L'Empire Ishtar
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 Ca parle de gras.

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Zélig Faoiltiarna
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Zélig Faoiltiarna

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MessageSujet: Ca parle de gras.   Ca parle de gras. EmptyLun 25 Fév - 13:31

Je dois soigner des pécores, ça me saoule. C'est le problème en rentrant à la Capitale y a de nouveau des gens pour me demander des choses. Bon, c'est pas de l'esclavage non plus, on m'a bien laissé partir dans un autre monastère dix mois avant. Mais là, tant que je suis là et que je sers à rien...
Il y a aussi des histoires d'impôts que j'ai pas payé parce que j'ai égaré une feuille ou un notaire ou je sais pas quoi. Du coup ça fait des problèmes avec la maison, mais j'ai pas compris. En tous cas j'ai pas d'argent, quoi. Enfin j'ai déjà vécu sans, Inanna n'est plus là, donc je m'en fous un peu. Je suis retourné au monastère, voilà Ce qui m'embête plus c'est que je peux plus tuer des gens alors j'ai la dalle. Bon, comme c'est de la magie c'est un manque mystique, mais un manque quand même. Difficile à expliquer. Je pourrais parler plus concret, comme de la limitation de bouffe dans le monastère. Bon, je dis pas qu'on crève de faim, c'est pas vrai, mais c'est plus à volonté comme avant. Le problème c'est qu'il y a un an, un quartier a explosé. Bon, ça t'es au courant hein, ça a fait un tas de mort tout ça tout ça. Donc, y a des routes d'approvisionnement qui ont sauté, des entrepôts qui ont sauté, des marchés qui ont sauté, les fermiers qui créchaient là dedans ont sauté aussi, donc la bouffe dans la région y en a pas à flot. Si il y en a, elle coûte cher. Bon, les prêtres ne sont pas à plaindre, y en a de la bouffe pour eux. Pas à volonté quoi. Il y a pourtant une portion parfaitement satisfaisante pour le prêtre moyen, c'est à dire un mètre soixante dix pour cinquante cinq kilos. Dans mon cas je rajouterai bien un kilos de steack par dessus. Bon, je meurs pas de faim, mais j'ai tout le temps plus ou moins envie de bouffer un cheval et ça me fout les nerfs, surtout que je dois passer mes journées à soigner des hérétiques parfaitement comestibles. J'essaye bien de taxer du rab à mes collègues prêtres, mais ils gardent leurs surplus pour le revendre. Ou le jeter. Ou ça fait juste chier de me donner quelque chose sans contrepartie. Et cette perpétuellement envie de manger sous-jacente m'énerve. Soigner des pécores m'énerve. Ne pas tuer de gens m'énerve. Le froid m'énerve – parce qu'en plus on se pèle le cul là, dans la Capitale. Pourtant, j'envoie pas chier les gens quand ils me disent d'aller soigner des pécores parce que... parce que je fais les trucs quand on me les ordonne moi. Je conteste pas. Je sais même pas comment on fait. Je bafouillerais trop pour être crédible. Donc, non.

Et y a encore des chiants à soigner... ça fait la queue devant la porte où je me suis mis, dans l'hôpital. Des fois, il y en a qui sont tellement contents de plus être blessés qu'ils me donnent de la bouffe. C'est le seul avantage. Là encore, je me plains beaucoup, mais je m'en sors beaucoup mieux que la plupart parce que je suis prêtre. En un an, les réserves de bouffe ont fondus, et ce qui ne se conserve pas est difficile à trouver dans la région. Les patates et la viande séchée, ça va, mais genre le lait ça devient compliqué. Y a pas mal de gosses qui crèvent en ce moment à cause de ça, puis y a l'hiver et tout. Me donner de la bouffe c'est quand même cool, même si ça arrive pas souvent.
Donc je tuerais ma mère pour des lasagnes, genre. Du fromage, de la pâte et de la viande. Plein. Et pas un plat où il faut couper six parts pour qu'il y en ait pour tout le monde, un gros plat de lasagne pour moi tout seul. Avec... avec un de ces putain de blessé en accompagnement, ouais, voilà. Un mec mort pour nourrir ma magie. Je demande pas forcément un obèse, une gonzesse de cinquante kilos me suffirait largement. J'la fais crever, puis après je la bouffe. Avec des lasagnes.
Mais non, pas le droit d'assassiner quelqu'un. Et que de la bouffe sans gras parce que le beurre c'est trop chaud à trouver en ce moment. Et j'en ai encore au moins pour quatre heure avant l'heure du prochain repas, à regarder les bobos d'un tas de connards là, à me geler le cul dans une tente de merde. Je peux pas me barrer avant parce que sinon y en a qui vont me jeter des regards soupçonneux, voire même me faire une remarque. Et c'est une épreuve terrible pour moi de subir un regard soupçonneux. Je crève pas assez la dalle pour ça.

Et donc là c'est le drame. Y a un gadjo qui arrive avec une blessure qui fait pas mourir tout de suite, mais juste en même temps un deuxième gadjo arrive avec une blessure qui fait mourir tout de suite. Le drame, c'est que le premier gadjo a fait la queue, lui. Mais si le mec arrivé après meurt, on risque de me le reprocher. Je lève un œil cerné vers le gars le plus valide, un grand mec blond. Il semble plus valide en tous cas. Il est pas blanc comme un cul déjà, c'est bon signe, c'est qu'il doit pas tant pisser le sang que ça. Je dis « pisser le sang » parce que je soigne pas les fractures. J'ai même demandé à quelqu'un de m'écrire une pancarte « pas de fractures » à mettre devant la porte. Mais y a plein de gens qui savent pas lire. Mais bref, le mec a l'air de pouvoir attendre dix minutes que je soigne l'artère de l'autre connard.

- Assieds toi là le temps que je soigne lui.

Je parle un peu sèchement. L'hypoglycémie me rend nerveux.
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Immanuel Uphagen
Mort(e) tragiquement

Immanuel Uphagen

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MessageSujet: Re: Ca parle de gras.   Ca parle de gras. EmptyJeu 28 Fév - 11:53

Une journée comme une autre, depuis quelques mois en tout cas. L'avantage de ne rien posséder est que même si le monde s'écroule... Ben, il suffit de survivre. C'est ce que j'ai toujours fait. Je ne dis pas, j'étais bien au Cochon. J'étais presque un citoyen respectable, même si on me payait pour avoir l'air méchant et casser des bras au besoin. La patronne et sa bière étaient bonnes, j'avais un vrai lit et on me payait comme il se devait. Pas en or. Mais assez d'argent pour que je mette de côté.

J'avais dix pièces d'argent dans ma poche, quand le monde s'est vraiment effondré autour de moi. Ou il a explosé, comme vous voulez. J'ai eu une chance de malade de m'en sortir vivant. Il y avait une fête dans les quartiers de riches, alors j'y suis allé boire à l'oeil. Mais en rentrant, j'ai rien trouvé de la petite vie que j'avais eu chez la dernière patronne. Pas sûr qu'elle soit en vie d'ailleurs. Du coup... Eh bien c'était reparti. J'ai commencé par boire autant que c'était possible, avant de chercher un endroit où dormir et où bosser. La majeure partie de la ville que je connaissais a disparu. Bordel, il fallait voir ça. Genre... On aurait dit la fin du monde. Mais non.

J'ai dormi, deux ou trois nuits, avec d'autres sans abris dans les décombres en faisant du feu avec les déchets. Ensuite, je suis parti vers le fameux village des réfugiés. Je vous jure que les ruines, c'était mieux. Trop de gens, trop serrés, trop surveillés et en plus pas assez de nourriture. Sans parler d'alcool ou de travail. Enfin, ça aussi, ça a changé. Des soldats sont venus en masse pour chercher des gens pour reconstruire la ville. Ils ne promettaient pas d'argent, mais de la nourriture et une maison, un jour, quand le boulot sera fini. Personne ne m'a encore jamais proposé d'avoir une maison rien qu'à moi, alors j'ai accepté. Faut dire aussi qu'ils ne demandaient pas vraiment. Un mec mieux habillé que les autres est venu avec un énorme papier et a lu ce qui était écrit dessus. Apparemment, c'était signé par l'Empereur. J'ai jamais été un petit saint, mais on discute pas avec des mecs qui ont un papier de l'Empereur. En plus, comme le p'tit blond était mort, Ezhekiel Ier avait pris les reines de l'Eglise. Avec l'Eglise va l'Inquisition et ça, franchement, j'veux pas les faire chier.

Du coup, j'ai travaillé comme un putain d'esclave, en portant des trucs. Des pierres, des briques, des cadavres à brûler. Dégager tout ce bordel a été l'une des pires corvées que j'ai jamais faites. Heureusement que les sorciers sont venus filer un coup de main. Il est pas con, l'Empereur. J'ai jamais tout compris aux histoires d'hérésie, mais il semble que ce ne soit plus trop le cas. Là, on peut faire ce qu'on veut comme magie, si on vient aider. J'ai de nouveau des gens pour me dire quoi faire, j'ai pas perdu de muscles. Des fois, on trouve un peu d'alcool... La vie pourrait être pire. Donc je bosse, comme je peux. Enfin, j'ai bossé jusqu'à ce matin.

C'était trop con, je me suis pris un coup de pelle. Un mec a voulu me la lancer. Du deuxième étage. On l'a déjà fait. J'esquive et j'attrape le manche, pas trop dur. Mais là, ce con ne m'a pas prévenu. Une putain de pelle neuve, elle a failli me couper le bras. J'ai aussi une entaille sur la jambe. Mais le bras pisse le sang nettement plus. Alors j'ai demandé au chef (un contremaître) si je peux aller me faire soigner, il m'a envoyé à la tente du gros Singe, le prêtre qui fait une magie bizarre. Je l'ai déjà vu passer. Je croyais qu'il n'y avait que des mecs intelligents à l'Eglise. Mais nan, lui, il est encore plus con que moi. C'est dire.

On m'a filé un bandage et je peux donc faire la file sans me vider de mon sang tout de suite. Ça fait mal de rester debout... Mais ça va, je vais pas faire chier. Il y a des règles. Et même s'il fait froid, je vais attendre. Du coup, j'attends. J'finis même par entrer dans la tente du sorcier. Je pense que je n'ai pas encore vu de mec plus malsain de toute ma vie. Il a toujours l'air d'une armoire à glace... Mais comme si l'armoire en question avait dévalé trois volées d'escaliers, avant d'atterrir dans une cave et y rester pendant plusieurs mois. Sinon, eh bien, c'est mon tour, ça va arrêter de faire mal et je vais pouvoir aller casser sa gueule à l'autre connard qui m'a lancé une pelle. Ça devrait aller assez vite.

Et on me dit d'attendre. Non, mais merde quoi. En plus comme si j'étais un chien... Bon, je dis pas que je vaux beaucoup plus. Mais quand même. Alors je m'emporte un peu, en agitant le bras qui ne fait pas mal et refusant de m'écarter, forcément. Ce sera mon tour maintenant ou je vais achever l'autre connard pour l'éliminer de la file. Je suis sûr qu'il suffit d'attendre un peu et il ne faudra même pas le frapper.

- Nan, mais bordel, c'est mon tour ! 'chier quoi, qu'il attende encore un peu c'con !

Dans l'agitation, je bouscule l'autre mec et il tombe. Et... eh bien, il ne sait pas se relever lui-même. J'en conclus que c'est mon tour et viens m'installer devant le prêtre, sans rien branler.

- J'vais t'sortir ce gars après, s'tu veux.

Ouais, s'il crève, je veux bien débarrasser le prêtre du corps. Il doit avoir des quotas à suivre ou une autre histoire comme ça. Alors autant rendre service. S'il me soigne d'abord, putain.
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Zélig Faoiltiarna
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Zélig Faoiltiarna

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MessageSujet: Re: Ca parle de gras.   Ca parle de gras. EmptyJeu 28 Fév - 17:51

Évidemment, ça devient le bordel. Le mec qui aurait dû passer mais qui est moins gravement blessé que l'autre me bouscule mon patient pour prendre d'autorité sa place. Je sais pas très bien me défendre oralement. Je sais pas péter le charisme par tous les pores et virer les gens par ma seule aura. J'aurais plutôt tendance à partir dans les insultes génériques – il faut bien dire quelque chose – et compter sur ma taille et tout ça pour faire partir l'agresseur. Après, y a l'agression physique, évidemment, mais je sais pas spécialement me battre. J'en ai pas besoin. Il suffit que je m'asseye sur les gens pour qu'ils meurent. Puis pourquoi risquer de m'abîmer bêtement les phalanges quand je peux tuer à peu près n'importe quoi par magie ?
Donc voilà, pour la rhétorique et tout ça, faut pas compter sur moi. J'ai tellement pas de charisme que j'arrive pas à participer aux conversations entre prêtres parce que personne m'écoute. Pas que ça soit des enculés mais... pas de charisme quoi. C'est pour ça que j'ai pas l'anneau d'argent et tout, personne veut me voir représenter l'Eglise au yeux de n'importe quel fidèle. Ça risquerait de provoquer des générations spontanées d'athées des conneries pareil... mais quand même, ils sont chiens de m'avoir laissé au stade novice. Enfin je suis au stade Zélig en fait, c'est à dire qu'on me laisse dormir au monastère et manger des choses dedans, et en échange je fais plein de magie. Et c'est tout. Les trucs compliqués je sais pas les faire de toute façon, comme gérer une foule. Je peux paniquer une foule, je peux la tuer, mais je sais pas calmer les gens. Les gens nerveux me rendent nerveux aussi de toute façon et je sers à rien. Donc il m'emmerde bien fort le blond là. Connard de blond. J'essaye de le pousser d'un revers de la main et... ça marche pas. J'en sursaute presque. Te marre pas, en grandissant avec des prêtres c'est sûr que des mecs qui tombent pas quand je les pousse, ça arrive pas souvent quoi. Puis je suis fatigué là, j'ai pas toute ma flamboyance physique à disposition. J'ai froid. Pas envie. Il a l'air décidé à ne pas bouger. L'autre mec est par terre, en train de se vider de son sang dans la boue, forte odeur de fer. Il dit rien et il bouge plus, mais il est pas mort. Je le sais. Son cœur bat, pour vider un peu plus l'organisme de son sang à chaque contraction musculaire. Du gaspillage. Je vois bien tout ce pouvoir brut se mêler à la boue et devenir juste un gros tas de sang dénué d'intérêt. Le sang humain vivant est fort, et c'est juste l'instant du trépas qui m'intéresse. Ce moment où la part d'ombre s'en va du corps. Si je cherchais pas ça, je me contenterais d'égorger des animaux hein.
Bref, je me rabats sur la seule option envisageable : pas changer mon plan d'un iota, tout faire comme on m'a dit et improviser au fur et à mesure. De toute façon je ne risque pas d'être dépassé par un peu de violence physique.

- Ferme ta gueule et attends.

Je me penche sur le blessé au sol sans plus m'occuper du blond – enfin si j'y jette un coup d'oeil à l'occasion, histoire de pas être pris par surprise, si jamais il insiste malgré mon refus net. Le mec par terre est blessé à la gorge et ça saigne à gros bouillon. Il est tout pâle. Un ouvrier victime d'un accident avec un outil à la con, sans doute. Il y a presque que ça comme cause de blessure ouverte par ici. Souvent parce que les gens qui ont été recruté pour la reconstruction n'ont jamais été maçon de leur vie. Puis un mort de plus ou de moins...
Je me concentre. Ça me fatigue beaucoup la magie du Sang maintenant. Et sans sacrifice humain, ça me laisse un goût de manque dans la bouche. Toute la journée. Tout le temps. Et des tas de blessés viennent m'agiter leur hémoglobine sous le nez, leur trépas proche. Et de toute façon j'ai tellement la dalle tout le temps que même la chair humaine commence à me faire rêver – avec une sauce au poivre.
Bref, je rassemble les misérables grammes de magie qu'il me reste à disposition et je m'attaque à cette putain d'artère tranchée avec tout ces tissus en bordel autour. Je pose mes mains sur la blessures, pour mieux la sentir. Le mec gémie. La guérison n'est pas très spectaculaire. Pas de lumière ni de bruit. Seul mon visage indique que je suis en transe. Puis c'est fini. Je cligne rapidement des yeux pour retrouver mes esprits, pendant que l'ex-blessé a l'air tout émerveillé de ne plus avoir mal. Il s'appuie sur ses mains pour se relever, mais comme je ne rends pas le sang perdu il manque de force. Mais il ne mourra pas, 'fin pas de sa blessure au cou en tous cas.
Il me remercie. J'ai pas trop l'habitude qu'on me remercie quand je fais de la magie – devine pourquoi – mais je comprends qu'on puisse y prendre goût. J'essaye d'aider le gars à se relever mais j'y arrive pas parce que je suis à sec. C'était une belle blessure. Elle m'a complètement vidé. Trop crevé. Je reste accroupi, parce que par terre c'est sale et mouillé et que je veux pas abîmer les fourrures que je porte, j'en ai trop besoin en ce moment là. Mais je suis crevé, m'allonger dans la boue glacée devient presque tentant. Pourtant, en attendant quelques secondes les vertiges passent et j'arrive à rejoindre le tabouret qui traîne dans un coin. Le mec se fait aider pour se relever par d'autres mecs. Et là c'est autour du blond, mais je doute avoir assez d'énergie pour seulement soigner une piqûre de moustique, et a fortiori pour m'occuper d'une grosse hémorragie qui tâche. Je me frotte le visage d'une main. Bordel que ça va être long...

- J'ai besoin de bouffer.

Mais y a pas de bouffe. Le prochain repas est dans quatre heures, avant d'aller se coucher. Et ça sera de la soupe fadasse et de la viande séchée qui date d'il y a plus d'un an, quand les cheptels autour de la Capitale n'étaient pas morts de faim pendant le premier hiver. Les bêtes qui restent sont consacrée à la reproduction. Il faut reconstituer les troupeaux ou je sais pas quoi. En tout cas, j'ai pas fini d'avoir la dalle quoi. Ration de mes couilles.
Je jette un coup d'oeil au gars blond. Je me demande comment je vais lui dire qu'il va mourir d'hémorragie ou d'infection parce que j'arrive pas à mettre la main sur des tartines. Il est grand ce gars pourtant, tout plein de vitalité tout ça, mais ça change rien. Heureusement un deus ex machina passa par là, sous la forme d'un prêtre de rang intermédiaire qui vient jeter un coup d'oeil pour voir si je m'en sors bien. Traduction : si je mange personne. Il jette un coup d’œil à la ronde. Comme je suis pas en train de folâtrer au milieu d'un tas de cadavres, il m'adresse un hochement de tête, genre « c'est bien, tout est comme il faut ». Il constate ensuite que je suis assis à rien glander avec l'air épuisé et encore tout une file qui attend devant moi, de gens en train de tenir diverses parties de leur anatomie pleine de sang. Il s'intéresse rapidement à la blessure du gars blond, vu que c'est le premier qui vient.

- Tout se passe comme tu veux ?

Sous entendu : qu'est ce que tu glandes connard. Je formule mentalement la réponse dans ma tête – ce qui me donne l'air d'un demeuré, mais ça t'as l'habitude – et j'épure les formulations de toute forme d'argot, de vulgarité et d'impolitesse. Petit moment de silence gênant, où l'auditoire constate avec effarement que j'ai besoin d'interrompre toutes mes facultés mentales pour répondre à un « comment ça va ». Normalement, je suis quand même pas con à ce point là, mais comme je m'adresse à un prêtre je suis obligé de faire gaffe. C'est un prêtre ordonné, lui.

- Ça devient compliqué. Vous auriez pas un truc à manger ? Petite pause relecture mentale, parce que le prêtre se remet à faire la gueule. S'il vous plaît ?

Regard désapprobateur, mais si on peut me reprocher pas mal de chose, être tire-au-flanc pour pratiquer la magie fait pas parti de mes vertus. Et j'ai réellement l'air d'un mec épuisé. Donc le prêtre sort de sa poche des biscuits tout secs. C'est pas spécialement goûtu mais ça a fini par devenir le nectar des dieux à mes yeux. Y a un peu de sucre et de beurre dedans. Il me les tend. Je prends, mais j'attends qu'il parte pour les manger. Puis je me sens pas dispo pour manger parce que je crois que j'ai oublié un truc mais que je suis trop mal à l'aise pour m'en souvenir.

- Et on dit quoi Zélig ?

Ah merde, c'était ça.

- Merci.

- C'est bien.

Ensuite il s'intéresse à la blessure du blond. Il y apporte quelques soins en arrêtant l'hémorragie grâce à un bandage compressif, vu que je suis dans les fraises – il y a quelques linges propres pour ça dans la tente, c'est une tente pour les soins, mais je ne sais pas faire des trucs aussi poussés.
Puis il se casse et je peux enfin manger mes biscuits. Ce qui est bien avec ces trucs c'est que ça se mâche vraiment longtemps, même en étant un gros morfal. Et là je suis trop fatigué pour manger vite de toute façon, alors je rumine ces putain de biscuits en regardant dans le vide. De toute façon faut attendre que ça arrive dans mon estomac et que l'hypoglycémie passe, tout ça. L'affaire de quelques minutes. Mais c'est long quelques minutes quand on regarde le mec censé vous sauver la vie en pause biscuit.
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Immanuel Uphagen
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Immanuel Uphagen

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MessageSujet: Re: Ca parle de gras.   Ca parle de gras. EmptyLun 11 Mar - 17:43

Il me dit de la fermer et d'attendre. Je suppose que je n'ai pas le choix, même si mon regard dit clairement qu'il n'a pas intérêt à me tourner le dos, une fois le tout ça terminé. Je ne pense pas le chercher particulièrement, mais ça m'énerve d'être là comme un con à avoir mal alors que le temps qui passe... Ben c'est de la bouffe et de l'alcool en moins pour ce soir. Si je travaille pas assez, je risque de perdre ma place sur la liste des gens qui veulent une maison.

Je le regarde et me dis que c'est vrai que je n'ai pas tellement envie de me battre avec lui. Il est plus grand, même s'il a l'air plus malade que moi. Et si ça se trouve, il sait faire plus que soigner. Et là, je serais dans la merde. Alors je ferme ma gueule et je regarde. C'est quand même impressionnant. Les gars de l'Eglise m'ont toujours foutu les boules, surtout les inquisiteurs. Justement parce que quand ils font quelque chose, c'est pas spectaculaire. Mais ils le font vite et bien. Souvent dans le dos des gens aussi. Des fourbes. Je doute de la discrétion éventuelle du mec devant moi, mais bordel... Il a arrêté un saignement de la gorge, là, comme ça en quelques secondes. J'écarquille les yeux, je commence à ressentir du respect pour lui...

... et il me dit qu'il doit manger. Entre les dents, j'insulte sa mère en me tapant la main contre le front. Quel putain d'imbécile. Bon, c'est vrai que je vais survivre, hein... Même s'il devait bouffer jusqu'à demain, je serai encore là. Mais j'perds du temps à rien foutre. Et c'est mon tour quoi ! Qu'il bouffe après. Je finis par me rendre compte qu'il est en fait super crevé. Ça se voit sur sa gueule de moche. On aurait dit qu'une charrette lui a roulé dessus. Au moins deux fois. Mais non, il a juste faim. J'ai envie de dire un truc pas diplomatique, quand un mec mieux fringué et ayant l'air intelligent vient voir comment on se porte. Ben, on a l'air de deux connards, chacun bien arrangé à sa façon.

Le prêtre qui soigne est en fait une grosse salope des autres... J'hallucine. Il se comporte comme un animal ! L'autre lui donne des biscuit que moi je ne mangerait qu'en étant bien bourré... Et il remercie. J'attends avec impatience qu'on lui demande de donner la patte. Ça n'arrive pas, mais on est pas loin. Sérieux... Tout est parti en couille en même temps que les Bas-Fonds ? Ou alors ça a toujours été comme ça et je n'ai pas côtoyé assez de prêtres pour savoir ? Parce que moi, j'imaginais des mecs classe, qui parlent avec des mots compliqués et qui font de la magie. Et qui tuent des gens pour qu'il y ait de l'ordre aussi. Ça, c'est normal. Il faut tuer quelqu'un de temps à autre, sinon, c'est la foire. C'est ce que la majeure partie de mes patrons pensaient. L'Empereur aussi, je crois. Il n'aurait pas pris le contrôle de l'Eglise s'il n'avait pas envie de s'en servir directement. C'est ce qu'un mec m'a dit autour d'une bière, au village des réfugiés.

- Vous pouvez pas dire à votre chien là de s'bouger un peu, là ? Parce que j'vais perdre du temps moi, j'ai du boulot.

Je ne dis pas "s'il vous plait". L'autre sourit un peu, puis me dit que non. On aurait dit qu'il n'est pas tout à fait contre ce que je viens de dire. Ça doit le faire bander de se dire que l'autre est son clebs. En tout cas, c'est ce que je pense. Qui n'aimerait pas pouvoir traiter les autres comme ça hein ? J'ai déjà bossé en tant que chien de garde (ou presque) mais je sais que c'est bon de faire une prise sur le bras d'un mec et lui faire faire ce qu'on veut. Ou alors séduire et baiser. Ou saouler et baiser. Pareil. Le contrôle, ça fait bander un tas de gens. Et le gars qui panse ma blessure, ça a l'air de le faire bander.

Il s'occupe de ma blessure, un peu au moins, et s'en va. C'était peut-être le boss, mais le seul à pouvoir me soigner, c'est lui, là. On dirait un putain d'écureuil mutant qui bouffe des biscuits... Ouais, il y a de ça. En tout cas, dans mon esprit, c'est comme ça que j'imagine un écureuil mutant. Ça me fait rire, donc je ris en le regardant. Je m'assieds, parce que c'est long. J'ai attendu et je commence à avoir mal aux jambes. Vous avez remarqué ? Ça fait plus vite mal de quand on reste debout que quand on marche... Ben moi, c'est ça. Je grimace, j'ai mal. Un peu de sang coule au travers du bandage. Je regarde ça, sans éponger. On s'en fout. Je regarde l'autre encore une fois. Ce n'est pas tous les jours que je croise un mec qui a l'air encore plus con que moi. Ça fait limite pitié.

Et lui, il grignote, alors que moi j'ai mal. Putain...

- Bon, Tu vas te grouiller, toi ? J'ai pas que ça à foutre. Ch'ais pas si t'es payé de l'heure ou quoi, mais moi j'dois bosser bordel...
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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: Ca parle de gras.   Ca parle de gras. EmptyLun 1 Avr - 7:55

Je serre les dents en entendant le « chien ». Pas s'énerver. Rester calme. L'odeur du sang me prend au nez là, tellement je suis tendu. J'ai qu'une envie, c'est faire de la vraie magie, pas rester les pieds dans la merde à regarder des culs de bouseux. Le prêtre ne me défend même pas. Et... et y a un connard juste derrière dans la file de queue qui fait des pâtés avec de la magie de la terre ! Une saloperie d'hérétique qui vient me narguer, en plus, juste sous mon nez, comme si ça faisait déjà pas assez mal au cul de pas avoir de Haut-Prêtre et de voir des sorciers pas comme nous partout. Je commence à me ronger l'ongle de l'index histoire de me défouler et.... Ah bah oui, j'ai du sang sur les doigts, c'est vrai. Pas le mien, du vrai sang vivant d'être humain, tout frais.
Merde.

D'un coup, je suis sensiblement plus inquiétant, physiquement. Pas grand chose, un centimètre de plus en taille et le regard étrangement fixe. Pas fait exprès. Je sors mon doigt de ma bouche et... ET L'AUTRE CONNARD D'HERETIQUE CONTINUE SES PATES. C'est un petit mec d'une vingtaine d'année au teint pâle avec une tête d'intello. J'arrive pas à distinguer où il est blessé. Il vient me faire chier pour presque rien en plus, à tous les coups. Je tourne la tête dans sa direction.

- Faites pas ça.

- Zélig, laisse le tranquille.

Putain il est encore là lui ? Putain de prêtre. Ouais, il est en train de partir mais il m'a entendu quand même. Et le petit connard continue son cirque. Son maître a dû lui dire de pratiquer ses gammes de magie d'hérétique pour s'occuper, je sais pas. Je me porte encore une fois accidentellement les doigts à la bouche parce que j'ai oublié que je devais les en tenir éloigner et là ça devient la merde complète, d'un coup. Le prêtre aux biscuits me fixe dans les yeux, et il s'aperçoit d'un truc.

- Mais... tu as du sang sur... dans...

Là la panique métamorphose son visage, ses yeux s'écarquillent d'horreur. Il y connaît rien parce qu'il a entendu des rumeurs, j'ai encore ma tête ! … mais il fait de la merde, évidemment. Il amorce des mouvements pour manipuler les ombres et me neutraliser, d'une façon ou d'une autre. Mais quel con. Je suis obligé de manipuler les ombres aussi, et d'arrêter son coup, ce qui nuit à mon selfcontrol. Ce con insiste, il essaye de passer en mode bourrin, en comptant sur le fait que je suis fatigué. Pas assez pour me faire latter les couilles par un prêtre normal sur de la puissance brute. Mais je suis effectivement fatigué, et je connais quelque chose qui me remonterait. J'ai l'impression d'entendre tous les cœurs des gens autour de moi battre près de mon oreille, et ça me donne envie de les arracher. Je craque.

Quand je reprends conscience de ce qui se passe, un ouvrier que je n'avais même pas remarqué avant est mort égorgé à mes pieds, le blond qui m'a provoqué est coincé dans la tente parce que je suis entre la sortie et lui, et le prêtre aux biscuits hurle dehors. Je ne sais pas ce qu'il fait, ma vision est floue. J'enlève machinalement les fringues que je porte, histoire de ne pas les déchirer avec ce qui va fatalement suivre. Et je sais qui va mourir là. Déjà, le blond, et puis les hérétiques du chantier, ceux qui se baladent au grand jour alors que c'est à cause de leurs idées à la con que le Haut-Prêtre est mort et que les bas-fonds ont été détruits. La magie du sang est vraiment faite pour se débarrasser de ce genre de personne. La preuve, j'aurais jamais eu ce genre d'idée normalement, mais là j'ai vraiment envie de tuer des trucs et mon cerveau recoupe des morceaux pour que ça colle. Je sais pas pourquoi, je marmonne un verset des Ecritures avant de me transformer. A ce moment là j'ai l'esprit un peu confus, et j'ai besoin de me le remettre en tête. Je choisis le tout premier du premier âge impérial, à l'époque la religion se lançait et il fallait bien expliquer aux gens pourquoi les sorciers étaient si violents. Puis je me transforme.

Je chope le connard blond qui m'a traité de chien par la jambe, avec les dents, au niveau du genou. Je le traîne derrière moi. Ça sera mon goûter, quand j'aurais tué quelques hérétiques. Je sors de la tente, laisse mon petit en-cas posé en merde dans un coin – je lui ai à moitié arraché la jambe, il risque pas de s'enfuir loin – et pousse un hurlement inhumain en direction du chantier.
Mais il y a des gens qui m'attendent là dehors.

Ah oui, le prêtre aux biscuits. Il a appelé de l'aide. D'ailleurs, je n'ai même pas le temps de penser à quoi que ce soit que la terre bouge sous mes pieds et que quelque chose me rentre violemment dans le ventre. J'ai le souffle coupé, et à peine je relève les yeux, un deuxième truc me fonce dessus. Je manipule les ombres afin de me protéger, mais c'est en train de tomber de tous les cotés. Je dois esquiver, aussi. Je me mets à bondir partout pour prendre les magiciens par le flan – frontalement je vais me faire exploser. Mais ça marche pas très bien, la terre arrête pas de changer ou de sauter partout, je vois rien, et il y a trop de monde autour pour que je m'oriente grâce aux battements de leurs cœurs. Et pour me protéger, je dois déployer beaucoup de magie tout en courant partout, ce qui est épuisant. Je crois que je dois manger le blond plus vite que prévu, c'est rempli ras la gueule d'hérétiques ici. Je reviens à mon point de départ et traîne Monsieur le Goûter un peu plus loin pour avoir le temps de l'égorger sans me faire exploser. Il est plus très frais après s'être fait mâchouiller et traîner sur une dizaine de mètres. Autant en finir.

Ensuite je retourne essayer de buter quelques hérétiques, mais au final je n'arrive jamais à en tuer un – ils étaient trop nombreux – et je m'évanouis. Mais je peux quand même avec la satisfaction d'avoir cassé quelques os et et infligé quelques blessures superficielles.
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