L'Empire Ishtar
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 Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)

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Marius De l'Ombrage

Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)    Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)  EmptyMer 28 Juil - 19:30



Une dois que la Duchesse fut descendue, Marius alla la rejoindre sans plus attendre, fermant la bouche d'égout soigneusement. La douleur le lançait toujours, mais ça ne l'empêcha pas de se saisir de la main de la jeune femme et de se remettre à courir à travers un labyrinthe ou les quelques sons brisant le silence étaient soit le bruit de l'eau impure, ou soit leurs pas cognant contre la classe, ou bien les couinements des rats qu'ils dérangeaient dans leur course. Marius concentrait ses pensées sur les suites de couloirs qui leur faisaient face ; s'il n'avait pas déjà eu l'occasion de venir ici, il n'aurait pas su comment faire pour trouver un endroit sûr pour la jeune femme et surtout (logique) pour ne pas se perdre. Il tourna plusieurs fois à gauche, une fois en droite et alla accélérer sa course, lorsque la pression exercée par la main de la Duchesse l'arrêta. Marius se tourna vers elle, il n'avait pas imaginé que courir lui aurait demandé tant d'efforts, il lâcha sa main et observa son visage las et furieux. Le jeune homme se rapprocha pour lui demander si tout allait, mais BAM !

Ça, il ne l’avait vraiment pas vu venir ! Il porta sa main à son nez ensanglanté, il chancela, un peu sonné, mais constata que malgré la souffrance, il n'était pas cassé. Entre ses côtes, sa mâchoire et le coup de poing de la jeune femme, il n'avait jamais pris autant de coups en une journée. Enfin, depuis qu'il était devenu ce qu'il était ; auparavant, lorsqu'il était retourné chez lui après plusieurs mois d'absence, son père était rentré dans une telle rage qu'il n'avait pas pu se relever, le dos complètement brisé par les coups. Il regarda la Duchesse, complètement confus, Marius pouvait comprendre sa colère, mais de là à le frapper ! Comme quoi, il fallait vraiment s'attendre à tout avec les femmes. Il l'écouta cracher sa haine, il comprenait, pourtant le jeune homme trouvait plein de raisons à ses gestes. Il voulut s'expliquer, mais anticipa le coup et attrapa la main de la jeune femme dans la sienne ; Marius sourit, puis son corps fut secoué par plusieurs tremblements, il se mit alors à rire et lâcha la Duchesse. Il se laissa tomber près d'un cadavre de rat, il n'arrivait pas à se contrôler.

Il essaya pourtant d'étouffer le fou rire, ce fut vain et sa volonté fut bien faible. Pourquoi riait-il ? Même lui n'arrivait plus à le déterminer ; il s'arrêta seulement lorsque ses côtés lui arrachèrent un cri. La fatigue, l'angoisse et l'absurdité de la situation déréglaient son esprit : n'était-il pas drôle pour une femme du rang de Eleanore van Lärhe de se retrouver dans les égouts, avec un terroriste raté qui essayait de bousculer les choses ? N'était-ce pas ironique qu'une noble et un autre qui ne possédait plus de titre se retrouvent à s'enfuir comme des rats ? Si ses proches le voyaient ! Le jeune homme était dans un tel état d'esprit qu'il préférait en rire que d'en pleurer, sans doute la folie qui la menaçait ; il avait tout bonnement les nerfs qui lâchaient. Il reprit peu à peu une respiration normale, il déchira un morceau de tissus de sa cape et s'en servit pour arrêter le sang sur son nez, sa lèvre enflée lui fit mal, à nouveau il rit jusqu'aux larmes. Au final, Marius se leva et dit sur un ton plus calme :


— Ne vous inquiétez pas pour cela, dans l'esprit de ces hommes, je vous ai enlevé avec un couteau sous la gorge. Ils vont parcourir tout Ishtar pour vous sauver des griffes d'un pauvre gamin qui n'a plus toute sa tête.

Marius enleva sa cape qu'il donna à la jeune femme, puis il lui fit signe qu'il reprenait la marche. De temps à autre, le jeune homme jetait des coups d'oeil derrière son épaule pour s'assurer que mis à part les rats, ils étaient bien seuls. Il continua avec une sorte sérénité :

— Et je vous aie bel et bien enlevé, Mademoiselle van Lärhe. Maintenant, je vais vous ramener en lieu sûr ; racontez ce que vous voulez à mon sujet, de toute façon, ils finiront par m'avoir.

Marius ne se faisait pas la moindre illusion là-dessus, il connaissait suffisamment bien les Inquisiteurs pour avoir conscience qu'ils poursuivaient leur proie jusqu'à ce qu'elle meurt de fatigue. Ce n'était pas la première fois qu'il les affrontait, il connaissait leur puissance et savait que face à eux, il n'était rien. De plus, il refusait demander de l'aide à qui que ce soit, malgré certains traits de sa personnalité, il n'était plus un enfant. Bien sûr il avait peur, mais il essayait de surmonter ça : son plus grand ennemi, c'était lui-même.

— Et si ce n'est pas eux, bah...

Le jeune homme ne finit pas sa phrase, il frémit à la pensée que sa famille pouvait être au courant de ce qu'il avait fait. S’il échappait aux Inquisiteurs (ce qui était très peu probable maintenant), il devrait faire face à ses parents. L'amour inexistant de son père et de sa mère pour lui laissait deviner que l'orgueil humilié de leur titre allait disparaître et pas dans la souffrance. Et puis, blessé et à bout de force, quelle menace pouvait-il bien représenter ? Un sourire amer dansa sur son visage, la désillusion n'était pas aussi terrible désormais. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même, à sa faiblesse, à son aveuglément... à force, Marius ne savait plus quoi ressentir. Le vide le dominait, le désespoir n'agissait même plus sur lui, à moins que ce fût-là sa puissance ?

— Qu'importe de toute façon, je ne suis qu'un homme, pas une idée.

Marius se souvenait des paroles du Marquis Hearstick ; il ne se faisait pourtant pas de soucis, l'Église devait être détruite. Elle allait être détruite, ça, il en était certain ; son seul regret était qu'il allait abandonner tant de personnes qu'il aimait. Il se tourna vers la jeune femme, son sourire avait disparu. Son visage n'exprimait plus rien, le jeune homme ressemblait plus à un fantôme, une carcasse vide. L'espoir avait disparu dans ses yeux bleus, il avait l'impression d'avoir vieillit de cent ans et ressentait la lassitude dut à cet âge. Toujours calme et serein, il demanda :
— Si vous voulez faire une pause, allez-y. Il nous reste la moitié du chemin à faire.

Le jeune homme s'assit contre le mur humide, il effleura ses doigts sur les côtes brisées, l'odeur de son sang mêlé à celle des relents envenimait son crâne. L'ironie de ce parfum ne le dégoûtait pas, malgré sa force qui l'étourdissait. Il leva la tête, puis il poussa de longs soupirs douloureux. Qu'importe la douleur, ça serait bientôt fini. Ce n'était que la preuve de son existence, la preuve qu'il agissait comme un idiot. Au final, n'aurait-il pas fallu pour lui suivre la voie tracée par sa famille ? N'aurait-il pas valu qu'il cesse de penser par lui-même et laisse l'Église dicter ses pensées ? Il n'aurait pas eut à tant souffrir, mais il n'aurait pas connu Zvezdan, le Marquis et son esclave ; encore moins Eleanore van Lähre. Il ferma les yeux, laissant la fatigue l'engourdir. C'était peut-être son dernier moment de répit, sans doute son dernier moment de scrupule et de tourments. Il sourit encore une fois, la vie dans cette ville n'était qu'une triste souffrance qu'on essayait de dompter. Ishtar corrompait les âmes, Ishtar était la source du mal et Ishtar était le tombeau de nombreux révolutionnaire sans cervelle. Son sourire disparut, ses yeux s'ouvrirent et il les posa sur la Duchesse. Il observa longuement la jeune femme sans dire quoi que ce soit : sa douceur et sa froideur qui se mélangeaient pour créer toute sa complexité, sa beauté qui la rendait intouchable, puis sa gentillesse et sa haine à son égard. À cet instant, Marius la trouva d'un charme exquis auquel il ne ressentit aucune attirance, juste de l'affection. Il imaginait bien une femme telle qu'elle arriver au pouvoir d'Ishtar ; que devait-il faire ? Dans sa situation, qu'est-ce qu'un autre aurait fait ? Les idées qu'il servait aurait dût le pousser à la tuer, pourtant, Marius ne le désirait pas. Si une âme telle que la Duchesse pouvait comprendre ce combat perpétuel contre l'Église, Marius pouvait entrevoir l'espoir d'un avenir sans mal. Il pouvait caresser le rêve où la noblesse partagerait les douleurs du peuple, un songe où chacun pourrait vivre avec ses idées sans craindre de disparaître. Une utopie se dessinait en même temps que la silhouette de l'Impératrice van Lärhe, est-ce que ça n'allait que rester une utopie ? Marius fut secoué d'un petit rire rauque, pourquoi pas ? Ou peut-être que les choses allaient changer, sinon ce combat n'avait pas le moindre sens.

— Promettez-moi de ne pas servir les caprices de la noblesse, mais les besoins du peuple. Lâcha-t-il non sans ignorer son arrogance à demander ça.
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Eleanor van Lähre
Mort(e) tragiquement

Eleanor van Lähre

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MessageSujet: Re: Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)    Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)  EmptyJeu 29 Juil - 12:27

Elle ne l’avait pas prévu cela non plus. Marius se mit subitement à rire. Un fou rire. De quoi riait-il ? Eleanor ne le comprenait pas du tout. Rien n’était aussi drôle. Cela la décontenança instantanément. Ses pensées et ses envies s’envolèrent alors. Heureusement. Elle ne désirait plus penser à cela. Tout ce qu’elle voulait ce fût qu’il l’amenât dans un endroit sûr, loin de tout ceci. Où elle pourrait enfin rentrer tranquillement à l’auberge. Elle ne saisissait pas le comportement si soudain de Marius. Est-ce qu’il riait car elle l’avait frappé ? Elle l’ignorait. Mais de toute façon, elle n’avait pas envie de lui poser la question. Cela ne l’intéressait pas plus que cela en ce moment même. Elle attendait seulement qu’il finît de rire. Son attente ne fut pas vaine car Marius s’arrêta, déchira un peu sa cape et sécha le sang qui lui coulait du nez depuis qu’elle lui avait donné le coup de poing. Il prétendait alors que ces hommes penseraient qu’il l’avait enlevée.

- Puisse l’Ombre confirmer vos dires ! pria-t-elle en réponse.

Il lui donna alors sa cape. Dans quel but ? Avait-il remarqué qu’elle tremblait légèrement ? En effet, il faisait assez froid dans les égouts. De plus, sa robe trempée n’aidait pas. Elle voulut le remercier mais rien ne sortit de sa bouche. Elle ne put prononcer aucun son. Puis ils reprirent le chemin. Elle ne savait pas du tout où il la menait. En tout cas, soit il semblait bien connaître la route, soit il la cherchait. S’ils étaient perdus, Eleanor paniquerait. De cela, elle en était sûre. Seule avec un homme qu’elle connaissait à peine dans les égouts. Et s’il voulait … ? Eleanor ne finit même pas sa pensée. Elle frissonna et se ravisa. Non, ce n’était pas possible. Il n’était pas comme cela. Elle chassa la pensée de sa tête, bien que celle-ci revînt sans cesse quand elle le regardait. Elle avançait alors les yeux baissés qui observaient les détails du sol. Elle pensa tout d’un coup aux gardes du corps qui étaient restés avec les Inquisiteurs. Avec un peu de chance, ils seront interrogés et ils diront la vérité. Non seulement pour la protéger des autorités mais aussi parce que la vérité devait être dite. Il y avait encore une chance pour qu’elle soit perçue pour innocente. Cette idée la traversa en lui donnant de l’espoir. Elle redressa la tête et commença à suivre Marius d’un pas assuré. Elle n’avait plus aucune crainte.

- Je n’ai jamais eu de soucis avec les Inquisiteurs mais j’ai entendu des rumeurs et il vaudrait mieux pour vous de fuir et de vous cacher loin afin de ne jamais vous faire prendre.

Elle n’était pas idiote. Elle avait très bien conscience que Marius le savait déjà. Mais rien n’empêchait de lui rappeler. En tout cas, s’il se faisait attraper, il serait jugé, torturé puis mis à mort. Même si c’était un terroriste, elle ne lui souhaitait pas une telle fin. Elle ne souhaitait à personne une telle fin, d’ailleurs. C’était bien triste de mourir de cette façon. Souffrir avant de mourir. Une atrocité. Se faire tuer déjà était une mort bien meilleure. Au moins, on ne souffrait pas. Mais elle comprit par ses paroles qu’une mort encore plus atroce pouvait attendre le jeune homme si quelqu’un d’autre le trouvait. Elle se demandait bien ce que cela pouvait être. Une mort pire que celle-ci. Elle n’en avait jamais entendu parler. D’ailleurs, elle ne le voulait pas. Cela ne le concernait que lui, en vérité. Qu’il lui épargnât la suite. Elle ne désirait pas savoir. Ni s’imaginer par la suite. Cela risquerait de la hanter pour un bon bout de temps. Qu’il se tût. Ce serait bien meilleur.

Puis il s’adossa à un mur en lui disant que si elle voulait faire une pause, il n’y avait pas de soucis. Une pause. Elle n’en avait pas besoin. Mais elle sentit que lui, oui. Sinon il ne se serait pas assit par la suite. Il se toucha les côtes. Eleanor eut soudain pitié de lui, encore une fois. De toutes les souffrances et douleurs qu’il avait endurées depuis quelques heures. Elle le plaignait. Elle n’aurait pas voulu se trouver à sa place. Tant mieux pour elle, elle ne l’était pas. Mais Eleanor était rarement égoïste et cette pensée ne lui traversa même pas l’esprit. Quelques instants plus tard à nouveau, il parla. Servir les besoins du peuple et non les caprices de la noblesse. C’était exactement ce qu’elle voulait faire. Elle n’avait aucune intention d’être une Impératrice qui permettait l’injustice. Or, elle le savait, l’injustice régnait. Mais pour cela, elle devait parvenir à se marier avec l’Empereur. Pourtant, elle n’était plus aussi sûre d’elle à ce moment. Pourquoi ? Tout simplement parce que si, encore une fois, elle était vue comme responsable, coupable ou alliée de gré ou de force, de Marius, elle se rendait bien compte que le régent actuel allait tout faire pour l’éloigner de l’Empereur. Alors elle n’aurait plus beaucoup de chances. Voire même aucune.

Elle s’approcha de Marius et s’accroupit. Elle le regarda dans les yeux.

- Je souhaiterai vous promettre une utopie où les habitants de ce monde ne connaîtront pas d’injustice. Où l’Eglise ne sera plus ce qu’elle est aujourd’hui. Je ne la détruirai pas, je la changerai. Tout le monde aura son mot à dire. Et je dirigerai l’Empire en écoutant le peuple. La noblesse devra cesser d’être aussi arrogante.

Elle disait sans cesse « je ». Mais bien sûr, elle ne pouvait pas réaliser tout ceci sans être la femme de l’Empereur et sans le convaincre que de telles choses sont les meilleures pour le peuple. Pour le souder. Pour que tout le monde respectât l’Empereur et sa famille. Bien sûr la noblesse n’appréciera pas. Mais Ishtar n’était pas parfait. Elle ne désirait pas le rendre parfait. Elle souhaitait seulement le voir dans un meilleur état. Aujourd’hui, complots, trahisons, meurtres et autres aberrations de ce genre y persistaient et se développaient. Cela devait se terminer. Il n’était pas question que cela continuât. Mais pour se rallier l’Empereur, il devait lui faire confiance. Bien plus qu’à Uriel, malheureusement. Et cela, n’était pas chose facile. Voire même quelque peu impossible. Mais elle tenterait tout. Si elle n’y parvînt pas alors elle enseignera à ses enfants comment faire pour changer. Elle leur demandera de suivre cette voix. Elle les convaincra. Une mère convainc toujours ses enfants. Ceux-ci exécutent les pensées de leur mère dès qu’ils prennent le pouvoir. Certes, ce n’est pas toujours vrai et vérifié. Mais en général oui.

- Je ne garantirai cependant pas que tout cela réussît, surtout dans les prochaines années. Mais mes enfants pourront faire peut être la différence. En tout cas, il faudra attendre.

Eleanor se releva et déclara la pause terminée. Oh qu’elle avait hâte d’être enfin de retour à cette auberge !
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Marius De l'Ombrage

Marius De l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)    Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)  EmptyJeu 29 Juil - 21:35

Marius haussa un sourcil de surprise en voyant la jeune femme se rapprocher de lui et s'accroupir, il fut encore plus étonné de ses paroles, mais fût satisfait pour ne pas dire touché de les avoir entendu. Il écarta les quelques mèches grises qui lui tombaient sous les yeux, puis sourit malgré lui. Son sourire était à la fois triste, amère, mais pleins d'espoir, paradoxal et complexe. Comme toujours, mais c'était ça qui rendait les êtres humains particulièrement passionnants et mystérieux. Marius réfléchit aux paroles de la jeune femme : pouvait-il encore croire à l'avenir qu'elle lui racontait ? Pouvait-il espérer un jour que les choses changent à ce point ? C'était un beau rêve qu'elle avait là, même si Marius ne pensait pas qu'il soit possible que l'Église puisse un jour changer, après tout, ne considérait-il pas ça comme le Mal ? L'Église n'était-ce pas ce qui obligeait les faibles à subir une terrible oppression tout en tenant le plus à ses privilèges ? N'était-ce pas ce qui donnait aux nobles toute leurs arrogances ? Non Marius ne pensait que changer l'Église fut possible, il fallait éradiquer le Mal à sa racine. Sur le moment le jeune homme songea que le rêve de la Duchesse fut tout bonnement impossible et il en déduit qu'elle était naïve pour croire changer l'Église. Il ignora sa propre candeur à ne pas voir ce changement possible. Cependant, il ne put s'empêcher de voir un avenir meilleur dans les paroles d'Elanore. Un avenir où plus personne n'aurait à souffrir... l'espoir gagnait contre la détresse, il frotta son visage, puis se leva et commença à marcher. Moins désabusés, le coeur moins lourd et triste. La future Impératrice venait de lui redonner confiance aux actes qu'il essayait de mener. Marius lui tendit la main, l'invitant à la lui prendre si elle le désirait, puis le regard perdu dans ses pensées, le jeune homme commença à marcher. Il n'avait peut-être pas une logique très développée, mais il se remercia quand même d'avoir déjà visité les égouts d'Ishtar et d'avoir tout noté au sujet du dédale de couloirs. Au moins, ils ne se perdraient pas au milieu des rats et toutes les créatures que les égouts pouvaient bien renfermer ; ils étaient à Ishtar, après tout, qui sait ce qu'ils pouvaient rencontrer ? Pas un Inquisiteur, Marius l'espérait, mais croiser un scientifique n'était pas impossible. Marius secoua la tête pour chasser les idées stupides qui lui traversaient l'esprit ; une fois la Duchesse en sécurité, Marius devait trouver un endroit sûr où il pourrait se reposer, il songea que se reposer dans les égouts pouvait être une bonne idée, pas très agréable, ça, c'était sûr. Mais au moins, il était certain qu'ils ne viendraient pas le chercher ici ; il pourrait séjourner en toute tranquillité. Et puis si on voyait le bon côté des choses, il avait même la nourriture directement sous la main ! Au point il en était, Marius préférait rire bêtement au lieu de s'attacher aux problèmes.

— Si je pouvais voir un tel monde un jour ! Lâcha-t-il avec espoir.

Après tout, n'était-ce pas pour ça qu'il se battait ? N'était-ce pas pour pouvoir vivre dans un monde qui n'était plus celui de monstres sanguinaires, mais où chacun pourrait vivre comme il l'entend sans risquer de se faire éventrer par un Inquisiteur psychopathe assoiffé de sang ? Marius frémit en pensant à eux, mais les paroles de la Duchesse l'avaient fortement réconforté. Comme quoi, les sentiments de l'être humain étaient bien lunatiques, il ne suffisait de pas grand-chose pour passer de la désillusion à l'espoir, de la peine à la joie, l'homme était vraiment inconstant et stupide pour être lunatique à ce point. Marius soupira, penser par lui-même l'amenait toujours à des réflexions pénibles, mais nécessaires pour le faire mûrir. Ainsi, avec sa propre vision du monde, il pourrait enrichir sa pensée avec celle des autres et ainsi à l'améliorer, après tout, c'était peut-être ça le fondement de la sagesse. Il se tourna vers la Duchesse et sourit une nouvelle fois, ça faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé, et ça lui faisait du bien. Même si l'avenir que voulait la jeune femme s'annonçait difficile à concevoir, Marius espérait avoir l'occasion de l'apercevoir au pouvoir. Avec une telle femme sur le trône d'Impératrice, la domination de l'Église serait sans doute amoindrie, et peut-être que la domination du Régent perdra de sa puissance sur l'Emperur et que celui-ci se montrerait plus indépendant dans ses décisions. Marius marchait désormais avec la tête haute, certain qu'il pourrait être une pierre qui servirait à l'édifice utopique que lui et ses « collègues » cherchaient à construire. Le jeune pouvait fermer les yeux et sentir sur sa nuque l'air frais d'un monde nouveau, d'une société nouvelle. Un monde dont il pouvait voir la beauté prochaine qui allait naître. Il passa une main dans ses cheveux, puis s'arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle. Il n'avait pas prêté une grande attention à cette brûlure dans ses côtes, mais son souvenir se raviva aussitôt avec plus de méchanceté pour lui faire comprendre que s'il l'oubliait, elle prendrait un malin plaisir à lui rappeler qu'elle était bien là, toujours là. Présente pour lui démontrer qu'il était en vie, pourquoi bien de temps ? Ça... c'était une autre histoire.


— Et comment comptez-vous changer l'Église, Mademoiselle ?

Avant qu'elle ne réponde, Marius reprit la marche en cherchant des yeux le rat qu'il venait d'entendre couiner. Il s'approcha d'un endroit qui puait le sang et l'urine, se doutant bien que l'odeur n'allait pas rassurer la jeune femme ou bien simplement lui plaire. Comment cela pourrait-il ? Lui, il en avait pris l'habitude à force de vivre dans des endroits pas toujours habitables, où misère et folie se côtoyaient. Ça avait été terrible au début pour son âme de petit noble habitué à la chaleur d'un lit de velours, ainsi qu'à la nourriture de qualité. Mais c'était révolu ; Marius ne regrettait pas son choix, il l'avait fait en son âme et conscience, continuait à vivre comme avant, c'était ça, qui aurait été trop difficile pour lui. Comment aurait-il pu regarder son reflet dans le miroir en sachant qu'il n'était qu'un lâche qui fuyait la détresse de son ami ? Non, même s'il courait droit vers le cimetière, il était fier de lui de pas reculer face à l'angoisse. Maintenant, même s'il savait qu'il finirait attraper, emprisonné, torturé, tué sans plus de procès, et même s'il était victime d'une panique indescriptible, il ne ferait pas un pas en arrière. Néanmoins, Marius se promit que même s'il lui restait peu de temps à être libre, autant mettre ce temps-là profit pour faire autant de mal qu'il le pouvait à l'Église et au moins fêler le s fondations de son pouvoir. Plus jamais il ne ferait d'erreur comme aujourd'hui. Adieu l'enfant sans expérience, bonjour le terroriste sans scrupules !
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Eleanor van Lähre
Mort(e) tragiquement

Eleanor van Lähre

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MessageSujet: Re: Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)    Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)  EmptyMer 4 Aoû - 9:44

Tant de questions se nichaient dans la tête d’Eleanor. La duchesse ne savait pas encore comment mettre son plan vraiment à exécution. Pour cela, elle se rendit depuis longtemps compte qu’elle ne pouvait pas être seule. Agir seule. Depuis, elle s’était posé tant de questions qui restaient encore aujourd’hui sans réponses. Elle ne parvenait pas encore à les résoudre. En tout cas, le fait d’en avoir parlé à nouveau avec Marius, toutes les questions survinrent. Et elle ne pouvait plus les éloigner de son esprit. Ce fut pourquoi elle n’entendit pas Marius. Elle fixait un endroit du mur. Elle le voyait vaguement. Elle pouvait apercevoir vaguement que ses lèvres bougeaient légèrement. Elle reconnut des sons. Mais elle ne sut pas ce que c’était et ne s’en préoccupa pas davantage. Elle était vraiment dans ses pensées. Dans un autre monde. Le sien. A réfléchir sur le meilleur moyen de rendre le monde meilleur. Quand elle se rendit enfin compte qu’elle s’était perdue dans ses réflexions, elle frissonna. Elle tourna alors la tête vers Marius. Elle voulait s’excuser mais à ce moment même, il lui posait LA question. Celle sur laquelle elle butait depuis toujours. Celle sur laquelle elle venait de réfléchir. Celle pour laquelle elle avait été absente pendant quelques secondes sans que le jeune homme ne le remarquât probablement. Elle sourit. Elle n’avait rien à répondre. Enfin si mais ce n’était pas une réponse constructive. Ce fut pourquoi elle hésita plusieurs secondes avant de parler.

- En réalité, je l’ignore encore. Mais le jour venu, il me semble que je vais devoir m’allier à certaines personnes dont l’Empire et l’Eglise sont les ennemis …

Elle regarda la réaction de Marius qui avait repris la marche avant qu’elle ne parlât. Elle se trouvait derrière lui alors elle ne put pas savoir si elle avait vraiment ce sourire. Il devait certainement rire intérieurement. Il avait compris les paroles d’Eleanor. Un idiot n’aurait pas saisi. Alors il devait forcément se dire que c’était des personnes comme lui que la duchesse engagerait pour certaines tâches. A ce moment là, elle regretta ses paroles immédiatement. Personne ne devait le savoir. Si jamais quelqu’un connaissait ses intentions, elle risquait de perdre sa place définitivement. Elle devait donc se faire toute discrète avant de devenir enfin Impératrice. Ce qui était sûr, c’était que de toute façon Marius n’allait rien dire. Parce qu’à qui ? Il n’avait personne à qui il pouvait bien le révéler. Du moins, elle l’espérait de tout son cœur.

- Mais rien n’est encore sûr, alors ne jugez rien si rapidement, précisa-t-elle pour vraiment signaler que cela ne devait pas être dit à personne d’autre.

Elle avança en silence. Elle fixait le sol tout en marchant. Le silence s’installa entre les deux. Ce fut le moment où elle repensa à tous les événements de la journée. Il s’en était passé des choses ! L’attentat raté, le sauvetage d’Eleanor par Marius, les nombreux combats avec le vicomte et ses gardes, l’infirmerie, la fuite et les égouts. En y réfléchissant bien, elle n’avait jamais autant vécu dans toute une journée. Non, chez elle, elle n’avait pas grand-chose à faire en réalité. Et quand elle venait à Ishtar, ses journées n’avaient jamais été aussi remplies. Aussi passionnantes et pleines d’actions. Aussi longues. Eleanor ignorait totalement l’heure qu’il était. Elle était venue voir le combat après le déjeuner, vers quatorze heures. Il devait être dans l’après midi. Une après midi bien avancée maintenant. Dans les égouts il faisait noir et humide alors elle avait perdu le sens de l’heure. Ensuite, elle regarda le dos de Marius, toujours en silence. Celui-ci s’arrêta soudainement et désigna des escaliers. Cela devait être là. Enfin. Elle sortirait par cette bouche d’égout. Elle retrouverait l’air libre. Elle rentrerait tranquillement vers son auberge. Le jeune homme monta et ouvrit. Eleanor fut éblouie par la lumière très vive du soleil et dut mettre sa main devant ses yeux.

Elle s’apprêtait à monter quand elle entendit des bruits de pas. Elle savait parfaitement que ce n’était pas un animal. Les bruits étaient vraiment caractéristiques. Mais elle ignorait d’où venaient les sons. Etaient-ce les Inquisiteurs ? Cela serait étrange qu’ils aient eu le temps de les rattraper. Dans un tel labyrinthe cela aurait été un miracle. C’était comme chercher une aiguille donc une botte de foin. Eleanor paniqua. Marius se trouvait déjà en haut. Elle commença alors à se presser et monter les escaliers. Mais sa chaussure avec un talon était mouillée. Elle glissa sur la première marche et elle tomba en poussant un énorme cri. Elle atterrit sur les fesses. Elle s’écorcha un peu les mains en même temps et se fit mal à la cheville. Elle ressentit une très vive douleur à cet endroit. Elle eut peur de s’être fait une entorse ou alors cassé quelque chose. Les larmes lui montèrent aux yeux. A ce moment là, elle tourna la tête vers la droite et vit un homme. Un homme seul. Il était voûté et sale. Il s’approchait d’elle en souriant. Ses dents étaient toutes jaunes et il sentait mauvais. Elle pouvait le sentir plus il venait vers elle. Eleanor tenta de se lever, mais en vain. Elle avait bien trop mal. Elle lâcha un nouveau cri. Un cri de douleur. Mais aussi de peur. Enfin, elle vit la tête de Marius qui dépassait. En le regardant, elle le pria avec ses yeux de descendre. Elle le voulait tellement. Elle ne pouvait pas se lever ni marcher à cause de la douleur. En plus, elle était bien trop effrayée par cet homme qui était de plus en plus proche d’elle.

- Marius, aidez moi ! cria-t-elle de toutes ses forces.

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Marius De l'Ombrage

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Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)  Vide
MessageSujet: Re: Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)    Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)  EmptyJeu 5 Aoû - 15:51

Marius était en train de réfléchir aux paroles de la Duchesse lorsqu'il finit par trouver la sortie, il lui fit un signe de tête, puis commença à monter sur l'échelle. Il grimaça en sentant ses côtes brisées le lancer, il serra la main sur l'échelle, puis continua à monter. Lorsque sa tête se cogna contre la bouche d'égout, il poussa un petit cri plaintif, il frotta son crâne puis poussa de toutes ses forces la bouche d'égout. Il eut un petit grincement, ses yeux rencontrèrent violemment la lumière du soleil, crispée, Marius baissa les yeux. Le soudain changement de lumière venait de lui brûler la rétine, il sentit les larmes lui monter aux yeux. Il les frotta énergiquement, faisant face à une suite de petites lueurs colorées qui l'aveuglèrent pendant plusieurs minutes. Il poussa alors un énorme bâillement à s'en décrocher la mâchoire, il était épuisé et se serait écroulé volontiers pour dormir quelques minutes, pourtant, il devait ramener la Duchesse en lieu sûr avant tout.

Il alla remonter la surface, mais le cri qu'elle poussa l'arrêta. Marius se tourna vers la Duchesse, stupéfait, et sa main trembla. Il déglutit, alors que le malheureux homme s'avançait vers la jeune femme. Marius descendit en vitesse de l'échelle et s'interposa entre l'homme et la jeune femme. Il était tellement las que ses mains tremblaient, alors qu'il saisissait son arbalète. Il cligna plusieurs fois des yeux, prépara son carreau et chancela en avant à l'instant où il allait le lancer ; il n'avait plus de force, il aurait tout donné pour se reposer. Cependant, une force obscure lui refusait ça, il jeta un coup d'oeil à la Duchesse, pris de fièvre, plus de panique. L'homme le dévisagea, son regard sombre et fou était humide, Marius n'avait même plus la moindre compassion pour ce malheureux. Trop de choses s'étaient passées pour que son sens de l'éthique le submerge maintenant, il tira un premier carreau qui tomba à côté. L'homme trembla, puis recula lentement avant de disparaître dans les ténèbres. Marius soupira et laissa son dos toucher le mur sale, il passa une main nerveuse dans ses cheveux, puis tourna la tête vers la jeune femme.


— Vous avez mal ?

Marius se baissa pour observer la cheville de la Duchesse, il enleva sa chaussure et toucha sa cheville. Son visage se crispa, elle était enflée, il était fort probable que la jeune femme ait une entorse. Il la prit doucement par le bras et l'aida à se relever, il passa sa main sur la taille fine de la Duchesse, puis la conduit jusqu'à l'échelle. Il leva la tête, puis se mit à réfléchir : comment pourrait-il faire ? Il passa une autre main sur son visage, il soupira. Il n’arrivait plus à réfléchir de façon sensée, au contraire, il ne récoltait que des pensées absurdes qui lui dictaient des actes complètement idiots. Ca ne changeait certes pas de d’habitude, mais c’était trois pires, justement. Il eut un rictus moqueur, une bonne nuit de sommeil et il irait mieux, c’était ce qu’il se disait pour réussir à rester encore debout. Marius alla vers la Duchesse, pour la rassurer, le jeune homme fit un pâle sourire, il ne la voyait plus très bien. Ensuite, il l’aida à monter l’échelle, la soutenant par la taille pour ne pas demander trop d’effort à sa cheville. Marius serra les dents, puis passa avant elle pour sortir le premier. Là, il lui tendit la main et l’aida à revenir à la surface. Il condamna l’entrée des égouts, puis assis par terre, le jeune homme poussa un soupir de soulagement. Enfin ! Il y était ! Et la jeune femme n’était certes pas dans un état très glorieux, mais au moins, ils ne risquaient plus rien.

Il jeta un coup d’œil derrière lui, sa mémoire lui indiqua quelle ruelle prendre, puis Marius se releva, aidant Eleanor à marcher. La cape sur les épaules de la jeune femme jetait un doute sur la vie qu’elle menait : malgré son allure de reine, elle ressemblait plus à une noble déchue. Au moins, personne n’allait les ennuyer. En passant devant un enfant qui mourrait de faim, Marius fouilla dans sa poche et lui donna un morceau de pain qu’il gardait là depuis trois jours. Enfin, il conduit la jeune femme jusqu’à une immense bâtisse qui se levait fièrement dans Ishtar, Marius frémit, mais il avait le sentiment que la cathédrale serait un lieu sûr pour elle. Il devait faire vite avant de se faire remarquer, pour Eleanor, ce lieu de culte représentait le salut, pour Marius, sa future tombe. Il se tourna vers la jeune femme, et à l’abri des regards, il lui murmura :


— Vous pouvez marcher jusqu’à l’entrée de la cathédrale ?

Par instinct de survie, Marius regarda si personne ne les observait, il noua soigneusement sa cape autour du cou de cygne de la jeune femme, la fin de l’après-midi annonçait la fraîcheur de la nuit. Il posa ses mains sur les épaules, puis il parla d’une voix trop calme pour qu’elle lui ressemble :

— Vous voulez vraiment devenir Impératrice ? Dans ce cas, faîtes ce que je vous conseille : je vous ai enlevé pour plus qu’aucun soupçon ne pèse sur vous, racontez que comme vous représentiez un poids pour moi, je vous ai lâchement abandonné ici. Ensuite, n’essayez ni de me défendre ni de me protéger, je suis un terroriste, certes médiocre, mais je suis un danger pour ce que vous tentez de protéger.
Ses mains tremblotaient sur les épaules fragiles de la jeune femme, Marius les laissa tomber, puis commença à reculer doucement. Il sentait qu’il n’avait plus la force nécessaire pour s’enfuir si on le repérait. Pourtant, il tenta de montrer du courage, alors que sa voix tremblait d’angoisse :

— Que l’Ombre vous protège, Duchesse van Lärhe.

Il tenait au moins à lui dire ça, sachant qu’elle devrait tôt ou tard faire appel à des gens comme lui pour atteindre son but. Marius se pencha respectueusement, puis comme une ombre, il disparut dans une petite ruelle. Il abandonnait la jeune femme là, mais il savait que quelqu’un la verrait et la conduirait à la cathédrale. Ensuite, elle pourrait leur conter tout ce qui s’était passé ; en la sauvant, le jeune homme s’était lui-même condamnant. Tant pis, c’était de sa faute après tout : il était incapable d’apprendre de ses propres erreurs. Au moins, il mourrait pour ses idées. Pauvre âme naïve !
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Eleanor van Lähre
Mort(e) tragiquement

Eleanor van Lähre

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MessageSujet: Re: Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)    Une errance au doux parfum d'ironie. (pv Eleanore)  EmptyVen 6 Aoû - 10:18

Elle fut quelque peu rassurée quand elle le vit descendre. Elle n’avait plus rien à craindre. Du moins, c’était ce qu’elle croyait. Il avait une arbalète et des flèches encore disponible. Il pouvait menacer l’homme et le faire ainsi partir. Elle savait qu’il ne le tuerait pas. Premièrement parce qu’elle lui avait interdit de le faire. Deuxièmement parce qu’il était encore assez faible mentalement pour être un terroriste qui tue des personnes. Cela, elle l’avait remarqué. Puis elle l’avait compris. Le comportement de Marius, ses expressions et ses paroles. Tout cela était des témoignages. Et Eleanor ne fut pas déçue. Dès qu’il descendît, il fit exactement ce qu’elle attendait de lui. Il pointa une flèche vers l’homme puis la tira. Cette dernière chose la dérangea. Elle avait imaginé des paroles de menaces. Pas un tir. Heureusement que la flèche ne toucha pas l’homme mais passa à côté. Certainement parce que c’était ce qu’il voulait faire ? Eleanor se tut et ne le gronda pas comme elle avait l’intention de le faire. Il ne l’avait pas tué. De plus, son action marcha. L’homme se retira dans les ténèbres avec la peur dans les yeux et sans un mot. Eleanor l’avait vu. En observant Marius, elle le vit s’adosser à un mur. Elle se souvint alors qu’il devait encore souffrir. Il était blessé. Et il avait du faire beaucoup d’efforts.

Il vint pour examiner sa cheville. Bien sûr qu’elle avait mal. Elle hocha de la tête pour acquiescer. Mais elle ne dit rien. Il la toucha en enlevant la chaussure. Non seulement la cheville était désormais enflée, mais elle ressentit une douleur atroce. Elle n’avait jamais ressenti une telle douleur. Elle ne s’était jamais blessée de la sorte. Tout cela était nouveau pour elle. Alors que les larmes lui montèrent aux joues quand elle poussait un cri effroyable, Eleanor se demanda si la douleur de sa mère avait été pire que cela. Elle ne savait bien sûr pas ce qu’était la douleur d’un accouchement alors elle ne pouvait pas savoir ce que sa mère avait enduré. Mais elle se le demandait de temps en temps. Comme à cet instant. Les larmes coulèrent sans qu’elle le veuille, sur ses joues. A ce moment, Marius décida de l’aider à se lever. Ensuite, il réfléchit pendant quelques instants au meilleur moyen de la faire monter. Ensuite, il la tenait par la taille pendant qu’elle sautillait sur les marches avec son pied disponible. Elle n’avait jamais été tenue par la taille par un homme et elle remarqua alors que les mains de Marius n’étaient pas si désagréables. Elle rougit mais il ne le vit pas puisqu’il se trouvait plus bas qu’elle. Puis, il passa devant elle pour l’aider à sortir des égouts. Il s’assit un instant avant de reprendre la route. Il devait probablement réfléchir à l’endroit où il l’amènerait. Mais il fallait qu’il la conduisît jusqu’à l’auberge. Elle allait le lui dire, mais elle ne sut pas pourquoi, elle ne fut pas en état de le faire. La douleur était insoutenable. Elle ne pensait qu’à cela.

L’instant d’après, ils se trouvaient devant l’importante bâtisse d’Ishtar. La cathédrale. Eleanor y avait déjà été alors elle ne fut pas surprise par la beauté de celle-ci. Elle vit soudain Marius qui donnait un morceau de pain à un pauvre enfant qui mendiait. Eleanor fut sidérée par la misère. Elle voulut rappeler l’enfant pour lui donner quelques pièces mais elle n’en eut pas le temps. Marius lui demanda si elle pouvait marcher jusqu’à l’entrée. Non, elle ne pouvait pas. Du moins, pas toute seule. A ce moment, elle avait déjà compris que Marius désirait la quitter. La laisser seule. Et elle ne fut pas rassurée. Elle ne put retenir les larmes qui montèrent à ses yeux. Seule et blessée. Le pire qui pouvait lui arriver. Certes, avec la cape de Marius sur elle peu de personnes l’avaient identifiée et donc elle était méconnaissable. Mais quand même. Il tremblait alors qu’il parlait. Ses mains. Sa voix. Et elle, elle pleurait. En essayant de cesser ses pleurs. Cette scène, elle la trouva tout de suite absurde. Mais elle n’arrivait pas : ses larmes coulaient tout simplement. Eleanor vit alors Marius qui reculait tout doucement. Il lui demandait de mentir. Encore une fois. Mais elle ne pouvait pas mentir. Elle ne le voulait pas. Puis il disparut.

- Adieu, murmura-t-elle si bas que personne ne l’entendit.

Elle décida de tenter de rejoindre les marches de l’entrée de la cathédrale pour s’y asseoir. Cela était une tâche plus que difficile. Sa cheville était douloureuse. Elle sentait les globules rouges qui passaient dans ses veines à chaque battement de son cœur. C’était une sensation étrange à la fois désagréable et sympathique à ressentir. Chaque pas vers les marches n’était que souffrance. Le visage de la duchesse se crispait à chaque fois. Elle étouffait toujours le cri qu’elle voulait faire sortir d’elle. Elle remarqua aussi que personne ne faisait attention à elle. Ils la prenaient certainement pour une pauvre mendiante qui ne pouvait pas marcher. Rien qui portât à intérêt en tout cas. D’un côté, cela était fort possible. Sa robe était sale : sable, eau, boue, crasse. Elle marchait avec une seule chaussure. Ses cheveux étaient aussi sales et sa coiffure défaite, non seulement par la pluie mais par tous les événements de la journée. Son maquillage autour de ses yeux s’était enlevé à cause des larmes. Elle portait une cape qui dissimulait son visage aussi. Elle ne ressemblait pas du tout à une noble. Pas à une duchesse. Ou tout du moins, à une noble déchue.

Enfin, elle atteignit les marches de la cathédrale sur lesquelles elle s’assit tout de suite. Elle mit un peu de temps pour faire en sorte que sa cheville lui fît le moins mal possible. Elle fixa ensuite le sol. Un vent passa. La fin de l’après midi était fraîche et la nuit allait être encore plus fraîche que cela. Elle frissonna et s’enveloppa davantage dans la cape de Marius. Au moins, c’était le seul souvenir de lui qu’elle avait. Elle le garderait. Non seulement parce qu’elle s’était un peu attaché à lui – il lui avait tout de même sauvé la vie ! – mais aussi parce qu’elle ne voulait pas oublier. Cette journée resterait à jamais gravée dans sa mémoire. Et cette cape la lui rappellera à chaque fois qu’elle la regardera. Elle sourit. Mais la seconde suivante, elle éclata en sanglots. Tant de choses s’étaient déroulées. Qui auraient des conséquences. Elle devait faire des choix tout de suite. Des choix qui ne lui plaisaient pas forcément. Tout ce qui s’était accumulé aujourd’hui devait sortir d’elle. Ce fut pourquoi elle pleura pendant longtemps avant qu’elle ne fut introduite dans la cathédrale par un prêtre très gentil et qui s’occupa d’elle. Et de sa cheville.

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