Derniers évènements...

L'année écoulée restera gravée dans les mémoires et fera encore couler beaucoup d'encre. Le Saint Empire d'Ishtar a connu une période troublée, violente et dangereuse. Chacun, de l'esclave bon marché, jusqu'à l'Empereur lui-même, en a subi les conséquences, en a ressenti les effets. Tant de choses se sont passées, presque en même temps, qu'il faudra aux chroniqueurs impériaux de longs mois pour démêler le vrai du faux, la cause de sa conséquence.

Par où commencer ? Par l'inévitable, sans doute... Uriel D'Arken est mort. Si sa santé laissait à désirer, bien sûr, le destin se présenta à lui sous la forme d'un banal couteau, tenu par la main de Marius de l'Ombrage qui égorgea purement et simplement le Haut Prêtre, alors que celui-ci priait à l'intérieur même de la Cathédrale de l'Ombre. Certains y virent un drame, le martyre d'un saint, d'autres la délivrance accordée par la main d'un jeune et brave héros. Toujours est-il que Marius de l'Ombrage n'a pas pu être appréhendé. Pas plus qu'il n'a pu mener de véritable révolution au sein de la Capitale.

Informé de la mort de son tuteur, l'Empereur Ezhekiel Ier sombra dans une rage folle, faisant trembler les murs de son palais. Son génie sinistre ne l'abandonna pas pour autant : il accusa les terroristes en tout genre de la destruction des quartiers populaires, de leur effondrement provoqué méthodiquement, secteur, par secteur.

Le petit blond eut le temps de mettre en place tout ce qui fut décidé au sommet de l'Empire : l'assainissement des Bas-Fonds de la Cité Impériale. Avant même que la nouvelle de la mort de l'ex-Régent ne se répande, l'ordre fut donné. Un vaste quartier de la ville implosa, dans une grande lumière verte, s'effondrant sur lui-même, grâce aux charges soigneusement placées par les régiments d'une loyauté extrême. Nombre de soldats ou d'inquisiteurs ignoraient la nature de leur mission, mais cela ne changea rien : les Bas-Fonds ont cessé d'exister, alors qu'une large partie de la population célébrait l'Equinoxe d'hiver, dans les plus beaux quartiers de la ville, où la bière et la nourriture étaient distribués. Les explosions ont fait malgré cela plusieurs dizaines de milliers de morts...

Les pleins effectifs de la Garde impériale, rapidement soutenues par des troupes du Hellwig ainsi que par l'Inquisition sortirent dans les rues. Les campements de fortune furent aménagés en-dehors des murs de la ville, pour près d'un million de réfugiés. Une entreprise titanesque, victime de la hâte dans laquelle elle fut organisée. La mort d'Uriel avait précipité les choses, près d'un tiers des réfugiés mourut dans le mois, piétinés, massacrés, affamés, malades,... Les autres tenaient bon. L'Empereur lui-même s'adressa à la foule pour parler de ce drame et apporta un plan de reconstruction. Tous devaient participer, mais la ville allait renaître ! Nul criminel n'allait dicter ses lois au Saint Empire, ses citoyens devaient se relever et bâtir un quartier grandiose, digne d'une ère nouvelle.

Parmi les mesures d'urgence, décrétées unilatéralement par l'Empereur, citons les plus importantes. Le jeune monarque reprit le peu de pouvoir que lui, ou ses ancêtres, aient pu déléguer par le passé. Le Sénat fut dissout temporairement et les sénateurs (du moins ceux qui n'ont pas péri lors de tous les évènements malheureux) furent priés de rentrer dans leurs contrées pour informer leurs Gouverneurs de la situation. Ezhekiel réclama la pleine et entière obéissance de l'Eglise, l'héritière du Haut Prêtre assassiné n'ayant pas eu le temps de prendre ses fonctions. L'une des premières missions de l'Inquisition fut de réduire au silence l'Intendante impériale, celle-ci ne voulant pas participer aux horreurs commises par son souverain et menaçant de rendre ses agissements et mensonges publiques.

Sans exception, tous les mages de la Terre furent mis à contribution, aux côtés des sorciers de l'Ombre, pour aider à la tâche gigantesque qui attendait l'Empire. L'hérésie fut mise entre parenthèses car tous devaient aider à déblayer la ville et poursuivre le rêve d'Ezhekiel. Les maîtres des Objets aptes aux travaux difficiles furent priés de participer à l'effort de toute la ville, sans parler des réfugiés qui, à peine vaguement installés, ont été mis au travail. Il faut reconnaître que l'Empereur n'a pas lésiné sur les moyens, vidant une bonne partie du trésor impérial pour soutenir le plus possible tout ce beau monde et lui procurer abris et nourriture.

Les débris furent enlevés, Exodum se servit en termes de cadavres. Ezhekiel s'entoura d'une nouvelle équipe, plus fidèle et déterminée... La véritable reconstruction des quartiers populaires ne dure que depuis cinq mois mais, déjà, plusieurs milliers de personnes ont pu emménager à l'intérieur de l'enceinte de la Capitale. Des quartiers propres, plus aérés et disposant de plans clairs. Un endroit agréable à vivre et facile à surveiller, comme cela fut planifié : les terroristes ne pouvaient plus s'y cacher, au lieu de quoi, ils se fondaient dans la masse de réfugiés. De réfugiés en colère croyant, majoritairement, à la bonne parole de l'Empereur et encore plus persuadés par la renaissance de leurs foyers.

Aujourd'hui, la vie continue. Les réfugiés traversent leurs deuxième hiver sous tentes et dans des abris de fortune, alors que le gigantesque chantier ne s'arrête pas. Esclaves, magiciens, ouvriers provinciaux et les citoyens eux-mêmes, tous continuent d'oeuvrer. D'ailleurs, le choix fut simple : travailler ou ne plus jamais avoir de maison. Les diverses forces armées, placées sous le commandement du nouveau Duc-Commandant, continuent d'assurer une présence très forte partout en ville. Les plus nantis, bien qu'épargnés par la destruction, se voient vivre dans la crainte. Une tension règne en ville, malgré le fait que les choses semblé se tasser... Aucun responsable n'a toujours pas été châtié comme il se doit... Et la foule est impatiente de goûter au sang d'un coupable. Qu'il soit véritablement en cause ou non.

Ezhekiel Ier

Depuis, un an est passé et bien que l'Empereur est quelque peu étanché sa soif de sang, il n'en reste pas moins empli de colère. Il est évident que le Haut Prêtre était un personnage autoritaire et sans pitié, cependant, ses débiteurs pourraient commencer à le regretter car ils sont loin d'avoir perdu au change avec l'Empereur tyrannique qu'est devenu Ezhekiel Ier.

D'une excentricité joyeuse, il est devenu un souverain sombre et lunatique. Le Palais, qui accueille à présent bon nombre d'Aristocrates demandant la protection impériale, est lieu de réceptions diverses et variées. Malgré tout, on l'y voit rarement et ses rares apparitions mettent... Mal à l'aise. On peut au moins dire de l'Empereur qu'il a gardé une part de son humour et de son excentricité, bien que maintenant, cette dernière se manifeste de manière beaucoup moins agréable pour ses victimes. En son absence, les conversation vont de bon train et on peut dire que la Cour est devenue plus vivante que jamais.

Tous ses ministres étant morts ou considérés comme traître et abattu, il a dû s'entourer de nouvelles personnes à qui il n'a toujours pas confié sa pleine confiance. Le duc-commandant Genesio Demichellis a été remplacé par un homme du Hellwig, conseillé par la famille du même nom. Ce dernier, doté d'un caractère impétueux, possède surement plus de sens de la répartie que son prédécesseur. Cependant, cela n'a pas tellement d'importance puisque l'homme d'Eglise qui conseille à présent l'Empereur est un Érudit à la langue moins acérée.

Notons également la présence à ses cotés du Maître-Architecte "..." chargé des rénovations de la ville. Ezhekiel apprécie beaucoup ses idées mais aime encore plus qu'il suive les siennes. Il tient une place de conseiller, au même titre que les autres ministres.