L'Empire Ishtar
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 Que sera, sera, alright. [ Lao~]

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Harouna Sunleth

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MessageSujet: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyMar 5 Avr - 13:25

Nous étions en ville depuis quelques jours seulement. Bien sûr, "en ville" désignait la capitale, Ishtar. Et par "nous", je parlais évidemment de Harouna et moi-même. La jeune fille s'était enfin décidée à quitter la charmante terre de Fintasy, ainsi que ses pulpeux habitants, après quelques mois passés à s'intéresser de très près au mode de vie des gens se trouvant en bas de l'échelle sociale. Encore aujourd'hui, alors que nous déambulions dans les rues d'Ishtar, sa mine d'enfant trop curieuse ne la quittait plus. Elle portait une jupe marron, sertie d'un haut en coton beige. Depuis que nous avions quitté la demeure familiale, pas une fois, je ne l'avais revu vêtue d'une robe que porterait en temps normal la fille d'un Duc. Mais bon, à vrai dire, de cette manière, personne ne faisait attention à elle, et elle pouvait se déplacer librement.

- Regarde, Louki ! Une boulangerie !


Placé sur son épaule gauche, je suivais des yeux sa main indiquant la dit échoppe. Elle s'y précipita, et en ressorti un croissant en main. Un grand sourire étira son visage, avant qu'elle ne morde à pleine dent. Sans oublier de m'en céder un morceau, elle se remit en marche. Un doute m'obligea tout de même à interpeller la jeune femme. Je ne la connaissais que trop bien.

*Harou, dis moi, tu as bien fait attention à l'argent, pas vrai ? Je tiens tout de même à te faire remarquer que la bourse n'est pas sans fond, et qu'il faut encore se loger et se nourrir chaque jour. Ôte moi d'un doute... Tu y a pensé, pas vrai ?*

Elle cessa d'avancer, tandis qu'un sourire gêné déformait son visage. Je m'en doutais ! Quelle naïveté ! Avait-elle vraiment vingt ans ? Avec elle, j'avais constamment la sensation d'être une mère aux aguets. Heureusement, la journée était à peine entamée, et il y avait peut être moyen de gagner quelques sous. Je regardais Harouna, depuis son épaule. Non, il n'y avait en fait aucun moyen pour qu'Harouna daigne travailler un peu.



- Désolée Louki, je n'avais jamais pensé à ce genre de détail !


Menteuse. Sa bêtise l'amusait, c'était aussi clair que de l'eau. Et en plus, elle voulait me faire croire qu'elle était désolée. Toujours fidèle à elle-même. Et puis, je savais pertinemment quelle était sa préoccupation première, ces derniers temps. Depuis le début de notre voyage, Harouna avait commencé à noter dans un petit carnet de bord, des éléments qui je dois l'avouer, me dépassaient. Elle seule savait ce qu'elle faisait, et lorsque je l'interrogeais, elle se contentait de répondre " C'est un puzzle". Comment interpréter ça ? Ma foi, ce n'est pas quelque chose dont un animal de mon acabit devrait se préoccuper. J'avais déjà pour l'heure, bien assez à faire en surveillant Harouna. D'ailleurs, celle-ci se remit à marcher, et lorsque sa trajectoire dévia légèrement sur le côté, je compris qu'elle était sur le point de s'adresser à quelqu'un.


- Excusez-moi, Madame, je suis nouvelle en ville, et j'aimerai vous questionner à propos de deux ou tr...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. La dit femme, âgée certainement d'une quarantaine d'années, écarquilla grands les yeux avant de reculer vivement, le visage déformé par le dégoût. De quoi penser qu'Harouna était une bête assoiffée de sang. La jeune femme n'insista pas, se contentant de regarder son interlocutrice s'éloigner en ronchonnant.


*Et bien, quelle agréable personne ! Les habitants de la grande capitale ne sont pas très courtois. Enfin, heureusement que chaque personne que nous avons croisé jusque là n'a pas détalé en te voyant. Les rues seraient désertes, sinon.*

Je tentais une pointe d'ironie, et Harouna tourna la tête dans ma direction, un sourire timide sur les lèvres. Son regard se posa sur moi. Ses yeux, si différents l'un de l'autre, étaient responsables de l'incident qui venait de se produire. Et ça n'était pas la première fois que cela arrivait. Je ne saurai dire, si le sourire de ma jeune maîtresse à ce moment-là, était sincère ou un peu amer. Je lui laissais l'exclusivité de le savoir.
Les secondes défilèrent, et le vacarme provoqué par ce petit incident se dissipait.
J'attendais la réaction d'Harouna. Je savais qu'elle n'en resterai pas là, et je marquais un point.


- Excusez-moi ! Quelqu'un avec un tant soit peu de bon sens pourrait-il m'éclairer ?

Sa question avait été prononcée avec une voix portante, et s'adressait à tous les individus de passage dans la rue où nous nous trouvions. Mais que cherchait-elle à savoir, au juste ?

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Lao
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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptySam 9 Avr - 13:10

Aujourd’hui je n’étais pas d’humeur à me déguiser avec soin. A force c’était fatiguant de ne pas avoir son propre style, s’affirmer devant tous… par conséquent il ne faut pas s’étonner si quelques fois le grand Lao s’habillait si mal. On pouvait me confondre avec un voyou ou encore avec un noble au lendemain d’une soirée où l’alcool coulait à flot et où les mœurs n’avaient plus aucune signification. En effet mes cheveux étaient en bataille, quand à la poudre que j’avais portée la veille pour assister à la soirée afin de rencontrer Uriel, je l’avais rapidement effacé à coup d’eau potable, ma chemise sortait par pan de mon pantalon et ma veste était évidemment ouverte. Mes gants étaient roulés en boule dans mes poches et la canne se trimballer sur mes épaules.

Pourquoi étais-je ainsi ? Non pas que je me sois rendu à une autre fête mais j’en avais marre tout simplement. Sincèrement comment ces nobles faisaient pour ne pas mourir asphyxié en se trimballant avec des tissus si serrés, si étroits ? Même mes chaussures, je les avais enlevés et put ainsi remarquer leur rougeur. Décidément ils avaient souffert aux bras de la noble d’hier soir qui tenait à me présenter à tous ses invités. Bon je n’avais pas à me plaindre, j’avais fais quelques contacts fort intéressants… cherchons toujours à positiver.

Je me dirigeais donc vers la demeure des Lacroix et sonna. On m’accueillit avec le sourire. Par un miracle, j’avais réellement pu me faire passer pour ce Léandre Lacroix et tous ses proches voyaient en moi ce gamin qui a disparu aux bras de ses parents et qui est revenu, las de ces derniers. J’avais fait des recherches de mon côtés et ma seule conclusion était la suivante : Je ne craignais strictement rien en Léandre Lacroix comme seconde identité publique.
On me prépara un bain, des vêtements plus adaptés pour cette journée et on me tendit un billet où la grand-mère du vrai Léandre signalait qu’elle m’avait envoyé de l’argent. Tout d’abord je me nettoyais, c’était la moindre des choses, et rejeta la tenue proposée pour une autre moins flamboyante mais plus « large » que les précédentes. Enfin je sortis après avoir pris l’argent et me dirigeais vers une ruelle que je connaissais si bien.

Des magasins à perte de vue… et j’entrais dans l’un pour acheter quelques vêtements pour enfants et les envoyer à diverses adresses. J’aimais beaucoup les enfants, surtout lorsqu’ils partageaient avec moi leur petit plaisir comme les sucreries et les blagues les plus idiotes. Au moins avec eux, je ne me prenais pas la tête et surtout ils n’étaient pas insupportablement hypocrites lorsque je jouais un peu de violon. J’étais leur « Monsieur Violoniste » et ils étaient mes précieux « informateurs » car mine de rien, ces enfants de rue en savaient des choses. Les adultes ne faisaient pas attention à leur présence d’où des conversations houleuses et importantes devant eux.
Chaque semaine ils me faisaient leur « rapport » avec « mon patron raconte que… », « Ma mère dit à mon père que… », « Un noble s’est plaint… » etc…
Enfin la plupart était orphelin et je me reconnaissais en eux, lorsqu’ils me fixaient avec leurs yeux. Je savais que la vie était dure pour eux, donc j’envoyais avec l’argent de la grand-mère diverses choses pour alléger leur malheur et les faire sourire un peu. C’était la moindre des choses.

Après ces achats, je me rendis dans une boulangerie pour acheter une pâtisserie. Et là mes amis… elle entra avec sa « chose ». La fille était bizarre avec ses yeux vairons mais également adorable mais ce qui attira mon attention était l’animal posé sur son épaule. Je n’en avais jamais vu de ma vie et je m’empressais de la suivre pour détailler du mieux que je pouvais cet animal non identifié. Malgré tous mes voyages, c’était la première fois que je voyais une telle espèce… était-ce le croisement entre deux animaux ?
La jeune fille s’arrêta pour demander son chemin il semblerait mais la passante la fuyait aussitôt. Elle parla à son animal… comprenait-il le langage humain ou alors était-ce juste l’attitude habituelle d’un humain parlant à un animal qui ne nous comprenait pas ?

Finalement une occasion se présenta à moi pour aller lui parler et donc pouvoir lui poser quelques questions sur cet animal. En effet elle demanda si quelqu’un avec un « bon sens » acceptait de l’aider. Sincèrement je ne savais pas si j’avais le « bon sens » qu’elle désirait mais à mon sens j’étais pourvu de mon propre « bon sens ».

Je m’approchais donc de la manière la plus civilisée possible, c’est-à-dire calmement, alors qu’en fait je ne désirais que toucher la bête et la retourner dans tous les sens pour la détailler et la comprendre.

- Peut-être que je pourrais vous aider mademoiselle ?

Je ne la regardais pas à vrai dire. Non je fixais sa bête et approchais même mon visage du sien.

- Je n’ai jamais vu un tel animal dans toute ma vie et malgré mes nombreux voyages… mord-t-il ? A-t-il une intelligence proche de celle des humains ? Ses aptitudes sont-elles époustouflantes malgré sa petite taille ? Argh… excusez moi je vous embête surement. Que désirez donc savoir ma belle ?


Chez moi le « ma belle » n’était pas employé dans le sens « je te fais la cour, allez trouve moi beau, je suis charmeur » et j’en passe -d'ailleurs même ma voix n'avait rien de séducteur-. Si je trouvais une fille belle, je disais ma belle. C’était une logique implacable chez moi… malheureusement tout le monde n’était pas de cet avis. Au pire si elle s’énervait pour si peu, je m’excuserais et tenterais de lui expliquer.
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Harouna Sunleth

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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptySam 9 Avr - 18:01

Les gens nous regardaient, mais personne n'osait répondre à la jeune fille. Certainement parce que la plupart d'entre eux estimaient ne pas avoir le temps, ou bien alors qu'il n'y avait aucun intérêt à venir en aide à une simple étrangère. Dans quelle sorte de ville étions-nous tombés ? Enfin, une personne se proposa. Un jeune homme, à vrai dire, aux traits fins et harmonieux, mais au regard étrange s'approcha de nous tranquillement. Ou plutôt, je fus surpris de constater que ça n'était pas Harouna qu'il fixait de ses grands yeux, mais moi, de la même manière qu'il s'approchait, d'un peu trop près, de ma figure. Si il continuait, il allait repartir avec une balafre sur son beau visage. J'ai toujours été un animal très pudique, surtout en face de parfaits étrangers tout droit sortis d'on ne sait où.

Harouna, elle, alors qu'il était si proche de son visage en même temps que du mien, avait le regard tourné dans sa direction, visiblement surprise d'une telle approche. En plus d'aborder des yeux aussi ébahis que ceux d'un poisson, elle rougissait légèrement. Ah la la, quelle innocence, pensais-je. C'était certainement la première fois qu'elle pouvait observer d'aussi près les traits d'un homme, ou d'une personne de façon générale. Sa vie sociale avait été, pour le moins, assez limitée par le passé.
Le jeune homme fini, après avoir posé tout un tas de questions indiscrètes à mon sujet, par accorder enfin un peu d'intérêt à ma maîtresse. Celle-ci ne réagit d'ailleurs pas de suite, perdue dans ses pensées tandis qu'elle dévisageait toujours son interlocuteur. Avait-elle au moins entendu les mots qui étaient sortis de sa bouche ? Je jetait un oeil dans sa direction, et m'empressait de l'extirper à ses pensées.


*Harouna !*

Elle cligna les yeux, une fois, et laissa un petit "ah" s'échapper. Quelle tête en l'air !

* Ce jeune homme te propose son aide, dépêche-toi de réagir avant qu'il ne change d'avis, bon sang !*

En seule réaction, elle se contenta de rigoler faiblement, comme elle savait si bien le faire, avant de reculer d'un pas et de montrer à son interlocuteur son plus beau sourire. D'une main, elle me pointa du doigt.

- Ah, lui ?! Je vous présente Louki. Il s'agit d'un Kouchou, un animal très rare ! Une sorte d'écureuil, ou un renard. Il mord rarement, à vrai dire, mais... (elle se pencha vers le jeune homme, et murmura)... faites attention aux paroles que vous prononcez devant lui, il est assez cynique et susceptible.

Je poussais un soupir, imperceptible aux oreilles humaines. Non mais sérieusement, quelle idiote ! Comme si la couleur de ses yeux ne suffisait pas à la rendre étrange, il fallait maintenant que sa maigre crédibilité au regard des autres vole en éclat, et qu'elle passe pour une fille totalement à côté de la plaque échangeant la parole avec son compagnon de voyage ! J'étais d'ailleurs étonné que le jeune homme ne soit pas déjà parti en courant comme la bonne femme d'un peu plus tôt, après avoir entendu de telles "sottises". Quand bien même, j'avais beau être complètement exaspéré par le comportement de ma jeune maîtresse, je savais pertinemment qu'il lui restait beaucoup de choses à apprendre à propos des relations humaines.

Ceci dit, elle détourna son regard quelques secondes, le temps d'attraper dans son sac son petit carnet de note, et un crayon. Les yeux pleins d'étoiles, elle dévisageait son interlocuteur.


- Dîtes-moi, vous êtes d'ici ? J'aimerai savoir, quels genres de personnes trouve-t-on à la capitale ? C'est vraiment ici que vit l'Empereur ? Et des hybrides, vous en avez déjà vu ? A vrai dire, je suis curieuse de savoir de quelle façon les idéologies se croisent, il y a peut être même des guerres civiles ! C'est si... excitant !


Pauvre garçon qui passait seulement par là. Harouna est difficile à arrêter, une fois lancée dans le flot de la curiosité.
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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyDim 10 Avr - 18:45

La jeune fille ne répondit pas tout de suite. Disons qu’elle me fixait avec ses grands vairons, les joues rosées signe qu’elle rougissait et rit faiblement, comme si elle était atrocement gênée. Soit elle avait eu le coup de foudre pour moi, soit elle était d’une timidité excessive. En tout cas cela m’est égal, sa bestiole m’intriguait au plus haut point et je resterais peut-être même toute la journée avec la brune – à l’adorable sourire- juste pour l’observer.

Enfin elle reprit la parole. Elle répondit donc à mes questions plus ou moins. Ainsi c’était un animal rare, un Kouchou, d’où la raison pour que je ne sois pas tombé dessus plus tôt. Quant à ses capacités intellectuelles, elle restait vague en prétendant que Louki était cynique et susceptible. Cette dernière affirmation à mon sens se base surtout sur la peur naturelle de la majorité des animaux domestiqués envers les étrangers.

Soudain, la brune prit un carnet de note et un crayon extirpés de son sac et commença à me poser plusieurs questions, les yeux brillants. D’après ce que j’ai retenu, elle était nouvelle dans la Capitale et surtout… elle était innocente, voire très naïve. Je me demande combien de jours elle allait survivre ici avec une telle insouciance. D’une certaine manière, elle me renvoyait la balle. Il semblerait que je ne sois pas le rare à poser maintes questions à un inconnu, j’avais trouvé un autre compère.

- Calme ma belle. Toutes vos questions ont des réponses à chaque coin de rue. Laissez-moi être votre guide durant votre séjour… Je me présente, Léandre Lacroix.


Je réajustais mon haut de forme blanc, et repassa d’une main ma veste blanche et proposa mon bras à la jeune fille. Quel homme galant j’étais ! Étrangement j’étais de bonnes humeurs malgré tous les ennuis que j’avais réussi à accumuler en quelques petits jours. Un meurtre, un suicidaire et mon jeu dangereux avec le Haut Prêtre.
En fait j’avais peut-être besoin de rejeter tout ce stress et m’amusait un peu en une bonne compagnie. Oui je vais en profiter de cette journée, lui montrer chaque recoin de la ville, gaspiller s’il faut de l’argent pour qu’elle se sente à l’aise… J’allais tout simplement m’amuser innocemment.

- Au fait… puis-je connaitre votre prénom, charmante demoiselle ?

A force, « ma belle » risquait d’être lourd et surtout… Je ne voulais pas qu’elle prenne ce surnom trop au sérieux. Je ne la connaissais et je n’étais pas le genre d’homme à avoir le coup de foudre en un regard. Il fallait me surprendre, m’intriguer et me plaire… logique non ?

Bien, bien, par où commencer ? Sa première question était le genre de personne dans la Capitale… hmmm, ici on trouvait de tout. Les voleurs, les courageux, les ivrognes, les austères prêtres… et j’en passe. C’était une population très variée. Sa deuxième question : La demeure de notre jeune Empereur nouvellement couronné. Je pourrais bien l’emmener aux abords du Palais… sous cet accoutrement, je ne risquerais rien. La troisième question : Les hybrides. Ces derniers étaient un peu plus délicat, soit ils étaient aux ordres d’un noble soit ils travaillaient dans le quartier des plaisirs et je doute fortement qu’elle veuille s’y rendre. L’avant dernière question : Les idéologies… Sincèrement, il n’y avait pas croisement d’idées car si on ne suivait pas les idées de l’Empereur et de l’Eglise, on se retrouvait mort. On va éviter de la traumatiser si vite avec ce genre de détails… je l’avertirais seulement. Enfin… pourrions-nous considérer la chasse aux hérétiques par l’Inquisition ou les Gardes comme une guerre civile ?

- Je suis bien en accord avec vous. La vie dans la capitale est si existante qu’on peut à tout moment en perdre la tête.

Dans le sens figuré comme le sens propre. Je me demandais quand ma tête allait se retrouver loin de mon corps… et par qui ? Uriel ou un inquisiteur, ou un garde, ou un fanatique ?
Un rire s’échappa de mon gosier, il n’y avait rien à rire vu ma situation critique en tant que Lao, mais j’avais envie de rire. Ca devait être plus nerveux qu’autre chose mais je ne me préoccupais pas. Aujourd’hui, c’était le plaisir et non le sérieux.

- Et bien, mettons-nous en route et essayons de définir cette belle ville. Dirigeons-nous d’abord vers la demeure de notre nouvel Empereur. Il a été couronné récemment et j’espère qu’il s’en sortirait malgré son jeune âge. La bâtiment est époustouflant.

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Harouna Sunleth

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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyMer 13 Avr - 14:50

Je savais pertinemment, que pour assouvir ma soif de connaissance, j'allais devoir d'avantage me familiariser avec la capitale. Mais j'étais si avide, si impatiente, que je n'avais pas pu m'empêcher d'assaillir ce jeune homme de questions ; j'étais curieuse d'entendre de la bouche d'un habitant, ce qu'il pensait de cette ville. Ce dernier, me proposa alors d'être mon "guide". Et bien, à vrai dire, depuis que j'avais quitté la demeure familiale, c'était la première fois que quelqu'un m'accordait de son temps. C'est quand même curieux, que les gens soit si radins, lorsqu'il s'agit de "temps". Alors que moi, je me souciais à vrai dire bien peu des minutes qui défilaient, me contentant simplement de garder bien en mémoire, les images de la nouvelle vie qui s'offrait à moi. Tout, j'enregistrais absolument tout, notant au fur et à mesure dans mon petit journal de bord, les diverses parures que pouvait prendre la vie à l'extérieur, et que je découvrais progressivement.

Cet homme ne devait pas être bien plus âgé que moi. Il m'intriguait au plus haut point, et d'une certaine façon, je ne me lassais jamais de le regarder. C'est d'ailleurs pour cette raison, que j'acquiesçais d'un hochement de tête à sa proposition. Je savais maintenant son nom : Léandre Lacroix. Cette nouvelle information m'excitait d'avantage, à vrai dire; j'inaugurais ma première rencontre à Ishtar, et je comptais bien faire en sorte que la liste s'allonge davantage à l'avenir ! Pour le moment, Léandre me tendait son bras. Je restais perplexe... Qu'attendait-il de moi ? Je jetais un coup d'œil en biais à Louki, sollicitant son aide.

*Je crois rêver ! Ton bras, glisse ton bras sur le sien ! Allez, presse-toi !*

Toujours aussi agréable, celui-là ! Quand bien même, j'avais beau râler intérieurement, ses conseils restaient précieux pour moi. Aussitôt, je m'exécutais, glissant timidement mon bras au creux du sien. Nous avions commencé à marcher.

- Eh bien, Sieur Lacroix, je suis Harouna Sunleth, tout droit venue de la belle province qu'est Fintasy. Vous connaissez peut-être ? Je vous recommande d'y faire un tour, les paysages sont absolument splendides ! Et les gens y sont plein d'énergie ! C'est d'ailleurs assez drôle de constater à quel point Ishtar est si différente de ma province natale, il y a tellement de personnes que... j'en trépigne d'avance !


Comme pour accompagner mes propos, je sautillais brièvement sur place, le sourire étirant pleinement mon visage. Alors que nous continuions d'avancer, nous arrivions enfin, comme l'avait indiqué un peu plus tôt Léandre, devant l'immense bâtisse qu'était le palais Impérial. Je n'avais encore jamais vu pareille architecture, si bien que je restais figée plusieurs minutes en me délectant de cette incroyable vue. Louki, lui aussi, était du même avis. Il quitta mon épaule pour venir s'installer sur ma tête, cette fois-ci.

- Tu... Tu as vu ça, Louki ? Le bâtiment est si grand, qu'il faudrait certainement une armée entière venue d'un autre monde, pour espérer un jour mettre la main sur l'Empereur ! J'aurai tant voulu voir le couronnement !


Sortant de nouveau mon petit carnet aux pages beiges, je lâchais le bras de mon guide, et m'empressais d'y inscrire deux nouveaux noms : Léandre Lacroix, Ezhekiel Ier. Les détails, je les gardais pour plus tard.

- L'Empereur nouvellement couronné, à la tête de l'Empire... Hum. La vie des citoyens sera donc maintenant le fruit des décisions d'Ezhekiel Ier. Il est un peu, comme le roi sur l'échiquier, non ?

Je m'adressais à Léandre, et non pas à Louki. Ce dernier avait beau en savoir beaucoup, tout ce qui devait être lu n'entrait pas dans le cercle de ses connaissances.

- Dites moi, qui sont les fervents serviteurs de l'Empereur ? J'avoue avoir négligé mon intérêt pour l'Histoire, ces dernières années, veuillez m'en excuser.


Louki regagnait mon épaule, tandis que je me grattais la tête en souriant, pour montrer ma gêne. A vrai dire, j'avais passé bien plus de temps la tête plongée dans des contes imaginaires, que dans ceux relatant les faits divers et historiques de l'Empire.
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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyMer 20 Avr - 23:14

J’étais tombé sur un véritable phénomène. En plus d’avoir des yeux vairons et un animal rare, elle se montrait étonnement curieuse et pipelette avec une candeur que je pensais ne plus voir dans la Capitale. D’un côté il ne fallait pas s’étonner d’un habitant de Fintasy, cette région était si calme et pacifique. Je parie que la population n’avait pas la même définition du scandale que celle de la Capitale.
Par exemple si à Fintasy, s’offrir à plusieurs hommes et femmes serait un « scandale » or dans chez les nobles de la Capitale –et même la population en général- ce n’était rien de répréhensible, c’était une orgie parmi tant d’autres qui s’organisent chaque soir, semaines et mois. Je commençais petit à petit à m’inquiéter pour cette fille qui était étonnement naïve malgré sa vingtaine. Elle était attachante et beaucoup trop pure… quelqu’un de petits scrupules prendra un plaisir malsain à la pervertir, profitant de son ignorance.

Mes soupçons se confirmèrent lorsqu’elle s’extasiait sur les bâtiments. J’aurais voulu rire et rétorquer que quelques philosophes et, ou, prêtres suffiraient à mettre à bas cette colonne de pierre. L’armée mettra du temps, il est vrai, mais qu’est-ce une architecture face à la magie de la Terre et des Ombres. Rien, seulement un ramassis de pierres décorés avec finesse et art.
Je la vis sortir un carnet où elle notait le nom que j’avais usurpé et celui de l’Empereur. Une manie bien inhabituelle de noter ainsi tout sur un petit carnet… c’était assez bien d’une certaine manière mais si on avait des choses à cacher, il valait mieux ne pas l’écrire par « habitude » et ainsi se vendre bêtement à l’ennemi.
Lao, reprend-toi ! Tu es là pour t’amuser et non pour imaginer mille et une manières de se trahir bêtement auprès de ses ennemis.

- Oui dorénavant nous devons obéir aux décisions de notre jeune Empereur. Je suis étonné par votre comparaison… jouez-vous beaucoup aux échecs ?

Si c’était le cas, peut-être est-elle une bonne stratège et c’était toujours un plaisir de jouer avec plus fort et plus intelligent que soit dans un jeu, surtout pour les échecs. Travailler son esprit était vital pour moi et pas un jour ne passait sans quelques exercices intellectuels, autrement j’oubliais, je flânais bêtement en gaspillant mon précieux temps sans assurer mes arrières, mes défenses. MA vie était une partie d’échec où je devais placer avec attention mes pions, me protégeant en cherchant à nuire à mon ennemi.
Toujours prévoir, toujours être un pas devant l’autre, toujours anticiper et réagir au moindre imprévu avec ruse. C’était ca ma vie. Rien de bien agréable à long terme.

- Ses fidèles ? Je ne vous suit pas j’avoue. Peut-être parlez-vous des sénateurs qui l’aident à prendre des décisions ou les prêtres de l’Ombre qui le soutiennent ?

Soudain j’entendis de la musique entraînante. Je dirigeais mon regard vers la source de ce bruit et vis que des artistes ambulants faisaient leur petit concert. Ce n’était pas de la musique classique digne de paraître dans un opéra mais c’était agréable et on ne voulait que danser avant de comprendre. Une musique populaire, voilà ce que c’était.

- Au lieu de faire de l’Histoire et pleurer pour des morts que nous ne connaissons, profitons de cette visite pour vous faire découvrir les bonnes choses d’Ishtar.

Les mauvaises choses ne tarderont pas à se présenter à elle. Après tout nous étions dans le cœur de l’Empire d’Ishtar et qui dit cœur dit aussi péché et désire.

Je la tirais gentiment vers les artistes et l’obligeait à s’avancer dans la piste de danse improvisée. Maladroite ou pas, je n’en savais rien, je me trémoussais comme il se devait au rythme de la musique jusqu’à l’épuisement.
Je ne sais pas combien de temps ces couleurs et ces sons se mélangèrent dans mon esprit comme dans ma vision mais je m’arrêtais, épuisé, et sans le souffle. Même les artistes abandonnèrent, sûrement à cours d’idée pour la suite ou désireux de reposer leurs épaules ou mains qui jouaient l’instrument.

Je jetais une pièce et me tournais vers la brune, le rouge au joue par l’effort nécessité tout à l’heure.

- Avez-vous soif.. J’avoue que je suis assoiffé.

Je ponctuais cette phrase avec un rire fort et clair. Rien de méchant ni moqueur. Juste un rire franc d’un homme encore enivré par la musique et la danse.
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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptySam 30 Avr - 11:10

- J'y ai longtemps joué en compagnie de mon frère, en effet.

Elle ponctua sa phrase par un sourire emprunt de nostalgie, celui qui revenait toujours lorsqu'elle songeait à Euan, et à son foyer. Toutes ses nuits au coin du feu, ou le jeune garçon et elle avaient veillé pour s'affronter des heures sur le plateau en marbre froid, s'avéraient n'être à présent que l'ombre d'un souvenir. Regrettait-elle d'avoir pris la route si brusquement, sans même prendre la peine de glisser un aurevoir aux oreilles de son frère ? C'est une question que je laissais, à vrai dire, en suspend. La bassiner avec ce genre d'interrogation n'était pas de mon ressort.

Pour l'instant, elle semblait avoir d'autres préoccupations. Harouna était constamment conduite par cette soif de connaissance qui n'en finissait plus. J'avais l'impression que ce monde, depuis notre départ, se révélait être en fait une source de savoir intarissable. Il y avait tant de choses à apprendre, que plusieurs dizaines de vie ne suffirait certainement pas à tout assimiler. Et si la jeune femme décidait qu'elle devait absolument tout connaître au cours notre périple, alors je ne donne pas cher de notre peau. Nul doute que nous serions vite éconduit, et ma retraite en tant qu'animal de compagnie serait sans doute prématurée. Bien que je dise ça, je sais aussi pertinemment que je suivrais Harouna partout et ce jusqu'à la fin de ma vie. Je ne peux pas laisser cette petite sotte marcher seule sur un terrain inconnu. Ce serait aussi dangereux pour elle, que pour le repos des autres.


- Hum... Sénateurs, prêtres de l'Ombre...

Elle doutait, ne sachant pas quoi noter sur son petit carnet beige. Je ne comprenais toujours pas ce qu'elle pouvait bien noter sur ses feuilles jaunies par le temps, et pourtant ça m'intriguait. Peut être un jour, serais-je en mesure de comprendre un peu mieux cette jeune femme, dont l'esprit, et le sens de son périple entreprit, m'échappaient toujours autant.

Mon attention se porta sur notre nouveau compagnon. Enfin, c'était encore un inconnu, mais à ce sujet, il sembla que seul moi gardait la tête sur les épaules. Harouna lui faisait confiance comme si il s'agissait d'un ami de longue date. Pourtant, il me regardait plutôt étrangement, lorsque nous l'avons rencontré un peu plus tôt. Et si il avait de mauvaises intentions ? Je garderais un oeil sur lui. Dans le pire des cas, et bien... j'espérais me tromper. La jeune femme n'avait aucun moyen de se défendre. En temps normal, ses yeux de couleurs asymétriques et mon drôle d'aspect suffisent à dissuader quiconque aurait des idées pour le moins tordues. Au moins, je savais que la population nourrissait une certaine méfiance envers les étrangers, et ceux dont l'apparence se détachait du lot. Je gardais cette information dans un coin de ma tête, peut être pouvais-je en prendre avantage plus tard, mais je restais aux aguets, toujours prêt à donner un quelconque signal de fuite à ma jeune maîtresse.


Louki était tendu, et ses petites griffes s'agrippaient de temps à autre sur mon vêtement, effleurant quelquefois ma peau. A quoi pouvait-il bien être en train de penser ? Encore à des mauvaises choses, sans doute. Il était comme ça, toujours sur le qui-vive, lorsque je faisais de nouvelles rencontres, où que je m'aventurais dans des quartiers d'apparence hostile. Quel paranoïaque ! Il devrait se détendre ! Et alors que Léandre répondait aimablement à mes questions un peu vagues, l'air ambiant faisait parvenir jusqu'à nous un semblant de mélodies colorées. Rien de ce que j'avais pu entendre auparavant, lorsque j'étudiais la musique, à la demeure. Ce nouveau camaïeu de notes m'était totalement inconnu, aussi je commençais à sentir ma curiosité s'aiguiser. Il en était de même pour le jeune homme, pensais-je, alors qu'il me tirait vers le lieu des festivités. Sur place, un groupe de musiciens fanfaronnait dans la rue, aux yeux de tous et offrant leur talent à tout vas. Encore une pratique qui m'était, à vrai dire, complètement inconnue. Les gens se trémoussaient au beau milieu de l'allée, formant un groupe hétérogène. Léandre m'entraîna d'avantage au milieu de la foule et se mit à danser, en bougeant frénétiquement au rythme du morceau.

Quant à moi... Je me sentais idiote, incapable de savoir de quelle manière j'étais censée m'y prendre, alors j'observais le jeune homme. Les seules danses que je connaissais s'avéraient être des parades de banquets, ou d'autres valses qui ne servaient en rien ici. Alors, je claquais des pieds et des mains en même temps que la musique, battant le tempo du mieux que je le pouvais. Bien évidemment, je savais m'y prendre, j'avais étudié le violon depuis ma tendre enfance, et la musique ne me faisait pas défaut. Le temps défila à vive allure, si vite qu'il me fallu un moment avant de me rendre compte que je m'amusais, et que j'affichais un sourire chaleureux.
Le jeune homme envoya valser une pièce dans la petite cagnotte collectée par le groupe de musiciens. J'ignorais qu'ils gagnaient leur dû de cette façon, alors je m'empressais de chercher ma petite bourse, de laquelle s'extrayait à mon tour une pièce, avant de la déposer timidement parmi les autres, sous l'œil reconnaissant d'un des artistes de rue.

- Je crois que... j'ai soif aussi.


Léandre riait. Il était vraisemblablement un drôle de personnage. Je ne savais rien de lui, et pourtant, j'appréciais sa compagnie. C'est certainement quelque chose que Louki me reprochera lorsque nous serons seuls. Il était d'ailleurs étonnant qu'il n'ai pas pris la peine de me faire une réflexion à ce propos.

- Dites-moi... Pardonnez ma question qui pourrait sembler déplacée, mais je suis curieuse de savoir... Que faites-vous dans la vie, Sieur Léandre ?


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Lao
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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyDim 8 Mai - 19:02

Lors de cette danse, elle avait été extrêmement maladroite, prouvant ainsi qu’elle n’avait pas l’habitude de danser sur ce genre d’air. Il n’y avait rien d’honteux parce qu’après on ne pouvait pas tout savoir faire dans la vie. Un moment ou un autre on se rend compte à quel point nous sommes ignorants, minuscule dans l’immensité de ce monde et insignifiant face aux grands génies qui ont traversés diverses époques.
Malgré son ignorance dans ce domaine, elle avait su plus ou moins s’adapter-malgré une certaine maladresse- en étudiant attentivement mes gestes et de ceux qui l’entoure. Pour ma part, il n’y avait rien à apprendre, si ce n’est bouger au rythme de la musique.

Pourtant, grâce aux détails et informations collectés par la bouche de ma partenaire de journée, je pourrais bien deviner sa classe sociale. Je pensais – et j’en étais presque certain- que c’était une noble, venue de sa petite campagne. Tout d’abord, tout le monde ne joue pas aux échecs et seuls une poignée de gens y arrive –dont la majorité est assez aisée-, ensuite elle parlait assez bien et ne mâchait pas ses mots de manières vulgaires et enfin, elle était très propre et sa tenue témoignait d’une toilette exigeante et soignée. Même si elle n’était pas noble, elle pouvait être la fille d’un bourgeois, dans tous les cas, elle ne faisait pas partie du petit peuple pauvre.

On s’était donc arrêté et j’avais déposé ma pièce. Harouna fit de même en extirpant timidement de sa bourse une pièce à son tour et la poser dans la cagnotte qui servait de bourse à ces artistes. Décidément, elle était sympathique et ce n’était certainement pas le genre de femme qui allait faire de sales tours derrière votre dos. Quoique… certaines savaient bien cacher leur jeu. Celles-là, je préfère les fuir comme la peste. Même si elles n’avaient aucune force physique ou maîtrise magique, elles avaient une langue bien pendue et elles devenaient clairement une menace avec un peu d’influence. Bizarrement, j’avais moins peur de me confronter à un homme qu’à une femme… peut-être était-ce les séquelles d’une jeunesse qui baignait dans la tromperie et les plaisirs charnels ? Je ne voulais plus trop me souvenir de cette époque où je faisais plus d’erreur que de bonnes choses.
Enfin, l’erreur est humaine non ?

La brune me posa une question personnelle. Je ne cillais pas et restais parfaitement calme. Je savais quoi répondre et mes traits n’allaient pas se crisper sous un certain sentiment de culpabilité de mentir ainsi à une charmante personne. Non, non, j’étais assez habitué à mentir aux inconnus et qui me disais que j’allais la rencontrer à nouveau ? Voyons voir, je m’étais juste présenté en Léandre Lacroix, en omettant le titre de noblesse et mon absence de métier. Tiens, ce dernier point ne change pas trop de la vérité. Je n’avais pas de réel métier, je philosophais, je me déguisais et je fuyais constamment la justice impériale et l’Eglise. Je pensais plus à ma survie qu’à une situation stable pour l’instant.

- Ce n’est pas indiscret du tout mais j’impose cependant une condition. Dès que vous posez une question d’ordre privé, j’ai autant le droit de vous en poser une n’est-ce-pas ?


Je pris à nouveau son bras de manière élégante, et la poussais délicatement pour qu’on se remette à marcher. On avait soif après tout et donc il fallait trouver une échoppe où on pourrait nous servir de l’eau potable. En fait je pourrais l’emmener dans une sorte de salon de thé pour déguster à un thé, café ou boissons fruitées accompagnées de quelques pâtisseries. Je devais avoir assez en poche pour pouvoir financer ce goûter.
Il y avait bien un salon à quelques pas et le patron me connaissait bien. De temps en temps il me faisait quelques réductions dès que je lui racontais une ou deux blagues ou histoires passionnantes vu dans des provinces lors de mes voyages. Il s’emballait tellement … que quelque fois je mangeais gratuitement à condition de tout raconté, en usant de toutes mes capacités d’orateurs pour le captiver.

- Je suis un simple noble d’Uberhale. Je viens d’arriver il y a peu. Ainsi que fais-je de mes journées ? Je me promène et j’étanche ma soif de connaissance en lisant des livres, participant aux diverses conférences de scientifiques ou prêtres. Rien de bien existant, je conçois.

Je ne parlais pas de ma passion pour le violon. Pour l’instant ne pas trop révéler mes goûts et loisirs, par mesure de précaution. Bien maintenant c’était à mon tour de poser une question… voyons voir, que lui demander ? J’avais comme toujours beaucoup de questions en tête.

- Et bien, c’est maintenant à votre tour de répondre à ma question : Pourquoi êtes-vous dans la Capitale d’Ishtar, seule d’après ce que j’ai pu comprendre ?

C’était assez étrange qu’on laisse ainsi une personne seule pour voyager. Je trouvais même imprudent de la part de la famille de ne pas la faire accompagner, après tout on était à la Capitale, c’était un tout autre univers que la campagne calme –surtout qu’à Fintasy, c’était le calme le plus plat- … Enfin, cela dépend fortement des provinces. Par exemple, Gells pourrait vaincre ce taux de criminalité je pense avec facilité. Une province hostile et froide.

On était enfin arrivé devant le salon de thé, un établissement respectable avec des clients des plus normaux, sans être effrayant, des serveurs souriants et un patron chaleureux.
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Harouna Sunleth

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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyMar 24 Mai - 19:48

- Euh... D'accord.

Elle semblait surprise, néanmoins, il était d'ordre logique qu'une fois une réponse apportée à sa question, elle devait répondre aux attentes de sa nouvelle connaissance. Donnant donnant. Et Harouna était sincère et bien éduquée, quoi qu'on en dise. Léandre saisit de nouveau son bras, et ils se remirent à arpenter la rue, au milieu de la foule mouvante. Mes soupçons et mes inquiétudes s'évaporaient comme un mauvais songe au fur et à mesure des minutes passées en sa compagnie. Même si, à tout égard, je restais méfiant. J'ai toujours eu tendance à me considérer comme le gardien d'Harou, prêt à lui venir en aide au moindre égarement ou obstacle. C'est une dévotion qui la ferait certainement se tordre en quatre si elle venait à l'entendre, mais je la tiendrais jusqu'à rendre mon dernier souffle. Et ce, peu importe ma taille ridicule. J'étais un produit de la Science, et elle, elle en était la victime. Et de ce fait, je me réservais le droit d'attendre de pied ferme les surprises laissées par cette discipline, et qui pourraient venir semer de nouveau le trouble dans notre vie, à n'importe quel moment.

Léandre prononçait ses paroles tandis que nous continuions d'avancer doucement, en toute décontraction. Il disait venir d'Uberhale. Voilà une province que nous n'avions pas encore eu l'occasion de visiter. C'était probablement dans les projets d'Harouna, bien que je ne saurais dire pour quand exactement. Ah ! Je poussais cette petite exclamation intérieure lorsque le jeune homme révéla passer ses journées à fouiller les bouquins, et à soutirer la moindre connaissance possible d'extraire de son environnement. C'était là des actes bien familiers pour nous. Ou pour elle, plus exactement. Après tout, j'étais incapable de lire. Je me contentais seulement d'enregistrer le maximum d'informations pouvant traverser mes fines oreilles.

- Uberhale ? Je ne connais pas encore, mais j'y passerais très certainement d'ici quelques temps. Vous devriez voyager, si vous ne savez pas quoi faire, Monsieur Lacroix ! Enfin.. Je veux dire, à titre personnel, lire des livres est aussi très exaltant ! Je.. J'adore ça !

Elle était maladroite dans ses propos. Je cernais vaguement ce qu'elle avait voulu dire par là, mais ses derniers mots, elle les avait prononcé avec panache, comme une enfant cherchant à se justifier. Il y avait encore beaucoup de travail à faire, côté relationnel. J'espérais juste que le jeune homme ici présent était d'un naturel patient avec les gens maladroits. Sinon, il valait mieux qu'il passe son chemin.
Les deux jeunes gens marquèrent une halte devant un nouveau bâtiment. C'est à ce moment-là que Léandre en profita pour poser sa question. Une interrogation qui devait sûrement agiter son esprit depuis un petit moment déjà. Quand bien même, je fus surpris de ma propre réaction à l'audition de ses paroles, si bien que je tournais la tête vers Harouna, attentif à chaque trait de son visage qui pourrait laisser apparaître la moindre parcelle d'émotion naissant chez la jeune femme.
Au lieu de ça, elle se contenta de pousser la porte et d'entrer dans ce qui semblait être, à première vue, un salon de thé, ou quelque chose d'apparent. Après quoi, elle s'assit silencieusement à une des tables, un peu à l'écart.


- Je suis en voyage.

Ah ! Elle affichait un sourire figé, celui qui trahissait les remous qui agitaient très probablement en ce moment-même son esprit. Dans tous les cas, elle ne démordait pas, et fixait Léandre sans la moindre gêne tandis qu'elle parlait.

- J'ai quitté la demeure familiale depuis plusieurs mois. J'ai quitté le nid, si l'on peut dire... Et aujourd'hui, à Ishtar, je suis à la recherche d'une personne susceptible de m'héberger et de m'aider. Il semblerait que je possède un oncle par ici... Je ne l'ai encore jamais rencontré, j'ignore même ce à quoi il pourrait bien ressembler... Tout ce que je sais, c'est son nom...

Il était vrai que nous allions très bientôt être dans le besoin financier. Il était vrai aussi que Harouna désirait rencontrer cet oncle dont elle n'avait jamais entendu parlé avant son départ. Mais malgré tout, la vérité absolu à propos de notre présence ici, seule la jeune femme en avait connaissance, et elle en gardait secrètement la nature. Si je n'en savais rien, il n'y avait qu'une seule explication : je m'y opposerais certainement si j'en avais vent. Après tout, pour quelle autre raison ne m'en parlait-elle pas ?

... Uriel D'Arken.


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Lao
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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyMer 1 Juin - 10:58

Ma condition semble l’avoir surprise, pourtant je pense que c’est assez logique. C’est un donnant-donnant honnête et équitable, après tout pourquoi devrais-je plus ou moins me dévoiler sans rien connaître de mon interlocuteur. Certes je mentais à … 90% mais il y avait quand même un fond de vérité, par exemple mes loisirs. Et puis je ne lui demandais rien de bien effrayant ni de trop indiscret.
Tiens elle ne connaissait pas Uberhale, du moins elle n’y était jamais allée. De toute manière même si elle habitait dans cette glaciale région, j’aurais pu répondre presque à toutes ses questions. J’avais voyagé assez et plus particulièrement dans les pays du nord. En effet le sol gelé apportait plus de difficultés et permettait souvent une plus rapide progression dans la maîtrise de la terre. C’était mon sentiment, à voir si c’était vrai ou pas après.
Enfin à entendre cette jeune femme, il n’y avait pas besoin de réfléchir profondément pour une phrase qui ne me trahisse pas. En effet elle était maladroite dans ses paroles et disait tout simplement, avec une certaine franchise. Elle aime lire et elle me conseille même de voyager. Conseil un tantinet inutile étant donné que je voyage déjà mais ce détail, elle ne le sait pas donc je ne peux pas lui en vouloir ou encore lui rire odieusement au nez.

On entra dans le salon de thé en question. Il y avait une douce odeur de pâtisserie et un employé se déplaçait dans la petite pièce pour combler les désirs des clients. Le lieu n’était pas immense, c’était assez modeste même. J’avoue que ce n’est pas une fréquentation pour une noble et un noble mais je venais malgré tout, peut-être à cause de cette ambiance simple. J’avais vraiment besoin de calme de détente.

Elle répondit enfin à ma question. Elle est donc arrivée ici, afin de retrouver un oncle qu’elle n’a jamais vu que se soit en vrai ou en portrait. Intéressant … J’espère qu’elle va se plaire dans cet environnement avec cet inconnu. Il fait partie de la famille mais il ne l’a jamais vu, par conséquent un étranger et rien d’autre. Je me demande également comment cet oncle va-t-il réagir ? Après tout il a vécu sans nièce jusqu’à maintenant et dès ce jour, il va devoir s’en occuper, l’héberger et tous les désagréments qui en suivent. A moins qu’il soit extrêmement gentil et ne dise rien à cette soudaine intrusion.

L’employé approche et demande poliment ce que nous désirons. Je me tourne vers lui, prend de l’inspiration pour passer ma commande puis je m’arrête. Quel ingrat je fais ! Commander avant une demoiselle. Je me remets donc droit, bien en face de la brune qui finissait sa tirade et ouvrit la bouche pour demander ce qu’elle désire et je stoppe soudainement.

J’étais comme figé voyez vous ? Sincèrement je voulais une journée des plus tranquilles, loin d’Uriel, de l’Inquisition et des Gardes, en compagnie de cette adorable personne mais … était-ce le malheur ? Ou alors une malencontreuse coïncidence ? Il fallait que l’image du blond, que toutes mes idées révolutionnaires ainsi que mes assaillants me reviennent en mémoire, jaillissent de ce lieu où je les avais enfermé le temps d’une journée.

- Le Haut Prêtre est … votre Oncle ? Excusez-moi mais parlons-nous tous deux d’Uriel D’Arken ?
Je doutais fortement de cette hypothèse mais on ne perdait rien à essayer. Et puis il fallait comprendre. Mettez côte à côte Uriel et Harouna et trouvait un point commun. Physiquement, c’est la lune et le soleil. Une qui a les yeux vairons, l’autre les yeux bleus. L’une brune et l’autre blond. L’une peau légèrement halée, et l’autre aussi blanc qu’un fantôme ou un linge propre. Peut-être la taille ? Là encore j’hésite.

L’image que j’avais d’elle changea radicalement et je repassais en boucle toute la journée à la recherche d’une faute que j’aurais commise et qui pourrait me trahir auprès d’Uriel. Il ne manquerait plus qu’elle rapporte au détail près tout ce qu’on a fait. En fait est-elle aussi sournoise ou folle que son oncle ? A-t-elle eu la même éducation que ce dernier, après la même famille. Cette attitude naïve, était-ce un jeu ou un masque ?

Il fallait que je me reprenne rapidement.

- Enfin … bien évidemment, ca ne peut qu’être le Haut Prêtre. Quelle surprise ! Sa nièce en face de moi. Vraiment, vous ne lui ressemblez pas physiquement.

Je pris un ton léger, histoire qu’elle ne se vexe pas et croit que mon trouble est tout simplement de la surprise. A moins qu’elle soit extrêmement intelligente ou qu’elle ait de l’œil, à ce moment, je dis adieu à ma piteuse comédie.

- Avant de continuer notre conversation, que voulez-vous boire ou manger ?
J’aurais bien besoin de quelques rafraîchissements. Il fallait que je m’assure de ne pas m’être vendu stupidement. Enfin … qui sait, elle pourrait peut-être me donner des détails intéressants sur son très chère oncle. Qui sait.
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Harouna Sunleth

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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyVen 3 Juin - 18:02

L’endroit était modeste, mais plein de charme. J’ai toujours eu une préférence pour les lieux peu espacés mais bien meublés, plutôt qu’aux immenses plafonds et aux sols trop laissés à nus, à défaut de ne pouvoir combler tous les vides. Une raison de plus qui pourrait expliquer mon départ de la demeure. Bien qu’il n’y ai malgré tout aucun rapport là-dedans. Après nous être installés, il ne fallut pas longtemps avant que quelqu’un vienne prendre notre commande. Léandre savait manifestement ce qu’il voulait, quant à moi, je n’en avais pas la moindre idée. De même, il s’arrêta avant de prononcer son choix, et posa son regard sur moi, tout en restant attentif à ce que j’étais en train de lui raconter. Après tout, je répondais à sa question posée précédemment, alors évidemment, qu’il m’écoutait, sinon quel intérêt ? A moins que sa motivation principale n’eut été que de me faire parler, pour être tranquille un court instant.
Mais bon, une fois de plus, je m’égarais. Je racontais simplement la raison, ou plutôt l’une des raisons pour lesquelles je me trouvais en ville. Selon moi, il n’y avait rien d’étonnant, outre la banalité des mots que j’étais en train de prononcer. Je ne saurais trouver les mots pour décrire l’expression qui venait de se dessiner sur le visage du jeune homme, au moment où j’énonçais le nom de mon soi-disant oncle. Cette personne dont je ne savais rien, et dont l’existence m’était encore inconnue quelques mois en arrière. Un nom qui n’avait rien d’exceptionnel, je pensais, mais qui avait le don à ce moment-là de déformer étrangement les traits de Léandre, ne fut-ce qu’un peu. Mes yeux parcouraient alors son visage tandis qu’il peinait à formuler sa phrase, comme si il venait d’être aspergé par la morsure d’un seau d’eau glacée. A vrai dire, j’étais curieuse.

- Ai-je dis quelque chose qu’il ne fallait pas, pour que vous affichiez la même expression que Louki lorsqu’il n’a pas fermé l’œil depuis plusieurs jours ?


Bravo, c’était très fin ça, Harou. Après ça, nous aurions visiblement de la chance si ce brave jeune homme ne quittait pas cette pièce sur le champ, après avoir claqué violemment ses mains sur la table. Harouna manquait vraiment de tact, c’était affligeant. Mais je soutenais sa propre interrogation. Un changement tout juste perceptible était venu se loger sur le visage de notre guide, au moment où la jeune fille avait mentionné le nom de son oncle. Mais pourquoi donc ? Léandre venait de nous faire cadeau d’une information peu négligeable. Uriel D’Arken était donc le Haut-prêtre, rien que ça. Et nous, nous en entendions tout juste parler. Eloïse Sunleth, sa mère, s’était bien gardée d’aborder le sujet. Décidemment, conserver autant de secrets était une pathologie héréditaire, chez les Sunleth.


- Eh bien, oui, mon oncle se nomme bien Uriel D’Arken… Pour ce qui est du Haut-prêtre, je dois vous avouer que je n’en sais strictement rien.

Elle ponctua sa phrase par un sourire gêné. Elle devait certainement se sentir idiote d’en savoir moins que Léandre à propos de son propre oncle. Mais ce n’était pas elle qu’il fallait blâmer. Le jeune homme sembla s’amuser du fait que le dit Haut-prêtre et Harouna ne se ressemblaient visiblement pas, ce qui eut l’effet, c’était facilement remarquable, de la déstabiliser. A ce moment-là, elle se disait sûrement, "Pourquoi ai-je toujours un temps de retard ?". Cela ne dura pas longtemps, puisque Léandre changea temporairement de sujet, permettant ainsi –sans le vouloir, j’imagine-, à la jeune femme de se ressaisir.

- Eh bien, je prendrais la même chose que vous, si cela ne vous embête pas.


Elle se mordait les lèvres. Signe qu’une question la rongeait, et qu’elle attendait le moment pour la formuler. D’ailleurs, elle ne se fit pas attendre d’avantage. La curiosité a tendance à faire preuve d’impatience.

- Vous dites que je ne ressemble pas à mon oncle... Vous le connaissez donc ? Vous l’avez déjà vu ? Dites-moi, comment est-il ? Est-ce qu’il… Je suis désolée, je m’emporte !


Elle rougissait à présent, consciente qu’elle s’était laissée submerger par un flot de questions qui n’en finissaient plus, comme à l’accoutumée.
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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyDim 5 Juin - 14:35

A cet instant j’avais agis comme le plus crétin des novices, celui qui venait de faire son entrée dans le monde des grands. Je m’étais laissé berner par la candeur de la jeune fille et son animal de compagnie, oubliant toutes méfiances et précautions.
Pourquoi ne lui avais-je pas demandé une telle information plus tôt ? Parce que je voulais passer du bon temps. ET bien si je continue à penser ainsi, je me retrouverais rapidement pendu, ou brûlé ou tout simplement torturé par un quelconque inquisiteur, voire Uriel en personne. Ce dernier s’en délecterait forcément. En effet j’étais potentiellement celui qui pouvait le faire tomber de son piédestal et réduire à néant la crédibilité de l’Eglise auprès des nobles, voire de l’Empereur. Malheureusement … c’était seulement là des rumeurs. Avec l’incident d’Olivier, j’avais compris que la force brute ne m’aiderait pas. De même. … aussi excellente soit ma maîtrise de la terre, je ne gagnerais rien si je n’utilisais pas comme il fallait ma cervelle. Je ne voulais pas que mon sang sert de peinture aux murs sales d’Ishtar. Je ne voulais pas me trahir stupidement auprès de qui que se soit … et là j’avais à m’assurer d’un problème qui s’appelait « Harouna ».

D’ailleurs elle me surprenait de plus en plus. Ce manque de tact … était-ce naturel ou un jeu tordu si caractéristique des nobles ? Avait-elle hérité du même caractère de son oncle ou au contraire son père l’avait-il éduqué plus correctement, à l’inverse d’Uriel ? A voir et à découvrir.
Puis elle prétendait ne pas connaître les vraies fonctions de son oncle. Sincèrement, je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’elle avait des parents irresponsables ou dérangés ou encore indignes. Selon moi c’est un minimum que donner la situation sociale et financière de la personne à qui on la confie. Ce qui était plus étonnant : Pourquoi n’a-t-elle pas insisté pour savoir ? Peut-être qu’elle l’avait fait… j’en sais rien.

- Je vais prendre votre spécialité en pâtisserie et sinon … du café en boisson. De même pour la demoiselle.


L’employeur avait écarquillé les yeux également face aux questions de la jeune fille mais il ne dit rien et se retira aussitôt que j’ai passé notre commande. J’arrivais à mieux contrôler mon expression faciale et je souriais déjà plus facilement, en affichant un air plus ou moins serein. On pouvait dire que l’attitude d’Harouna m’aidait à mieux interpréter une comédie, à porter un masque calme. J’étais décontenancé face à elle.

- Vous êtes bien rude dans vos paroles
, dis-je en riant.


Elle était trop franche… c’était une des choses que j’ai pu remarquer.

- Quant à mon expression … Disons que je suis surpris. Le Haut Prêtre est très connu et aimé par la majorité de la population dans la Capitale. Voyez-vous il dirige notre Saint Eglise et donc le culte de l’Ombre.

Par contre je voudrais connaître l’opinion de la société une fois tous ses tords et travers exhibés dans toute la ville. Enfin les rumeurs sont difficiles à répandre sur son compte, comme dit il est aimé et très vte les impudents disparaissent pour hérésie. Le culte de l’Ombre est inviolable et son représentant d’avantage. De même pour l’Empereur. J’avoue que j’aurais du mal à imaginer un monde sans notre Empereur. J’ai grandi avec, on m’a raconté les histoires des grands Empereurs. D’où la présence de l’Empereur dans le système politique que j’imaginais. Il gardait du pouvoir mais un pouvoir un peu plus faible que ses pouvoirs actuels.

- J’ai eu l’honneur de rencontrer une fois votre Oncle. Lors d’une soirée. Un homme cultivé et distingué… Je pense que vous vous entendrez avec lui pour quelques lectures.

Si elle rapportait notre conversation, autant que je dise du bien du blond sans non plus donner l’impression de faire du lèche. Restons dans le polie et ne pas donner d’idées à qui que soit. Je choisissais donc mes mots, avec le plus d’attentions possibles. Pour l’instant – à part mon expression de tout à l’heure – je jouais à la perfection.

- Autrement il ne vous ressemble pas physiquement. Disons qu’il est blond … les yeux bleus …. La peau pâle et il a des cheveux assez longs.

J’aurais pu ajouter « bel homme » mais il ne manquerait plus que la demoiselle s’offense, pensant que je la considère comme « laide ». Loin de là.

La commande arriva. On déposa donc nos gâteaux dans des services fins, en porcelaine. C’était peut-être modeste comme lieu mais le service était tout simplement plaisant et raffiné. La spécialité en question était un fondant au chocolat, avec un boule de glace et de la crème tout autour. Délicieux. J’en bavais presque. Il fallait m’expliquer pourquoi tous mes soucis s’envolaient avec ces sucreries. J’y plongeais ma cuillère dans la matière moelleuse et porta donc le morceau fumant et coulant dans ma bouche. Ma langue fit le reste en transmettant à mon cerveau le merveilleux goûts d’un chocolat fondu.
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Harouna Sunleth

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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyLun 6 Juin - 19:55

- Vous me trouvez donc rude ? Je suis navrée, on m’a souvent fait part du fait que j’étais maladroite dans mes propos…

Enfin, « on », j’entendais par- là Louki, plus exactement. Mes parents n’avaient jamais vraiment eu à me blâmer. En fait, ce sont d’ailleurs plutôt eux qu’il fallait blâmer. Mon manque d’expérience dans ce domaine leur revenait haut la main. Mais je voyais Léandre rire, et pour une raison tout à fait inconnue, je ne pouvais retenir le sourire qui s’étirait sur mon visage. Je le trouvais beau, et si ça n’avait dépendu que de moi, j’aurais certainement déjà attrapé une mèche de ses cheveux entre mes doigts, comme ça, sans raison apparente. Seulement, j’avais de grands doutes à propos de la limite des choses que l’on pouvait se permettre d’expérimenter en public, qui plus est en face d’une personne tout juste rencontrée.

- J’entends bien, je sais quelles sont les fonctions du Haut-prêtre, seulement… J’ignorais qu’il s’agissait de mon oncle.


Je me mis à rire faiblement. Que pouvais-je faire de plus ? Après tout, je disais la parfaite vérité, une fois de plus. Je me disais qu’à ses yeux, j’étais certainement la fille la plus étrange et ignorante qu’il avait eu l’occasion de rencontrer. Et j’en riais, voilà tout, parce que sinon, je pouvais tout aussi bien en pleurer. Pleurer pour toutes ses années restées dans l’ignorance, dans la solitude et coupée d’un monde que je découvrais aujourd’hui comme étant vaste et riche. Mon esprit se délectait de découvrir tant de nouvelles choses chaque jour, de la même manière qu’il peinait à tout assimiler et comprendre. Tout m’apparaissait comme un gigantesque puzzle dont je devais recoller les morceaux, pour arriver… à mes fins, et espérer ne pas perdre pied rapidement.

Si j’en croyais les dires de Léandre, cet oncle encore étranger était aimé comme le peut être un dirigeant de l’Eglise. J’essayais de ne pas trop me perdre dans mes pensées, tandis que j’imaginais quel genre de personne il était. Puis vint la description que j’avais réclamée impulsivement. Je ne retenais pas davantage un nouveau sourire amusé.

- Ah ah, comme c’est étrange, on pourrait croire là que vous dressiez le portrait de ma mère. Alors, elle ne m’avait pas menti, cette personne semble bel et bien être mon oncle. Enfin, tous les éléments coïncident, en tout cas.


J’avais tout hérité de mon père. D’une certaine façon, je lui ressemblais bien trop, tandis que mon frère avait tout de Mère. Mais ça m’était égal. Mes pensées furent vite interrompues par l’intervention du serveur venu apporter les plats. Sur mon épaule, je sentis Louki déglutir à la vue des mets posés tout juste devant nous. Voyant que Léandre avait déjà attaqué, je plongeais ma cuillère dans la pâtisserie, puis la portait à ma bouche. C’était splendide, sucré et agréable. Je laissais la saveur du chocolat inonder mon palais, si bien que je remarquais trop tard que Louki avait quitté mon épaule pour plonger son museau dans la glace qui avait commencé dès lors à fondre.

- Louki !

* C’est un chic endroit, ici ! *

Il me regardait de ses petits yeux noirs, alors que son museau avait pris la teinte de la crème. De nouveau, je me mettais à rire, cette fois-ci plus fort, plus franchement. Puis finalement, je reportais mon attention sur Léandre.

- Louki dit que vous avez bon goût.

Petite information sans intérêt, surement, mais je tenais à partager cela avec lui, sans savoir vraiment pourquoi. J’attendais un court instant, reprenant un peu plus de sérieux, et je pris l’initiative d’aborder de nouveau le sujet qui m’intéressait.

- Dites-moi, puis-je vous embêter une fois de plus ? Après quoi, je vous rends votre « liberté », j’imagine que vous avez certainement mieux à faire que de passer cette journée en ma compagnie. Vous avez déjà rencontré mon oncle… A-t-il déjà fait allusion à sa famille ?

J’aurais pu ajouter « et à sa sœur », mais je me retint.

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Lao
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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyDim 12 Juin - 22:14

Je mâchais, pensif. Je mâchais, songeur.
Les mêmes questions revenaient inlassablement et mon esprit les retournaient sans cesse de différentes manières mais j’arrivais à une seule et unique conclusion : J’étais perdu.
Même ce délicieux gâteau ne m’aidait pas en stimulant mon cerveau pour qu’il puisse avoir d’excellentes idées et réflexions.
Quelles questions me rendaient fous, incertains de moi-même ? Les voici : était-elle si innocente qu’elle le paraît ? Ou au contraire tout ceci n’est qu’un stupide masque, un jeu subtil joué par une noble tout aussi subtile et manipulatrice ?
Désirez-vous savoir ce que mon instinct me dit ? Oui ? Et bien mon instinct me dit qu’elle ne joue à aucun jeu et qu’elle est ignorante pour son oncle, pour la Capitale et ses mille et une intrigues. Vraiment, c’est désolant de voir des parents si irresponsables, oui irresponsables d’abandonner ainsi une personne au milieu d’une grande ville sans indication concrète et précise. Juste des « à priori » ou encore un simple « nom ».
Je mâchais, frustré. Je mâchais, énervé.

L’animal, discret et calme jusqu’à maintenant, quitta l’épaule d’Harouna d’un bond et se jeta sur la glace afin d’y glisser son petit museau. Mes yeux s’arrondirent et observèrent attentivement l’animal, j’approchais même mon visage de l’étrange bête. N’était-il pas mignon ? Adorable ? Et incroyablement intéressant à étudier, à observer.
Je me demandais s’il n’avait pas froid ? Si j’y plonge mon propre nez je ne le sentirais plus pour plusieurs minutes … on pouvait même me le casser que je ne ressentirais rien. Voilà le pouvoir de la glace.

Puis la brune me dit une chose qui me surprend beaucoup. « Louki dit que vous avez bon goût »…. Comment ça « dit » ? Cet animal a-t-il un quelconque don ? Une caractéristique magique ? Une intelligence plus poussée ? Un lien particulier ? Je voulais bien lui poser ces questions mais elle m’interrompit en me demandant si Uriel avait déjà parlé de sa famille.
Voilà un sujet sensible. La famille, on n’en parle presque pas dans la noblesse et dès qu’on met « famille » en bouche, j’ai l’impression que c’est rarement pour dire du bien. Pour Uriel… J’en savais vaguement et encore, je sais que ce que les nobles se disent entre eux.

- Et bien … il se montre peu bavard au sujet de sa famille. Je ne peux malheureusement pas vous aider à ce sujet. Excusez-moi. Votre famille ne vous a-t-elle pas parlé longuement de votre oncle ? C’est étrange… Enfin, si ce sujet vous gêne, qu’on le clos à cet instant.

J’aurais peut-être voulu savoir plus mais si elle se mettait à pleurer ou à se montrer désagréable, non merci. Je m’en passerais bien alors.

- Sinon … pour Louki, vous entendez ses pensées ou alors vous vous fiez seulement à ses gestes pour le comprendre ainsi ?

Je posais enfin les questions qui me brûlaient la langue depuis un bon bout de temps maintenant. J’espérais avoir une réponse toute aussi intéressante. Je trépignais presque d’impatiente, me retenant difficilement. Finalement je ne me retins pas et posa mon doigt sur l’animal et caressa sa fourrure tendrement et doucement. Il était marrant. Je l’aimais bien lui. On dit que l’animal ressemble à son maître, et bien s’il est si mignon, il doit en être de même pour sa maîtresse non ?

Je regardais le ciel. Il allait s’assombrir bientôt.

- Je peux vous raccompagner chez vous … ou chez votre oncle. Où vous logez, si vous désirez évidemment.
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Harouna Sunleth

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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptyMar 28 Juin - 12:49

- Oh…

Déception. Enfin, plus ou moins. Sur quoi m’étais-je basée pour espérer une quelconque allusion à sa famille, de la part de mon soi-disant oncle ? Il était évident que, moi-même n’ayant appris son existence que récemment, cet homme ne sache certainement rien, ou pas grand-chose à mon sujet. Alors vraiment, devais-je être déçue ? Non, bien sûr que non. Je reportais plutôt mon attention sur Léandre, et ses interrogations tout à fait légitimes. Que répondre ? La vérité, tout simplement. Ou tout du moins, un fragment. Oui, autant dégager les éléments superflus pour n’en ressortir que l’essentiel, et ainsi éviter les sujets fâcheux. Il va sans dire que j’aimerai conserver ma bonne humeur apparente, alors autant être bref. J’attrapais la tasse, et avala une gorgée, tandis que Louki se délectait toujours de la glace.

- Ne soyez pas gêné, le sujet n’est en rien embarrassant pour moi. Seulement, il n’y a rien d’intéressant que vous aimeriez entendre. A vrai dire, j’ai appris l’existence de mon oncle alors que j’étais sur le point de passer la porte de ma demeure. Rien de plus… rien de moins.


C’était pourtant clair, pensais-je. Rien à ajouter qui n’en valait la peine. Tout en portant de nouveau la tasse à ma bouche, je dévisageais Léandre. Quant à lui, son attention était toute monopolisée par la présence de Louki sur la table. Mes pensées en vinrent à s’égarer de nouveau, dans mon esprit trop étroit et trop ignorant. Cet homme, que pensait-il de moi ? Comment me voyait-il ? C’était une chose que je n’avais encore jamais réellement expérimenté… les rencontres. Et voilà qu’aujourd’hui, je me retrouvais ici, à siroter tranquillement en face d’un individu dont je ne connaissais pas même le visage, il y a quelques heures de cela. C’était étrange, comme sentiment.

Un geste de Léandre me sorti de mon intense réflexion. Il prit l’initiative de porter sa main sur le petit animal, ce petit Kouchou qui était mon compagnon depuis ma tendre enfance. Je me dis alors qu’il fallait être certainement fou ou insouciant pour toucher Louki sans attendre son consentement. Il n’y avait qu’à espérer que ce gentil jeune homme ne soit pas trop sensible aux morsures, et qu’il ne soit pas trop susceptible, aussi. Et à mon grand étonnement, ma petite bête se contenta de paraitre surprit, au contact de ses fins doigts sur sa fourrure beige et chocolat. Mais il ne montra aucun signe d’agressivité ou de mépris. J’haussais alors un sourcil, interrogeant Louki du regard. Ce dernier ne me regardait même pas, ses yeux parcourant le visage du jeune homme qui paraissait doté de la même curiosité que moi. Et puis, vint la question. J’eus plutôt du mal à cacher ma surprise, pour dire vrai. J’étais prise de court. Que dire ? La vérité, une fois de plus ? Quand bien même elle serait difficile à avaler ? Et là, par pur réflexe, lorsque le regard de mon compagnon se posa sur moi, j’espérais qu’il puisse lire ma détresse. Il se contenta d’afficher une expression nonchalante, sur laquelle je pouvais lire « débrouille toi, ça n’est pas de mon ressort ». Merci, oui, merci. J’inspirais une grande bouffée d’air, aussi dignement qu’un soldat avant une bataille, et mon regard vint trouver celui de Léandre, avec une grande détermination.

- Léandre ! Me croirez-vous si je vous dis que… et bien… Louki et moi… Enfin, c’est-à-dire que…

En un instant, toute ma belle assurance vint se fracasser avec la plus grande distinction que je n’avais jamais connue, et je sentais mes joues s’empourprer et enflammer mon visage. Je poussai un soupir, et décida d’affronter de nouveau le regard du jeune homme, qui attendait certainement une réponse un peu plus… constructive.

- En effet, Louki et moi, nous pouvons communiquer. Quant à la façon dont nous procédons… Elle est sans doute difficile à croire, mais, j'entends sa voix, dans ma tête.

J’étais gênée, et c’était fort désagréable. Ne pas savoir quoi répondre à une question pourtant simple. Je devais avoir l’air bien bête. Mais sans doute comprenait-il ma gêne, allez savoir.

- Je ne loge pas ici, bien évidemment. Pour ce qui est de rencontrer mon oncle… je vous remercie, mais ça ne sera pas pour tout de suite. J’ai… quelques affaires à régler, avant. Je ne voudrais pas abuser de votre bonté plus longtemps, aussi, je trouverai un endroit où passer la nuit. Léandre… peut-être pourrions-nous nous revoir à l’avenir ? J’avouerais que de voir une tête familière parmi tous ces inconnus, de temps à autre, serait revitalisant pour moi… et pour Louki.

Oui, pour Louki, hein…

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Lao
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Lao

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MessageSujet: Re: Que sera, sera, alright. [ Lao~]   Que sera, sera, alright. [ Lao~] EmptySam 6 Aoû - 1:01

Je devais être un bel imbécile à regarder vu comme je clignais des yeux. Une vraie fille en émoi devant son amant secret… Mais il faut me comprendre. Je ne m’attendais pas du tout à une telle réponse, si étrange et si folle à l’oreille ! Elle entendait les pensées de cette boule de poile !

- Les animaux ont un langage humain ? Ou alors vous comprenez un langage animal ?


Je ne disais pas ceci par moquerie, au contraire, j’étais réellement intéressé. Communiquer ainsi, sans qu’on puisse le faire voir et entendre par autrui était une idée excellente. Cela me faisait penser à une technique de mon vieux maître… il disait communiquer par la terre avec ses confrères. Mine de rien, il serait intéressant que j’apprenne cette technique et parler et envoyer des messages à d’autres philosophes. En fait on devrait carrément se créer un réseau, appelant à l’aide en cas de besoin ! La terre nous entour, comment nous en priver ? Nous enfermer dans une cage en fer ? Ridicule … mais possible mine de rien. Je frissonne rien qu’à l’idée de me trouver dans une cage en fer, à la merci de mes opposants.

- Excusez-moi mais ne vous sentez pas blesser ou autre ! Je suis sincèrement intrigué et je n’ai aucune intention de me moquer de vous ou quoi que se soit. CE n’est pas dans mes habitudes de blesser une jolie dame.

Restons dans le poli et le charmant. J’avais les mots plus faciles pour les femmes que pour les hommes, était-ce un manque d’expérience avec le sexe masculin ? Sûrement. Mais je ne m’en plaignais pas pour l’instant et m’en plaindrais pas beaucoup par la suite je pense bien.

La bête restait bien calme sous mes caresses. Et bien elle était bien docile et non rebelle et revêche. Elle se laissait faire facilement, adorable petite chose ayant encore quelques traces de son petit repas précédent.

- Mais pour votre bien, je vous conseille de garder cette information pour vous surtout en présence de Médecins. Heureusement ou malheureusement, nous avons beaucoup trop de curieux dangereux dans les environs.

Il serait bon qu’elle ne révèle pas tout à la demande simple d’un inconnu. Certes j’inspirais la confiance apparemment mais il fallait se méfier. Si je n’étais pas dangereux, d’autres qui inspirent la confiance également en profite à des mauvaises fins malheureusement.

Quant au logement. Elle ne loge pas immédiatement chez Uriel. Dommage, elle rate un magnifique palais sûrement dont le confort devait être impérialement délicieux. Elle trouvera sûrement un établissement plus respectable, ce genre de lieu se voyez dès l’extérieur et surtout si elle était noble… il n’y avait rien à craindre.

- Bien si vous le dites.

Je regardais à nouveau le ciel… le soleil commençait à se coucher, et il serait bon pour moi de rentrer dans le manoir des Lacroix sans trop tarder. J’étais assez parano la nuit, seul dans les ruelles. Faut me comprendre quand les Inquisiteurs sont à mes trousses.

- Venez me rendre visite au résidence des Lacroix ou encore m’envoyer une lettre pour m’indiquer où vous loger. Pour ma part, j’ai des choses à faire donc je dois vous laisser avec regret.

Je me lève, prends la main de la belle et y dépose un baiser puis me relève.

- Au plaisir de vous revoir ma Dame.

Je quitte l’établissement et entra chez en sifflotant tout en surveillant mes arrières attentivement.
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