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| La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Lun 6 Juin - 22:21 | |
| Libre, mais à jamais soumis Aux désirs et à la vie J'erre, seul sans même un ami Dans les couloirs de la nuit Pourtant, ni maître, ni servile Frêle poussière au firmament Je reste fort et docile, Faible quand on me surprend La foi ? Est-ce que je possédais seulement la Foi ? Cette force qui poussait les hommes à faire des folies, cette force qui prenait source dans la confiance aveugle que les plus faibles possédaient, cette force qui donnait l'espoir, là où il n'y en avait plus. La Foi ? Est-ce que j'avais la Foi ? Petit, j'avais grandi dans une cage, petit j'avais été un animal aux cheveux blancs et aux yeux rouges, petit, je n'avais été qu'un être faible et dansant pour un peu de nourriture. Est-ce qu'à cet instant, j'avais possédé la Foi ? Ce n'était pas celle en l'Ombre que j'avais gagnée à cette époque, mais celle envers un petit oiseau blessé que j'avais pris dans mes mains froides, je me souviendrais pour toujours de cet instant, où je n'avais que dix ans et aucun avenir, un oiseau blessé et plein de sang était tombé devant ma cage. Il lui manquait un oeil, et pourtant malgré sa blessure, il se battait en piaffant pour survivre, et quand mes doigts l'avaient touché, j'avais senti une vive chaleur dans tout mon être ; ce fut la première fois de ma vie que je ressentis ça, et aussi la dernière fois. La Foi... c'était cet oiseau noir portant malheur qui me l'avait offert vulnérable et fragile, il avait été celui qui m'avait aidé à pousser la porte de ma cage, et qui avec ses frères, avait massacré les Guignoles d'Ishtar. Pour quelle raison ? Parce qu'une simple folle m'avait coupé deux doigts, deux doigts qui avaient eu l'insolence de toucher un violon, et curieusement, c'était de ces doigts amputés que je tenais l'archet. Et c'était cet oiseau qui éternellement, plantait ses serres dans mon épaule, voyant le monde, examinant l'Homme de son seul oeil valide, caressant parfois ma joue de sa plume sombre. Personne ne devait me l'enlever, car cet oiseau était le fourreau de ma folie, cette immense lame pleine de sang et puant le vice qui sans cesse, se plantait dans mon corps blafard, non pas immaculé, gris, car le Bien et le Mal n'avaient jamais existé pour moi. Le monde avançait, et je marchais sur le monde d'un pas arrogant, et méprisant. À quoi bon attendre quelque chose de l'Humanité ? Alors que celle-ci avait fait de moi le monstre insolent que j'étais ? L'humanité m'avait donné rancune et haine, et c'étaient devenus mes armes. J'aime à croise un court instant Quand mes doigts frôlent la gelé Qu'elle réchauffe mon sang Et dévoile la vérité: Je suis retiré des miens Mais pas perdu ici-bas Si je touche son parfum La Nature me guidera Ce Corbeau, c'était mon arme, mon ami, mon allier, mon fidèle, et mon frère. C'était grâce à lui que je n'étais pas encore mort, c'était grâce à lui qu'Ishtar était encore debout, mais je ne pouvais guère cesser de rêver de ce songe incroyable, car aussi sanglant que la mer de sang qu'il m'avait montré, cette nuit-là. Le monde était le cercueil qui allait renfermer ma folie, lorsque je ne pourrais plus contenir cette haine encrée dans mon être, cette haine si ardente que respirer était pénible, et que lorsque j'ouvrais les yeux, je ne voyais que des rats en train de se dévorer. Les hommes n'étaient pas ce qu'ils croyaient être, les hommes c'étaient des rats ou des cloportes qui se faisaient sans cesse la guerre, et pour quelle raison ? Pour le pouvoir, chose bien futile et éphémère, si je possédais un monstre dans mon corps, celui-ci n'avait jamais éprouvé le besoin de posséder le pouvoir. Chose sans intérêt, car le pouvoir amenait l'ennui, et l'ennui je le comblais déjà avec la violence. La violence, mère de mon esprit, celle qui m'avait offert la force sur un plateau non pas d'argent, mais en bois ; un plateau fait d'un bois pourri et moisi, répandant autour de lui une odeur de mort. Avant même de naître, mon esprit était celui qu'un cadavre, et il vivait dans ce corps d'albinos. Une question d'ailleurs ne m'avait jamais frôlé l'esprit, et ne le frôlerait sans doute jamais : « Qui étaient mes parents ? Qui était le bâtard qui avait engrossé une chienne ?", sans Nicolaï, que serais-je devenu ? Ou plutôt... que ne serais-je pas devenu ? J'étais le Chien Fou de l'Église, l'arrogant, le salopard, le clébard dont maintenant, on voulait se débarrasser parce qu'il ne plaisait plus ; l'homme tenait-il tant à ça ? Jamais je ne pourrais comprendre cet être. L'Église cherchait à m'évincer, et contrairement à ce qu'on pouvait penser, ce n'était pas mon seul soutien, car de soutien jamais je n’en avais possédé, personne ne me l'avait donné. Je n'étais qu'un Fou dans un monde Fou peuplé de Fou, et le Fou refusait de faire le bouffon. De toute façon, personne n'avait jamais eu la moindre considération pour moi. Peints en sombre sur mes mains Pâles comme neige au matin Ma vie a su consumer Tous ces maux qui l'accablaient Et le monde allait tourner, encore et encore, qu'importe ce que j'étais, qu'importe ce que les hommes étaient. Je ne cherchais rien en ce monde, je ne cherchais rien dans ces êtres corrompus, je me servais juste de leur corps pour façonner un Nouveau Monde, un univers semblable à mon esprit, un néant de haine et de rancune, un néant de désir sadique et pervers, car j'étais ce que l'homme refusait toujours d'être : le monstre qui dévorait chacun de nous, celui qui grondait dans la chair et dévorait le coeur, car au final... l'être humain n'était que ça, une chose trop arrogante et méprisante pour accepter d'être ce qu'il était vraiment. Ma présence ici ? Dans cet endroit où la Foi en l'Ombre courait partout ? Il n'y en avait pas, je ressentais simplement le besoin de me recueillir. J'avais Foi en l'Ombre, et j'avais Foi en l'Onyx qui avec ses plumes noires et sa sagesse, représentaient ce culte selon moi, mais personne n'allait croire les mots d'un homme comme moi, je n'étais que le clébard. Mais le Corbeau Blanc n'était pas que ça. Droit et raide comme un cadavre, je me trouvais debout au centre d'une pièce, où le parfum des cierges ne me parvenait pas plus que ça. J'étais torse nu, et la lumière donnait à ma peau pâle quelque chose de malsain et de laid, ma véritable nature sans doute, alors que mâchoire crispée et yeux fermés, je me concentrai, la main tendue vers le nord. L'Onyx s'était posé prés de ma cape et de ma chemise noire, alors que le doux murmure du vent caressait ma chair brûlée au niveau du cou et de la mâchoire, je fermai doucement mes yeux rouges, calcinés d'avoir été trop longtemps ouverts, proies des flammes qui diffusaient de l'Ombre dans la pièce.
Aussi surprenant que ça pouvait l'être, plus le moindre son parvenait à mes oreilles, il n'y avait qu'un sifflement qui se répercutait dans tout mon crâne, je ne percevais même pas les croassements de mon corbeau qui battit pourtant des ailes, lui aussi sentit l'énergie qui traversa mon corps. Un novice m'observait dans son coin, intimidé et refusant troubler ma prière, il me vit soudain secoué d'un frisson que je ne parvins pas à contrôler. Mais rien ne se produisit, il y avait le vide dans tout mon corps, un immense vide que cette fois-ci, je ne pouvais pas contrôler, pourquoi ? Parce que mes pieds refusaient de m'obéir, mes jambes restaient plantées là ; le Corbeau Blanc semblait s'être transformé en statue. |
| | | Franziscka Halbrum † Prêtresse †
♦ Influence : 247 ♦ Messages : 313 ♦ Âge du perso' : 20 ♦ Fiche : Un mur de glace... ♦ Date d'inscription : 31/12/2010 ♦ Age : 31
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| Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Mar 7 Juin - 15:44 | |
| Franz avait été malade quelques jours et elle venait à peine d’être rétabli. Si elle se laissait examiner par un médecin compétent et sain d’esprit – car oui, c’était une espèce rare sur Ishtar – il lui dirait clairement qu’elle devrait se reposer un peu plus.
Ce n’était plus une question de maladie – la fièvre l’avait quitté il y a quelque chose – mais plutôt une question de manque. Combien de jours n’avait-elle pas goûté à son petit univers, si fleur bleu, à cause de la disparition d’un fournisseur. Ainsi physiquement, elle était plus ou moins en forme, mentalement c’était une toute autre chose. Elle était sur les crans, exprimant sa fureur à coup de remarques cinglantes voire de coups. Un des assistants était devenu sa cible parfaite, peut-être parce qu’il n’élève pas la voix… même quand on le frappe. Dans tous les cas, Franziscka était ingérable tout simplement. Un véritable animal aux yeux aiguisés qui cherchent la moindre faute pour éclater sur la première personne qui passe.
D’ailleurs à la voir, on s’en rend facilement compte. Elle avait une allure plus ou moins digne, ce qui n’était pas étonnant pour une prêtresse. Non, ce qui frappait était sa peau. Elle était assez pâle à la base, mais là c’était pis. On en voyait tous les veines se situant à son cou. On aurait presque l’impression qu’elle brillait dans le noir avec une peau aussi blanche. Presque un fantôme. Quant à ses yeux, ils vous toisaient … ils étaient dérangeants, et animés d’une étrange lueur.
Elle était donc dans un état assez déplorable. Aujourd’hui par exemple, elle avait une envie pressante de se défouler, taper sur tous ce qui bougeaient parce qu’elle en avait envie point ! Sauf que même si elle giflait de temps à autres, ce n’était pas vraiment éreintant. De plus, elle voulait essayer de retrouver un semblant de calme. Peut-être que la méditation l’aiderait ? Voilà ce qu’elle pensa.
Dans cette optique, celle de se recueillir, ou encore démolir un ou deux murs, elle se rendit dans l’une des salles réservés aux prêtres pour des entrainements ou encore méditation. Malheureusement le sort était contre elle et il avait fallu que les salles soient déjà assez remplies. Elle aurait pu y entrer, elle avait tous les droits, mais elle ne fit rien. Elle voulait un peu de paix avant tout ! Pas un arrière son d’objets brisés, ou encore les explications tordus d’un prêtre à un novice. Non non ! Du calme avant tout !
La brune continuait d’avancer espérant tomber sur une salle vide ou du moins ayant un semblant de tranquillité.
Finalement elle s’arrêta devant une des portes. Un novice, comme six ans, fixé quelque chose. Apparemment une scène passionnante à l’intérieur de la pièce. Intriguée, elle se mit derrière et vit un homme immobile et torse nu avec un corbeau à son épaule. Rien de bien passionnant en somme.
Sauf … qu’il se passa quelque chose. Le corbeau croassa, comme s’il lui demandait de se retourner pour voir ce qui se passait. Elle fit ce qu’on lui demanda et vit l’ombre de la personne s’étirer dans toute la pièce.
L’enfant restait toujours là, fasciné.
- Déguerpis petit… j’ai l’impression que c’est un nouveau sort là. Il y a des risques que tu finis en bouilli en restant là.
Elle voulait partir. Elle allait partir.
Le crétin de novice, énervé par le ton de la brune, poussa avec une force étonnante Franz dans la pièce. Celle-ci se réceptionna sur ses deux fesses.
- CRETIN ! REVIENS !
C’était sortit tout seul. D’ordinaire, une Franz répue et non en manque, ne dira rien et créera au pire une effrayante ombre mais en aucun cas elle n’élèverait pas la voix. Une Franz en manque ne contrôle plus rien. Pourquoi dis-je ca ? Pour vous montrer à quel point son quotient intellectuel tirait vers le bas lorsqu’elle n’a pas sa dose de drogue, pour montrer à quel point elle avait été imprudente d’hurler alors qu’à côté un type était très concentrée sur son sort.
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| | | | Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Mar 7 Juin - 16:32 | |
| Des voix auraient pu me parvenir, ainsi que les bruits d'un pas saccadé et énervé, mais mon esprit ne prenaient plus ça en compte, il semblait que j'oubliais le monde. Ce que je sentais ? Je n'aurais pas pu le dire exactement, je sentais juste quelque aller et venir dans mes veines, grisant mon esprit qui de seconde en seconde perdait conscience, je ne savais plus si j'avais fermé les yeux, car je m'enfonçais dans quelque chose de froid et de noir, les ténèbres m'attiraient et me retenaient prisonnier de quelque chose, mais de quoi ? Je ne pouvais le dire, je ne savais que trop peu ce qui se passait, j'étais juste en train d'essayer quelque chose, et ce quelque chose me prenait ma vie, et mon sang. L'Onyx prés de mes vêtements tourna la tête vers la jeune femme brune qui venait de subitement entrée, mais moi... je ne voyais plus rien, je n'entendais plus, j'étais dans un monde sourd et aveugle, je ne sentais même plus le vent caresser ma peau. Ma chaîne pendait autour de mon cou, démontrant mon appartenance à la famille Paole. Qui étais-je ? L'Ombre pouvait-elle un jour me murmurer cette réponse ? Ma Foi faisait-elle de moi... un pantin ?
Et ce pantin n'était-il pas en train de sentir quelque chose dans son corps, quelque chose qu'il ne pourrait pas définir... tant que c'était unique et particulier ? Je sentais une vive énergie parcourir mes veines, il n'y avait que ça, et cette force obscure emplissait le néant de ma haine et de ma rancune. Prisonnier de moi-même, je ne trouvais pas une lame capable de me défaire de mes liens, mais plutôt des chaînes qui enserraient mon corps, entrant dans ma peau comme le feu qui l'avait autrefois pénétré. Sur mon cou, on pouvait voir les stigmates de ma confrontation avec Sacha, sur mon bas-ventre, la chair brûlée cachait la haine que me portait Mist ; mon corps était celui d'un pantin qu'on ne pouvait pas blesser, ou trés peu : car même mort, celui-ci aurait l'audace de se relever, et de faire du monde un terrain de mort. L'univers tout entier me méprisait, et moi je riais de ce mépris, qu'importe ? J'étais le Fou que l'Église avait longtemps enfermé, et le Fou était sur le point d'exploser à l'intérieur de la Cage. Le monde était le berceau de ma folie, le monde était le cercueil de ma raison : la haine aussi bien que la rancune n'avait pas de fin, et jamais ma faim de violence ne pourrait se satisfaire. Il y avait trop de choses, j'étais pourrie de l'intérieure, vision que j'acceptais, car sans la haine et la rancune, jamais je ne me serais élevé au milieu des bêtes. Sans l'Onyx, jamais je n'aurais connu ce semblant de liberté.
Je ne cherchais rien en ce bas monde, pas même le rein de ma raison autrefois disparut, je ne cherchais rien en ce bas monde, pas même l'espoir.
Je ne sus exactement ce qui se passait en moi pour ressentir ce vide, et ce soudain ennui, mais une voix me fit sortir de ma médiation, grave erreur. Lorsque je rouvris les yeux, je vis une silhouette brune s'en prendre à un novice, mais hormis les contours minces de la jeune femme, je ne voyais rien ; c'était juste une grande ombre qui se mouvait, irritée devant mes yeux écarlates. Et dans mon regard carmin, une lueur prit forme, une lueur incroyable, mais dont aucun qualitatif n’aurait pu décrire ce que c'était, l'espace d'un instant, on aurait pu croire que j'étais sous l'effet de l'opium. Ma respiration se fit plus fort, chacun de mes souffles sortait péniblement de mes poumons, mon corps fut soudain rempli d'une tension et me muscles se contractures, mes mains se refermèrent en deux poings dans lesquels mes ongles se plantèrent dans ma chair, au point où trois gouttes d'un sang presque noir tomba sur les dalles de pierres. Le loup ferma à nouveau les yeux, et son corbeau émit aussitôt un croassement rauque qui résonna dans toute la salle, le novice se détacha soudain de la Prêtresse pour se rapprocher de moi, mais j'avais déjà choisi ma cible, sans contrôler la soudaine pulsion qui s'arracha de mon être.
Mon ombre ? Eh bien... elle n'avait rien d'original, ce n'était qu'une ombre se reflétant sur le sol. Une Ombre d'un homme qui n'en était pas vraiment un, mais une ombre qui doucement devint plus épaisse, à point de donner une illusion de grandeur, elle s'étendit sous mes pieds et tout autour de moi. Grimpant sur les dalles de pierres, répandant une chose noire et soudaine, elle s'arrêta, j'étais le centre, j'étais l'être qui commandait cette chose. Mais mon esprit était vide, je ne voyais plus rien, je n'entendais plus rien, pas même les exclamations étouffées du novice qui ne me quittaient plus des yeux. Le seul souvenir dans ma tête, c'était cette femme ressemblant à une ombre, et un frémissent couru sur mon échine, une goutte de sueur glissa sur ma tempe, manquant de passer sur ma paupière. Je haletai comme une bête enragée se retenant d'exploser, je haletai et soudain, je commençai à avoir mal, le sang dans mes veines brûlait, si bien que je serrai ma mâchoire. La douleur s'empara brutalement de mon être, et une atmosphère terrible se répandit tout autour de moi, l'Onyx bougea son énorme tête noire, posé prés de ma cape, il battit des ailes, son unique oeil valide fixant ma silhouette pâle dans cette salle.
Et il fut le premier avoir que mon Ombre se sépara soudain, pas comme éclaté, non, mais plutôt comme une sorte de deux ailes noires sous mes pieds, et ses ailes noires se déployèrent, courant, serpentant sur les dalles de pierres à une vitesse incroyable. Véritable célérité ailée, mon Ombre se leva soudain, et chacune de ces plumes de ces deux espèces d'ailes — faibles imitations de celles d'un corbeau — se dressa soudain. Sans que je ne puisse contrôler ce qui se passait, aveugle et sourd à ce qui se passait, victime d'une transe qui alourdissait tous mes membres, je croyais avoir rouvert les yeux, mais le noir avait pris ma vision, tandis que l'Ombre fonçait sur la Prêtresse, dernier souvenir que j'avais eu lorsque mes yeux étaient encore ouverts.
Mais quelque chose... je ne pus dire exactement quoi, quelque chose bougea, et les plumes ressemblant cette fois-ci à un tentacule changèrent de cible. Ce ne fut pas la Prêtresse qui fut touchée, mais le novice qui avait eu le malheur de frôler mon Ombre, et vive comme l'éclair, celle-ci s'enroula soudain autour de son bras, le serrant de toutes ses forces et le faisant bouger, comme si la volonté du gamin n'avait pas la moindre importance. Son bras bougea et sans doute sans faire exprès, frappa le visage translucide de la Prêtresse, l'envoyant plus loin, sans doute avait-elle était blessée. Mais l'Ombre au lieu de défaire son emprise, se serra sur le bras du novice, au point où on put entendre un « crac » : son bras venait d'être cassé, et moi... je ne pouvais pas mettre fin à ma transe. |
| | | Franziscka Halbrum † Prêtresse †
♦ Influence : 247 ♦ Messages : 313 ♦ Âge du perso' : 20 ♦ Fiche : Un mur de glace... ♦ Date d'inscription : 31/12/2010 ♦ Age : 31
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| Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Jeu 9 Juin - 14:25 | |
| Franziscka se maudissait et maudissait cet enfant. Qu’avait-il donc à être si susceptible et manquer à ce point de respect envers ses aînés ? Décidément les enfants étaient tous des crétins, des ignorants, des bons à rien et de gros fainéants, surtout pour des novices comme celui-là. La parole ne servirait à rien, il fallait tout simplement qu’il perde la vie pour qu’il comprenne quelque chose, voilà tout. Sauf que mort, il ne servait plus à grand-chose, si ce n’est embarrasser l’Eglise pour qu’elle lui achète un cercueil.
L’enfant l’ignora complètement et lui tira même la langue. Elle était tentée de l’envoyer loin, très loin, à coup d’ombre afin qu’il se rappelle qu’on respect les ainés ici et qu’on n’était pas dans la rue. De la retenue, était-ce trop demandé ? En plus cet inconscient s’approcha de l’albinos, les yeux brillants et le visage rayonnant de bonheur. Il était fasciné. Il piaillait des sornettes aussi comme « Je veux être comme vous plus tard », « Vous êtes musclés monsieur ! » ou encore « Je peux toucher à votre bel oiseau ? ». La brune avait juste envie de se boucher les oreilles face à de telles bêtises. Elle n’était pas jalouse, non, elle ne partageait pas l’avis du novice, voilà tout. Que se soit cet homme ou encore sa bête, ils l’effrayaient. Ils partageaient ce même air effrayant, ces mêmes yeux petits… et le contraste blanc/noir accentua ce sentiment de malaise. De plus cet oiseau lui disait quelque chose, mais elle ne savait plus quoi. Seulement son cerveau lui transmettait le message « Danger, fuit, disparaît ! ». ET elle compte bien l’écouter.
Sauf que… tout ne se passa pas comme prévu. La prêtresse pensait quitter la pièce discrètement, sans qu’on la remarque d’avantage, mais ce ne fut pas le cas malheureusement. L’homme commença à haleter, comme s’il venait de courir un marathon, et il suait à grosses gouttes. Parallèlement, son ombre s’épaississait. Au départ il y avait cette forme humaine que nous connaissons tous, puis petit à petit les contours devenaient flous et la forme ressemblait d’avantage à une goutte qu’à la forme d’un corps humain.
Enfin le Corbeau s’envola et l’Ombre se sépara en deux.
La scène ne dura qu’une seconde et pas plus, par conséquent Franz ne comprenait pas totalement ce qui se passait aussi bonne soit sa vue. Elle ne vit que plus tard ces deux ombres distincts courir vers elle en arpentant à une vitesse prodigieuse les murs de la pièce. C’était de véritables ailes … et elle était perdue. Encore sur ses deux fesses elle n’avait pas eu le temps de se relever. Son seul geste fut de se soulever une petite barrière d’ombre pour s’en servir comme bouclier de secours.
Mais… il y avait là un mais. Les ombres s’arrêtèrent, ignorèrent la prêtresse en changeant de cible. Ses yeux agrandirent par une peur certaine, elle suivit en tremblant la trajectoire des ombres de cet homme et les vit s’enrouler sur le bras du novice. CE dernier comprit enfin sa position et lançait des appels d’aide à la brune. Malheureusement le temps qu’elle puisse se lever et faire un quelconque mouvement, un « crack » bien distinct résonna dans la pièce suivit du hurlement du gamin. Il demandait l’arrêt de son supplice mais personne ne l’écoutait. Cet homme ne semblait plus rien entendre, comme s’il était dans un autre monde.
- Je vous jure… Je t’avais dit de disparaître d’ici au plus vite.
Elle savait que le gamin n’écoutait plus mais ce n’était pas grave.
- Enfin … pourquoi ne pas me défouler et m’épuiser avec lui.
N’était-elle pas énervée ? N’était-elle sur les nerfs ? Quitte à y laisser un bras comme cet idiot, au moins elle pourra décharger toute cette haine accumulée.
Elle respira profondément et souleva ses bras. Aussitôt son ombre suivit le geste et s’éleva à son tour. Contrairement à l’albinos dont les ombres ressemblaient à des ailes, les siennes étaient plus des pics, des lances, des formes acérées.
Pour un début elle lança une simple ombre droit sur cet homme. Elle n’attendit pas longtemps avant de voir un retour, les ombres et sa manipulation étaient comme n’importe quelle magie soit pour attaquer et se défendre. Les ombres étaient animées par la même vie que son propriétaire, c’était logique et très facilement compréhensible en combat.
Franziscka se protégea contre ces nouvelles ombres avec un petit bouclier, solide pour un certain temps. A priori elle préférait attaquer et se défendre en attaquant directement ces ombres qui se dirigeaient droit sur elle, impitoyablement et avide prendre contrôle de sa personne.
Ses ombres contraient les ombres ennemis et dès qu’une de ses ombres se brisaient sous la force de l’autre, alors une autre ombre apparaissait, remplaçant la précédente et ainsi de suite. Elle devrait bientôt bouger dans la pièce, car elle n’avait pas l’habitude de rester immobile comme l’albinos.
La seule chose qui la gênait était qu’elle passait plus de temps à contrer les ombres ennemis que s’attaquer directement sur celui qui les contrôle. Elle trouverait bien une ouverture pour s’attaquer directement à lui.
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| | | | Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Jeu 9 Juin - 17:06 | |
| J'étais enfermé dans un monde aveugle et sourd, un monde sans saveur, il n'y avait rien, hormis le noir. Mais ce noir n'avait rien d'effrayant, car il effaçait la réalité, il engloutissait les limites et les barrières que les hommes m'imposaient, mais m'enlevaient les sens. Je ne pouvais pas dire que je respirais, je ne pouvais même pas dire que deux personnes se trouvaient en face de moi, et que l'une d'elles avait eu le bras brisé, et que l'autre se défendait contre moi. Je n'avais même pas conscience que j'attaquais une jeune femme, j'étais simplement... dévoré par l'Ombre, et l'Ombre s'étendait dans tout mon corps et mon être, elle s'enfonçait dans ma chair et me faisait oublier qu'il y avait un autre monde. Un monde où la réalité n'était qu'une ombre mouvante d'un rêve que tous les hommes avaient toujours fait, un jour ou l'autre.
Je ne savais pas exactement ce qui se passait, je ne savais pas ce que je faisais, je subissais surtout quelque chose qui avait une réelle emprise sur moi. Je crus serrer les dents, alors qu'en réalité, j'avais planté mes dents dans ma langue, et qu'une femme s'attaquait à moi. Un son strident emplit soudain ma tête, quand subitement, la jeune femme parvint à me toucher. Mais là... tout se déroula avec une lenteur déplorable, je sentis l'Ombre me frôler et entailler mon bras, mon sang coulait certes, mais ce ne fut pas ça qui me permit de sortir de cette transe ; le sang tacha le sol, tombant en petites gouttes comme des perles ou des grains de sable, alors que je sentis mon sang se brûler dans mes veines. J'émis un grognement rauque pour rouvrir lentement les yeux, je crus les rouvrir en tout cas, mais je ne vis... rien, le néant.
Ma vision était noire, et je distinguais à peine les deux silhouettes à l'autre bout de la salle, j'entendais très légèrement les cris de douleur du novice qui ne tarda pas à ameuter un autre Prêtre. Je percevais quelque chose cette fois-ci, mais c'était faible, je ressentais juste la douleur. La sueur glissa sur mon front, glissant entre mes deux omoplates, alors que je sentis la douleur parcourir tout mon corps. Mais... mais... lentement, ma vision s'éclaircit et je commençai à voir la jeune femme brune qui m'avait attaqué, mon corbeau n'avait pas bougé, il restait assis sur ma cape. Lorsqu'il croassa, j'entendis de façon lointaine son croassement, surpris de redécouvrir le monde avec mes capacités si faibles. Un Inquisiteur ne devait-il pas avoir la vision d'un aigle, la force d'un ours et la vitesse d'un loup ? Pourquoi lorsque je bougeai enfin, mon pas fut lourd comme du plomb ? Et mes jambes tremblantes comme celles d'un enfant en train de se lever ? Je touchai alors mon visage, mais je sentis peu de choses sous mes doigts, pas même ma peau lisse et en sueur.
— Eh bien ! Sifflai-je entre mes dents, entendant à peine le son de ma propre voix. Le loup croit-il au noir et à la peur ? Le corbeau pense-t-il au chagrin et à la douleur ?
Ces mots n'avaient pas de sens, ils étaient sortis de ma bouche, comme si j'avais soudain ressenti le besoin de les cracher sur le col. Je tremblais et je sentais enfin la chaleur de mon propre sang sur mon bras que je touchai d'ailleurs, mes doigts pâles souillés par cette belle couleur écarlate se révélaient très peu à mes yeux. Mon corbeau croassa comme pour me féliciter, mais je n'entendis que peu de choses, depuis quand le monde était-il aussi impalpable ? Depuis quand mes sensations étaient si faibles ? Comme si ce qui faisait ma force était en train de se perdre, tombant de mes mains en poussière sans que je puisse faire quoi que ce soit ? J'ouvris la bouche, perplexe, sentant plus ou moins les effets secondaires du sortilège, je fis un pas, et manquai de tomber en avant. Je me sentis soudain si faible, si las que je me rendis compte que je peinais à tenir debout. Un genou pourtant heurta le sol et je posai ma main sur la dalle froide, lentement, mes sens me revenaient et le monde redevenait ce qu'il était : un bourbier de pourriture.
Je me mis soudain à tousser, comme malade, alors que j'eus l'impression qu'on tentait de m'arracher mes poumons. Je grognai et griffai soudain ma poitrine, pris par des spasmes, il me fallut un moment avant de me calmer. Je tremblais de froid, et le regard voilé, je le relevai sur la Prêtresse dont le visage m'apparaissait plus clairement désormais. Je mordis mes lèvres, comme un prédateur blessé qui voyait son bourreau pour la dernière fois devant lui, et je me relevai péniblement pour avancer vers la jeune femme. Mon corbeau battit des ailes et repris place sur mon épaule, ses serres se plantèrent sur ma chair pâle, tandis que prenant doucement conscience de ce qu'il avait dû se passer, je marchai vers cette jeune femme, sans nulle intention belliqueuse à son égard.
Je voulais simplement savoir ce qui s'était passé. Je posai ma main sur le mur, fixant Franziscka d'un regard voilé et cerné, comme si j'avais pris de la drogue. Je respirai péniblement, et posant finalement mon crâne contre le mur froid, je sentis mon corbeau mordre ma joue pour m'aider à sortir de ce marasme de fatigue et de lourdeur. Je connaissais cette Prêtresse, du moins de nom. J'ouvris la bouche et laissai un râle sortir de ma gorge, j'avais soif et faim, et j'étais à bout de souffle. Je passai une main fébrile et tremblante sur ma figure harassée, tandis que je reprenais lentement mon calme, ma poitrine se soulevant dans un rythme irrégulier, je dis d'une voix plus rauque :
— Que s'est-il passé, Halbrum ?
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| | | Franziscka Halbrum † Prêtresse †
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| Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Dim 12 Juin - 22:54 | |
| Elle continuait à se protéger contre ses ombres, bougeant dans la pièce sans cesse et quittant rarement des yeux cet homme. Etait-il au courant de ce qu’il faisait actuellement ? N’entendait-il pas les hurlements du novice ? En effet il gardait toujours cette position, sans bouger d’un pouce et même ses traits de visage étaient figés. Dormait-il ? Rêvait-il d’un monde meilleur ? En tout cas il serait temps qu’il revienne dans la Capitale et dans son corps de chaire, emprisonnant son esprit à nouveau dans cette carcasse si vulnérable au temps et au coup dur des hommes avec leurs armes toujours plus performantes, toujours plus destructrices.
Enfin une ouverture. L’ouverture qu’elle attendait tant entre ses ombres mouvantes et meurtrières. Sans perdre de temps et profiter de cette opportunité que l’Ombre lui donna, elle envoya une ombre directement sur le bras de l’albinos. Elle n’avait pas envie de le tuer, juste le réveiller. C’était bien de se battre, de se fatiguer jusqu’à en tomber sommeil … Mais à condition que la personne en face sache quand arrêter, qu’il ne tue pas « accidentellement » parce qu’il ne maîtrise pas encore ou qu’il n’était pas concentré.
L’animal croassa, surprenant Franziscka. Celle-ci évita à temps une ombre qui fonçait droit sur elle mais elle avait de la chance. Surprise par le bruit de la bestiole, elle n’était plus aussi concentrée et donc à priori l’ombre ennemi aurait pu la toucher – pas gravement, mais elle aurait pu la toucher quand même – mais cette dernière était lente soudainement pour finalement disparaître. Les ombres qui escaladaient les murs, qui rampaient dans le sol ou qui s’enroulaient sans scrupule sur le bras d’un innocent perdirent de la consistance, devinrent molle pour s’évanouir définitivement et devenir des ombres normales, sans danger pour qui se soit, libre et non manipulée.
L’albinos ouvrit enfin ses yeux. Il était clairement fatigué. D’ailleurs cette fatigue s’exprima rapidement lorsqu’elle le vit tomber à genoux. Elle aurait pu lui venir en aide mais elle ne fit rien, elle resta sur place, le fixant toujours. L’enfant quitta la pièce, tremblant et au bras d’un Prêtre qui le sermonnait. Dans le sermon, la brune entendit le nom de Paole, ainsi elle avait en face d’elle le tant craint Emile Paole. Autant ne pas l’approcher, même s’il semblait vulnérable. Les combats rapprochés n’étaient pas son point fort, sauf si on lui donnait une épée. Là elle pourrait s’en sortir.
En tout cas une chose est sûre, ce sort ne lui réussissait pas. En effet il délirait en balançant une phrase étrange et sans un sens pour des intrus à son esprit comme Franz, il toussait également et respirait comme un phoque qu’on venait de sortir de l’eau, c’est-à-dire de manière très forte et très audible. De plus il se griffait le torse, dont le bas n’était déjà pas beau à voir avec une trace de brûlure. Etre inquisiteur n’était pas de tout repos apparemment, elle aimait bien finalement sa place dans la bibliothèque au calme et en paix.
La Prêtresse ne fit rien comme s’approcher ou tenter de le raisonner, et elle eut raison, il finit par s’approcher de lui-même, le Corbeau sur les épaules. Satané Corbeau, il l’effrayait plus qu’autre chose ! Posant sa tête sur le mur froid, il demandait ce qui s’était passé. Franz ne réagit pas, s’attendant plus ou moins à une réaction similaire .Quand on découvre un pouvoir, quand on l’utilise la première, tout se passe trop vite, tout est trop nouveau pour réceptionner tous les messages et informations. Enfin, ça avait été son cas lorsqu’elle avait utilisé la première fois les ombres. Même aujourd’hui, elle ne saurait dire comment elle avait fait et ce qu’elle avait réellement senti.
- C’est à moi de vous poser cette question Paole. Que je sache, ce n’était pas mes ombres qui se déchainaient sur le bras d’un novice ou qui m’attaquaient violemment et sans répit. Il semblerait que vous étiez ailleurs…
Elle aurait pu mourir et il en saurait rien, voilà sa conclusion sur cet événement. Heureusement qu’elle n’avait pas pris ça à la légère en faisant durer le combat. Imaginez qu’elle fatigue, qu’elle veuille arrêter et demande donc gentiment qu’il stoppe tout. Mais comme monsieur est en transe, et bien il entend rien et ses ombres sont comme lui, c’est-à-dire en pleine forme.
Elle avait échappé belle.
- Je pense que vous devriez boire, ou vous rhabiller.
Voyant l’état d’Emile, elle soupira et se dirigea elle-même vers les affaires personnelles de l’inquisiteur, les ramasser et les tendre à son propriétaire sans un sourire compatissant. La compassion n’existait pas dans son vocabulaire lorsqu’elle était dans cet état second. C’était déjà quelque chose qu’elle ramasse pour autrui.
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| | | | Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Lun 13 Juin - 0:06 | |
| Mon retour à réalité se résuma à la phrase cinglante de froideur que me servit la Prêtresse, Halbrum était réputé autant que moi pour son amabilité, et je vérifiais à cet instant même qu'elle était plus froide qu'une vieille fille, à se demander si elle n'allait pas finir acariâtre et vivre avec des chats. Oh... bien sûr, je faisais encore ma langue de serpent, mais c'était garder tout pour moi, ou lui cracher mon venin à sa figure presque aussi pâle que la mienne. Et bien évidemment que j'étais assez franc et sincère avec moi-même pour le faire, mais j'étais dans un état qui n'avait rien de "normal", ou du moins je n'étais pas comme d'habitude. Je commençais à voir de façon claire le visage de la jeune femme, examinant ses cernes, observant ses veines apparaissant sous sa peau de lait, je mordis ma lèvre et chassai aussitôt toutes ces émotions bestiales et barbares qui m'assaillaient. Un autre effet de cette transe ? Ou bien était-ce seulement la fatigue qui me poussait à bout ? Je poussai un soupir en levant mes yeux au ciel, les bras croisés, mais toujours collé au mur, je lançai un regard vide d'excuse au jeune novice qui les yeux remplit de larmes, n'osait plus me jeter le moindre coup d'oeil. Un liquide rouge glissait sur mon bras, et pourtant, cette douleur ne réclamait pas mon attention ; ce n'était qu'une égratignure, mais une égratignure qui m'avait aidé à sortir de ma transe.
Ce sortilège n'était donc pas aussi simple que je l'avais espéré, et plus le temps filait entre mes doigts, plus je découvrais ses effets secondaires. J'étais irrité et las, je recommençai tout doucement à percevoir le monde tel qu'il m'avait toujours apparu auparavant, et la silhouette d'Halbrum se dessinait de façon de plus en plus claire. Inutile de dire que je n'avais pas apprécié sa petite phrase assassine ? Et encore moins le fait qu'elle touchât mes vêtements ! J'étais certain qu'elle avait répandu sur eux quelque chose de sale et de malsain, oui... je n'étais pas de bonne humeur. Je lui arrachai presque ma cape et ma chemise de ses mains sans la moindre considération, alors que mon corbeau émettait de petits croassements rauques. Je n'enfilai ni ma chemise, ni ma cape, songeant que ces vêtements étaient devenus maudits dès qu'elle avait posé un doigt dessus, et je lui envoyai un regard sombre et rouge comme le sang. On pouvait y déceler de la haine, mais elle n'en était pas l'origine, car la source de toute cette haine, c'était ce monde, ce marasme de misérables et de médiocres. Je passai une main lasse sur ma figure, frottant les yeux, j'eus soudain des papillons qui s'amusèrent à virevolter et danser devant mes paupières, je poussai un soupir. Je grattai mon cou de mon index en argent, laissant une trace rouge sur ma peau blanche comme de la craie.
— J'étais en transe... un effet indésirable d'un sortilège que j'étais en train d'expérimenter, ça ne vous soit jamais arrivé, à vous autres Prêtre ? Du moins, hormis ce dégénéré Faoiltiarna.
Raah... ce genre Zélig Faoiltiarna, ma bête noire que je rêvais un jour ou l'autre d'égorger dans d'atroces souffrances, rêve irréalisable, mais pas impossible ; d'après ce que j'avais entendu dire, il commençait à baisser dans l'estime de notre Haut-Prêtre, apparemment celui-ci l'avait trouvé en train de forniquer avec un scientifique, il était vrai qu'il aurait pu se montrer plus discret. Mais visiblement, l'Église n'était pas ce qu'elle devait être, et amenait le peuple à se comporter de façon totalement amorale : sexe, sang, hypocrisie... l'Église n'était pas si différente de l'aristocratie. De toute façon, ma vision du monde était telle qu'il était facile pour moi de servir un discours cynique et noir à ceux ou celles qui voulaient bien m'entendre. Plutôt agité, je poussai un autre soupir en remuant un peu, j'avais mal au dos, et mon corps entier était lourd. Encore torse nu, ma peau recouverte d'une sueur qui ne sentait pas vraiment bon, je pouvais sentir ma chaîne se coller contre mon ventre, et me gratter.
— Je ne pensais pas que ça allait... hum...
Ce n'était qu'une phrase venue décorer le silence, parler... et à quoi bon parler si c'était pour déblatérer un flot de bêtise ? Ma langue me servait peu, finalement, mais au moins je ne cherchais jamais à combler le silence avec des paroles vaines de tout sens, je soupirai encore. Mon corps semblait être une immense corde d'un arc trop longtemps tendu par une main ferme, et je pouvais sentir ma blessure au bras me brûler, je serrai les dents et observai plus en détail cette blessure. Blessure causée par cette jeune femme, or, on savait tous ce que j'avais du mal à pardonner, après tout la rancune était ce qui m'avait sauvé ; sans la haine, sans cette envie de vengeance, que serais-je devenu ? C'était grâce à cette haine noire que j'étais parvenu à me hisser jusqu'à ce rang, et jamais je ne remercierais Nicolaï. Mon orgueil m'interdisait une telle faute ! Même si au fond, j'avais conscience que je devais cette ascension au rang d'homme à cet être que j'avais tué sans la moindre hésitation.
Serrant les dents, je laissai mes doigts courir sur mon bras, frémissant, car ma peau était plus chaude que je ne l'avais songé ; j'avais repris une respiration calme, même si la fièvre montait encore, rendant parfois ma vision floue, rendant parfois ce que j'entendais étranger à mes oreilles. Je mordis ma langue, tandis que je touchai l'entaille qu'Halbrum m'avait faîte, et si je me vengeais, hein ? Pour l'instant.. je ne savais pas... il y avait un grand vide, des doutes et de la fatigue qui me donnaient des idées saugrenues. Je me sentais presque perdu, et mon corbeau frotta sa tête contre ma joue, comme pour me rassurer.
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| | | Franziscka Halbrum † Prêtresse †
♦ Influence : 247 ♦ Messages : 313 ♦ Âge du perso' : 20 ♦ Fiche : Un mur de glace... ♦ Date d'inscription : 31/12/2010 ♦ Age : 31
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| Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Lun 13 Juin - 22:36 | |
| La reconnaissance n’était pas le trait de caractère principal des prêtres, des serviteurs de l’Ombre en général. Jusqu’à maintenant, quel prêtre ou prêtresse s’était montré un temps soit peu agréable et sociable, souriant innocemment et sans arrières pensées ? Aucun. On ne pouvait même pas compter cette espèce rarissime sur les doigts de la main vu qu’il n’en existait pas. Quoique Dietrich pourrait faire partie de cette catégorie « serviteur sympathique » malheureusement il était … faible ? Facilement influençable ? C’était un assistant bibliothécaire et il aidait de temps à autre Franziscka dans la grande bibliothèque. Sa compagnie n’était pas détestable, c’était même l’un des rares avec qui elle pouvait parler plus ou moins, normalement, sans être trop rude.
Il y avait des gens avec qui elle parlait plus facilement. Par contre il y avait d’autres – une majorité – avec qui la communication était impossible dès le départ comme c’est le cas avec Emile Paole.
Elle sentit très bien sa colère au moment où il récupère ses vêtements des mains de Franz ou plutôt les arrache des mains de la brune. Pensait-il qu’elle avait fait quelque chose sur ses précieux tissus ? Ces mêmes tissus ont-ils donc beaucoup d’importance pour qu’il lui jette ce regard noir ? Franziscka devait-elle avoir peur ? Disons qu’elle devrait mais aucun trait de son visage n’exprimait une quelconque crainte, si ce n’est l’ennui ou le manque. Elle ne le craignait pas car à priori elle n’avait rien fait pour s’attirer la colère de l’Inquisiteur. Peut-être la blessure au bras… quoique ce n’était qu’une petite blessure, rien de bien grave, et elle l’avait infligé pour se défendre. C’était une défense légitime, une blessure légitime.
Il soupira. Il se gratta le cou avec ses doigts métalliques, égratignant sa peau pâle au passage.
Il expliqua que c’était un nouveau sort. Elle avait pu le comprendre vu son état. Enfin elle ne dit rien. En fait elle ne réussit rien à dire car ses yeux fixaient le sang dégouliner sur la peau de l’inquisiteur. Une pensée perfide l’effleurait, la dégoutait de sa personne et lui rappelant encore plus son manque. Pourtant, cette question l’obnubilait « Quelle goût aurait ce sang ? Que se passerait-il s’il se vidait entièrement de son sang comme mes parents ? ». Elle se racla la gorge et tenta de concentrer ses esprits ailleurs, mais il fallait que les sujets lui rappellent toujours son état, son obsession.
Il parlait de Zélig. Zélig … dernièrement ce prêtre l’avait vu dans un sale état. D’ailleurs maintenant qu’elle y réfléchit, lui non plus n’était pas particulièrement propre. Oui, oui, il avait du sang sur les lèvres et un peu sur les vêtements. Même l’odeur rappelait la mort. Elle frissonna à ce souvenir et cette fois-ci ses traits se tordirent, affichant clairement sa répugnance. En parlant d’odeur … Emile ne sentait pas la rose non plus. Enfin, lui il sentait surtout la sueur et non la mort. Quoique cette dernière odeur devait bien le couvrir dans son quotidien non ? La brune se demandait comment on pouvait s’habituer à une telle chose ? Si c’était elle, elle passerait au lavage tous ses vêtements, elle-même…bref tout.
Il commença une phrase sans la terminer. Qu’est-ce-qu’il n’avait pas prévu ? Qu’il allait perdre contrôle ? Qu’il allait retomber à l’état de légume pour quelques minutes ? Ou encore qu’il allait blesser un pauvre innocent ? Enfin, pauvre innocent… surtout stupide curieux ! La curiosité avait ses limites aussi et il fallait savoir se tenir loin d’une chose quand il le faut, au risque d’y perdre quelque chose comme un bras ou pire, la vie.
- C’est toujours ainsi la première fois. La prochaine fois, vous maitriserez ce sort plus facilement et avec moins de dégâts involontaires.
Elle précisa dégâts involontaires car il était certain qu’un sort pour l’Inquisition avait pour but de capturer des hérétiques. Donc si le sort ne faisait pas mal à une mouche, il ne servait à rien.
- Vous devriez panser votre blessure au plus vite.
Elle se racla encore la gorge et tenta de ne pas regarder cette blessure trop longtemps. Elle tremblait déjà et elle n’en savait pas la raison. En fait si elle le savait, mais elle ne voulait pas se l’avouer.
Pourquoi devenait-elle ainsi à la vue du sang ? Il fallait qu’elle trouve une solution un jour et rapidement.
- Bien … si vous n’avez rien à ajouter…
S’il n’avait rien à ajouter, elle part, autrement elle allait faire des dégâts. Même sa respiration s’accélérait et ses yeux brillaient involontairement. Elle mit une main devant ses yeux et tenta de se calmer.
Quelle belle image donnait-elle d’elle ? Il devait bien rigoler Paole avec son Corbeau effrayant.
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| | | | Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Dim 19 Juin - 10:37 | |
| C'était donc ainsi la première fois, mais la jeune femme savait-elle au moins de quoi elle parlait ? Je n'avais aucun souvenir sur une telle réussite de la part d'Halbrum, du moins je savais juste qu'elle avait gagné une promotion dans les rangs de l'Église. Je continuais de la toiser, une lueur méprisante dans le regard voilé, mes yeux rouges ne scintillaient plus de leur éclat rubis, faible, je soupirai en sentant mon sang couler en petite goutte sur ma peau blanche. Je n'avais pas mal, ce n'était qu'une égratignure, rien de plus ; et pourtant, quelque chose paraissait ébranler, ou du moins lui faire, eh bien ? Cette Prêtresse avait-elle peur du sang ? Ce n'était pas grand-chose, pourtant, un peu de couleur rouge sur un morceau de chair blanche, un peu de chair blanche saupoudrée de rouge, eh ! Le sang ne représentait-il pas l'âme ? Seulement, ce n'était pour moi qu'une peinture dans laquelle parfois, je me baignais, la noirceur de mon âme n'était pas aussi vive que ce sang coulant de ma plaie, c'était quelque chose de plus malsain, prenant mon être tout entier pour le déchirer.
J'étais las et ce monde, c'était le terrain de chasse, le théâtre où je pouvais exprimer pleinement ma folie, car avant tout... c'était ce monde fait de pourriture, fait d'égoïstes et de minables, ce monde où l'homme cherchait à surpasser les animaux, et qui ne valaient pas plus qu'un rat qui avait fait de moi, Émile François Stanislas Paole, le Baron Paole, le Chien Fou de l'Église, le Corbeau Blanc... autant de titres, autant de mots qui ne signifiaient rien, car qu'est-ce qu'un Baron désignait ? Sinon un orgueil mal placé. Qu'est-ce qu'était le Corbeau Blanc ? Un homme à la figure de corbeau immaculé ? Ou un corbeau noir comme l'ébène à la figure vaguement humaine ? Ce n'était rien, Émile Paole n'était rien d'autre qu'un fou à enfermer, c'est ce que j'avais tant de fois entendu. Tant de noirceur, tant de violence, tant de folie pour un même être, c'était dément ; et pourtant, j'étais un fou doué de raison, c'était ça qui était redoutable, le fou qui raisonne, le fou capable de logique et qui comprenait mieux que quiconque le désespoir du monde, et qui portait sur ses épaules semblables au lait un faix : celui d'un devoir dont il n'avait jamais voulu. Si l'Église avait un pouvoir sur moi, c'était à cause de ce maudit sens du devoir, qui empêchait le monstre de sauter à la gorge des agneaux déguisés en loups peuplant ces couloirs. Tout comme Halbrum, jeune femme inoffensive, jeune femme à l'air de droguée, et petite chose fragile que je pouvais écraser d'un simplement mouvement de la main.
— Dégâts... involontaires ? Fis-je entre mes dents, sifflant presque comme un serpent. Cette blessure... est-elle un dégât involontaire ?
De mon index en argent, j'appuyais sans ressentir la moindre douleur sur la blessure en question, le sang glissa sur le métal froid, alors que la griffe paraissait s'enfoncer davantage dans la plaie. Il y avait quelque chose de curieux, je n'arrivais pas à le dire, ou à le déterminer, mais j'avais senti sur cette plaie, le regard étrange de la jeune femme. Pauvre chose... vraiment ? Elle semblait fermer sur elle-même, comme une huître qui refusait qu'on la touchât, elle semblait être dans un autre monde, et son humeur était pire que celle d'un chien à qui on venait de voler son os. Je haussai un sourcil, touchant toujours ma blessure, comme si je voulais l'agrandir, sentant quelque chose de particulier chez elle. De toute façon, l'Église devait représenter quelque chose de sain, mais en son sein, tous les Saints qui la composaient n'étaient d'autre que des malsains. Religion rimait-elle avec passion ? Passion, dévotion... folie, surtout, je n'étais pas le seul taré à évoluer dans ce morne endroit, triste comme un gamin venant de se faire voler son jouet. Le monde n'était rien d'autre que l'image même de cette Église : l'hypocrisie, et je lui crachais volontiers dessus. Et la jeune femme se détourna, pauvre chose, pauvre créature, pauvre folle évoluant dans un monde qui ne condamnait pas la folie, mais l'encourageait à grandir. Empêchant aux fous de guérir, car ces derniers n'étaient d'autre que les bouffons du roi, un petit despote haut comme trois pommes, gouvernant une société dont il ne savait rien.
— Rien à ajouter ? C'est vous plutôt que n'avez rien à ajouter, vous manquez de conversation.
Un reproche, non dissimulé, un reproche à peine sous-entendu, et un reproche ? À quoi bon ? Halbrum baissait dans mon intérêt, certes son regard perdu, drogué et voilé par une folie dormant dans son sein, aurait pu éveiller en moi de la curiosité. Mais... non... l'humeur de la jeune femme m'endormait, elle devait sûrement souffrir de cette maladie qu'elles ont tous les mois, du sang entre les jambes, des crises de nerfs, les femmes étaient tout instables, de toute façon. C'était pour cette raison que les hommes savaient profiter d'elles, elles étaient faibles la plupart du temps, capricieuses et gamines. Peu de femmes m'avaient donné un avis plutôt positif, et puis même si j'étais attiré par les hommes comme par les femmes, je devais reconnaître qu'avoir une relation avec un homme était plus pratique : ça tombait pas enceinte, au moins. Chose qui pouvait arriver avec les femmes, la prochaine fois que j'irai en tirer une, je vérifierai tout de même si celle-ci était stérile ou non ; je ne voulais pas d'enfant, si on osait mettre mon gamin entre mes bras, il n'y aurait aucun doute sur le fait que j'allais lui arracher la tête avec les dents.
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| | | Franziscka Halbrum † Prêtresse †
♦ Influence : 247 ♦ Messages : 313 ♦ Âge du perso' : 20 ♦ Fiche : Un mur de glace... ♦ Date d'inscription : 31/12/2010 ♦ Age : 31
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| Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Ven 24 Juin - 23:36 | |
| Emile faisait une grave erreur en appuyant de cette manière sur sa blessure, faisant ainsi couler plus de sang, emplissant l’air de cette odeur de rouille. Le pauvre ou la pauvre ? Lequel serait à plaindre dans cette histoire car oui l’histoire, cette première rencontre allait finir en bain de sang, avec un blessé grave perdant, et un gagnant blessé ou indemne.
En effet la folle rebroussa son chemin, qui se limitait d’ailleurs à quelques pas seulement, pour se planter devant l’albinos, une étrange lueur bien visible dans les pupilles. Cette fois elle ne se cachait plus, elle n’avait plus peur ou disons plutôt qu’elle s’était laissée dominer par son envie, par sa folie encore une fois. La dernière qui en avait eu le droit ? Un albinos comme lui. Par contre l’albinos en question n’avait pas cette aura meurtrière et encore moins ce corps athlétique. Enfin l’autre albinos de la prison n’avait pas de maîtrise d’Ombre. C’était une cible si facile, que s’en était pitoyable, un honte à sa propre force et à sa fierté.
Or elle avait en face d’elle un adversaire de taille, voire plus puissante qu’elle. Loin de l’effrayer, cela l’exciter. Elle voulait s’épuiser à la base non ? Alors autant combler ce désir, combiné à celui de goûter à ce sang. Oui elle voulait passer sa langue sur cette blessure, s’imprégner de ce liquide, le sentir couler le long de son œsophage. Si elle gagnait, si elle le mettait KO… alors elle pourra. Si elle perdait, s’il la tuer, alors il mettra fin à sa misérable vie. Ce ne sera pas une grande perte en soin… quoique c’était dommage, elle était presque à la phase finale de son sort… Peut-être qu’elle rejoindra l’Ombre avant de goûter à une liberté animale. Dommage, elle aurait bien voulu sentir ce qu’ils sentaient, loin de la société humaine, loin de ses règles et loin de toute morale ou principe. Une vie basée seulement sur les instincts et les besoins primaires comme dormir, manger et avoir un toit devait être fort simple, fort facile… sans prise de tête.
- Je manque de conversation… Oh je m’excuse Baron. Mais on ne peut pas dire que vous êtes plus éloquents. Avant de me critiquer, revoyez votre propre caractère.
Comment osait-il reprocher à Franz son manque de conversation ? Elle était peu bavarde, c’était un fait plus ou moins connu de tous et surtout il l’accusait alors qu’il n’était pas plus bavard ou plus joyeux qu’elle. En effet s’il s’était montré bon vivant, agréable, elle aurait pu « accepter » et « laisser passer » cette reproche car cette personne aurait raison. Mais ce n’était pas le cas dans cette situation. De plus comment parler ou se sentir à l’aise quand votre interlocuteur vous considérait comme une peste ? Rien qu’à voir la manière dont il avait récupéré la veste suffisait amplement à Franz pour savoir qu’il n’aimait pas beaucoup sa compagnie.
- Quant à votre blessure Baron… C’était soit moi, soit vous… Vous comprendrez que j’ai préféré sauver ma propre vie. D’ailleurs, je vous trouve bien rancunier pour une si petite blessure. Un inquisiteur ne devrait pas être plus solide, plus insensible, moins fragile ?
Elle s’approcha lentement, tel un serpent et posa sa main sur le bras puis pencha sa tête pour déposer définitivement cette langue sur la plaie. Elle s’écarta aussitôt elle avait senti le liquide chaud. Ses gestes avaient été rapides et elle s’éloigna considérablement de cet homme, craignant qu’il l’attaque.
- J’avais déjà goûté au sang d’un albinos mais j’ai l’impression que le tien est plus bon… est-ce parce que tu maîtrises les ombres ? Je n’en sais rien. Enfin Zacharias Flash ne vaut pas beaucoup donc il n'y a pas besoin de le prendre en compte.
Cet idiot était une misérable vermine et rien d'autre. Elle était encore offusquée de la manière dont il l'avait traité la dernière fois, tentant de la corrompre, la soudoyer pour qu'elle vendre l'Eglise, sa propre mère! Hors de question qu'elle trahisse cette instance! C'était impensable.
Légèrement énervée à ce souvenir, elle nettoya ses lèvres à l’aide de ses doigts, passant sur les résidus pour les mettre en bouche. Il ne fallait pas perdre une goutte de ce précieux sang voyons !
Puis elle fit quelques gestes amples et aussitôt les ombres autour d’elle bougèrent étrangement, prenant des formes d’épées, acérées et prêtes à attaquer sur ordre de leur nouvelle maîtresse.
- Commençons les véritables réjouissances Baron. Je vous ai dérangé dans votre entraînement, alors continuons-le !
Un sourire étrange planait sur ses lèvres.
Une petite main en direction d’Emile et c’est une ombre qui s’avançait à une vitesse affolante, pleine de puissance. Cette fois-ci, si elle gagnait, elle savourerait comme il se devait cette victoire !
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| | | | Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Sam 25 Juin - 10:02 | |
| — Mon propre caractère est plus « vivant » que le vôtre.
Moi, arrogant et fier ? Évidemment ! Et mon arrogance était justifiée, car n'étais-je pas simplement le plus puissant des Inquisiteurs ? Du moins dans cette génération, j'étais le seul Soldat de l'Ombre capable d'user d'un Sortilège assez complexe pour faire trembler cette pauvre Prêtresse. Je continuais d'ailleurs de la fixer, avec ce regard rouge comme le sang, rouge comme la haine qui me dévorait les tripes. On disait souvent d'ailleurs que la haine était la colère des faibles, et ça avait été sûrement mon cas lorsque je n'étais qu'un enfant de dix ans, dansant pour un morceau de pain comme un singe, seulement, l'enfant avait grandit et était devenu fort. Si bien que parfois cet enfant regrettât que ces bourreaux soit mort, bien sûr il pouvait remercier ses amis les corbeaux, mais devenu puissant, il aurait aimer torturer ceux qui l'avaient mis plus bas que terre, si bien qu'il imaginât toutes les souffrances qu'il aurait adoré causer à ces chiens, ces guignols.
Halbrum me regardait, toujours aussi farouche, toujours aussi irritée, à croire que cette jeune femme était incapable de montrer un visage sympathique. Elle n'était pas laide, mais la pâleur de son visage, les cernes sous ses yeux, et cet air malade lui donnait un aspect fragile, ou de poupée brisée par une petite fille capricieuse, et laissée ici, abandonnée, seule au monde. Ce personnage avait quelque chose de triste et morne, mais ce n'était pas ça qui me heurtait, et qui parfois me donnait un peu de curiosité, c'était l'impression qu'elle me cachait quelque chose. Il y avait dans ce regard sombre une lueur que rarement, j'avais vue dans les yeux d'une Prêtresse, j'étais certain qu'elle cachait une quelconque démence derrière son caractère de cochon.
Je jetai un autre regard à ma blessure qui visiblement, attirait Halbrum comme l'excrément attirait la mouche, et je continuais de la fixer, cherchant à provoquer un peu de colère dans ce squelette las et sans vie. Je l'observais toujours sans la moindre expression, devinant les émotions capables de traverser son corps mince, brisée par les drogues, car contrairement à ce qu'elle devait penser qu'avec mon caractère mauvais et provocateur, je n'avais jamais entendu parler d'elle. Eh bien si, car les membres de l'Église étaient mes ennemis, autant que les hérétiques que je pourchassais. Peu étaient ceux ou ceux qui me portaient dans leur coeur, un Chien fou qu'on lâchait dans sa folie était bien trop dangereux, surtout lorsque celui-ci devenait de plus en plus fort, et capable de faire preuve d'arrogance. Contrairement à ce qui avait pu songer d'Arken, si je devais me battre contre ce connard de Faoiltiarna, je pourrais sans doute gagner contre lui. Bien sûr, je n'étais pas certain de ma victoire, mais visiblement, lui et moi étions deux monstres rivalisant de puissance. Si bien qu'un combat entre lui et moi serait particulièrement excitante, et jouissive serait la victoire.
Et elle avança vers moi, sans que je recule ou montra un quelconque signe d'inquiétude, au contraire, car Halbrum commençait à m'intriguer, une bonne chose si on comptait rester en vie face à moi. Elle posa sa langue sur ma plaie, et avala quelque goûtes de mon sang, erreur, car je ne supportais pas lorsque quelqu'un essayait d'être mon bourreau. Je n'avais pas non plus reculé, encore une fois, j'étais toujours resté impassible et calme, mais ma mâchoire serrée démontrait la tension dans tout mon corps. J'avais d'ailleurs failli lui saisir les cheveux pour les tirer de toutes mes forces, mais un semblant de raison m'attrapa, si bien que je la laissai reculer, visiblement, j'étais arrivé à la mettre en colère.
Tant mieux, car ce serait une chose bien amusante pour la suite. Je fus néanmoins surpris qu'elle connût cette petite chose, Zacharias Flash que j'avais d'ailleurs laissé en mauvaise posture avec le Haut-Prêtre. Je ne savais pas ce qui s'était passé entre eux, et ça je m'en foutais aussi, du moins le Haut-Prêtre baissait dans mon estime, comme je baissais dans le sien. Je croisai les bras, observant la jeune femme, toujours aussi farouche qu'une lionne, et fragile comme une hirondelle. J'attendais... et j'attendais tout simplement qu'elle m'attaquât la première, car pour une fois, ce n'était pas moi qui avais provoqué tout ça. C'était elle qui s'était mise en colère, pas moi. Bien, la question était : allais-je me retenir ou non ? Je pensais que j'allais plutôt me retenir, car la pauvre risquait de mourir face à moi.
L'Ombre m'attaqua donc tout de suite, mais il m'avait suffi d'un seul pas pour l'éviter. Avais-je oublié de dire que j'avais glané une autre technique, avant celle-ci ? Et les Ombres dans la pièce me permettaient toutes les folies, je n'étais certes pas un Prêtre, mais j'étais fort, et les forts piétinaient les plus faibles. Je touchai encore ma blessure au bras, et toisant Halbrum qui semblait s'être réveillé d'un long sommeil, j'avançai calmement vers elle. Mon corbeau s'était posé plus loin, contemplant ces deux êtres humains capables de s'entretuer pour une raison totalement inconnue. Une fois son attaque évitée, je fonçai sur elle, comme un loup sur l'agneau, mais au lieu d'attaquer, alors que je levai pourtant mon épée, je disparu un court instant dans une brume noirâtre pour arriver juste derrière elle. Le Voyage Ombreux était réellement pratique, si bien que j'arrivai derrière elle. Sans lui saisir le bras, je posai mon menton sur son épaule, mes lèvres prés de son oreille soufflèrent dans son cou, tandis que mon épée alla se glisser contre sa gorge. Je murmurai alors :
— Vous ne faites que me faire perdre mon temps, et je suis déjà las de cette entrevue.
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| | | Franziscka Halbrum † Prêtresse †
♦ Influence : 247 ♦ Messages : 313 ♦ Âge du perso' : 20 ♦ Fiche : Un mur de glace... ♦ Date d'inscription : 31/12/2010 ♦ Age : 31
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| Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Lun 27 Juin - 22:14 | |
| Les Inquisiteurs étaient connus pour leur rapidité, leur discrétion et surtout leur force. C’étaient les guerriers ou plutôt les soldats de l’Eglise, agissant dans l’ombre et apportant une mort juste pour les hérétiques, écrasant ainsi les parasites qui œuvrent pour la chute de l’Empire et son ordre. Ils étaient donc aguerris dans le combat et il serait totalement impensable de les chercher ou encore engager un duel avec si on n’avait pas un minimum de compétences physiques. Par exemple être aussi acrobate qu’eux ou aussi rapide qu’eux … ce qui n’était pas à la portée de tous, et encore moins des prêtres.
Ces derniers étaient surtout magicien qu’assassins. Certes on faisait appel à eux en temps de guerre pour mater des rebellions ou les armées ennemis, mais en temps de paix ils se retiraient pour améliorer leur magie et répandre la foi de l’Ombre ou encore occuper quelques autres fonctions. A priori … Ils devaient être sains d’esprit. Malheureusement, comme beaucoup, Franz n’avait pas toute sa tête. Disons qu’elle perdait contrôle d’elle-même à la vue du sang et se laissait dominer par une pensée totalement loufoque et impossible : Etait-ce le meurtrier de ses parents ? Le fou furieux qu’elle recherche désespérément ?
L’assassin en question avait-il ce même regard rouge, emplit de haine ? Ou alors souriait-il au moment d’arracher chaque membre brutalement, ignorant le sang qui giclait aux quatre coins des murs ? Avait-il cette même voix ? Cette même peau blanchâtre où le rouge jurait trop ? Avait-il pris du plaisir à faire souffrir ces deux êtres, à humilier ces corps même après leur mort ?
A ces pensées, la rage monta en elle, crescendo et se dirigeant vers Emile qui comme beaucoup n’avait rien à faire dans cette histoire personnelle. Elle n’avait plus besoin de se défouler, elle avait juste envie de réduire cet homme en bouillie mais en sera-t-elle capable ? La était la réelle question et au fond d’elle une petite voix lui disait qu’elle était encore trop faible et n’avait pas une maîtrise parfaite des ombres. Un seul faux mouvement et elle risquait d’arracher sa propre tête au lieu de celle de l’albinos. C’était là un second problème : Elle n’était pas assez concentrée et elle ne pourrait pas faire face correctement à un accident. Elle agissait comme elle voulait, sans réfléchir aux conséquences d’un acte si inutile, d’une provocation qui ne mènera à rien si ce n’est une défaite ou une victoire avec un ennemi en plus. Elle ne gagnerait rien.
La preuve, il évita la première attaque avec une facilité déconcertante. Malgré qu’il est fait une manipulation tout à l’heure, il avait encore de l’énergie à revendre. Enfin tant qu’il reste loin d’elle, Franz ne risque rien. Elle le tiendra à l’écart et si la situation s’envenimait, alors elle fuira tout en le maintenant à une bonne distance.
Mais cet homme regorgeait de ressource et surtout d’énergie. Elle le vit disparaître et ses yeux eurent à peine le temps de cligner une fois qu’elle sentit une lame froide sur sa gorge. Elle eut un bond, juste un sursaut de surprise et non de peur. Un sourire s’étira sur ses lèvres et elle ria… oui elle commença à rire mais faiblement. De ses doigts fins elle toucha cette lame et s’entailla. Elle n’y porta pas plus d’importance à cette petite blessure qui guérira dans la journée ou le lendemain.
- Une perte de temps ? Las de l’entrevue ? Vous me brisez le cœur.
C’était ironique, juste pour souligner sa situation et montrer que ce sentiment était plus ou moins réciproque. Elle était excitée d’attaquer plus fort que soi – un acte suicidaire mais elle recherche depuis trop longtemps une mort sans suicide – et aussi las de l’attitude rigide de cet homme. Il maitrisait trop la situation …. C’était dommage. Tout semblait déjà joué. Elle avait juste à abandonner …
Un ombre jaillit du sol, prenant source de ces deux silhouettes si proches, et s’enroula rapidement sur le bras du jeune homme. S’il avançait vite avec ses petits sorts, la manipulation des ombres était également rapide.
- Allez-vous encore fuir avec votre voyage ombreux ou risquez de me trancher la gorge, quitte à y perdre un bras pour quelques mois ? laissez-moi vous guider…
SA maîtrise n’était pas formidable mais sur de courtes distances, c’était assez fort, de quoi se défendre et écarter les plus gros dangers.
Par exemple les ombres sous leurs pieds prirent une forme ovale et entourèrent la petite Franz. Ses deux mains si inertes d’ordinaires, s’élevèrent un peu et poussèrent cette masse d’ombre vers l’extérieur. C’était une sorte de petit raz-de-marée, sauf qu’ici il n’y avait pas de l’eau mais des ombres.
Etait-il parti ? Surement … du moins s’écarter d’elle de quelques pas.
Il aurait doux de lui briser le bras et sentir ses os craquaient les uns après les autres mais elle ne voulait pas qu'on la poursuive après pour avoir blesser un inquisiteur. Quoique... il y avait aussi de fortes chances qu'elle n'en sorte pas indemne.
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| | | | Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Mar 28 Juin - 8:40 | |
| — Pourquoi ? Auriez-vous préféré que je vous brise autre chose ?
Ma voix glissa dans un froid murmure dans son oreille, tandis que les lèvres descendirent vers son cou blafard que j'aurais pu transpercer dans un simple coup de croc, je n'étais point animal, je n'étais guère un homme, j'étais la face cachée de l'être humain. Celle dont on désirait la mort, car bien trop violente et barbare pour plaire aux moeurs, j'étais l'harmonie dans le chaos de cette ville, et j'étais le loup prêt à égorger la brebis. Mon souffle redevenu calme caressait la Prêtresse non sans sensualité, je ne savais pas si Halbrum aimait ces choses-là — du moins, elle semblait y éprouver un profond désintérêt —, mais j'essayais de la perturber avec ce contact qui apparemment n'était pas déplaisant pour mes pauvres victimes. Qu'on se rassure, je n'avais nulle attention de la tuer, je jouais avec elle, je m'amusais à provoquer sa démence pour une symphonie sauvage qui n'allait pas tarder à faire trembler mon corps d'excitation, le monde était en flamme, et moi sinistre esthète, je contemplais les flammes non sans joie.
La lame toujours appuyer contre la jeune femme, le corps tendu comme la corde d'un arc, j'attendais une réaction, percevant le changement dans le ton et la manière de se tenir de Halbrum, comme si sa personnalité froide et distante se transformait à un énorme désespoir. Intéressante, ainsi donc cette Prêtresse laissait une autre partie d'elle-même prendre le dessus, lorsque le sang était versé ? Eh bien... amusant, je comprenais mieux l'odeur de drogue, sans doute un moyen de retenir l'horreur en elle, et que se passerait-il si je détruisais cette barrière ? Elle renfermait un monstre, elle aussi, et j'avais envie de voir ce monstre. L'ennui, c'était que si je commençais à défaire les liens de la bête sommeillant en moi, je risquais de la tuer et de perdre l'esprit, quand bien même une énorme fatigue me prenait et me faisait voir des silhouettes qui n'existaient pas. Mais concentré à tenter de la perturber, je ne fis pas les sortes de tentacules qui s'élevèrent du sol et allèrent saisir mon bras, le mauvais bras, celui qui tenait l'épée. Serrant les dos, haussant un sourcil, je resserrai ma prise sur la garde, alors que les tentacules se resserraient autour de moi comme les serres d'un corbeau.
Le rire de Halbrum me revint doucement, mélodie démente dans l'harmonie, je haussai un second sourcil, et levai le bras pour essayer de défaire un peu l'emprise des liens d'Ombre. Toujours calme, doué d'une raison froide, et presque avec délicatesse, je collai mon corps contre le sien, et derrière elle. Je baissai lentement les yeux sur nos pieds, car une forme sombre prenait naissance, cette fois-ci, je laissai un petit rire parvenir jusqu'à l'oreille de la jeune femme. La masse sombre se leva alors, prêt à m'engloutir, est-ce que j'utilisai le Voyage Ombreux pour disparaître ? Évidemment, mais au dernier moment, et pour apparaître devant elle, fermant les yeux, je tentais de faire le vide dans mon esprit. Le visage crispé par la fatigue, une main levée au-dessus du sol, je tirais dans mes dernières forces l'énergie suffisante pour appeler mon Sort. Chose que je travaillais depuis des mois, et dont la réussite ne m'avait apporté aucune joie. C'était normal, et un peu trop éreintant, mais le monstre se réveillait devant l'autre, Halbrum m'avait provoqué, et peu étaient ceux ou celles capables de dire qu'ils m'avaient survécu. Je me concentrai et fermant les yeux, ouvrant la bouche pour laisser échapper un souffle haletant, je tremblai et sentit le froid m'envahir, pendant que mon ombre grossissait sous mes pieds.
À nouveau, je confondis lumière et ténèbres, et je n'aurais sus dire avec exactitude, où était le monde et ses petits pantins. La fatigue écrasa mes épaules, nullement conscient de l'erreur que j'étais en train de commettre en utilisant ce Sort une seconde fois, je laissais seulement l'Ombre prendre toute l'énergie dont elle avait besoin pour faire apparaître, cette danse magnifique et macabre du Loup et du Corbeau, alors que l'Onyx nous contemplait de son unique oeil sombre. Mon corps devint lourd comme du plomb, mon corps ne devenait qu'une masse de chair pleine de douleur, tandis que mon ombre grossissait et se transforme en une sorte de deux grandes ailes noires. Et ces deux ailes se levèrent et se déployèrent, et les plumes, comme douées de raison, devenue ma voix, devenue mes yeux, devenus mes oreilles, foncèrent sur la Prêtresse, comme d'énormes tentacules capables de tout briser d'une simple pression. Mon monde n'était que silence et ténèbres, et les tentacules, tentatrices machiavéliques d'un meurtre, allèrent sur ma folle victime. Je ne savais pas exactement ce qui se passait autour de moi, mais elles s'enroulèrent autour du corps de Halbrum comme un serpent, sensuellement, brutalement, et serrèrent son petit corps d'une force incroyable.
Si bien que les mains de la Prêtresse furent plaquées contre son corps, et les tentacules la forcèrent à se contorsionner de façon ridicule, le Sort tenta même de la faire tomber à genoux. Je ne pouvais pas voir ce qui se passait, mais je pouvais le deviner, je ne voyais rien hormis le noir, mais je sentais les actes et les gestes de ce Sort. Que se passait-il ? J'attaquai une Prêtresse complétement allumée par le désespoir, ce qui était en train de se transformer en moi ? Je l'ignorais, mais au moins, le Chien, le clébard, l'infâme Émile Paole, le monstrueux Corbeau Blanc s'élevait dans ce marasme de canailles et d'idiots. Je ne ressentais plus rien, et je mettrais encore du temps briser le mur de la réalité et de l'irréel, car mon âme se perdait dans le néant de ténèbres. Mais jamais je n'avais connue de peur pour ces amantes-là, si particulière, si froide, si passionnée, si noire. Alors ? Étais-je venu au monde pour brûler les pantins d'une vie capricieuse ? Je n'aurais su le dire. |
| | | Franziscka Halbrum † Prêtresse †
♦ Influence : 247 ♦ Messages : 313 ♦ Âge du perso' : 20 ♦ Fiche : Un mur de glace... ♦ Date d'inscription : 31/12/2010 ♦ Age : 31
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| Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Mer 29 Juin - 20:28 | |
| Un rire lui parvint aux oreilles mais il s’évanouit rapidement, devant une chose insignifiante et secondaire. Il fallait qu’elle se concentre pour ce sort, il fallait qu’elle se remette de ce sort. Elle n’était pas encore assez puissante pour supporter plusieurs sorts les uns après les autres et ce coup raz-de-marée était épuisant, puisant beaucoup dans ses propres énergies. Il lui fallait juste quelques secondes, le temps qu’elle sache où Emile se trouvait et ce qu’il comptait faire.
Malheureusement, une fois qu’elle rouvrit ses yeux, elle découvrit avec un effroi non caché les intentions de l’inquisiteur. Sa position n’était pas normale pour une attaque normale, à main nue. C’était une position normale pour une magie d’ombre… Avait-il encore assez de force pour enchaîner une seconde fois ce sort qu’il venait à peine de découvrir. Elle voulait le blesser, pas le tuer. Elle voulait seulement « s’entrainer » ou se défouler quitte à y être cassée en deux, mais pas mourir ! Pas maintenant ! Pas par lui !
Avant qu’elle ne puisse faire un geste, ériger une barrière pour se protéger, ces tentacules l’attrapèrent, s’enroulèrent sur tout son corps, la saucissonnant presque. Elle était coincée, elle était ligotée, elle était prise au piège.
Un cri de douleur s’échappait de sa gorge. On l’obligeait à adopter des positions des plus stupides et des plus douloureuses. Elle n’était pas très souple d’ordinaire – quoique dernièrement elle arrivait à faire des étirements sans souffrir atrocement – par conséquent elle sentait distinctement chaque craquement et rapidement, tout brûlait en elle. D’une douleur sourde, sans fin, ni limite, ni fin.
De petites larmes naquirent et moururent d’un cillement. La colère grondait dans son cœur et sa fierté, déjà bien blessée depuis longtemps, prit un autre coup. Elle avait été négligente, au point de croire que cet homme serait incapable de faire un autre sort. Elle avait ignoré le danger qu’il représentait en se fiant seulement à son apparence. Oui, à nouveau elle sut qu’il ne fallait pas juger une personne par son apparence ou aspect. L’habille ne fait pas le moine après tout.
Franz savait une chose à cet instant : Se libérer au plus vite et « réveiller » cet homme. Elle ne voulait pas tomber dans la situation du novice de tout à l’heure, c’est-à-dire être aux mains d’ombres dont le maître était incapable de les contrôler ou qui était trop fou pour s’arrêter.
Comment se libérer ? C’était là, la véritable question. Elle n’avait plus la tête à respirer, sentant le monde tourner tout autour d’elle, devenir flou et totalement disproportionné. Les murs étaient exagérément hauts et bien trop étroit, trop proche d’elle. Quand à sa tête, elle avait la sensation qu’il allait exploser d’un moment ou un autre.
Enfin son envie de se dégourdir un peu disparut entièrement pour laisser place à une envie de fuite, de liberté, loin de cet homme.
Il fallait qu’elle trouve un moyen. Elle ferma définitivement les yeux, tenta tant bien que mal d’ignorer la douleur et se concentra entièrement sur les ombres. Ces ombres ennemis restaient malgré tout des ombres, donc manipulables. Même si elle n’aura pas de contrôle de total, elle pourra peut-être bien s’en échapper… Qui sait ? De toute manière, elle ne perdait rien à essayer et cette option était sa dernière chance pour sortir vivante de cette pièce.
La prêtresse put mettre une main sur une ombre et se concentra sur elle plus ou moins. Malgré les traits crispés, un sourire s’étira sur ses lèvres. Elle sentait cette énergie si familière et elle n’était pas plus agressive ou inconnue. C’était possible de faire quelque chose.
Un ordre silencieux retentit, venant droit de son esprit étroit et tortueux, et aussitôt quelques ombres lâchèrent prises. Certaines gardaient un contact mais plus faibles, avec moins de force. Enfin ce n’était pas ça le plus important, non le plus important était cet oxygène qui entrait à nouveau dans ses poumons ou encore ses membres libres et pendants. Elle se dégagea des autres ombres restantes avec beaucoup de mal et se créa aussitôt un petit dôme de protection avec des parois solides et épaisses. C’était le moins qu’elle puisse faire.
Actuellement, elle était incapable de bouger ou d’attaquer.
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| | | | Sujet: Re: La Danse du Loup et du Corbeau. (Pv Franz') Jeu 30 Juin - 9:08 | |
| Je pliai sous mon propre pouvoir, l'Ombre prenait mon énergie, et me dérobaient mes forces, si bien que je m'enfonçais dans un désert sombre et aride. Mon esprit posait ses pieds sur un sol caillouteux, froid et sec, foulant cette terre désolée que je ne connusse pas, je ne voyais pas, mais je pouvais imaginer les contours presque inexistants de vaste endroit, où il n'y avait plus âme qui vive. Il n'y avait que moi, ridicule marionnette désarticulée, ridicule homme au milieu d'un univers fantasmé, il n'y avait plus l'Ombre d'un être humain, et je pouvais affirmer qu'enfin pour toujours seul, je me sentais bien. Plus personne, rien, seulement moi, moi et moi-même, j'étais en ma propre compagnie, et la violence occasionnée par cette démente haine s'était tari.
Je ne me sentais bien ici, avec moi-même, avec rien autour de moi. Je pouvais peindre une terre si désolée dans mon esprit, je pouvais prendre un pinceau et le tremper dans la fange pour donner cette couleur d'isolement, peut-être que l'Ombre en me dévorant me bannissait du monde réel, et que j'oublis qui j'étais, pourquoi je vivais et pour qui. Pourquoi vivre alors ? Lorqu'on n’avait rien ni personne ? Parce que les autres n'étaient que des vers rampant, mordant la chair de l'autre pour pisser sur son cadavre, et s'élever sur le trône du Plus Grand Bouffon de la Terre ? Je ne pouvais le dire, la bassesse de l'être humain m'avait toujours échappé, et ces jeux de pouvoir... jamais je n'en avais trouvé de l'intérêt. Pourquoi se battre, lorsqu'on était assez fort pour que les autres ne viennent pas se mettre en travers de notre voie ?
Pourquoi toujours chercher à dominer ses semblables ? Parce que la majorité des hommes voulaient se prouver quelque chose ? Ou bien jouissaient-ils d'un sentiment d'infériorité si ardent qu'il fallait qu'ils écrasassent les autres pour s'élever ? Et s'élever dans quoi, exactement ? Ils ne pouvaient que s'élever dans leurs orgueils totalement débiles, et s'emmurer dans leur frustration de petite créature insignifiante. Désirez-vous que je dise qu'elle était le plus grand fléau de l'humanité ? C'était l'homme lui-même, il se nuisait et se bouffait, ce n'était qu'une petite créature odieuse qui comme le rat, reniflait le cadavre d'un autre avant de goûter à sa chair morte. La vision de ce désert aride, effaçant par son immense vide les pensées philosophiques qui dérivaient, seules, je ne savais pas exactement, sans doute sur une voie qui n'aurait jamais de fin, donnait à mes songes des entrailles plus ardentes. J'avais oublié que le réel n'était d'autres que l'autre face de ce miroir brisé, et qu'était mon âme au fond ? N'était-ce pas une petite lueur à peine vacillante ?
Ou bien celle de cet arbre mort, se dressant non sans orgueil sur cette terre désolée ? J'étais dans mon propre esprit, errant ici, perdant un peu de ma raison dans les diverses idées qui me venaient, je me posais des questions, je réfléchissais au sens de la vie, et sans m'en rendre compte, je devenais un peu plus humain. « Humain » dans le sens où ces petits connards d'hommes le pensaient, car j'étais tout aussi humain que l'innocent gamin hurlant dans les couloirs du réel, ces cris parvenaient aux oreilles des autres dans les profondeurs de la cathédrale. Personne ne comprenait que la haine, et la colère, ce besoin avide de sang était tout aussi humain que d'aimer ; c'était dans cette sordide déshumanisation que je me montrais le plus humain, n'oublions pas que l'homme n'était qu'un être tenant à peine debout, un rien pouvait le briser. Et moi... qu'est-ce qui pouvait me briser ? Ma force ne paraissait pas avoir de limite ?
Tout comme ma folie, mais le Bouffon, le Fou sur cette grande table d'échec était dangereux, car c'était un fou capable de raisonner. Et lorsque le Bouffon réfléchit, il est plus difficile à manipuler. C'était peut-être pour cette raison que l'Église allait m'évincer... ou bien parce qu'elle prenait conscience que je n'étais plus contrôlable, et bien assez fort pour faire trembler les plus grands dormant en son sein. Aux frontières de rêve, je n'avais plus conscience de ce que je faisais, l'Ombre puisait dans mes forces, et attaquaient ceux ou celles me voulant du mal, c'était dans cette foi et ce sens du devoir que j'avais trouvé une alliée puissante. Ma rage était si immense ! Et l'Ombre s'enfonçait dans mes entrailles pour en extirper une substance épaisse et puante, ma haine, ma violence, ma sauvagerie.
Et les portes commencèrent à s'ouvrir dans un bruit pas possible qui ne me venait pas, car enfermé dans ma transe, je ne percevais plus rien. On posa son regard tout d'abord sur ma prisonnière Halbrum, pauvre folle qui éprise de sa rage, cherchait sans doute à m'arracher la tête, étais-je devenu plus fort qu'une Prêtresse ? C'en était bien drôle. Mais on murmura sur le grand homme qui restait immobile, la sueur glissait sur son corps, il semblait pris de fièvre, victime de lui-même, victime d'un sort qu'il ne comprenait plus. Et on reconnu le Chien Fou, ce gros bâtard d'Émile Paole qui avait pour habitude que d'écouter ses instincts les plus bas, et les plus écoeurants.
Oh... Paole allait-il crever comme tout clébard qu'il se le devait ? Car n'était-il pas plus pâle que la Mort elle-même ? Il paraissait blanc comme du talc, et ses veines gonflaient sous le fin tapis de son visage, il peinait à respirer. Émile Paole et son orgueil, Émile Paole dont l'infâme corbeau était toujours là à observer son maître. Le chien avait lui-même domestiqué son clébard, et ce dernier poussa un croassement signification lorsqu'il comprit que quelque chose n'allait pas. Les Ombres autour du corps de la Prêtresse s'éclatèrent soudain en poussière, et Émile Paole ainsi que son mètre quatre-vingt-dix tomba sur les dalles, comme une statue ne servant plus à rien. Et à mon réveil, il n'y avait personne. |
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