L'Empire Ishtar
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 Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]

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Émile Paole

Émile Paole

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Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] Vide
MessageSujet: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyMar 8 Mai - 12:09

Les doigts dorés du soleil caressaient ma peau hâve, tandis qu'une brise agréable passait dans mes cheveux. Le ciel était bleu comme l'azur, surplombait la masse qui se composait, et se décomposait. Des fourmis, ce n'était rien d'autre que des fourmis qui répondait aux mêmes gestes, aux mêmes pensées, et qui n'avait pas la moindre personnalité. Ici, l'individu disparaissait pour ne devenir qu'une cellule de ce gigantesque corps humain qui se mouvait, vague de visages fatigués et sans éclat. Ma silhouette se détacha du corps, et se dirigea, fantôme errant, jusqu'à la fontaine. J'imitais un musicien à la chevelure rousse que j'avais croisé une fois, et m'asseyant au bord de la fontaine, je sortis mon violon. Contrairement à ce qu'avait pensé Shin, je pouvais me fondre dans la masse, lorsque je le désirais. J'étais tel que Lao m'avait connu, lors de notre première rencontre, je portais des vêtements blancs et troués, donnant un aspect minable à personne. Je fermais les yeux, l'archet en main, je commençai à jouer une musique d'une douce mélancolie. Parfois, quelques personnes s'arrêtaient devant moi pour m'écouter, et me jeter une ou deux pièces.

D'un signe de tête, je les remerciai sans rouvrir les yeux, ainsi rien de ma folie n'était dévoilé. Mes lèvres s'entrouvraient souvent, quand les passages difficiles étaient joués, alors que mes narines frémissaient face aux odeurs de nourriture qui envahissait le Grand Marché. La foule me remarquait peu, finalement, et je passais pour un artiste tranquille, venu gagner un peu d'argent en échange de ses notes. Cependant, je pouvais sentir, ou plutôt les sentir, ces âmes sombres de l'Église qui sous mon ordre, se cachaient, prêts à agir. On ne pouvait pas remarquer la présence des Inquisiteurs sur les toits, Milena elle-même malgré sa stature était devenue un élément du décor. Je n'avais pas choisi là des imbéciles, au contraire : cette mission avait son importance, et pour une fois, j'avais décidé d'offrir un peu de ma confiance à l'Église. Seul Dominique pouvait représenter un problème, mais les autres étaient vifs, rapides, et de véritables caméléons, assez intelligent pour comprendre mes ordres, et agir en conséquence. Et puis, l'Église refusait les idiots dans ses rangs, ou s'en servait comme mannequin d'entraînement pour Zélig, ou moi-même. Toujours est-il que les notes s'élevaient dans les airs, et dansaient pour finalement disparaître dans le brouhaha de la vie.

Une enfant s'arrêta avec sa mère, elle me regarda un moment, et me pointa du doigt pour demander « pourquoi le monsieur aux longues jambes avait les cheveux blancs », un sourire presque chaleureux vint sur mon visage. Je savais jouer toutes les expressions, et je perçus la voix de sa mère lui expliquer que j'avais un souci de pigmentation, je saluais les deux d'un signe de tête. Je tremblais de temps en temps, non pas nerveux à cause de la mission, mais parce que l'Onyx n'était pas sur mon épaule ; l'oiseau n'était pas loin, puisqu'il se trouvait sur les toits, fixant de son oeil sombre ce qu'il se passait. Mais sans lui... je me sentais perdue. Mon ventre se noua quand je ratai une note, je m'arrêtai quelques secondes, et je repris. Émile Paole n'était plus, Émile Paole avait disparu, et François l'avait dévoré pour prendre simplement sa peau, et faire de lui un musicien avec assez de talent pour plaire, mais encore trop peu pour accéder aux soirées mondaines. Je n'étais pas né noble, et il m'était toujours aisé de retrouver ma carcasse de gueux, celle de l'enfant sans nom qui n'avait connu que la peur et l'enfermement. Cet enfant aux yeux rouges comme le sang, qui n'avait fait que survivre dans un monde de fou, et dont on avait coupé les doigts pour avoir osé toucher l'instrument que j'étreignais pourtant. Eh oui... ce violon avait mon âge, et c'était le seul véritable souvenir qu'il restait du cirque, cet endroit dont j'avais été le singe, et le jouet. Je refusais de me souvenir de cette époque, alors que curieusement, le violon m'amenait à une certaine nostalgie. Je me rappelais encore du sang, du feu, et de l'odeur de peur qui s'étaient propagés, quand les corbeaux m'avaient extraite de cette misère. L'Onyx avait fait de moi un homme libre, que serais-je alors devenu si je n'avais pas serré contre moi cet oiseau noir ? J'avais besoin de lui pour contenir la bête.

L'énorme boule de flamme régnait toujours dans les cieux azurés, et moi, je sentais poindre l'impatience dans mon âme. J'attendais ma proie, celle que j'avais poursuivis durant deux ans, et que je devais capturer sans l'abîmer, Uriel d'Arken désirait avoir Lao en entier. Le Philosophe aimait ma musique, et grâce aux nombreux enfants qui couraient dans les rues, véritables amis de l'homme, j'étais parvenu à lui transmettre quelques lettres lui demandant de venir me rejoindre ici. Mes lettres disaient notamment que j'avais peut-être une information qui l'intéresserait, et qui concernait la pauvre petite fille à la langue coupée. Se doutait-il que son musicien était le prédateur qui le recherchait depuis un moment ? Sans doute, ou peut-être pas, qu'importe. J'espérais seulement que la récompense du Haut-Prêtre serait à la mesure de mes efforts, et m'aiderait à lâcher mes pulsions de la façon la plus violente possible. Ma soif de sang était intarissable, et je jouissais uniquement dans la douleur que je donnais à autrui, je pouvais seulement espérer avoir assez de force pour me contenir face à Lao. Mon plan marcherait, toutefois, je connaissais de trop mon ennemi pour qu'il rate, et mes hommes. Je léchai mes lèvres, dévoré par le loup.

Soudain, une ombre voila la lumière, et mes notes se brisèrent, à peine entendues à cause des voix des passants qui éclataient tout autour. Je ne bougeai pas, et gardai une jambe tendue, et l'autre à moitié replié, mais je rouvris mes yeux. Mon visage était sérieux, non pas à cause de la nervosité, mais parce que je jouais le rôle de François, le musicien inquiet. Mes prunelles rouges se posèrent sur l'homme qu'Uriel craignait le plus au monde, et je dis :


— La musique adoucie les moeurs, mon ami, et ton coeur me semble toujours aussi malade de chagrin... que souhaites-tu entendre ?

Lao était en face de moi, et dans mon crâne, le loup se gaussait.
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Lao
₳ Philosophe ₳

Lao

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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyMar 8 Mai - 12:50

Voilà une journée banale et rien ne changeait du quotidien.

Le ciel était d'un beau bleu aujourd'hui alors qu'hier, il était parsemé de nuages blancs et traversant cette étendue nonchalamment. Oui, hier j'avais passé ma journée sur un des toits d'Ishtar à contempler ce spectacle simple et paisible. Beaucoup de pensées s'étaient bousculées dans ma tête et plus d'une fois je me crus devenir fou. Avais-je eu raison de contacter ce terroriste ? Que pensait Dina de moi, seule dans le manoir des Lacroix et choyée surement ? D'ailleurs allait-elle bien ? Devrais-je prendre le risque d'y retourner encore ce soir, déjà que je m'étais rendu à son chevet durant son sommeil et secrètement ? Son état continuait-elle à s'améliorer ? Uriel continue-t-il à me traquer et osera-t-il l'utiliser contre moi ? Où avais-je fait une erreur ?

Il fallait que j'évite de repenser à tout ceci aujourd'hui autrement je deviendrais réellement et totalement fou ! Je voyais déjà des signes alarmantes de mon état : le ciel était bleu mais j'avais l'impression qu'il était gris et pluvieux. Quant à la nourriture, après une véritable période où manger à tout instant était naturel, maintenant j'étais incapable d'avaler quoi que se soit et ressentir le plaisir de manger quelque chose de bon. Je ne mangeais plus que par nécessité et non par plaisir. C'était grave dans mon cas un tel changement.

Enfin, expliquez moi pourquoi j'étais incapable de grappiller un peu de répit et de sommeil dans mes petites cachettes? Je ne suis pas un grand dormeur, je le conçois, mais là je suis épuisé à ne pas avoir fermé l'œil depuis plusieurs nuits. Il suffit que mes paupières se ferment un court instant que je me relève immédiatement en panique, comme si quelqu'un allait surgir de là à tout instant et me tuer ! Ma terre ne me trompait pas mais mes sens me jouaient pas mal de tour !

Une autre journée interminable commençait et j'avais opté pour mon petit refuge dans une rue tranquille et oubliée de la plupart de la population d'Ishtar. Au loin, j'entendais les enfants jouer ou encore des hommes faire les comptes sur le butin volé en cette belle matinée. J'entendais sans réellement écoutais.

Le soleil faisait son petit chemin tranquillement au fur et à mesure que je restais là immobile. Mon corps se décida à bouger de lui-même, instinctivement en tournant la tête vers une direction précise. Quelqu'un de très petite taille, léger et rapide s'approchait de moi. La silhouette finit par se dessiner et je reconnus un petit enfant. Il me remit une lettre que j'ouvris avec circonspection. Il faudrait que je change mes méthodes un de ces jours moi.

Je lis et relis attentivement sans qu'une seule ride ne se dessine sur mon visage. Ainsi, quelqu'un aurait des informations sur l'histoire de Dina et son agression. Je n'aimais pas trop cette histoire mais ... je voulais savoir ce qui s'était passé exactement ! Au pire, que craignais-je avec ma magie de la terre ? En plus dans le marché dans trois jours. C'était un jour tranquillement normalement, je pourrais fuir aisément si un danger se dessinait.

Il vaudrait mieux que je me repose.

***

DINA N'EST PLUS LA ! Deux jours que j'attends près du manoir et deux jours de suite qu'elle n'est pas rentrée. Finalement la gouvernante en charge avoue qu'elle avait été discrète un court instant et qu'à cet instant, l'enfant a dû disparaître.
Où a-t-elle pu bien aller? Deux jours que je cherche chaque coin d'Ishtar et rien ! Elle est introuvable !

J'avais peur. J'ose le dire : j'ai peur ! Je crains pour cette fille encore plus et je n'arrête pas de tourner en rond sur place. Mon peu de sommeil s'était définitivement envolé et mes cernes étaient maintenant clairement visible, me donnant l'aspect d'un fantôme. Oui, on avait réussi à me traiter de fantôme avec mon apparence misérable. Il faut avouer que j'avais abandonné les habits riches et bien beaux du noble pour une tenue plus "humble" et plus "peuple".

Trop de choses se passait en un temps trop court. Quelle était la prochaine étape ? Je ne désirais pas le savoir sérieusement et désirais une chose : retrouver la petite Dina.

Pensif, je me dirige vers la place du marché, le lieu où ce François m'a donné rendez-vous en me promettant des informations sur Dina. Aurait-il des informations sur sa disparition ? Si oui, je lui en serais sûrement reconnaissant.

J'entendis le son d'un violon, admirablement bien joué, et compris vite que c'était lui. Lentement et doucement je traversais la foule, évitant du mieux que je peux les personnes et me faisant le plus petit possible. Ombre ! Pourquoi me sentais-je si mal aujourd'hui et au bord de la panique ?

Cet homme albinos releva la tête et me demanda pourquoi étais-je si mal aujourd'hui encore.

- Dina. Voilà ce que je souhaite entendre.

Je voulais qu'on aille droit au but et qu'on ne traine pas si longtemps ici. Réflexion faite, il y avait trop de monde, beaucoup plus que je n'aurais cru, et j'étais trop fatigué. Je voulais un endroit calme au plus vite.
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Job de l'Ombrage
† Inquisiteur †

Job de l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyMar 8 Mai - 14:50

    Voilà trois jours aujourd’hui que les ordres furent donnés. Trois jours durant lesquels je n’eus aucune autre proie en vu. Ma concentration alla, exclusivement, au fait de me perfectionner en vu de ce qui devait se passer en ce jour.
    J’avais prit place à la demeure des de l’Ombrage, usant de ma discrétion pour éviter autant Salomon que Père et Mère. Ils devaient probablement savoir pour ma présence en ce lieu, mais je m’étais contenté d’entraîner et d’échauffer mon corps. Rien n’avait besoin de punition aujourd’hui, seule comptée la réussite de la mission.

    Lao, le mage de Terre, devait être capturé au jour d’aujourd’hui, en plein cœur de la place du Marché. Si ma mémoire est bonne, on peut trouver un charmant petit salon de thé proche de la fontaine, tout en étant assez dévoré par la foule pour s’y fondre en terrasse.
    Regardant le ciel, j’ajuste mon pantalon d’un noir profond, avant d’enfiler ma veste blanche en par-dessus. Des gants noirs aux mains, je me contente d’un gilet noir en ajout. Pas besoin de veste ou de lourde redingote, cela serait plus gênant qu’autre chose en combat contre Messire Paole.

    Je m’empare de ma canne, nettoyant une dernière fois la lame en son sein. Je pouvais voir mes yeux d’un bleu profond, ma peau diaphane et mes cheveux argentés en reflet tant je l’avais polie et aiguisé pour ce jour.
    Je regardais ma collection de chapeau haut de forme, avant de finalement retenir mes cheveux d’un simple lacet de cuir noir. Quelques mèches finirent tout de même par encadré mon visage, alors que je quittais finalement la demeure de ma famille.

    Mes pas me guidèrent bien rapidement au marché, la foule était déjà là. Le baron, cependant, n’était pas encore en vue.
    Disparaissant dans la foule, je fini installer à une terrasse, un thé entre les doigts. Le liquide fumant me tira un sourire alors que je buvais une gorgée. Là, au milieu du décor, de mes yeux je vins à repérer les deux autres de mon « étage ». Il semblerait que, finalement, la jeune femme soit bien présente…je me demande si elle a cessé de dévorer Sir Paole après coup. L’un des jumeaux étant présent, je laissais l’ambiance des toits me captiver.

    Eux aussi semblaient se mettre en place, y disparaître. Alors, j’ai bu une gorgée de liquide, et vit du coin de l’œil l’arrivé de mon supérieur. L’impression qui se dégageait de lui méritait d’être saluée. Je ne sentais pas, venant de sa part, cette violence qui avait donné l’illusion de l’habiter trois jours auparavant.
    Le temps s’écoula, alors que je venais de finir mon thé et qu’on m’en resservait un autre. J’avais un livre entre les doigts, que j’avais apporté et qui resterait forcément ici lorsque le signal serait donné. Je semblais juste prendre le soleil, avec une certaine nonchalance.

    C’est alors qu’une silhouette se stoppa devant Messire Paole. Aucun doute, la cible venait de mettre pied en plein dans le piège de sa finalité. Si sa physionomie me surpris, rien ne fut montrer. Mon regard sur eux était léger, et je ressemblais à n’importe qui.
    Non, seul le signal changerait ma présence, seul lui me ferait bondir. Il ne manquer qu’à attendre cette douce révérence, celle de notre spectacle.
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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyMar 8 Mai - 16:33

    Le jour J était arrivé, après trois longues journées d’attente. Shin avait déjà prit ses dispositions en vu de cette opération difficile. Il était venu, en civil, sans sa tenue de lame grise, simplement en Shin, dans cette apparence que personne ne lui associait parmi l’Eglise. Il n’avait même pas prit son sabre, il était redevenu un citoyen comme les autres. Il avait prit un peu d’argent et puisqu’on était marché, il avait passé des heures à faire des courses, faisant le flâneur, celui qui se promène, se fondant dans la masse. Bien sûr, il avait examiné toute la configuration du terrain, les potentiels mouvements de foules quand les festivités commenceraient, les échappatoires puis il était monté discrètement sur les toits, avait repéré les bons points de vu, d’attaque, de fuite, au cas où messire Paole disjoncterait.

    Car oui, il était sous les ordres d’un gamin hyper puissant doublé d’un chien fou bon à abattre. Mais c’était les ordres, alors, il ferait avec, même si ça ne lui plaisait pas trop. Mais dans tous les cas, participer à cette opération serait avantageux. La gloire du fait de participer à la traque d’un ennemi majeur de l’Eglise ne l’intéressait pas plus que ça, c’était surtout l’expérience qu’il en tirerait qui était importante, il allait traquer un ennemi puissant, observer des frères d’arme puissants, ce n’était pas en affrontant des faibles qu’on devenait plus fort.

    Le jour venu, il était prêt, son masque sur le visage, dans le rôle de la lame grise. Pourquoi se masquait-il ? Se demandait-on à la capitale… Lui, il était choqué de voir que peu de ses collègues masquaient leur identités, qu’il agissait certes discrètement mais à visage découvert et en donnant leurs vrais noms. L’anonymat était leur meilleure arme, cette tradition s’était perdue ici semblait-il. A ses yeux, c’était une grave erreur, une marque d’arrogance. Une fois qu’on enlevait le tas de fanatiques et autres sociopathes, les inquisiteurs restaient des gens comme les autres, si on connaissait leurs identités, on pouvait retracer leur vie, s’en prendre à leur proche ou à leurs intérêt personnels, ce genre de chose. Non, vraiment, il ne comprenait pas leurs façons de faire.

    Quoi qu’il en fût, il devait remplir sa mission. Il retrouva donc son équipe sur les toits. Ils étaient tous là, la dame qui s’appelait Milena, elle avait l’air compétente mais malgré son grade, elle n’avait pas l’air d’avoir toute l’autorité pour mener une telle troupe. Le jumeau était calme même si on pouvait sentir son envie d’en découdre. Le problème, c’était Dominique, un sac d’emmerde, un taré zélé qui voulait se battre. Si l’un d’entre eux devait faire des problèmes, ce serait lui. Shin était déjà résolu, au moindre acte qui pourrait compromettre la mission, il ferait le nécessaire…

    Se cachant sur les toits, ils repérèrent Emile. Finalement, il avait eu tord, cette homme était encore plus dangereux qu’il ne le croyait. Il arrivait à jouer le musicien innocent plutôt bien, si on exceptait cette envie de meurtre sous-jacente qui le maintenait tendu. Mais ça, il fallait être un guerrier comme Shin pour relever ce genre de choses. Mais s’il avait la discipline nécessaire pour tempérer aussi efficacement sa haine, ça expliquerait comment il avait survécu jusqu’à maintenant, un type pareil devait avoir des dizaines d’ennemis personnels. Les autres étaient là aussi, se fondant admirablement bien dans le paysage, surtout le sieur Job qui jouait les jeunes nantis en sirotant son thé à une terrasse comme si de rien n’était. Très bon comédien lui aussi.

    Et finalement, il arriva, le légendaire mage de terre, Lao. Allons bon, il avait l’air nerveux, se doutait-il de quelque chose ? Non, il ne serait pas venu au milieu de la foule sinon… Bon, ce n’était pas le moment de cogiter, il fallait rester concentrer… et tenir Dominique qui commençait à ne plus tenir. Milena y arrivait encore mais elle atteindrait bientôt la limite de son autorité…
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Émile Paole

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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyMar 8 Mai - 18:02

Je crus percevoir un mouvement vers les toits, mais je me retins au dernier moment de lever la tête vers là-bas. Je devais prendre mille précautions pour ne pas alerter Lao de ce que je lui préparais, et ma figure restait celle du sérieux François, le musicien qui possédait quelques informations au sujet de la petite fille. Je baissai mon violon sans pour autant le ranger, je sentais que ce n'était pas encore le moment pour nous d'attaquer, je devais « endormir » Lao, et jouer avec sa confusion pour mieux le surprendre. Quand il lâcha le nom de la petite fille, ma lèvre se releva dans une grimace qui aurait voulu passer pour un sourire rassurant, ma mâchoire était crispée, et je poussai un soupir. Ma grande main blanche tenait fermement le violon, tandis que l'autre caressait du bout des doigts son archet, amoureuse des cordes, amoureuse des notes. Je mouillai mes lèvres, et ennuyé, vraiment ennuyé, j'avouai à Lao :

— Oui... Dina... l'enfant dont vous m'aviez parlé, lorsque nous nous sommes rencontrés. Je me suis permis de faire quelques recherches à son sujet, et surtout pour trouver ceux qui avaient fait ça, vu la quantité de sang que vous aviez sur vous...

Le dialogue était délicat, car je devais attiser la curiosité de Lao, sans élever le moindre soupçon. J'étais excellent acteur, comme tous les nobles qui se respectaient, cependant je ne devais pas en faire de trop. Lao était quelqu'un de sensible et d'émotif, je pouvais tenter de l'attendrir avec mes belles paroles, et mon histoire. Il paraissait prendre facilement à coeur ce qui arrivait à autrui que le sort d'un pauvre musicien des rues pouvait l'amadouer. Avec un sourire triste, je lui montrai mes deux doigts en argent qui ressemblaient à des griffes, encore abîmés à cause du combat contre Zélig, je lâchai :

— J'ai cru comprendre qu'il était arrivé une chose du même genre à cette enfant, et je ne peux que souffrir de sa blessure, car j'ai connu une souffrance semblable.

Là était toute l'ironie : la petite fille dont parlait Lao, j'étais celui qui lui avait tranché la langue, et brisé les mains. De plus, elle avait eu l'occasion de voir la mort violente de son père, orchestré par moi-même, et elle était en mon pouvoir. Lao la croyait disparue ? Je l'avais fait seulement enlever par des hommes des Bas-Fonds, et la pauvre enfant se trouvait chez moi, enfermée dans la cave. Lao ne pourrait jamais imaginer ce que cette petite fille allait endurer, et la douleur qu'elle subirait par sa faute. Cet homme, je lui détruirai avec une arme puissante : celle de la culpabilité. Toujours fut-il que François était bien mélancolique, tout à coup, et pour une fois, je comptais me servir de mon histoire pour toucher Lao. Ma vraie histoire, qui n'était pas celle du Baron débauché et arrogant que me donnait l'aristocratie, mais celle du môme sans identité qui n'avait que connu le froid et la faim. Je poussai un autre soupir, l'oeil fixé sur l'index et le majeur absents depuis plus de quinze ans, je fis :

— Enfant, on m'a coupé l'index et le majeur, parce que j'avais osé toucher ce violon. J'étais la victime d'un cirque, et une veille folle alcoolique a cru que je voulais voler l'instrument.

« Victime »... dire ce mot me donnait envie de vomir.

— Toutefois, un homme d'Église m'a offert ces deux prothèses, il est mort il y a quelque temps. Et je connais une ou deux personnes qui travaillent à la Cathédrale, de simples femmes de ménage pour qui je joue de temps en temps. Et elles m'ont parlé d'un Inquisiteur très dangereux, lâché par le Haut-Prêtre sur un certain Philosophe, la réputation quant à sa cruauté n'est plus à faire. Des enfants auraient vu cet homme prés d'une maison dans les Bas-Fonds, et l'un d'entre eux m'a affirmé avoir retrouvé le cadavre d'un homme, et un morceau de langue coupée. D'après ce que les femmes m'ont dit, l'Inquisiteur en question a pour habitude de trancher les langues de ses victimes, n'étiez-vous pas à la recherche du père de votre amie ?

Uriel d'Arken rirait de m'entendre, car c'était bien de moi dont je parlais. La gravité donnait un aspect de marbre à ma figure, et c'était avec une certaine lourdeur dans la voix que j'avais donné ces explications à Lao. Je me relevai, triste silhouette pâle qui s'enfonçait dans la masse, et je lâchai :

— Je veux aider cette enfant, mais avant... permettez-moi de jouer un air à son enfance souillée.

Debout, raide comme si la nouvelle m'était pesante, je me mis à jouer de nouveau. Les yeux fermés, calme, ma tête bougeait au rythme de ma musique, tandis que l'archet suivait mes mouvements. Mes doigts heurtaient les cordes avec fermeté, alors que mon bras allait et venait sur les cordes, qui avaient l'air de se briser sous la pression. Les notes caressaient les oreilles des passants, qui intrigué par la présence de Lao comme de la mienne s'arrêtaient, et m'écoutaient. Bientôt, tandis que je jouais, un petit groupe se créa autour de nous, et qui grossit au fur et à mesure. Deux soeurs nous observaient avec une certaine fascination, alors qu'un de leur ami en appelait d'autres, j'attirai l'attention, et c'était ce que je voulais. Les murmures parcouraient la masse, se mélangeant à ma musique, ce qui souvent la gâchait, car on l'entendait à peine. Et puis, tout doucement, elle alla mourir pour ne devenir qu'un murmure, qui vola encore quelques secondes avant de s'éteindre. Je rouvris les yeux pour examiner les visages tournés vers moi, qui illuminés m'envoyèrent des éloges pour m'applaudir. Avec un sourire entendu, je me baissai dans une révérence élégante pour les remercier.

Là était le signal, c'était aux autres d'attaquer
.

Ce que joue Émile (Oui, je suis une fangirl .__.)
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Lao
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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyMer 9 Mai - 10:59

Il avait arrêté de jouer à mon arrivée et il avait relevé la tête pour me regarder. Il était certain que je n'étais pas au plus grand de ma forme, d'ailleurs même la dernière fois je n'étais pas très présentable avec ma chemise imbibée de sang de la fillette. Décidément, me verra-t-il bien habillé un jour et de bonne humeur ? Peut-être bien si on entretenait par la suite une relation amicale.

On parlerait longuement musique et violon et peut-être même voyage. Les artistes sont des êtres très voyageurs, très nomades, détestant souvent de rester longuement à une même place. Je le savais par expérience et aussi par mon entourage. Iraïd quittera un jour Ishtar par envie ou par besoin, mais il ne restera pas longtemps ici. De même, je ne comptais pas rester toute ma vie dans la capitale et je partirais aussi pour un petit ou long séjour, j'aimais découvrir et m'entrainer dans des lieux divers et aux paysages variés. Par exemple il faut faire preuve d'une force titanesque pour faire bouger le sol glacé d'Uberhale.

Déjà il parlait de Dina et j'étais curieux et avide d'information à ce sujet. Je l'écoutais dans le plus grand sérieux sans rien laissé paraître. Il me faisait attendre tout d'abord en m'expliquant les raisons pour lesquelles il m'aidait et s'intéressait au sort de cette parfaite inconnue. Son récit me fit de la peine et je reconnus la rude existence des enfants dans l'Empire.

Il avait été employé - ou exploité - dans un cirque par une femme très penchée alcool. Cette dernière était assez folle apparemment pour couper les doigts au gamin juste parce qu'il avait touché au violon par curiosité sûrement. Intérieurement, je bénissais mon mentor qui m'avait recruté et sorti de cette possible misère réservée aux orphelins.

Ensuite il passa aux choses sérieuses en disant que grâce à un prêtre qui l'avait aidé, il avait pu nouer des contacts au sein de l'Eglise. Il confirmait bien ce qu'Uriel m'avait dit il y a quelques temps : un inquisiteur impitoyable et tristement célèbre de nom était à ma poursuite. L'allusion de la langue coupée et du corps ne fit que confirmer mes doutes : il était proche de moi et il s'était servi de Dina pour me retrouver. Ce sale chien enragé avait réussi à me pister finalement et il avait osé couper la langue de Dina et tuer son père, mon ami!

François se relève et voulut jouer un autre air pour Dina. Personnellement je ne voulais pas qu'il joue un air, on dirait qu'elle était morte et je me refusais d'admettre une telle possibilité. Elle devait vivre, elle devait être vivante quelque part et en bonne santé. Elle n'avait pas à souffrir d'avantage !

Je voulais hurler qu'il arrête mais ma langue était nouée à l'idée de tout ce qui aurait pu arriver à cette enfant. Il s'arrête finalement et fit une révérence artistique pour saluer cette foule qui s'était assemblée.

Je me retourne et, je ne sais pour quelle raison, je me dis que je dois fuir ce lieu trop rempli. Il y avait trop de mouvement et je pouvais être la proie de toute sorte d'attaque.

- Suivez-moi ! Si vous avez d'avantage d'informations alors suivez-moi maintenant, dans un lieu plus calme.

Sans regarder derrière moi, je m'avance parmi cette foule et me fraye un petit chemin à coup de coude et d'épaule. Enfin ce n'était pas un effort physique intense surtout que cette ronde se dissipait rapidement maintenant que l'artiste avait fini sa prestation.

Un endroit calme. Voilà ce dont j'avais besoin.
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Job de l'Ombrage
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Job de l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyMer 9 Mai - 11:33

    Je ne suis pas d’un naturel impatient, aussi, je prenais agréablement mon temps à cette terrasse. Messire le Baron n’allait pas nous lancer dans l’immédiat, pas sans avoir rassuré notre proie qui me donnait une sensation…et bien, on dirait qu’il savait qu’il était en danger ici.
    Pour avoir traqué de nombreuses personnes à ce jour, je pouvais dire de là où je me trouvais que le corps de cet homme était tendu, comme s’il craignait d’être attaqué de toute part. Il semblait aussi en proie à la crainte, la peur peut-être même. Les choses serait-elle légèrement différente que convenu ? Je l’ignore…et finissant ma tasse, je retourne à ma lecture.

    Finalement, un air de violon s’élève. Mon instinct me dit que c’est pour très bientôt. Du coin de l’œil, je vois les comparses au sol qui semble aussi plus propice à agir.
    Avec délicatesse, je me rends au niveau du comptoir où je paie ma consommation, rangeant ensuite ma bourse. Chacun de mes gestes se fait avec placidité, mais surtout, avec le naturel qu’est le mien.
    Le livre est désormais clos, sur la table de la terrasse…alors que d’un pas fluide, voyageant entre les corps, je me mélange à la ronde qu’est la foule en ce jour.

    La mélodie quittant le violon du Baron est réellement splendide. Mélancolique, teinté de nombreux sentiments. J’avoue que j’ignorais que l’homme, que tous dépeigne comme uniquement doué dans le massacre de masse, pouvait montrer autant de finesse qu’un artiste de la Musique.
    Ce son me rappelle quelque peu ma rencontre avec un certain rouquin…rencontre qui avait finalement avorté sans retrouvailles…à moins qu’elles n’arrivent que bien plus tard ?
    Mais je pouvais le dire, aux notes, qu’il y avait là de la finesse. Comme de nombreuses personnes, j’écoutais. Quelques unes de mes pièces vinrent rejoindre celle que d’autres passants avaient déposé…mon corps avalé par la foule était comme invisible aux yeux de tiers.

    On aurait réellement dit une Ode…mais, était-ce à la mort, ou à la vie ? Je ne saurais trop répondre à ce sujet.
    Les gens étaient captivés, moi aussi mais pas pour les même raison. Je savais le signal proche, alors, mon regard se fit plus lointain, plus concentré sur les mouvements. Je quittais l’état d’esprit de la foule, pour celui qui me donnerait les meilleurs reflexes, tout en gardant ma présence si indistincte.

    Et la musique prit fin, avec elle, un mouvement attendu par les nôtres vint à avoir lieu.
    Ainsi, ma canne en main, je commençai tout bonnement à dégainé…toujours caché dans la foule, je vis cette-dernière s’ouvrir pour laisser passer la Proie. Il voulait fuir la foule ?
    Je ne pouvais laisser passer cela, et sachant que le Baron interviendrait, ce fut d’une impulsion que je quittais mon couvert d’un coup, barrant soudainement le chemin du Mage de Terre réputé, et redouté.

    Lame désormais à découvert, je ne voulais le laisser fuir. Alors, Ce fut un mouvement rapide et net, cherchant à viser une partie de son torse, que je fis. Je savais que le Baron stopperait mon assaut, aussi, est-ce pour cela que j’y mis ma force, et ma détermination. Je ne négligerais nullement ce combat, cet assaut…qui est à la fois mon test et un honneur. Ma sœur ou mon frère d’ombre, lorsque je serai bloqué, veillerait très certainement à bloquer –à son tour– la fuite du célèbre Mage de Terre, Lao.
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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyMer 9 Mai - 15:56

    Shin restait aussi calme et silencieux que d’habitude, il était discret sur les toits, personne ne le voyait, pas plus que les autres avec lui. Il observait les mouvements de foule, Lao arriva, il avait l’air plutôt nerveux mais ce n’était qu’un détail, il ne semblait pas s’attendre à un piège, il n’avait pas l’air de chercher partout autour de lui, il n’avait pas pensé à lever les yeux. Il ne se préoccupait que d’Emile. Heureusement d’ailleurs qu’ils ne pouvaient rien en entendre d’ici, sinon, il aurait dit que c’était l’hôpital qui se foutait de la charité, non mais quel connard sérieusement…

    Il se mit ensuite à jouer du violon. Non mais merde, il avait la fibre artistique en plus ce son ! Shin admettait qu’il se défendait plutôt bien au violon. Comment un malade pareille qui transpirait l’envie de meurtre à des kilomètres à la ronde pouvait arriver à faire quelque chose d’aussi mélodieux ? L’Ombre avait vraiment un sacré sens de l’humour… en tout cas, ce n’était pas étonnant qu’il se croit supérieur vu les qualités qu’il avait.

    Bon, il avisa aussi ses frères et sœurs en contrebas, job était partie réglé sa consommation comme si de rien n’était avant de s’approcher de la foule. Les autres aussi se mettaient en place. De leur côté, il s’inquiétait pour Dominique, il trépignait comme un môme ce con ! Le morceau prit fin, Emile fit sa révérence, c’était le signal, le vrai show allait commencer maintenant. Lao semblait vouloir partir, Job fut le premier à se mettre en place et à attaquer, les autres le suivirent aussitôt. La grosse baston était lancée, la foule était en délire mais pas pour les mêmes raisons.

    Et eux, ils ne bougeaient pas, pas encore, pas tant qu’Emile jouerait son rôle. A la place, il avisait les déplacements, prêts à changer de position, ils devaient attaquer au dernier moment et briser les défenses de Lao, le timing devait être parfait. Mais bien sûr, le boulet voulait y aller.

    Bon, assez rigolé, on y va !

    Pas encore ! Ce n’est pas le bon moment !

    Milena essayait désespérément de garder cet abruti au calme mais c’était peine perdu.

    Faites ce que vous voulez, moi, j’y vaiglrlglgle…

    Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que la lame du sabre de Shin venait de lui transpercer la gorge, le tuant sans bruit. Milena le regarda un peu interloqué.

    Mais… qu’avez-vous fait ?

    Il était une gêne pour la mission et pour notre ordre… Ceux qui ne savent pas se tenir ne méritent aucune considération…

    Disait-il d’une voix froide qui glaça le dos de l’inquisitrice pourtant habituée aux choses difficiles. Et le pire dans tout cela ? C’était que personne en bas, n’avait rien remarqué de ce qu’il s’était passé en haut. La femme donna plutôt des ordres pour se mettre en position et se tenir prêt à attaquer. Le cadavre serait au gout des corbeaux, en attendant, il y avait un mage de terre bien vivant qui requérait toute leur attention…
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Émile Paole

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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyMer 9 Mai - 16:50

Un mouvement dans la foule m'alerta de la présence des Inquisiteurs, mais rien sur mon visage ne traduisait mon trouble. Je résistais par ailleurs à l'envie de chercher des yeux mon oiseau, ce dernier me manquait, ses griffes plantées dans ma peau étaient absentes, et n'exerçait pas cette pression rassurante que j'aimais. Je le savais guère loin, pourtant, mêmes prés de Shin qui exécuta de sang Dominique, et qui fit croasser l'Onyx ; le corbeau savait que je jugerais la perte dommage : un morceau de chair à utiliser en moins. Toutefois, je ne perdais pas mon objectif des yeux, Lao, qui se montra soudain nerveux. Mon sourcil se souleva légèrement, impossible, avait-il deviné que je tramais quelque chose contre lui ?

Cependant, ses paroles me rassurèrent ; il ne paraissait pas vouloir me piéger, mais plutôt à trouver un endroit calme pour discuter de l'enfant. Malgré tout, malgré ma force, j'avais été inquiété l'espace d'une seconde. J'approuvai donc mon homme d'un signe de tête, et avant de partir, je lui fis signe de me laisser le temps de ranger l'instrument. Malgré ce que l'on pouvait songer, je tenais à mon violon, et même si peu de personnes avaient eu l'occasion de m'entendre jouer, j'aimais me donner de temps en temps à la musique. Le violon enfermer dans étui, je me fis rapide et silencieux pour rattraper Lao, je lançai :


— La foule est pourtant le meilleur moyen pour parler, nos voix mêlées aux conversations des autres se perdent, et personne ne peut nous écouter.

Ce conseil donné pour continuer à jouer François était pourtant vrai, il était aisé d'entendre une conversation au milieu de la foule, mais plus délicat de tenter de l'écouter. Il y avait là une nuance, et je me demandai si Lao pourrait la saisir. Mon signal était donné toutefois, et j'avançai avec notre proie à pas de loup. Lao offrait de lui un aspect bien misérable, j'espérais seulement que les autres sauraient se méfier de lui. Et le loup dans mon coeur émit un grognement amusé, car déjà je vis la silhouette effilée de Job s'avancer vers nous. Je ne croisais pas son regard, volontairement, et comme les autres, je baissai mes yeux sur la lame qu'il sortit de sa canne. Je me raidis aussitôt, non pas par peur comme je devais l'imiter, mais pour éviter de sauter à la gorge de Job, et de le dévorer devant Lao.

Ceci annonçait le glas de notre combat, et déjà, la faim me tiraillait les tripes. Léchant mes lèvres, par envie de goûter au sang, je laissai Job attaquer. Les gens autour de nous s'étaient déjà éloignés, brebis apeurées devant le monstre qui attaquait sans raison un parfait inconnu. Ce que je devais faire serait un défi : répondre à l'offensive de De l'Ombrage sans me démasquer. Lao était intelligent, et rien dans mes gestes ne devaient traduire ma véritable nature. Le violon dans mon dos, sans arme, j'attendis quelques secondes avant de réagir. Et je fondis sur Lao pour lui saisir férocement le bras, et le tirer, le sauvant de peu de l'épée de l'homme à la chevelure grise. Ma main resta crispée sur le bras de Lao, et tendu, je faisais des efforts pour ne pas me lâcher. Je n'avais pas paré, je n'avais pas attaqué, j'avais simplement saisi Lao pour ne pas qu'il se fasse toucher, ainsi j'aurais un peu de sa confiance. Une femme poussa un cri dans la foule, je crus reconnaître la voix de Lynn, qui si c'était bien elle savait faire une bonne comédienne.


— Qui êtes-vous ? Et que voulez-vous ?

Une question d'une banalité terrifiante, mais qui me permettait de rester dans mon personnage. Il me fallut encore du temps pour lâcher Lao, et me redressant, j'eus une idée qui me traversa l'esprit ; Lao se savait peut-être poursuivis, et avec un peu de chance, il prendrait Job pour ce froid Inquisiteur qui avait tué Donald Trumpy, le père de la petite Dina. Un homme soumis à ses des sentiments étaient plus facilement manipulable qu'un être froid qui calculait ses émotions. Cependant, Job ne pouvait pas lire dans mon regard, nous ne nous possédions pas une connexion spirituelle, ou une autre bêtise de ce genre, je devais l'inciter à se dévoiler. Je murmurai alors à Lao, et assez fort pour que Job puisse m'entendre :

— Je connais qu'un seul type de personne capable de se montrer aussi rapide...

Au moins, Lao prendrait pleinement conscience du danger qu'il encourait. Dans la foule, Lynn se rapprochait, le regard neutre, la démarche féline, et assurée de sa victoire. Hamilton, lui, était derrière nous, bloquant à Lao tout moyen de s'enfuir ; c'était un homme rapide, excellent acrobate, il pourrait retarder Lao, si effarouché, ce dernier se défaisait de notre emprise. Peu à peu, le piège se resserrait autour du Philosophe, le loup avait hâte de goûter à son sang. C'était à Job de jouer, je lui donnai le premier coup sur un plateau d'argent.
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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyMer 9 Mai - 19:16

Le musicien prit son temps pour ranger son matériel et malgré que je sois moi-même un artiste qui respecte son instrument -mon lady violon étant caché quelque part où je pouvais facilement mettre la main et ne pas me faire voler -, j'étais agacé par ce geste. Ne pouvait-il pas entendre d'être dans un lieu plus calme et ainsi ranger ce beau instrument de malheur avec tout le rituel et les gestes nécessaires ? Bien sûr que non ! Ne soyons pas bête ! Il y avait beaucoup de monde et on pouvait le faire tomber ou le casser, et il ne devait pas crouler sous l'argent pour réparer l'instrument ou en acheter un autre.

De plus, l'instrument avait une valeur sentimentale et ca, c'était quelque chose de presque sacré dans la vie d'un homme. En effet le passé nous définissait et on désirait toujours en garder une petite trace pour ce souvenir de nos origines et de tous les événements traversés.

Par contre, la suite des événements se passa à une vitesse hallucinante. Avec tous les mouvements de la foule, j'avais apporté que peu d'attention à cet homme aux longs cheveux s'approchant de moi. J'avais pensé que c'était seulement un des passants qui traçait tranquillement son chemin SAUF QU'il s'était arrêté et avait brandi sa canne qui luisait bizarrement.

Une lame ! IL y avait une lame dans cette canne ?!

Je raidis mon corps, prêt à faire un petit tour pour échapper à l'attaque imminente et me faire un chemin vers un lieu propice à ma défense que je sentis deux mains m'agripper. Je reconnus les pas de François et je n'osais plus bouger, de peur de le blesser lui au lieu de ce malade qui m'attaquait sans raison ! L'albinos me poussa en arrière pour que j'évite ce coup de lame. J'avoue qu'il avait de bons réflexes ... de trop bons réflexes même.

Enfin, il me susurra quelque mot en semant le doute dans mon esprit. Une seule personne capable de bouger si vite ... minute, je le trouvais trop bien informé sur Ishtar et ses crapules. Je ne sais pas pourquoi, je m'écartais doucement de ce type. JE devrais l'aider mais je me dis qu'il n'en avait pas besoin, il avait ses réflexes.

Je regarde autour de moi et remarque trois personnes. Leur pas était calme alors que les personnes aux alentours commençaient à fuir ou à s'agglutiner pour voir ce qui se passait. Je voulais que tous ces passants disparaître ! Comment était-je censé me protéger correctement si le moindre de mes gestes était gêné par un innocent ? La magie de la terre se résumait à des dégâts massifs ! Ce n'était pas la magie des ombres qui, elle, était une magie de précision !

- Comment sais-tu tout cela ?

Ces types faisaient partie de l'Eglise, je le reconnaissais à leur agilité et à leur manière bien sournois de se déplacer. D'ailleurs, j'ai cru apercevoir un mouvement sur les toits. J'en avais assez rencontré pour savoir que j'avais droit à l'Inquisition et même à la crème de la crème. La preuve : je n'avais pas remarqué leur présence au sein de cette foule. Ils étaient devenus maitre dans l'art de se déguiser ?

- Alors, son Excellence m'envoie son plus beau et son plus compétent convoie. Je suis ravie de cette marque de respect!


J'avoue que là ... Uriel avait tapé fort avec trois inquisiteurs. Il devait y en avoir d'autres je parie dans les coins, bien dissimuler et silencieux. Je jure qu'il y en a ! Il y a des mouvements étranges et causés par des gens tout aussi agiles que ces trois inquisiteurs qui me font fasses mais, actuellement, je ne saurais dire où. Je n'ai pas le temps d'analyser le terrain et tous ses environs tranquillement.

Je sors un petit bloc bien lourd du sol - toujours bien solidement attaché au sol cependant - et la fait glisser à une vitesse vertigineuse vers un des inquisiteurs, une femme, mais elle l'évite à temps et pour ma part j'eu du mal à l'arrêter in extremis, avant qu'il ne blesse une autre femme extérieure à ce combat.

J'étais vraiment limité.

Je dresse finalement une sorte de barrière tout autour de nous, soit de François et moi.

- Ces temps-ci je suis assez nerveux et dernièrement assez superstitieux. Quelle coïncidence qu'au moment où tu apparais Dina se retrouve mutilée... Que tu ai des informations sur elle et que bizarrement, je me retrouve avec un essaim d'inquisiteurs autour de moi le jour où tu m'as donné rendez vous ici. T'es qui au juste ?


Je ne craignais rien à priori de l'extérieur, à moins que ces types n'aient un pouvoir des ombres capable de détruire ces blocs/murs massifs que j'ai soulevé en un rien de temps et sans difficulté majeur.

François ... qui était-il au juste ? Mes craintes étaient-elles justifiées ?

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Job de l'Ombrage
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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyVen 11 Mai - 15:30

[Désolé du retard....pas mal de chose font que je n'ai pas put hier >_<]

    La proie est là, et ma lame, instrument de l’Ombre, est désormais à porter de sa chair. Mes yeux captent le mouvement du Baron, sa vitesse ne me surprend nullement, et je salue son action intérieurement.
    Mon visage de marbre, mon attaque finie dans le vide. Pris dans mon élan, je ne dois qu’à la force de mes jambes de perdre en vitesse et de me retrouver face à ces deux hommes, le dos droit, le port noble. Autant le Baron me regarde, autant la proie le regarde lui. Les propos prononcés me poussent à une légère révérence.
    Ce n’est nullement du respect, mais simplement la politesse. Tout homme à le droit de savoir les affiliations de ceux ayant prévu de leur ôter la vie. Et même si les ordres sont de capturer Lao vivant, et que je ne tuerais certainement pas mon supérieur, je suis mes principes.


    « L’Ombre en appelle à votre essence…Tout le monde ne mérite pas le pardon. »

    Les deux autres sont désormais en place, je les vois. Les murmures des badauds ne sont qu’un élément de notre décor, de cette scène que le Baron a mit en forme. Je ne suis pas forcément à l’aise ainsi à vu, mais je sais qu’il faut parfois quitter l’Ombre pour mieux la servir.
    De plus, les Ordres sont absolus, jamais ils ne doivent être remis en cause…car ils sont au service de l’Equilibre le plus Pur.

    Ma lame droite, je n’ai pas réellement baissé ma garde. Mon corps est tendu, prés à bondir aux moindres mouvements de la proie. Mon regard vide ne rate aucuns mouvements, et mes oreilles écoutent chaque mot.
    Le ton employé pour parler du Haut-Prêtre est bien caustique, et je réponds donc, toujours stoïque, à celui qui se sait pourtant bien aux pièges mais qui semble ne pas vouloir passer à l’attaque.


    « Alors vous daignerez nous suivre sans esclandre ? »

    Je sais déjà la réponse à cela…Il commence à se montrer menaçant, et un mouvement de sa part suffit à faire partir un bloc en direction de Lady Lynn.
    Ma lame en main, je m’apprête alors à attaquer à mon tour. Son dos est à ma vue, et je ne laisserai passer aucune chance venue me faire face. Mais alors que j’allais être à porter, je suis obligé de faire un petit bond en arrière avant de percuter une étrange barrière de Terre. Hérésie.

    La vue du Baron m’est désormais impossible, et pas seulement à moi…seuls ceux des toits doivent encore avoir une visibilité de la scène.
    Les Ombres, dus aux édifices et à la lumière du jour sont bien là…mais nul voyage ne me mènera de l’autre côté de cette barrière, pas sans visibilité. Si j’étais meilleur acrobate, nul doute que je tenterais de passer au-dessus…

    Je vois un mouvement de Sir Hamilton, prenant sa place au niveau de la retraite, je le vois passer au-dessus de cette barrière pour attaquer et profiter de cette arène en lieu clos.
    Je doute que cela soit solution…dans ce terrain clos, rien ne l’empêche d’user de ses aptitudes. La chasse devient étrangement compliquer…et la faible visibilité m’empêche d’agir de façon plus pousser…de même pour Lady Lynn, de ce qu’il m’est permis de voir.

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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyVen 11 Mai - 15:56

    La joyeuse fête continuait de plus belle. Maintenant que Shin était débarrassé de l’abruti de service, lui et ses collègues étaient aptes à se concentrer sur le travail qui les attendait. C’était fou comment les choses évoluaient avec aisance dès qu’on avait un peu de paix et un abruti de moins sur le dos. A croire que la présence de cette andouille était depuis le début un cadeau de messire Paole pour les aider à tuer le temps en attendant de frapper. Dans le fond, ça lui ressemblerait bien une connerie de ce style.

    Donc, pendant le corbac de messire Paole venait gouter au cadavre tout frais pour voir s’il y avait un potentiel buffet à volonté pour les temps à venir, les autres inquisiteurs observèrent la scène, toujours dissimulés. Job avait bien fait son travail, le Baron avait parfaitement joué la comédie en le tirant au dernier moment. Non, mais… Il faisait quoi ce con ? Des salutations ? Mais invites-le à prendre le thé pendant que tu y es sombre nouille ! On n’était pas là pour causer, mais pour bosser, tu te tais, tu attaques et tu joue le jeu de l’autre taré psychotique. Les autres inquisiteurs au sol se mettent aussi en action, comme le craignait Shin, la foule n’allait pas empêcher Lao d’utiliser ses pouvoirs. Il souleva un bloc du sol et l’envoya vers la petite Lynn. Tiens, elle n’avait pas encore finie en casse-croute pour messire Paole celle-là ? Sans doute la gardait-il pour fêter sa victoire. Toujours est-il qu’elle esquiva sans soucis l’attaque. Le mage de la terre ne se faisait pas trop offensif, il avait effectivement peur de blesser la foule. Mais leur stratégie se retournait contre eux, en l’empêchant de passer efficacement à l’offensive, il le poussait à la défensive.

    Là, il s’entoura d’un mur de terre solide qui empêchait toute attaque de l’extérieure. En plus, cela bouchait la vue la vue des attaquant au sol, mais heureusement, pas de ceux dans les hauteurs. Le mage de la terre semblait nerveux, il se tournait contre Paole et semblait lui parler, à cause de la distance, ils ne pouvaient pas entendre ce qu’ils disaient, mais la situation commençait à ne pas sentir bon. L’un des inquisiteurs au sol tenta un saut pour franchir la muraille. Les équipes du haut choisirent de ne pas intervenir pour le moment, il fallait voir s’il marchait encore dans le jeu du Baron.

    Shin s’était trouvé un surplomb idéal, il était en position pour frapper. Il pouvait avoir Lao, il suffisait qu’on le garde dos à lui, qu’Emile accapare son attention quelque secondes, il pourrait sauter et l’assommer, il connaissait les points de compressions du corps, mais il lui fallait une ouverture, que l’inquisiteur au corbeau lui offre seulement une ouverture et il pourrait attaquer et en finir…
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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyVen 11 Mai - 22:56

« Comment sais-tu tout cela ? »

Quand Lao me posa cette question, je sus que le combat était proche. Et comment en douter ? C'était évident, il avait compris. J'avais pourtant haussé un sourcil, en réponse, comme étonné que de telles paroles sortassent de sa bouche. Mon corps, lui, était prêt déjà ; les muscles tendus, la mâchoire crispée, je n'avais plus à retenir ma soif de sang. Les gens autour de nous observaient la scène, les yeux fixés sur l'homme en noir, murmurant des paroles. Eux aussi avaient saisis l'essentiel : l'Église les protégeait de l'horrible hérétique qui prétendait désirer la paix, et la liberté. Léchant ma lèvre, je cherchai du regard mon oiseau, et l'Onyx quitta le groupe sur les toits. Il vint se poser sur mon épaule, reprenant sa place, et je sentis le soulagement m'envahir. La lutte contre cet homme serait hasardeuse, je devrais le vaincre sans le tuer ; lui, il aurait peur de blesser les autres, et... si je le contraignais à faire couler le sang d'autrui ? Ma main se resserra en un poing, et observant son visage, je haussai un second sourcil quand il « attaqua ». Job De l'Ombrage avait disparu de mon esprit, Lynn aussi, tous.

Seul Lao existait dans mon univers, et rien d'autre ne devrait se mettre en travers de mon chemin. Mordant ma lèvre, sans arme, je l'attendais. Je l'attendais cet homme derrière le pacifiste, je voulais l'atteindre, le toucher, et lui arracher la peau de mes ongles. Mon oiseau émit un croassement rauque, je frémis, et je vis la barrière de terre qui se dressa tout autour de lui, et de moi. Impossible pour les autres de m'approcher, peut-être que ceux sur les toits pourraient agir, mais Lao était ma proie. Si un autre le touchait, je le tuerais, lui, et sa famille avec. Même si j'aurais préféré que tout ceci se passât sans heurt, je souffrirais de devoir maîtriser le loup. Je me tenais droit face à mon adversaire, et je me retenais de lui sourire, le narguer, rire du malheur de la pauvre enfant dont j'avais tranché la langue pour le retrouver. Je lui dirais plus tard, je lui narrerais avec passion comment j'avais tué son père, et comment j'avais joui de sa douleur. Je fis un pas, ma figure était un masque impassible de marbre, nul éclat dément dans mes iris rouges. J'avais juste une expression grave taillée sur ma face blanche, je pouvais sentir la peur des citoyens, et j'aimais ça.


— Je suis qui ? Répondis-je alors d'une voix traînante. Certains me nomment le Corbeau Blanc, car vois-tu j'entretiens une relation particulière avec ces oiseaux. Je levai la main, et laissai l'Onyx mordiller ma chair. Autrefois, j'étais le gosse sans nom des « Guignols d'Ishtar », et j'avais pour seule identité mon nom de scène : « Le Petit Diable ». Je ne t'ai pas menti en t'affirmant m'appeler François, car on m'a donné pour prénoms : Émile François Stanislas, le fils adoptif du Baron Paole. Et pour Dina, j'oserai simplement exposer cette idée : le hasard, mon ami, vois-tu... ce n'est qu'un effet du hasard...

L'Onyx serra ses griffes autour de ma main, bougeant sans cesse la tête pour contempler Lao, et ses naïfs rêves. Je me moquai de ce dernier, je cherchai à lui montrer pour l'énerver, je désirais avec ardeur voir la colère apparaître dans ces prunelles noires aussi fascinantes que les pierres. A priori, Lao ne savait pas que j'étais Inquisiteur, et comme les autres, il ne savait pas que je savais maîtriser un peu les Ombres. J'avais la Foi en l'Ombre, j'avais vu, j'avais contemplé la puissance dans son oeuvre, mais je ne possédais pas la foi en l'Église. Toutefois, j'étais assez puissant pour effrayer Lao, assez puissant pour tuer ceux et celles qui restaient béats devant la scène. Un léger sourire apparut sur mes lèvres, le corbeau s'envola, et se mit à tourner au-dessus de nos têtes. J'ajoutai :

— Hum... de même... que c'est un « hasard » que je puisse faire ça...

Je fermai les yeux.

Aussitôt, je me retrouvai « là-bas ». Ce « là-bas » que je n'aimais pas, et qui n'était qu'une terre dévastée, craquelée, brisée, et dont le seul habitant était ce gamin prostré dans un coin, sous un arbre mort. Je le retrouvai comme d'habitude en train de pleurer, les joues salies par la terre, le corps déformé par la faim, et le regard haineux comme un chien qu'on aurait mutilé. Il tourna son affreuse tête blanche vers moi, sa main droite était engluée de sang, et il la tenait contre sa poitrine. Le froid griffait sa peau, lacérait ses espoirs, tandis que le silence le rendait solitaire. Ce moi que je refusais, ce moi que je honnissais. Je fis un pas vers le gamin, nu, les pieds brisés par les branches mortes, et aussi rude que la dernière fois. Il se recroquevilla sur lui-même, et refusa de me parler, quand je lui ordonnai de se lever.

Dans mon ventre, le loup se réjouissait déjà, grognant de faim.

Dans « l'ailleurs », dans le monde où je n'étais qu'une statue de pierre, mon ombre s'était déployée. Peu à peu, elle se déforma et se mua en un gigantesque corbeau, dont les plumes se dressèrent du sol et foncèrent sur Lao. Des plumes qui raides ressemblèrent à des tentacules, et étaient aussi tranchantes qu'une épée. Certaines m'entouraient, créant un mur qui me protégeait, tandis que d'autres fonçaient sur celui que Lao avait bâti par sa force mentale. Elles se pliaient contre lui, elles glissaient parfois dessous, et l'une d'elles se dressa dans les airs pour surmonter le mur, et le frapper encore et encore. Lao venait-il de faire une erreur ? Il venait de s'enfermer avec l'Inquisiteur le plus redoutable de toute l'Église, un homme qui n'aurait aucun scrupule à tuer. Et sous mes pieds, l'ombre d'un corbeau grossissait.

Dans mon crâne, l'enfant pleurait. Dans mon ventre, le loup s'excitait.

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Lao
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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyJeu 17 Mai - 18:50

On n'était pas dans le noir complet et je n'en sentis pas le besoin. Après tout j'avais en face de moi des inquisiteurs avant tout et non des prêtres très confirmés et très combattant, maniant l'art des ombres aussi bien que je manie l'art de la terre. Le seul qui pouvait réellement m'égaler à lui seul était Uriel et actuellement, le petit blond n'était là ... à moins qu'il ne développe un pouvoir de transformation en plus. Cette dernière évolution m'étonnerait mais, au vu de son dernier pouvoir, autant arrêter de mettre l'étiquette "impossible" sur le front du Haut Prêtre.

Une vibration m'avertit que quelqu'un avait tenté une escalade mais voilà un geste vain : la paroi de ces murs étaient lisses, bien trop abruptes et bien trop hautes pour être escalader. On ne pouvait pas planter ses griffes et il fallait un bon petit matériel adéquat pour commencer à jour son singe avec moi. Même le renard de la dernière aurait des difficultés, aussi agile soit-il!

Je ne craignais rien de l'extérieur pour le moment. Par contre, j'étais plus perplexe par François et ce qu'il allait me dire. On pouvait voir que je le soupçonnais et que je m'attendais au pire avec, mes muscles bandaient, le visage dur et les sens aux aguets, prêt à me défendre à tout moment.

Un corbeau entra finalement par l'ouverture de ma forteresse improvisée et se posa sur les épaules du musicien. Les corbeaux n'étaient pas très fréquents sur Ishtar, mais en voir deux en une si courte période n'était pas bon signe. Il y avait deux possibilités : soient il y a une invasion d'ailes noires, soit ce corbeau est le même que le premier que j'ai vu il y a quelques jours. La deuxième possibilité tenait d'avantage debout et, au fur et à mesure, je fis un lien : on me suivait depuis bien longtemps déjà et j'étais tout bêtement tombé dans un piège finement ficelé.

Plus il parlait et plus une colère grandissait en moi. Cet homme m'avait dupé ! Et il se moquait de moi en disant que tous ces événements et ces malheurs qui s'abattaient sur moi dernièrement étaient le fruit du pur hasard.

Et il évoquait aussi un "hasard" qu'il puisse faire "ça". Il sous-entendait quoi par "ça" ?

J'eus la réponse à ma question bien vite. A l'instant où ce type ferma les yeux, les ombres se déformèrent tout autour de lui en adoptant une forme de corbeau. Certains "ailes" immenses le protégeaient comme ma barrière me protégeait à l'instant et d'autres s'avancèrent vers moi et le mur. D'ailleurs un des pans finit par céder très, très vite sous ces coups d'ombres.

Je reculais, cherchant à englober cette scène en entier et, inconsciemment, je frissonnais. Cette sensation était fréquente quand on utilisait les ombres contre moi. Disons que les sentir glisser sur cette même terre que j'utilise était un sentiment désagréable, comme un coup de froid ou un serpent qui se glisse sur notre être.

J'avais fais l'erreur de m'enfermer avec ce type et maintenant il fallait que je sorte d'ici et ... mes yeux virent - très rapidement - la petite foule tout autour. Si je m'enfuyais comme à mon habitude, ces hommes, femmes et enfants peuvent être blessés. Si je restais mais m'éloigner de ce type, il me cherchera et quelque me dit qu'il n'hésiterait pas à tuer pour m'avoir. Il fallait que je minimise mon terrain mais cela voudrait dire que je minimisais mes chances de réussite. Décidément, j'accumulais les erreurs et les situations extrêmes ! Etais-je devenu idiot ?

Et voilà ... Bien ... C'était maintenant et jamais. D'ailleurs, il ne fallait jamais partir vaincu n'est-ce-pas ?

Je tape plusieurs fois au sol en faisant des mouvements circulaires avec mon bras et aussitôt plusieurs disques de terre s'élevèrent du sol et foncèrent en ligne droite sur Emile. Il fallait d'abord évaluer la véritable puissance de mon adversaire. Ensuite, bouger constamment et ne m'arrêter un laps de temps que pour frapper un bon coup !

D'ailleurs, je commençais à courir dans ce petit arène ou plutôt je me laissais glisser. Comment dire, c'était plus rapide de faire bouger une plaque de terre sous ses pieds avec sa magie que courir bêtement, surtout si on ne brillait pas pour des capacités athlétique et sportive !

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Job de l'Ombrage
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Job de l'Ombrage

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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyDim 20 Mai - 15:25

    Sir Hamilton tenta une acrobatie afin de gravir le haut de ce dôme : en vain. La paroi, bien trop lisse, empêcher même cet excellent acrobate de faire des siennes. A cette vue, je ne pus que froncer des sourcils.
    D’un tacite accord, nous avons tous les trois entouré la zone cachée nous faisant face. Nous étions témoins de la magie hérétique en cet instant, de la magie du si craint et célèbre Lao. Cependant, j’ignore s’il ne serait pas atteint de Folie pour s’être enfermé avec Sir Paole. Je ne connais que peu de chose concernant le Baron, mais l’une d’elle est simple : il est dangereux.

    Nombreuses rumeurs circulent sur le fait que lui et Sir Faoiltiarna se sont affrontés dans un véritable carnage. Mais j’ignore à quel point les choses sont exactes ou exagérées. D’autres rumeurs circulent comme quoi un jeune apprenti aurait aussi subit le contrecoup d’une perte de contrôle de la part de Baron.
    Mais voilà, tous cela n’est que bruit de couloir, racontars...et j’ignore la véracité des propos. Là, face à l’image de l’aberration, face à cette magie de Terre, je suis impuissant. J’enrage pour la première fois, moi si stoïque...je ne peux empêcher mon poing de se resserrer sur mon pommeau. Mes dents mordent ma lèvre inférieure, alors que mes yeux pétillent d’une forme de regret.

    Je désire par-dessus servir l’Ombre, son Equilibre. Servir l’Empire...Mais, je me sens présentement bien faible face à l’hérésie : c’est impardonnable.
    Je me rends compte que, jusqu’ici, mes proies ne furent que des proies de connivences, de biens piètres hérétiques en rapport avec celui nous faisant face. Je ne peux tolérer d’être faible, alors que je me dois de servir l’Ombre avec efficacité. La faiblesse qu’est la mienne, serait donc aussi physique finalement...je ne peux perdurer ainsi.

    Droit et fier, j’avance néanmoins. La foule est en délire, l’équipe des toits semblent ne pas agir. Alors que je me demande ce qu’il se passe dan ce dôme, une forme d’énergie ombreuse se fait ressentir. Un pan du mur, celui proche de Lady Lynn, vint à être détruit.
    Je suis à l’opposé, aussi, je préfère laisser la dame faire le premier pas. A n’en pas douter, Sir Paole est passé à l’action. Nous ne pouvons le laisser combattre seul cette Aberration faite homme. Sir Hamilton vint à courir dans cette direction, j’en fais de même.

    Armes sorties, lorsque j’arrive au niveau du pan de mur détruit, je peux voir la forme d’un corbeau entouré le Baron. La magie de l’Ombre qui se dégage de son être me coupe le souffle un instant.
    C’est alors que je vois Lady Lynn et Sir Hamilton tenter de foncer sur Lao. Ils dégagent des envies de tuer...et je peux la voir : la magie du Baron.
    Comprenant qu’il est dangereux de tant l’approcher, je préfère finalement pénétrer cette « arène » sur le côté. En cet instant, je me demande ce que compte faire l’équipe des toits, et surtout, ce que moi-même je peux faire...surtout que cette hérésie semble glisser sur le sol, droit vers le Baron. Je préfère attendre, et voir ce qu’il adviendra de Lady Lynn et Sir Hamilton...maintenant qu’ils sont entre le Baron et Lao. Mon instinct me dit que la situation est bien plus dangereuse...surtout du côté du Baron.
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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyDim 20 Mai - 16:23

    Là, la situation, elle partait clairement en live, Lao était plus coriace qu’ils ne le pensaient, il n’avait vraiment pas usurpé son titre de plus puissant mage de la terre et de plus dangereux hérétiques qui soit. Si, d’après les rapports, Marius de l’Ombrage était puissant par le réseau qu’il s’était crée, cet homme l’était par sa seule force individuel. Il avait crée un mur de terre lisse qui empêchait de rentrer. Seuls Shin, Milena et le jumeau pouvait encore y voir.

    On rentrait dans la seconde phase du plan, Emile était en train de retourner sa veste, enfin de la remettre à l’endroit, en se montrant clairement hostile à Lao, ne serait-ce que parce que celui-ci avait rappelé son précieux corbeau sur son épaule. Il commença à se lancer dans une sorte de transe d’on ne comprenait rien. De là-haut, ils pouvaient voir clairement que l’ombre d’Emile se modifiait, elle grandissait, prenait l’apparence d’un corbeau. De cette ombre au sol, surgit des tentacules noires qui commencèrent l’attaque sur le mage de la terre, ce dernier esquiva habilement, répondant par des tirs de plaques de terre. Les tentacules réagirent, frappant et brisant le mur qui s’ouvrit sur un pan. Deux des inquisiteurs au sol se mirent en mouvement et firent l’erreur de se mettre entre Emile et Lao. Le troisième, messire Job, eut l’intelligence de rentrer avec plus de retenue et de prudence. Cependant, le problème venait du fait que Lao était trop vif. Il se déplaçait en faisant bouger la terre sous lui, ce qui était malin mais pas pratique pour lui.

    Milena finit par ordonner l’assaut, elle se fiait simplement aux ordres d’Emile, qui voulait que l’équipe des toits attaque dès qu’il se montrerait hostile envers le mage hérétique. Milena et le jumeau sautèrent, ils se mirent avec les autres inquisiteurs, prêt à attaquer Lao. Mais Shin n’avait pas sauté. Les ordres, c’est bien, mais savoir faire preuve d’adaptabilité et d’initiative de temps en temps, c’était pas mal aussi. Or Shin voulait en finir d’un seul coup, ce n’était donc pas le bon moment pour sauter. Il observa, scruta le mage de la terre, le temps n’existait plus, il était totalement focalisé sur sa cible. Une chance que personne ne l’attaquait là-haut car il entièrement dédié à sa cible. Il observait ses mouvements, ses réactions, essayait de déterminer sa façon de bouger, de deviner ses prochains mouvements, d’anticiper ses déplacements. Dans sa tête, il calculait déjà son saut, il n’aurait qu’une chance, une seule, seulement, les autres ne faisaient rien pour lui faciliter la tâche.

    Il attendit… pas encore… pas encore… pas encore… maintenant ! Là, il était sûr de son coup, il sauta, anticipant la trajectoire de Lao, il avait attendue avec la patience du chasseur cet unique moment. Et sa patience venait de payer. Il était tombé les deux genoux dans le dos de Lao le faisait tomber à plat ventre par terre.

    Dors bien !

    De la tranche de sa main, il frappa d’un coup vif et sec sur la côté de la gorge du mage, il bloqua sa circulation un instant, juste assez pour lui faire perdre connaissance. Avec rapidité, il s’empressa de se saisir d’une corde dans sa poche et attacha les mains de l’hérétique dans son dos. Il eut tout juste le temps de serrer le nom qu’il esquiva un coup. Un tentacule d’Emile l’attaquait ! Et pas seulement lui, tout le monde, ce truc était donc une défense sans reconnaissance des alliés. Pour sa propre survie, il fut obligé d’oublier Lao un instant, de toute façon, il dormait bien et se mit à esquiver les attaques. Poussé par l’instinct de survie, il se découvrit de fulgurants réflexes qui lui sauvèrent sans doute la vie sur le coup.

    Messire Paole ! La cible est capturée ! C’est terminé !

    En espérant que ca suffirait à lui faire reprendre conscience et qu’il reviendrait parmi eux avant de faire plus de dégâts que nécessaire…
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Émile Paole

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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyDim 20 Mai - 21:37

« Tu vas te lever ? »

Ma question ne fut pas écoutée par l'enfant, il se contenta de me lancer un oeil hagard vers moi. La mâchoire serrée, je tentais de contenir la rage qu'il m'inspirait, cette petite chose à la chevelure blanche et sale, osseuse et fragile. On aurait dit un singe blanc, dont la grotesque silhouette ne faisait plus rire tant elle était laide, j'avais envie de le frapper. Étreindre de mes doigts son cou, planter mes ongles dans son bras pour lacérer sa peau jusqu'à voir ses tendons. J'étais raide de colère, furieux de voir la faiblesse incruster ces prunelles rouges, je ne voyais pas la rage qui m'avait habité durant ces années de souffrances. Je ne contemplais qu'une petite chose incapable de se défendre, et ça me faisait fulminer. Je n'aimais pas cette image de moi-même. Dans un soupir rauque, je me baissai vers l'enfant que j'attrapai d'une main ferme, il protégea son visage de ses mains. Je me retins à temps de lui envoyer mon poing dans sa joue creuse, et je le forçai à avancer. Il poussa un cri étouffé, pendant que le vent mordait nos peaux pâles. Soudain, ses crocs s'enfoncèrent dans ma main, et par réflexe, je l'envoyai plus loin. Grognant, je le vis s'enfuir avant même que je puisse lui crier quoi que ce soit. Ses membres s'agitaient, maigres, alors que sa tunique collait ses hanches cassantes, j'ouvris la bouche pour la refermer dans la seconde. L'enfant avait disparu dans cet horizon aride, et je me retrouvai démuni. J'étais persuadé que l'avoir, ce gamin faible, me donnerait une force que rien ne pourrait égaler. Je touchai mon épaule, sentant comme jamais l'absence de mon corbeau, j'avais besoin de lui pour me réconforter.

L'Onyx fila sur Lao pour soudain remonter, ses ailes bougeaient à une vitesse folle, tandis que ses plumes tombaient autour de notre proie. Son oeil sombre examinait, critique, les Inquisiteurs qui étaient passés dans l'ouverture que j'avais créée. Job De l'Ombrage eu l'intelligence de passer à couvert, car déjà, douées d'une volonté animale, les tentacules attaquèrent brutalement Lynn et Hamilton. Lynn se retrouva rapidement blessée à la jambe, et elle obtint sa survie seulement à ses réflexes. Sans ça, elle aurait fini amputée, sombre saute qui se croyait trop jolie pour être assez redoutable. L'Onyx revint sur mon épaule, son bec toucha mon cou, il mordilla la peau. L'Ombre sous mes pieds eu un frémissement, et soudain, les tentacules qui attaquaient encore et encore Lao foncèrent sur Shin qui était intervenu. Ce fut à ce moment que je me « réveillai ».

Dans « l'ailleurs », je marchai sur un bout de verre. Un grognement douloureux se fit entendre, mais ce ne fut pas le mien. Je crus d'abord que l'éclat me transperçait le pied, mais je me rendis compte que c'était finalement mon cou, qui était transpercé. L'éclat sortait de ma gorge, le sang coulait sur ma poitrine, et la souffrance me fit plusieurs fois cligner des yeux. Je revins dans ce « monde », celui habité par la folie humaine, où Lao venait de se faire piéger. J'eus un léger mouvement de recul, je ne percevais rien, hormis mon oiseau qui mordait de plus en plus fort ma peau. J'étais sourd et aveugle, lorsque je voulus parler, donner des ordres, ma voix ne fut que le silence.

Je fis un pas en arrière, les tentacules ne disparaissaient pas, le pouvoir était toujours en éveil et attaquaient encore et encore les autres. Brusquement, Job devint ma cible, une nuée de plumes tranchantes se ruèrent sur lui, et moi je peinais à renouer avec la réalité. L'Onyx ne cillait pas sur mon épaule, il continuait simplement à planter son bec dans ma gorge, parfois il tirait sur la peau comme pour l'arracher, comme il l'aurait fait pour extirper l'oeil d'un cadavre de son orbite. Et l'Ombre devenait plus grosse, parfois elle semblait se surélever par rapport au sol, et ondulait. L'Onyx poussa un croassement, et brusquement, furieux, il cogna ma tempe de son bec. Je respirai fort, comme un animal en cage, et je criais quand il croassa dans mon oreille. Je l'avais entendu, l'animal, et j'avais eu la sensation que son chant m'avait percé le tympan de son macabre. Mes yeux se rouvrirent, et je découvrais les courbes du monde.

Lynn vint vers moi, ses mains touchèrent mon bras, et elle me murmura sur un ton qu'elle voulu sensuelle :


— Lao... est hors état de nuire.

Les gens autour de nous restaient fixés devant la scène, j'approuvai d'un signe de tête, et je fis :

— Bien... je m'éclaircis la voix : Lame Grise, portez ce message à Uriel d'Arken.

Ma main glissa dans une de mes poches blanches, et fourra dans les mains de l'homme une lettre dont le sceau la fermait. Je levai la main, concentré, je tentai de reprendre le contrôle, et il me fallut quelques minutes pour tempérer la situation. Je ne voyais pas encore trés bien, ma vision était trouble, et je ne mesurais pas encore l'ampleur des dégâts. Un homme n'avait pas échappé à ma folie, je continuai :

— Les jumeaux Hamilton, vous prenez notre proie, vous allez m'accompagner en prison. De l'Ombrage, vous allez me guider. Milena, Dominique, et les autres, occupez -vous de la foule.

Un grognement bestial sortit de ma gorge, je détestais ce pouvoir, autant que je l'adorais ! Je donnai la lettre à Shin, lettre qui disait :

« La lutte est finie, Lao est entre nos mains. »

J'étais confus... et au fond, je ne savais plus ce qu'il s'était passé.


[Note : Émile ne sait pas que Shin a tué Dominique ^^]
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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyDim 3 Juin - 18:45

Les inquisiteurs de l'extérieur profitèrent de la brèche pour pénétrer dans l'arène et l'homme à la chevelure blanche qui m'avait piégé avec sa lame se fit plus intelligent que ses adversaires : il rasait les parois et se mettait hors d'atteinte de ce fou d'inquisiteur. Il était clairement le plus puissant de tous et je me demandais juste comment j'allais pouvoir le mettre à bas, lui et ses acolytes !

Je continuais à glisser sur ce sol allié, bouger rapidement pour éviter les différentes attaques mortelles et réfléchir à la fois sur une technique pour en finir avec cette misère. Que faire ? Devrais-je ériger un nouveau dôme, plus hermétique au soleil et plus épais ? Il serait folie de m'emprisonner d'avantage avec ce fou furieux. Devrais-je élargir mon champs de bataille ? Impossible! Je risquerais de blesser les hommes et femmes de l'extérieur et je refusais d'avoir sur la conscience la mort de plusieurs innocents.

Par contre ce degré de violence montait d'un cran à chaque instant passé. Si au départ les ombres n'attaquaient que les murs ou me poursuivaient pour finalement abattre leurs ailes dans le vide, maintenant elles attaquaient les alliés même. Je craignais qu'il ne commence à s'en prendre à l'extérieur. Il fallait vraiment que j'en finisse avec tout ceci et au plus vite. Enfin, si au départ ses attaques étaient vastes te vagues à la fois, cette fois-ci elle se précisait et se diriger avec plus de rapidité et plus de force vers des cibles. Peut-être aurais-je dû agir plus vite...

Il n'était plus temps de regretter. Il fallait maintenant agir aussi et ne plus penser. C'était maintenant ou jamais.

Je sors des pointes des murs qui s'élancent droit vers le sorcier mais on arrête tout cela avec une facilité déconcertante. Un tremblement de terre le déséquilibrera peut-être bien et le sortira de cette transe. C'était ma seule option pour le moment et pour ceci j'avais à m'arrêter.

Soudain, je vis une ombre se dessiner au sol. Ce n'était pas la magie, au contraire ... c'était juste une ombre humaine venant tout droit du ciel ?! Je relève la tête et une masse s'écrasa immédiatement sur mon dos et je sentis ma mâchoire s'écraser lourdement, et douloureusement, sur la terre ferme.

J'étais prêt à faire un petit tour pour me soulever de là et me libérer de la masse humaine qui m'encombrait mais, pour une raison que j'ignore, ma vue se troubla en quelques instants. Le "Dors bien" clôture la scène et je craignais pour ma vie. J'avais peur que ce type sorcier ne me tue à cause de l'idiotie d'un de ses subordonnés à me mettre hors service.

S'il ne sortait pas de sa transe. S'il restait aussi fou et aussi agressif, je ne verrais plus la lumière du jour.

Ma seconde erreur. Qu'avais-je donc ces temps ci pour enchainer à ce point les erreurs irréparables ? Qu'avais-je donc dans la tête ? En cet instant, je n'étais plus le génie Lao, j'étais juste un pauvre pantin qui s'est fait bêtement manipuler et laisser guider jusqu'à un piège.

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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyMer 6 Juin - 22:08

    L’ombre, elle...s’affole ? J’ai du mal à voir, à comprendre, la porter de ce dont mes yeux sont témoins. J’avais un étrangement pressentiment, probablement à cause de cette presque « absence » et à la fois « animosité » qui se dégager de Sir Paole. Je sentais comme un danger, puissant et véritable. Ma Foi en l’Ombre me laissait dire que ces tentacules n’étaient pas un simple élément du décor. La sûreté est toujours importante pour rester efficace, frapper vite et bien.

    Mes deux collègues furent rejoints par ceux des hauteurs. Je distinguais tout juste l’absence de Présence de la Lame Grise, et d’un autre.
    Là, les tentacules ne foncèrent pas sur Lao comme avaient du le croire mes frères et sœurs d’armes. Non, c’est sur toutes personnes en mouvement qu’elles vinrent à se focaliser. Les blessés se firent dans notre camp, avec une force sans égale. Le pire ? Lao semblait pouvoir s’échapper.

    Je commençais à me diriger vers lui, quand un mouvement me parvint sur mon côté. Je ne dû qu’à un pas de côté de ne pas finir trancher.
    Mon catogan lâcha, mes cheveux furent libérer de leur étreinte. Une nouvelle attaque, je pris une impulsion et eut un salto. Je ne suis pas l’homme le plus doué qui soit en acrobatie, mais depuis ma rencontre avec Marius : je me suis entraîné pour que jamais plus je ne me fasse avoir.
    Quelques bouts de ma mèche de cheveux vinrent à rejoindre le sol poussiéreux de ce qui fut une des rues principales. Rien de bien grave.

    C’est alors que je vis une ombre tomber des toits sur Lao. Bien, Sir Paole devrait...qu’est-ce que ?!
    Non, une nuée de plumes noires vint en ma direction. Voyage Ombreux ? Non...ces plumes sont faîtes d’Ombre : inutile.
    Me mettant en garde, ma lame devrait me permettre de...Le choc se fit, la première plume sur ma lame me donna un élan en arrière. Projeter, je pris alors appui sur le mur derrière moi pour exécuter en saut dans les hauteurs suffisamment puissant pour éviter la nuée.

    Lorsque j’ai atterrit sur le sol, j’étais pantelant. Je sentais à peine mon bras droit, qui avait tenu le pommeau de ma lame. Cette-dernière était d’ailleurs fissurée.
    Je la rangeais, alors que le Baron semblait reprendre contenance. La main tremblante, je serais le poing. Finalement, je finis encore une fois avec les vêtements partiellement en lambeau, recouvert de poussière...mais, étrangement, pas de sang cette fois-ci...si ce n’est quelques vieilles plaies que le choc a fait se rouvrir.

    Les ordres furent donnés, j’hochais la tête à celui qui fut le mien, remarquant finalement l’absence de Sir Dominique. Je remarquais le regard de Dame Milena envers la Lame Grise, sans commentaire. Il devait s’être passé quelque chose sur les hauteurs, que les rapports mentionneront, ou non. Cela ne me concerne pas le moins du monde.
    Proposant mon bras, tout en lui offrant le droit de refuser, je vins à dire au Baron :


    « Si vous acceptez de me suivre, Baron Paole. »

    Mon ton était calme, posé. J’avais ressentit cette excitation si étrange et inconnu en évitant une ou deux tentacules perdues, mais surtout, cette nuée noires de plumes. Je devais ajouter que ma considération pour cet homme était honorable. C’est un inquisiteur de force.
    Dés qu’il vint à accepter de me suivre, ou est-ce d’être guidé ?, je vins à nous diriger vers la cathédrale pour rejoindre au plus vite le lien de notre repli. Le lien qui marquera notre réussite...à Tous.

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MessageSujet: Re: Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin]   Le loup approche, et de ses crocs emprisonne l'oiseau. [Pv : Lao, Job, et Shin] EmptyJeu 7 Juin - 15:04

    L’adrénaline et le danger sont vraiment les meilleurs stimulants qui soient. C’est également dans les situations critiques que certains hommes se découvrent des talents insoupçonnés. Shin en était présentement la preuve. Cette mission lui avait permis de mettre au gout du jour des réflexes qu’il ne se pensait avoir le moins du monde malgré son entrainement poussé. Il s’était concentré sur Lao, et uniquement sur lui, le guettant comme un aigle prêt à bondir sur sa proie pour l’enfermer dans ses serres. Sauter d’une telle hauteur était dangereux mais maintenant, il n’était plus question de faire dans la demi-mesure, la situation en bas était trop critique. S’il se plantait, ça ne pourrait pas être pire, mais s’il réussissait son coup…

    Il n’était plus temps de réfléchir, il était temps d’agir, il bondit alors sur sa cible, il avait guetté ses mouvements, analyser ses façons de se déplacer, ses façons de faire, guettant la moindre faille, cherchant le moment où frapper efficacement. Il le trouva. Le soleil faillit bien le trahir, imprimant son ombre sur le sol. Fort heureusement, Lao n’eut pas de réflexes salvateurs, il ne put esquiver l’attaque de Shin alors que ce dernier lui tombait lourdement sur le dos. D’une telle hauteur, s’il s’était ratée, la chute aurait fait très mal et l’aurait laissé hors d’état de combattre, mais le corps humain fait un très bon coussin d’atterrissage, Lao le découvrit aussi, à ses dépends…

    Shin ne lui laissa pas le temps de reprendre ses esprits ou de faire quoi que ce soit d’autre, il frappa d’un coup sec sur un point de compression et lui fit perdre connaissance immédiatement. Les émanations de la magie de la terre se turent dans la foulée, la mission était terminée… encore fallait-il expliquer ça au fou furieux qui faisait mumuse avec ses tentacules d’ombres que Shin esquivait tant bien que mal, ça n’avait pas l’air très sympathique à fréquenter comme bestiole. Et en plus, ça continuait à grossir.

    La petite équipe ne dut son salut… qu’à un foutu piaf qui eut la bonté de ramener son maître à la réalité. Alors comme technique c’est génial, une fois qu’on enlève la perte de conscience de la réalité autour de soi et les effets secondaires au réveil. Emile avait l’air dans un sale état, pour le coup, même Shin ou job auraient pu l’exploser. La dragueuse de service se dirigea vers lui pour lui faire de la lèche alors qu’il donnait ses ordres. Shin reçut celui, Ô combien bienvenue d’aller porter une lettre au haut-prêtre. Il la prit des mains d’Emile et grimpa sur les toits avant de disparaitre. Comme ça, ça allait beaucoup plus vite et au moins, il serait loin quand il faudrait expliquer la mort de cet idiot de Dominique. Car il lui avait dit de porter une lettre au Haut-prêtre, pas de revenir une fois celle-ci délivrée. Il avait fait son travail, il quittait maintenant la scène avec un certain plaisir…
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