quelqu'un que je respecte beaucoup, il a un charisme impressionnant, je ne voudrais pas qu'il me méprise... »
Malick se mordit les lèvres, visiblement bouleversé par cette simple idée. S'il était rejeté par les hautes sphères du clergé, il ne lui resterait plus que se battre, pour tenter de faire passer sa petite personne dans une place haute placée. Il ne visait officiellement pas le poste de Haut-Prêtre officiellement, mais tout comme l'avait été son ancêtre, le jeune homme espérait secrètement le devenir, même s'il savait bien sûr qu'il n'était pas le favori à ce poste...pourtant, la loi du plus fort était en vigueur. S'il parvenait à vaincre le prochain Haut-Prêtre, il pourrait lui-même lui prendre sa place. Mais...mais cela voudrait dire qu'Uriel d'Arken serait mort et enterré, et cela, ce n'était guère souhaitable.
« Tu as quel âge ? Les esclaves ont une date d'anniversaire ? »
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| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Ven 8 Juin - 22:23 | |
| - Ouais, c’est vrai, j’lui dis en grimaçant.
J’pensais pourtant être bien cachée derrière mon arbre. Qui aurait cru que l’dénommé Malick irait jusqu’à me suivre, alors que j’tente avec une sauvage volonté d’installer une distance respectable entre nous. Décidément, ce gars n’a rien compris ! Lui et ses Ombres bouffonnes, il s’croit feune ? Il s’est pris pour je n’sais quel saltimbanque ou artiste indépendant ? S’il savait à quel point il peut s’les mettre loin ou j’pense ses tours de passe-passe ! D’autant plus que j’trouve ça complètement de mauvais goût, ce genre de magie, pour éviter d’sortir un mot comme malsain. Bien qu’il soit divinement beau, j’n’ai pas plus d’estime pour lui maintenant, simplement parce qu’il sait faire voler deux ou trois Ombres. Et puis j’ai passé l’âge de m’émerveiller singulièrement devant des lapins ou d’autres bestioles mignonnes, sérieux ! De qui c’moque-t-on là… En parlant d’âge.
- Mo…Mon âge ?
Curieuse question. A vrai dire, on m’la pose pas souvent. D’autant moins en agrémentant le tout d’une interrogation au sujet du grand débat : les esclaves ont-ils un anniversaire ? « Eh bien mon p’tit gars, tu m’poses une colle là ! » est probablement la réponse la plus proche d’celle que j’aimerai formuler, cela dit… Même si j’suis au plus bas de l’échelle sociale, j’suis pas poissonnière ou femme d’la cambrousse. Enfin, j’imagine que j’vais quand même lui donner une réponse, mine de rien, après tout il est pas méchant, même si il est un peu collant.
- J’ai dix-huit ans. Pour c’qui est de la date de mon anniversaire, j’en ai pas la moindre idée. Cela dit, d’une manière totalement incroyable, j’suis toujours capable de donner mon âge. A croire que j’dois être réglée pour ça, j’lâche tout à fait banalement.
Rien de tout à fait naturel, si on veut mon avis. Mais on n’en veut pas, en règle générale. Bref, j’le regarde fixement. Qu’est-ce que ça peut bien lui faire de toute façon, l’âge que j’ai ? Il fait un sondage, un truc comme ça ? Non, c’est sûrement pour meubler, faire la conversation… Ou alors pour m’faire oublier l’histoire des lapins. Ouais, ça doit être ça. D’ailleurs, si j’ai bien compris, ce jeune homme nourrit donc un profond dévouement pour ce cher Uriel ? J’pensais vraiment pas que ce genre de schéma était possible, à dire vrai. Non mais, il faut l’dire, mise à part sa magie totalement hors de sens, cet homme n’a vraiment rien pour lui. Que pourrait-on envier à un homme blond dont la chevelure est semblable à celle d’une courtisane, qui plus est malade, et pour couronner l’ingratitude de Mère nature, aussi petit d’un enfant sur un tabouret ? Quant au charisme dont fait allusion ce brave Malick, j’en viens à m’demander s’il n’est pas en train de parler d’cette aura incroyablement malsaine qui se dégage du Haut-prêtre – qui pour le coup n’est pas si haut-. Mais… J’ose un sourire espiègle. Savoir que le jeune prêtre ici présent serait prêt à tout pour se faire bien voir de mon maitre, promet quelques dénouements intéressants… Pour peu qu’il marche droit. Je cherche à capter son regard.
- Alors… comme ça, tu apprécies Uriel ? J’me penche vers lui, un sourire au coin des lèvres. Sais-tu qu’Uriel est très attaché à moi ? Il serait très peiné de me perdre… Ou d’me voir insatisfaite, regarde. Je lui montre d’un signe de main le collier ornant mon cou, où se trouvent les armoiries du Haut-prêtre. Qui aurait-cru que cette babiole allait finalement avoir une utilité. Ceci est la preuve qu’Uriel est mon seul et unique maitre…Tu sais c’que ça signifie… ? J’me penche d’autant plus près de son oreille. Que j’ai faim ! Oh ouiiiii, si tu savais comme j’ai faim ! J’lui lance un regard insistant. Si avec ça il a pas compris.
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| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Jeu 21 Juin - 18:51 | |
| Sacha était toujours aussi jolie, dans sa grâce et tout ce qu'il avait de spécial. Malick, même s'il ressentait toujours un attachement tout particulier pour l'Ombre, avait le regard fixé sur elle, comme hypnotisé, encore et toujours, ce sourire grand et béat se formant sur son visage comme si elle était réellement la première fille qu'il avait le loisir d'observer dans toute sa splendeur. D'ailleurs, c'en était presque le cas : récapitulons...le tableau de chasse humaine du jeune guerrier n'était pas vraiment riche, si l'on voulait excepter ces foutus hérétiques, il ne comptait que cette prostituée qui était sa première femme et puis les deux jumelles. Trois. Ou deux et demi, il ne comptait pas ses relations avec Uriel d'Arken.
Elle avait dix-huit ans, finalement. Une seule année de moins que lui, ce qui ne faisait vraiment pas beaucoup de différences, sa condition d'esclave exceptée. Oh, Malick n'était pas amoureux – pour le moment – et ce sourire béat pouvait plutôt ressembler à celui du chasseur de papillon qui vient d'en trouver un couleur feu. Par chance, celui-ci est vraiment rare et l'attire. Il va donc le poursuivre, sortir son filet et...d'un coup sec, le prendre. Les rituels humains ne sont pas vraiment différents, pas la peine de les décrire, il suffit simplement de replacer le mot « filet » par « lit ». Sacha, 18 ans, esclave finirait dans sa petite cellule. Elle avait beau être l'esclave d'Uriel d'Arken, ce n'était pas pour cela qu'elle l'attirait tout particulièrement, en ce moment. Lui, ce qu'il voulait...c'était elle, sa beauté, sa franchise. Même s'il n'avait pas encore appris l'art de la séduction...
« Pour ton âge, ça...ça doit être une sorte de mémoire...que tu as développé depuis toujours ? Certains humains ont plus de facultés que d'autres, tu sais...c'est comme pour moi, je...j'arrive bien à manipuler l'Ombre alors que certains prêtres n'y arriveront jamais, tu vois ? C'est un don. »
Il lui sourit comme il l'aurait fait à un jeune enfant auquel il aurait expliqué sa théorie. Uriel d'Arken lui aurait certainement fait un reproche, en entendant sa conversation : les esclaves ne sont pas des humains et ne doivent pas être considérés comme tels. Ils sont des aberrations de la science, des choses, des objets tout juste bons à rendre service. Il n'y a pas d'autres usages pour les Esclaves, et ceux qui ont le malheur de s'échapper meurent souvent dans les plus brefs délais. C'est comme ça, c'est la Science et son Injustice.
Entendant la demande de Sacha, Malick relève soudainement la tête, s'arrête de penser. Un ordre ? Elle a faim et elle veut à manger ? Aucun problème, même si elle n'était à Uriel, il se serait dévoué corps et âme pour la santé de sa nouvelle petite protégée. Il considérait un instant le bijou de Sacha, hocha la tête, tournant la tête de façon à se trouver juste en face de sa bouche. Elle est vraiment très près. Son cœur en est tout émoustillé.
« Mhh...attends-moi ici, je reviens ! »
Malick l'embrasse doucement sur la joue et fuit rapidement, se dirigeant vers l'intérieur du bâtiment. Les cuisines sont au sous-sol, comme tous les lieux où les petites gens travaillent, ce n'est pas vraiment étonnant. Il y est allé tout à l'heure et sait que l'on acceptera de lui donner quelque chose, une petite babiole, un sucre à manger. Les gens d'ici ont plutôt tendance à chasser les voleurs, petits impertinents à coups de bâton dans le derrière, mais lui, il est reconnaissable de loin. Prêtre de l'Ombre, voici ce qui est désormais inscrit sur son front.
Il prend ce qu'on lui donne, suite à sa demande : pas grand chose de bien élaboré. Il s'agit d'une miche de pain sucré, contenant de gros morceaux de sucres et deux ou trois carottes. Le jeune guerrier ne sait pas si chevelure rousse aime ces ingrédients, mais elle devra s'en satisfaire à moins d'attendre le dîner, à croire qu'Uriel d'Arken ne la nourrisse pas. Finalement, il se dirige vers l'endroit extérieur où ils s'étaient arrêté, Sacha et lui. Où est-elle ?
« Tu es toujours là ? J'ai de la brioche, et pis des légumes ! Tu veux que je te montre ma cellule ? On y sera au chaud ! » |
| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Sam 30 Juin - 15:15 | |
| Un don. Il parle de « don ». Quelle grosse blague ! Si on aurait pu parler de don, d’capacité inexpliquée, rien ne m’parait plus représentatif que ces curieuses flammes qui prennent vie contre mon grès à la moindre occasion. Et aujourd’hui, un peu plus tôt dans la bibliothèque, l’embrasement s’est montré d’autant plus prononcé qu’à l’accoutumée. Encore plus qu’la fois où j’ai sauvagement brûlé la peau d’cette ordure d’Emile Paole. Avec ça, la seule déduction qu’il est possible d’en faire, c’est qu’à chaque manifestation d’pouvoir, celui-ci croit à l’exponentielle. Avec un peu d’chance, la prochaine fois, mon corps s’consumera tout entier, et mon existence dépourvue d’intérêt cessera aussitôt. Bien qu’j’essuierai sans doute de dernières pensées, voire quelques regrets, n’serait-ce que pour les délicieux mets qu’on n’trouve probablement pas dans l’au-delà. Alors autant m’empiffrer jusqu’à c’que mort s’en suive.
J’reporte mon attention sur Malick. Quel entrain ! Jamais il n’cesse de parler ? C’est vraiment fatiguant. Et puis, pourquoi il sourit comme ça à tout va ? C’est… gênant. J’pousse un soupir discret, qu’il n’semble heureusement pas avoir remarqué. Heureusement, parce qu’il est le genre de garçon à me questionner sans relâche pour en connaitre l’origine. Et j’ai pas particulièrement envie d’subir un interrogatoire. Ce type est déjà un vrai pot d’colle, nul besoin de lui fournir un nouvel intérêt à mon égard ! Enfin, je rechigne, mais avec ça, j’l’ai toujours pas viré. C’est d’ailleurs sous l’joug de cette pensée qu’j’entreprends un petit mensonge : car oui, aussi curieux qu’ça puisse paraitre, la raison principale pour laquelle j’l’ai envoyé en quête de nourriture se trouve être factice. En réalité, je n’suis aucunement tiraillée par la faim. Ou du moins, pas beaucoup. Oh, et puis, n’tournons pas autour du pot, j’ai juste trouvé un moyen comme un autre d’expédier l’jeune prêtre loin d’ici pendant que j’me fais la malle. Et puis, rien n’me dit qu’il va revenir. P’t’être bien qu’au final, c’est moi qui lui ai donné une bonne opportunité d’filer en douce. On n’peut pas dire qu’ma compagnie soit agréable. J’lui ai pas non plus montré beaucoup de signes de sympathie, depuis notre rencontre, mais j’m’en veux pas plus que d’habitude… enfin, je crois.
Mais maintenant qu’il est hors d’mon champs de vision, j’entreprends l’ascension du gros arbre sur lequel j’suis adossée. C’est un chêne, j’en suis certaine, j’ai déjà vu cette morphologie dans un livre documentaire. Enfin bref, c’pas le sujet, et en moins d’temps qu’il n’en faut pour le dire, j’me trouve déjà sur la branche la plus épaisse. Le feuillage est dense, faut juste que j’fasse gaffe de pas m’couper, sinon, ça peut vite tourner à la catastrophe. L’avantage c’est qu’d’ici, j’aperçois sans trop d’difficultés ce qu’il s’passe au pied, sans qu’on m’voit au premier coup d’œil. Puis là, maintenant que j’suis installée, trop fière de moi, fermant les yeux pour profiter du bruit des feuilles, un curieux flashback s’amuse à me faire du harcèlement moral ; la sensation des lèvres de Malick sur ma joue me revient en tête brusquement, et sous l’coup de la surprise, je manque de basculer… Q-Q-Quel idiot celui-là ! Machinalement, ma main vient s’poser sur ma joue, ma pauvre petite joue, victime des caprices d’un prêtre trop sûr de lui. En parlant du loup… Le revoilà.
Ah ah, il me cherche hein ? Et bien ça lui fera les pieds !
…
Il a vraiment ramené d’la bouffe… Sérieux ? J’me sens un peu bête et méchante, pour le coup. Après tout, en y repensant bien, il est l’seul à être venu à mon secours dans la bibliothèque. Et il s’est donné un mal de chien pour tenter de m’remonter le moral après les récents évènements. Nouveau soupir.
- Alors t’es revenu pour de bon. M’voilà maintenant suspendue dans le vide, bras ballants tandis que les angles d’mes genoux sont fermement accrochés à la branche, évitant ainsi une chute regrettable et stupide. Je tends les mains vers lui, c’est drôle, j’le vois à l’envers. Et heureusement que j’suis pas en robe, j’aurai eu l’air encore plus bête à moitié nue. Donne, donne, j’ai faim ! Oui, la politesse n’m’écorche pas. La reconnaissance non plus maintenant qu’on en parle. Cela dit, une fois la nourriture arrivée dans mes mains, j’décide enfin d’me redresser, pour mettre par la suite pieds à terre. J’atterris dos au prêtre, et commence à mordre dans la brioche. Ceci fait, j’me retourne, le dévisageant. … Vous vivez dans une cellule ? J’ai peine à y croire. D’accord, montre-moi ça !
J’dois dire que j’m’attendais pas à ça. Les cellules, c’est pas pour les prisonniers ?
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| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Mer 11 Juil - 21:27 | |
| Ha bah...finalement, elle n'est pas là. Et pourtant, Malick la cherche, il regarde dans à peu près toutes les directions. Gauche ? Droite ? Non...peut-être a-t-elle trouvé mieux à faire, ou son maître aurait pu l'appeler, hein ? Oui, Uriel devait sûrement avoir bien besoin d'elle, et Malick ne pensait pas du tout au fait que, éventuellement, la rouquine ne veuille pas de lui. S'il avait su tout ce qui traînait dans la tête de Sacha, il en aurait sûrement été peiné pour elle. L'Ombre, pour lui, était une partie intégrante de sa vie. Qui la reniait devenait immédiatement dans son cerveau un hérétique. Pourtant, pour Sacha, c'était différent. Malick sentait qu'il y avait quelque chose de changé, qu'il voulait de lui-même, en plus, l'accepter même si elle ne semblait pas prier l'Ombre. Même si...après tout, qu'est-ce qui lui prouvait cela ? Si cela se trouvait, Uriel d'Arken l'avait choisie exprès parce qu'elle priait très fort matin midi et soir, même si cela l'aurait étonné. Pour lui, elle était plutôt sa possession car elle possédait des pouvoirs à faire peur à un prêtre de très haut niveau. S'il ne s'était pas autant entraîné, Malick aurait certainement été incinéré vivant.
Et puis soudain, telle le truc de la grotte de Lourdes, Sacha apparaît soudainement. Ouais, je sais, ça fait con de comparer Sacha à une apparition divine, surtout que on est à Ishtar, et que comme dit à Uriel, on peut oublier toutes les mentions au monde réel et bla. Enfin bon, n'empêche qu'on est en point de vue externe et que ça me fait gratter des mots, alors on s'en fout, vous aurez compris. Bref. Malick sursauta comme un damné. Lui qui s'attendait à ce que la rousse soit partie, voilà qu'elle lui apparaissait juste sous les yeux. Encore heureux qu'il était jeune et en bonne condition physique, ou bien pour un peu, il nous aurait fait une bonne crise cardiaque, et Sacha bien mal en point de ce fait. Que subissaient les esclaves responsables de la mort d'un prêtre, d'ailleurs ? Bonne question, même si ce n'était pas vraiment le moment de se la poser...
Son cœur battit fort pendant encore quelques secondes et puis Malick N'Doye reprit son souffle, la dévisageant. Ses jambes étaient accrochées à la branche d'au-dessus car, apparemment, elle était montée sur l'arbre comme un petit écureuil.
« Dommage, tu n'as pas de robe ! Fais tout de même attention, tu risques de te faire mal, tu étais fatiguée, tout à l'heure ! »
Sitôt dit, sitôt fait. L'étrange créature qui lui faisait face ne tarda pas à se remettre sur ses pieds, à même le sol et...poser une drôle de question qui fit rire le jeune homme à la peau sombre. Vivre dans une prison parce qu'il avait employé le mot « cellule » ? non, elle n'avait pas pensé ça, vraiment ? C'était assurément comique, et comme tout à l'heure, il n'en finissait plus de rire, se tapant le genou comme pour rythmer celui-ci. Et si..et s'il lui faisait croire qu'il vivait dans une grande prison ? Après tout, la cellule était assez petite pour qu'il gobe tout, et puis les moines étaient tout de même austères.
« Excuse-moi du fou-rire, mais tu es proche de la vérité. En fait, je ne peux pas sortir de l'enceinte du monastère, ça pourrait être dangereux pour les habitants, si mes pouvoirs m'échappent. Je peux me balader à l'extérieur mais tu vois, pas sortir du tout. Des gardes puissants gardent les portes. Ben...tiens, je vais t'y emmener, ok ? »
Ils n'avaient pas vraiment beaucoup de chemin à faire, peut-être une centaine de mètres. Ils y arrivèrent rapidement, longèrent ensemble les couloirs et finalement, arrivèrent à cette même porte que Malick avait franchie tant de fois. Sa « cellule ». Il l'ouvrit, histoire de montrer à Sacha le lit pas vraiment confortable qu'il y avait à l'intérieur, ses deux trois livres qui trônaient sur l'étagère. Une seule lumière arrivait d'une fenêtre située en face d'eux mais en fin de compte, l'on ne pouvait pas dire que les prêtres d'ici étaient très bien logés.
« Ben...voilà. C'est petit, mais c'est mon chez-moi. Parfois, je cherche des livres sur ma province, Khorofa. J'aime me rappeler le ciel et les paysages. Ça me fait du bien. Khorofa est si belle ! » |
| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Lun 8 Oct - 21:53 | |
| Malick s’est mis à rire. Qu’est-ce qui est si drôle dans ma déclaration ? Assurément, c’jeune homme n’a probablement plus toute sa tête. J’m’imagine difficilement rire aux éclats en déclarant vivre dans une cellule. Enfin, chacun ses mœurs, hein. Peut-être qu’il préfère tout simplement en rire qu’en pleurer. Ouais voilà, ça doit être ça.
- Dangereux pour les habitants… Toi ?
J’le jauge de bas en haut. Cet individu qui fabrique des lapins avec sa magie super dangereuse, être dans l’obligation de rester enfermé ? Certes, c’est un prêtre, tout ça, mais il manipule des lapins en Ombre ! Bon d’accord, l’Ombre ça fait peur, et ça inspire pas une confiance digne de c’nom, et même si j’suis super mal placée pour faire preuve de cynisme vu que ça m’terrorise, bah voilà, j’me permets d’être moqueuse. Malick n’est pas l’genre de garçon à faire du mal à autrui, non ? En tout cas, il en porte pas la tête. Et il est trop niais, c’est dégoutant. Ça m’donne envie de le secouer en lui disant des trucs pas cools.
- Hum… Je… J’suis pas une fille sympa. Raclement de gorge. Ah ouais, j’ai quand même un passé plus glorieux en c’qui concerne faire la mauvaise langue. Mais bon, j’étais d’accord pour v’nir faire un tour, alors… passe devant. J’accompagne ma dernière phrase d’un mouvement fluide d’ma main dans mes cheveux. Bon, il attend quoi ?
Une mouche vole, puis finalement, on s’met « en route », et tandis qu’on avance tranquillement, mes yeux n’lâchent pas sa silhouette moyennement grande. Une silhouette pas désagréable à regarder, pour sûr. J’ai le temps d’me dire pour la énième fois qu’il est vraiment pas mal, ce Malick. Même si c’est un prêtre et qu’il est sans doute tout aussi insupportable que l’reste de ses compatriotes. Enfin, belle gueule ou non, ce brave garçon vit dans une cellule, rappelons-le. Même les vaches de mon premier maitre étaient mieux loties. Enfin, elles n’étaient pas considérées comme dangereuses pour la population, elles, bien heureusement. D’ailleurs où irait le monde si soudainement l’espèce bovine devenait un prédateur affamé de chair humaine ? Dans une telle situation, nous n’aurions alors ni viande ni lait pour nourrir tous ces braves citoyens qui travaillent durement dans les veines grouillantes et sales d’Ishtar. M’enfin, j’crois que je m’égare. J’écarte d’un roulement des yeux l’image protubérante d’une vache ruminant lentement son festin, puisque Malick est maintenant arrêté devant une porte de bois sombre. Il va l’ouvrir ? Bingo. Ma perspicacité est sans égal.
Nous voilà donc dans sa petite cellule. Un endroit pour le moins… charmant ? Non, bien sûr que non. Mes yeux analysent prestement et avec une grande curiosité le contenu de la pièce. Ouha. Pas très coquet. Moi-même en temps d’esclave, j’m’en sors mieux. Sans considérer le propriétaire de la piaule, mes jambes me conduisent aux pieds d’une étagère, sur laquelle quelques livres se battent en duel. Tous des livres déjà vu dans la bibliothèque du monastère, évidemment ; un seul sujet en commun, l’Ombre. Un seul en réchappe, regorgeant d’information et d’illustration sur la province d’origine du beau garçon ici présent. Rien de surprenant, et pourtant j’sens une pointe de déception m’arracher une grimace. Malick ouvre la bouche. Ce type n’a que deux mots à la bouche : l’Ombre et Khorafa. J’arque un sourcil, tandis que j’me laisse tomber lourdement sur son lit. Par quel étrange procédé, une personne saine d’esprit peut-elle être aussi joyeuse en vivant enfermé entre quatre murs, parmi une foule de cinglés manipulant un truc aussi déroutant que… l’Ombre ? Je soupire, assise sur le bord du… euh, lit. Enfin, un truc qui y ressemble, en tout cas. J’le dévisage plusieurs minutes, me pinçant les lèvres.
- A ta place, je les tuerais tous et j'retournerais sur ma terre natale. Moi j'ai le mot d’obéissance qui me contraint, mais toi... Enfin… Tu m’as compris. Sur ces mots, je lui souris.
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| | | | Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] Lun 12 Nov - 10:43 | |
| Une goutte de fraîcheur dans un océan de méchanceté. Telle était la métaphore pour représenter les hommes qui peuplait Ishtar. Malick ne la connaissait que depuis peu de temps, mais Sacha n'avait cessé d'être elle, même lorsqu'il avait tout d'un coup appris qu'elle était l'esclave de son mentor le puis puissant – et qu'au passage, il l'idolâtrait comme s'il était un dieu vivant. Oublié tout ça, toutes ces contraintes liées au règlement et aux versets. Dans l'univers, il n'existait plus que Sacha et lui. Les terroristes ? À l'Ombre ! Ils ne pourraient certainement pas les déranger dans ce lieu sacré et, d'ailleurs, s'ils le faisaient, ils seraient fort mal accueillis. Le bras de Malick avait frotté celui de Sacha, tandis qu'ils marchaient en direction de sa cellule et il s'était retenu de lui prendre la main. Elle eut sans doute deviné ce qu'il voulait en réalité, sinon, et la perle qui naissait dans son cœur était si petite qu'il ne voulait pas qu'elle disparaisse immédiatement parce qu'il se serait trop précipité.
« Tu es vachement drôle...non, en fait, je voulais rigoler, il n'y a pas de prison...c'est juste notre mode de vie, ça aide à se concentrer... »
Il était sûr que Malick n'avait pas la tête de celui qui défonce des terroristes et pourtant, il l'avait déjà fait. Tuer pour le bien de l'Ombre ne le dérangeait pas plus que ça, et comme pour la Chasse, il y prenait même un plaisir assez malsain. Il ne voudrait vraiment pas que Sacha le voit comme il l'était à ce moment, surtout si elle se fait l'idée qu'il n'est qu'un simple d'esprit. À ces moments-là, ses yeux ruisselant de haine envers tout ennemi et ses doigts dégoulinant de sang...Malick N'Doye n'a plus rien d'un être humain. Il s'agit juste d'un concentré de haine, une machine à tuer formée par l'église, rien d'autre. Malgré tout, il sourit à Sacha et, tandis qu'ils se rapprochent pas à pas de ladite cellule, un silence se crée, du moins jusqu'à ce qu'il ouvre la porte à son « amie ».
Toujours au pas de la porte depuis tout à l'heure, un fantôme fit brusquement son apparition dans sa mémoire. L'image du dernier invité de cette cellule lui revient soudainement, et ce qu'ils ont fait avec. À ce moment-là, le fait que sa peau soit d'une couleur particulièrement foncée sert beaucoup, notamment à camoufler le rougissement qui le trahit. Il est debout, à la porte, observant la petite pièce immobile, pensant à tout ce qui a pu se passer ici avec son Excellence...le reverra-t-il un jour? Est-ce que ce sera ici ? En attendant, il n'a pas la moindre pensée perverse vis-à-vis de Sacha...
« Ha...euh...Je veux pas les tuer...je leur obéis, je leur suis fidèle, enfin tu vois. Moi j'ai pas de mot d'obéissance, mais depuis tout petit, on m'a élevé pour leur être fidèle, alors je peux pas. Je les respecte plus que tout au monde. »
Il lui sourit tristement, tentant d'oublier la silhouette tentatrice d'Uriel d'Arken et s'asseyant à ses côtés sur le lit. Celui-ci était dur, mais Malick s'y était habitué, depuis le temps, et puis il avait l'habitude d'avoir droit à pire : chez lui, à Khorafa, il dormait bien souvent à même le sol. Souriant, il ne se plaignait jamais, ce n'était pas vraiment son type de comportement.
« Et toi...même si tu es une esclave, tu as bien dû avoir une enfance, non ? Tu t'en souviens ? Tu étais comment quand tu étais petite ? Tes cheveux étaient aussi beaux ? Je suis curieux de tout savoir à ton sujet, vraiment, tu m'intrigues ! »
Il rigola, détendant un peu l'atmosphère monacale créée en partie par ce lieu qui n'inspirait que l'austérité et la foi absolue envers l'Ombre.
« Mes livres t'intéressent pas ? Il y en a des rares...attends...je devrais en retrouver un..il est caché tout au fond, peut-être qu'il contient des informations qui t'intéressent... »
Malick se leva, se dirigeant vers la bibliothèque et enlevant les bouquins la composant. Là, il tendit la main jusqu'au fond et attrapa un bouquin d'apparence miteuse. Parmi tous ses livres prônant la foi à l'Ombre, il s'agissait de l'un des seuls traitant des autres religions. Sacha cherchant des choses là-dessus, à la bibliothèque, il se dit que cela devrait l'intéresser...les autres fois avaient beau être irréalistes et totalement absurdes, l'étude de leurs peuples barbares fascinait le jeune homme, et surtout, il se demandait comment ces gens pouvaient avoir créé d'aussi...bizarres divinités. Peut-être parlaient-ils du culte du Soleil là-dedans, cela ne l'aurait pas trop étonné. Toujours est-il qu'il tendit le bouquin à Sacha, sourire aux lèvres.
« C'est un livre de mon grand-père, il est vieux mais il y aura peut-être ce que tu veux dedans...je te le prête ! » |
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| Sujet: Re: Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] | |
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| | | | Au jour d'aujourd'hui, il n'y avait que ténèbres et Ombre. [Malick] | |
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