L'Empire Ishtar
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 Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist)

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Marius De l'Ombrage

Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist)   Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist) - Page 2 EmptyMar 16 Aoû - 9:53

Rappel du premier message :

Le jeune homme ne fit même pas attention à l'espèce d'énergumène blond qui fonça dans la pièce, il le maudit juste, et reprit la route. La gorge nouée, la vision trouble, il sentait le corps de Mist contre lui, et Marius avait l'impression que tout doucement, la vie le quittait. Il avait encore la nausée, l'envie de vomir revenait encore, mais ce n'était pas réellement de l'écoeurement, juste un trop-plein de tension qui se relâchait peu à peu. Il resserra sa prise sur son ami, Karl aurait sans doute la vie sauve... eh bien, ce sera pour la prochaine fois. L'esprit englué par la haine, Marius serra les dents, il n'était pas d'une nature violente, mais la colère était encore bien présente. Il avait de tout faire exploser autour de lui, il avait envie de voir Karl crever comme le rat qu'il était, il mouilla ses lèvres et amena Mist dans un couloir, le temps qu'il reprenne son souffle. Marius ne le regardait pas trop, il ne ressentait pas encore de la honte pour s'être montré de la sorte devant lui, il était encore trop pris par la haine pour ça, il avait juste peur de voir l'état pitoyable dans lequel se trouvait son ami.

Le sourd-muet était juste la personne la plus précieuse pour lui, il s'en voulait de ne pas l'avoir trouvé plus tôt, de même qu'il en voulait à Karl. Évidemment, il aurait pu se mettre à hurler, lui crier que c'était stupide de sa part d'avoir foncé directement dans la gueule du loup, mais jamais Marius ne pourrait en vouloir à Mist. Il ne le comprenait sans doute pas toujours, mais... c'était ainsi, l'idée que quelqu'un le blesse lui était si insupportable que c'était un violent courant électrique qui le submergeait, quelque chose qu'il ne pouvait pas contrôler. La colère grondait en lui, et le chagrin aussi, présent, tout comme le scrupule, Mist avait trop souffert... et il souffrait encore, ça le mettait hors de lui. Le jeune homme tourna la tête, plein de sueur, et il fronça les sourcils. Lorsqu'il vit le morceau de chair s'agiter dans la bouche de son ami, Marius eut un sursaut de surprise, il le fixa, ahuri, incertain et passant une main moite sur ses yeux, il ne dit rien. Que dire ? Il ne savait pas, la surprise lui prenait la gorge. Bon sang !

Ce que lui avait fait ce médecin était pire de ce qu'il imaginait ! Il ne savait plus où se tourner, il hocha juste la tête, et il enleva sa chemise pour la passer à Mist. Elle était pleine de sueur et de sang, mais au moins, elle pourrait le réchauffer, un peu. Il replaça son bras autour de sa taille, et d'un pas faible, las, il reprit la marche. Le feu continuait de se propager, tout doucement, et cet endroit lugubre prenait les teintes de la peur, Marius eut un sourire mauvais. Il haïssait cet endroit, et toutes les horreurs qu'il pouvait contenir, Marius le purifiait juste de toute cette souillure. Les couloirs s'étendaient devant eux, petits, sombres, et froids comme la nuit, des ombres parfois passaient sans remarquer leur présence, courant ici et là, cédant à la panique. Ce n'était pas assez, ce chaos ambiant qui aurait dû le faire sortir de sa colère, mais non... il en voulait plus. Tous ces connards, tous ces gens-là, Marius voulait les voir brûler. L'odeur de la cendre lui était à cet instant si délicieux ! Il raffermit sa prise et dans ce dédale de désespoir, et de peur, il marcha en tenant Mist, il marcha dans le chaos qu'il venait de créer, presque vainqueur d'une victoire qui n'avait pas le moindre sens. Il donna un coup de pied dans une porte, et quittant les laboratoires, il ne leur jeta aucun regard. Le ciel était teinté de rouge, et il s'éloigna avec Mist de l'antre des cauchemars.

Combien de temps dura leur marche ? Marius ne compta pas à vrai dire, les rues défilaient sous ses yeux sans qu'il n'y fasse attention, il n'était pas blessé, mais son regard était rougi par la haine et la fatigue, comme mort, le jeune homme ramenait son ami au seul endroit où ils seraient en sécurité. Perdue, coincée entre bon nombre de maisons abandonnées, donnant à la fois sur le Marché Noir et les Bas-Fonds, la veille masure qui presque humaine, attendait leur retour. Marius poussa un soupir, et dans les ruelles, il traîna Mist jusqu'à cet endroit qui les protégeait de tout, ils étaient censés être le Danger, et pourtant ! C'étaient eux qui prenaient sans cesse la fuite, il continua encore et encore, empruntant des ruelles qui ne faisaient que se ressembler. Seul un oeil avisé comme ceux des Contrebandiers pouvait se retrouver, et Mist bien entendu. Il erra dans ces ruelles, en la compagnie de son ami, et dans cette jungle urbaine, faîte de boue misérable et d'animaux pourris par la famine, Marius retrouva son unique foyer. Il frappa trois coups à la porte, et il tomba sur Alvaro, il murmura le mot de passe et d'une voix tremblante, Marius lui demanda d'appeler Magdra.

Le grand chauve poussa un sifflement, et aussitôt Marco et Uero débarquèrent. Ils le déchargèrent de Mist, et le montèrent tout de suite là-haut, alors que leur mentor quittait la masure à la recherche de la grande rousse. Seul, Marius resta un moment dans ce qui avait le mauvais goût de ressembler à un salon. Il fixa un moment la table, et tout à coup, pris par la rage, il fondit sur la chaise qu'il fracassa contre le mur. Sa colère n'arrivait pas à s'apaiser.


Dernière édition par Marius De l'Ombrage le Mar 16 Aoû - 18:47, édité 1 fois
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Mist
Á mon cerveau regretté

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MessageSujet: Re: Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist)   Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist) - Page 2 EmptyJeu 29 Sep - 17:21

J'avais fini à la Vieille Masure par la porte de devant, quand même. Pas trop le choix, mon moignon à gauche me faisait un mal de chien. Magdra m'a détaché et m'a engueulé d'être si con pendant que je faisais des mouvements précautionneux pour reprendre l'habitude de lancer ma prothèse en avant. Les chairs s'étaient adapté à cette position, et tout tiraillait et faisait mal quand je bougeais maintenant. Un peu de sang perça même à travers ma tunique parce qu'un peu de tissus cicatriciel s'était formé et se retrouvait maintenant écrasé dès lors que je tendais le bras en avant. Saloperie d'amputation ! Connasse de gangrène ! Putain d'inquisiteurs à la con !

Je me précipitai bien sûr ensuite pour aller voir Marius et échapper aux sermons de l'autre folle. Il dormait, ce fourbe sournois. Je lui ai fait un câlin avec ma délicatesse coutumière et mon sens de la prévenance légendaire avant d'aller me laver – j'avais encore attrapé la gale – et manger un peu. Je réfléchissais.

Descendu pour manger, je réfléchissais encore. Sur la blessure de Marius, et surtout ses causes. Je voyais les contrebandiers en causer justement, assis à table – moi j'étais plus ou moins roulé en boule devant la cheminée. Ma position et ma réputation brillante faisait qu'ils parlaient devant moi sans retenu. Alvaro – le chauve là – parlait de traîtrise et jetait à la ronde des regards assassin, comme si celui qui les avait vendu à la Garde allait avoir un brusque sentiment d'honneur et de culpabilité parce qu'il était là. Moi je disais rien – évidemment – et je ne faisais pas signe de comprendre, mais moi, je le trouverais le traitre. Il a blessé Marius. Il aurait pu mourir !

Quelques jours ont passé, je collais Marius, mais ça ne nous apportait pas quand chose. Je sentais comme un froid de lui envers moi, c'était terrible, et je n'avais pas le moindre début d'embryon d'idée pour trouver le traitre. J'étais pas le cerveau des affaires, tu seras d'accord, pas très fort pour monter des plans et voir dans l'avenir. J'aimais tout foutre en l'air – moi même le premier. J'aimais tout ce qui était dans l'instant faisable, l'avenir ? Y en avait pas, pas pour moi. Pour une bête raison : j'allais mourir bien vite, ett je ferais pas un beau cadavre.

J'étais donc au grenier, une nuit, à réfléchir. Le bois pourri ployait sous le poids de mon dos appuyé dessus, et j'essuyais les toiles d'araignée de mon visage à l'occasion. Pas le meilleur endroit pour aboutir à un protocole d'investigation tu me diras, sauf qu'en fait si. J'ai entendu une voix humaine. Impossible de la comprendre, mais ça venait d'une des chambre en dessous. J'ai regardé par un trou dans le bois : un mec parlait dans son sommeil. Rien de bien intéressant jusque là, mais j'ai poussé le vice jusqu'à tendre ma chandelle vers lui pour lire sur ses lèvres.

- Je les ai vendu, je les ai vendu, je les ai vendu...

Les traitres ont donc bien des crises de culpabilité. Je suis descendu dans sa chambre, avec ma chandelle dans son beau bougeoir moche, il a pas bougé, s'est pas réveillé. Dommage.
Je lui ai coupé la tête dans son lit.

C'était assez impressionnant, j'ai jamais vu autant de sang me gicler à la gueule à la suite d'une blessure. Une fois la jugulaire tranchée, tout te jaillit à la gueule à grand flot, puis ça cesse crescendo. J'ai très péniblement coupé jusqu'aux cervicales avec le couteau que j'avais eu le bon goût d'affuter y a pas long, avant de la prendre sous mon bras et de la porter jusqu'à la chambre de Marius. Je l'ai réveillé doucement en le secouant à l'épaule puis j'ai posé la tête sur son ventre. J'étais couvert de sang. J'ai écris :

« Le voilà ton traître. »
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Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist)   Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist) - Page 2 EmptyJeu 29 Sep - 21:38

Quel réveil magnifique ! Marius n'avait jamais pu en réveiller de meilleure !

Lorsque le jeune homme ouvrit lentement les yeux, la première chose qu'il rencontra, ce fut le regard vide d'Isaac. Un regard tourné vers le plafond, un regard qui ne respirait plus la vie, un regard qui hurlait la mort, et une forte odeur de sang. Encore perdu, il s'appuya sur son coude pour sursauter brusquement, et se relevant, il plaqua la main sur son nez. L'odeur du sang au réveil, ce n'était pas la meilleure chose que Marius avait pu sentir, ce n'était pas faute de marcher sur des cadavres. Blêmissant, Marius grimaça avant de prendre conscience que le bruit qu'il entendait n'était pas la pluie dehors — pour cause, il faisait beau —, mais tout simplement les gouttes de sang qui lentement venaient s'éclater sur le plancher sale de la masure. Il toussota, et en fièvre, il fit signe à Mist de s'écarter pour pouvoir se relever. Il tremblait de tout son maigre corps, le coeur au bord des lèvres, il cracha un peu et soudain, il fonça en manquant de tomber plusieurs fois sur la bassine qui habituellement lui servait à se laver le visage.

Ses mains tremblaient, son corps fut secoué de plusieurs spasmes, et Marius régurgita les maigres repas qu'il avait prit, il essuya le coin de ses lèvres, avant de cracher une substance visqueuse et jaunâtre. Il essuya son nez, il éloigna la bassine mêlée d'eau et de bil pour se retourner vers Mist, il l'inspecta d'un oeil critique et gardant le silence, il se laissa tomber sur le lit. Il poussa un soupir, son regard pourtant chercha la tête décapitée, et de nouveau, Marius crut que ses tripes allaient se retourner, ce regard vide... cette tête qui n'était d'autre que celle de... le traître ? Marius trembla, mais cette fois-ci ce ne fut pas de fièvre ou de nausée, mais bien de colère qui fut dirigée directement sur Mist. Le traître ? Mais comment pouvait-il le savoir ? Isaac ne l'avait tout de même pas murmuré dans son sommeil, c'était bien trop stupide ! Bon sang ! Isaac qui avait une famille ! Une famille qu'il... Marius referma lentement sa main en un poing, et en colère, il cria :


— Et tu as une preuve ! Merde ! Tu as une preuve ? Tu... il était peut-être innocent !

C'était bien de punir les traîtres, mais bon sang ! Est-ce qu'une fois dans sa vie, Mist allait réfléchir avant d'agir ? Est-ce qu'au moins une fois dans sa vie, il n'allait pas foncer comme un con dans la merde ? Est-ce qu'il n'allait pas s'arrêter dans sa course, tourner la tête et se dire qu'il fallait un peu de jugeote avant d'agir ? Marius lui lança un regard noir, sa patience commençait à se briser, à voler en éclat... et merde, Mist venait (encore une fois) de faire une belle connerie ! Pourquoi n'était-il pas venu lui parler directement ? Hein ? Pourquoi fallait-il qu'il agisse inconsciemment ? Ce n’était rien d'autre qu'un imbécile, et le monde de la Contrebande ne le concernait pas ! Il était terroriste, pas contrebandier, il était certes accepté dans cette maison, plus ou moins, après tout chacun n'avait pas les mêmes mentalités, mais merde ! Chez les Contrebandiers, c'était Alvaro qui prenait les décisions ! Pas Mist ! Pourquoi n'avait-il pas pensé à lui amener des preuves, au lieu de foncer tête baissée sur un type qui n'avait peut-être rien fait !

Et... et Marius était juste obligé de retenir sa colère, car il savait que s'il éclatait, Mist allait de nouveau faire une connerie. C'était tout le temps comme ça avec eux ! Tout le temps ! Mist était trop fleur bleue, trop sensible et la moindre chose, la moindre contrariété de sa part le poussait au suicide, et... Marius n'en pouvait plus. Il n'en pouvait plus de devoir toujours paraître fort, et de tout garder pour lui, histoire de ne pas faiblir et de laisser Mist se reposer sur lui. Il n'en pouvait plus de ce gamin et de ses crises d'angoisses ! Il n'en pouvait plus... tout bonnement, il n'en pouvait plus de Mist et ses actes irréfléchis ! Marius posa ses coudes sur ses cuisses, et fourrant sa tête dans ses mains, il poussa un grognement rauque. Il devait se reprendre, sinon Mist finirait par s'en vouloir, ou agir encore comme un con. Ses doigts se crispèrent dans sa chevelure, il tremblait, il tremblait beaucoup, merde... qu'est-ce qu'il allait dire à Alvaro ? Qu'est-ce qu'il allait dire aux autres contrebandiers ? Il ne pouvait pas leur servir des excuses ! Il... a tous les coups, Mist les avait condamnés à l'Église pour une connerie ! Marius devait pourtant y être habitué ! Ils étaient dans un cercle vicieux, et si Alvaro découvrait ça, il allait juste les foutre dehors. Cet endroit, c'était chez lui, pas chez Marius. Dans quelle merde Mist l'avait-il mis ?


Spoiler:
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Mist
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MessageSujet: Re: Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist)   Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist) - Page 2 EmptyVen 30 Sep - 6:13

A ma plus grande surprise, Marius s'est mis à vomir. Je l'ai regardé, passif, sans trop comprendre pourquoi il faisait ça. Peut être qu'il a mangé un truc faisandé ? J'ai bougé la tête pour l'appuyer ailleurs, pour pas que Marius la foute par terre en basculant sur le coté pour vomir. Après ça allait encore en foutre partout, déjà que c'était pas mal la boucherie là. Et j'te raconte pas la piaule du traitre ! On dirait que j'ai teint les draps en rouge ! Enfin de moins point de vue, c'était de la légitime défense, de toute façon je vois pas pourquoi la vie serait préservée gna gna gna, un mort de plus, ça fait un connard de moins, voilà. Surtout que j'aime pas spécialement les contrebandiers.

Marius, à ma plus grande surprise, s'est mis à criser. Il m'a demandé si j'étais bien sûr que c'était lui le traitre. Bah euh... oui ? Pourquoi en douterais je ? Ensuite il s'est roulé en boule, s'est mis à tenir sa tête entre ses mains et à faire des bruits que j'identifiais pas – comme tous les bruits. Je ne comprenais pas ses réactions. Un traitre mort, c'était cool, non ? Puis il fallait quoi comme preuve ? Je haussais un sourcil circonspect, ce qui me fit couler une goutte de sang sur le nez. Mon torse et mon visage étaient vraiment imbibés. C'était encore pas bon pour le prestige. La crainte que Marius m'engueule me donna un petit frisson dans le dos. J'avais bien fait ! C'était pas juste ! J'ai pris mon ardoise pour écrire ma défense.

« Je l'ai vu dire « je les ai tous vendu » avec un air sous-entendant qu'il s'agissait pas de tomates sur le marché. Il ne savait pas que j'étais là. Désolé, il ne m'a pas écrit un putain de reçu ! »

C'était la stricte vérité, un peu édulcoré, c'est tout. Je sens que cette histoire de parler dans son sommeil, ça allait encore faire du foin si je le disais. En plus, j'ai aimé décapiter ce type, c'était rien qu'un connard – par définition, un contrebandier c'est pas un enfant de chœur. Ça faisait comme découper une grosse tranche de steack, mais avec une colonne vertébrale. Mais des fois, Marius je ne comprenais pas. Toute la baraque tournait à la paranoïa sèche depuis des jours ! Voilà, problème réglé, merci au revoir m'sieur dame.

J'ai pris la tête entre mes mains, parce qu'elle avait l'air d'incommoder Marius. Je ne pouvais pas comprendre pourquoi il ne me supportait plus, mais j'en attendais trop de lui. Je voulais qu'il soit mon père, ma mère, mon meilleur ami et mon amant. Je le pompais comme un des vilains parasites que je trimbalais sur ma carcasse, une vachement grosse tique. Et j'étais l'enfant le plus immonde qu'on puisse faire, capricieux, égoïste, amoral. Mais j'aimais Marius et je voulais qu'il m'aime aussi, sans me rendre compte qu'il m'échappait.
J'ai ouvert la bouche du cadavre pas encore bien raide avec mes doigts, comme ça, pour voir, puis je lui ai tiré la langue. Encore une injustice : lui savait se servir de la sienne et moi je sais toujours pas. J'étais un chef pour les aboiement et les petits cris, mais articuler des mots m'échappait complètement. J'ai ensuite levé la tête au dessus de la mienne pour voir par en dessous les trucs qu'on avait dans le cou, par curiosité. Je me suis encore pris un peu de sang sur la gueule, mais j'ai satisfait mon besoin. C'était rigolo tous ces trous, je me demande à quoi ça sert ?
Enfin j'ai pu faire la démonstration de mon insensibilité monstrueuse sans le savoir. J'ai posé la tête par terre, au cas où Marius voudrait s'excuser de m'avoir accusé à tort ou je sais pas quoi. Il ne me semblait pas judicieux soudain de dire quelque chose comme « j'aime pas les contrebandiers » ou « la vie humaine n'a aucune valeur ».

"Il n'y a plus de traitre. Ce n'est pas bien ?"
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Marius De l'Ombrage

Marius De l'Ombrage

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La logique de Mist échappait à la sienne, sa manière de voir les choses lui semblait tellement déréglée que ça lui faisait perdre les pédales, Marius aurait juste aimé avoir des preuves concrétées pour Alvaro. Mist ne comprenait-il pas que ce n'était pas lui qui commandait tout ici ? Le chef, c'était Alvaro et lui seul pouvait prendre ce genre de décision, notamment celle de virer Mist d'ici. Le jeune homme était conscient que la présence du terroriste pouvait parfois gêner, même s'il pouvait se montrer utile, il restait quelqu'un d'extérieur à ce monde-là malgré tout, il faisait partie du groupuscule de terroriste de Marius, mais... il n'était pas un contrebandier, il ne pouvait pas se mêler de ça. Et le voilà en train de jouer avec cette tête, comme si c'était un ballon, un objet d'expérience amusante, lui ça lui donnait envie de vomir. Mist n'avait pas de moral, Marius se demandait même s'il avait assez de neurones pour comprendre la portée de sa connerie, et lui obéissait à sa morale. Ce qu'il avait craint sans jamais le craindre était en train d'arriver : Mist commençait à devenir insupportable, et il le bouffait. Marius ne pouvait plus subir l'angoisse que le terroriste lui faisait subir, l'angoisse de le perdre, l'angoisse de faire une autre connerie comme il l'avait fait avec Karl, l'angoisse de se disputer avec Alvaro si jamais Mist marchait sur leur territoire.

Et c'était ce qu'il venait de faire. L'image de se lever, et de lui arracher cette tête des mains lui effleura l'esprit, il avait l'immense envie de lui envoyer son poing dans le visage, au point où sa main tremblait. Mist lui en demandait trop, Mist le tuait sans s'en rendre compte, il était en train de lui voler sa raison. Il n’en avait rien à foutre qu'il l'a vu murmurer qu'Isaac les avait vendus ! Il devait maintenant justifier cet acte auprès d'Alvaro, sinon Mist allait se prendre la colère des contrebandiers. Devait-il encore faire un sacrifice pour ce gamin ? Mais merde, il ne pouvait pas arrêter de foutre du sang partout en plus ? Marius ferma les yeux, ses doigts restèrent crispés dans sa chevelure qu'il tira en espérant que la douleur allait le réveiller, mais rien... juste cette fureur qui maintenant l'étouffait. Comment allait-il réparer cette connerie ? Sans rien dire, Marius se releva et fit signe à Mist de s'écarter, ses jambes tremblaient, elles peinaient à le maintenir debout, et pourtant le jeune homme marcha jusqu'à la porte. Dans le couloir, Marius dut se tenir au mur, il avait mal, mais il devait voir Magdra, elle seule pourrait l'aider à trouver une solution. Et malgré son caractère, la grande rousse garderait le secret.


Marius la trouva en bas, assise prés du feu, sa kiseru dans la bouche, elle releva la tête sur lui quand elle le trouva en train de descendre. Le jeune homme transpirait, et ce fut en râlant qu'elle vint l'aider à s'asseoir sur la table, il lui fallut un coup d'oeil sur lui pour comprendre que quelque chose n'était pas normal. Il se laissa tomber sur la chaise, il ne voulait juste plus voir Mist, quelques secondes, ne plus le voir. Il tremblait encore, et prenant son visage dans ses mains, en fièvre, il murmura à la femme :

— Il a entendu dire qu'Isaac nous avait vendus à La Garde, et il l'a décapité. Il joue avec sa tête dans la chambre.

Magdra ne parut pas choquer par la nouvelle, et se levant en poussant un soupir, elle alla dans la cuisine chercher une bouteille de vodka qu'elle dévissa et posa devant lui. Sans un mot, elle fit signe à Marius de boire, ce qu'il fit après quelques secondes d'hésitation. Il fourra alors sa tête entre ses bras, le corps tremblant de colère et de douleur, il murmura d'une voix brisée :

— Qu'est-ce que je vais faire... ? J'avais la confiance d'Alvaro, et à cause de...

Magdra avala une bouffée de tabac pour mieux cracher :

— Commence par te calmer, on va trouver une solution.
— Je ne peux pas lui expliquer tout simplement la situation, il va vouloir le jeter dehors.
— Je sais.
— Et je ne veux pas lui mentir.
— Je sais.

Guère surprise, la grande rousse revint s'asseoir en face de lui, un bras posé sur le dossier de la chaise, elle amena la kiseru à ses lèvres pour ravaler sa drogue. Elle leva la tête pour la recracher, et poussant un soupir, elle inspecta la figure pâle de Marius, il semblait avoir vécu un siècle de misères. Elle sembla réfléchir quelques secondes, puis elle déclara après un silence :

— Voilà ce qu'on va faire : on va mentir à Alvaro et aux autres, on dira que tous les deux alors que vous étiez descendu en bas, vous l'avez entendu pleurer qu'il nous avait trahies. Et que tu as foncé tête baissée pour essayer de lui arracher d'autres informations, mais qu'Isaac a essayé de te tuer, et que pour te protéger, Mist l'a décapité. Tu n'es pas en état de te battre, ça passera tranquille. Je sais que tu ne veux pas mentir à Alvaro, mais tu ne l'as jamais vu en colère, moi si... et crois-moi, ce n'est pas une chose que tu veux voir.
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MessageSujet: Re: Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist)   Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist) - Page 2 EmptyDim 2 Oct - 10:08

Marius est sorti brusquement, je l'ai regardé, surpris. Il ne m'a pas répondu. Qu'est ce que j'ai fait encore ?! J'ai serré la tête contre ma poitrine instinctivement, comme si c'était un doudou. En quelque sorte, ça en était un : un connard de moins sur terre. Tellement rassurant ! Un jour, peut être, ils auront tous disparus et là je pourrais me tripoter tranquille.

Mais ça devait pas être l'opinion de Marius, parce qu'il s'est cassé sans dire un mot. Je me suis assis sur le lit souillé de sang, en tailleur, la tête posée sur mes cuisses. Elle était encore molle, mais elle s'est rigidifié pendant que Marius n'étais pas là, le visage avec du coup un rictus affreux et inhumain à cause des muscles qui partaient en salade, on aurait dit qu'il avait un piment dans le cul le gars. Moi j'me marrais moins que lui, j'attendais juste comme un con que Marius revienne. J'étais même un peu angoissé à la fin, je ne savais pas ce que j'avais fait de mal, mais j'avais peur que Marius fasse... oh non, pas Marius, il ne me ferait pas de mal. Magdra disons. Oui voilà, que Magdra me frappe ou je sais pas quoi pour me punir pour que dalle.

D'ailleurs, elle est rentrée dans la chambre. Je ne me suis pas enfuit par la fenêtre, je me suis contenté de la regarder d'un air bovin. Elle ne m'a pas frappé ni rien, elle m'a juste ébouriffé les cheveux et m'a dit d'aller me laver. Je ne le savais pas, mais c'était pour pas que je risque d'aller dire ou faire de la merde quand ils allaient mentir à Alvaro, qui venait d'arriver. M'éloigner quoi. Et c'est vrai que c'était pas idiot, j'étais couvert de sang et pas bien propre à la base, avec tous ces événements. J'ai dit à Magdra que je ne comprenais pas. Elle m'a répondu qu'elle savait. Puis c'est tout. J'ai posé la tête sur le lit et je suis parti me faire chauffer de l'eau dans la salle de bain pour remplir le paquet.

Ça m'a pris un temps fou de me laver, il a fallu que je change l'eau parce qu'il y avait du sang partout. Enfin je n'ai pas embêté Marius pendant un long moment, occupé que j'étais à me récurer la peau. Elle a même pelé à certains endroits parce que la crasse et le sang séché étaient bien incrustés. Me laver les cheveux a été long aussi, puisque je les ai re-colorés en bleu. J'ai pu constater avec satisfaction que j'avais pris un peu de poids, et que plein de trucs chez moi allaient mieux. Mes cheveux étaient plus épais, des trucs comme ça. C'était un peu flippant aussi, je ne m'étais jamais connu en aussi grande forme.

Je me suis habillé puis je suis retourné dans la chambre. Elle était vide, et il n'y avait plus la tête non plus. J'ai attendu Marius en essayant de ne pas m'endormir, et au bout d'un moment il est rentré. Je me suis précipité pour le prendre dans mes bras, pour qu'il ne me frappe pas ou quelque chose comme ça. J'étais propre et mignon, comment pourrait il se séparer de moi ? Je fourrais mon visage dans sa poitrine en poussant un roucoulement ravi, c'était la première fois que je manipulais sciemment quelqu'un. J'espère que Marius ne le verra pas, il me détesterait sans doute pour ça. Et puis ce comportement là ne changeait pas de ceux de d'habitude.

Je lui ai dit que je ne comprenais pas. Je ne sais pas ce que j'ai fait de mal, mais j'espère qu'il me pardonnera.
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Marius De l'Ombrage

Marius De l'Ombrage

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Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist) - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist)   Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist) - Page 2 EmptyLun 3 Oct - 8:28

Marius gardait les doigts dans ses cheveux, crispé et tendu comme un arc un rien l'angoissait. Que ce soit le souffle du vent qu'il perçût dehors, ou encore les grincements du plancher, lorsque Magdra se déplaçait, il avait peur. Il avait peur, et il était rongé par la colère, car l'espace d'une seconde il eut la terrible idée de se lever et de tuer Mist. L'achever, se débarrasser de lui, et apprendre à vivre sans cet imbécile collant et incapable de comprendre que lui aussi avait ses faiblesses. Mist voulait trop de chose de lui, il poussa un soupir et but une gorgée de vodka pour faire passer l'amertume qui gonflait dans sa gorge. Il n'arrivait même plus à s'en vouloir d'être transpercé par de telles pensées, Mist le poussait à bout, il avait au moins l'envie incroyable de lui foutre son poing dans la mâchoire pour lui remettre les idées en place. Magdra finit par redescendre et posant une main sur son épaule, elle l'invita à relever son regard sur elle, Marius poussa un soupir à fendre l'âme. La grande rousse lui tendit alors sa kiseru, et presque docile, il avala une bouffée de sa drogue avant de la lui rendre, le voilà maintenant qu'il prenait toutes ces substances que cette femme avalait en continu, alors qu'il détestait ça.

Presque affectueusement, et avec sa brutalité coutumière, la grande rousse lui ébouriffa les cheveux en murmurant de ne pas s'en faire. Marius se laissa tomber en avant sur la table, et fourrant sa tête entre ses bras, il émit un grondement rauque, las de tout ça, de même qu'il avait toujours mal. Dans un soupir, la grande rousse le laissa seul pour s'occuper du cadavre, c'était une femme, elle était bien plus grande que lui, et surtout, elle avait assez de force pour bouger un corps avec juste l'auriculaire. Parfois, les contrebandiers eux-mêmes avaient un doute quant au sexe véritable de Magdra, mais remettre en question sa féminité, c'était risqué de finir avec une pipe enfoncé dans la tempe. Marius eut un petit rire sans joie, ces petits rires qui avaient quelque chose de dépossédé et de vide, la misère, tout bonnement, le désespoir dans toute sa noirceur. Marius reprit une autre gorgée de vodka, lui qui s'était dit qu'il ne boirait plus, il voulait juste oublier. Il ne tarda pas à s'assoupir, et fut tiré de ses rêves lorsqu'une voix profonde et rauque lui frappa les tympans.

Alvaro était là, et face à lui se trouvait justement Magdra qui lui expliquait la situation. Marius fronça les sourcils, puis plissa les yeux jusqu'à ce que la silhouette du grand chauve lui apparaisse clairement, ce dernier ne lui accorda aucun regard, la femme si. Magdra lui fit un clin d'oeil complice, et Alvaro tourna les talons sur lui et lui accorda un regard que Marius ne parvint pas interpréter, il l'affrontait pourtant. Ces yeux enfoncés dans leurs orbites, sombres et froids qui toisaient le monde avec impassibilité, Alvaro était un serpent, et comme tous les serpents, on ne pouvait pas deviner quelles pensées pouvaient le cogner. Il poussa un soupir et ordonna tout bonnement à Léonard d'aller se coucher, il ne dit rien de plus. Marco qui n'était jamais guère loin lorsqu'Alvaro se trouvait dans les parages l'aida à se relever, non sans douceur. Marius se rendit tout bonnement compte qu'ils savaient en réalité peu de choses de ces personnes-là, et il remercia faiblement Maroh lorsqu'il parvint dans sa chambre. Ce fut avec un profond agacement qu'il laissa Mist le prendre dans ses bras, il ne réagit pas à son affection, lassé de tout ça, il ne voulait plus le voir. Et pourtant, Marius ne dit rien, il se tut, alors qu'une voix hurlait dans tout son crâne : « Sors d'ici, Lokhund ! ». Il poussa un soupir à fendre l'âme aux explications du sourd-muet, et d'un geste de la main, il lui fit signe de s'écarter.

Marius boita alors péniblement jusqu'à la table de chevet pour avaler quelques médicaments que Magdra lui avait laissés là, il fit passer le tout avec la bouteille de vodka, loin de penser à la bêtise que c'était. Il toussa un peu, et faiblement, il reposa la bouteille vide sur la table. Frottant son visage, il fit un nouveau geste de la main pour repousser les tentatives vaines de Mist de recouvrer un peu de leur complicité, et il se laissa tomber sur le lit. Il ne prit pas la peine d'enlever ses chaussures, et posant sa tête sur son bras, Marius ferma les yeux. Le sommeil eut au moins le bon goût de l'emporter rapidement.
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Mist
Á mon cerveau regretté

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MessageSujet: Re: Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist)   Quand nos États vengés jouiront de mes soins, l'ingrate de mes pleures jouira-t-elle moins ? (Pv Mist) - Page 2 EmptyLun 3 Oct - 18:48

Marius repoussa mes élans d'affection, ne me parla même pas, me regarda encore moins et alla s'allonger pour dormir. Moi j'étais un peu désappointé en arrière fond. J'ai écris :

« Tu m'en veux ? »

Marius a fermé les yeux, sans doute pour pas me lire. C'était la première fois qu'il faisait ça. Moi j'ai serré mon ardoise contre ma poitrine, brutalement impuissant. J'ai pas osé lui secouer l'épaule, et j'ai bien fait parce qu'il m'aurait sans doute frappé, je me suis contenté de rester con. J'avais franchi une limite, je sais pas quand, je le percevais pas.

Du coup j'ai rabattu la couverture sur Marius comme un gland, comme si ça servait à quelque chose mis à par qu'il attrape pas un rhume par dessus sa faiblesse physique. Mais ça me le rendrai pas. Je me suis roulé en boule contre lui la couverture – j'étais fatigué moi aussi – pour dormir, mais le sommeil m'est pas venu aussi facilement que d'habitude. Mais Dors est venue me rejoindre dans le lit et j'avais trop chaud du coup, avec Marius à ma gauche et le chien à ma droite. Surtout quand un autre chien est venu dormir sur mes pieds. Enfin maintenant je pouvais plus bouger.

J'avais gardé mon ardoise néanmoins. J'ai fait des petits dessins à coté de la phrase que j'avais écrit précédemment. Une tête de mort, de chien, de chat. Une petite étoile. Du coup ça m'a détendu et j'me suis endormi pour de bon. J'ai pas fait des rêves paisibles et j'me suis réveillé bien tôt le lendemain, avec la bouche sèche et couvert de sueur. Trop chaud. J'étais pas malade hein, juste qu'il y a trop de corps collés au mien. Marius dormait quant à lui toujours comme une masse.

Je me suis faufilé pour sortir de là en laissant mon ardoise derrière moi – j'avais personne à qui parler – et je suis allé boire de l'eau directement de la margelle du puits, dehors, derrière. Je me suis retourné et y avait... Alvaro. Il me faisait un peu peur, il me regardait l'air froid. Enfin il avait toujours l'air froid, mais là il avait l'air particulièrement constipé. Il m'a dit un truc, mais j'ai pas compris parce qu'il faisait encore nuit et que je voyais rien, alors j'ai haussé des épaules et je me suis faufilé à l'intérieur pour retourner dans la chambre. Mis à part Marius, le monde était vraiment hostile dans l'ensemble, et si il m'en voulait ben... j'étais tout seul.

Je me suis faufilé pour aller sous la couverture, contre le dos de Marius. J'ai vaguement accroché sa chemise avec mes doigts, comme si ça pouvait le retenir, puis je me rendormi, avec l'ardoise sur l'oreiller au dessus de ma tête et entouré de chien. Au pire, si je devais mourir cette nuit, ça ferait un truc bien idéal : moi, des chiens, une ardoise, Marius. Mais je crèverai pas, demain il m'en voudra encore, sans doute, ça sera pénible. Il sera probablement silencieux, il dira rien, il m'évitera juste et moi je comprendrais pas pourquoi !
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