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| Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] | |
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Invité Invité
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| Sujet: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Jeu 2 Juin - 13:16 | |
| "Il va de soi que certains détails m'échappaient et me glisseraient entre les doigts encore longtemps. J'aurai beau m'essouffler à tenter de les rattraper, de me les accrocher à la taille, à la gorge, rien à faire. Tel un monstre décharné, piridion infecté par quelques moments douloureux, ils me suivirent encore... Alors que je quittai la demeure qui m'avait accueillie aux premiers instants de mon arrivée ici, alors qu'au fond de mes reins je sentais cette extase subtile à l'idée de leur soudaine dissolution, je sentis de nouveau leur tiédeur, leur sourire, leur regard parfait, obnubilamment idyllique. Et de nouveau, je ressentis cette pression, sur mon cœur. Une sensation devenue habitude. Des morceaux de verre familiers, comme des enfants, des petits moi..."
Comblé du fait qu'il quittait cette pièce dont sa tête en était terrifiée, peu à peu, il regrettait ses pas. Doucement, l'envie de faire demi-tour germa, mais sans lendemain. Il ne pouvait le faire, et de toute manière, que cela aurait-il changé ? S'il tirait encore, encore un peu plus, deviendrait-il dangereux d'ouvrir encore la bouche en présence de cet homme ? Il ne voulait point le découvrir. De toute façon, il ne pouvait recommencer. S'excuser une fois était déjà difficile, bien qu'il comprenait, en partie, cette colère. Pourtant, au fond de sa tête, il gardait le désir de recommencer, de nouveau, le mettre en colère... Pourquoi ? "Je ne pourrais avouer directement la raison d'une telle bêtise, d'une telle folie. Pour moins que cela, je me promis, autrefois, de ne plus jamais irrité mon père. Sa voix, cette voix noire, ce ton âcre, cette cadence désagréable ; non, je ne l'aimais pas. Qui l'aurait aimé ? Un fou, peut-être. Mais je ne suis point un fou, non ?"
Valise dans une main, la lettre du Haut Prêtre dans l'autre, Emil Lambell marcha donc droit devant, le regard un peu perdu dans quelques songes égarés, entre désir et crainte, aveugle à ce qu'il aurait du percevoir et qui, maintenant, s'effaçait progressivement. Ishtar était si divergente de sa ville. On y grouillait de plus nombreux, on y vivait différemment, on y croisait bien des gens... "nouveaux". Pour l'occasion, d'ailleurs, son sourire typique lui revint aux lèvres ; il était là une nécessité, sinon, quelle image donnerait-il de lui ? Toutefois, il s'arrêta. Soudain, quelque chose lui passa à la tête. Il déposa alors sa valise de velours pourpre au sol, près de ses pieds, ignorant les passants. Hésitant, un moment, il se pinça les lèvres en toisant la lettre avec curiosité. Elle ne lui était pas destinée, bien entendu, mais elle parlait de lui, non ? Bien entendu, il n'avait aucun réel moyen de le savoir, mis à part sa logique. Et la logique, elle n'a de faille que chez celui qui lui en laisse, non ? "Aucune enveloppe, aucun seau, rien. Rien d'autre qu'une feuille, banale. Bien différente de celle que mon père adressa à cet homme, et pourtant, elle reflétait en moi plus de noblesse, plus d'importance. Elle m'était directement liée, elle parlait donc de moi. C'était inéluctable ! J'osai donc déplier le papier et posai mes yeux sur cette encre déjà sèche. J'avais raison, elle parlait bien de moi, elle parlait de me mener au quartier-maître, de m'attribuer une chambre et des vêtements noirs. Mais aussi... un maître digne de ce nom ? J'appréciai cette dernière ligne, juste au-dessus du nom de cet homme."
Attentionné, notre jeune brebis replia la lettre et reprit sa valise, continuant son chemin dans ces rues inconnues. Il savait simplement où il devait se rendre ; le monastère, lieu soufflé rapidement un peu avant la colère et la peur. Derrière, l'écorce avait laissée place à l'or, le bleu au grenat. Ces globes idylliques écurés aux gencives s'immisçaient ici et là, striant l'ironie du moment. "Souriez, continuez... peu importe les chemins empruntés, je continuerais à boire l'âme de ces chimères déplaisantes. Pourquoi souhaiter alors qu'on vous l'arrache aussitôt ? J'aimais, on me l'a arraché. J'appréciais, on me l'a arraché. Je désirais, encore. Je commençais à croire qu'on m'en voulait, qu'on m'haïssait, qu'on voulait me faire mal, par n'importe quel moyen. Mais pour quelle raison ?"
Dans un sens, la bibliothèque lui fut plus facilement trouvable que le monastère. L'architecture des lieux lui plaisait assez. Et en ce matin frais où la rosée décore encore les bourgeons à peine éclos, tout lui semblait assez beau. "Par la suite, je trouvai rapidement ma destination. Avec de la chance, malgré mes basses connaissances de cette ville que je visitais aujourd'hui pour la première fois, je me souvenais cependant de quelques indications soufflées ici et là entre les cours de mon professeur et les paroles de ma tendre aimée. Au fond de mon ventre, je sentis un point. En partie parce que le thé que je n'avais pu finir - par ma maladresse - n'avait eu d'effet que d'aggraver ma faim, mais aussi parce que commençais à réaliser, peu à peu, que cette vie que je connaissais à peine s'émiettait doucement sous mes pas. Je doutais encore. Malgré ce désir insondable qui venait de naître d'un moment peu propice, je doutais, je remettais en question mon choix. Était-ce juste ? Peu importe la manière, jamais il ne répondit à mes questions, jamais il ne fit taire mes interrogations, jamais il ne donna satisfaction à cette douloureuse décision. Non, il me laissait comme au début, malgré ses belles paroles. Mis à part de nouvelles charades, énigmes concernant ces "éliminer", il ne m'offrait rien, rien de ce que je voulais, de ce que je souhaitais."
Il s'arrêta, devant le monastère, à quelques pas d'entrer pour de bon. "Et je restai là, valise et lettre à la main, le regard fixe sur ce lieu inconnu, sur ce chemin qui s'ouvrait alors devant moi et qui, sous tous les angles, ne m'apportait rien. J'étais séduit d'une idée que je ne pouvais mettre en pratique. J'étais désireux d'une hypothèse dont je ne pouvais exprimer les éléments. Des éléments peu subtiles et pourtant... si volatiles. Sans m'en rendre compte, ma valise s'écrasa au sol..." Elle joncha à plat, près de ses bottes hautes, alors qu'il continuait à tenir la lettre signée de la main du Haut Prêtre. Ses yeux bourgognes ne quittaient plus le monastère et sa petite bouche s'ouvrait et se refermait, comme s'il voulait parler à lui-même, mais rien. Dans sa tête, des phrases incomplètes, des questions sans réponses, des points sans i et des t sans barre. Et la seule chose qui lui revenait incessamment à l'esprit, c'était ces ombres qui tremblaient, c'était cet ambre qui souriait. Et puis ce vide...
"Et j'étais là. À quelques pas, et j'hésitais. Peu importe que le ciel soit couleur de sang, que l'immaculé de leur visage me lorgne sans relâche, peu importe que les gens brûlent autour de moi, je ne voyais que ce bâtiment, ce chemin et mon choix qui ralentissait malgré ce désir profond de savoir comment... Comment ?"
Dernière édition par Emil Lambell le Jeu 2 Juin - 15:23, édité 1 fois |
| | | Zélig Faoiltiarna † Prêtre †
♦ Sexe : ♦ Influence : 464 ♦ Messages : 599 ♦ Âge du perso' : 35 ♦ Fiche : Grab your dick and double click ! ♦ Protecteur : L'Eglise. ♦ Date d'inscription : 10/06/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Jeu 2 Juin - 15:03 | |
| Je buvais le sang de quelqu'un d'autre, c'était super ! Enfin non, peut être que je devrais pas le formuler aussi... familièrement. De telles sensations appellent à un peu de lyrisme, peut être que dire « oh mon dieu je touche du doigt l'absolue perfection, les noirs abysses de mes désirs les plus malsains me sourient et m'appellent, mon corps nu s'enfonce dans la mare gigantesque de la perversité humaine et je me noies dans ces sensations exquises » serait plus judicieux, mais ça veut pas dire grand chose. Synthétisons : oh putain le pied d'enfer.
En fait, bon, le sang, ça a pas bon goût, et je finis toujours par le dégueuler, mais c'est la magie qui est bonne. Même moi, je suis en mesure d'apprécier le fait d'être très puissant, parfois, et dans ce genre de moment encore plus. Je sais qu'à cet instant, n'importe qui qui rentre dans la pièce peut finir à l'état liquide. Sauf Uriel évidemment, parce que c'est quand même acquis que c'est mon « propriétaire ». Ouais, le terme est mal choisi, mais disons que c'est bien incrusté dans mon crâne que c'est le mec qui a le pouvoir de vie et de mort sur moi, donc j'lui appartient plus ou moins, j'ai pas tellement le loisir de me barrer de toute façon. Je suis jamais tellement sorti d'Ishtar, sauf en forêt à coté, éventuellement, et on a pas le droit de quitter l'Église, je crois pas. Ou alors faut courir drôlement vite, et pas avoir un physique trop reconnaissable. Quand j'y réfléchis – parce que oui, j'y ai réfléchit – le plus judicieux dans mon cas serait de me raser le crâne et de virer les dread. C'est un peu LE truc qui me distingue des autres prêtres – la couleur de peau aussi, mais j'vais pas me l'arracher , le petit truc de bouseux qui me fait passer pour un con. Les cheveux sales, tout ça. J'pourrais y rajouter des plumes, des atebas et mécher avec de la glaise, mais j'ai plus vingt ans quoi, ça ferait un peu con. Enfin j'me doute bien que le sommet de mon crâne te passionne, mais je sens qu'on digresse un peu là. Donc je disais, magie du sang blah blah, Uriel c'est le Haut-Prêtre et j'suis conditionné depuis mes cinq ans à me considérer comme sa possession blah blah, donc oui, logiquement, j'passe à la pratique de la magie pure là.
Donc, avaler du sang présente un avantage, c'est que j'intègre la part d'ombre du gars dans mon corps, ce qui permet des effets sympa. La couille dans le potage, c'est que ça m'aide pas niveau cérébral. Oh, j'me sens bien, pas de doute là dessus, mais le lendemain j'me réveille en me souvenant avoir fait n'importe quoi. D'ailleurs, l'autre coup, j'suis allé voir un médecin pour me faire recoudre le bras, j'me suis réveillé le lendemain dans mon lit, nu, couvert de sang et j'avais mal au ventre. Et un gros bleu sous l'œil aussi, et une blessure aux côtes. J'suppose que j'me suis battu avec le médecin, c'est vrai que ça rend pas tendre la magie du sang. J'ai fait un rêve porno bizarre aussi, avec des mecs dedans, et des morts. Je mettais mon visage dans leurs entrailles encore chaudes en même temps que je faisais une amazone anale – oui c'est bizarre les rêves.
Enfin aujourd'hui, après avoir eu l'impression que de l'acide coulait dans ma tête, mon cerveau se déconnecte et je commence à faire des effets pyrotechniques bizarre, genre être entouré d'un brouillard d'ombres. L'utilité n'en est pour l'instant pas limpide, mais je m'en fous parce que d'autres envies me titillent. Genre enfoncer mon visage dans des tripes chaudes.
Je sors de la pièce où je m'entraine en trombe, et je cours dans les couloirs à la recherche d'une victime, n'importe laquelle. Et on peut pas me voir, à cause des ombres, on dirait que je les sue. Et là, c'est magnifique, je croise Emile qui s'balade l'air de rien, et je lui saute dessus, genre j'ai des vertèbres surnuméraires qui me permettent de sauter sur les épaules des gens, et j'fais des bruits n peu chelou, entre ta mort qui te siffle à l'oreille et le bruit de tes os qui se brisent – ouais je sais, niveau lyrisme j'me pose là. J'suis pas expert en magie du sang – personne de vivant ne l'est – mais j'crois qu'on appelle ça « une grosse foirade », quand on cherche avec ses ongles la jugulaire d'un collègue, un inquisiteur trop beau trop fort.
Et donc l'impulsion du moment fait qu'on tombe sur le gamin, que j'ai bien envie de zigouiller aussi. Voilà voilà. |
| | | | Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Jeu 2 Juin - 16:09 | |
| - Spoiler:
Depuis quelque temps, je me rendais compte que le monde n'était qu'un immense néant noir et plein de déception, depuis quelque temps, je devais reconsidérer que les choses telles que je les avais toujours vus et vécut, s'empilaient les unes sur les autres dans ce néant noir qui écrasait ma poitrine. Le monde tel que je le connaissais et tel que je l'avais toujours vécu me procurait un goût amer que je voulais oublier, chose intéressante : j'avais frapper la femme qui portait mon enfant — rassurez-vous, ami lecteur, je n'ai jamais ressenti de scrupule à l'égard de ce geste, je traitais les femmes comme je traitais les hommes —, la haine qui m'avait habitée cette nuit-là était toujours encrée en moi, et me jetai dans un abîme profond de réflexions. Des réflexions que j'avais envie d'arracher de ma tête et d'enterrer dans les entrailles encore chaudes d'un cadavre que j'avais récemment laissé dans les Bas-Fonds, chose intéressante, ce n'était pas la première fois que je tuais quelqu'un, évidemment puisque j'étais un maître dans cet art (sans prétention), mais enfoncer une dague dans l'anus d'un homme... hum... je l'avais déjà imaginé le faire, mais j'avais compris que même si niveau douleur c'était le pied, mais que la suite laissait une odeur assez écoeurante, donc ce n'était pas à faire, ou du moins pas trop souvent.
Je ne comprenais tout simplement pas pourquoi j'avais fait ça, je ne comprenais pas la colère qui m'avait habité à cet instant, et même avec du recul, je n'arrivais pas à trouver une raison valable à cette colère, surtout lorsque je connaissais que trop bien la suite. J'étais donc las, et le monastère était le seul endroit calme où je pouvais me permettre un peu de solitude, et d'isolement ; bien évidemment, je ne priais pas même si parfois ça m'arrivait, je venais ici pour me parer d'une solitude mélancolique qui n'allait pas à mon caractère, fait étrange, j'agissais plus comme d'habitude, et c'était perturbant. Passant une main dans mes cheveux, caressant le bec de mon corbeau avec mon pouce, je me sentais vide et démuni de quelque chose que je ne pensais pas avoir un jour possédé, et dont je ne savais pas exactement ce que c'était. Le monde tel que je le concevais m'avait déçut, mais ce n'était pas ma déception habituelle, je me sentais vide et seul et au seuil du vide, j'avais envie de sauter dans le gouffre de ma folie. Ce gouffre qui tant de fois s'étaient ouvert sous mes pieds, murmurant tant de choses alléchantes que le monde allait soudain gagner à nouveau de l'intérêt, mais je ne savais plus si je devais croire le monstre qui en moi, m'avait tant fait vacillé dans la folie que celle-ci était devenue ma soeur. Mes pensées filaient dans mon esprit, alors que le monde me tirait vers un chemin que je refusais d'emprunter.
La raison de ma présence ici ? Il n'y en avait aucune et si on chuchotait en me voyant, se posant justement des questions sur ma venue en ces lieux, je ne faisais pas attention à ces détails inutiles qui couraient derrière mon dos ; « Le Chien Fou de l'Église » traînait dans le monastère, apportant avec lui sa maudite folie, « Le Corbeau Blanc » souillait cet endroit à cause de l'animal qui éternellement, restait posé sur son épaule. Il était là, le Baron Émile Paole, le Cruel, l'Horreur qui ne méritait pas de nom, celui qu'on insultait à chaque fois qu'on voyait, mais dont le courage manquait lorsqu'il s'agissait de lui cracher à sa gueule blanche comme de la farine ce qu'on pensait de lui. Il était là, le monstre, il était là, le chien galeux qu'on méprisait et craignait, il était là ce salopard qui s'était fait le Haut-Prêtre et qui n'avait même pas la honte de cacher ce fait, il était l'immondice qui souillait ce lieu saint, dés qu'il posait ses yeux dessus.
Et le monde tournait, et plus on le méprisait et le haïssait, mais la puissance fermait la gueule à ces petites merdes frémissantes. La force qui m'habitait pouvait me permettre de donner des noms à toutes les folies qui me traversaient, et pourtant ! Je perdais mes raisons, je perdais mes sens. Qu'importe ce qu'on disait sur mon compte, mais depuis un moment, dans toute cette horde prêtre, je remarquai un jeune homme qui vint poser sa valise ici, faisant un petit « boum » qui résonna dans tout le monastère. Pauvre âme, j'allais me distraire d'elle pour fuir la tragédie qui me consumait. À pas de loup, je me rapprochai du gamin ou du novice qui s'était aventuré ici, il semblait bien croyant, mais il ne possédait rien qui m'indiquait son appartenance à l'Église, ses yeux couraient sur un morceau de parchemin, et au moment où je tendis ma main pour l'attraper, un poids se jeta sur moi.
Des cheveux, une odeur et une peau noire que je reconnus aussitôt, poussant un cri de rage, alors que mon corbeau s'envolait, je tombai sur le gamin, tandis que d'un violent coup de pied, je frappai ce connard de Zélig dans les côtes, écrasant l'autre du haut de mon mètre quatre-vingt-dix. Tombé sur lui, je repoussai le macaque à figure humaine, avant de m'éloigner du pauvre garçon que tantôt, j'avais écrasé. Je me relevai rapidement et passai une main énervée sur mes vêtements, sans accorder un regard à l'autre Émil, je donnai un coup de poing à l'autre connard que je honnissais. Et alors, ma voix grave s'éleva dans le monastère, pleine de haine et de colère :— Scélérat ! Qu'est-ce qui te prend ? Je ne t'ai rien fait (pour une fois) ! De quelle connerie ton cerveau s'est allumé ? Hein ? Tu n'es même pas un homme, mais un singe, vas donc crever ! |
| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Jeu 2 Juin - 17:21 | |
| Le mot "monastère" ne désignait-il pas en lui-même la solitude ? La paix, la sérénité ? En soit, n'était-il pas supposé y régner une accalmie, une rassurante quiétude ? "Je sentis mes tympans être lacérés par ce cri que je ne pu décrire. Un moment, ce ne fut que ce cri, que ce son ignoble qui me fracassait la tête, ce fut tout. Je m'extirpais alors de mes songes avérés, voyant le monde d'une toute autre manière. Blanc. En fait, ma vision passa rapidement du noir au blanc, si brusque que je n'en vis pas la différence. Ce devait être gris, dans ce cas. Je sentis alors une pression bien différente de celle dont je commençais à m'habituer lentement, une douleur vive qui écrasait mon sternum. Que se passait-il ? Ils étaient là sans bouger, souriaient sans pourtant me donner l'impression qu'ils comprenaient plus que moi la situation. J'avais mal, je souffrais. Et pourtant, ils étaient là et continuaient avec leur ambre immaculée, leur visage que je maudissais un peu plus à chaque fois."
Emil ne pu retenir un léger geignement à peine audible alors qu'il fini par ouvrir les yeux, ceux qu'il avait fermés en sentant le sol percuter son corps peu habitué à être si malmené. Non, la douleur physique ne faisait pas partie des loisirs de cette pauvre brebis égarée, et elle lui parue plus intense lorsque cet amas de chair s'écrasa contre lui dans un mouvement violent. Un instant, il eut le souffle coupé, puis, pu de nouveau respirer l'odeur étrange qui, tout à coup, s'immisçait dans ses narines. Il n'aimait pas ce parfum singulier. "Je n'aurais pu d'écrire cette arôme... spéciale. Et franchement, je n'avais point envie de chercher les mots pour cela. Je préférai penser à la lettre qui, sous le poids, s'était froissée entre lui et moi. Malgré la douleur, je dessinai sur mon visage l'expression attristé qu'il me devait d'esquisser. Soit, on ne refuserait pas la lettre, mais tout de même, ce n'était plus très présentable... Et mes vêtements... et mes cheveux..."
Il ravala sa salive, se sentant soudain plus léger. Un poids énorme venait de lui être enlevé alors que cet homme étrange tout vêtu de blanc s'en était éloigné. Il était grand, surtout vu du sol. "Il ne ressemblait à rien de ce dont j'avais l'habitude." Profitant d'un réflexe, il se redressa, lettre dans une main, agrippa sa valise de l'autre. Il ne voulait pas que, dans cette folie, le peu d'objet qui lui restaient s'envolent en morceaux. Il y tenait, à cette valise, mais surtout à son contenu.
"La voix, alors, venimeuse, s'éleva, et, heureusement, je n'en fus pas la cible. La colère d'un homme m'était bien suffisante pour aujourd'hui. Je connaissais maintenant mon lot de surprises et de peur, je n'en voulais pas plus. Pourtant, on semblait m'haïr, vraiment, pour mettre sur mon chemin de telles âmes. Car je vis, enfin, l'autre, celui que je n'avais pas remarqué, alors écrasé par cette masse blanche à la voix grave qui me lécha un frisson le long de l'épine dorsale. Je me relevai rapidement, enfonçant valise et lettre contre mon torse, tenant le tout comme s'il s'agissait-là des choses les plus précieuses que je possédais. Elles l'étaient. C'était tout ce que je possédais... maintenant, bientôt. Sûrement." Il tremblait, encore, sans trop s'en rendre compte. Il sentait l'inquiétude, le malaise occasionné par un tel discours pourtant loin d'être pour lui. D'un regard innocent, il haussa ses petits sourcils, ayant rapidement effacé ce sourire de politesse. De la à dire qu'il avait peur pour sa vie... non. Par logique, il n'avait pas à craindre cela. D'un côté parce qu'il se trouvait en un lieu appartenant à l'Église, d'un autre parce qu'il ne voyait pas la raison de lui faire du mal. Il ne leur avait rien fait, ni incommodé de paroles insolentes, ni foudroyés d'un regard indiscret. Rien.
Il recula, néanmoins, de quelques pas. Plus par réflexe de s'éloigner de ce qui ne le regardait pas, sans pour autant détourner les yeux. Quelque chose n'allait pas, encore. Quelque chose, plutôt, manquait. "Comment ? Comment était-il possible ? Craignait-il quelque chose ? Craignait-il leur corps ? Leur voix ?"
Emil Lambell baissa la tête vers la lettre chiffonné qu'il tenait fermement contre la valise. Puis, il releva ses yeux bourgognes en directement de ces deux... messieurs. Pouvaient-ils être des ecclésiastiques ? Ne se trouvaient-ils pas là où il devait en trouver ? Pourtant, ils ne ressemblaient guère à l'image qu'il s'en faisait... "Je pensai alors que l'on m'avait mentis. Que l'on se jouait bêtement de moi. Et pourtant, pourtant... jamais elle ne m'aurait mentis, ma tendre, ma chère, ma si belle et douce aimée. Jamais elle n'aurait jouée avec ma tête de cette façon. J'étais bien ici, j'étais bien au bon endroit. De ce fait, l'écorce poussait donc là où ces hommes marchaient... L'immaculé s'échappait, le grenat se fissurait pour ensuite s'étouffer entre deux silences. J'étais bien, tout à coup. Si bien que je souris, un sourire léger, animé de ce regard qu'on aimait de moi, disait-on. Enfin, disait-il, avant cette nuit-là. Je les regardai, sans trop entendre ce qu'ils pouvaient bien dire, cela ne m'intéressait pas le moins du monde. Car j'étais bien, soudain."
Mais encore, il y restait aveugle.
Cinglant, le bruit sec de la valise qui percuta le sol - sans, heureusement, s'ouvrir - ne résonna cependant pas bien longtemps. Emil avait lâché prise, mais tenait toujours la lettre signée de la main du Haut Prêtre, flétrie par ce qui lui faisait encore souffrir sans que cela ne paraissent dans ses traits innocents. Il les regardait comme s'ils représentaient une porte de salut.
- "Il me faut présenter cette lettre à la première personne que je rencontrerais ici." lança-t-il soudain avec une voix d'une aberrante naïveté.
De nature, les gens ne sont pas mauvais. Par logique, les hommes ne font pas de mal à d'autres hommes sans raison. Pourquoi donc craindre ces gens ? Parce qu'il sentait encore, au creux de son corps, ce frisson ? Non, ce n'était pas assez. Combien de fois ignorait-il ce qui se passait réellement dans sa tête ?
"Je la veux. C'est tout. Je la veux et c'est tout." |
| | | Zélig Faoiltiarna † Prêtre †
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Ven 3 Juin - 8:26 | |
| Emile ne se laissa bien sûr pas bêtement dévorer et me frappa violemment, ce qui ne changea pas grand chose. En fait je commençais déjà saigner du nez, de la bouche, des oreilles et euh... d'ailleurs, et j'imaginais les tissus de mon organisme tendu à craquer et saignant par diverses fissures. Mon cœur battait trop vite, c'était la magie qui était trop puissante pour moi ou je ne sais quoi, mais j'avais mal à la poitrine en tous cas. Et n'avait pas beaucoup d'importance en fait.
Ce qui en avait, c'était de zigouiller Emile et de mettre mon visage dans ses tripes chaudes. Et puis son contact – même inamical – provoqua chez moi une belle érection, donc maintenant j'ai deux trucs vachement important à faire : manger Emile et le baiser. Dans cet ordre ou dans un autre, ce n'est pas très important, je suis complètement défoncé de toute façon.
Il se lance dans un long monologue pendant que je m'ébroue pour faire tomber le sang qui m'aveugle un peu. Les mots n'ont pas tellement de sens, je m'en fiche actuellement de ressembler à un singe – alors que d'habitude cette insulte me mortifie de honte – et je me re-entoure d'un brouillard d'ombres. T'inquiète pas, j'ai pas plus de maitrise que toi sur ce qui se passe. Je suis au milieu de volutes d'ombres qui me suivent, la belle affaire. La magie c'est trop compliqué.
Je saute de nouveau sur Emile pour le tuer, ça fait comme un petit nuage noir qui se déplace. Je sais pas pourquoi j'attaque pas le gamin, peut être parce que j'ai pas bien calculé sa présence. Puis le tuer lui, c'est tellement plus cohérent. Il me hait de base, alors que je lui ai jamais rien fait fondamentalement. Peut être que dans un monde parallèle, j'ai pitié de lui – mon coté « recueillons les oisillons blessés – et je le laisse tranquille. Enfin sans magie, je préfère l'éviter soigneusement. Il me veut du mal à moi, et à ma fille aussi. Du coup, les gamins équipés de lettre, j'en ai un peu rien à tamponner, ils attirent pas mes pulsions les plus belliqueuses comme Emile sait si bien le faire. Allez, il fera un beau sacrifice humain – tu noteras que notre religion est beaucoup basée là dessus, tout de même. Qu'il se laisse faire putain ! Surtout qu'il est moche. Enfin il l'est pas tellement mais j'ai décidé qu'il l'était, voilà.
Donc j'essaie de le mordre avec mes ridicules petites dents de gentil primate omnivore qui kiffe principalement les fruits qui se débattent pas. C'est vrai que je pourrais l'étrangler, ou lui briser la nuque, mais ça aurait pas la même saveur, c'est son sang que je veux boire, c'est là que se trouve la magie. Emile a peut être eu le loisir d'entendre un bruit de mâchoire qui claque en se refermant. Oui, lui briser la nuque, ça ferait pas de la magie, j'ai essayé une fois pour un pantin d'ombre, que dalle. Et puis dans les films, ils te prennent le visage du mec et te tournent sa tête comme si c'était une putain de toupie, mais moi j'en ai carrément chier. Heureusement que le gars était drogué, sinon les explication auraient été pénibles.
J'enfonce mes ongles dans la peau d'Emile, je cherche sa gorge mais je vois rien. C'est comme se faire attaquer par un très gros chien fou furieux qui mord dans le vide en espérant trouver le bon coin. Je feule aussi un peu parfois, bref, c'est un corps à corps très bizarre où on voit pas grand chose, où je me prends des coups mais mon seul soucis c'est d'arriver à bouffer Emile. Si j'arrivais à lui ouvrir la carotide... ça serait comme mettre ma tête sous une cascade, l'orgasme en plus. Une brutale montée jusqu'au soulagement final, et retourner chercher du sang, encore, animé par une tension insupportable qui pousse à continuer de s'agiter même quand on chie du sang. La putain de frénésie. Oh putain faut vraiment que je bouffe Emile. |
| | | | Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Ven 3 Juin - 9:53 | |
| Je venais à peine me remettre debout que l'autre imbécile se jeta sur moi, comme une sorte d'ours qui jamais, mais Ô grand jamais n'avait eut un soupçon de logique. Donc après avoir entendu la demande du gamin (ou du moins de l'inconnu), je pus à peine lui répondre qu'à nouveau, je sentis Faoiltiarna se jeter sur moi, et me plaquer sur le sol, tentant tant bien que mal de me mordre pour une raison qui m'échappait ; Zélig et moi, on était l'exact opposé d'une même pièce sanglante. Ce type était noir, j'étais albinos, j'étais Inquisiteur, il était prêtre ; il était père, et j'avais voulu tuer l'enfant que mon ancienne poupée de porcelaine portait pour moi. Nous étions deux faces d'une même pièce pleine de sang, et ces deux faces étaient constamment en duel, alors ce n'était pas si étonnant de voir que Zélit s'était jeté sur moi, dents en avant comme s'il tentait de me mordre. Le loup contre le singe hystérique avait d'ailleurs quelques difficultés, je commençai donc à doucement perdre patience. Je me pris quelques coups ici et là, échappant de peu aux dents de mon adversaire, alors que dans le monastère, nos cris de rages résonnaient comme un glas, si bien qu'on ne tarda pas à s'avancer vers nous.
On nous fixa, on nous regarda sans intervenir, comme si nous étions de vulgaires bêtes de foires en train de se donner en spectacle, chose qui commençait sérieusement à me les briser. Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas battu, et pour une fois, je n'avais pas cherché la guerre ; alors si Zélig ne s'arrêtait pas tout de suite, il allait retrouver de sa fille de six juste un morceau d'oeil brûlé. Grondant entre mes dents, je parvins à siffler et aussitôt, l'Onyx fondit sur le Prêtre pour planter son bec dans son crâne, je saisis soudain l'une de ses dreads pour la tirer de toutes mes forces, et ainsi m'extraire. Sans plus attendre, énervé, furieux, je le sassais par la gorge et le plaquai contre le mur, mon genou s'écrasa sans plus attendre dans la partie la plus fragile de l'anatomie masculine, même moi j'avais mal pour lui. Et mon genou y resta collé à bon moment, jusqu'à ce que je décide qu'il avait assez souffert comme ça.
Serrant les dents, mâchoire crispée, je le lâchai et écrasai mon pied dans sa face pour qu'il puisse sentir l'humiliation. Un silence de mort se jeta alors dans le monastère, évidemment, personne n'était intervenu, car s'il y avait bien deux hommes aussi dangereux que d'Arken lui-même, c'était bien nous. Agacé, je lui fourrai mon coude dans son estomac et me retournai, je balayai la petite assemblée de prêtre, outré par mon comportement et par celui du macaque derrière moi. Je ne dis rien, mais mon regard écarlate en disait long : si on continuait de me fixer de la sorte, j'allais arracher les yeux de tous ceux et celles qui étaient là, y compris du petit agneau innocent qui s'était aventuré directement dans la gueule du loup. Je me rapprochai donc de lui, le surplombant de toute ma hauteur, et victime d'une attitude illogique, je saisis le morceau de parchemin froissé qu'il tenait contre sa poitrine, et lut les quelques lignes qu'une main que je connaissais avec écrite. Je haussai un sourcil, puis un second, alors que mon corbeau revint sur mon épaule en poussant un croassement agacé. Il pencha son énorme tête, et fixa le gamin de son unique oeil noir, tandis que je lisais ce qu'on disait. Donc le petit agneau voulait faire partie de l'Église ? Oh... pauvre chose, il ne savait pas sur quel territoire il venait de s'aventurer, au moins mon altercation (certainement pas finie) avec l'autre connard, lui prouvait qu'on n'était pas tous et toutes des êtres forcément sains d'esprit.
Oh... surprise... son prénom était Emil, presque comme moi (ça manquait d'un E et d'accent), contraste étrange entre lui et moi. La brebis égarée portait presque le prénom que Nocolaï m'avait autrefois donné, je soupirai et jetant un rapide regard vers l'autre connard, je finis par tendre ma main immaculée et lui faire d'une voix grave, mais dénuée de toute forme de chaleur :
— Enchanté, petit Emil Lambell, mon nom est Émile François Stanislas Paole, baron et Gardien de la Foi.
Pour une fois, je faisais un effort : nul regard dédaigneux n’était accordé à cette petite chose faisant face au monstre, je tendais même la main vers lui, donc il était impossible qu'il refusât de la serrer dans la sienne. Curieusement, je retrouvais en lui l'innocence malsaine qui m'avait séduite chez Adelheid, et en pensant soudain à elle, je la chassai de mon esprit sans plus attendre. Ce souvenir n'avait pas besoin d'être déterré.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Ven 3 Juin - 18:02 | |
| "Cet homme, ou bien cette chose, psychosé, frappé d'une déraisonnable envie que je ne pouvais comprendre, aurait-il pu soumettre en moi autre chose que peur et curiosité ? J'ignorais, à ce moment, comment agir. Je ne vivais point de cette sphère, je ne vivais point de cet environnement teinté de folie et de rage, ou peu importe ce qui les poussaient à ainsi vouloir s'arracher la chair des os. Pourquoi ? Du peu que je savais, je dirais qu'ils appartenaient bien à l'Église, peut-être, sûrement. Que pouvait bien les différencier ? Que pouvait bien pousser deux hommes à s'haïr à ce point ? Car ils s'haïssaient, non ? Je pense." Notre jeune brebis serra les bras, s'écrasant entre ses étroites épaules, sans pouvoir détourner son regard du sang qui coulait de cet énergumène à la peau sombre. L'impression d'être tombé comme un cheveu sur la soupe lui passa par la tête sans pour autant s'y installer. C'était l'ecclésiastique qui lui avait indiqué le monastère, ce ne pouvait donc pas être un mauvais calcul, car c'était bien ici qu'il devait se rendre, ici, là et maintenant. Pourtant, il lui manquait des éléments. Il lui manquait quelques chiffres pour constituer correctement l'équation, en partie, concernant ce qui pouvait ainsi blesser cet homme au point de le faire saigner. Cette image, il ne l'aimait pas. Et pourtant, son regard, trahissant la curiosité et cette maladive disquisition des comportements humains, était incapable de se détacher de cette scène pour le moins particulière.
"Aurais-je du cesser de sourire lorsqu'il bondit ? Un instant, je me rendis compte qu'on s'était approché. Qu'on regardait, qu'on observait, troublé, outré. Qu'on voyait là quelque chose qui ne devait être, j'acceptai cette idée. Je cessai donc d'esquisser ce sourire qui, de toute évidence, ne devait pas avoir lieu. C'était mal ? Agissaient-ils mal ? Car, j'ignorais leur motivation, j'étais incapable de clore cette pensée, cette interrogation, une supposition qui me poussait à me questionner sur leurs agissements. Mais ce n'était pas la seule chose qui excitait ma tête, qui m'empêchait de détourner les yeux alors qu'il me terrifiait au point que je ne ressentais plus cette peur. Je sentais seulement mes doigts, glacés, appuyés contre mon torse, et bougé aux rythmes des palpitations de mon cœur. Aurais-je du partir ?" Il y avait là un tableau bien bizarre, teinté de blanc et de noir. Étudiant la scène, l'étrange pensée qu'il manquait quelque chose vint s'installer, confortablement, entre ses deux oreilles. Pourquoi personne n'intervenait-il ? En temps normal, ne séparons-nous pas les éléments ? Ne doit-on pas briser les chiffres pour en couper la rage ou la violence ?
Son regard bourgogne toisa rapidement les environs alors que personne ne s'approchait, que personne ne les séparait, que personne, même, n'haussait pas voix. Pourquoi ? Pourquoi les laisser ainsi se battre ? N'est-ce pas mal, de se battre ? "Peut-être que, ici, c'est bien ?"
Il retourna son regard en direction des deux hommes, alors que ce nuage blanc avait pris le dessus pour, il le pensait, calmer la chair noire. "Évidemment, il était plus calme. Évidemment, il montait en moi beaucoup moins de peur, de questions. Pourtant, quelque chose m'intriguait, en loin. Hormis cette blancheur, cette pâleur singulière que j'avais appris à ne point apprécier, il y avait ce regard, féroce, d'une couleur que je dégustais avec joie. Ce regard, d'ailleurs, il le posa sur moi. Je penchai la tête et lui souris. Il m'offrait son attention, n'était-ce donc pas par politesse que je devais lui sourire, accueillant son approche avec respect ?"
Emil écarquilla les yeux en la venue de l'animal, et surtout, de son croassement. Des corbeaux, il en avait croisés souvent, mais pas des comme ça. Et jamais aussi près. C'était un oiseau qu'il aimait bien, de par son plumage sombre. Le jeune homme fut étonné de constater qu'il était blessé de l'œil gauche. N'a-t-il point de difficulté à voler ?
"Je retournai mes yeux en direction de mon nouvel interlocuteur lorsqu'il m'adressa alors la parole d'une voix étrange, d'une indifférence que je ne croisa pas avant aujourd'hui. Aurais-je du refuser sa main ? Je lui souris donc, à la fois enchanté et surpris par cette coïncidence nominale. Bien entendu, je serrai sa main. J'oubliais presque d'esquisser un sourire un peu plus large, lui montrant alors que j'étais bien heureux de faire sa connaissance."
- "Enchanté."
Sa voix ne vacillait pas, elle ne laissait voir aucune inquiétude ou effroi. Non, malgré les palpitations qui continuaient à lui tyranniser le cœur, sa voix prenait ce rythme pondéré et raffiné dont il avait été éduqué. Il se devait de faire bonne impression, non ? Il se devait d'être courtois, d'être appréciable. Alors qu'il venait de comprendre qu'il lui fallait poser des limites aux questions qui se ruaient dans tous les coins de sa tête, de nouvelles filtraient, plus intéressantes, d'un côté. Car au fond, ne commençait-il pas à percevoir une lueur d'espoir ? Chose étrange en compagnie de telles âmes. S'ils faseyaient encore, entre grenat et or, sûrement aurait-il réellement craint ces hommes. Mais la curiosité l'emportait. Et ce désir, non négligeable et qu'il, stupidement, ignorait, le poussait à s'intriguer, et ne pas faire ce pas en arrière qu'il aurait posé en temps normal. Mais là, c'était différent. Très différent.
- "Êtes-vous... prêtres ?" ne put-il s'empêcher.
"Leur comportement était trop différent de ce à quoi je m'attendais, de ce à quoi j'avais peint l'existence. Par logique, c'était étrange. Par logique, en fait, c'était "illogique". Jamais il ne me parla de telle folie. Jamais il ne me souffla d'un tel acharnement à la névrose. Certes, il me faisait parfois sous-entendre bien des choses quant à la réelle face de l'Église, mais de là à m'en parler directement, non. Me parlait-il directement ? À cet instant, je compris que j'avais fait tomber ma valise. Je la ramassai donc. Elle avait été sali, mais rien de plus, heureusement. Je ne voulais pas voir mes vêtements et les pages copiées s'étrangler un peu partout." Il n'attendit pas la réponse pour détourner son regard en direction de l'autre homme, quelques traits d'inquiétudes se glissant sur son visage soigné.
- "Est-ce qu'il va bien ?"
C'était à prendre autant au sens physique que psychologique. Car, honnêtement, il s'inquiétait pour sa santé mentale, qui semblait avoir mangée trop de coups. |
| | | Zélig Faoiltiarna † Prêtre †
♦ Sexe : ♦ Influence : 464 ♦ Messages : 599 ♦ Âge du perso' : 35 ♦ Fiche : Grab your dick and double click ! ♦ Protecteur : L'Eglise. ♦ Date d'inscription : 10/06/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Ven 3 Juin - 18:53 | |
| [HJ/ Encore un monument de classe.]
Et donc Emile n'eu aucun mal à me dominer physiquement, d'une part parce que mes attaques n'étaient commandées par aucun cerveau, d'autre part que la magie cessait rapidement de couler en moi. Il siffla son corbeau qui m'en mit un bon coup dans le crâne – pratique, la commande vocale - avant de me tirer les cheveux pour se dégager. Puis il m'étrangla avant de bah... m'écraser les parties génitales en fait. Si ça m'était arrivé dans mon état normal, effectivement, ça m'aurait humilié, mais là j'étais vraiment à coté de mes pompes, j'avais juste de la douleur gratuite. J'étais entre la folie complète et mon état normal, autrement dit nul part. J'essayais vaguement de lui griffer les mains, mais passé un certain degré de douleur – surtout celle là, avec plein de capteurs nerveux – on est pas très vaillant pour ce qui est de la répartie physique. Après que je sois à moitié évanoui, il consentit à me lâcher et à me faire tomber par terre avant de me mettre un coup de pied au visage.
A ce stade là, je me sentais un peu comme un chien battu qui a toujours été bien traité et qui comprend pas ce qui lui arrive. Je restais étendu par terre, la respiration rapide et en train de saigner. J'étais en sueur, mes fringues me collaient désagréablement dans le dos et sur les jambes, et j'avais très mal mais j'ai pas crié, ça ne m'avait même pas traversé l'esprit en fait. Comme tu l'auras compris, j'étais pas vraiment moi même.
Après qu'Emile eu tenu un bref dialogue avec le garçon que je ne calculais pas encore, je me mis à tousser bruyamment. C'était le prélude à une longue crise de vomissement, histoire d'évacuer le sang avalé. Heureusement, j'étais allongé sur le flan, sinon je me serais étouffé bêtement. Pris de haut le cœur, je recrachai copieusement un épais magma de vomi de sang mélangé à de la bile et aux restes de mon dernier repas, en grattant le sol avec mes doigts à m'en retourner un ongle tellement j'avais mal en le faisant, c'était solliciter des muscles épuisés qui n'en demandaient pas tant. J'avais presque l'impression d'être sur le point de me noyer, et d'oser demander à mon corps de bouger encore alors qu'il était si épuisé déjà de se débattre contre le courant. Bouger me faisait mal. L'odeur par contre était tout à fait charmante, et l'assemblée pouvait ainsi en profiter. Les sinus me remercieront.
Après une brève réflexion – comme quoi, mes esprits me revenaient un peu – je poussais sur mes mains abimées pour m'éloigner un peu le corps de la flaque de vomi, dans l'inquiétude que Emile me mette la tête dedans pour faire bonne mesure. Ça serait bien son style. Et puis je sentais quelque chose de chaud et humide glisser le long de mes jambes et vers le sol, et j'étais mort de honte à l'idée que ce soit les liquides qu'on trouve traditionnellement vers les entrejambes, mais j'aurais pas dû m'en faire, c'était juste du sang, comme celui que j'avais sur le visage et le torse. Je me sentais comme un animal sur le point de crever là, bêtement allongé sur le coté sans bouger, juste à respirer très vite comme ça. J'avais la tête qui tournait, le mieux c'était de rester comme ça un moment à reprendre mon souffle avant de songer à bouger quelque chose. C'est très fatiguant de bouger, et puis ça fait mal, surtout là où normalement je préfère rien savoir. Niveau douleur ça valait au moins deux trois Tchernobyl, activer un muscle signifie – dans cette saloperie de corps où tout est relié – solliciter d'une quelconque façon un nerf dans ce coin là, et j'y tenais pas du tout. Y porter les mains en gémissant serait le comble de l'humiliation, en plus, j'vais pas donner satisfaction à ce connard là pour ça.
Du coup j'vais rester un peu là je pense. |
| | | | Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Ven 3 Juin - 19:45 | |
| Un bruit parvint jusqu'à mes oreilles... oh bien évidemment, comme le nombre de sons qui sans cesse venaient écraser mes tympans, le moindre murmure, le moindre pas, je le percevais, mais ce bruit-là fut différent. Aussitôt que je fis mes présentations avec Emil, je perçus un écho peu... agréable, je me retournai vers Zélig qui fit preuve d'un incroyable bon goût, c'était sublime, vraiment, jamais je n'avais contemplé un tel spectacle, jamais je n'avais vu chose aussi superbe, et merveilleuse, c'était si extraordinaire que ma poitrine était compressée d'émotion, là par exemple, il était le bon goût incarné, si bien que je luttais pour ne pas me jeter sur lui, et le demander tout de suite en mariage.
Pour ne pas changer, le Prêtre était en train de vomir du sang, il laissait écouler de sa gorge sèche une traînée écarlate qui malgré moi, me fit frissonner, mais l'excitation que je ressentais habituellement, ce frémissement qui secouait mon être et appelait la bête, qui sommeillait toujours en moi, fut rapidement éteinte ; après tout, s'il avait bien un homme qui m'écoeurait, c'était celui-là, ce n'était pas pour ça que j'allais l'engrosser, lui. Je levai les yeux au ciel, et mon corbeau pencha son énorme tête, tandis que misérablement, Zélig attirait l'attention des autres Prêtres, aussitôt... le monde se remit en marche, ses rouages tournèrent et on se précipita sur lui, prêt à l'accabler de reproche, chose amusante, car si ça avait été moi... je ne me serais pas retrouvé penaud et con, comme ça allait être rapidement le cas pour Zélig.
Amusé ? Certes, mais rien ne transperçait mon visage, ma face blanche restait toujours aussi impassible, et posant mes yeux sur le petit Emil, qui sourire aux lèvres était la véritable incarnation de l'innocence, si bien... que je n'arrivais pas à croire que cet agneau ait conscience que les deux hommes qui s'étaient battus devant lui n'étaient rien d'autre que de gros tarés. Je réceptionnai donc son sourire, sans sourciller, restant froid et distant au possible, bien sûr... je comprenais à présent sa présence ici, l'écriture, il me semblait l'avoir reconnaître, et Lui aussi avait une attirance malsaine pour les jolies choses, pure et innocentes, la différence c'était que je ne passais pas par la séduction pour les prendre, moi, je leur enfonçais directement la tête dans des entrailles encore chaudes.
D'ailleurs, Faoiltiarna avait bien raison en songeant que s'il était resté plus longtemps dans son vomi rouge, je lui aurais bien étouffé avec, histoire de lui passer l'envie de me sauter dessus sans raison, comme ça. Merde quoi, pou une fois que ce n'était pas moi qui cherchais la bagarre ! Soupirant encore, tandis que mon oiseau borgne fixait toujours Emil, je joignis les mains dans une grossière imitation de tous les ecclésiastiques qui désormais, s'occupaient de Zélig ; le connaissant, celui-ci allait soit rester con, ou soit les enverrait balader... hum... dans ce cas-là aussi, il ne resterait qu'un con. Reposant mes yeux sur le petit Emil, j'affichai une mauvaise humeur évidente, et je lâchai bien fort pour que tout le monde puisse entendre :
— Navrés que votre venue ici vous donne une mauvaise impression, ne vous inquiétez pas, les Prêtres ne sont guères tous ainsi... celui-ci... est juste un cas particulier, sa tare naturelle amuse juste notre Haut-Prêtre.
Je jetai un regard plein de dédain à ce satané macaque qui avait froissé mes vêtements ! Passant soudain une main brutale sur ma cape, je réajustai mon col et passai une main dans mes cheveux, je répondis :
— Est-ce qu'il va bien ? Vous savez... je lui donnerai moi-même une banane quand il se sera remis, ainsi il nous fera à nouveau un joli numéro de pitrerie, c'est sa spécialité, c'est pour amuser la galerie que nous le gardons ici ; les bouffons magiques, ça coûte cher.
Ah ! Je ne devais certainement pas montrer à ce point la haine que je lui portais, mais tout de même ! Balancer autant de méchancetés sur Faoiltiarna... c'était amusant, je me foutais que mes paroles soit un peu ridicule, et me donnassent l'air d'un petit bourgeois se pavanant devant sa cour, je m'en foutais, puisque mon principal souci pour l'instant, c'était de faire tomber Faoiltiarna plus bas que terre. J'étais certain qu'il s'entendrait bien avec les asticots, et la merde qu'on répandrait sur lui pour faire un excellent fumier. Pour faire court : oui, je le haïssais, l'une des raisons pour laquelle j'avais tué son frère, chose qui s'était un peu répandue dans les couloirs de l'Église, mais personne n'avait assez de couilles pour venir me dire en face que je n'étais qu'un salopard (qui l'assumait) de toute première catégorie. Passant encore une main sur mon visage, je répondis — certes dans le désordre — d'une voix toujours aussi grave :
— Lui... c'est le Prêtre Zélig Faoiltiarna, et moi je suis Inquisiteur.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Sam 4 Juin - 1:02 | |
| "Je sentis mes intestins qui m'ordonnaient de planter mon regard ailleurs que sur cet homme, mais j'en étais incapable. Tout ce sang qui lui sortait de la gorge, c'était un tel spectacle. Certes terrifiant, mais d'une étonnante fascination. Je m'inquiétais, c'était naturel, non ? Aurais-je du ressentir du mépris ou de la pitié ? D'un côté, il me faisait pitié, oui. Jonché ainsi au sol, étendu dans sa propre vase, déglutissant une marre chaude et, pour ma part, d'une odeur écœurante. L'image n'avait certes rien à voir avec celle qui me vint en tête en voyant tout ce sang, tout ce vermeil putride, mais le fait était que cela me rendait triste pour lui. Il devait souffrir, non ? Son corps devait se languir de douleur, non ? Sûrement." Emil fit un pas en sa direction, curieux, mais rectifiant son geste lorsqu'il entendit de nouveau la voix grave de son interlocuteur qui, visiblement, ne portait aucunement cet homme sombre dans son cœur blanc. Son sourire resta, mais ses yeux semblèrent s'animer d'une certaine incompréhension quant aux propos qu'il soutenait. Cet énergumène amusait donc l'homme qu'il avait, un peu plus tôt, rencontré ? Cet homme était diverti par cette... chose ? Non, "chose" était un mot incorrect. Il n'aimait pas penser ainsi. C'était insolent, d'un côté, que de réduire l'homme à l'état d'objet. Peu importe sa classe ou son état mental, il restait doté de conscience, limité ou non.
- "Je... vois." déclara-t-il à demi-soufflé.
En fait, il ne voyait pas trop comment le Haut Prêtre pouvait s'amuser d'une telle altercation. Peut-être lui mentait-il, ou peut-être se faisait-il une fausse image de l'ecclésiastique. D'un côté, cet homme à la chevelure dorée ne ressentait-il pas du plaisir à l'idée de châtier ceux qu'il désignait comme ennemis de l'Empire ? Cela semblait si vrai, si profond, aussi, et c'était bien là une chose qu'il était persuader être dans l'incapacité de comprendre. Ce plaisir, voir, ce sadisme - qu'il ne voyait peut-être pas de cette manière - était à mille lieux de sa conscience, de sa logique souvent limité par quelques belles phrases sordides. Quoi qu'il en soit, il ne voyait pas la logique d'être diverti d'une si triste scène. C'était navrant. Cet homme souffrait et, pourtant, personne ne semblait réellement en être triste. Était-ce donc ainsi qu'il fallait agir à son égard ? "Je trouvai, en quelque sorte, déplorable que l'on parle ainsi d'un homme à terre. Ce Émile François Stanislas Paole me semblait flotter sur un nuage qui, d'un côté, me rappelait mon père. Ce côté au-dessus que je n'avais jamais compris. Ce côté écrasant, méprisant. Étant son fils, aurais-je dû agir ainsi ? J'en étais incapable, pour plusieurs raisons, entre autre car je ne voulais en rien lui ressembler, sûrement, mais aussi parce que je n'en voyais pas l'intérêt. Que cela lui apportait-il ? Du plaisir ?"
Emil fixa cette main qui, encore, s'affairait à le remettre de ces actions. Il tenait donc à son image, c'était évident. Une image plutôt glaciale. Et sa voix, toujours grave, brisait ce physique. Lui qui était tant habitué à la douceur de ses souvenirs, c'était, en quelque sorte, perturbant. Mais ce ne fut pas cette voix qui lui fit perdre progressivement son sourire, plutôt les propos avancés quant à leurs identités. Acceptant l'information dans sa tête, il jeta un regard empreint d'intérêt, ou plutôt, questionneur, en direction du pauvre bougre qui n'avait toujours pas bougé. Cet être bizarre était donc prêtre ? "L'idée de devenir ainsi me troubla un moment. Cela ne cadrait pas. Cela ne fonctionnait pas. Ce n'était pas normal, logique, que d'être prêtre et poussé à de tels excès de folie. Je ne pouvais concevoir, de un, qu'il est pu entrer dans ces rangs avec un tel comportement ; on m'avait offert la porte pour de simples questions, et de deux, qu'il est pu devenir cela à force d'être pratiquant. Que pouvait donc bien pousser un homme à agir de la sorte ? À sentir, dans ses tripes, le besoin de se jeter sur un autre ? C'était intriguant, voir, fascinant, que d'essayer d'imaginer la chose. J'en étais incapable. Vraiment. Profondément. Aurais-je dû haïr, encore, cette incapacité ? Non. Je ne pense pas. Peut-être."
Ce ne fut cependant pas la seule chose qui attira l'attention du jeune Lambell, dont le sourire polis ne revenait pas, décorant ses traits de cette expression dénuée qui se collait souvent à son regard après un instant, alors qu'il retourna la tête en direction de son interlocuteur. Un Inquisiteur ? "Ce "éliminer" ? Étais-je réellement en face de ce dont il me parlait ? Cet homme tout de blanc... avait-il les mains souillés du sang d'un autre ? Le sang coulé jusqu'à la... mort ? Je sentis, tout petit, une peur au fond de mon ventre. Non que je fusse terrifié à l'idée d'un danger - pourquoi aurait-il été le cas ? - mais parce que je commençais réellement à croire que j'étais tombé dans un tout autre univers que celui dont je m'attendais. C'était différent. Étonnant. Intriguant. Et, ma foi, peut-être que cela ne me déplaisait pas vraiment. Il y avait tant de choses à apprendre, à étudier, à constater, à regarder, à vivre. Moi qui ne connaissais que l'amour d'une mère et les paroles d'un mentor, tout cela au nid familier d'une demeure bien servie ; je perdais tant de chose pour n'en gagner que des questions. Encore. Comme toujours. Néanmoins, cet effet expéditif me plaisait. Cette intrigante façon de les faire disparaître, de les écraser du monde d'où ils venaient, peu importe s'il existait ou non... je voulais l'avoir. Je voulais le connaître. Et bien que mon cœur ne s'y attachait pas, moi, dans ma logique, j'étais persuadé, je pense, que c'était bien là une chose qu'il me fallait toucher. Qu'il me fallait posséder."
Emil reprit soudain son sourire habituel, toisant le visage inexpressif de celui qui, évidemment, le dépassait facilement. À-côté, notre jeune brebis faisait office d'enfant, presque. Une différence qu'il ne calculait plus.
- "Ce doit être pesant, non ?"
Il ne regardait plus trop son visage, toisant autour les ecclésiastiques, le bâtiment, puis, l'homme toujours au sol. Le pauvre. D'ailleurs, il ne s'attendait pas vraiment à recevoir une réponse, ayant soufflé sa question en ayant les esprits ailleurs, un peu perdu dans cette conversation entretenue un peu plus tôt et lui ayant laissé plus d'intrigues qu'autre chose. Il était persuader qu'il n'aurait aucune clarté sur le sujet, mais bon. Cela continuait à lui titiller la tête, comme bien d'autres choses. "Je ne pu m'empêcher, cette fois, de m'approcher de l'homme. Le pauvre, il souffrait, non ? Enfin, il devait souffrir. Tout ce sang, et son corps qui, de toute évidence, était secoué par la douleur. Le pauvre. J'esquissai la peine comme je le devais en une telle situation. Je ne pouvais croire que l'on puisse aussi mal s'intéresser à la santé d'un homme. Qu'il est ou non cherché lui-même à se mettre dans cet état. Était-ce mal ? De ma part, était-ce mal que de m'avancer, que de le regarder avec tristesse ?"
- "Monsieur... Faoiltiarna ?" tenta-t-il en haussant les sourcils. "Vous en remettrez-vous ?"
L'homme, Émile François Stanislas Paole, parlait de son rétablissement comme s'il était sûr que tout cela n'aurait aucun incident sur lui. Pourtant, il lui semblait en si mauvais état... "J'étais persuadé d'être incapable de lui venir en aide, et pourtant, que pouvais-je faire d'autre ? C'était de bonne tenue que de lui offrir, au moins, une écoute. Non ?" |
| | | Zélig Faoiltiarna † Prêtre †
♦ Sexe : ♦ Influence : 464 ♦ Messages : 599 ♦ Âge du perso' : 35 ♦ Fiche : Grab your dick and double click ! ♦ Protecteur : L'Eglise. ♦ Date d'inscription : 10/06/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Sam 4 Juin - 10:15 | |
| L'Ombre prend soin de ses enfants, histoire d'avoir toujours des gens pour lui lécher les couilles. Je ne suis pas mort donc, par quelques magies inconnues – je crois qu'on appelle ça la chance. Je crois que si l'Ombre avait une conscience et tout, ça serait une belle salope, mais ça, faut mieux pas le dire à haute voix. Je remonte mes genoux vers ma poitrine – quand on est dans la même pièce qu'Emile, on cherche instinctivement à protéger ses organes vitaux. Il me lâche ses grosses vannes méchantes tandis que mon esprit remonte des profondeurs. D'un coup, je capte où je suis, comment je m'appelle et que Emile est surtout un sale petit trou du cul. C'est effrayant, surtout que pour mon retour à la conscience, la première pensée par laquelle m'accueille mon cerveau abandonné est « Emile n'est qu'un sale petit trou du cul ». C'est violent.
Des prêtres viennent m'entourer, mais je sens comme une hésitation pour m'engueuler. Peut être parce que d'une au naturel je suis pas une grosse lavette de la manipulation, de deux que je fais la très mystérieuse magie du sang, de trois que je suis quand même un mec qui vient de tenter d'égorger un puissant inquisiteur et de dégueuler du sang partout. Y a un respect à avoir aux morts, peut être ? Ou je fais peur, je vois que ça. Enfin maintenant que je me sens presque en état de respirer sans hurler, je me décide à bouger un peu. Pas que j'aime pas être totalement vulnérable au milieu d'une assemblée de gens qui ont consacré leurs vies à faire du mal à autrui hein, me crois pas ingrat, mais quand même, j'me méfie. Pourraient croires que j'suis mort et voler mes bottes – j'aime beaucoup mes bottes – et violer mon cadavre. On sait jamais. Faut pas que j'ai l'air faible en tous cas, c'est un pêché, surtout dans un monastère et SURTOUT devant Emile. Un pêché pour mon espérance de vie, déjà.
Je m'appuie sur les mains histoire de passer de la station horizontale à celle verticale, plus convenable et tente de m'appuyer sur les jambes. Petite humiliation, celles ci connaissent un raté et mon pied glisse dans du sang, me faisant retomber lourdement sur le ventre. Après diverses sollicitations pénibles d'un banc proche et de mes muscles douloureux, je tiens debout et je reprends mon souffle après l'effort colossal que j'ai fournit. Un gamin à l'air triste me regarde, qu'est ce qu'il fout là lui ? J'veux dire, voir un petit avec un visage mignon comme ça dans le monastère, c'est comme un chiot dans une usine de nem, ça n'a rien à foutre là. Enfin moi n'éprouvant pas de passion spéciale pour la « pureté » ou ce genre de trucs pervers, j'me dis pas « oh putain j'dois lui faire les fesses ». J'suis sûr que ça a traversé l'esprit d'Emile par contre, j'le vois bien faire ça. D'ailleurs, j'ai entendu ses vannes. C'est donc appuyé lourdement des deux mains sur le dossier du banc, la tête penchée, que je lâche ma première phrase de la journée d'une voix grave, mais affaiblie.
- J'écoute pas les flaques de foutre à p'tite bite. D'ailleurs s'faire fasciner par les bananes comme ça, j'trouve ça révélateur.
Effectivement, je ne sais rien de la taille de son engin, mais ceux qui fantasment sur les noirs leur en attribuent une grosse, par contraste du coup, logiquement, Emile doit avoir des centimètres négatif. Oui c'est un peu l'aspect con du genre masculin, si tu vas par là, en attendant, on m'a jamais traité de p'tite bite par respect pour les légendes urbaines. Ensuite je note que les autres têtes de cul sont toujours là. J'les aime pas, surtout comment ils me regardent.
- Oui bah j'faisais d'la magie du sang, cassez vous. Murmures indignés. Bah j'fermerai la porte la prochaine fois, voilà, pas de quoi en chier du sable. Murmures indignés puis départ, parce que la vulgarité dérange toujours les bourges et les prêtres à la con.
J'essuie mon visage avec ma manche – j'te rappelle que j'ai eu aucune sorte d'éducation bourgeoise – et je regarde le gamin. Il doit avoir sa réponse à sa question là, j'me remets très bien. J'le regarde pas tellement avec agressivité, juste j'me demande ce qu'il fout là. Je relève la présence de la feuille dans la main d'Emile, et j'me dis que c'est un nouveau novice. Ou pas.
- T'es qui ? Dis je en plissant les yeux parce qu'il a quand même pas une tronche de pervers fini, condition nécessaire pour devenir prêtre. Et m'demande pas d'lire des feuilles, j'sais pas lire.
Ouais on sait jamais hein, qu'il ait le mauvais goût de me demander de lire quelque chose. |
| | | | Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Sam 4 Juin - 11:22 | |
| Pesant ? Oh... ça oui... ça l'était ! Faoiltiarna était véritablement l'être le plus lourd, le plus con, le plus insupportable que je connaissais. Et pourtant ! Le monde renfermait assez de connards pour entrer en concurrence avec lui, mais on pouvait estimer que Zélig Faoiltiarna en tenait une grande et une bien belle niveau conscience de primate. C'était simple : lorsque je songeais qu'il était arrivé plus bas que terre, ce Prêtre arrivait à me démontrer qu'il pouvait toujours creusé encore plus. C'était... amusant, vraiment... et par l'Ombre ! Comment un type aussi con, aussi dépourvu de raison pouvait-il avoir une capacité si... incroyable dans le domaine de la Magie du Sang ? Ou à force d'en perdre, toute son intelligence partait en même temps que le liquide rouge de ses veines. Si un jour il avait besoin de quelqu'un pour voir s'il avait réellement un cerveau, je voudrais bien lui ouvrir le crâne avec les dents, et constater que son cerveau était une espèce éteinte depuis des lustres.
Serrant les dents, levant encore les yeux au ciel, faisant face au petit Emil, tout en me demandant pour cet agneau s'était aventuré ici, c'était un endroit dangereux, ou il risquait de perdre bien plus que son petit sourire innocent. À moins que ce fût une image qu'il cherchait à donner ? Après tout, Adelheid cachait bien une meurtrière dans son regard pur, songeant encore à elle, je secouai la tête pour écraser ce mauvais souvenir plus loin, sur un mur de glace dans un coin de mon cerveau. Je ne savais pas ce qu'il était en train de penser de moi, et honnêtement, je m'en foutais assez ; les gens... c'était toute une partie de la masse, une masse que je rêvais d'écraser un jour ou l'autre. Mouillant mes lèvres, je reposai mes yeux sur lui, détaillant sa chevelure noire. Donc... je devais faire quoi, là ? Apparemment, il voulait devenir Prêtre, bien... et ?
Devais-je faire quelque chose en particulier ? Devais-je le conduire dans une chambre sombre et lui montrer ce que l'Église avec ses membres (TOUS les membres, bien entendu) ? Pour une fois, je devais m'occuper de quelqu'un autre que de moi-même, ce qui était assez déstabilisant. Mon monde se résumant à ma personne. Je connaissais à peine la démarche à suivre pour devenir Prêtre, lorsque j'étais devenu Inquisiteur, c'était mon père adoptif qui avait fait toutes les démarches, je n'avais eu qu'à rentrer dans l'Église et obéir comme le reste des moutons. Le petit Emil m'imposait donc quelques soucis. Mordant mes lèvres, je caressai le cou de mon corbeau, quand soudain la boîte de conserve remplie de merde décida de l'ouvrir de nouveau.
Mais merde ! Il avait quoi exactement Zélig ? Il avait ses règles ? Je ne lui avais rien fait, du moins pas cette fois-ci ! Serrant les dents, levant les yeux au ciel pour tenter de calmer le soudain flot de rage qu'il venait de réveiller en moi, je me tournai lentement vers lui, ses mots résonnaient encore dans le monastère. Et personne, PERSONNE ne se servait de mon orgueil comme un paillasson. Cependant, je ne fis rien pour lui écraser ses parties génitales (chose qui aurait tout de même jouissive, mais si je le tuais, ça allait poser problème), mais je choisis de m'aventurer sur un terrain que je maîtrisais bien, et qu'il lui échappait totalement. Je haussai les sourcils pour lancer d'une voix toujours aussi impassible et froide :
— Révélateur de quoi ? Du fait que tu en es dépourvue ? Et puis, mon entrejambe t'intéresse tant que ça ? Si tu es en manque, va voir les entraîneuses, je suis sûre qu'elles tenteraient de ne pas vomir si tu les touches ! Je peux même te donner un peu d'argent, c'est de bon coeur.
Et ma voix s'était élevée dans tout le monastère ; le problème avec Faoiltiarna, c'était que lorsque nous nous retrouvions dans la même pièce, ma discrétion naturelle en tant qu'Inquisiteur perdait rapidement de sa force. Un semblant de calme étant pourtant revenu courir ici, mais je pouvais sentir le regard mauvais des autres dans mon dos. L'autre idiot envoya le petit Emil dans les roses, enfin ce n'était pas étonnant d'apprendre qu'il ne savait pas lire, mais c'était une information que je gardais dans un coin de ma tête. Donc... une petite humiliation dans la bonne humeur et la joie serait à prévoir, Zélig avait autant de tenus qu'un porc en train de patauger dans les excréments et les urines. Mordant mes lèvres, je fis un premier pas vers Emil que je continuais de détailler sans gêne, gravant son visage fin et efféminé dans un coin de ma tête, je demandai au bout d'un moment :
— Je vais sans doute faire une erreur en vous le demandant... mais c'est le Haut-Prêtre qui vous recommande ?
J'étais certain que je venais de dire au moins six mots que Zélig ne possédait pas dans son vocabulaire.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Sam 4 Juin - 15:43 | |
| "On me délivrait des coups de couteau au creux des reins alors que ces mots dépourvus de sens, ma foi, au fond de ma tête, résonnaient avec une véhémente violence. Je ne comprenais, certes, pas la moitié des choses qu'il disait, comme le pourquoi parlait-il soudain d'un fruit, néanmoins, il m'était visible de constater que, malgré son piteux état, cet étrange personnage allait s'en remettre. C'était une bonne nouvelle, non ? Ce devait donc d'être esquissé d'un sourire, ce que je fis. Peut-être ne s'étirait-il pas autant qu'il le devait. Honnêtement, j'ignorais exactement à quelle distance calculer ce moment. N'ayant jamais vécu de telle scène, c'était plutôt troublant et difficile à adapter." Emil balança légèrement la tête sur sa droite lorsque quelques mots vinrent contrarier sa conscience. Mis à part cette manière répugnante de lancer sa voix sur un monologue complètement dénué de finesse ou d'une quelconque éducation, il restait ce terme bizarre concernant le sang. Encore une chose qui vint s'ajouter à la liste déjà trop longue de ses interrogations personnelles.
Notre jeune brebis serra alors le manche de sa valise lorsque l'homme s'adressa enfin à lui, directement, après avoir essuyé sa bouche de sa manche. C'était infect, mais il n'en désigna son point de vue d'aucune manière ; ce n'aurait pas été respectueux.
- "Emil Lambell" répondit-il en haussant les sourcils, plissant légèrement les yeux pour en tirer un un peu plus large sourire.
Il pensa répondre au reste, mais se tût. D'abord parce qu'il n'était pas certain que ce soit réellement important, ensuite parce qu'il ignorait comment aligner les mots. C'était bien la première fois qu'il croisait une personne ne sachant écrire. Et c'était, pour lui, d'autant plus étonnant qu'il s'agissait-il là d'un prêtre. Cela aurait été déplacé que d'en faire commentaire. "Je n'en avais plus trop... mhm... le désir."
Il se contenta donc d'un petit haussement d'une épaule avant de reprendre ses traits habituels, retournant son visage absent de défaut majeur en direction de l'autre, de ce Émile François Stanislas Paole. "Je fus d'abord étonné. La lettre était bien signée de son nom, de ce fait, cela ne désignait-il pas, en quelque sorte, qu'il était de celui qui m'envoyait ici ? D'un autre côté, j'étais venu de mon plein gré. Qu'était-il donc correct de répondre ? Ma réflexe s'attarda un moment entre ses traits d'albinos, soutenant difficile un sourire qui, peu à peu, s'égrainait."
- "Serait-ce mal que ce ne soit pas le cas ?"
Il avait doucement penché la tête sur l'autre côté, l'expression de son visage changé en une petite bouille entre naïveté absolue et intrigue d'enfance.
"Doucement, je commençai à remarqué que leurs voluptes nivéennes me revenait, que la lueur de l'ambre m'irritait encore la cornée à force d'en fixer la provenance. Je ne remarquai pas mon regard qui, de temps à autre, quittait mes interlocuteurs pour les toiser, eux qui n'avaient d'yeux que pour moi. Et moi qui désespérais encore... Pourquoi revenir, là, maintenant ? Aurais-je été perspicace que d'en avouer la coïncidence ? Réellement, faisais-je fausse route ou lorsque je sentais cette peur, cette petite boule bien épineuse, venimeuse, ils s'efforçaient de me laisser ? Ils retournaient au bleu et à l'écorce ?" Il voulait en avoir le cœur net, mais comment ? Cette pauvre âme égarée cherchait à consolider une hypothèse dont il ne pouvait affirmer correctement les éléments et dont, bien honnêtement, il préférait garder cacher certains points. Disons que l'idée d'étaler ce qu'il savait, au fond, peu réel, ne l'enchantait pas plus que... manger la trompe d'un tamanoir ou peindre son crâne de sang et psalmodier des paroles fuligineuses sous les regards de supérieurs folâtrant avec des vierges à sacrifier. Assez compréhensif, d'un côté.
- "Car je vins de moi-même, sous l'accord de mon père, rencontrer le Haut Prêtre, qui me dicta le fait de venir ici."
Après lui avoir formellement fermé la bouche, lui faisant comprendre qu'il lui était préférable de garder pour lui ses questions téméraires, voir, insolentes.
- "Est-ce mal ?" ajouta-t-il en courbant les traits sous une expression désolée.
Il toisa d'abord l'homme tout de blanc, puis, un regard en direction de l'autre, dont le corps bien piteux s'appuyait sur le dossier d'un banc. Il effaça alors cette expression désolée, reprenant le masque d'un jeune homme bien élevé à qui le sourire se doit d'être toujours présent, par politesse, par respect. Était-ce mal ? Mauvais ? Hypocrite ? "J'ignore s'ils pensaient que ce soit mal agir. Peut-être. Je n'allais pas leur demander, car ce n'était ni le moment ni une question vraiment pertinente venant d'un inconnu. Et puis, par logique, ce ne pouvait être le cas ; simplement parce que c'était là la bonne manière de faire, non ? C'était bien ainsi qu'il me fallait m'exprimer, non ? Je sens alors mes yeux qui s'échappent vers les autres, vers le bâtiment. Quel joli bâtiment, en fait. Quelle belle architecture. Rien à voir avec ce dont je suis habitué, rien à voir avec ce avec quoi j'ai grandis. De toute manière, père n'aimait pas vraiment les belles architectures. Il n'aimait pas vraiment l'art. En fait, il pouvait bien aimer quelque chose que cela n'aurait eu d'autre effet que de me passer bien au-dessus de la tête. Je savais qu'il aimait un élément, et c'était déjà cela de trop."
- "Pourquoi... parler ainsi dans un tel lieu ?" échappa-t-il sans trop faire attention, le visage égaré ici et là.
Il pensait leur demander la raison de leur si vive haine l'un envers l'autre, la raison pour laquelle ils se parlaient de fruit, de vomi et d'argent. Mais, c'était plus large que de simplement leur demander la raison de ce ton noir. Car, pour lui, c'était illogique de faire preuve de si peu de respect en un lieu si calme. Un lieu qu'il se devait de respecter. |
| | | Zélig Faoiltiarna † Prêtre †
♦ Sexe : ♦ Influence : 464 ♦ Messages : 599 ♦ Âge du perso' : 35 ♦ Fiche : Grab your dick and double click ! ♦ Protecteur : L'Eglise. ♦ Date d'inscription : 10/06/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Dim 5 Juin - 9:36 | |
| Là, la conversation m'échappe. Je plisse les yeux et j'prends un air méchant en direction d'Emile, parce que, effectivement, il a calé des mots que j'connais pas. J'sais pas que « entraineuse », ça veut dire pute déjà, j'ai jamais eu besoin d'inventer des mots intelligents pour désigner des trucs sales. Moi quand c'est sale, j'le dis. Bien sûr, on pourrait avoir des débats houleux sur l'absence de pudeur, bienfait ou tare congénitale, mais voilà, moi pour dire je dis pute et je connais pas d'autre mot. Du coup, le reste de la phrase n'a pas grand sens, enfin si : c'est une vanne. Sous entendu, on me touche, on dégueule. Enfin j'ai pas bien compris le rapport à l'entrainement là, entrainement à quoi ? Puis pourquoi de l'argent ? C'est sûr que si tu sais pas que c'est aller aux putes, tu pédales bien dans la semoule pour biter quelque chose à ce que ce connard raconte. Je suis sûr qu'il en fait exprès pour m'emmerder, et moi comme tous les cons, je suis très fier de l'être, du coup ça me passe carrément au dessus de la tête.
Le bon sens n'oublie pas néanmoins de me souffler que ouvrir sa gueule dans l'ignorance, c'est passer pour un con. Ça me fait pas trop peur quand j'ai rien à prouver, mais en face d'Emile... autant aller se tirer une balle dans le pied, ça serait plus vite fait. D'ailleurs en passant... j'me demande ce que je lui ai fait, avant de me réveiller par terre. Le problème de la Magie du Sang, c'est que j'ai un peu de mal à me souvenir de ce que je fais. Poser la question serait sûrement très déplacé.
Le gamin, lui, sourit vaguement. On peut pas dire qu'il y mette de la mauvaise volonté, vu l'ambiance. On a dû lui dire que ça faisait bien. J'ai presque envie de lui sourire en retour, mais je sais pas si c'est une bonne idée. Emile risquerait de mal interpréter le truc. Bah, j'lui souris quand même, parce que comme j'suis un con bah quand on m'souris, j'retourne la pareil. 'tète qu'il va kiffer, ou j'vais lui faire peur, on sait pas, mais dans tous les cas il faut toujours espérer que Emile meurt dans d'atroces souffrances à la fin – oui ça a rien à voir mais ça me tient vraiment à cœur.
Le petit – je lui donnais à peu près quinze ans – n'avait vraiment pas l'air rassuré. Enfin c'est le ton de ses questions qui me fait dire ça, comme si il était pas sûr d'être là où il aurait dpu être. J'le comprends, moi non plus j'ai aucune confiance dans les bouts de papier, mais au vu du dialogue je comprends que c'est son père, puis le Haut-Prêtre qui l'ont envoyé là. Bon, autant, que papa veuille que sa progéniture fasse un peu dans l'ecclésiastique, je comprends, ça fait classe, mais depuis quand Uriel accueille personnellement les novices ? Soit il a que ça a branler, soit le-dit novice a un joli petit cul. Vu comment il a toujours l'air d'être à moitié cané d'épuisement, je vote pour la deuxième option, même si j'me permettrais pas d'examiner le cul concerné, c'est pas poli.
- Ouais bah ça t'fait d'la putain de bonne recommandation ça, sauf si ton père est clodo, 'videmment.
Je réfléchis un peu.
- Ouais donc logiquement faut te filer des fringues et tout là, mais chais pu qui doit l'faire. C'est pas dit dans tes p'tites tâches d'encre Emile ?
J'dis ça parce que mon entrée dans les ordres remonte à mes cinq ans, du coup j'ai plus trop le souvenir. Et puis en plus pour moi, kiffer les petites tâches d'encre, c'est le comble du masochisme. Du coup, ma phrase est une raillerie. J'ai peur que par la suite, on tombe dans un dialogue de sourd où Emile me vanne parce que je suis illettré et moi pour l'inverse. Le pire, c'est que je sais un tout petit peu lire, si ma vie en dépendait j'arriverais sans doute à déchiffrer mon propre prénom – et y a un « z » dedans, le truc de ouf – voire à l'écrire péniblement, mais j'préfère pas la ramener là dessus, ça déboule toujours sur des moments pénibles où je signe quelque chose ou je lis une histoire inédite à ma fille – que j'ai pas eu le temps de me faire apprendre par cœur au préalable, donc, et puis maintenant qu'elle sait lire j'peux plus inventer l'histoire quand j'en oublie des bouts. L'enfer est pavé de dictionnaire. Mais là le gamin demande pourquoi on parle « ainsi ». Je m'essuie une oreille avec la manche – y avait du sang qui coulait – puis j'réfléchis à ce qu'il veut dire par là. J'vois pas |
| | | | Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Dim 5 Juin - 10:28 | |
| Même si je ne pouvais pas lire dans son crâne, et aussi étrange que ça pouvait l'être, j'étais d'accord avec Faoiltiarna quant à la raison de la présence du petit Emil ici. Doucement, je me remis de la surprise, je n'avais pas réellement cru à la signature souillant le bas du parchemin, surpris qu'Uriel d'Arken recommande un enfant ici, du moins un jeune homme aussi perdu que lui, et le décrire était une chose délicate, car chaque mot venant et pouvant qualifier le petit agneau ne lui allait guère. Était-il si naïf qu'il voulait bien le montrer ? Car il y avait une chose que je savais en tant que Baron, c'était que les nobles possédaient tous un don — sinon, c'étaient des erreurs mises ici — pour jouer n'importe quel rôle, et j'étais en train de me demander si le petit Emil ne faisait pas les innocents pour me berner. Ce qui était une idée très idiote, je ne supportais pas qu'on se moquât de moi, et ma colère risquait d'être la chose la plus terrible que l'agneau puisse voir, et la dernière surtout.
Certes mon altercation avec l'autre connard était une preuve suffisante qu'il ne fallait pas me prendre à la légère, ou pas me prendre tout court, j'étais un homme vaguement humain, car le véritable « moi », c'était cette bête assoiffée de sang qui risquait de me déchirer, si elle sortait subitement de moi. La maigre emprise que je possédais sur elle vacillait dangereusement, et malgré tout, malgré mon calme et ma froideur, ma petite bagarre « amicale » avec le primate avait tout de même un peu bousculé le loup, et ce loup avait en face lui un ravissant petit agneau. Sa question me perturba tout de même à peine, je fronçai les sourcils, finalement, il se révélait plus intéressant que son joli minois qui devait être la cause de la recommandation du Haut-Prêtre. Je levai les yeux au ciel, toujours aussi peu conciliant et chaleureux, je soupirai, et haussai les épaules pour répondre :
— Non... c'est juste surprenant, je me tus quant au fait que d'Arken devait avoir une idée bien perverse et bien à lui derrière la tête. Il est rare que notre Ex-Régent fasse preuve d'autant d'attention, vous devez l'avoir séduit, à votre manière.
Et... Faoiltiarna se sentit obliger de faire une remarque pleine de subtilité, si on devait symboliser la vulgarité par un être humain, ce serait ce primate qui sans la moindre considération pour les autres, se gratta les parties comme s'il était chez lui, je commençais à plaindre sa fille, supporté un tel déchet sans cesse à ses côtés. Je secouai la tête, tentant vainement de reprendre mon calme, c'était un fait : ce connard, j'avais envie de lui arracher les intestins pour l'étrangler le cou, par la suite empailler, il viendrait décorer ma demeure dans le plus simple appareille, et moi je m'amuserais à lancer des fléchettes sur lui. Mais le tuer mettrait l'Église dans un bordel monstre, et je n'aimais pas qu'on me coure après pour un ou deux meurtres, comme si n'y étaient pas habitués, ces bougres !
Et l'autre primate me lança une autre vanne, je serrai les dents et fermai les yeux quelques secondes, le corbeau sur mon épaule bougea soudain ses ailes, et ses plumes vinrent caresser ma joue et mon cou. Je frottai mes yeux et tentai de contrôler la soudaine envie de lui foutre mon poing dans sa face sombre, histoire de lui remettre le cerveau en place, s'il en possédait un, bien entendu. Je mordis ma langue pour éviter un flot d'injures, puis je répondis d'abord au petit Emil :
— Et pourquoi ne pas parler ainsi dans un tel endroit ?
Ou tout simplement : « Pourquoi ne pas manquer de respect à ce lieu qui nous accueillait ? », tout simplement parce que je me foutais royalement du respect, les seuls êtres que je respectais, c'était moi — évidemment — et l'Onyx, mon corbeau, car il était le seul être capable de contrôler mes accès de violences. Cet oiseau, c'était le fourreau de l'épée puissante que j'étais, une épée rouillée par le sang qu'elle avait versé, et capable de pourfendre l'Église en un seul coup ; il ne fallait pas se leurrer, j'étais sans doute l'Inquisiteur le plus puissant que cet ordre pouvait posséder, personne ne pouvait se mettre en travers ma route. Seul d'Arken serait capable de me freiner, mais pour combien de temps ?
Sa santé fragile était sa plus grande faiblesse, et des faiblesses ? Pour le monde et pour l'humanité tout entière, je n'en possédais pas. J'étais un véritable monstre à figure humaine, capable de planter ses crocs blancs dans une chair pourrissante, dans le simple but de dominer les autres, certes je n'étais pas attiré par le pouvoir, mais ma force me permettait quelques folies. Et la folie, c'était mon amante favorite, bien évidemment la Mort était là aussi, elles et moi connaissions des passions communes et morbides, si bien que le monde m'apportait peu de distraction. Par exemple à cet instant, qu'est-ce qui m'interdisait de me jeter sur le petit Emil pour faire couler son sang ? Rien. Absolument rien.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Dim 5 Juin - 18:48 | |
| "Ce fut rassurant que de constater que l'un d'eux pouvait sourire. Non que j'en voulais à l'autre, à cet homme tout de blanc, juste qu'il ne suivait pas la logique qu'on m'avait enseignée. Celle qui dicte que l'on doit faire preuve de considération, celle qui dicte que l'on doit sourire au regard d'une nouvelle rencontre. N'était-il pas baron, à ses dires ? Ma très chère aimée m'avait appris à sourire, et c'était d'elle que je gardais en mémoire cette logique qui dicte mon visage. C'était pour la remercier de son amour éternel que je continuais à suivre ses préceptes. Et elle était baronne. Étrange différence en un même titre, non ?" Doucement, ce désir dont il n'en avait conscience par ses yeux aveugles s'évapora, échancré par l'étrange réalité à laquelle il devait suivre le chemin. Il déposa un moment ses yeux bourgognes sur l'épaule du prêtre, fixant, avant de retourner son visage soudain esquissé d'un nouveau sourire en direction de l'Inquisiteur.
"Surprenant, disait-il ? Avais-je donc mal agit en me rendant auprès du Haut Prêtre ? M'avait-on fait passer pour un idiot, un incapable, un insolent, un arrogant audacieux indécemment effronté ? Je sentis mon cœur se crisper, sous la peur d'avoir mal interprété le sens des paroles que l'on m'offrit à mon départ. Je craignais que l'on me juge au fait que j'avais mal joué mon rôle. J'étais certain d'avoir été correct. D'avoir suivit. D'avoir agit. J'étais persuadé, cette fois, je pense, peut-être. Je ne suis pas insolent. Je ne suis pas effronté. Je ne suis pas audacieux au point de mal agir. Je ne suis pas ainsi. Je ne suis pas un monstre." Lambell ravala sa salive, le sourire toujours présent, le visage plaqué dans ce masque de bonne conduite. Il se devait de ne pas laisser voir cette peur qui, tout à coup, lui tiraillait le cœur et l'esprit. Il avait honte, mais devait de le cacher. C'était son problème, pas le leur. Et puis, qu'auraient-ils pu changer à cela ? Par logique, ils ne pouvaient rien y faire. Ils ne pouvaient pas revenir en arrière et le faire bien agir, et le faire changer son chemin. Si le calcul avait été erroné, c'était sa faute. Sa seule et unique faute. Il le croyait.
D'un mouvement plutôt brusque, Emil pencha la tête sur le côté en entendant de nouveau la voix du prêtre. À dire vrai, certains mots lui étaient complètement inconnus. D'abord ce qui devait signifier un statut étrange concernant son père, un "clodo", puis, ce qu'on devait lui coudre - car "filer" se réfère bien au fait de transformer le textile en fils, enfin, dans sa tête - les "fringues". De ce fait, il ne comprenait pas... vraiment ce que venait de lancer l'homme à la peau sombre.
- "Père n'est point un "cl-o-do"..." murmura-t-il d'une petite bouche.
"Père me parla quelques fois du fait que certains individus avaient une manière de parler bien à eux. Une sorte de dialecte étrange, différent d'une région à l'autre, et différent, aussi, selon le rang. Fils d'un marquis et d'une baronne, on m'enseigna donc une langage... correct. Enfin, c'était le seul langage que je connaissais, et je ne croisa pas vraiment ceux qui, comme lui, utilisaient des dialectes mystérieux. Même si j'ignorais le rang de mon mentor, jamais il ne me parla ainsi. Je lui souris cependant, malgré le fait que je ne comprenais pas vraiment ses paroles. Que pouvais-je faire d'autre ? Lui demander ? Peut-être. Et s'il le prenait mal ? Et s'il n'appréciait pas que je ne comprenne pas ses paroles ? Sans me moquer, je trouvais cette façon de parler bien singulière." Notre petite brebis égarée mit cependant de côté, pour le moment, ces interrogations lorsqu'on lui demanda la raison de sa question. Il tourna son visage en direction de l'homme au corbeau. Pensif un moment, car beaucoup de choses se bousculaient dans cette pauvre petite tête, Emil fini néanmoins par se rapprocher. Il s'était éloigné un moment, mais préférait tout de même ne pas se trouvait trop loin de celui à qui s'adressait ses paroles, sans pour autant entrer dans sa sphère privée ; ce n'aurait pas été poli.
- "Car ne s'agit-il pas d'un endroit respectable ?"
Son regard prenait des airs entre curiosité et étonnement. Pas tellement qu'il remettait en cause qu'on lui demande une telle chose, plus qu'il ne comprennait pas qu'on puisse penser autrement.
- "N'est-il pas... "irrespectueux" que d'hausser la voix et profaner des injures là où l'on se doit d'être posé, humble et... uhm... tolérent ? Non ?"
Ah, il oubliait déjà le commentaire du Haut Prêtre quant au fait qu'il ne répondait pas souvent clairement aux questions. S'était comme si cette parole était entrée dans sa tête, avait fait un petit tour de ce manège débridé, puis, s'était couché et endormit dans un petit coin, un neurone comme oreiller. Il avait le regard d'un chaton qui vient d'ouvrir les yeux pour la première fois, ce petit regard fixe qui ne voit rien autour. Mais au lieu d'un bleu poudreux, c'était un rouge terne.
"S'il y avait une autre logique, j'étais curieux de l'entendre... non ? Je pense." |
| | | Zélig Faoiltiarna † Prêtre †
♦ Sexe : ♦ Influence : 464 ♦ Messages : 599 ♦ Âge du perso' : 35 ♦ Fiche : Grab your dick and double click ! ♦ Protecteur : L'Eglise. ♦ Date d'inscription : 10/06/2010 ♦ Age : 32
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Lun 6 Juin - 7:02 | |
| Le gamin avait l'air tout effrayé, et c'était normal après tout qu'il le soit, il rentrait quand même dans les ordres, il allait pas acheter le pain. Bien sûr, d'ici un mois ce serait problématique, quand d'autres novices commenceront à le piétiner psychologiquement et tout, mais pour l'instant c'est mignon. Je lui souris en retour, parce que j'aime bien les gamins et que j'le trouve poli et mignon de sourire comme ça. Ma fille m'aurait lancé un truc, mais elle est plus jeune que lui. Il a quoi ? Quatorze ans ? Tout imberbe et tout petit comme ça, c'est l'âge que je lui donne. Ainsi qu'à Mist, mais c'est parce qu'ils sont petits, maigrichons et avec l'air vulnérable. Même Inanna a l'air plus cynique et mieux armé pour résister à un noviciat chez les prêtres. Quoique moi niveau prêtrise, j'me défends pas mal, et pourtant j'étais « le petit avec le nez qui coule, qui parle pas très bien et qui pleure tout le temps », un modèle classique de gamin chiant. Et puis personne s'est jamais soucié de me moucher ou de m'apprendre à parler correctement, c'est pas du tout le rôle de l'Église (je te jure, j'en veux à personne), ce qui explique maintenant que le petit ait du mal à comprendre mon patois bizarre à base d'accent des bas-fonds et d'argot mal compris.
T'inquiète pas va, personne va te disputer là.
Le mec couvert de sang qui essaye d'être rassurant. Enfin c'est dommage que je sache pas que j'ai essayé de tuer Émile en l'égorgeant, j'aurais eu l'air moins con comme ça. Hey d'ailleurs t'as vu ? Ils sont Homme Aux Nîmes.... enfin leur prénom c'est le même quoi. Enfin lui il a l'air moins moche et con. C'est très bien. Enfin à coté de Émile l'inquisiteur, même les merdes de chien ont fière allure.
Enfin Émile le nain souligne notre manque de courtoisie dans l'enceinte du monastère. Bon, je t'avoue, des mots comme « praux faner » je les comprends pas, mais j'ai saisi l'essentiel. C'est le but d'une langue non ? Bon, d'habitude je répondrai quelque chose du genre « oui bah on arrose les plantes quand même », mais là je vais m'abstenir et m'accrocher aux trucs que j'ai compris. Donc j'te fais la traduction là, Émile le nain/ishtarien : « vous y en a causer mal dans coin sacré, pour quoi foutre ? ».
- Ouais attends, y a un verset là dessus... attends... alors gna gna gna, gna gna gna euh... « c'est au plus fort de faire la loi », troisième âge Impérial, verset vingt et un. Enfin ça veut dire qu'on s'fout tout le temps sur la gueule pour savoir qui c'est qui a la plus gro... qui est le plus fort. C'est vaaaachement important.
Évidemment que j'connais les textes sacré par cœur, c'est mon boulot ! Puis comme j'sais pas les lire, c'est encore ce qu'il y a de plus simple. Allez, une petite vanne pour Émile le con ?
- Ah et le premier verset du premier truc, suuuuper important c'est « tout ce qui est, l'est à travers l'Ombre, sauf Émile parce que c'est un con ». Ouais enfin on va t'chercher des sapes pour rentrer dans les ordres et puis un maître de quartier où on s'touche la bite là ?
Ouais, n'empêche, grâce à nos textes à la con, il règne dans l'Église une grosse tension pour pas se faire démonter la tête. Le plus faible a intérêt à se trouver un avantage d'exister, parce que sinon c'est la merde sur sa tête. Et puis Émile est un con, évidemment. |
| | | | Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Lun 6 Juin - 9:10 | |
| — Et pourquoi ne pas le faire ? Demandai-je.
Ou plus simplement, je n'avais jamais trouvé le besoin de « respecter » l'Église, certes et malgré ce qu'on pouvait croire, j'avais foi en l'Ombre, mais je n'avais pas foi en l'Église. Je jugeais les Prêtres totalement corrompus, et au lieu de respecter eux-mêmes les enseignements qu'ils lâchaient d'une voix sombre, ils se donnaient à la luxure et autres pêchés. Je n'étais pas totalement vierge de toute amoralité, bien évidemment, mais je connaissais le monde tel qu'il s'était toujours présenté à moi : sombre, cruel, plein de sang et de violence. Personne ici ne semblait connaître mon passé, et la seule personne qui m'avait tendu la main — un être fait de chair et de sang, donc — était mort. Nicolaï était celui qui m'avait initié à toute cette abondance de décadence, femme et opium étant ses seules raisons de vivre, il avait fait de moi un être aussi redoutable que séduisant. Je me souviendrais pour toujours de l'expression de son visage, et de la haine que je lui avais voués, une haine si profonde et se mêlant au désir de le surpasser, si bien qu'habilement, sans que personne ne me soupçonne, je l'avais tué par empoisonnement.
Enfin, techniquement, c'était lui qui avait confondu son alcool avec du poison, une bouteille de poison se retrouvant là comme par hasard. Un malheureux accident qui éveillait en moi cet heureux souvenir, Nicolaï avait agonisé un moment avant de mourir. Je n'étais pas qu'un être barbare, aimant me couvrir le corps de sang et de tripes, malheureusement, j'étais intelligent, et ajouté à ma force... disons qu'il ne fallait pas me prendre à la légère. En ce moment, je pourchassai Lao, et j'avais une idée quant à la manière dont j'allais procédé. Mais lancer ici et là quelques mauvais conseils à l'agneau qui se trouvait devant moi, rien que pour le faire dévier de la voie qu'Uriel d'Arken désirait sûrement tracer (la voie menant soit jusqu'à son lit, soit jusqu'à sa calèche) pour lui. Je croisai les bras, essayant en vain d'oublier la présence désagréable de Faoiltiarna, celui-là même qui avait trahi le Haut-Prêtre et qui... restait à sa place. Comme ça, lui ce connard dont dire le nom était une insulte au langage, avait le droit de sortir cette merde de Mist en sortant vivant ? Et moi, simplement parce que j'étais un peu violent, et que je ne contrôlais pas mes pulsions, ont me crachait par trois fois à la figure ? Une colère sourde m'envahit, et je devais la dompter du mieux que je pouvais.
— Ou que ton cerveau de primate ressent le besoin de venir vers moi ? Lançai-je à Zélig sur un ton cinglant. Tu pourrais mieux trouver pour attirer mon attention, au fait... ton adorable fille va mieux ?
Ou émettre une menace voilée à voix haute, je me doutais que Faoiltiarna ne comprendrait pas vraiment le fond de ma pensée, car pour faire simple, je disais seulement que s'il tentait de me sauter à la gorge encore une fois, j'allais foutre ça gamine dans un bordel. Malheureusement pour elle, elle aurait sans doute peu de succès, car elle avait fait l'erreur de naître en ressemblant à son père, mais tout de même ! L'entendre crier de peur en hurlant « Papa... au secours ! » serait une chose assez jouissive. Mais le temps n'était pas encore venu pour moi de me retourner contre l'Église. Et quand on fait que la plupart des hommes se battaient pour savoir « qui en avait la plus grosse », c'était souvent ça. La guerre se résumait au besoin constant de démontrer sa force, et tout ça pour satisfaire un orgueil très prononcé. Donc devais-je comprendre dans ce cas-là que Zélig jouissait d'un sentiment d'infériorité à mon égard ? Et qu'il avait tenté de remonter sur l'échelle sociale en m'attaqua sans raison ? Pauvre chose, je me retins de lui cracher dessus.
Je passai outre sa nouvelle remarque, ce n'était pas le moment, et puis d'un sifflement, je pouvais ordonner à mon corbeau de lui sauter dessus pour l'éborgner. Machinalement, je touchai la tête de l'Onyx tout en reportant mon attention sur Emil, pauvre petite chose, vraiment. Je remuai les lèvres sans émettre le moindre son, mais l'oiseau croassa et frotta son aile contre ma joue.
— Nous savons ce qui nous reste à faire, donc, lâchai-je après un moment de silence. Faoiltiarna, où trouve-t-on cet uniforme ?
J'étais inquisiteur, pas Prêtre et je savais peu de chose sur le « comment on devient un homme de prière » puisque la tenue des Inquisiteurs se résumait à des vêtements discrets, par exemple hormis mes cheveux blancs, il m'était facile de passer inaperçus et de me fondre dans la masse, dont l'intérêt de porter souvent du noir. Le noir était la couleur de l'Ombre, et l'Ombre dissimulait.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Lun 6 Juin - 18:15 | |
| "C'est au plus fort de faire la loi ? disait-il. Jamais mon mentor ne me parla ainsi. Enfin, jamais il ne me souffla ces paroles qui, selon cet homme, ce devaient d'être respectées. Des paroles qui venaient de l'Église, inscrites et suivies par plusieurs, voir, tous les prêtres. Non ? Il était donc logique que j'accroche ces paroles à mes pensées, ne devant l'oublier sous aucun prétexte. J'allais donc l'inscrire avec les autres, dans ces pages que je gardais précieusement... J'y étais, non ? Comme je l'avais pensé, je pourrais enfin étudier la question de mon mentor sans trop de problème, je pense. Je le crois. Peut-être. Malheureusement, je trouvai cette parole plutôt triste. Elle n'avait rien d'équilibre, elle ne faisait que renforcer la différence, selon moi. Néanmoins, elle m'élevait assez pour repenser à la question de mon mentor, celle qui ne me quittait jamais depuis cette nuit-là. A-t-elle plus d'importance qu'une autre ? La mienne, la sienne, la leur... celle de l'empereur, du Haut Prêtre... a-t-elle plus d'importance qu'une autre ? À en croire ces paroles, le calcul se faisait vers le "oui", pourtant, je restai incertain. Tant de choses continuaient à ne pas avoir de sens. Tant de choses me laissaient froid." Sur cette pensée, Emil tourna son visage légèrement égarée dans les méandres de sa tête vers l'Inquisiteur. Il le toisa un moment, curieux de sa question. Comment y répondre ? Il ouvrit la bouche, mais rien n'en sortit. Il la referma donc par politesse, puis, repensa, un peu plus longtemps, avant de réitérer.
- "Car... car n'est-il pas ainsi que ce doit être ?"
Il lui était difficile de répondre autrement. Honnêtement, lui-même ne voyait pas la raison profonde d'être respectueux envers un lieu ou même une personne. Il le faisait car ce devait être ainsi, point final. S'il devait se questionner à savoir si les gestes posés par la majorité, par la bonne conduite, étaient corrects ou non, il resterait de marbre et n'aurait plus aucune émotion, trop apeuré à savoir s'il agissait bien ou non. Il avait déjà la tête absorbée par mille et une interrogations, remises en question et pragmatiques énigmes. Apprendre par cœur les bons gestes était pénible, les remettre en question serait un couteau au ventre. Était-ce mal ? "Devais-je commencer à remettre en question chacun de mes gestes ? Devais-je commencer à remettre en question ce que l'on m'avait enseigné, appris, la manière dont on m'avait éduqué ? Non. Non, impossible. Elle ne m'aurait jamais enseigné la mauvaise conduite. Elle ne m'aurait jamais appris à mal agir, à mal parler, à mal penser. Non. Elle n'aurait jamais fait cela, ma tendre, ma si chère et tendre mère. Elle ne m'aurait jamais placé en situation précaire. Non. Ce qu'elle était, ce qu'elle savait et ce qu'elle m'avait offert ; rien ne pouvait être remis en question, rien ne pouvait être faux. Elle était... si parfaite. Tout d'elle était si parfait. Elle ne pouvait avoir tord, non, impossible. Mais... ? Et si... ?"
D'un mouvement brusque, Lambell secoua la tête, le visage esquissé d'une grimace honteuse. Oui, il avait honte d'avoir, un instant, un bref et court instant, pensé que sa bien-aimée aurait pu lui offrir un enseignement empoisonné. Il avait honte, profondément. Comment pouvait-il penser une telle chose de celle qui lui avait donné de si sublimes nuits ? Tête basse, il se calma. Prit une grande inspiration, expira promptement, puis, effaça ce dédain porté à son propre égard de son visage. Quels traits ? Oui, il sourit. Ce qui se passait dans sa tête ne devait pas avoir de répercussion sur les autres, non. Il sourit donc, gentiment, une politesse adéquate.
Son regard bourgogne se cogna d'abord au prêtre et ses paroles étranges dont il continuait à en ignorer la moitié. Emil allait devoir faire un effort pour apprendre quelques mots de ce dialecte mystérieux, au cas où d'autres bougres parlaient ainsi. Il retourna alors son visage, calme, en direction de l'autre. Par logique, il associa donc "sape" à "uniforme". Un terme bien bizarre... Mais, franchement, cela avait plus de sens que le fait que l'on doive lui chercher une tranchée alors qu'il souhaitait simplement devenir prêtre. "Je réalisais seulement maintenant que je devrai porter un uniforme. Oui, je n'y avais pas pensé avant. D'un côté, j'étais un peu triste. J'aimais mes vêtements. Pas au point de refuser d'en porter d'autre, bien entendu. Un vêtement reste un vêtement, qu'il soit riche ou non. Néanmoins... j'espérais qu'il ne soit pas trop laid." |
| | | Zélig Faoiltiarna † Prêtre †
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| Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Mar 21 Juin - 4:20 | |
| Émile le naij ouvrit la bouche pour protester, poussa quelques timides sons pour former le début d'une phrase alambiquée, mais Émile le connard relança le concours de fion en menaçant subtilement ma fille. Je lui lançais un regard vide « cause toujours tu m'intéresses ». Si il devait buter Inanna, ça ferait longtemps que ça serait fait. Qu'est ce qui le retient ? C'est que déjà, d'une, l'Empire ne sera jamais assez grand pour le cacher afin que je ne le transforme pas pendant de longues heures en une petite créature gémissante, de deux, Uriel râlerai d'avoir perdu deux très bons éléments – quoiqu'un peu instable – et il passerai après moi pour le torturer. Enfin je ne crois pas que l'inquisiteur ait peur de moi, il a beaucoup d'atouts magiques aussi après tout. Nan, c'est pour ça qu'il faut que je continue d'être fort, sinon mes jours et ceux de ma fille seront comptés. C'est pour ça que mon rêve d'aller élever des poules à la campagne ne tient pas, j'aurais même pas l'occasion de ramasser des oeufs que je serais déjà dans une flaque de sang ou un truc comme ça. Enfin comme tu le vois, ma paranoïa se porte à merveille.
Enfin sur une échelle émilienne – celle qui sert à mesurer combien de chatons tu serais capable d'égorger avec les dents tellement t'es tout colère – j'en suis à 3,6 portées je pense. Donc je lui dit avec un sourire dégoulinant d'hypocrisie et de foutage de gueule :
- Mais ma fille elle t'encule avec une poignée de sable et des tessons de verre tellement bien que j'pourrais passer mon poing dans ton anus sans toucher les bords*
Enfin imaginer l'anus d'Emile* - même explosé – c'est un coup à virer sa cuti et à finir hétéro, je préfère pas m'attarder là dessus. Il me traverse soudain l'esprit qu'un enfant de quatorze ans est présent, et que c'est pas qu'il nous aime pas hein, mais c'est qu'il attend un peu après nous pour aller chercher ses petites affaires afin de s'installer. En plus, là, il doit se chier dessus, en train de s'imaginer que tous les rapports qu'il aura avec les autres ecclésiastiques seront de cet acabit là parce que c'est écrit dans les tablettes. Je l'imagine en train de chercher mentalement des insultes qui vaudront les miennes en matière de poésie. Il doit être coincé à « grosse salope qui pue » là, ce qui n'est pas spécialement original, mais c'est vrai que c'est de l'entrainement. Heureusement que j'ai Émile le connard à maudire intérieurement quand je m'ennuie, sinon je tiendrais jamais la cadence. Enfin j'ai pas son niveau sur certains trucs, quand il dit mon nom, j'ai vraiment l'impression d'entendre le « connard » qui est caché en dessous. C'est magique !
Mais pourquoi on s'aime pas ? Lui qui a commencé, j'en suis sûr. C'est pas moi qui ait buté mon frère hein. J'sais pas, je t'ai dit, il doit être jaloux de ma mélanine et du coup à force de m'emmerder, moi aussi j'lui vomis sur la gueule dès que je le croise. Et, t'as vu, il m'a encore traité de singe ! Parce que je sais ce que veut dire primate maintenant ! C'est un modèle de singe, en fait. Enfin c'est pas pire qu'avoir la tronche d'un mec fait en saindoux. C'est même mieux. Paraît que les singes, c'est drôlement intelligent comme bestiole, alors que le saindoux bah... c'est de la graisse quoi. On peut pas trop en attendre de leur part. Mais pourquoi tant de haine ? J'veux dire, en général. Pourquoi Émile le connard hait il tout en bloc comme ça ? Je suis sûr que si il avait le temps, il piétinerait toutes les pâquerettes de la terre parce que leurs têtes lui reviennent pas, et qu'ensuite son regard se poserait sur un cailloux et... enfin il en faudrait, du temps, pour qu'il détruise tout ce qu'il aime pas. C'est beau, ça a le charme d'un paradigme entier et radical, Émile hait tout jusqu'à la lie et sans distinction. Sauf son corbeau, mais personne n'est parfait.
Enfin revenons en à la question des fringues.
- Aucune idée d'où c'est ! M'en suis jamais occupé !
Tu pourrais me rétorquer que j'suis censé le savoir, mais tu sais moi, mon cerveau c'est comme une passoire : pleine d'eau et ça passe au travers. Et puis mon entrée dans les ordres date d'il y a presque vingt cinq ans, alors d'une je m'en souviens plus, de deux ça a probablement changé de place.
- Bah on va voir par là.
Je pointe un couloir du doigt, mais j'indique ça comme j'indiquerais autre chose. P'tète qu'ils vont croire que si je sais pas précisément où c'est, j'en ai peut être quand même une vague idée. Même pas, j'indique cette direction là parce qu'elle est en face de moi, voilà tout. Peut être qu'on va tomber sur des trucs mystérieux et inconnus ? Des placards et une laverie, plus probablement, mais si ça peut faire chier Émile qu'on tourne en rond...
* Entrainement commando avec Uriel** pour en sortir des jolies comme ça. * Ça c'est l'entrainement commando de la CB. **édit(Uriel) : Uriel est fier de lui. |
| | | | Sujet: Re: Cynorrhodonnismes au Royaume Empoisonné [PV Zélig, Émile] Mer 22 Juin - 10:27 | |
| — Et pourquoi ne pas bousculer ce qui doit être ? Demandai-je alors à l'enfant.
Rare était les fois, où j'avais pu contempler un spécimen de cette sorte. C'était chose et assez extraordinaire au fond, car candide, pur et innocent, ce petit agneau paraissait s'être perdu en chemin, lorsqu'il était venu ici dans l'ambition de devenir Prêtre. Je peinais à l'imaginer devenir un de ces monstres que les Serviteurs de l'Ombre devenaient, une fois qu'ils se trempaient dans le vice et l'horreur d'un pouvoir trop puissant pour eux. Ce que j'avais subi, lorsque prit dans un flot de fatigue, je n'avais pas pu contrôler la puissance qui s'était dégagée de moi. Le Sortilège que j'avais réussis à édifier était redoutable, mais loin d'avoir la force de celui d'un Prêtre, tel que ce connard de Faoiltiarna. Je me demandais d'ailleurs si ma Danse pouvait vaincre ces Pantins d'Ombres, car trop concentré à en faire naître un, il ne pourrait pas voir les différentes attaques que mon sortilège envoyait, et... c'était le cas inversement. Emil Lambell était de ceux qui allaient perdre rapidement leur innocence, même si je commençais à songer si cette attitude de brebis égarée dans la gueule de loup était sa parfaite image, ou bien un rôle qu'il s'était créé de toutes pièces.
Après tout, l'Art de l'Hypocrisie était une chose que les nobles enseignaient à leur petit de génération en génération, comme la louve qui montrait à sa portée comment chasser, cette Aristocratie n'était qu'une horde de folies, une horde d'insectes grouillants sous mes pieds et qui se dévoraient, les uns et les autres, préférant s'enfoncer dans l'urine pour sortir vainqueur d'une victoire qui ne signifiait rien. L'être humain n'était qu'un pantin stupide, animé par des émotions idiotes, et qui refusait d'accepter qu'il avait une partie de lui rarement subtile, toujours vulgaire et infâme. Je pouvais comprendre ce que le Haut-Prêtre voyait en ce petit, une proie de plus à ajouter à son tableau de chasse, et plus je l'observais, plus je voyais la victime d'une machination qui naissait à chaque fois qu'un agneau comme lui s'égarait ici. Cette machination aurait pour but le simple désir de le pervertir, alors qu'une journée avec les enfants des Bas-Fonds et les prostitués suffiraient à le transformer totalement.
Et le superbe langage, la prose et la grandeur de Faoiltiarna me parvinrent comme une douce chanson jusqu'à mes oreilles. Je serrai les dents en tentant de passer outre l'envie de lui enfoncer mon poing dans les côtes, et pourtant, ma main tremblait à cette vision sublime de son cadavre tombant à mes pieds. Oui, je détestais cet homme, la raison avait été la jalousie, mais maintenant c'était pour sa bêtise qui à son sujet n'était pas une tare, mais bien un talent. Quelqu'un d'aussi con, c'était vraiment une chose rare. Je me retournai vers lui, froid, impassible, toujours moi-même, jamais ne changeant pour lancer :
— Pourquoi ? Tu veux que j'élargisse moi-même cette partie intime de son corps ? Dis-moi quand tu voudras que je le fasse, je caserais ça entre deux tortures, comme ça elle sera bonne pour le marché de la prostitution.
Le bougre nous désigna alors un chemin, un joli chemin, parsemé de fleur et sentant la rosée, un chemin de la sorte que j'aurais sûrement vu si j'avais fumée. Or, je crus bien comprendre que notre Faoiltiarna, espèce rare en voie de disparition ne savait pas tout bonnement où aller. J'aurais bien proposé de mener le petit Emil dans un coin sombre, bien éloigné et intime surtout, mais lui passer dessus avant le Haut-Prêtre pouvait s'avérer dangereux, ou du moins d'Arken se retrouverait frustré. J'avais un goût un peu trop prononcé pour les choses fragiles, c'était juste que je prenais un certain plaisir à les détruire, les souiller, les mordre, les saigner... je me souvenais encore de cette femme malade qu'un soir, j'avais égorgée avec mes dents, poussée et rendue fou par l'excitation. C'était ennuyeux de tuer ses partenaires par accident, surtout lorsque la nuit que j'avais passée avec elles ou avec eux s'était montrée riche en passion et violence. Mais étaler ma vie sexuelle dans mon monologue intérieur n'étant pas des plus constructifs, je poussai un soupir, et dans le simple but d'ennuyer mon grand ami Zélig que j'aimais de toute mon âme, je montrai une direction opposée :
— C'est plutôt par ici... je vois que tu as toujours de gros problèmes d'orientation, une tare de plus à ajouter sur la liste de tes défauts.
Qu'il était amusant de s'abandonner à des joutes verbales avec un imbécile aussi grand que l'homme prés de moi, le rabaisser, éviter une de ses piques, le rabaisser de nouveau... c'était devenu tellement habituel que je n'eusse plus à réfléchir, lorsque je parlais avec Faoiltiarna. À force, le jeu devenait ennuyeux. |
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