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| L'Ombre du Prédateur.(pv Nih') | |
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| Sujet: L'Ombre du Prédateur.(pv Nih') Lun 6 Juin - 19:50 | |
| Les doigts entrelacés, le visage dur et froid, je fixais la silhouette non loin de moins, occupé par je ne savais quelles desseins ou tourments, qu'importe, je restais aussi silencieux qu'un serpent, et aussi redoutable qu'un aigle. Contrairement à ce qu'on pouvait attendre de ma part, mon corbeau n'était pas posé sur mon épaule, mais posé sur le toit, séparé pour l'espace de quelques minutes de ma personne. Et pour cause ! C'était une mission plus originale et inventive que j'avais à faire, et pour une fois, je n'allais pas choisir de la force pour parvenir à mes fins.
Car au fond... j'étais intelligent, et je pouvais parfois me montrer subtil. Je lançai sur moi le regard interrogateur des passants, car si je n'étais pas vêtu comme un simple citoyen, j'étais habillé non comme un ecclésiastique, mais bien comme un membre de la Garde Impériale. Ma tenue ne me donnait pas vraiment de charme, le noir m'allait bien mieux que toutes ces tenues de ville, ou même celle de la Garde Impériale. C'était plus simple pour moi aussi de bouger dans mes vêtements habituels, trop peu accoutumés aux lourdes armures de cuir, ou autre, en tout cas, j'arrivais à me fondre dans la masse de Gardes qui déambulaient dans le bar, tous un peu ivre, alors qu'aucune goutte d'alcool ne circulait encore dans leurs veines. Sans doute l'atmosphère, ou la chaleur de cet endroit, je ne pouvais pas le dire.
En tout cas, même si j'étais un peu grand par rapport aux autres, j'arrivais à me fondre parmi eux, sans qu'ils me remarquent véritablement aussi, les passants me prenaient pour un soldat, tandis que la masse rouge de La Garde me voyait à peine. Disons... que j'avais bien réussi mon petit jeu d'acteur de mensonge : mes cheveux blancs étaient cachés sous une capuche, et seuls mes yeux rouges restaient le signe distinctif de... moi, le Corbeau Blanc. J'étais parvenu à leur servir un peu mensonge, alors que j'avais dérobé leurs armures et insignes à des personnes de l'Ombre, allons-nous dire, des bandits ne refusant jamais le moindre petit acte qui leur rapporterait de l'argent. Ainsi... je ne tuais personne, et on me prenait pour un simple soldat de bientôt vingt-six-ans, tout juste sortie de sa province, ils ne se méfiaient pas de moi.
Et même si c'était une grave erreur, je n'y voyais pour l'instant pas la moindre insulte, car c'était prévu ; oui, je possédais un cerveau dans ma tête blanche, et rien ne pouvait compromettre ma filature. Mes yeux constamment posés sur la jeune femme, je suivais les Gardes quand soudain, je murmurai que boire un peu ne nous ferait pas de mal, après tout, il n'y avait jamais de problème ici. Et puis, ces bons gaillards étaient bien fatigués. Ainsi... nous rentrâmes dans le même endroit que ma proie, et on alla s'asseoir à une table. Certes, l'endroit était différent de ce dont ils avaient l'habitude, mais ils ne firent pas de remarque contre un peu d'exotisme, alors que la jeune femme allait s'asseoir plus loin. Participant un peu à la conversation, me mêlant en souriant même à la joyeuse bande, je réprimais avec brutalité le dégoût de cette situation, mais la femme que je suivais avait eu quelques histoires avec La Garde, il fallait maintenant que j'entre en action.
Je murmurai quelque chose à propos d'elle, disant qu'elle me rappelait la patronne de l'auberge du Cochon Pendu, endroit que j'avais brûlé des mois auparavant, mais l'Église m'avait obligé à payer. Certes... j'aurais pu refuser, mais affronter des vieux en manque de réputation, c'était assez ennuyeux à la longue. Je poussai un soupir, tandis que deux de mes compagnons se rapprochèrent de Niharie, jolie femme qui semblait avoir assez de caractère pour les repousser d'un signe de la main. Hormis moi, personne ne savait qu'elle avait tué l'un des leurs, ravissante créature ! Cependant, le travail étant le travail, et ce n'était pas vraiment la personne avec qui je pouvais me permettre de batifoler, surtout... quand les femmes tombaient enceintes, encore une belle connerie qui m'était tombé dessus, ça !Voyant que les deux soldats commençaient leurs faibles tentatives de séductions, et que celles-ci n'allaient pas tarder à devenir un échec, je me levai et me glissai derrière eux. Posant une main sur leurs épaules, j'abaissai ma capuche, et dévoilai un grand sourire, quoiqu'un peu timide. Je jouais à merveille la comédie ; posant mon regard sur Nihari, je parus gêné et je fis :
— Messieurs... ne voyez-vous donc pas que vous gênez cette jeune femme ? Passant une main dans mes cheveux, j'ajoutai : veuillez excuser leur comportement, je crois que... vous les impressionnez.
Un petit « ainsi que moi » aurait pu venir décorer ma phrase, mais ça faisait... trop pour visiblement un jeune homme embarrassé par une attitude aussi grossière et franche.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: L'Ombre du Prédateur.(pv Nih') Sam 11 Juin - 20:25 | |
| Trois semaines que je me cache ! Je sais, c'est cliché quand on dit "Ouais, c'te femme elle a tué un Garde alors elle se planque et ne sort même plus pour acheter de quoi manger". Et bien oui mais vous voulez que je fasse quoi d'autre ? Sortir en pleine rue et hurler "Je suis Nihari Aëloss et j'ai tué un Garde Impérial pour aider le Philosophe Lao à s'échapper" ?! Non sérieusement, je trouve assez normal de rester terrée pendant quelques semaines, le temps que ça se tasse un minimum. J'appelle ça la Phase de Fuite, précédée par la Phase de Déni où je me voilais la face et faisais de l’auto flagellation. Mais maintenant c'est fini ! Je suis dans la Phase d'Action ! J'ai trouvé refuge chez Eghän Dilnes mais son attitude aguicheuse me pèse vraiment. C'est pour cela que je suis ici : en ville ! Youhou, Nih' est sortie de son trou à rats ! Et elle compte bien bronzer un peu et faire des courses. C'est bientôt la fin du printemps, le temps des amours, certes, mais on s'en fiche complètement. C'est plutôt le moment où les gens sortent et profitent de la température parfaite. J'ai décidé de tenter une sortie en fonction de ce facteur qui, je le sais, peu se retourner contre moi. Plus il y a de personnes dans les rues, plus je peux me dissimuler dans la masse, mais plus je pourrais croiser des personnes me connaissant. Heureusement, à part Immanuel que j'ai réussi à contacter ce matin pour lui dire de tenir la taverne à ma place le temps de mon absence et quelques patrouilles de Gardes Impériaux, je n'ai croisé aucune connaissance. Je ne suis pas allée voir Lao à l'auberge qu'il nous a indiqué, à Eghän et moi même la nuit de notre fuite. Non, là, en ce moment, je profite seulement du soleil et des odeurs exotiques des étalages du Quartier du Tchï. Moi qui n'ai pas pu sortir et profiter de la capitale du temps de ma taverne, je peux maintenant me permettre certaines choses qui n'avaient aucune utilité à mes yeux. En fait, j'aime bien ma vie actuelle, ce moment précis en tout cas. Je m'autorise même à aller boire un verre, de jus de fruit évidemment ! Ça, ça n'a pas changé. J'entre dans le premier bar que je trouve et me sens tout de suite à mon aise. Le Bar Koïchi, j'en ai déjà entendu parler, il a plutôt bonne réputation et personnellement, j'adore l'atmosphère qu'il y règne. Adjugé vendu pour cet établissement ! Je m'assois à une table un peu en retrait quand même : ce serait bête de gâcher ce moment de paix. Je commande un verre de cidre et le sirote doucement. Vous vous demandez comment je vais payer ça ? Eh bien j'ai récupéré toutes mes économies ce matin au Cochon Pendu, Immanuel les a soigneusement gardé et ne m'en a pas volé une once. Après presque un an de bons et loyaux services, je me suis attachée à lui et je lui fais désormais totalement confiance.
- Eh mademoiselle ! Vous êtes bien jolie.
Oh merde. Pourquoi moi ? Pourquoi eux ? Pourquoi maintenant ? Je ne me retourne même pas et me contente d'un coups d’œil pour confirmer mes craintes : ce sont bel et bien des Gardes Impériaux. Mais apparemment ils sont plus là pour me draguer que pour m'arrêter. Alors comme ça je ne suis pas recherchée par la Garde ? J'avoue que je ne me suis pas tenue au courant des nouvelles durant ma Phase de Fuite, même si Eghän avait le courage de sortir et de se tenir au courant, je ne lui demandais rien. C'est indigne de moi : Nihari Aëloss sait tout, ou presque. Il faut vraiment que je recontacte mes anciens amis Informateurs, il a dû se passer des choses en mon absence. En tout cas, je ne risque pas de gâcher ma "couverture" et adresse un grand sourire aux hommes en armure.
- C'est bien gentil à vous messieurs. - Vous voulez un autre verre, dit l'un d'eux en désignant mon verre vide.
Je lui lance un air faussement contrit et refuse poliment. Le plus macho du groupe hausse un sourcil et s'avance, il s'apprête à prendre la parole lorsqu'un jeune homme charmant intervient timidement.
— Messieurs... ne voyez-vous donc pas que vous gênez cette jeune femme ? Passant une main dans ses cheveux étonnement blancs, il ajoute : veuillez excuser leur comportement, je crois que... vous les impressionnez.
Je souris, plus tendrement cette fois-ci. Apparemment ce jeune garde a le même âge que moi, et pourtant ses cheveux sont aussi blancs qu'un senior au stade avancé, et ses yeux... Rouges sang ! Ça devrait m’inquiéter, un peu quand même, mais il a un sourire si doux. Non vraiment, ce Garde albinos me plait beaucoup. Je regarde le garde macho dans les yeux et durcis les miens, je lui lance d'une voix douce-heureuse :
- Mon Chou, je n'ai pas vraiment envie de te parler, ni de passer ma nuit dans ton lit, alors sois gentil, retourne à ta pinte de bière. Je regarde les autres Gardes et ajoute : Et vous aussi les gars, allez oust !
Quelques grognements répondent à mes ordres mais personne n'ose me contre dire. Ils font partie de la Garde Impériale, dans un bar connu, de ce fait ils se doivent d'être exemplaires. L'albinos se retourne mais je le saisis par le poignet : un fourmillement étrange me parcours, comme si une puissance destructrice habitait le jeune homme. Pourtant je ne le lâche pas et je tire même légèrement pour qu'il s'assoit à côté de moi. Une présence masculine moins étouffante que celle d'Eghän me fera du bien.
- J'aimerai que tu restes, tu m'as l'air sympathique et je manque un peu de compagnie je l'avoue. Comment tu t'appelles au fait ?
Il a l'air tout à fait inoffensif...
Dernière édition par Nihari Aëloss le Jeu 16 Juin - 15:23, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: L'Ombre du Prédateur.(pv Nih') Dim 12 Juin - 10:08 | |
| Et... on peut dire que j'ai eu la chance d'avoir un sourire de sa part, je sentis d'ailleurs le regard assassin de mes « compagnons », mais au lieu d'en tirer assurance, je baissai juste mes yeux sur mes pieds. Attitude parfaite du jeune homme gêné et timide, qui apparemment était loin de déplaire à l'aubergiste qui renvoya les autres d'un ton cassant, qui me fait sourire, voila une femme qui avait de la répartit. Passant une main derrière ma tête, j'ouvris la bouche, mais je mordis mes lèvres avant de me retourner, seulement je sentis une main me retenir, et ce fut de la surprise qui alla se coller sur ma figure. Elle me demanda de rester, et plus embarrassé encore, je m'assis prés d'elle et commandai une spécialité du bar. Les coudes posés sur la table, je fis mine de me lancer dans la complète contemplation de mes mains blanches comme du lait. Elle me demanda alors son nom, et relevant mon regard rouge sur elle, un nouveau sourire timide se percha sur mes fines lèvres, et je répondis d'une voix un peu tremblante, laissant voir à quel point elle pouvait m'impressionner :
— Machiavel... je m'appelle Machiavel. Et vous ?
Nom que j'avais donné aux autres Gardes Impériaux qui assirent tout ensemble, buvaient et se chamaillaient quelquefois, tout en continuant de maudire le succès que j'avais avec cette femme, j'espérais que ça allait durer. Je ne comptais pas la blesser pour le moment, enfin pas devant tout le monde de toute manière, et puis je pouvais bien utiliser le « charme » que j'opérais sur elle. Mordant mes lèvres, alors que je perçus quelques murmures dans mon dos, je croisai les doigts et bougeant mon pied prés du tabouret, comme si j'étais en train d'écouter un rythme plutôt soutenu, j'ajoutai :
— Pardonnez encore leur attitude, nous autres soldats n'avons peu de temps à nous concentrer à une vie, en dehors de celle de l'Empereur, il nous est difficile de trouver quelqu'un.
Je jouais plutôt bien le jeune soldat éploré, car en manque d'une compagne pour la vie ? Je ne pouvais pas deviner ce qui se tramait de ce côté là dans l'esprit de Nihari, mais elle semblait plutôt franche et forte, le genre de femme qui se montre redoutable une fois en colère. Et puis, c'était vrai qu'elle était jolie, il était impossible de mentir là-dessus, mais elle semblait bien difficile à séduire, ou à persuader d'accepter un éventuel rendez-vous. Je gardais les yeux posés sur mes mains, imitant à la perfection ce soldat timide, mais pas méchant que j'avais mis en forme en « intégrant » la Garde Impériale. J'avais de la suite dans les idées, mon pouce caressa ma paume, tandis qu'on nous amena nos boissons. Je bus une gorgée d'un alcool que je ne connaissais, mais qui me fit tout de suite tousser, c'était trop fort ! Posant ma main contre ma bouche, mes épaules furent secouées par ces toussotements. Une fois que j'étais parvenu à me calmer, je poussai le verre un peu plus loin, sentant déjà une vive chaleur m'envahir ; bon... j'avais la chance de bien tenir l'alcool. Heureusement, car sinon j'aurais pu dévoiler, complètement ivre, la raison pour laquelle je me trouvai prés d'elle, et hors de question de faillir à une mission. Je ne supportais pas l'échec.
— Et permettez-moi... commençai-je en toussant encore un peu, de vous demander la raison pour laquelle vous êtes ici ? Vous attendez quelqu'un ?
Une autre imitation, mais aussi un moyen pour m'assurer qu'elle n'avait pas de rendez-vous ici, sinon la situation serait plus délicate. De plus, je n'aimais pas lorsqu'on venait me contrarier lorsque je travaillais, et j'espérais que les autres Gardes ne décident de ne pas intervenir de nouveau, premièrement parce que ça allait déranger ce petit et timide Machiavel, et deuxièmement parce que j'avais horreur qu'on vienne intervenir dans mes entreprises ! D'ailleurs, mordillant ma lèvre, j'avais conscience que la colère était trop mauvaise conseillère, et que si je perdais le semblant de contrôle de moi-même, ça risquait de finir en un bain de sang. Et pour l'instant, je n'avais pas le droit à l'erreur, du moins jusqu'à ce qu'Uriel d'Arken se calme.
Je touchai alors le verre, laissant mon index glisser sur la surface froide, cachant ma main droite à la vue de Nihari, car je savais que la plupart du temps ce léger handicap dérangeait les femmes. Il me manquait deux doigts à cette main droite, deux doigts remplacés par deux prothèses en argent, certes bien travaillé, mais tout de même ! Moi... ça ne me dérangeait pas puisque j'étais habitué à vivre sans depuis l'âge de dix ans, mais c'était assez agaçant de voir les autres poser leurs yeux dessus, et les relever avec effroi et dégoût quelques secondes après. Je croisai alors volontairement le regard de Nihari, et sourit, mais de ce petit sourire timide et impressionné. Oui, j'étais bon acteur, mais c'était un talent que feu mon père adoptif m'avait apprit, quand j'étais gamin, un talent nécessaire à tout aristocrate qui se respecte, et j'étais Baron.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: L'Ombre du Prédateur.(pv Nih') Jeu 16 Juin - 17:16 | |
| — Machiavel... je m'appelle Machiavel. Et vous ?
D'accoooooord. Pas du tout inquiétant son nom ! L'impression que j'ai senti au contact de sa peau me revient soudain en mémoire : je frissonne. Pourquoi m'a-t-il l'air moins sympathique tout d'un coup ? Pourtant il me regarde avec ce regard timide et doux. Je ferme les yeux et secoue légèrement la tête pour faire disparaître l'impression de gêne, ça marche et je peux lui rendre son sourire avec sincérité.
— Pardonnez encore leur attitude, nous autres soldats n'avons peu de temps à nous concentrer à une vie, en dehors de celle de l'Empereur, il nous est difficile de trouver quelqu'un.
J'efface ses craintes d'un revers de main mais mon sourire se crispe légèrement. J'avoue que c'est un peu à cause de moi s'il me regarde avec ces yeux éplorés. J'ai tendu le bâton pour me faire battre en lui demandant de s'asseoir à côté de moi. J'espère simplement qu'il n'y croit pas trop. Non parce que sérieusement, je ne suis pas prête à m'engager dans une relation sérieuse, ou même passagère, avec un homme. Du temps de la taverne, je n'en avais pas le temps ni l'utilité, désormais, c'est trop risqué, je ne veux pas impliquer quelqu'un dans ma vie "dangereuse". Décidément ! Ce n'est jamais le bon moment pour avoir un homme ! Je suis condamnée à devenir vieille fille... Si je ne meurs pas d'ici là. Mais pourquoi devrais-je mourir ? Juste parce que j'ai aidé un homme (inconnu en fonction de qui m'interrogera) à fuir des Gardes Impériaux ? Ou peut-être parce que j'en ai tué un ? Hum... en fait je préfère ne pas le savoir. Peut-être que j'aurai le droit à une séance de torture avec cet Inquisiteur dont quelques Informateurs m'ont parlé. Comment il s'appelle déjà ? Amile ? Nadile ? Ém...
KOF KOF KOF !
J'écarquille les yeux et fixe Machiavel comme s'il s'était étouffé avec son verre d'alcool... Ce qu'il est en train de faire en fait. Apparemment le jeune albinos ne supporte pas les boissons fortes de Khini Lao ! Je dois avouer que c'est mignon. Comme un enfant qui boit dans le verre de son père. Il repousse son verre avec un regard noir pour son contenu, je le comprends.
— Et permettez-moi... commence-t-il en toussant encore un peu, de vous demander la raison pour laquelle vous êtes ici ? Vous attendez quelqu'un ?
Je souris légèrement, encore attendrie par sa "faiblesse", et secoue la tête négativement. Comme si dans ma condition actuelle, j'allais risquer de rencontrer quelqu'un ! Bien heureux innocent qu'est ce Machiavel. Je ne remarquer sa main droite que lorsqu'il la cache sous la table. Je n'ai pas vu ce qu'il veut cacher mais comme disait Papa "On remarque plus facilement ce qui est caché". D'ailleurs, que devenait mon vieux père ? Je ne pense pas qu'il ait rendu l'âme, je l'aurai senti. J'aimerai tellement le revoir, sentir son odeur de menthe poivrée, son sourire lumineux, ses ye... Bref. Revenant à mon albinos, je lui lance joyeusement :
- Non mon Chou, je suis de nature plutôt solitaire.
Mensonge éhonté évidemment ! Je suis tout sauf solitaire. J'aime être en compagnie humaine, ou même Hybride, c'est pour ça que j'ai repris les affaires de mon cher papa. Mais il faut que je trouve un moyen de renvoyer ce jeune Garde timide. J'ai fait une erreur en l'invitant à ma table ; il ne faut pas qu'il s'approche de moi, pour sa propre sécurité mais surtout pour la mienne. Imaginez ! il découvre que la jolie femme à qui il parle depuis cinq minutes a assassiné de sang froid un de ses compagnons. Peut-être un ami à lui qui sait ? Non vraiment, c'est primordial pour ma sécurité qu'il s'en aille. Et puis j'ai toujours ce sentiment de gêne inexplicable, cette impression de puissance destructrice. On dirait que ma peau en est incrustée, comme marquée au fer rouge. Je sais que mon attitude n'est pas respectable, polie, courtoise ni rien de tout cela, mais je dois le renvoyer ou m'en aller. Je me lève d'un bon, termine ma dernière gorgée de cidre, dépose quelques pièces sur la table et adresse enfin un regard au pauvre gars avant de murmurer :
- Désolée, Machy', je dois y aller, j'ai un programme chargé.
Sur ce, je tourne les talons et fait voler ma longue jupe couleur chocolat. Alors que j'atteins la porte...
Cours Nih' !... |
| | | | Sujet: Re: L'Ombre du Prédateur.(pv Nih') Dim 19 Juin - 20:54 | |
| Une nature plutôt solitaire ? Vraiment ? Oh... cette femme avait bien du caractère, mais elle ne semblait pas être de ceux ou de celles qui aimaient la solitude pour compagnie, elle était plutôt bien vivante et amusante, une personne qui aime avoir de l'attention et en donner à ceux qu'elle aimait. Alors, j'ai juste pris une mine triste, et à la fois satisfaite, ce gentil et doux Machiavel était un être plutôt simple, et expressif, le genre d'homme qui attendrit les femmes, sans jamais pouvoir les avoir dans son lit. Je touchai mon verre, pensif, et silencieux comme un serpent, paraissant vouloir trouver des mots, ou meubler le silence qui s'était installé. Je n'avais pas douté qu'elle avait pu voir mon geste tout à l'heure, seulement, je cherchais à mener à bien mon entreprise, et tout était calculé. Les femmes craignaient mes prothèses en argent, car prenant trop rapidement conscience qu'il me manquait ces deux doigts.
Je continuais de fixer mon verre, une expression triste sur le visage, je n'étais pas né noble, mais j'avais été élevé pour prendre des sentiments comme un acteur change de masque, et apparemment, Machiavel marchait avec Nihari. Certes, jouer les gentils timides m'agaçait plus qu'autre chose, mais au moins, ça marchait souvent avec les femmes. Je ne savais pas exactement pourquoi, mais elles finissaient attendries par ce petit garçon au visage d'homme. Je haussai juste un sourcil, puis je ne tardai pas à sourire, lorsque j'entendis son « mon chou », je vis dans ça tout de suite de l'affection, et je devais la partager dans cette grotesque imitation.
Je laissai mon pouce glisser sur la surface froide, perdue dans une possible inexistence pensée sombre qui sciait bien à Machiavel, mais qui rendait Émile ridicule au possible. Pauvre Émile, toi le grand Baron, le loup à visage d'homme mordant dans la chair des hommes pour accomplir ta vengeance. Tu étais devait cette créature, jolie effectivement, mais dont tu avais envie de prendre la vie. Lorsque je regardais son cou, je pouvais imaginer le sang chaud glissant sous sa chair, je pouvais imaginer mes dents se planter dans sa jugulaire, ainsi que ce délicieux nectar se répandre dans ma gorge. Je n'étais pas un monstre de conte de fée, je n'étais même pas quelque chose à l'aspect romantique, il n'y pas de sensualité, pas de tendresse dans cette envie, juste de la bestialité, et une faim de violence et de sang toujours plus grande.
Une femme avec de jolie forme, bien fermes, une femme faisant du charme au monstre en moi, et qui rendait la situation plus tendue. Intérieurement, je vivais un véritable calvaire, mais de façon extérieure, j'apparaissais presque naturellement calme et placide même. Être doté d'une nature inexpressive était un avantage, puisque je pouvais mentir sous toutes les coutures. Néanmoins, je fixai la jeune femme assez étonnée, alors que tout à coup, elle se releva et s'enfuit presque en courant, bon sang ! Avait-elle compris que j'étais le monstre d'Ishtar ?
Perplexe, et énervé, je me relevai à mon tour en laissant quelques pièces rouler sur le comptoir. Mordant mes lèvres, je me mis bien évidemment à la suivre, irrité par un comportement si... imprévisible, je n'avais rien vu venir, on était sur de ça. Du reste, je me mis évidemment courir après elle, Machiavel n’aurait sans doute pas agit, mais Émile était loin d'être passif. Alors peu de temps après, j'étais parvenu à la rattraper, rapide comme un oiseau, je lui saisis le bras. Oh... mon geste fut doux, du moins, il tenta de l'être. Néanmoins, je la tirais vers moi en posant ma main sur son épaule, un visage confus apparut alors, et douloureusement, je demandais :
— Vous... vous avez peur de moi ? J'ai fait quelque chose de mal ?
Et voilà que j'affichais une mine souffreteuse, et tout en la lâchant, digne du jeune amoureux s'éprenant d'une femme dont il ne savait rien. Lentement, mes doigts lâchèrent sa main, et je détournai mon regard, fixant un mur avec une grande tristesse sur la figure. Je soupirai toujours avec mélancolie, et je levai les yeux au ciel, puis je touchai mes cheveux, et enfin mes paupières qui se fermèrent sous mes doigts. Je lâchai d'une voix, lourde et pénible :
— C'est parce que... je suis albinos ?
Oh... prendre cette petite particularité physique qui m'avait valu bien des horreurs, lorsqu'enfant, j'avais été la bête de foire des Guignoles d'Ishtar. Je me retournai, paraissant blessé par cette attitude que Niharie n'avait sans doute même pas pensé, du moins pas tout de suite. J'allai même jusqu'a serrer le poing, tremblant un peu, plus sombre, plus seul et blessé aussi. Je passai une main dans ma nuque pour murmurer :
— Pardonnez-moi, je ne vous importunerais plus.
Et je fis mine de partir, en prenant une ruelle écartée du reste...
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: L'Ombre du Prédateur.(pv Nih') Dim 4 Sep - 15:28 | |
| D'abord je marche rapidement, ensuite je trottine et finalement je cours vers la sortie. ma libération. Je n'ose même pas repenser au regard blessé et dessus du petit soldat albinos... Trop tard j'y ai pensé. Que je suis égoïste ! Je vient de blesser un jeune homme sensible par simple caprice. Quoique, la sauvegarde de ma vie est-elle un simple caprice ? C'est vrai quoi, je ne vais pas risquer ma vie pour l'ego d'un homme ! Je ne l'ai jamais fait et je ne commencerais pas aujourd'hui. Ma main se pose sur la poignée lorsque celle de Machiavel se pose sur mon bras. Aucune violence dans ce geste et pourtant, je frissonne. Mettant ça sur la peur d'être découverte : je me laisse attirer vers lui et le regarde tranquillement, attendant ses explications :
— Vous... vous avez peur de moi ? J'ai fait quelque chose de mal ?
Il ne me laisse ni le temps de confirmer le première question, ni celui de réfuter la seconde. Fixant le mur de ses yeux tristes, il soupire douloureusement et se passe la main dans les cheveux. Mon cœur se serre, j'hésite à saisir sa main qu'il vient de retirer de mon bras mais déjà il ferme les yeux et ajoute d'une voix lourde de souffrance :
— C'est parce que... je suis albinos ?
Ma confiance en moi revient brusquement et je lève les yeux au ciel en soupirant. N'importe quoi ces hommes ! Surtout les timides et complexés. Ne comprend-t-il donc pas que le fait d'être albinos ajoute une touche de mystère très attirante ? Des cheveux blancs comme la neige et des yeux rouges sang, ça donne des raisons de fantasmer quand même ! Je m'apprête à lui dire le fond de ma pensée mais encore une fois il me coupe l'herbe sous le pied en murmurant tristement :
— Pardonnez-moi, je ne vous importunerais plus.
Il s'était déjà saisi de la poignée avant que ses paroles ne montent au cerveau et il était déjà dehors lorsque je compris ce que j'avais à faire. Avant que la porte ne se referme je me glisse dans la rue bondée et me fait tout de suite engloutir par la populace. L’abri qu'elle m'offrait tout à l'heure ne me parait plus aussi confortable et je bataille pour me frayer un chemin. Là ! Des cheveux blancs reconnaissables entre tous. Je ne réfléchis pas plus et bouscule deux ou trois passants, m'excuse à peine, les yeux fixés sur cette chevelure lumineuse. Il n'a pas l'air de rencontrer de problème dans cette cohue. Comment fait-il pour éviter les coups de coudes ou les pieds en travers du chemin ? Machiavel disparait dans une ruelle isolée et j'attends la libération avec impatience. Ça y est je suis sortie de la masse informe et agressive de la rue principale. Je regarde autour de moi et m'aperçois que je n'ai pas à regarder bien loin : les murs hauts et rapprochés cache les trois quarts de la lumière et offre une mobilité réduite. La rue parfaite pour un piège ou une agression dans les règles. Pourtant j'écarte cette idée très rapidement et me jette au bras de Machiavel, posté un peu plus loin dans la rue. Je ne me demande pas non plus pourquoi il s'est arrêté dans cette ruelle. Un peu essoufflée je me cramponne à son bras et me plie en deux pour reprendre mes moyens. Alors, d'une voix devenue rauque par l'effort je souffle :
- Je suis désolée Machiavel. Je suis une vraie garce et une vraie girouette, je l'avoue. Mais je t'aime bien, et j'arrive pas à te laisser partir comme ça.
Je me redresse et prends enfin conscience de notre proximité : c'est que je suis à à peine dix centimètres ! J'en ai le souffle coupé et, bien malgré moi, je sens le rouge me monter aux joues. Pourtant je ne recule pas.
Mais qu'est ce que tu fais Nih' ? ... |
| | | | Sujet: Re: L'Ombre du Prédateur.(pv Nih') Jeu 22 Sep - 7:25 | |
| Et la jeune femme tomba dans le piège, c'était d'une facilité déconcertante ! Je me demandai bientôt si elle avait un peu de cervelle dans sa jolie tête, mais qui pouvait comprendre ces choses qu'on nommait « femme » ? Je me retournai lentement vers Nihari, le visage étonné, les sourcils froncés, et le regard perdu dans la contemplation de ses yeux. J'ouvris la bouche comme pour parler, mais rien ne sortit de mes lèvres, pas même un mot. Je prenais cette fois-ci le masque de ce garçon confus, grand timide qui n'arrivait même pas à trouver le bon comportement à prendre en présence d'une jolie femme. Et c'était ce qui semblait plaire à celle-ci, oh bien sûr, je la trouvais jolie, Nihari, mais je n'oubliais pas quelle était ma mission et pour quelle raison j'avais inventé Machiavel. Mais... si je pouvais mener l'utile à l'agréable, je n'aurais aucune protestation à émettre.
Certes... l'ennui avec les femmes, c'était que ça tombait facilement enceinte, et c'était ça qui était facile avec les hommes : on pouvait les prendre, les rabaisser et s'en servir comme on se servait d'une femme, ils ne tombaient pas enceints, eux. J'avais déjà une chose dans le ventre de l'autre chienne qui attendait, et couvait. L'idée de coucher avec ma proie ne me dérangeait pas, et puis bizarrement, les langues se déliaient plus rapidement, quand le sexe rentrait en jeu. À croire que pour devenir une bête, l'homme était prêt à tout. Je mouillai mes lèvres, paraissant toujours aussi confus, timoré et impressionné qu'une femme pareille m'accorde un peu de son temps. Je passai une main dans ma chevelure blanche, ayant l'air d'un grand imbécile qui ne savait tout bonnement pas y faire avec la créature. Je murmurai d'une voix tremblante, semblant toujours aussi nerveux et fragile :
— C'est moi... je... comment dire ?
Je baissai les yeux sur mes pieds, le regard perdu, les traits crispés, et j'ajoutai en me raclant la gorge :
— Hum... je ne sais pas vraiment comment m'y prendre, vous m'impressionnez.
Oh... la pauvre chose que voilà ! Cracher une telle connerie me porta au coeur, j'avais dit ça ? Moi ? Comme si je n’étais rien d'autre qu'un jeune homme d'une vingtaine d'années sans la moindre expérience dans la matière ? Maladroit et... timoré avec les femmes ? Enfin, du moment que je pouvais prendre Nihari entre mes griffes et lui faire avouer tout ce que je voulais sur Lao, on n'allait pas critiquer ma méthode. Pour l'instant, j'avais le sentiment que tout allait dans mon sens, et je n'avais pas à perdre mon calme. Mouillant encore mes lèvres, je jetai un regard par-dessus l'épaule de la jeune femme, examinant la vie s'animer derrière elle, et le monde dansait, chantait, vivait sans que rien ne puisse venir le faire trembler. Elle-même ne paraissait ne pas comprendre que derrière mes traits tendus, derrière mes paroles tremblantes, et ma voix plus rauque qu'à l'ordinaire, je cachais un taré prés à tout pour quelques informations sur Lao. Bien évidemment, je pouvais plaquer cette femme contre le mur sale, lui déchirer ses vêtements pour lui faire peur et la forcer à avouer, je pouvais la griffer, lui lacérer le dos, car prit dans l'excitation, je ne pourrais plus contenir le monstre qui en moi dormait. Cependant, d'Arken voulait que j'évite les bavures, et je comptais tout simplement la laisser en vie.
Après tout, elle pouvait m'être utile, non ? Et puis, j'étais contre les viols et autre coucherie sans consentement : je n'étais pas le Haut-Prêtre, je ne faisais pas son mètre cinquante, et du haut de mon mètre quatre-vingt-dix, je n'avais pas la moindre frustration à avoir. La seule que je pouvais ressentir, c'était celle créée à cause des chaînes que je m'imposais moi-même, et qui m'empêcher de libérer le monstre qui sommeillait en moi. Je n'avais pas tué depuis un moment, et j'avais cette envie puissante de me tremper dans du sang, caresser ma peau avec les tripes de ma victime. Tout comme j'avais la soudaine envie de posséder cette femme, rien sur mon visage ne le montrait, mais mon coeur battait un peu plus vite dans ma poitrine. Là, je m'imaginais fourrer mon visage dans le creux de ses seins, humer l'arôme délicieux que dégageait sa peau, et remonter mes lèvres jusqu'à son cou de cygne. Un frisson courra sur mon échine, quand je me vis planter mes dents dans sa jugulaire, sentant son corps se contracter contre le mien, et son regard transformé par le plaisir et la douleur. La peur et la fascination se battraient alors, et enfin, elle se laisserait tomber dans mes bras, entièrement dévouée au désir brutal qui me brûlait de l'intérieur. Toujours impassible, je fixais mes chaussures, jouant encore et encore ce pauvre Machiavel. Pauvre fille, elle venait de tomber sur le loup, et personne ne pouvait échapper au loup.
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