L'Empire Ishtar
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 Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig]

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MessageSujet: Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig]   Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig] EmptyJeu 9 Fév - 15:23

Fidèle à ses bonnes habitudes martiales, Sargan s'était levé aux aurores. Démarrant la journée par une série d'exercice physique tel que la course, la musculation ou l'escrime, puis par un exercice de juridiction, celui-ci fut imposé par un garde, il n'avait pas été simple à résoudre : Monsieur X veut acheter des poteries à monsieur Y et dispose de quatre pièces d'or. Monsieur Y lui vend une poterie a une pièce d'or. Monsieur X effectue son achat et s'aperçoit quelques minutes plus tard que la poterie était fendue, il demande donc remboursement auprès de monsieur Y qui bien évidemment refuse. Ils en viennent à faire appel à un magistrat. Il n'y avait pas vraiment de bonnes réponses. Et ce problème avait fait réfléchir le magistrat plusieurs minutes avant de répondre :

- Monsieur Y doit vendre de bien riches poteries avec une somme pareille. Vu que son client à acheter la poterie en l'état et qu'il ne peut fournir de preuve attestant que l'objet était déjà abimé lors de l'achat il n'est pas tenu de le rembourser. Cependant, monsieur Y a tout intérêt à lui échanger sa poterie afin de faire montre de sa bonne foi dans le cas contraire, la magistrature serait en droit d'inspecter la fabrique de monsieur Y afin d'y déceler la moindre anomalie.

Sargan était satisfait de sa réponse. Faire la justice ne veut pas dire l'imposer, mais bel et bien trouver des solutions pour le bien commun. Sauf bien sûre si la loi était formelle et les preuves irréfutables, il y avait forcément châtiment. Mais en cas de litiges mieux vaut trouver des compromis légaux permettant aux deux parties d'y trouver leur compte. Une fois ceci fait, il prit le temps de se laver correctement avant de revêtir son uniforme, il n'essaya pas de se coiffer, ses cheveux étaient trop rebelles pour accepter le traitement. Il commença donc sa tournée près à s'occuper de divers litige concernant le peuple tout en se demandant où il commencerait l'enquête concernant une rumeur sur la mort de sa Seigneurie van Lähre. La rumeur dénonçait beaucoup de personnes, notamment l'Eglise, et s'il n'était pas en son pouvoir de juger la noblesse, il pouvait en tout cas élucider ce mystère qui remuait sans doute la population afin que les autorités puissent faire le nécessaire pour rassurer tout le monde. Si la rumeur concernant ses affinités avec les terroristes étaient fondées il n'était pas non plus improbable que l'Eglise ait oublié sa place. Bref cette histoire méritait qu'on s'intéresse à elle.

Alors qu'il déambulait songeur, ses pas le menèrent au marché où il fut très vite assaillis par les fringances d'épices, les cris des marchands clamant la qualité de leur produit, il y avait même un marchand d'esclave qui commençait ses enchères sous l'oeil ravis des citoyens de l'Empire. Cette ambiance rappelait à Sargan les marchés de sa contrée natale, Al-Ahïr. Il observait les étales, les gens, attendait que le litige commercial vienne à lui ou que le voleur à la tire s'empare d'une bourse. Bref, il aimait ce marché et son travail, il était ravi. Alors qu'il déambulait il put entendre des cris de colère sortir de la foule. Sargan se dirigea vers ceux-ci. Ca y est, le litige était venu à lui.


- Cet espace m'est réservé ! Et vous empiétez dessus ! Ecartez votre étal avant qu'on en vienne aux mains !
- Réservé ? Ah ben ça tombe bien ! Moi aussi j'l'ai réservé ! Alors, restez tranquille si vous ne voulez pas voir un autel dressé au culte de la barbarie !
- Silence.


Les deux marchands surpris par cette voie calme et pourtant grave, se retournèrent vers cette personne ayant fendu la foule.

- L'un de vous a les papiers démontrant qu'il a réservé son espace ?

Aucun ne répondit, ils se contentèrent de nier de la tête devant le magistrat, tout intimidés qu'ils étaient par le calme qui émanait de lui.

- Alors, si aucun de vous n'a les papiers il y a deux solutions. La première : vous démontez tout deux vos étals et vous quittez le paysage. La deuxième : vous vous partagez équitablement l'espace. Ce qui semble être le cas à l'heure actuelle sinon je peux le mesurer moi-même.

Il contrasta sa phrase d'un sourire avenant. A priori les marchands jugèrent leur espace respectif suffisant et préférèrent se taire afin de ne pas faire perdre de temps à un magistrat impérial. Puisque le litige était réglé, Sarban se retourna et repartie, bousculant par mégarde une jeune femme. Il plongea son regard dans ses yeux d'ambre et lui sourit :

- Veuillez m'excuser mademoiselle, je ne vous avais pas vu. Je puis faire quelque chose pour me faire pardonner de vous avoir ainsi malmené ?
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Mézièle Hellwig
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MessageSujet: Re: Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig]   Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig] EmptyJeu 9 Fév - 18:24

Le marché, ce lieu «sacré» où elle adorait venir étant toute petite. Oh pas ce marché-ci, mais celui d'Hellwig, celui-ci était bien plus vaste, plus fourni et diversifié, les gens venaient sans doute de partout pour offrir les trésors de leur petit coin de pays. C'est toute émerveillée, que Mézièle foulait ce grand marché; elle avait prit la poudre d'escampette tôt le matin... sans escorte, encore, il faisait jour, elle ne risquait rien, voyons!

Les odeurs, les couleurs, tous ces gens qui scandaient quelques slogans, criaient à tout va que leur offre était bien meilleure que celle du voisin; elle adorait, toute cette vie, loin des affaires de la noblesse, insouciante vie pécuniaire modeste.

Safran. Cannelle. Figues. Agrumes.
Des fleurs. De belles pièces de viande. Du poisson frais.

Des effluves à vous enivrer, le voyage à portée sans même lever le pied.

Rouge. Rosé. Jaune. Orangé. Dorure.
Coton. Satin. Dentelle.

Un véritable paradis pour une jeune femme friande de belles choses. Mais si certaine femmes se laissaient aller dans les excès, la jeune Hellwig elle savait doser, savait négocier serré ce qui lui faisait envie.

- Mad'moiselle. Ce tissus-là a été créé pour vous, ça peut pas faire autrement!
- R'gardez moi cette superbe pierre... elle ira comme un gant à votre grain d'peau!
- Avec des yeux comme ça, faut les mettre en valeur, princesse, faut qu'ça brille! R'gardez-moi donc ces joyaux de peau, vous seriez encore plus à croquer!

Elle déclinait les offre poliment, souriant aux vendeurs qui n'hésitaient pas à porter des regards plus ou moins corrects sur elle. Elle passait parmi les gens qui évitaient de trop la bousculer, premièrement parce qu'elle semblait bien frêle cette jolie jeune femme mais surtout qu'elle avait pratiquement le mot «noblesse» tatoué sur le front. Ce n'est pourtant pas ça que regardaient les hommes qui croisaient son chemin, leurs regards à eux se posaient même rapidement sur sa gorge fine, le galbe de sa poitrine bien présente sans être outrageusement débordante, sur son regard à la fois femme et enfant... ils y voyaient sans doute l'innocence de la jeunesse; un bon parti assuré mais inatteignable pour la plupart d'entre eux.

Les heures passaient et elle ne se sentait pas encore de rentrer et retrouver le calme du manoir de son frère très probablement absent à cette heure, c'est qu'un Sénateur arrêtait rarement de courir lui semblait-il.

Puis les voix de commerçant attirèrent une petite foule qu'elle suivit de près. Une querelle en lieu avec la «propriété», le coup classique des marchands qui n'aiment pas la concurrence et sont prêt à l'éclipser par quelques mensonges bien placés.

Mézièle sourit un peu, ils ont des têtes d'ahuris et croient tellement chacun en leurs discours qu'on les croiraient capable de s'entre-tuer en plein marché comme ça. Puis intervient un homme. Il semble avoir un certain pouvoir à tout le monde il est très conciliant. Un homme qui ne se cachait pas dernière un uniforme pour bomber le torse et faire valoir la loi du plus fort avant la justice elle-même. L'affaire fût rapidement expédiée et rapidement les badauds s'éclipsèrent retournant à leurs petites affaires tandis qu'elle restait là. Jusqu'à ce que le Magistrat ne se heurte à elle, ne lui pile malencontreusement sur le pied lui extirpant un petit gloussement surpris et une grimace.

Ce qu'il pouvait faire pour elle en guise de réparation ?

- Hé bien... Déjà, me rendre mon chausson... ?


Elle eût un léger rire amusé et baissa ses prunelles ambrées sur le sol en quête dudit chausson.

Oui, dans la foulée il avait accroché ce chausson déjà bien trop lâche à son pied. Difficile de le voir, là sur le sol dans cette paille, cette saleté et tous ces gens allant et venant. Un délicat chausson de cuir beige, coordonné à sa robe de voilage et au corset ceinturant taille et poitrine, perdu quelques part entre eux deux.
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MessageSujet: Re: Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig]   Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig] EmptyJeu 9 Fév - 20:37

Sarban n'avait pas réalisé, il l'avait bousculé et l'avais prise pour une citoyenne, maintenant il s'était repris et avait vu qu'elle faisait au moins partie de la petite noblesse. Du moins il l'espérait de cette manière l'incident n'aurait pas trop de répercutions fâcheuses. Lui rendre son chausson, c'était bien le minimum qu'il pouvait faire après cette bousculade. Lentement il baissa les yeux à la recherche de la dite chaussure. Pas facile de la trouver dans toute cette pagaille, d'autant plus que les gens continuaient à circuler, il y avait une probabilité non négligeable qu'elle se trouve déjà plus loin emmenée par un quelconque passant. Mais, de la même façon que personne n'échappe a la Justice, le chausson n'échappa pas aux yeux de Sarban. Aussi, prenant soin de ne pas salir son uniforme, il s'accroupit et récupéra l'objet tant convoité. Celui était fait d'un cuir fin de couleur beige, raffiné sans le moindre doute. Non cette dame ne pouvait venir du peuple, ou alors c'était une citoyenne beaucoup plus riche que la moyenne pour pouvoir se payer de tels vêtements, ces gens-là existaient, mais Sarban les comptaient sur les doigts d'une main. Le plus souvent, ils avaient réussi à s'attirer les faveurs d'un des nobles de la Cours. Toujours accroupis, il passa le revers de sa manche sur la chaussure et la briqua afin de faire disparaitre les dernières traces de cette aventure puis, en chevalier de bonne éducation qu'il était, Sarban posa sa main gauche avec une extrême douceur sur la cheville de la dame pour lui faire lever légèrement le pied. Ainsi Sarban replaça le chausson à la place qu'il n'aurait jamais dû quitter. Une fois ceci fait, il se releva lâchant un sourire poli à l'Aristocrate.

- Je vous prie d'accepter mes plus plates et sincères excuse ma Dame. Je ne vous propose pas de vous escorter jusque chez vous, j'imagine que vous êtes ici afin d'échapper un bref moment au protocole. Je suis Sarban Ibn'Dagan, ainsi qu'à votre service... Du moins tant qu'un litige commercial ou un larcin quelconque ne m'oblige à vous abandonner temporairement.

Tout en parlant, le chevalier d’Al-Ahïr posa sa main sur la garde de son cimeterre pour signifier poliment à la femme qu’il serait auprès d’elle jusqu'à ce qu’elle décide de se débarrasser de lui. Il put ainsi se rendre compte du physique de l’aristocrate. Elle était belle, terriblement belle, des yeux d’enfant dans un corps d’adulte et le fils de Dagan lui donnait à peine vingt printemps. Lentement, il s’approcha de la femme lui tendant son bras droit. Autour d’eux les gens continuait à circuler les commerçant avait repris leur activité normale, la plus part évitait soigneusement de heurter les deux personnes ou même de les importuner. Etait-ce parce que Sarban portait l’uniforme règlementaire de la magistrature ou parce que la femme avait tout l’air d’une aristocrate ou d’une quelconque femme d’influence ? Le chevalier préférait de loin ne pas y penser. Il essayait surtout de limiter la casse. Si le duc-commandant apprenait qu’il avait froissé d’une manière ou d’une autre un membre de la Haute il en prendrait pour son matricule.
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Mézièle Hellwig
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MessageSujet: Re: Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig]   Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig] EmptyVen 10 Fév - 5:53

Il allait bien sûr exécuter sa requête, c'était si gentiment demandé et ce n'était surtout pas la mer à boire. Elle le regarda plonger non sans un sourire vaguement amusé. Elle fixait son dos puisque c'est tout ce qu'elle voyait, espérant que le petit chausson n'ait été emporté par les passages fréquen. Peut-être n'avait-il pas remarqué mais la robe qu'elle portait était courte au devant et dévoilait chastement ses mollets et la moitié de ses cuisses tandis qu'au derrière le tissus traçait une espèce de traîne, une tenue qu'on ne trouve pas à tout les coins de rues et qui forcément ne s'était pas payée avec quelques piécettes. Ou alors ce genre de chose n'intéressaient pas un Magistrat, peut-être était-il de ces hommes qui préfère la fermeté d'une cuisse masculine, la poigne assurée d'une main virile ?

Quelques minutes et elle senti une main chaude contre sa cheville hoquetant de surprise. C'est une peau douce et une odeur subtile de fruits et de miel qu'il pu capter d'elle, si près fut-il dans son geste on-ne-peut plus galant. Le temps qu'il remette la chaussure et elle avait chassé son petit air surpris, le troquant pour un sourire plein de reconnaissance.

- Je vous remercie.

Inclinant quelque peu la tête pour joindre le geste à la politesse. Puis il fit son discours d'obligé, proposant son escorte pour aussi longtemps qu'elle en aurait besoin durant son évasion. Cet élan de bonté, sans doute pas si pur qu'il n'en semblait la fit sourire. Il faut croire qu'elle avait la tête parfaite de la petite chose fragile à protéger. Soit, elle aurait de la compagnie et surtout l'esprit tranquille ; on ne se baladait pas ainsi tous les jours au bras d'un Magistrat, ce genre de relation avait aussi son lot de considérations. Elle entendait bien profiter de cette présence, il comblerait sa solitude pour au moins une partie de la journée.

- A qui dois-je adresser mes plus sincères remerciements pour cette escorte si gentiment proposée ?

Elle lui souriait gentiment, il n'y avait apparemment en elle aucun malice. La jeune femme dans la fleur de l'âge rayonnait d'une joie de vivre qu'on trouvait souvent éteinte ou feinte chez la plupart du des gens de la haute. Ni femme, ni enfant mais un savant amalgame des deux dans un corps on-ne-peut plus féminin et désirable pour peu qu'on laisse son esprit vagabonder vers de telles idées.

Étrangement, oui, les gens évitaient de bousculer la Marquise et son escorte de choix, le Magistrat qui en deux phrase avait conclu intelligemment un litige qui aurait pu faire de nombreux remous. Pendue doucement à son bras, il semblait qu'elle rayonnait dans toute cette cohue. Il pouvait se rendre compte qu'un rien l'émerveillait et pas simplement pour l'exotisme que ces choses apporteraient à sa vie de richesse mais plutôt pour ce qu'elles étaient à proprement dit : de belles choses.

- Oh ! Regardez !

Agrippant un peu mieux le bras qui la soutenait, exerçant une douce pression, prise d'une faible excitation, elle pointait de sa main libre, une gerbe de fleur aux coloris étonnant et souriait béatement. Puis son regard repartait en quête d'autres merveilles.


Dernière édition par Mézièle Hellwig le Ven 10 Fév - 12:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig]   Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig] EmptyVen 10 Fév - 10:11

Plus de doute possible, cette femme ne faisait pas partie de la Petite Noblesse, mais bien de la Haute Noblesse. Alors que la jeune femme attrapa son bras il s'attarda un très bref instant et toujours dans les limites de la bienséance sur le corps de celle-ci. Cette apparente fragilité et ce regard inhabituel rendait cette dame sublime autant qu'unique aux yeux de Sarban et bien qu'il n'avait nullement l'intention de la courtiser dans l'immédiat il espérait quelque part la revoir.

Lorsqu'elle agrippa son bras, la femme put sentir les surprenants muscles de Sarban. D'apparence fine et chétive, le fils de Dagan était doté d'une musculature sèche qui n'avait rien à envier aux autres soldats à la carrure pourtant plus imposante. Elle pouvait également sentir les odeurs marine se dégageant de Sarban, non il ne sentait pas le poisson, mais plutôt une subtile odeur d'eau de mer et d'embruns. De lui émanait également un certain calme couplé à une certaine assurance, nul doute que Sarban était un têtu au calme olympien. Elle lui demandait son nom, Sarban était pourtant sûr de s'être présenté ! Elle n'avait peut-être pas entendu. Il répéta donc, toujours le sourire aux lèvres :


- Sarban ibn'Dagan, pour vous servir ma Dame.

Puis ils commencèrent leur périple à travers le marché, Sarban regardait à droite à gauche, notant mentalement certaines informations qu'il pouvait observer ou simplement observant le marché en lui-même. Lui aussi aimait les jolies et simples choses. Le couple passa près du marchand d'esclave que Sarban avait croisé tout à l'heure. Le chevalier détourna le regard, il avait toujours trouvé la pratique de l'esclavage révoltante. Comment pouvions-nous décemment priver de toute dignité un être humain ? Ou en parti humain ? Nul doute que cette partie de la Science ne l'enchantait guère. Mais rien ne va contre le Destin bien longtemps et Sarban, même s'il n'appréciait pas, était bien obligé de s'y faire.

Il s'attarda quelque peu sur un marchand d'arme jetant une oeillade aux cimeterres qu'il vendait. Certains semblaient de qualité d'autres moins, nul doute que cet homme avait une clientèle très variés. Mais Sarban disposé lui aussi d'une arme de choix, un cimeterre en acier damassé pendait à sa gauche.

L'air se fit plus parfumé, bientôt le couple arriverait près d'un étal de fleuriste. Cette pensée lui décrocha un sourire. Il aimait les fleurs. Simple et belle, certaine venait de contrée tellement lointaine et d'autre tellement proche. Pourtant, elles avaient toutes cette choses en commun, malgré toutes ces lieux de distances, quelque sois les cultures les fleurs évoquaient les sentiments.

Le chevalier sentit une légère pression sur son bras droit, la femme le guidait vers un étal de fleuriste, lui montra un superbe bouquet de fleur, elle promenait ensuite son regard de droite à gauche à la recherche des jolie choses, telle une enfant le soir de Noël, elle promenait un regard brillant d'émerveillement partout où elle le pouvait. Mais ce sourire qu'elle avait fait en montrant le bouquet, ce sourire empli de béatitude ne serait ce qu'à le regarder fit fondre Sarban. Elle était de ces dames qui d'un regard peuvent faire plier un homme et bien que le fils de Dagan était d'une façon ou d'une autre incorruptible, il n'y avait aucun mal à faire plaisir à cette Noble Dame. Lentement, il se dirigea donc vers l'étal qu'elle avait montré puis pointa du doigt le bouquet en question en s'adressant au fleuriste :


- Combien ?
- Une pièce d'or messire !
- Je le prends pour vingt cinq pièces d'argent !
- Vingt-cinq pièces d'argent ?! Mais c'est du vol ! Pas moins de soixante-quinze !
- Cinquante pièces d'argent, c'est mon dernier mot.
- Vendu !


Après avoir payé, il prit le bouquet et, en adressant son plus charmant sourire à la femme, le lui présenta.

- Tenez ma Dame.

Puis avec calme, ils reprirent leur marche. Sarban faisant attention à ne pas dépasser les limites de la politesse et de la galanterie. Il laissait de nouveau son esprit vagabondé il pensait à cette rumeur.

- Veuillez m'excuser, ma Dame... Mais avez-vous connu Eleanor van Lähre ?

Il lui posa cette question avec un mince sourire courtois afin de garder le ton mondain de cette conversation.
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MessageSujet: Re: Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig]   Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig] EmptySam 11 Fév - 6:04

Il avait une certaine musculature, surprenante quand on ne se fiait qu'aux apparences mais surtout il savait se tenir. À son bras ainsi elle ne craignait rien, il fallait être bien sot pour oser même penser détrousser un couple aussi «voyant».

Et pourtant, une petite bande de malfrats semblaient veiller au grain sur les intérêts qu'ils représentaient tous deux, un Magistrat, ça ferait du défi, le nombre pourrait éventuellement l'emporter quant à la jeune femme elle était tout simplement à croquer. Ils étaient six et zigzaguaient à travers la foule, assez subtiles pour avoir simplement l'air de passer par là et voir une belle femme au bras d'un homme de loi. Peut-être est-ce qu'ils laisseraient tomber le projet, c'était plutôt imprudent dans toute cette foule.

Ah oui ! Il s'était bien présenté, seulement dans l'amusement du moment ça lui avait échappé et n'avait pas pris garde. Ceci dit il aurait pu s'appeller Jean-Paul ou Nono qu'elle n'en aurait pas plus broncher, seulement le nom était relativement difficile à prononcé. Sarban surfirait sans doute ou alors il pourrait se moquer d'elle dans ses quelques tentatives infructueuses de prononcer le reste.

De découvertes en découvertes ils s'arrêtent devant un présentoir rempli d'armes de tout genre. Son regard à elle, bien que peu porté sur ce genre de choses, s'était arrêté un instant sur une petite dague, de bonne facture mais sans grands ornements, le genre d'arme plus barbare qu'autre chose. Plus tard, peut-être...

Puis ils passèrent plus ou moins rapidement devant le marchand d'esclaves. Mézièle ne pu pas ne pas regarder, observer ces visages, ces hommes, ces femmes et autres créatures qu'on vendait là... comme si une vie se monnayait aussi simplement ! Si ? De quoi révolter, s'indigner ou du moins réfléchir et remettre tout en perspective. La jeune femme n'en laissa rien paraître mais ces vues la troublait, la balance du bien et du mal en elle vacillant incessamment. Elle avait tout à apprendre, tout... même si la route s'ouvrait lentement devant elle ; Ulrich y était pour beaucoup...

Citation :
- Peut-on faire cela, Ulrich...?

Du bout des doigts de sa main elle caressait ses propres lèvres, comme si ce baiser avec laissé une trace, une empreinte puissante. Ils étaient si près l'un de l'autre que leurs souffles courts s'emmêlaient, fusionnaient comme leurs lèvres avaient tenté de le faire plus tôt.

Il n'avait pas pu résister plus longtemps, la voir ainsi devant lui si près, fragile petite chose pleine d'ambition. Humer son odeur encore et encore... Il devrait être persévérant, patient. Son amour était ébranlé mais pas vaincu, jamais vaincu.

- Bien sûr que si, Mézièle ! On peut tout faire ! Tu m'aimes n'est-ce pas ?

Il avait baissé la tête pour embrasser ses doigts, seule barrière dressées devant ses lèvres tentatrices.

- Je veux ton bien Mézièle. Je veux ton bonheur.

Il lui avait sourit, un sourire tendre, passionné, se voulant protecteur.

Son cœur à elle battait la chamade, il pouvait le sentir vu leur proximité ; elle c'était mise à trembler. Elle avait si peur que tout s'effondre, que cet amour étrange, interdit dirait-on, ne les consume.

Si l'Ombre planait au dessus de toute chose comme le disait la bonne parole, alors elle voyait ce qui faisait leur malheur, leur perdition, elle assistait en bonne spectatrice au drame du désir cruel. Un amour de fratrie pouvait-il les pousser ainsi aux plaisirs de la chair? Elle n'avait pas peur de lui, ne tremblait pas de crainte de lui mais toute son âme se secouait au lourd secret qu'ils devaient porter, qu'ils portaient depuis tout jeunes... un amour coupable dont ils devraient forcément répondre tôt ou tard. Elle tremblait et ne bougeait plus, son regard luisant, voilé par l'angoisse, vrillé sur lui.

Elle n'était pas prête.

Elle savait déjà que rien ne serait facile, que tout était à apprendre et que les outils pour la maîtrise de ces choses de la vie étaient en elle. Mais toujours planait le spectre du désir coupable.

L'odeur des fleurs ! C'est ce qui l'avait tiré de ses rêveries. Un bouquet superbe, coloré à souhait. Puis Sarban avait gentiment retirer son bras pour marcher vers l'étale et négocier un prix juste pour ledit bouquet. Elle avait bien voulu protester mais il avait été si prompt.

Elle rougit lorsqu'il revint pour lui tendre le somptueux assemblage de fleur, le prenant avant soin au creux de son bras droit, le gauche étant destiné à la marche auprès du Magistrat.

- Vous n'auriez pas dû...

Elle laissa transparaître dans son regard brillant toute sa joie et sa gratitude.

Des étales et encore des étales et des gens, des gens de toutes sortes. Puis, sur le ton du bavardage, presque, il posa sa question avec un certain intérêt.

- Hé bien, comme tout le monde j'ai entendu parlé de cette triste histoire mais non, je ne la connaissais pas personnellement. À vrai dire, je suis à la Capitale depuis très peu longtemps, pour le moment, je loge chez mon frère le Sénateur Hellwig mais j'entends bien m'installer d'ici peu.

Elle pince les lèvres et les humectes avant de reprendre, tournant la tête vers lui, curieuse :

- L'affaire est toujours en cours ? Des rumeurs laissent entendre que cette mort en couche n'en serait pas une ? Certains murmurent qu'un certain Paole serait responsable de cette mort...

Elle frémit comme si l'évocation d'un tel malheur l'effrayait. Pour quelqu'un qui venait à peine d'arriver, elle avait vite su tout ce qui faisait l'actualité de la Capitale ; il faut dire que la Noblesse est la pire des commères. Mais même si la jeune femme était informée, ça ne faisait pas d'elle une écornifleuse, ni même une intéressée.
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MessageSujet: Re: Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig]   Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig] EmptyDim 12 Fév - 19:16

Tout en marchant, Sarban pencha la tête du côté l'Aristocrate, geste amical accompagné d'un sourire, il finit par dire :

- Vous savez, il y a toujours des rumeurs. Ma question relève plus de la curiosité qu'autre chose. Cette femme est surement morte en couche. Oui, l'affaire est close sans le moindre doute, d'autant plus que je n'ai pas le pouvoir d'enquêter sur la noblesse. Cela dit, très chère, il est de mon devoir de protéger l'Empire et le fauteur de trouble qui répand ces rumeurs pourraient sans doute inspirer beaucoup de gens comme des terroristes voulant attenter à la vie de sa Majesté ou de l'ensemble des membres du système. N'ayez cependant aucune crainte. Car pour qu'une telle action se développe il faudrait qu'une étincelle mette le feu aux poudres. Je cherche simplement à nettoyer la poudre que cette personne sème consciemment ou non. De plus tant que vous êtes à mon bras, il ne vous arrivera rien.

Tout en continuant leur marche, s'arrêtant ca et là pour observer les étals Sarban notait mentalement le passage de ces quelques malandrins. A force de croiser encore et toujours les mêmes têtes dans un si grand marché, il ne pouvait plus penser que c'était le fruit du hasard. Machinalement, Sarban vérifia la présence de sa bourse. Elle était toujours là. Pour l'instant le couple ne craignait rien, il était difficile de penser que des gens seraient assez idiot pour s'attaquer à de telles personnes devant autant de témoin.

Levant la tête vers le ciel et notant que le soleil était proche du zénith, le chevalier d'Al Haïr ne pouvait plus ignorer la faim qui commençait sérieusement à le tenailler.


- Venez, ma Dame. Vous devez commencer à avoir faim et je dois bien vous avouer que moi aussi. Il y a un marchand venant de Lo-Thyn qui, sans vouloir aucunement le vanter, fait les meilleurs nems du monde. Quant à ses rouleaux de printemps... C'est l'Ombre elle-même qui nous les envoie.

Il agrémenta son invitation à déjeuner d'un sourire avenant. Puis, en faisant demi-tour, il se fit bousculer par l'une des personnes qui justement s'amusait à les suivre. Celui-ci continua d'ailleurs sa route sans mots dire. Sarban, s'arrêtant pris le temps de regarder autour d'eux, alerte, sa main libre caressant nonchalamment la garde du cimeterre qui pendait à sa gauche. Peut être que finalement ces gens étaient des idiots. Nous verrons bien.

D'un geste calme de la main, il réajusta son uniforme, comme si ce contact avec cet homme l'avait souillé, il n'avait pas l'air dédaigneux outre mesure, mais il n'aimait pas trois choses : L'irrespect de la loi, le manque de bienséance et la lâcheté. Or, ces imbéciles semblaient dotés de ces trois qualités. Puis il reprit sa marche. Guidant la femme dans la foule. En cas de problème, il devait absolument la mettre en lieu sure et ce restaurant tenu par cet homme aux traits bridés, qui en plus arrivait à faire les nems les plus parfaits que le monde ai connue, avait le mérite d'être un endroit sécuritaire pour une jeune femme.


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MessageSujet: Re: Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig]   Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig] EmptyLun 13 Fév - 21:15

Les rumeurs, oui.
Depuis son arrivée elle en avait entendues plus d'une et pas toujours flatteuses. Il faudrait d'ailleurs qu'elle discute avec son frère à propos de bruits courant à son sujet. Des ragots, rien que des histoires de jalousie pour ternir son nom, très certainement. Ulrich ne pouvait pas...

Non ! Elle se refusait à même songer à ces choses impures, abjectes. Non, il ne pouvait pas faire ce genre de chose, son adoré frère, son âme sœur.

Citation :
Leurs lèvres sont d'abord soudées immobiles puis il les pressent un peu plus, les remue forcément pour donner naissance à un «vrai» baiser. Elle se laisse guider, imite les mouvements des lèvres, s'aventure même à laisser pointer sa langue. Elle ne tremble plus mais ses yeux sont grands ouverts comme si elle cherchait l'approbation. De baisers timides à baisers fougueux en passant par l'apprentissage doucereux; voilà le premier vrai baiser de Mézièle. Et au final il n'y a plus de chasteté, tant le désir est grimpé en eux, mais la petite demoiselle murmura malgré tout, entre deux soupires, entre deux baisers, deux coups de langue:

- Ulrich... j'ai peur...

Elle ne met pourtant pas fin à tout ceci, elle apprend, timidement mais elle apprend; élève docile, gracieuse malgré la gaucherie, nul doute qu'elle sera parfaite avec le temps, une délicieuse amante.

Elle avait peur ? Mais peur de quoi ? Ils étaient fait l'un pour l'autre, c'est l'ombre même qui les avait forgés et avait donné sa bénédiction à leur amour, avait apposé son sceau sur leurs âmes.

Des ragots, rien de plus. Sans doute que dans cette grande Capitale il y avait plus de gens de mauvaise foi, de sales langues que de gens bien pour ainsi alimenter de telles sottises...

Manger. Oh, oui, elle oubliait parfois, dans ses escapades, que c'était une chose essentielle à faire.

- Oh ! Oui bien sûr, allons voir si je pourrai confirmer vos dires...

Un sourire taquin aux lèvres, Mézièle resserra doucement sa poigne sur le bras de son obligé escorte, le suivant sans se faire prier. Et ils faisaient demi-tour quand l'un des malandrins bouscula le Magistrat. Pour peu elle l'aurait vu s'emporter mais non, il était bien trop calme cet homme, bien trop posé pour vociférer à l'égard du petit couard qui filait déjà.

- La politesse et les bonnes manière se perdent !

La petite jeune femme avait soupiré et secoué la tête, outrée, en regardant Sargan replacer ses habits.

- Un simple «pardon» ne l'aurait pas tué !

Elle plisse le nez et hausse les épaules. Elle n'allait quand même pas laisser le manque d'éducation d'un pauvre sot secouer son bonheur et réduire à néant la proximité galante instauré avec le jeune Magistrat. Aussi reprit-elle une poigne plus assurée sur son bras, en route vers ce petit établissement où ils pourraient prendre une pause.

Il semblait qu'ils étaient toujours épiés, suivit, mais aucune certitude là-dessus, la demoiselle, elle, n'avait rien vu du tout. La belle au bras du Magistrat, filait lentement dans la foule.
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MessageSujet: Re: Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig]   Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig] EmptyMar 14 Fév - 18:28

Et ils reprirent leur marche, comme si l’incident n’avait jamais perturbé cette entente galante entre cet homme et cette femme. Le pas calme, mais les yeux aux aguets, Sarban ibn Dagan guidait la jeune femme dans le marché, choisissant intelligemment son chemin, pour deux raisons, la première : Il était persuadé que les étals de fleurs et de bijoux qu’ils croiseraient plairait à sa compagne. La deuxième : Il était difficile de suivre quelqu’un dans cette partie du marché, trop de monde tout simplement.

Ici les marchands scandaient, louaient les bienfaits de leurs bijoux pour la santé, pour l’esthétique. Ici plus de babiole, que le grand luxe pourvus qu’on y mettait le prix. Esclaves, armes, fleurs, pierres précieuses, bijoux, vêtements… Il y avait tout. Après avoir mis la femme dans un lieu un peu plus calme, Sarban se décida à ouvrir la bouche.


- La politesse ma Dame se perd dans les rues, mais c’est parce que la plus part sont désespérés.

C’était ce que Sarban pensait au plus profond de lui-même. Ce qui ne l’empêchait pas de rappeler aux petites frappes la place que leur avait réservé le Destin. Point d’ascension, pour eux misère sociale pour la gloire de l’Empire et, sauf rarissime exception, travailler la terre et se salir les mains la où d’autres débattent pour leur bien-être. Voilà quel était et serait leur lot quotidien jusqu’à la fin de leur jour.

D’un calme imperturbable, Sarban fendait la foule s’arrêtant au rythme de la femme. De temps en temps, il la faisait patienter réglant un litige ou un larcin de ci de là. Toujours avec intelligence, répandant la Justice en faisant des compromis ingénieux ou encore en confiant les petits larcins aux soldats passant par là. Ils n’étaient pas à ses ordres, mais la gardes était solidaire dans son ensemble et tous savaient que le Chevalier d’Al-Haïr leur renverrait l’ascenseur.

Ils allaient sortir du marché, passant par un petit coin désert, calme. Quand ils se trouvèrent nez à nez avec la joyeuse bande de malandrins. Sarban, les ignorant parfaitement continua d’avancer, comme le ras de marée fondant sur la côte. Incoercible… Jusqu'à ce que la personne face à lui le repoussa avec force, envoyant Sarban mordre la poussière. Dans sa chute il avait par reflexe repousser en douceur la femme en arrière, afin de ne pas l’emporter avec lui. Il se releva en grognant :


- Ma Dame, je vous suggère de rester derrière moi, cette fois la.

Il était resté d’un calme digne d’un moine tibétain. Malgré tout il jetait un regard froid à ses agresseurs, ce regard rappelant que l’océan était parfois calme, il était cependant capable de se déchainer sans commune mesure. C’est ce qui était en train de se passer. Le ton froid, il prit la parole en premier :

- Vous n’aurez ni or, ni bien, ni plaisir charnel, passez votre chemin et n’allez pas sceller votre sort de façon la plus idiote possible. Je suis prêt à oublier cet incident, je vous suggère de tenir compte de ma bonne volonté et d’oublier vos projets nous concernant depuis un moment.

Il n’avait pas dégainé il n’avait pas fait un geste menaçant juste ce ton associé a ce regard qui semblait n’être que le prélude d’une tempête phénoménale.
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Mézièle Hellwig
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Mézièle Hellwig

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MessageSujet: Re: Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig]   Un magistrat au marché [PV : Mézièle Hellwig] EmptySam 18 Fév - 5:52

Désespérés?
Comment pouvait-on désespérer en étant «libre»? L'aristocratie est une cage de verre aux contours dorés. Il y a de quoi désespérer à voir toutes les petites choses du dehors et ne pouvoir y toucher, y goûter, les sentir par peur d'écorcher les convenance et l'étiquette. Non, franchement elle avait bien du mal à comprendre ce désespoir... peut-être pour ne pas l'avoir vécu; sans doute.

«Désespoir» et «liberté» prennent un tout autre sens selon le regard qu'on leur porte, tout est une question de point de vie... Et ça Mézièle l'ignorait encore.

Les bruits du marché encore, du beau et du moins beau à regarder puis quelques troubles à apaiser sur la route vers ce petit établissement. La jeune Hellwig restait pantoise devant le calme monastique de Sarban, elle l'admirait.

C'est donc quelques litiges plus tard, lorsqu'ils allaient sortir du marché que le face à face se fit enfin.
Les malandrins avaient resserré leur étau, ils passaient à l'acte.
L'un des malotrus osa bousculer le Magistrat! Était-il donc sot ou alors suicidaire?

Mézièle eut un petit hoquet surpris lorsqu'il l'écarte, la repousse pour ne pas l'entraîner dans sa chute. En quelques pas, elle se retrouve contre le mur du bâtiment tout près, paniquée. Le calme était relatif, elle s'en rendait bien compte maintenant. Les doigts crispés contre la pierre derrière elle, Mézièle observait avec crainte et impuissance la scène se déroulant sous ses yeux.

Selon toute vraisemblance, ces hommes là n'entendaient pas parlementer avec le Magistrat, ils savaient très exactement ce qu'ils voulaient et les mises en gardes semblaient voler bien haut au dessus de leur niveau d'entendement.

- Hmmmm! T'sens bon ma p'tite mad'moiselle!

Un gloussement et la jeune Marquise se retrouvait prisonnière de gros bras bien rustres ; le précieux bouquet de fleurs multicolore s'est retrouvé malmené sur le sol. L'homme qui l'avait surprise complétait la demi douzaine de larcins les ayant suivit jusque là, c'est en fait lui qui avait bousculé le Magistrat, plus de doute maintenant. L'abject personnage humait le cou de la belle, le nez calé dans ses longs cheveux platine et murmure:

- ... res' tranquille gamine... on va laisser gentiment ton Magistrat s'débrouiller avec les copains... T'vas voir s'quoi un homme, un vrai...

Il faisait déjà aller ses grosses pattes sales sur les cuisses à moitié découvertes de la Marquise qui se crispait, incapable de trop bouger, prisonnière. Entre ses mâchoires serrées, elle osa:

- Vous regretterez d'avoir porté la main sur moi!


De ses petites mains, elle tentait tout pour chasser celles vicieuse de l'homme qui s'efforçait de la traîner plus loin, en retrait.

- Ben sûr que j'vas r'gretter d'te tuer belle Damoiselle... mais ça, c'est l'métier!

L'odeur fétide de son souffle, les mains rêches avec lesquelles il brusquait la pureté de sa peau, les paroles qu'il prononçait tout conspirait au malheur de Mézièle. Fallait-il vraiment qu'elle prononce une fois de plus le nom de son frère pour qu'on voit en elle plus qu'un bout de chair?!

- Mais j'vas pas partir les mains vides... J'cré ben qu'tu vas y passer ma p'tite poule...Si t'es gentille, j'te ferai pas trop mal...

Il existait encore ici des gens qui ne craignait rien, hein?

L'effervescence du marché, les vas et viens; les gens n'ont pas le temps de s'en faire du sort des autres... ou alors ils fuient la responsabilité, ça vaut mieux pour leur peau.

Le Magistrat trouverait le moyen de les sortir de là. Le Magistrat leur apprendrait à tous la politesse que l'on doit à une dame de son grade ! Mézièle tentait silencieusement de s'en convaincre, fermant les yeux pour ignorer toutes les saletés que l'autre pouvait lui dire, lui faire. Il fallait être forte, être confiante.


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