L'Empire Ishtar
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 Rencontre à Tchï mais debout [libre]

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MessageSujet: Rencontre à Tchï mais debout [libre]   Rencontre à Tchï mais debout [libre] EmptyLun 14 Mar - 18:25

-Mademoiselle ! Mademoiselle !

La voix anxieuse de la serveuse retentissait parmi le silence transperçant des autres clients médusés. La jeune fille sentait que son épaule était secouée très doucement, à peine effleurée ; comme pour éviter que la porcelaine de sa peau ne casse. Les rubans colorés de sa robe se mélangeaient avec les ondulations de ses cheveux roux. Ses bracelets tintaient contre le sol carrelé du salon de thé. La jeune fille entendait cela et entendait le reste. Elle ne pouvait plus bouger mais les murmures plus ou moins étonnés, plus ou moins intéressés mais tous allant bon train, n'échappaient pas à ses oreilles. De nouveaux pas arrivèrent. Les semelles portaient un fort parfum de terre et d'arrière cour. Elles s'arrêtèrent juste à côté. Elle sentit qu'un bras rude passait sous son dos, la soulevant un peu. Sa tête pencha en arrière dévoilant une gorge blanche et pure, presque diaphane. Ses mains restaient désespérément attirées par le sol. Elle était incapable d'un mouvement comme une poupée cassée. Un petit bruit d'implosion lui indiqua qu'on avait ouvert une bouteille devant son nez. Aussitôt le dégoût l'envahit.

Des sels ! On lui faisait encore respirer cette abomination ! Depuis le temps, elle portait cette odeur en horreur. Elle avait aussi remarqué que plus on essayait de la ranimer avec ces parfums, plus elle était incapable de bouger. Alors qu'elle aurait voulu esquisser une grimace de dégoût, seyant si peu à son rang mais étant si soulageant, elle ne pouvait plus qu'espérer que sa camériste se presse de revenir. Pourquoi diantre était-elle donc partie ? Bien qu'elle se posait la question, elle connaissait la réponse. Elle savait aussi que la voyant partir, elle avait eu peur si elle tombait alors qu'elle restait toute seule. La peur avait aidé, la peur avait causé ce dont elle avait eu peur et elle était tombé en cataplexie. Autour d'elle, les employés commençaient à sérieusement s'inquiéter et la secouèrent nettement plus fort. Elle sentit sa coiffure se défaire. Cela l'agaça. Quelle bande d'empotés ! Ne savaient-ils pas combien de temps cela lui dévorait tous les matins ?

-Oh ! Mademoiselle ! -le soulagement vint soulever sa poitrine : enfin sa femme de chambre arrivait.- Écartez-vous ! Écartez-vous, vous dis-je ! Et fermez cette bouteille, c'est parfaitement infect !

L'odeur flotta encore quelques instants, elle entendit les semelles s'éloigner, les conversations poliment reprendre. Le souffle de sa camériste venait lui chatouiller les paupières. Petit à petit, la peur disparut, l'apaisement venait revigorer ses muscles. Ses paupières s'ouvrirent sur des yeux aussi verts que les forêts de son pays lorsque le brouillard disparaissait sous les rayons du soleil. Pour de nombreuses personnes de son entourages, c'était d'ailleurs exactement l'effet que cela faisait. Avec elle, c'était la douceur et la tendresse de la nature de Frickwitch qui s'éveillait.

-Maîtresse Ashtina ? Est-ce que cela va ?
-Partons Nadia.

La poupée de Frickwitch se releva, aidée de sa femme de chambre. La jeune fille sentit sur elle le regard discret et inquisiteurs des nobles et riches environnants. Ils étaient à la recherche d'une fêlure. Ils parcouraient les moindres recoins laissés libre par sa robe de comtesse. Le temps qu'elle fasse son premier pas, la salle retenait son souffle, s'attendant à la voir tomber en morceaux. Il était une époque où elle aurait rougit. Désormais, elle était indifférente. Elle laissa sa confidente régler le thé et les gâteaux à peine entamés pendant qu'elle ressortait à l'air libre. Elle regarda d'une air triste les nuages qui s'amoncelaient devant le soleil de cette début de mars. D'entre ses lèvres s'échappèrent un fredonnement à peine murmuré, c'était plus une expiration rythmée, un chant à peine esquissé, un roucoulement mélancolique qui s'éteint de lui-même lorsqu'elle poussa un soupir de lassitude.

Elle n'attendit pas le retour de sa camériste pour commencer à avancer, plongée dans ses pensées. Ishtar ne l'accueillait que depuis quelques heures mais rien n'annonçait ce changement qu'elle espérait en venant ici. Le soleil fit étinceler une statue sur la place de ce beau quartier bien propre. Il attira son œil et lui fit lever le regard. A la périphérie de sa vision, elle voyait que les passants ralentissaient en la regardant, se demandaient s'ils allaient s'arrêter pour porter secours à cette charmante jeune fille à l'air pourtant si morose et tenter de faire renaître un sourire sur ce visage. Certains s'arrêtaient même, tous repartaient. Même son propre père avait abandonné l'espoir de revoir le visage joyeux de sa fille chérie ; elle n'en voulait pas aux passants. Elle se demandait comment construire son futur. Elle était venu chercher une solution dans les entrailles de la capitale. La brume de Frickwitch laissait rarement passer le soleil suffisant pour éclaircir les pensées. Elle sentit une présence derrière elle. Elle se retourna doucement en questionnant :

-Nadia ? Oh !

Quelques doigts fins se posèrent délicatement sur ses lèvres en s'apercevant de l'erreur qu'elle avait faite.
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MessageSujet: Re: Rencontre à Tchï mais debout [libre]   Rencontre à Tchï mais debout [libre] EmptyLun 14 Mar - 19:00

Parfois, trop de travail, tue le travail. Le jeune Eghän, ingénieur reconnu dans le monde de la Science uniquement, s’était réveillé avec une énorme envie de travailler et continuer ses recherches sur le prototype d’un objet qui pouvait montrer l’heure exacte. Il devait être encore très tôt le matin et dès qu’il se leva, il ne passa même pas par la case « petit déjeuner ». Il entra dans son bureau et alluma la lumière sans même ouvrir les volets de la pièce. Il ouvrit les tiroirs des commodes et de son bureau et commença à en sortir de nombreux papiers mais aussi des pièces plus ou moins grandes pour construire cette machine. Il n’avait pas encore de nom précis qu’il désirait lui donner mais il pensait à une montre. En effet, celle-ci montrait l’heure. Enfin, il savait qu’il était bien loin de l’invention du siècle pour l’instant. Le modèle réduit – car il avait déjà inventé cet objet – ne fonctionnait pas toujours et cela mettait bien en colère le jeune Eghän. Mais en même temps, cela lui permettait bien sûr de trouver un moyen de la mettre à l’heure et surtout de la faire marcher lorsque celle-ci s’arrêtait. De ce fait, l’ingénieur débuta ses recherches et entama les montages. Il se focalisait sur le même modèle qu’il possédait déjà et se basait sur les plans qu’il avait dessiné avant d’inventer le petit modèle. Cela ne l’aidait pas toujours puisque les pièces ne tenaient pas toujours et s’écroulait lorsqu’il essayait d’en mettre une autre ou tout simplement de tout faire tenir. Cela l’agaçait bien sûr mais ce n’était pas pour cela qu’il abandonnait. Non, bien au contraire, cela lui donnait encore plus la rage de continuer à combattre et trouver le montage miracle. Et surtout celui qui fonctionnerait totalement et non partiellement et quand il le désirait. En tout cas, l’homme ne ressentit le besoin de manger que quelques heures plus tard. Il éteignit la lumière cette fois-ci, ouvrit tous les volets de son petit appartement et alla dans la cuisine se chercher à manger. Ensuite il revint dans son bureau avec l’assiette et les quelques sandwichs qu’il s’était préparés. En mangeant, il préférait étudier les plans, les croquis et les dessins plutôt que de construire. Il n’appréciait pas les miettes de pain qui tombaient dans ses constructions.

Néanmoins, quand l’après-midi fut déjà bien entamée, le ventre du jeune ingénieur cria famine encore une fois. De plus, il ressentait une légère baisse de motivation pour la journée. Il décida donc d’arrêter de travailler pour l’instant. Il se connaissait. Dès qu’il aurait fait une pause – dont la durée était indéterminée – il reviendrait s’enfermer dans son bureau pour continuer. Il pouvait le faire pendant des heures durant sans jamais s’en lasser. Il adorait énormément ce qu’il faisait. Sa passion c’était les machines. Il s’étira tout en sortant de son bureau pour la deuxième fois de la journée. Il avait pris soin de tout ranger pour l’instant car il ne savait pas dans combien de temps il se remettrait à construire. Ensuite, il n’avait pas envie de se faire lui-même à manger alors il décida tout simplement de descendre dans le quartier du Tchï. Eghän appréciait beaucoup ce quartier propre et très vivant. Beaucoup de monde passait, notamment de possibles futures victimes. Et c’était l’une des raisons pour lesquelles il avait choisit de s’installer dans ce quartier plutôt qu’un autre. Par ailleurs, quelques commerces et endroits de ce quartier lui rappelaient tout simplement sa province natale. Après tout, il y était encore très attaché et il l’aimait beaucoup. Une province bien paisible. Mais il avait du la quitter de part le rejet de ses parents. Ce n’était pas sa faute s’il avait du abandonner ce qu’il aimait beaucoup. Au moins, il n’avait pas laissé tomber ce qu’il chérissait pour l’instant le plus au monde, la Science. L’ingénieur ferma à clé la porte de son appartement avant de se rendre en bas. Il marchait dans les rues, sans vraiment savoir où il se rendait. Il ignorait même dans quel restaurant il finirait par entrer pour manger.

Puis, soudainement quelque chose l’interpella. Au loin, il aperçut une jeune femme. Celle-ci était d’une beauté exquise. Des femmes, Eghän en avait connu ! De belles femmes, également. Des femmes merveilleuses, aussi. Pour dire la vérité, il en avait vu de toutes les couleurs mais cela n’importait pas. Celle-ci était magnifique. Pas autant qu’une autre peut-être. Davantage qu’une autre. En tout cas, le plus important c’était qu’elle avait attiré le regard de l’homme et elle lui semblait être sa possible future victime. Il n’avait pas remarqué sa nonchalance ou alors sa tristesse et tout le dépit qui l’incombait. Il ne s’en préoccupait pas et d’ailleurs, n’y ferait certainement pas attention par la suite. Seule la femme l’intéressait. Ou plutôt le corps, fallait l’avouer. Il se dirigea alors vers elle. Elle était toute seule, ce qui était pour l’instant un bon point. Il arriva près d’elle en quelques pas seulement. Enfin, quand celle-ci parut noter sa présence derrière elle, il lui posa doucement la main sur l’épaule.

- Quel dommage de ne pas sourire pour une si belle femme comme vous, Mademoiselle, la flatta-t-il.

Il sourit de toutes ses dents et attendait sa réaction.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Rencontre à Tchï mais debout [libre]   Rencontre à Tchï mais debout [libre] EmptyMar 15 Mar - 16:20

Spoiler:

Elle avait senti la présence de Nadia, derrière elle et avait commencé à se retourner lorsqu'une main s'abattit sur son épaule gracile. Elle se raidit presque instantanément.

*Diantre ! Mais que fait-elle ? Et en public en plus !*

Ses sourcils se fronçaient légèrement alors qu'elle entama son demi-tour. Sa voix laissait échapper son irritation.

-Nadia ?! -ce fut à cet instant là qu'elle distingua le propriétaire de la main. Elle ne vit d'abord que l'embryon d'une silhouette. Cette dernière portait un chapeau des plus... originaux.-
-oh !
-Quel dommage de ne pas sourire pour une si belle femme comme vous, Mademoiselle.


Ashtina tressaillit, sa main redescendit des hauteurs de sa gorge pour se placer davantage en travers de sa poitrine, comme une protection face à l'effronterie de ce singulier personnage.

-Et bien, monsieur, il me semble que votre sourire suffit à compenser le mien.

Ashtina avait eu suffisamment de ces quelques secondes pour l'observer. Elle avait ouïe dire que la vue des habitants de Frickwitch était meilleure que celle des autres, sans nul doute, cette capacité lui avait-elle été utile à cet instant. Elle était fort impressionnée par ce chapeau des plus saugrenus. Cela devait peut-être être un mode de la capitale. Cela lui semblait tout de même étrange, elle n'en avait pas aperçu ailleurs. Par contre, le reste de son habillement était similaire à ceux qu'elle avait pu voir, en plus riche, comme le témoignaient la qualité du tissu et les nombreux détails. Un personnage de la noblesse sans aucun doute même s'il se permettait des gestes étranges. Mais bon, il s'agissait d'un noble, peut-être quelqu'un qui était venu à la cour de son père et qu'elle n'aurait pas reconnu.

Elle esquissa une révérence bienvenue, vu que ce dernier geste lui permit de détacher cette main du délicat tissu qui recouvrait sa peau. Elle en profita pour reculer d'un pas. Elle regarda cet homme dans ses yeux aux couleurs si étranges. Ses traits agréables et racés, bien loin de différents des stigmates que pouvaient porter la plèbe, concordaient avec son habillement. Sans nul doute, elle n'avait pas affaire à un roturier.

-Il ne me semble pas que nous ayons déjà été présenté, Monsieur... ?

Derrière lui, elle pouvait distinguer les traits de sa camériste à quelques distances. Celle-ci lui faisait un grand sourire en lui indiquant, grâce à de grands gestes discrets uniquement parce qu'elle voyait l'inconnu de dos, de faire connaissance avec ce dernier. Leur conversation dans le carrosse lui revint à l'esprit. Sa confidente n'avait de cesse qu'elle pourrait rencontrer un prétendant valable à la capitale. Ashtina le comptait bien également mais elle n'était pas très sure que ce fut bien convenable. Elle avait imaginé cela au milieu d'une belle réception et pas dans la rue. Elle se demandait d'ailleurs pourquoi cet homme l'avait-il abordé. Avait-il craint qu'elle ne se fut perdue dans ce dédale ? Elle devait avouer qu'elle éprouvait quelques difficultés à se repérer -c'était d'ailleurs pour cela qu'elle ne s'éloignait guère du manoir de la connaissance chez qui elle logeait-mais il ne lui avait pas semblé qu'elle eut l'air désorientée à l'instant où il l'avait accostée.
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MessageSujet: Re: Rencontre à Tchï mais debout [libre]   Rencontre à Tchï mais debout [libre] EmptyMar 15 Mar - 19:15

Heure à ma montre : 15h57
Elle marche.

« La victime se retourne et me remarque. Sa réaction me semble bien intéressante. Que ce soit la manière dont elle se comporte mais aussi celle comment elle m’écoute. Elle porte sa main à sa poitrine. Réaction plutôt générale et compréhensible. Comme si elle voulait se défendre de quelque chose. C’est pour se protéger. De moi. Forcément. Qui d’autre était en train de l’agresser, sinon moi ? Personne bien évidemment. Bien sûr, je ne l’agressai pas au sens où je luis faisais du mal. De plus, elle non plus ne devait pas s’en rendre compte et le prendre d’une telle manière. C’était seulement son corps qui se tenait en état d’alerte. Ce sont des réactions inconscientes et que nous avons tous les jours. Enfin ce que notre corps faisait à notre place. Nombreux gestes aussi anodins et quotidiens signifiaient ainsi beaucoup de petites choses dont peu de personnes en connaissent l’existence. Probablement cette femme n’en a jamais entendu parler. Mais dans mon métier, ou en tout cas dans mon entourage – la Science et notamment la Médecine – c’était un sujet totalement banal et normal. Un sujet plutôt connu. Certains s’amusent même toujours et encore d’étudier ces petites réactions. Moi je n’écoute que leurs hypothèses et leurs résultats. J’ai beaucoup de respect pour la Médecine mais je préfère tout de même mon propre travail.

La jeune femme que j’examine de plus près en une fraction de seconde, me paraît appartenir à cette classe que je connais si bien. L’Aristocratie. Celle de laquelle je fais parti. Oui, j’ai certes était renié par mes parents mais je me considère encore noble. Je me sens comme un noble. Je me comporte comme un noble. Je m’habille comme un noble. Alors j’ai le droit, à mon avis, de me considérer comme tel. Peu importe ce que pense les autres. Je le reconnais de part la robe qu’elle avait mise aujourd’hui. Le tissu, les décorations et même le style. Aucune femme n’appartenant pas à la Noblesse ne porte de tels vêtements. Ce qui est bien avec nous, les nobles, c’est que nous sommes tout de suite reconnaissables. Enfin, peut-être n’est-ce pas toujours un avantage. Pourquoi je me fonde sur cela ? C’est totalement inutile, m’enfin bon. J’ignore tout de son titre. Je ne connais pas non plus la province dont elle provient ni son âge. Cela ne m’importe guère pour vous avouer la vérité. Seul son corps, si appétissant m’intéressante. Rien d’autre. Il était bien regrettable que celle-ci ne souriait pas beaucoup, du moins de ce que j’en ai vu. Mais qu’elles ne sourient pas ou qu’elles sourient, elles sont toutes pareilles pour moi. Prête à devenir mes victimes. D’ailleurs celle-ci remarque mon beau sourire. Oui, moi je souris. Pour la charmer. Pour l’attirer. C’est toujours plus facile d’obtenir les choses avec un peu de sourire. Que ce soit des objets ou tout simplement les humains en personne.

Elle fait la révérence. Elle est bien élevée, c’est une bonne chose. Mais encore une fois, cela ne m’importe pas. J’ai déjà couché avec des impolies. Enfin, ma main glisse de son épaule. Bien trouvé la tactique pour que je ne la touche plus. Je ne savais pas ce que cela signifiait vraiment. En tout cas, ce n’est certainement pas le genre de femmes qui acceptent d’être touchée facilement. Cela me prendra donc du temps. Il faudra la travailler doucement, lentement et autant de temps que cela nécessitera. Comme on travaillait une pierre à l’état brut pour en faire la plus belle des sculptures. Je réveillerai en elle cet instinct. Si elle ne l’est pas encore, je la pervertirai autant qu’il me sera possible. J’aime faire ce genre de choses. C’est assez amusant. Voir comment les femmes timides et difficiles se transforment plutôt rapidement en des lionnes avides de plaisir, une fois qu’elles y ont goûté. Cela arrive tellement de fois. Pour finir, elle me demande mon nom. Bien sûr, je ne me suis pas encore présenté et il était temps d’ailleurs. Je lui souris toujours et encore.


- Marquis Dilnes de Lo-Thyn, je lui répondais tout simplement à sa curiosité En effet, nous ne nous connaissons point encore, ma Dame …

On ne sait jamais, elle est peut être mariée. Elle me paraît bien jeune pour cela mais bon, certaines familles marient leurs enfants tôt pour des raisons relationnels. Des liens souvent faux, juste pour un intérêt propre et un profit quelconque. Il ne valait donc pas que j’utilise le vrai « Madame ». En même temps que je lui ai parlé, je lui ai pris la main et je lui ai fais tout simplement le baisemain. Encore un principe pour l’attirer et la charmer plutôt que par convention et politesse. Mais toutes les femmes tombaient dans le piège en général. Je me demande vraiment comment se déroulera cette rencontre. Après tout, je ne la connais pas. Si je l’avais déjà vue, entre-aperçue lors d’une soirée mondaine, je m’en serai souvenue. Ce qui n’était pas le cas. Je ne l’avais donc jamais rencontrée jusqu’à aujourd’hui. »

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MessageSujet: Re: Rencontre à Tchï mais debout [libre]   Rencontre à Tchï mais debout [libre] EmptyLun 21 Mar - 15:24

En son fort intérieur, Ashtina était contente d'avoir bien pu deviner que cette personne était un noble. Une petite voix lui susurrait mesquinement que cela n'était pas bien difficile, qu'il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir et que sombrer maintenant dans le sommeil lui donnerait une bonne alternative à la honte. Ashtina fit taire cette voix de manière non convaincue mais suffisante. Après tout, essaya-t-elle de se rassurer, elle ne portait pas elle-même des habits taillés à la mode de la capitale. Elle le voyait bien sur le regards des gens qu'elle croisait et des toilettes qu'elles portaient. Peut-être que cet homme aurait pu être un roturier mais juste habillé d'une manière provinciale.

Pendant qu'Ashtina essayait de se convaincre qu'elle n'était pas si stupide, l'homme s'empara de sa main pous y approcher ses lèvres. Cette action fit tiquer la jeune fille, un muscle remonta une fraction de seconde faisant apparaître une moue de dégoût et de honte. Le baisemain n'était réservé qu'aux femmes mariées. Elle songeait que si elle n'était pas ce qu'elle était, si elle n'avait pas cette maladie horrible, elle serait déjà mariée. Cela lui fit monter un goût amer dans la bouche et cela se ressentit dans le ton légèrement maussade bien que convenablement sociable de sa voix :

"Et bien, monsieur le Marquis, ais-je l'air si vieille que vous m'en croyez mariée ?

Au cours de sa phrase, elle avait songé qu'elle était bien dure avec cet homme et avait changé de ton pour faire croire à une plaisanterie taquine. Après tout, elle aussi était en faute. Elle esquissa un vague demi sourire éphémère, par pur politesse, avant de reprendre :

"Je me nomme Ashtina Bloomyss, vicomtesse de la province de Frickwitch.

Elle pinça discrètement les lèvres, gênée par la différence de titre. Le marquis avait l'air si sur de lui qu'à côté, elle se sentait l'effet d'une paysanne sortant de sa campagne. Même si pour les gens de Frickwitch, il s'agissait plutôt de forêts.

"Lo-Thyn est bien éloigné de la capitale, êtes-vous ici pour affaires ou bien en villégiature, pour me faire visiter la capitale ?"

Elle songea avec une pointe de frayeur à l'audace qu'elle avait en posant cette question. Cela était certainement dû pour beaucoup à l'attitude de sa camériste qui n'avait de cesse de gesticuler pour l'encourager. Elle savait que s'ils se mettaient à marcher, elle cesserait ses grimaces et les suivrait tranquillement. Et puis, après tout, cela faisait maintenant une bonne semaine qu'elles étaient arrivée dans la ville et qu'elle n'avait pas parlé à grand monde. Elle ne savait pas très nettement quel était le but de sa venue à Ishtar mais elle se disait qu'il était temps qu'elle s'y mette même si elle devait prendre son petit courage à deux mains et se montrer quelque peu audacieuse dans sa conduite. Elle craignait tout de même la sincérité de cet homme. Sa mère l'avait bien prévenu des dangers multiples de la capitale et son père avait été si réticent à la laisser partir seule -ou presque- qu'il avait fallu presque un an pour le convaincre. Cette réserve devait bien avoir un fondement quelque part. Témoin de ses pensées, la main qui avait été kidnappée par le marquis revint à sa place initiale en travers de sa poitrine, en plus d'être rejoint par la seconde.
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MessageSujet: Re: Rencontre à Tchï mais debout [libre]   Rencontre à Tchï mais debout [libre] EmptySam 26 Mar - 17:28

Heure à ma montre : 15h57
Elle vient de s’arrêter.

« Je ne comprends pas tout de suite tout ce qu’elle me dit. Vielle. Mariée. Croire. Au moins, cela me montrait qu’elle n’était pas mariée. Si c’était un plus, j’en sais rien. Au fait, j’en avais pas grand-chose à faire si les femmes qui devenaient mes victimes étaient mariées ou non. Chacune possédait ses avantages et ses inconvénients. La mariée était généralement expérimentée mais déjà prise alors il fallait faire souvent attention au mari. La jeune fille était d’habitude moins expérimentée voire même pas du tout, à savoir vierge, mais au moins elle était libre. Le seul obstacle pouvait parfois être le père de celle-ci s’il apprenait la chose. Mais cela ne me préoccupait guère en réalité. Une femme c’était une femme. Un point c’est tout. Il fallait dire que je m’empêchai de faire la moue et une expression sur le visage qui lui ferait comprendre que je ne saisissais pas la raison de sa question. Non, je ne la croyais pas vieille du tout. D’ailleurs si elle était vielle, moi j’étais mort. Enfin, j’exagère certainement beaucoup, m’enfin bon. Sa peau témoignait forcément d’une jeunesse pure. Sinon, je viens de me rendre compte qu’elle avait dit cela après mon baisemain. Etait-ce cela qui l’avait tant dérangée ? Je ne comprends pas du tout là. Faut savoir ce qu’elles veulent tout de même. Que c’est compliqué une femme, je vous jure ! L’une vous dit cela et l’autre l’inverse. Jamais elles ne sont en accord. En tout cas, moi on m’avait appris de faire le baisemain aux femmes. Toujours quand les amis de mes parents venaient à la maison, je voyais les hommes faire le baisemain à ma mère et moi je le faisais – tout comme mon père – aux femmes de ces hommes-là. Alors je ne vois pas du tout où est le problème. M’enfin bon, peu importait.

Ainsi elle provenait de Frickwitch. Elle était vicomtesse. J’ai remarqué le moment où elle s’était pincée les lèvres. Je suis assez observateur de ces choses-là. Parfois cela veut dire qu’une femme en a envie. Parfois, que ce qu’elle venait de dire était gênant. Encore une fois, même si conscient – ou inconscient – ce signe du corps témoignait d’un malaise. Comme ça je savais ce qu’elle ressentait à cet instant et encore une fois, je ne compris pas vraiment. Probablement à cause de la différence de titre de noblesse. Possible. Mais moi, j’en ai rien à faire. Qu’elles soient civils ou nobles, je les prends toutes. Je lui souris en guise de rassurement mais je n’étais pas vraiment sûr que cela marche. En tout cas, tant qu’elle parlait, je la regardai droit dans les yeux et parfois je descendais vers ses lèvres si appétissantes et alléchantes. Mais ce n’était pas encore le moment, voyons ! En même temps que je l’écoutais, mon sourire ne me quittait pas du tout. Je laissai même échapper un tout petit rire lorsqu’elle me posa une belle question. Qu’est ce que je faisais à Ishtar ? Ben j’ai été renié par mes parents. Mais je n’allais tout de même pas le lui révéler. Si je ne l’avais pas fait à d’autre, encore moins à elle. Non, je lui dirai tout simplement comme à tout le monde. Et, comme pour appuyer mes dires, je sortis de ma petite poche la montre que j’avais sur moi et que je ne quittais jamais. Je regardai l’heure. Elle venait à peine de s’arrêter.


- Veuillez m’excuser Vicomtesse, je répare ce petit objet et je suis entièrement à vous.

Non seulement je lui révélais que j’étais également Ingénieur, mais elle assistera à une séance de réparation de ma montre. Espérons simplement que ce n’était pas le problème où elle s’arrête complètement et que je dois jouer avec les rouages pendant de nombreuses précieuses minutes avec attention et précision. Je la secoue un tout petit peu, je prends dans mes ustensiles que je garde sur moi comme une petite broche et je tourne une des pièces de la montre avec le bout pointu de la broche. La montre se remet alors à marcher et je souris, tout fier et content de moi-même. Je range mes outils et ma montre. Ensuite, je me tourne vers la demoiselle.

- Je travaille dans la capitale, voyez-vous, raison de ma présence en ces lieux lui dis-je. Je m’apprêtai justement à entrer dans un restaurant pour manger mais rencontrer une si belle femme comme vous m’a donné envie tout simplement de vous accompagner dans toute la ville, là où vous le désirez. Que souhaitez-vous découvrir ?

Pour lui montrer que j’étais finalement prêt à me promener dans cette ville que je connaissais déjà plutôt bien et à la faire visiter, je lui offrais mon bras qu’elle pouvait prendre ou non, selon son désir. »
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