L'Empire Ishtar
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 Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée]

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Mist
Á mon cerveau regretté

Mist

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MessageSujet: Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée]   Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée] EmptyMar 1 Mar - 9:36

Et donc me voilà avec mon biceps gauche entre les dents et un scalpel à la main.
Mais ça demande un petit retour en arrière, parce que sinon tu comprends pas, anatomiquement, ce que je décris est compliqué et un peu con. Pourquoi je ferais un truc si con ? Peut être parce que c'est le seul moyen de rattacher mon bras à mon corps.

Donc rappelle toi, je suis sur un cheval avec Léonard, j'ai la fièvre qui monte parce que mon bras a la gangrène – oui t'as vu tout s'explique – et ce qui devait arriver arriva, j'me suis jeté au bas du cheval parce que j'ai la trouille de animaux qui font sept cents kilos et quand t'es beurré de fièvre, tu calcules pas grand chose. Donc malgré mes multiples blessures, j'ai galopé vers Ishtar sans me retourner, et Léonard m'a pas rattrapé. Je cours vite, surtout défoncé à la fièvre.

Donc j'ai erré dans les rues, avec suffisamment de fièvre pour me faire attaquer par le papier-peint. Je sais pas, des délires mystiques chelou, il fallait pas que je retourne dans la vieille masure sous peine de me faire couper le bras, ce à quoi je ne tenais pas. On m'avait trop pris, je voulais au moins claquer avec mes quatre membres. Et puis, quelle chance de survivre à une amputation hein ? Et ça aurait trop fait plaisir au Régent et à Emile, que je croyais dans mon dos, en train de me suivre. C'pour ça que je suis pas beaucoup resté immobile, jusqu'à ce que je m'effondre. J'ai essayé de hurler, mais la fièvre ne me donnait pas plus de voix qu'auparavant, juste de l'air non chargé en son qui est sorti de ma gorge, et puis sans langue, le processus devait pas être facilité. Enfin entendre me manquait avec une acuité renouvellé, c'est toujours ça quand on est plus vraiment soi même, les barrage mentaux se cassent la gueule et ça fait mal. C'est pour ça que – au comble de la défonce de fièvre – je me suis griffé les oreilles. Enfin peu importe, j'me suis effondré, j'ai perdu, j'vais mourir après avoir fait le fou prophète dans les rues d'Ishtar en tendant mon bras noirci aux passants, fin de l'histoire. Et puis de toute façon j'avais les paupières collées, je risquais pas d'aller quelque part.

Et j'me suis réveillé à l'hôpital, ce que je ne souhaite à personne. J'me suis réveillé dans une salle avec plein de lits individuels, ce qui est réservé aux mec contagieux ou en train de crever, sinon c'est à cinq dans le même pageot avec les copains. Et j'avais plus mon bras. Il était posé à coté de moi, et quand j'le vois en face, sans la fièvre, c'est un putain de miracle que j'sois en vie, parce qu'il était quand même bien bouffé de gangrène. La moitié de ma main, ça faisait une serre noire qui puait la mort, ou bien c'était tout simplement l'hôpital qui faisait comme ça. Bon l'avantage c'est que j'étais pas mort, et que j'avais presque pas mal à l'épau... enfin ce qui restait. Ça faisait une plaie propre, qu'on avait recouverte de peau et cousue. Du coup j'arrivais à capter ce qui se passant, et que j'avais au moins le droit à mon biceps, parce qu'il était encore sain. Pourquoi on m'avait bouffé une moitié de bras en plus ? Bordel, à quel moment j'avais craché à la gueule du monde pour qu'il se venge comme ça ? Un mec vint me voir pour me dire qu'on allait disséquer mon bras, et que ce don gracieux suffirait à payer l'hôpital. J'les encule ! C'est mon bras !

C'est comme ça que je me suis retrouvé avec mon bras dans la bouche et un scalpel dans la main qui me restait. J'les menaçait, et il devait pas attendre d'un jeune clodo à moitié crevé et couvert de plaies autant de résistance parce qu'ils se sont retrouvé tout con face à ça. Y a avait pas un centimètre de peau pas recouvert de bleus – passage à tabac chez Léonard – ou de plaies, mais pourtant je trouvais le moyen d'essayer de me casser avec mon bras, qui était à moi. J'étais né avec, et j'exigeais de le garder pour en faire ce que je voulais. J'étais pas amputé tant que j'avais mon bras non ? J'avançais en tranchant dans le vif, ce qui faisait reculer tous ces connards. Le spectacle attirait du monde en plus, tas de mouches à merde.
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MessageSujet: Re: Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée]   Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée] EmptyMer 2 Mar - 21:37

Cliquouille:
« - MAITRE ASMODEE! »

Lassé, je poussa un profond soupir de désespoir et me résigna à tourner la tête. Un manant mal habillé, dégoulinant de transpiration et reniflant la putréfaction me rattrapa.
- Qui y a t il?
« - Je... On demandé moi pour veiller sur vous. »
- Qui?
« - Vous! »
- Qui te l'a demandé?
« - Ah euh oui euh je euh c'est euh- »
- Mon temps est précieux.
Mensonge. Essai au moins d'être convaincant la prochaine fois que tu mens sur toi même. Le temps ne m'était pas précieux. Il était long a passer, long à venir. Et terriblement ennuyeux. Le piteux serviteur avait l'air convaincu, tant mieux. Sûrement songeait-il qu'il m'énervait, que sa présence m'horripilait. Sa déglutition devenait pénible, tout comme son incapacité à enchaîner une phrase correcte. Un tic nerveux prit ma langue, qui tiqua. Oui, il m'énervait effectivement.
« - Le Seigneur Watso- »
- John? Son inquiétude à mon égard peut être par moment touchante, mais ici elle frôle le ridicule.
« - L'inquiétude est pas mauvais signe... »
- Vous n'êtes personne pour le juger.
« - Non moi être personne. Mais lui être quelqu'un: Lui savoir! »
- John n'est jamais allé à la capitale. Il n'en sait rien.
« - .... Mais lui être parleur: connaître les affaires sur le monde! Rues pas sûres, ici, seigneur. »
- Je suis un Duc, et nous sommes à la capitale.
« - Mais... Rues pas sûres ici. Gens disparaissent! »
- C'est ce pourquoi je suis là.
« - ... Disparaître? » Déglutition horripilante, encore. Cet homme ne pouvait il pas apprendre à avaler correctement?!! A enchaîner des phrases? Un livre et un miroir peuvent être de grand secours dans ce genre de cas. Qu'il ouvre un livre et s’entraîne seul dans les couloirs!!! Les serviteurs avaient bien du temps à perdre, non?! Si quelqu'un devait être capturé par les scientifiques, autant que ce soit lui. Et prions l'Ombre que ce soit pour de la greffe d'intelligence. Autre tic de langue. Sûrement celui ici l'inquiéta t il car son souffle s’accéléra.
« - Vous être Duc, être important. Devez faire attention? »
- Certes.
« - A tout? »
- humhum.
« - A vous, aux autres- »
- Où voulez vous en venir!?
« - ... alors.... vous mettre vêtements, peut être? »
- Vêtem-?
Certes oui! J'étais nu. Il m'arrivait que ce genre de détail m'échappe par moment. Certains bénins, comme oublier les convenances de groupe comme 'Bonjour' ou 'A vos souhaits', mais d'autres comme maintenant. Dans ma plus légère tenue, je n'avais que des hautes bottes de cuir, et une écharpe maladroitement enroulée autour de mon cou. Cela expliquerait il pourquoi les regards sur moi étaient plus appuyés qu'avant? La logique se devait de répondre oui, quoique cela me fusse bien étrange: Si je croisai quelqu'un d'étrange: De nu, d’excentrique, ou dégoulinant de sang et avec un bras dans la bouche, je ne serai pas enclin à le fixer. Ni même à le regarder, en faite. Sauf exceptions.
- Hum. J'imagine que cela pourrait être en effet une bonne chose.
« - Vous acheter? »
- Il n'y a pas de couturiers dans ces rues.
« - Je... vous vouloir mon manteau? » me dit il amicalement en me tendant sa putride guenille.
- Non, me sentis-je obligé de répondre. Je n'étais pas difficile, mais je me confortai dans mes plaisirs luxueux, et certaines limites m'étaient éternellement fixées, je le crains. Porter la double peau d'un homme en décomposition sur lequel vivait tout un monde bactériologique en faisait parti. Il avait l'air peiné. Diantre. J'étira les bras vers le ciel et bailla de trachée ouverte. L'ennui était toujours bel et bien là.
« - Quoi faire, alors? »
- Élémentaire: Trouver des vêtements convenables - tout du moins plus que les vôtres.
« - Bien. »
- Quoique je pense faire une erreur de langage: le terme vêtement est il vraiment convenable pour cet apparat?
« - Cadeau de père à fils, générations!!! » dit il fier comme Artaban. Pauvre homme.
- Hum.
« - Où aller? »
- Ailleurs.
« - Ah. Loin? » Un soupir de désespoir prit les devants sur ma réponse et j'abandonna. Errant dans les rues, nous arrivions sur un quartier fort peuplé, et étrangement agité. L'homme se plaça devant moi. L'homme?
- Dit moi, c'est quoi ton nom?
« - Jeckyl, seigneur. »
- Que fais tu, Jeckil?
« - Je vous protège! »
- Pourquoi?
« - Car! »
- Parce que.
« - Quoi? »
- Comment.
« - Quoi vous parler? »
- Rien. Tu le fais car John te l'as demandé?
« - uhm »
- Quelle somme te donne t il?
« - Aucunes sommes. Aucunes. »
- Tu mens. Pourquoi servirais tu un Duc sinon?
« - Car vous être héro parmi nous. »
- Pourquoi?
« - Vous sauvez ma fille. »
- Votre fille?
« - Lily. Dernier hiver, vous avoir soignez son bras. Elle guéri. » Ah oui? Evidemment je ne m'en rappelait, pas mais j'avais rapidement apprit que ce genre de choses n'étaient pas à dire de vive voix. Aussi je ne dis rien. Il agitait son manteau devant moi comme pour faire fuir les gens, qui étaient eux mêmes intéressés que par la bâtisse en façe de nous. L'Hopital. La civilisation reprenait ses droits. Sûrement il y aurait il des gens capables de m'offrir une tenue plus convenable que pas de tenue du tout.
« - Où vous aller? »
- L'Hopital.
« - Etre malade? »
- Non.
« - Rumeurs disent que fou attaque gens. »
- N'écoutez pas les rumeurs, Jeckyl, ça rend sourd.
« - Sourd? »
- Sans oreilles.
« - Sans oreilles!!? » dit il effrayé en portant ses mains à ses lobes. Je suis persuadé que John me torturait d'être parti à la capitale en le laissant seul. C'est pourquoi je me forçai à rester calme et détendu. Il ne gagnerait pas sur moi à ce jeu.
- Oui, sans oreilles. Elles meurent et tombent. C'est douloureux.
« - Rumeurs mauvaises!! » Il avait l'air effrayé maintenant. L'innocence peut être à double tranchant. Nous arrivâmes vers des médecins (des fous maniant le scalpel et articulant des mots compliqués) a qui je posa ma question.
- Auriez vous des vêtements?
« - ... Voila un autre fou! ABRUTIT, NE VOIS TU PAS QU'ON EST OCCUPE ICI? » il saignait et était rouge de rage.
- J'ai demandé des vêtements. Les vôtres feront l'affaire.
« - Mais pour qui te prends tu? TU VEUX QUE JE T'EXPLOSE?!! »
« - VOUS PAS MENACER SEIGNEUR ASMODEE! » déglutition, encore. Je crois que c'est une conspiration divine.
« - Je-maître Asmodée? ... Le... Duc aux poisons? »
- En personne. Mes yeux perçants devaient être néfastes, car son teint vira au vert et il balbutia trois mots.
« - Maitre avoir demandé habits. » Tient, le voila qui me devenait sympathique.
« - Evi-vidamment, dans ce cas!! Pardonnez moi, Monsieur le Duc, j'ignorais qui vous étiez ...»
- uhm. Parfois, le manque de loquacité était une chose si évasives qu'elle paraissait mortelle. Le non réponse était pire que la réponse elle même, aussi - plutôt que d’énumérer un grand discours dans lequel je décrirai comment je le dépècerai vivant et jouerai à la balle avec ses boules à foutre - je préférais de loin laisser à madame Imagination tout le sale travail. Le résultat était toujours satisfaisant. Voir plus. Nous passâmes devant le coeur du troupeau. Un garçon des plus étrange agitait un scalpel, bondissait comme un singe, et agitait comme trophée un bras dans sa bouche. Visiblement, c'était le sien. Mes yeux s’allumèrent.
- Qui est ce jeune homme?
« - Un patient... Un fou, monseigneur. »
- Fou, je ne crois pas. Mais beau, je l'assure. Regardez le manier la lame! Habile, précis, ... Non. Non il n'a rien de tout cela. Il est maladroit et terrifié. Mais si convaincu!! C'est un loup qui danse au milieu des serpents.
« - Hum... Certes, monseigneur. Que... Que faites vous? Non non ne l'approchez pas il pourrait vous blesser! » J'étais déjà au centre de la foule, en face du garçon au teint hâlé. Un sourire émerveillé sur le visage, et totalement nu (si ce n'est les bottes, c'est important. L'écharpe avait été enlevée. J'ai pas très bien comprit comment.) Obnubilé par cet être qui agitait à tout va un scalpel usé et mordait dans son bras avec l'énergie du désespoir. Mais je ne dis mots qu'après quelques minutes, le temps de me remettre de cette vision angélique - sans sarcasmes aucuns. Que dire pour commencer cette conversation? "Bonjour"? "Enchanté"? "Nous venons en paix"? "Wesh, ca va yo de poêle"?... Optons pour la franchise, une pointe de taquinerie, une chouille de nombrilisme et un soupçon de romantisme. Pour le coup, au diable les convenances et la bonne éducation: Enjoué et tout sourire, un mélange sûrement un peu plus flippant.

- Tu ressembles à un attardé, mais moins que les gens environnants. Sauf moi. Tu viens dîner?
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Mist
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MessageSujet: Re: Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée]   Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée] EmptyMer 2 Mar - 23:43

Spoiler:

Râh, mais ils veulent pas me laisser passer ! Je sais pas pourquoi, ils se mettent en paquet devant la porte, reculent quand j'essaye de les trancher avec mon arme et reprennent place dès que j'essaye de percer ailleurs. Putain ! Je suis fatigué moi ! Ils se rendent pas compte, j'ai perdu plein de sang et... tout ça quoi. Tout ce qui s'est passé avant. J'ai besoin que ça s'arrête, que les trucs arrêtent de me tomber sur le coin de la gueule, okay ? Je veux juste... je sais pas, faire le deuil de mon bras et dormir un peu – parce que s'évanouir à cause de la fièvre et crever de froid au fond d'un cachot, c'est pas du sommeil, on est d'accord. Et puis peut être après ces trucs là, manger, parce que c'est à revoir aussi cette affaire là... mais je sais toujours pas comment je vais me dépatouiller sans langue.

Enfin là, encore et toujours, c'est la panique. Pourquoi ils veulent pas me laisser mon bras ? Il est pourri t'façon, puis il y en a plein dans le monde ! J'ai limite les larmes aux yeux tellement je suis désespéré, tellement mon désir est simple et que pourtant tout le monde veut me mettre des bâtons dans les roues. Je veux sortir de cet endroit avec autant de viande que j'y suis rentré, juste ça. Je veux garder mon bras, je veux pas être amputé, il est toujours relié à mon corps c'est à moi c'est le mien lâchez moi les couilles !

Puis là, un mec arrive. Bon, y a un tas de mec qui arrive parce qu'un anorexique qui se bat avec un bras en état de décomposition dans la bouche, ça court pas les rues, mais ce mec on le remarque plus parce qu'il fait bourge – ça tient à des détails, dentition complète, pas de croutes, de plaies, cheveux propres et sans lentes... - et qu'il est entièrement nu. Donc peut être que chez les vieux de la vieille qui ont tout vu et savent de quoi il en retourne, ça choque pas tellement mais moi ben... j'ai pas une connaissance bien étendu du sujet, et peu d'occasion de voir la queue des autres du coup ça me distrait. Personnellement j'ai encore mon pantalon, mais ils m'ont enlevé mon haut pour m'opérer, enfin la pudeur est sauve. La mienne. Jusqu'à maintenant, parce que du coup, cette vision heurte les parties encore douces et innocentes de mon esprit, ce qui concerne le cul quoi. J'vois vaguement ce que c'est, j'aime bien pratiquer tout seul, mais je vis très bien sans celui des autres.

Enfin c'est pas le moment d'avoir la trouille d'un mec tout nu, le pauvre, ils ont dû vouloir lui couper plein de trucs pour le foutre à poil ! Heureusement qu'il est pas attaché au lit. Ben tiens, ce qu'il dit me le confirme : on est entouré de fous. Tu m'étonnes ! Enfin il doit être un peu drogué, le pauvre, il raconte n'importe quoi, mais dans le fond ça se tient. Bouffer, c'est pas une mauvaise idée, tant que je peux garder mon bras. Il faut sortir ce pauvre gars de là ! En plus il doit être sous opium ou un truc comme ça, c'pour ça qu'il a pas l'air gêné d'être à poil, je suppose. Peut être qu'ils m'en ont donné à moi aussi ? Si c'est le cas, l'effet s'est dissipé, parce que je me sens pas spécialement dans la brume, et j'ai pas l'impression d'avoir moins mal que d'habitude non plus. Du coup, on va tous sortir de là, avec tous nos membres, voilà.

Du coup je cours vers lui, je lui attrape le poignet et je tranche des trucs humains autour de moi pour avancer. Vu que je me retourne pas, je sais pas ce que ça gueule, mais le bourge à poil a intérêt à me suivre, sinon ils vont le découper ! Putain, faut courir vite vite vite vers la sortie, et avec un bras dans la bouche, j'me sens un peu déséquilibré vers la droite, et j'ai peur que des morceaux se cassent la gueule si je me prends un mur ou un truc comme ça. Je veux mon bras entier ! Il faut sortir de là ! Je tire le bourgeois cul nu tant que je peux pour le faire aller plus vite vers la sortie, si ils nous rattrapent on va finir défoncé et sans membre, comme des ballons. Déjà que j'ai plus forme humaine, j'ai pas besoin de ça en plus. Et lui non plus je suppose. Mais j'ai quand même du mal à courir, je suis blessé aux chevilles et ça n'a pas disparu entre temps, ça. J'commence à boiter. Hé merde.
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MessageSujet: Re: Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée]   Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée] EmptyVen 4 Mar - 19:42

ROFL:
Alors, voyez-vous ... Comment vous expliquer? J'aimerai parler d'une chose, mais elle est un peu complexe. Je vais tenter de faire court et de l'introduire du mieux possible: En faite, au fond de la mare vit Mr.Poisson. C'est un grand homme, Mr.Poisson. Enfin autant grand homme qu'un poisson le peu. (C'est un concept à creuser, parce que c'est pas si facile que ça comme truc, un homme poisson (ou un poisson homme arrête de faire chier)). Bref: Il est long, raffiné, et agile dans l'eau (comme beaucoup de poissons, me diras tu). Il a des nageoires, deux ventrales et une dorsales, une belle queue (~) et beaucoup, beaucoup d'écailles. Elles brillent et tout et tout. Il aime le pain, les autres poissons, les algues microscopiques, les petits organismes unicellulaires vivants au fond de l'eau .... Il est très caricatural de la gente poissonesque, mais en faite: Non! Celui ici à tout de même des tas de particularités propres à lui. Tout d'abord, on ne l'appelle pas "Poisson", mais bien "MONSIEUR Poisson." Car oui, dans son milieu, c'est lui qui fait la loi. Etant le plus grand poisson de la marre, il est aussi le plus respecté (logique, la loi du plus fort fonctionne partout, même avec les crevettes). On l'a nommé doyen du village, et ceci explique son petit surnom de Monsieur Poisson. Mais une autre particularité de ce vertébré à branchies devrait t'attirer l'oeil: c'est un coureur de jupons. Un vrai. Et aujourd'hui est un jour spécial: Tout ça va prendre fin. Aujourd'hui, Mr.Poisson se marie. Sous la mare c'est la fête: Les enfants sont de sortis, les coquillages chantent la salsa, les molécules d'eau s'échauffent ... La giga super fête de l'année - le mariage de Mr.Poisson - réveil la faune et la flore autour du lieu. Bref, Vous voyez Mr.Poisson, maintenant, n'est ce pas? Tu visualises la bête?! Eh bien je tenais à te dire qu'il n'avait rien à voir avec notre histoire.

Non, nous, nous sommes dans les ruelles mal-famées d'Ishtar, la grande Capital de l'empire éponyme. Je sais pas si c'est mieux ou pire que la vase de la mare, mais en tout cas, ça ce vaut. Si on zoome sur des détails, on peut s'apercevoir que la ville regorge d'organismes nuisibles chantants les louanges de Sainte Mère la Crasse. Les gens sont en haillons (voir nu dans notre cas, mai ça, c'est une autre histoire). Des hommes ivres morts - voir même morts tout court, j'ai des doutes - gisent dans les caniveaux remplis d’immondices. Et c'est dans ce délicieux décor que se plantent les acteurs principaux de notre épopée. A l'avant, un gamin gringalet, vaguement bronzé, qui aurait pu être beau mais qui - parce que le destin à décidé de se foutre de sa gueule - ne l'est pas. Derrière lui, un homme assez grand, blond - plutôt charismatique mais pas top model. Le premier possède un scalpel qui tranche l'air, et à un bras dans la bouche. Au vu de la lacune que vous apercevrez vous même, vous vous doutez bien que c'est le sien. Et l'autre est complètement nu, arborant juste de longues jambières en cuir sombre. Derrière eux, un homme bossu assez laid les poursuit en hurlant 'MAÎTRE ASMODEE' tandis qu'encore derrière lui un homme s’effondre sur le sol en pleurant. Étrange tableau, n'est ce pas? Mais là pas d'inquiétude, c'est pas un piège. Parce que le blond cul nu, c'est moi.

Ouais, c'est moi. Le truc c'est que j'ai de plus longues jambes que le gamin, et je suis en meilleure forme. Du coup, j'ai l'air con a essayer de pas lui marcher sur les pieds. Mais j'arbore un sourire excité, et ça, ca doit sûrement être carrément flippant vu de l'extérieur. Alors philosophons, tient. J'aime la liberté. C'est un fait presque charnel chez moi. Non, même: C'est littéralement physique. J'aime me sentir libre. Pas forcément dans le sens: "Ouhou je suis un rebelle, si je brûle des maisons et qu'j'tue des gens c'est parce que je suis libre!". Mais bien dans le sens où je fais ce que j'aime, et ce sans me préoccuper des conséquences. Je ne parle pas de liberté au sens politique du terme: Pas de restriction ou d'exploitation des minorités. Ca je m'en fou. Je parle de liberté morale: Je n'ai pas de limites, pas de barrières de convenances et de bonne éducation. Ou plutôt, j'ai volontairement choisi de les dénigrer. Ce qui fait que je me sens bien avec moi même. Vous savez, ce sentiment loquace de faire ce qu'on veut quand on veut. Non pas parce qu'on le peut, mais parce qu'on le veut. Ca ne sert à rien de broder autour de la même idée - d'autant que je sais tellement plus quoi dire que je me répète - mais c'est un fait. Tellement, en faite, que lorsque je sentis la main du gamin s'enrouler autour de mon poignet, et qu'il se tourna vers la sorti en jouant de la lame, j'ai pas pu me retenir: J'ai eu une érection. Et pas des moindres.

J'ai pas vraiment l'habitude de tout ça. Pas que je ne me serve pas de mon outil, après tout la biologie c'est la biologie. Je ne conteste jamais les faits: La nature veut qu'on bande et qu'on procréer, et je ne tourne pas le dos à mère Nature. L'Ombre a fait du monde un agglomérat de cons et m'a fait supérieur, je ne tourne pas le dos à l'Ombre. (Même si parfois je trouve que c'est tout de même une chienne de me faire subir cette torture perpétuelle. Enfin on s'éloigne du sujet.). Imaginez le tableau: j'étais là, au centre de badauds, Jeckyl hyper-ventilant en pensant que j'allai me faire tuer, le directeur de l'hôpital frisant la syncope pour la même raison. Le brouhaha était incessant, les gens hurlaient de frayeur. Et moi dans tout ça, paf, la gaule!! Je pense que personne n'a pu le - ou la - voir lorsqu'ils étaient occupés à savoir quel bout de leur anatomie ils leur faudraient sacrifier. Car ce qui me faisait chier c'était pas de me taper une bonne montée de sang, mais c'était plutot ça en plein milieu de gens malheureusement doués de parole. Pas forcément pour moi, quoi, mais pour mon nom. Si ça remontait aux oreilles de John - ou même de l'Empereur - j'allai forcément en réentendre parler. De Duc aux Poisons je passerai à 'Duc a la Verge Tendue'. Non merci, je passe. Mais en même temps, comment voulez vous stopper ça?!! La faire se baisser avec la main n'aurait qu'attiré l'attention sur elle, aussi, j'essaya de feindre l'innocence. Et lorsqu'il se mit à courir - oui tout ce flot de pensées n'a pas duré longtemps - j'ai béni l'Ombre.

Et puis j'ai couru. Mais bon. Ca, ça allait un moment. Car ensuite, courir les couilles à l'air et le sceptre dressé, ça a grave commencé à me chauffer. Dans tous les sens du terme: c'était vraiment pas pratique. Sur le coup, j'ai presque regretté de me désintéresser aux choses du sociale. Ca m'aurait au moins permit d'avoir des vêtements. Alors que j'allai piler net, il se mit a boiter. Le con. Courageux et tenace, quand même. Faire tout ce qu'il avait fait avec le déséquilibre causé par la perte d'un membre et la perte de sang ... C'était presque impossible, en faite. Il m'impressionnait, car remettait en cause les clauses obscures de la science. Et puis, il était sacrément mignon, à courir partout avec son bras dans la bouche. Je n'avais aucunes passions particulières pour les animaux de compagnies, mais sur le coup, je me suis dit que ce devait être a peu près les mêmes genre de sentiments. Alors j'ai fais un truc débile: J'ai pris le gosse en vol et je l'ai posé sur mes épaules. Eh, je suis pas un super athlète mais tout de même!!! En plus il pesait rien. C'était un crevette aux cheveux bleus.

- T'es inapte là, alors si tu veux manger va falloir que je prenne les devants.

Chance pour moi, j'adorai l'architecture et j'avais déjà vaguement parcouru des yeux des plans approximatifs de la ville. C'était pas parfait mais c'était déjà ça. Aussi, en marchant calmement, nous fûtes bientôt seuls. Ne ce serait ce que parce que les petites rues étaient un vrai labyrinthe, vicieux en plus. Après quelques minutes de marche, nous arrivâmes à une sorte de petite taverne, coincée entre deux masures. C'était pas top, mais au moins, c'était ça. Et peut être - qu'enfin - ils auraient des vêtements. Mon érection c'était calmé, mais sur le coup, je me suis dit que ça pourrait sûrement revenir. J'étais pas pédophile, cela de source sûre, mais crevettophile, pourquoi pas ~

- Tavernier!
« - Qu'est ce qu'il veut, le monsieur? ... Mais c'est qu'il est cul nul!!! » Rire.
- Oui, j'avais remarqué: Je suis le Duc d'Essex, et j'aimerai un habit. Et a manger. Et je paierai plus tard.
« - Eh ben !!! Duc d'Essex? Jamais entendu parler. »
- Ah? Étrange ... Duc aux poisons? Sherlock? (Mon nom était actuellement le seul truc capable de nous aider. Car mon sang n'était malheureusement pas d'une couleur différente. )
« - Le fou?!!! »
- C'est possible. (Pourquoi pas, j'en est bien l'air non?)
« - C'est pas tous les jours qu'on a du sang noble par ici, alors mettez vous à votre aise !! »
- C'est bien aimable. Puis, me tournant vers la loque (que j'avais bien entendu déposé au sol)
- Commande ce que tu veux. Et dis moi ton nom.
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MessageSujet: Re: Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée]   Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée] EmptySam 5 Mar - 19:45

Spoiler:

Et donc, dans une suite parfaitement logique des actions précédentes, je me suis envolé en pleine course.
Non mais il faut comprendre que, comme je calcule jamais rien parce que personne prend la peine de parler aux gens en face de nos jours, il m'arrive sans cesse des choses exceptionnelles dépassant mon entendement. Enfin tout ça pour dire que j'ai mis un moment à tiquer que le bourgeois nu me soulevait dans les airs pour me porter. Je suppose qu'il a eu pitié de mes chevilles, mais je me serais abstenu de ça aussi, en fait. Surtout pour ce que j'ai vu.

Parce que bon, de là où j'étais – la tête en bas – j'ai parfaitement vu de quoi il en retournait, et ça, sérieux, je voulais jamais le voir chez un mec. J'veux dire, j'arrive à peine à envisager l'idée que c'est monté en série sur tout le monde ce genre de truc, j'ai pas besoin qu'on m'en montre une en pleine joie corporelle merde ! Surtout à trente centimètres de mon nez ! Du coup j'ai essayé de regarder ailleurs, mais je sais pas pourquoi, j'y revenais tout le temps. Ouais bah du coup, je pouvais bien me lancer dans quelques saines observation et acquérir des connaissances, qui pourraient me permettre de me comparer au vaste monde.
Nan en fait ce qui est inquiétant, c'est que le contexte s'y prêtre pas du tout. Bon, j'veux dire, j'sais comment ça marche, des fois t'as des idées qui montent toutes seules mais... merde quoi. Même mort de faim c'est pas à moitié défoncé dans un hôpital alors qu'on va te dépecer que tu te retrouves inspiré de ce coté là ! Et, crois moi, niveau mort de faim, je sais de quoi je parle... enfin, quoique. J'me sens pas frustré en fait, c'est juste que je l'ai jamais fait avec quelqu'un, mais tout seul, ça va, je maitrise. Merde quoi, ce gars, même si il a une jolie tête et tout, il doit vraiment avoir les couilles pleines à vouloir s'en frotter le cul par terre ! Putain, j'suis sur son dos en plus, il doit sentir ma peau sur la sienne et tout, ça doit donner envie de dégueuler. Bah, ça doit être l'opium qu'ils lui ont donné qui le trouble dans son petit intérieur.

Enfin bref, du coup, tout à mes réflexions, j'ai pas calculé que j'étais porté comme un sac à patates et que c'était un grand outrage à ma dignité qui avait pas franchement besoin de ça, toujours ça de prit. Du coup il a marché pendant que j'étais très occupé à être rouge de gêne et de honte tout emmêlé, et on est arrivé à une auberge. Je suppose qu'il y a des fringues, parce que ce détail de pudeur me paraît plus important que la bouffe. Le bourge est assez gracieux pour me poser par terre, mais en compagnie d'un mec cul nu et avec un bras décomposé dans la bouche, j'ai un peu de mal à retrouver une contenance. Enfin j'ai pas lâché mon scalpel, et quand on s'est fait torturé deux fois en prison, j'peux te dire qu'on se sens vachement plus rassuré avec. Je suis le dialogue et... c'est un bourge noble. Mais ils sont partout ! Diana est une noble, Léonard aussi... que de déceptions. Bon, comme Léonard – qui est quand même le gars qui m'a libéré – j'arrive à supporter son existence, peut être que tous les nobles ne sont pas de foutus enculés. Peut être. Je suis pas encore totalement convaincu, mais j'veux bien travailler l'idée.

Enfin il me demande ce que j'ai envie de commander, et mon nom. Comme le monde, c'est beau et merveilleux, j'ai gardé quelques feuillets et un stylo dans ma poche de quand j'insultais Diana – la duchesse van Lähre pardon – du coup j'suis en mesure de lui répondre. Je pose mon bras sur le comptoir (placez un regard horrifié de l'assistance ici) et j'ouvre la bouche pour expliquer pourquoi ma réponse ne sera pas orale. Si t'as suivi un peu les événements, tu sais qu'Emile m'a coupé la langue et que le Régent m'a mis un charbon ardent sur ce qu'il restait, du coup j'écris. Enfin je parlais pas avant non plus tu me diras, mais au moins maintenant je passe pour les fastidieuse explications sur ma condition d'infirme. Montrer une affreuse mutilation, c'est plus expressif.

« Mist. Et plutôt un truc pas trop dur à avaler, comme de la soupe. »

Une fois cela fait, je remets mon bras rigide comme de la pierre – parce que mort – sous mon aisselle. Je préfère l'avoir en contact avec moi, j'ai peur que quelqu'un le prenne et le jette à la poubelle. Je compte bien mourir avec. Je suppose que l'odeur et les mouches vont devenir un problème sérieux d'ici quelques temps, mais rien à branler. Si me balader avec un morceau de viande moisi est la seule séquelle mentale qui me restera de la torture – de ma vie en général en fait -, je prends.
Puis comme j'ai rien de mieux à branler, et que j'attends que ce « duc au poison fou » transmette ma commande à ce tavernier – sans doute analphabète pour faire honneur à sa profession – bah j'écris pourquoi il m'a trouvé avec un bras dans la bouche à l'hôpital.

« Je suis terroriste, on m'a fait évader de la prison (c'est là où on m'a coupé la langue) mais j'ai chopé la gangrène. Je voulais pas me faire couper un bras parce qu'on m'a assez pris comme ça, mais je me suis évanoui à cause de la fièvre et je suppose qu'on m'a ramassé dehors. Et toi, pourquoi t'étais nu à l'hôpital ? Ils voulaient te couper des bouts aussi ? »

Puis j'lui tends le papier.
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MessageSujet: Re: Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée]   Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée] EmptyDim 13 Mar - 18:24

pouette:

Le monde n'était pas si horrible que ça finalement. Il était même assez beau. Bon, certes, il y'a des accrocs par çi par là. Certes, nous venions de nous enfuir d'une pièce remplie de gens à graves problèmes. Certes, nous avions traversé des rues étranges, et croisés des gens vraiment sales. Certes, tout cela cul nu (enfin, pour ma part). Certes, le gamin avait un bras – son bras pardon – dans la bouche.... Oui, certains détails n'étaient pas forcément poilants, mais dans le principe, la vie était belle?! Après tout on aurait pu sortir d'un endroit contagieux et choper un truc mauvais? Après tout, on aurait même pu traverser des rues bondées de gens moites, sur lesquels nous n'aurions pas eu d'autres choix que de se coller contre? Nous aurions même pu nous faire voler!? Mais oui, après tout, ils auraient pu lui couper les deux bras, pour être sur! Lui manger un bout de l'épaule !! Est ce que tout ceci était arrivé?! Non? Non !! Donc, la vie n'est pas si moche, il ne fait être mélodramatique.

Ce cher aubergiste avait eu la décence de m'offrir une tenue sympathique. Elle semblait plus ou moins propre, et – même si le tissus grattait horriblement – n'était pas couverte de parasites. Une tunique en lin qui avait du être blanche, mais qui tendait désormais vers un beige interrogateur, et qui était trop grande pour moi. Elle m'arrivait au genou, et était très lâche au niveau des épaules. La rehaussant quelque peu, je la fixa à l'aide d'une étrivière en cuir sombre. Comme bas, j’eus le droit à des collants noirs épais, sur lesquels je renfila mes longues bottes de cuir, celles ci arrivant jusqu’à mi-cuisse. Par dessus tout ceci je replaça mon manteau de cuir sombre. Ainsi habillé plus décemment qu'avant, n'est ce pas, je retourna dans la salle... commune dirons nous. Car oui, j'étais parti dans une salle annexe pour m'habiller. De retour, les gens posèrent sur moi des yeux interrogateurs avant de retourner à leurs activités respectives. Bizarrement, l'histoire du mec à poil était moins intriguant que celle du type au bras. Les gens sont d'un étrange...

Prenant place sur un siège près du comptoirs, je posa mes deux coudes dessus et fit reposer ma tête sur mes mains jointes. Mon regard alla alors se poser sur l'étrange adolescent à mes côtés. Des cheveux étranges, un teint hâlé, un air paumé … Il ne lui manquait plus que- OH MAIS NON !! Même ça il l'avait, enfin... Techniquement, non, mais il n'avait plus de langue. Donc il avec cet atout de ne pas être buccalement bruyant. Mes pupilles se teintèrent d'affection, qui n'avait rien à voir à une quelconque pitié. Je le trouvai juste terriblement séduisant, là, à écrire sur son petit bout de calepin. Tient, malgré son air de pauvre, il savait écrire ? J'imagine bien que pour lui c'était devenu quelque chose d'important dans son mode de vie, mais bon, il y a tellement de gens qui ne savent pas lire...

Me tendant le papier, je lis alors. Mist ? Quel nom idiot. Néanmoins charmant, sur cet individu tout en... impair? Me tournant vers le tavernier, tout sourire, je commanda le bouillon du jour – l'eau de macération de la viande quoi – ainsi qu'une miche de pain. J'avais envie de pain. Étrange, moi qui avait toujours hais toute sorte de produit raffiné, me voilà suppliant du pain dans une auberge miteuse. Je resta un moment septique face à moi même, tapotant sur la table, tout en attendant qu'il termine de rédiger. Il était marrant à observer, à s'appliquer sur une feuille. Enfin, s'appliquer.... Bref, lorsque cela fut terminé, j'entrepris la lecture du petit paragraphe explicatif. Son écriture était agréable à lire, même si par moment, maladroite. Ecrire avec qu'un bras en même temps … Peut être était ce celui avec lequel il était le plus à l'aise ? Diantre, ce serait terrible ! J'étais déjà entrain de perdre ma concentration. Les gens - en soit - n'avait jamais le don de m’intéresser bien longtemps. Lui, en revanche, faisait changer la donne.

- Eh bien, que d'aventures pour une si petite chose. Tu es franc, c'est un bon point.

L'aubergiste revint avec une auge de liquide humant un parfum étrange, et une demie miche de pain. Une demie ?! N'avais je pas bien stipulé une miche de pain ? Je ne fais pas dans la demie mesure !! Agacé et piqué au vif, j’ordonnais qu'on me ramène l'autre moitié. Je n'étais pas psychorigide, mais j'étais juste pointilleux. Ainsi donc, nous pûmes commencer à manger. Je rompis un morceau de mon pain, que j’allais – par curiosité – tremper dans le liquide de Mist. Le goût était intriguant, mais pas désagréable. Je n'étais pas un foufou de la conversation, et pour le moment, je ne savais pas trop comment engager un semblant de social. Aussi, je remis mon bout de pain dans son assiette, le mastiqua pensivement, puis lança.

- T'es mignon. On ne m'a rien coupé, à moi. J'étais juste là bas pour trouver des habits. Au fait, moi c'est Asmodée. J'ai pleins d'autres noms, mais c'est celui ici le plus officiel. Mist, enchanté!
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MessageSujet: Re: Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée]   Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée] EmptyLun 14 Mar - 7:38

[HJ / Bof bof aussi de mon coté.]

Mignon ?
Putain de bordel à queue, mignon ?
Disons que j'appliquerai pas spontanément le qualificatif à moi quoi. Rapport au fait que je suis quand même un thon. Bah, ça devait être ironique, même si je vois pas pourquoi. J'veux dire, il me paye de la bouffe, à quoi ça rime de me dire dans la foulée que je suis laid ? Puis faudrait qu'il se méfie, même avec un seul bras j'peux lui péter les dents ! Juste, faut qu'il reste immobile cinq minutes quoi.

Enfin ouais, avec tout ça, j't'ai pas dit qu'il était revenu habillé et qu'on avait commencé à manger et tout. Bah, faut dire qu'on s'en cogne, sauf un détail : putain j'ai mal. J'peux de dire que de façon exceptionnelle dans toute ma vie, je mange très lentement, et avec une tronche, on dirait que je suis en train de bouffer mes propres enfants sous la contrainte. C'est ma langue – enfin son absence précipitée – qui fait ça, la brûlure me fait douiller et j'ai du mal à avaler. Enfin j'lui jette un regard mauvais, au gars qui est tout entier et qui peut faire des trucs exceptionnels comme manger une glace ou applaudir. Ouais je sais, ça te fait marrer, mais dis toi bien que même des trucs couillons comme ça, je ne pourrais plus jamais les faire. Mais j'préfère pas y penser pour l'instant, je crois que j'ai pas encore eu le temps de mesurer l'étendu de mon désastre.
Mignon putain...

Ouais, donc le bourgeois me répond tout à la rigolade. J'veux dire, tourner en dérision en disant « hé béh, que d'aventures », c'est un peu me prendre pou un con. Comme si j'avais six ans et que j'étais allé au fond du jardin tout seul. Et la consolation de savoir que c'était un copain de calvaire me fut enlevé également parce qu'il déclara – en même temps que j'étais mignon t'sais – qu'il était rentré dans l'hôpital juste pour chercher des fringues.
Ouais attends.
Qu'est ce qu'il foutait cul nu aussi ?

Nan parce que j'avais à peu près toléré son pénis parce que je pensais sa présence sous mes yeux involontaires mais... putain qu'est ce qu'il foutait cul nu dehors ? C'était un genre de Safari ? Ou... ah mince. On l'avait foutu à poil pour... des trucs pas cool. Je suppose qu'être noble ne protège pas des tarés qui trainent, puis il est plutôt joli, faut bien le dire. Ça expliquerait ses répliques un peu décousu, p'tète qu'il a pas trop envie d'être dans la réalité en ce moment. Ou p'tète que je me monte un film, parce que j'ai envie de trouver plus malheureux que moi et que le seul truc qu'on m'ait pas tripoté, c'est ça justement. Paraît que ça dégoûte trop. Je me remets à écrire. Au final, il était peut être cul nu parce qu'il sortait d'un bordel. Et il était consentant. Et sa femme et ses gosses l'attendent à la maison avec une portée de chaton duveteux. C'est agréable, quand ça finit bien aussi.

« Mais pourquoi tu étais nu dehors ? T'es défoncé ? Parce que tu étais bizarre, en sortant de l'hôpital tu »

A bandé comme un âne. Alors que j'étais à moins d'un mètre de toi.
Ah non je peux pas mettre ça, mais du coup je me retrouve avec une phrase pas finie, et que je ne vois pas comment finir. Je me mordille la lèvre inférieure et je cherche désespérément une autre formulation que « bander comme un âne ». Echec critique.

« Bandais. »

Mon dieu du sexe j'ai envie de mourir.
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MessageSujet: Re: Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée]   Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée] EmptyVen 18 Mar - 17:59

Oui mignon.
Et ce sans les putains de bordel à queue. Mignon. Mignon
Je persiste, et signe même. Je le trouve mignon, ce gamin odorant, à la gueule quelconque, au bras manquant, à la langue coupée, et ... Et à l'odeur intéressante (je sais je me répète, mais ce détail est trop 'marquant' pour pouvoir passer à côté. Laissez moi vous expliquer en deux deux ce que j'en pense (car le gosse est entrain d'écrire voyez vous, et j'aimerai bien être capable de réagir lorsqu'il aura terminé, plutôt que de contempler le vide comme un con en me justifiant mentalement. Pour le coup, il aurait raison de me prendre pour un taré. Et après tout, je ne l'ai pas encore nié.) Donc, sans ironies aucunes, je le trouvais mignon. J'étais depuis trop longtemps habitué aux hériters de riches familles, à la dentition parfaite, aux cheveux de soie et aux habits redondants. Et j'avais vite comprit que rien de tout cela m’intéressait. Tout d'abord la mode était aussi vide de sens pour moi qu'un ... qu'un truc vide de sens, quoi. Les s'habillaient, allaient et venaient devant leur miroir, essayaient tel chemisier avec tel pantalon. etc. L'intérêt ultime étant juste de prouver au monde qu'on était le plus riche.
Qu'on en avait une plus grosse.

Ensuite, la beauté. Au sens propre du terme, elle ne m'avait jamais vraiment captivé. On m'avait dit, parfois, que j'étais "beau". Hypocrisie ou vérité? Je m'en contre balance. La perfection physique n'a - a mon humble avis - ni de sens ni d’intérêt. Si l'Empereur lui même se mariait avec la plus moche des femmes, elle lancerait une nouvelle mode basée sur le poireau et les rondeurs. La beauté sociale serait redéfinie, encore. Ainsi donc, je n'ai pas - je pense - de préjugés sur ce sujet. Tout du moins, sur cette facette de la beauté. Car pour moi, il existe une deuxième forme de beauté. Pas l'intérieur - ça c'est une connerie inventée par les femmes délaissés - mais la beauté ... biologique. Il existe de beaux cadavres. Il existe de beaux crapauds. Ces êtres aux particularités si étranges... Des êtres uniques, en tout point.

Pour moi, Mist était beau. Parce qu'il était amputé d'un bras, et réussissait à courir malgré tout. Ceci notait une oreille interne performante, ainsi qu'un très bon système immunitaire. Il avait à peine cicatrisé qu'il cavalait dans les rues, impressionnant, non? Et cette langue, cette langue!! Réussir à vivre tout de même, avec ce membre arraché.... Etant l'un des endroits les plus irrigués du corps, le fait qu'il soit remit tient là encore du miracle. Ensuite, regardez le: Pouilleux, misérable, avec une dentition à faire pleurer les scientifiques. Et pourtant vivant. Est il con ou innocent? A vrai dire, je m'en fou.

Donc, pourquoi étais je nu dehors? (oui, je lis par dessus son épaule.) Que répondre à cela? Je n'étais certes pas défoncé, quoique l'envie soit là. Enfin non, pas l'envie d'être défoncé, mais celle d'avoir un produit dans la cervelle qui joue tellement avec les neurones que trouver de la place pour penser devient difficile. Ca, ca me manquait. Donc, je n'allai décemment pas lui dire que j'étais nu par volonté. Déjà c'était faux, et ensuite, je pourrai passer pour un mec pervers. Je portais tellement la luxure en horreur que l'idée que des gens m'imaginent dans un tas de positions me donnait la gerbe.
Mais comment le faire comprendre sans éveiller de soupçons?

- Je ne suis pas un pervers.

Bon, direct, certes, mais clair, non? Peut être en faite même tellement clair, qu'il allait se persuader que j'en étais bien un? Ce qui serait problématique, en fait. Qu'il me considère, lui, le machin mignonet unibras, comme un pervers... Et bien quoi? Rien. Je me prenais la tête pour rien: qu'il me prenne pour ce qu'il souhaite à sa guise. Puis finalement, je lu la fin de sa phrase, sur laquelle il avait clairement hésité. Je comprenais pourquoi. J'éclata de rire, à sa mine presque outrée et ce mot si ... précis. Ma voix, claire et cristalline, alla se répercuter en échos sur les murs de la taverne. Bon. Oui c'était un rire de fillette. Oui, tout le monde nous dévisageait. Et alors?

- L'adrénaline. Et puis parce que, comme je t'ai dis, je te trouve mignon. La biologie parle d'elle même, n'est ce pas?

Un sourire. Censé être chaud et rassurant, mais je n'était tellement pas habitué à ce genre de chose qu'il se transforma en une grimace. Mélange entre le constipation et l'étranglement, mais néanmoins, qui imposait son style. Me rendant compte que je devais avoir l'air ridicule, je me secoua la tête histoire de remettre deux trois idées en place. Puis je m'enfonça un bout de pain au fond du gosier, histoire de bien être sûr que je ne dise plus de conneries. Pas pratique pour parler... La conversation. Faire la conversation. Il fallait dire quelque chose. Dis quelque chose. Dis quelque chose. Dis quelque chose. Dis quelque chose.

- Bon, et chinon, terrorichte, ch'a paye bien?

Putain.
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MessageSujet: Re: Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée]   Pas d'bras, pas d'chocolat ! [PV Asmodée] EmptySam 26 Mar - 17:39

Spoiler:

Donc après m'avoir annoncé la bouche en cœur qu'il n'était pas un pervers – c'est bien – il me parle de biologie et que je suis mignon... ouais désolé je m'en suis pas remis. Biologie qui parle d'elle même, on contrôle pas ces choses là, certes maiiiis... non. C'est juste effrayant.
Ouais tu sais, j'suis puceau depuis vache de temps, et dans une société où prendre son cul pour un aéroport est de mise, bah à vingt ans ça fait un peu désordre. J'sais pas, p'tète que dans un monde parallèle, je suis un terroriste cool, qui sait. Du genre à faire une pirouette depuis un toit en flamme, avec une dentition en béton. Et je baiserais à couilles rabattues.
Hé béh non, moi les érections qui me sont adressées, ça me fout juste hyper mal à l'aise. Faut dire que ça m'est pas arrivé depuis très longtemps, d'une, et deux je sais pas ce qu'on peut attendre comme perversité sexuelle d'un gars qui bande pour un manchot.

Donc quand sa question suivante arrive, moi mentalement j'en suis au moment où j'essaye de m'enfuir à quatre pattes de ses coups de boutoir frénétique, avec l'anus en charpie. De toute façon, sa question, je ne l'ai pas comprise. Tu noteras qu'il parle en mangeant, et la lecture labiale, c'est déjà une misère pour comprendre de quoi les gens causent, alors avec en plus de la bouffe partout... autant essayer le funambulisme en pleine crise d'épilepsie.
En plus, juste avant de parler, il a sourit. Enfin c'était plutôt quelque chose tenant lieu de la convulsion, du coup j'essaye de me faire encore plus petit. Une ancestrale peur de la noblesse, inscrite dans mon sang par des générations de prolétaires, vint me souffler que ce gars là, si il voulait, il pouvait m'enchainer à un lit et me casser mes petites pattes arrières en continuant à me postillonner à la gueule ses questions ineptes pleine de pain. Et si ça se trouve, il y aura aussi un poney et une poignée de verre pilé dans la pièce.

« Pardon ? Je n'ai pas compris, le pain a interféré. »

Ah merde, je l'ai invité à répéter. Si ça se trouve, sa question c'était un truc salace, pour savoir ou et quand. Absolument terrifiant. Je me recroqueville sur ma chaise pour avoir l'air du Mist le plus insignifiant de la terre. J'aurais jamais pensé que ma langue et mon bras puissent être des atouts érotiques. Je cherche désespérément un autre sujet de conversation qui ne puisse pas avoir pour débouché un pétage de cul en règle, mais le seul truc qui me vient c'est « je t'ai déjà parlé de mes hémorroïdes ? » pour le débarrasser de toute gaule pour les dix ans à venir, pas très classe t'en conviendra. Et puis ça serait foutu de le faire bander en fait... heureusement que je n'en ai pas, en vrai - je te garantie que mon slip est une terre inviolée - il serait déçu pour le coup.

Donc échec critique du relançage de conversation, le truc le plus significatif que je puisse faire, c'est le regarder par en dessous en tremblant de tous mes membres – même celui qui est décroché, de fait. J'aime pas la biologie. J'ai fini par en conclure que le sexe était un truc horrible avec du sang partout et des rectum défoncés. Et plein d'inconnus et imprécisions.
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