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| Sujet: Mélisandre Silence [80%] Jeu 11 Avr - 14:46 | |
| Votre Carnet d'Identité |
Nom de Famille : Alvaro - Inconnu d'elle-même. Prénom(s) : Née sous le nom d'Hybris dont elle ne se rappelle pas non plus. Son premier maître l'appela Mélisandre. Surnom : La Sans-Voix, Doigts-de-Fée, La Silencieuse, Les Mains...ils sont assez variés entre le fait qu'elle s'exprime peu et la présence de ces nombreuses mains. Âge : Dix-huit années. Titre de noblesse : Aucun Province : Semini Faction et classe : Éveillée en temps qu'esclave depuis quelques mois. Elle fait partie de la classe des Objets. Orientation Sexuelle : Si Hybris eut autrefois une grande curiosité envers des liens avec d'autres demoiselles, Mélisandre n'en a rien gardé. Oubli total, elle se laisse désormais guider sans la moindre réaction. | Pouvoirs :- Obéissance : chaque objet fut conditionné pour obéir aux ordres prononcés d'une certaine façon, accompagnés d'une formule ou d'un mot, pour Mélisandre, il s'agit de "garde le silence". Si cela leur ôte une part d'eux-mêmes, cela les rends particulièrement efficaces car ils ne peuvent désobéir et mettront tout en œuvre pour accomplir la volonté du maître. Outre cela, ils peuvent avoir leur caractère propre. - Force : les Objets sont les esclaves les plus humains, mais bien plus forts. Même un corps frêle et délicat peut s'avérer être une machine infatigable. Elle peut notamment porter des objets relativement lourds. - Croyant : Non seulement vos relations avec l'Église sont très bonnes (à priori), mais en plus, vous résistez mieux que les autres à la magie des ombres...
Vos opinions .........ECRIVEZ ici votre orientation politique........ (environ 400 mots)
Description : Qui êtes-vous et à quoi ressemblez-vous ? Elle était arrivée sans un bruit. Tu croyais alors être seul alors que cela faisait déjà plusieurs longues minutes qu'elle t'observait, le corps droit, tendu, raide. Tu as tourné la tête. Peut-être as-tu sursauté, encore peu habitué à cette présence fantomatique dans ta demeure. Comme toujours, ses yeux vides étaient accrochés à ta personne, fixement. Mélisandre ressemblait à ces vieilles poupées de porcelaine dont le regard semble s'ancrer au plus profond de l'âme. Il y avait là une sorte de voyeurisme malsain qui se faisait continuellement ressentir. Un malaise qui poussait à demander "que vois-tu ? ". Sans même les voir, ses yeux étaient ce qui se faisait le plus facilement remarquer et leur asymétrie perturbante ne les rendait pas plus discrets. Ils étaient de couleur noire mais, l'oeil gauche semblait ne plus posséder de pupille. Le blanc de l'oeil et le noir de l'iris avaient l'air de se mélanger, comme crevés, puis, il coulait perpétuellement. Une larme éternelle qui glissait de sa joue jusqu'au menton avant de s'égoutter, mouillant finement le col de sa chemise. Ce liquide à son oeil aurait dû la déranger, pourtant, elle ne clignait pas les yeux plus que nécessaire. Pire encore : il y avait des moments où ses paupières ne bougeaient même plus pendant quelques interminables minutes.
Tu l'appelas pour ranger tes papiers.
Son corps se mit alors en mouvement et tu ne pus réprimer un frisson. Sa peau, d'une pâleur qui avait quitté le stade de la gracieuse blancheur de princesse pour ressembler à l'épiderme d'un cadavre, était d'une finesse toute particulière, tirée à l'extrême sur une ossature maigre d'oisillon qui craquait tandis qu'elle se mouvait. Ses gestes étaient empreint d'une certaine lenteur, une douceur à la manière d'une danseuse. Ses articulations maigres semblaient sur le point de se déchirer à tout moment, comme si le puzzle de membres qu'elle formait ne tenait que par quelques fils transparents. Deux de ses mains se posèrent sur le bureau avec légèreté et la danse macabre continua : ses cinq mains entrèrent en action. Son épaule gauche se séparait en deux bras, le premier se saisit du porte-document avec ses longs doigts squelettiques et le passa à la main dont la moitié de l'avant bras dépassait du sommet de son crâne. L'autre bras du côté gauche commençait déjà à séparer les papiers urgents des autres, jusqu'à ce que son membre jumeau le rejoigne. Asymétrie, là encore, puisque le côté droit de son corps n'était pas à l'image de l'autre. En effet, à cet endroit, il n'y avait qu'un bras pour cette épaule, mais, celui-ci se séparait en deux au niveau du coude. Ces deux mains là, quant à elles, étaient occupées à nettoyer le bureau en bois sombre. Lentement, tu osas glisser tes doigts dans sa chevelure d'un noir de jais. Le cheveu était relativement raide, doux, mais filandreux, cassant. Le cuir chevelu séparé au centre de son crâne de chaque côté de sa tête, deux longues couettes tombaient contre son corps frêle et une épaisse frange couvrait une grande partie de son visage, mais pas assez pour cacher ses yeux.
Lorsque tu retiras ta main, une partie de ses cheveux s'y trouvait.
Tu te demandais ce qu'elle aurait pu être. Peut-être une jeune fille souriante. Sans être une beauté, elle aurait pu avoir une certaine mignonnerie provenant de son caractère. Un peu immature sans doute, mais curieuse. Très rapidement, tu as refoulé ces pensées. Elle n'avait rien été et elle ne serait rien de plus. Mélisandre avait ironiquement un nom de princesse malgré son physique peu avantageux. Tu supposas quand même que ce prénom venait de son immobilité de poupée. Il est vrai que l'Objet entrait très rarement en mouvement sans qu'on le lui demanda. Du moins, elle ne bougeait que lorsque l'on ne la voyait pas. Assez facile, dans un sens, de l'oublier, tant elle portait bien son statut. Mélisandre était un bibelot insignifiant, si minuscule qu'à force, on ne le remarquait jamais plus que nécessaire. Effacée, il aurait été aisé de la confondre avec le réel mobilier. De plus, si elle avait pu, autrefois, être quelque chose, il n'en restait à présent plus rien. Jamais elle ne rechignait à faire une tâche, elle ne demandait jamais rien non plus. Aurait-on pu la laisser mourir de faim et de soif qu'elle se serait laissée succomber sans la moindre once de résistance. En somme, sa personnalité était de ne pas en avoir, coquille vide, pantin désarticulé. Dans un stoïcisme irréel, elle continuait d'exister. Rien ne semblait pouvoir atteindre son coeur, si tant est qu'elle en ait eu un. La moindre émotion était si rare que l'on pouvait parler d'elle comme d'une statue taillée dans le marbre.
De toute façon, on ne lui demandait pas de ressentir quoique ce soit. Seulement d’exécuter. En cela, Mélisandre était l'Objet rêvé. Elle était naturellement rigoureuse, capable de prévoir les évènements imprévus qui auraient pu nuire à ses tâches et les façons d'y remédier. Rapide, elle avait la possibilité d'effectuer plusieurs actions en même temps grâce à ses mains. Toujours à l'heure, toujours irréprochable lorsqu'il fallait se présenter devant son maître. Silencieuse, presque muette, ce n'était pas sa voix qui pouvait déranger. Si elle n'avait été faite de chair, il aurait été difficile de concevoir que Mélisandre était un être vivant. Mais, tu as noté certains détails. La manière dont son regard inerte laissait entrevoir une lointaine lueur lorsqu'elle se trouvait en présence d'objets de culte ou de membres de l'Eglise. Une vieille étincelle de vie. Ou bien la faible curiosité qui déformait ses traits habituellement figés lorsqu'elle entendait les Versets et les prières. Une fois, tu l'as même surprise frôler du bout de ses doigts un vieux livre traitant de l'Ombre. Tu n'auras malheureusement pas ressenti le profond frisson qui parcourut son corps à ce contact. Incompréhensif à l'idée qu'un Objet puisse réagir à la Foi, tu as décidé d'oublier tout ceci. Elle n'est qu'une esclave, un Objet.
Pourtant, son coeur bat.
Récit d'une vie Tic. Tac. Tic. Tac. Dans le bureau sombre et spacieux, l'horloge faisait du bruit. Un grand bureau grignotait une partie de la place, derrière le dossier du fauteuil, les rideaux indigo de la fenêtre étaient résolument fermés. Installé dans le fauteuil en question: un homme, les coudes posés contre le bois dur du meuble de travail, son menton reposant sur ses mains. De nombreuses feuilles étaient disséminées sur sa surface, désordre. Il n'aimait pas cela. Faisant tourner ses pouces l'un autour de l'autre, l'homme pensait, ses épais sourcils noirs froncés. Au loin, se faisait entendre des sanglots étouffés de nouveaux nés. Intérieurement, il priait pour les voisins ne les entendent pas. Comme à chaque fois. Le grand brun aux épaules larges se nommait Panéon Alvaro, Inquisiteur de l'Eglise d'une foi inébranlable et, depuis peu, père.
C'était lors d'une mission dans la province reculée de Überhal qu'il avait rencontré la belle Solvej Thorbjörn, de quelques années seulement son aînée. Il devait retrouver la trace d'une personnalité gênante qui se cachait dans ses contrées et devait s'occuper à le faire disparaître, discrètement. Il s'est avéré que cette personne était le demi-frère de la petite dame. Panéon s'était rendu à son domicile dans le but de lui faire avouer la cachette du dissident, par tous les moyens possibles. La rencontre ne se passa finalement pas comme prévu. Certes, il captura la cible, mais c'est Solvej qui le livra de son propre chef, sans une once d'hésitation ni de remord. Cette femme froide attendait cette occasion depuis bien longtemps, incapable de supporter l'idée que l'un de ses proches puisse en vouloir à l'Eglise. Dans ses profonds yeux noirs Panéon avait pu lire qu'il était pour elle un véritable sauveur de la foi. C'est depuis cet instant qu'ils firent intimement lié. Etrange histoire que voici. Ils décidèrent de vivre cette attirance ouvertement. Solvej était une femme à la fois magnifique et très pieuse. C'est sans un regret qu'elle quitta sa province natale pour aller habiter sous le même toit que l'Inquisiteur, à Semini. Elle trouva un travail dans une imprimerie qui s'occupait principalement d'ouvrages religieux. Quant à lui, il continua ses activités, s'absentant régulièrement, mais jamais Solvej ne s'occupa de ses affaires, discrète et par respect admiratif. Néanmoins, lorsque l'homme se trouvait à la maison, jamais ils ne passaient leur temps de prière séparés l'un de l'autre. C'était là un rituel immuable. Un partage mutuel de cette si grande foi qui les animait.
Les années passèrent jusqu'au jour où Solvej tomba enceinte.
Tic. Tac. Tic. Tac. Au bout de quelques minutes, seul le son du pendule perdura. Il posa sa main à plat sur les feuilles et serra le poing. Les jointures de ses doigts blanchirent. La bile remontait dans sa gorge tandis qu'il y pensait. Cette disgrâce qui le guettait. Personne ne devait savoir. Seule l'Ombre pouvait être témoin. Cette honte le rongeait. L'enrageait. Il se disait qu'il aurait dû se douter de quelque chose. Avant de se rétorquer qu'il ne pouvait pas savoir. Il était certain d'une seule chose: si les choses s'étaient terminées ainsi, c'était parce que l'Ombre en avait décidé. Ni lui, ni personne n'était en pouvoir de le contester.
On félicita la future mère. Tous étaient persuadés qu'elle aurait un magnifique enfant. La dame n'hésitait pas à monter sa fierté, la tête haute. Solvaj ne pria jamais autant que pendant cette période. Puis, lorsque la grossesse arriva à son terme, l'accouchement se passa à leur domicile, en compagnie d'un médecin et d'une sage-femme. Panéon avait tenu à être lui-aussi présent.
Quelque chose clochait. La sage femme retint un cri avec difficulté. Solvej s'évanouit. L'Inquisiteur n'en croyait pas ses yeux.
Dans les mains du médecin, un corps distordu, sanguinolent se tortillait. Mais, cet amas de chairs se séparait en deux au niveau de la taille. Les deux bouches s'ouvrirent et poussèrent leur premier cri, à l'unisson. Ce serait mentir de dire que Panéon ne pensa pas à aller chercher le long couteau au manche orné de dorures qu'il gardait caché dans le tiroir à droite de son bureau. Mentir d'affirmer qu'il n'avait pas voulu faire taire cette abomination qui n'avait pas encore ouvert les yeux. Il paya cher le médecin et la femme pour qu'ils ne parlent jamais de cette enfant. Des ses enfants. Les voisins par se demander ce qui pouvait être arrivé à Solvej. Panéon prétexta une fausse couche et les curieux souhaitèrent un bon rétablissement. Personne ne devait savoir.
Tic. Tac. Tic. Tac. Lentement il prit son visage entre ses mains. Panéon soupira. Encore une fois.*** Les deux soeurs siamoises s'appelèrent Némésis et Hybris. Il y avait de grandes différences entre les demoiselles. Si elle n'avait été raccroché à soeur, nulle doute que Némésis aurait été une très belle jeune fille. Un visage semblable à celui de sa mère, de longs cheveux d'un noir profond, une peau lisse et blanche. S'ajoutait à cela une grâce gestuelle naturelle. De plus, elle était très calme, raisonnable, réfléchie et obéissante. En somme, la fille parfaite. De l'autre côté, se trouvait Hybris. Le dos naturellement voûté à cause d'une malformation, la tête rentrée dans les épaules, ses joues étaient plus rondes mais son visage enflait si facilement qu'elle préférait le laisser caché derrière une épaisse frange. Sa carrure en elle-même n'était pas pratique, sa taille et le reste de son corps de travers par rapport à celui Némésis. Lorsque celle-ci avançait, Hybris se déplaçait de côté. Elle n'avait jamais eu la retenue de sa soeur. Alors qu'elles se devaient de rester silencieuses pour cacher leur existence, Hybris était toujours celle qui élevait la voix, riait trop ouvertement, glissait sa tête à travers les rideaux de la chambre, mettant alors le secret de leurs parents en péril. Elles n'avaient pas le droit de quitter la maison familiale, hormis quelques rares fois, la nuit, lorsqu'il était certain qu'elles ne croiseraient personne dans la rue. Elles étudiaient beaucoup, élevées dans une éducation particulièrement stricte et rigoureuse, le tout dans le respect et la dévotion la plus totale à la religion. Le médecin était la seule personne de l'extérieur à venir leur rendre visite, s'occupant de vérifier leur état de santé. Malheureusement, les précautions ne purent retarder l'inévitable. Némésis avait un coeur mal-formé et c'est mourante qu'elle quitta le domicile avec sa soeur Hybris, inquiète, qui ne pouvait se séparer d'elle. C'était une nuit froide. Solvej avait supplié Panéon d'accepter l'aide que proposait le médecin. Il avait affirmé que certaines de ses connaissances auraient pu sauver les deux jumelles, des scientifiques qui seraient intéressés par leur cas.
Ils ne revirent jamais leurs deux filles. Le médecin leur apprit qu'elles étaient mortes toutes les deux pendant l'opération.
La réalité n'était pas si différente. En effet, Némésis n'avait pas survécu. Les scientifiques travaillèrent alors pour transformer Hybris en un objet. Elle n'avait que très peu de chance d'en réchapper, ils n'avaient rien à perdre. Mise en pièce. Reformée ensuite pour avoir un physique plus agréable. Ils récupérèrent les bras de l'autre soeur pour les greffer. Ils essayèrent même d'en rajouter plus mais il s'avéra qu'il y aurait trop de poids si trop de membres étaient réunis, en plus d'une mauvaise coordination. Au final, Hybris se retrouva finalement avec cinq bras, au lieu de la dizaine espérée. Ils tentèrent aussi de modifier ses yeux mais après l'échec du premier, ils laissèrent le second tel quel. La mémoire effacée, Hybris était parfaite. Son premier maître, un vieil aristocrate qui mourut quelques mois plus tard, l'appela Mélisandre.
Encore aujourd'hui, Mélisandre se demande toujours combien de personnes voit-elle, lorsqu'elle croise son reflet dans un miroir.
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