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| Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là Sam 5 Juin - 16:14 | |
| "T'as vraiment l'air épuisé, Heinrich. -J'ai trop de travail, maître. Et les corvées, j'en ai par dessus la tête ! -Pourquoi tu ne prends pas un esclave ? -La dernière fois que j'y suis allé, il n'y avait rien d'intéressant. Puis, il faut vraiment que je travaille. J'ai le portrait de la vieille à finir en plus. Elle m'a encore envoyé un valet pour me le réclamer. J'ai trop de retard. -Oui et comme tu es fatigué, tu fais de plus en plus de conneries. Allez, viens, je te sors et je n'entendrai pas un seul mot de protestation !"
Heinrich se vit jeter sa cape à la figure. Il se fit tirer du vieux canapé informe et ô combien confortable qui ornait l'atelier. Lodovico traîna son apprenti et associé vers les marchés de la ville. La conversation s'élança sur le portrait qu'il venait juste de réaliser. Le maître en était très impressionné. Comment avait-il pu faire en deux jours un portrait de cette taille et aussi perfectionné ? On aurait dit que le grand prêtre qu'il représentait était vivant. Heinrich sourit. Il fallait dire qu'il avait eu l'occasion de voir Uriel d'Arken de près. Et que la célérité de cette réalisation était surtout dû au fait qu'il avait utilisé le pouvoir de la terre pour manipuler la peinture. Et c'était également à cause de cette utilisation intensive pendant deux jours qu'il était complètement cuit et lessivé. Ha ha ! Vengeance ! Celui qui détestait son pouvoir installerait en bonne place un portrait réalisé avec ces hérésies.
Ils entrèrent dans les premières rues du marché. Le coin était grouillant de monde, les pickpockets louvoyaient avec les petits escrocs. A chaque coin de rue, les joueurs de carte attiraient la foule et se la disputaient avec les jongleurs et autres montreurs de foire. Il déambulèrent, frayant à travers les rixes et les ivrognes, ignorant les diseuses de bonne aventure. Lodovico l'entraina vers les grandes places recouvertes par des estrades plus ou moins branlantes.
"Tiens ? Ils ont changé. -Ah ? Quoi donc, maître ? -Les objets étaient ici avant. Et les hybrides là bas. -Vous n'avez pas du venir depuis longtemps : j'ai toujours vu ça comme ça. On y va ? Même si vous savez, je ne pense pas qu'il y ait d'objet qui m'intéresse encore. -Je ne te savais pas si difficile, Heinrich. -Je vais pas investir dans n'importe quoi non plus."
terminèrent-ils en continuant leur route. Leurs yeux courraient sur les cages et leurs occupants. Quelques enfants essayaient de caresser une hybride chienne pendant que leur gouvernante les en empêchait. Ce côté ci du marché aux esclaves était nettement mieux tenu. Les hybrides tenaient plus du tableau ou de l'animal de compagnie plutôt que du travailleur de force. Il fallait pouvoir se payer un esclave à ne rien faire et les riches qui pouvaient se le permettre faisaient une allergie certaine à la crasse, la misère et la pauvreté. Ainsi, les hybrides étaient rarement attachés et les boutiques étaient décorées de tentures plus ou moins délavées.
Il s'arrêtèrent tous les deux devant un étal qui proposaient de magnifique hommes oiseaux. Les deux peintres commentaient les reflets et les formes. Chacun y allant de sa préférence, l'un pour un oiseau de paradis, l'autre pour un ara. Puis, ce lèche-vitrine accompli, ils s'éloignèrent. Peu. Juste à côté, il y avait une cage plutôt misérable, qui tranchait par la pauvreté de ses décorations, à peine un peu de paille et tout le dépouillement des barreaux. Heinrich fut intrigué et s'approcha donc.
*Wouaw ! J'le veux !*
Devant lui, un magnifique spécimen hybride. Hybride de quoi, il n'arrivait pas à le savoir mais il adorait ses couleurs. Décidément, il n'y avait que cela qui puisse le faire chavirer sans compter. Il adorait ces reflets vert de la chevelure. Le petit regard hautain, le petit sourire de dégoût, le visage narquois, l'allure de mauvais présage ? Heinrich ne voyait rien de cela. Il n'y avait pour lui que contraste entre le pastel et la vivacité de la couleur. Il entendit Lodovico approcher.
"Il est magnifique, vous ne trouvez pas, maître ? -Mmmh, c'est certain. -Vous plaisantez, j'espère ? La vache, je l'adore ! -Vous serez très content de cet article, en tout cas. intervint un vendeur. -Pourquoi est-il dans cette cage à part ? demanda l'ainé -Parce que nous venons juste de le recevoir, c'est pour l'acclimater. -C'est étrange. Vu sa tête, j'aurai juré que c'est parce que vous n'arrivez pas à le vendre. répliqua Lodovico. -Du tout, monsieur, du tout. C'est un hybride magnifique qui embellira à merveille une maison. -Combien coûte-t-il ? interrompit Heinrich -Neuf cent quatre-vingt dix neuf pièces d'or, monsieur. -Mille pièces d'or ! tonna l'aîné. Mais c'est du vol ! Le moindre objet coûte deux fois moins. Allez, viens, Heinrich, on s'en va."
Il fit demi-tour rapidement suivi à contrecœur par son apprenti. Il fallait dire, cet hybride, il lui avait tapé dans l'œil. Toutes ses pensées y étaient tourné. Aucun des objets présentés par la suite ne lui plurent et pour cause ! Il n'avait qu'un vert fugace à l'esprit. Il dédaigna tout ce qu'un mois auparavant, il aurait accepté avec bonheur. Au bout d'un moment, alors qu'il avait les yeux dans le vague, Lodovico se tourna vers lui, sceptique et demanda.
"Pourquoi tu refuses tout ? Ils sont bien ces objets, ils t'aideraient dans ta tâche. -moui... Mais non, je sais pas... Ils ont un petit quelque chose qui leur manque... répondit-il vaguement -Des cheveux verts, par hasard ? -Oui, voilà ! Euh ? Comment le savez-vous ? -Je lis dans toi comme dans un livre ouvert, gamin ! N'oublie pas. -Allez, on peut peut-être aller négocier les prix. On y retourne ? -Si tu veux. Mais je te préviens, pour faire passer ça dans les frais de l'atelier, va falloir trouver une bonne excuse. -On verra ça plus tard, maître, on y va." conclut-il en le traînant
Quelques minutes plus tard, ils étaient de retour au point de départ devant cette cage avec l'esclave enchaîné. Heinrich s'arrêta à côté du jeune homme aux cheveux bleus qui se trouvait lui aussi en train de regarder l'hybride. Le jean déchiré ne le mettait vraiment pas en valeur. Il avait l'air un peu mal en point. Peut-être avait-il été frappé, sa peau avait peut-être quelques cicatrices. Il ne le souhaitait pas vraiment mais en même temps, si. Il pourrait peut-être faire baisser le prix.
Il se retourna vers le vendeur et demanda :
"On peut l'examiner ?" |
| | | | Sujet: Re: Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là Sam 5 Juin - 21:35 | |
| Dégoûtant. Écœurant. Telles étaient les pensées majoritaires d’un jeune homme bien particulier. Voyez-vous, à Ishtar, il existait un lieu assez différent des autres. Une Grande Place de Marché…qui abritait bien des secrets. C’est ici qu’était vendu objets et hybrides en tout genre. Bien sûr, une distinction de taille se faisait entre les deux. D’un côté, les êtres luxueux et raffinés, traités avec autant de respect qu’une marchandise de valeur se doit de l’être. Des animaux de compagnie, des œuvres d’art, des trophées…bien des titres pour ces êtres. De l’autre côté, les babioles en tout genre. Cependant, c’est au sein de la zone la plus « respectueuse » que notre regard se porte. Là, à l’écart, se trouvait une cage peu avenante. Une cage aux épais barreaux de fer, qui laissait pénétrait le froid. En son sein, recroquevillé sur lui-même, une masse informe se trouvait. En ce qui semblait son sommet, pouvait se voir de délicats cheveux verts. En fait, on aurait dit un vert se liant et se déliant à un bleu léger. Un vert d’eau que l’on nomme cet effet.
Ces cheveux appartenaient à un hybride du nom de Jésus. Un hybride rare, que l’on qualifiait autrefois d’œuvre d’art. Il fallait tellement d’élément pour parfaire son bien-être, son « habitat naturel », qu’on ne pouvait que le qualifier d’onéreux. En fait, c’est comme tenir un vivarium…ça coûte cher. Mais là, c’est un vivarium à taille humaine qu’il faut prévoir ! Seul les riches s’étaient tentés de le posséder. Et se sont ces même riches, qui périrent de manière si étrange…si accidentelles. Cela faisait une semaine que son précédent maître, un quinquagénaire, venait de mourir. Chute dans les escaliers…son cou avait cédé sur le coup ! Le pauvre homme, Marcus de Caras, n’avait décidément pas eu de veine ce jour là ! Lui qu’on disait plein de vie…Bah, n’est-ce pas les meilleurs qui nous quittent les premiers ?
Quoiqu’il en soit, cet homme avait à peine eu notre petiot une semaine qu’il était mort. Bof…Pour une fois que c’était purement accidentel ! D’habitude, il attendait au moins 1 ou 2 mois avant d’agir notre lézard. Enfin bref…Les vendeurs semblèrent en rage à sa vue. Et oui…Un esclave de luxe ayant eu autant de maître, c’est rare. En fait, ça le transforme petit à petit en marchandise de pacotille, bonne à la brocante. Comme pour se venger des difficultés dans lesquels la marchandise les mettait, nos chers humains vendeurs avaient décidés de passer leurs nerfs sur la pauvre bestiole qu’était Jess’. Aussi, son pull de cashmere, offert par le vieux, lui fut retiré. Sa chemise de soie, en vint à finir déchirée. Bah…il la garde dorénavant ouverte…de toute façon, y’a plus de boutonnière. Et puis, son toucher est agréable…et sa couleur, noir, plait à notre éphèbe. Son pantalon ? Il était écorché, surtout au niveau des genoux. Il faut avouer que c’est une matière fragile qu’il portait. Un objet de luxe se devant d’être soigneux envers son apparence.
Le voilà donc en boule, dans cette cage laissant passer le froid. Son dos doit être recouvert de quelques ecchymoses. Bah, elles ne laisseront aucunes traces d’ici quelques jours. Et puis, à l’écart comme il est, personne ne s’intéressera à lui. De toute façon, son but est de choper un aristocrate cette fois-ci ! Un aristocrate, et non un simple richousse ! Tremblant légèrement, à cause du froid et de son manque d’ensoleillement, c’est en relevant légèrement la taille qu’il le vit. Un jeune homme, de petite stature à première vu…le dévisager. La réaction de Jésus ? Dégoût…Pourquoi ? Car, encore une fois, un humain ne montrait que fascination en le regardant…non pas en tant qu’être vivant, mais en tant qu’objet ! Cela se lisait dans le regard de cette personne qu’il le voyait plus comme un sujet de foire qu’autre chose. Un sourire désabusé, relatant un peu de dégoût, vint poindre sur les fines lèvres du reptile. C’est alors qu’il écouta la conversation entre les deux hommes, puis le vendeur. A l’entente de son prix, il ne put s’empêcher de ricaner. Abîmer comme il l’était, il est certain que notre Jésus ne valait pas 1000 Pièces d’Or ! En son temps de gloire…on l’aurait acheter 3000, voir même, 5000 Pièces d’Or ! Oui…C’était à l’époque où il était enfant. Où il était docile…naïf. Où il espérait encore que cette femme ne vienne le sauver. Lorsque le duo fut partit, bougonnant sur son prix, le vendeur vint en sa direction et frappa les barreaux de sa cage en feulant :
« Ne peux-tu donc pas sourire et faire les yeux doux saleté ?! »
A peine cela fut-il dit, que l’homme commença à partir vers d’autre marchandise. Alors qu’il partait, une voix fluide comme l’eau laissa glisser :
« Qui sait, humain ? Qui sait ?... »
Fermant les yeux, notre cher basilic se laissa aller contre les barreaux froids. Ces-derniers le firent frémir, mais il ne laissa échapper qu’un soupir. Là, laissant ses yeux à demi-ouvert, ildérivait de nouveau. Ce visage flou, cette voix douce et tendre…accentué d’un léger rire. Cette femme qui hantait ses jours et ses nuits lui parlait. Lui demandant comment allait « son petit Jésus ». Il n’arrivait à voir son visage, un flou sombre semblant lui cacher la vue. Perdu dans ses demi-souvenirs, ses yeux d’un bleu intense semblèrent se voiler légèrement. Comme par automatisme, sa main vint recueillir le pendentif qu’il avait alors reçu ce tragique soir…Il y a 10 ans. Le portant à sa vue, il murmura :
« Joyeux Anniversaire Jésus… »
Oui…Aujourd’hui correspondait au jour où sa transformation en hybride s’était achevé. C’était le jour qui marquait sa naissance en tant que créature, et sa mort en tant qu’humain. D’ailleurs, aux yeux des gens, a-t-il déjà été humain ? Bonne question… Refermant son poing sur le bijou tant aimé, Jess’ le porta à ses lèvres pour y déposer un baiser. Soudainement, une voix le sortit de sa rêverie. Un « On peut l'examiner ? » qui le laissa coi ! Ouvrant grand les yeux, il se redressa légèrement sur ses gardes. L’examiner ? Lui !? Ses yeux aigue-marine reflétaient une peur soudaine…mais aussi, un certain malaise…voir même : de la rage ? Un genou à terre, le reste du corps droit et prêt à réagir…C’est dans cette posture qu’il attendait la réponse du vendeur…
Dernière édition par Jésus le Dim 20 Juin - 20:07, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là Ven 11 Juin - 22:53 | |
| Le soleil était déjà haut dans le ciel et la lumière écrasante de l'astre brulant envahissait allègrement les rues de la capitale, frappant de plein fouet le marché et ses occupants. Une de ses journées qu'on préfèrerait passer dans une cave humide. Du moins, la plupart des personnes car les marchands étaient loin de faire partie du commun des mortels. Quelque soit le temps, ils ne manqueraient une affaire pour rien au monde et puis, tout le monde le sait, le temps, c'est de l'argent. Ainsi, leur marchandises subissaient cet état d'esprit.
Le Prince ne faisait pas plus parti du commun des mortels que ces marchands. Rien au monde ne l'aurait empêché de partir à la conquête des rues de son Empire. Découvrir de nouvelles têtes étaient toujours un plaisir et il n'y avait pas meilleur endroit que le marché pour ça. En plus des têtes, on pouvait y trouver tout un tas de créatures, objets et autres choses des plus intrigantes. Il suffisait de temps et de persévérance pour trouver tout ce qu'on désirait ici qui puisse être matérielle et ces deux choses, Ezhekiel les possédaient toutes les deux en doses considérables. Encore fallait-il savoir ce qu'il désirait trouver.
Ainsi, son regard se portait d'un étal à l'autre, le sourire aux lèvres, niant la chaleur écrasante que subissait la ville. Habillé de bleu, il déambulait entre ces boutiques, faisant pensé à un courant d'air rafraichissant qui prenait à un malin plaisir à prodiguer une légère brise avant de s'évaporer tout aussi rapidement qu'il était apparu. Les Hybrides avaient un coté fascinant. Il n'y en avait jamais deux complètement identiques. Il en avait possédé plusieurs lorsqu'il était jeune mais le Régent n'aimait pas tellement ces créations de la Science et il avait donc résister à l'envie d'en racheter un nouveau lorsque son Scorpion avait tristement rendu l'âme après s'être malencontreusement piqué lui-même... Ezhekiel était certain qu'il pouvait faire un cumulet sans problème. Cela ne fut qu'à moitié vrai, hélas.
Cependant, c'était du passé et il s'ennuyait beaucoup ces derniers temps. Il fallait qu'il trouve quelque chose de nouveau... Amusant, joli et puis... Surtout, plus que tout, qu'il soit solide. Dans cette optique des choses, il n'avait accordé que peu d'attention aux oiseaux colorés et aux petits chats. Il cherchait du regard quelque chose qui puisse éveiller son intérêt.
C'est alors qu'il l'aperçut. A l'écart des autres, à l'ombre trônait une créature des plus singulières aux reflets vert émeraude et aux allures peu commodes. Peut être était-ce justement cette isolation qui avait attirer son regard d'enfant et qu'il se rapprochait déjà sans aucunes craintes de l'hybride. Le manque de discernement qu'on tout les enfants voyant pour la première fois un tigre et qui ne peuvent s'empêcher de glisser leur mains à travers les barreaux. Pour sa part, Ezhekiel fut arrêté prestement par le marchand qui le rabroua :
« Recule gamin, ce n'est pas une bonne idée de glisser ses petits doigts là-dedans. T'es pas sûr de les voir ressortir. »
Simple plaisanterie ou pas, ce qu'il voyait lui plaisait énormément et il voulait en savoir plus sur ce spécimen aux allures prédatrices. Voilà quelque chose qui avait l'air particulièrement solide et très intéressante. Ces yeux le détaillait sous toute les coutures alors qu'une sourire espiègle se dessinait sur ses lèvres.
« De quoi s'agit-il ? J'aimerais en savoir plus... »
Le marchand de retourna vivement. Il l'avait déjà complètement oublié. Depuis quand les mômes « voulait en savoir plus » ? Ça sonnait comme « j'aimerais l'acheter » sauf qu'aucun parent n'était présent et donc, en somme, pas de porte-monnaie sur patte. Il lui répondit sur un ton quelque peu désagréable. Ce garçon lui faisait perdre son temps.
« C'est un Basilic, maintenant va-t-en, tu n'as rien à faire ici. »
Il n'en fallait pas beaucoup plus pour le vexer. Son visage se renfrogna mais il ne bougea pas. Ha! Il aurait dû choisir des habits moins... populaires. Il aurait surement été pris plus au sérieux. Si au moins il s'était munit d'une bourse sonnante et trébuchante, à coup sûr que l'homme lui aurait adressé bien plus de témoignage de respect. Cependant, il voulait cet hybride. C'était décidé. Il lui plaisait et il le voulait. Il ne restait plus qu'à convaincre le marchand...
"On peut l'examiner ?"
Perdu dans ses réflexions, il sursauta. Qui donc osait? Il l'avait vu le premier, c'est lui qui se le procurerait pas ce... Il l'examina... Ce... Cette... Heu... Cette personne! Sourire envolé, le jeune Prince répliqua presque aussitôt.
« Il m'intéresse aussi. Votre prix sera le mien. »
Certes, il n'avait pas d'argent sur lui mais... Il pourrait bien faire payer la note à quelqu'un plus tard, non ? |
| | | | Sujet: Re: Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là Sam 12 Juin - 8:23 | |
| Il est amusant de voir combien une simple petite question peut faire surgir de réactions différentes en ce bas monde. Trois petits mots, quatre réactions différentes. "On peut l'examiner ?" Lodovico Buonarotti soupire, baisse la tête, ferme les yeux et porte la main à son front. "On peut l'examiner ?" L'hybride se raidit, prêt à bondir, le regard un peu déformé par sa peur et, ce qui allait de pair, sa colère. "On peut l'examiner ?" Le marchand se retourna avec le sourire, autant pour ne pas effrayer le prospect que parce qu'enfin il pourrait se débarrasser de cette marchandise. "On peut l'examiner ?" « Il m'intéresse aussi. Votre prix sera le mien. »
A ce moment là, une petite phrase, une seule et même réaction. Quatre paires d'yeux se retournère comme un seul homme vers l'auteur des mots. A ce moment là, le vendeur leva les yeux en l'air, Heinrich haussa les sourcils de surprise et Lodovico commença à pouffer de rire. L'apprenti se retourna sur son maître, mi-intrgué mi fâché :
"Pourquoi riez-vous ? -Parce qu'il a l'air si sérieux ce petit ! J'adore l'air qu'il prend ! On dirait un petit roi. Attention, Heinrich, ta concurrence est de taille !"
Sur ces mots ironiques, le maître de l'atelier repartit dans un rire qu'il cacha derrière ses mains de peintre. Le frère du gouverneur se gratta plutôt la tête en regardant le jeune homme aux cheveux bleus. Il l'avait bien vu à côté de la cage lorsqu'ils étaient revenu mais il n'aurait pas cru qu'il aurait pu s'agir d'un acheteur sérieux. Il fallait dire... Dans ce corps d'adolescent, il traînait encore des traits d'enfant. Et ce n'était pas le plus crédible pour réaliser un achat qui pouvait se monter en centaines de pièces d'or. Y avait-il des parents dans le coin ? Le jeune artiste regarda autour de lui, ne vit rien comme une personne ayant les mêmes traits puis se retourna vers l'hybride. Après tout, c'était bien lui qui allait faire l'objet de cette discussion. Les rêvasseries du peintre reprirent lorsqu'il le regarda. Aaaah, qu'est-ce qu'il était beau. Toutes ces couleurs. C'en était apaisant. Hors de question que le caprice d'un gamin le lui prive. Il se retourna vers ce dernier, une ferme résolution remplissant son coeur.
"Heinrich, attention au prix !" Le murmure était venu à ses oreilles en même temps que la main se posait sur son épaule. Son maître le connaissait bien et connaissait cet air. L'apprenti enleva la main de son épaule. Mais avant qu'il ne puisse faire quelque chose d'autre, le vendeur avait fini de regarder son supérieur et se retourna vers l'adolescent :
"Mais enfin ! Qu'est-ce que tu crois ? Même pour cent pièces d'or, tu ne pourrais pas te l'acheter. -J'imagine. Par contre, c'est un prix qui me plait bien. Je vous l'achète. répliqua Heinrich -Ah non, monsieur ! Le prix est fixé est neuf cent quatre vingt dix neuf pièce d'or ! s'indigna le vendeur -Mille quoi ! Arrêtez le discours de vente et l'arnaque. S'il en valait tant, il serait exposé avec les autres. interrompit Lodovico. -Vous venez de dire que cet enfant ne pourrait pas s'acheter l'hybride au tarif de cent pièces d'or. C'est donc qu'il vaut cent d'or. N'importe quel juge vous le dira ! Même l'empereur vous le dirait ! Je vous l'achète."
Après emphase, le ton s'était terminé ferme. Déjà Heinrich passait la main sous sa cape comme pour attraper sa bourse. Il sentait que dans son dos, son maître leva discrètement les yeux au ciel. La répartie de l'empereur, Heinrich l'utilisait relativement souvent. Et cela était d'autant plus risible que, si on le conaissait bien, on savait qu'il voulait la séparation de sa province avec l'Empire. Cela faisait toujours rire Lodovico. Mais contre un marchand, cet argument n'avait que peu de valeur. La politique, il s'en fichait, l'argent beaucoup moins. Il n'empêchait que ce gamin avait permis de commencer les discussions sur une nouvelle base. Ou pas. Aucun des trois adultes ne s'en inquiétait beaucoup. Il n'avait pas l'air d'un adolescent qui pouvait se permettre une telle dépense. Comment pourrait-il s'offrir un hybride avec de l'argent de poche ? |
| | | | Sujet: Re: Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là Sam 12 Juin - 8:59 | |
| Bon sang...Mais c'est quoi ce merdier ? Comment se fait-il que, avant que les mots fatidiques ne soient prononcés, il n'eut même pas remarqué ce mioche ?! Non, vraiment...Un GAMIN voulait l'acheter ? Lui ?! Mais il a fumé quoi ? Aux dernières nouvelles, la moquette est déconseillée à toute personne censée. Les yeux écarquillés d'effroi, son regard suivait le gamin, le vendeur, et l'autre fasciné. Mais dans quoi s'est-il fourré ? Normalement...Un esclave mit en cage bien sur le côté, personne ne vient le voir. On l'oublie, le dénigre. Il arrive même qu'on le voit comme un vulgaire chien abandonné. Et puis...de toute façon...22 ans, c'est vieux. Un hybride, généralement, n'est plus réellement rentable, en terme de vente, dés un certains âge. La jeunesse prime dans le luxe.
C'est alors que le débat commença. Sérieux...Ils sont tous fou ici ! Entre l'autre là qui se marre comme un taré, le vendeur qui dénigre le mioche...et l'autre qui en profite pour faire baisser le prix de 899 Pièces...Non, vraiment, y'a bien qu'à Ishtar qu'on voit autant de foire sur les marchés. Y'a même des forains ici...alors bon. Tiens, pour négocier, l'autre à décider qu'il fallait mieux ne plus rire comme un dément possédait par je ne sais quelle magie. Quoiqu'il en soit, les sens aux aguets...Notre cher ami ne supportait pas qu'on puisse parler de lui comme s'il n'était pas là. Et oh ! Accentuant sa position de prédateur, son regard se fit plus violent. Ses yeux aigue marine brillaient d'une lueur coléreuse...Alors que, n'en pouvant plus, il s'exclamait :
"J'ai une tête et un cerveau aux dernières nouvelles. Et surtout : Je sais m'en servir ! Vous n'êtes pas obligé de parler de moi comme si j'étais un meuble bande de tarés !"
Le ton était froid...mais la voix assez délicate. On ressentait toute la colère que son corps démontrait. C'est le genre de phrase un peu désespéré que sortirez quelqu'un qui n'en peut plus. Il faut dire qu'il se sent assez menacé là...et que la menace, elle ne fait que croître !!! Ils sont là, parlant, blablatant ! D'ailleurs, étrangement...avec un ton assez moqueur, notre bel hybride ajouta ceci à sa phrase :
"Si vous avez ainsi le temps de discuter sur mon compte, allez donc vous achetez une vie. Vous paraissez si pitoyable devant ma cage...Cela en devient pathétique."
Moquerie, insolence...Voilà ce qui se dévoilait dans ses propos. Non mais oh ! Faut pas non plus croire qu'il se laissera acheter par le premier venu ! Il l'a dit...Il lui fallait quelqu'un ayant un poids politique ou un savoir sur la "Vérité" assez important. En somme, Aristocrate ou Philosophe...les deux seraient bienvenu ! Quoique...Un terroriste, vous pensez qu'il achète un hybride ? J'avoue que je suis certaine que mon p'tit gars, il l'aiderait à sa tâche ! En tout cas, la position de notre reptile s'était faite plus posée. Il était toujours aux aguets et ses yeux continuaient de luire d'une lueur singulière...Mais, il n'était plus paniqué comme au début. Il avait eu le temps de se calmer légèrement. Faut dire, avec ce bordel ambiant, c'est pas bien compliqué ! Suffit de trouver cela risible et pathétique, et la menace s'affine.
Dernière édition par Jésus le Dim 20 Juin - 20:12, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là Sam 12 Juin - 19:29 | |
| Il se sentait étrangement seul. Presque nié, le jeune Monarque venait de se faire rembarrer en beauté et en plus, ce... Cette... Enfin, l'Inconnu tentait de lui piquer sous le nez le joli spécimen qu'il venait de dénicher. Il fallait qu'il fasse quelque chose rapidement, c'était... Imperatif. Le visage renfrogné, il observa en détails les deux inconnus. Le vieux semblait étrangement bien s'amuser de la situation tandis que le plus jeune s'obstinait. Et voilà, il allait jusqu'à discuter le prix!
De toute évidence, il n'avait pas les moyens de payer. Faire baisser le prix était de toute évidence nécessaire pour qu'il puisse acheter l'hybride. Faiblesse qu'il devait utiliser à son avantage, surtout qu'alliée à la cupidité du marchand, cela pourrait retourner la situation à son avantage. Il n'avait peut être pas un sou sur lui, mais ça ne l'empêcherait pas d'obtenir ce qu'il désirait. Les petits rouages de son esprit s'activaient et il réfléchissait au moyen qui le conduirait à la victoire. Le jeune Prince pourrait sans doute être un grand politicien. Il n'avait jamais mis un pied au sénat mais lorsqu'il s'agissait de jouer, il devenait un fin manipulateur qui désirait la victoire par tout les moyens. S'énerver ne servait à rien. Il devait être... Maitre de la situation.
« ... Même l'empereur vous le dirait ! Je vous l'achète." »
Mais il est gonflé celui-là... On n'a pas foudroyé les serviteurs ensemble. Il allait savoir ce que l'Empereur en pensait. Du moins, c'est qu'Ezhekiel aurait voulu mais même agacé de la sorte, il n'oubliait pas les conseils de d'Arken. Il lui répétait souvent que la capitale était un lieu dangereux et que de nombreuses personnes désiraient sa mort. Il ne le croyait qu'à moitié mais soit... Ce n'était pas une bonne idée. Sa réflexion fut coupée par une voix étrangère en provenance de la cage. L'objet de toute leur attention venait de parler. Tiens... C'est vrai, on oublierait presque que ça parle, ces créatures là. Quoique, certains pas, mais c'était une autre histoire.
La repartie du Basilic était fort amusante. A coup sûr qu'il déplairait à Monsieur d'Arken. Déjà qu'il n'aimait pas les hybrides, celui-là serait vraiment insupportable pour lui. Ezhekiel n'aimait pas causé du tort à son cher ami mais ce dernier était si souvent maitre de lui même que cela en devenait lassant. Voir son visage dessiner autre chose que des sourires sympathiques et réconfortants seraient tout simplement jouissif. Il fallait donc qu'il empêche la transaction. Ses yeux couleurs miroirs brillèrent de malice, son visage se décrispa et il prit sa voix la plus agréable. Pas celle qui dégouline de niaiseries et sympathies. Non, celle que tout les Empereurs ont de manière innée. Une voix qui invite à l'écoute sans paraitre autoritaire de laquelle découle un charisme difficile à concevoir. Enfin, l'effet était légèrement atténué par le ton quelque peu sarcastique du jeune orateur.
« Ce que dirait l'Empereur ? Qu'en savez-vous ? Moi, tout ce que j'observe... C'est que vous-êtes pingre. Si vous ne pouvez pas vous l'acheter, cesser d'insister. Mille pièces d'or, c'est un prix raisonnable pour un hybride tel que celui-ci, n'êtes vous pas d'accord ? »
Le marchand, qui venait de jeter un regard courroucé à son hybride, s'empressa de répondre, voyant là une ouverture qui lui permettrait de remonter le prix. Envolé les « Gamin, tu ne peux pas te payer ça alors va t-en ». Voilà qu'il était tout sucre, tout miel.
« Il est d'une qualité rare. Vous n'en trouverez pas à tout les coins de rues, des spécimens de cet acabit. Il s'agit d'un Basilic. C'est une œuvre d'art vivante! Il peut courir sur l'eau et regardez ses reflets magnifiques. Je ne peux pas vous le laisser pour cent malheureuse pièces d'or, ce jeune homme à raison. » « Voilà. Et puis, quel juge viendrait vous défendre pour une affaire pareil. Tout le monde sait que le prix standard est de mille pièces. Cet Hybride est une aubaine, vous devriez-vous estimer content. Personnellement, je serais prêt à vous en donner bien plus mais je ne pourrais pas payer tout de suite. Je n'ai pas l'habitude de me promener avec tant d'argent sur moi, c'est dangereux. »
Les yeux du futur Empereur se posèrent nonchalamment sur l'artiste et semblait vouloir dire... « Tiens, ça t'apprendra à sous-estimer les jeunes garçons ». Le jeune garçon en question semblait s'être complètement métamorphosé en quelque chose de difficilement définissable.
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| | | | Sujet: Re: Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là Dim 13 Juin - 18:05 | |
| Alors que jusqu'à présent il s'était tu, l'hybride se manifesta, concentrant les regards de la petite troupe sur sa personne. Heinrich leva un sourcil. Il possédait un cerveau dans la boîte crânienne ? Le peintre n'en était pas sur.
"Aller nous acheter une vie ? C'est exactement ce pour quoi nous sommes ici."
Inutile d'en ajouter plus, il était évident que cette vie là, c'était celle de l'hybride. Après tout, c'était sa vie qu'ils essayaient tous de marchander. Le marchand fourdroya son esclave du regard avant de se retourner avec surprise lorsque le gamin prit la parole. Les peintres eux-mêmes le regardèrent avec intérêt. Soudainement cet adolescent exhalait une aura d'autorité sereine. Avec sa voix paisible, tout le monde s'était tu pour écouter ses paroles. Il y avait eu comme un espèce de magnétisme impérieux qui commandait l'attention de l'entourage.
Malheureusement, ce ton fut au désavantage du peintre. Heinrich serra les dents. Pingre, lui ? Si le jeune aux cheveux bleus n'avait pas continué de parler, il aurait reçu sa main sur sa figure. Les doigts du peintre se serraient sous la colère. Puis vint le marchand qui plaça là son discours commercial. Un basilic ? Qu'est-ce que c'était que ça comme bestiole ? Mais vint le point final du gamin. Il pourrait en donner bien plus ? Mais qu'est-ce que c'était que cette histoire ?
"Bien sur qu'il est dangereux de se promener avec tant d'argent. Mais je n'ai jamais entendu parler d'une quelconque possibilité de crédit. Il n'y a pas que moi d'ailleurs. Ici, on achète comptant, n'est-ce pas ?"
Termina Heinrich en pointant le doigt vers un écriteau de bois accroché sur l'estrade principale. Il laissa passer un silence. Les gens purent regarder ce qu'il pointait. Quelques aboiements ponctuèrent ce silence. Le peintre reprit :
"Moi, j'ai de l'argent pour payer immédiatement après que nous nous serons mis d'accord sur le prix. As-tu quelque chose dans tes poches trouées ? Puisque tu dis que tu voudrais -non, que tu pourrais- en mettre bien plus, tu as peut-être un acompte de quelques centaines d'or sur toi, non ?"
L'apprenti attendit un court instant puis sentit son sourire devenir narquois. Il plongea sa propre main dans sa poche, en sortit quelques piécettes de cuivre et les déposa dans la main du jeune homme en disant :
"Allez, va t'acheter des caramels et disparait. Tu fais perdre du temps aux grandes personnes. Au revoir, petit."
Le peintre eut un petit geste d'adieu de la main et se retourna vers le marchand, ignorant résolument le garçon. Garçon qui était limite plus grand que le peintre d'ailleurs, mais il fallait se laisser aménager des effets de style. Derrière, Lodovico riait sous cape, s'amusant de la réaction d'Heinrich, du fait qu'il s'était vexé si facilement. Voyant le regard sombre et hautain d'Heinrich, le vendeur ne trouva pas mieux que de balbutier à nouveau le prix :
"Vraiment Monsieur, comme l'a dit le jeune homme, je ne peux pas vous le vendre à moins de mille pièces d'or."
Le visage d'Heinrich se radoucit étrangement, reprenant un semblant de sourire pour laisser passer un mélange de fiel :
"Certes, il a dit que mille d'or était un prix standard pour un hybride standard. Mais, celui-ci n'est pas un modèle standard. Comme vous l'a fait remarquer mon maître, s'il l'était, il serait exposé avec les autres modèles. Celui-ci est comme un cabot dans sa cage. En plus, il est vieux et il est mal élevé. La totalité du travail de dressage sera pour ma pomme alors que ce devrait être votre rôle, n'est-ce pas ? Ça n'est certainement donc pas un hybride standard, vous êtes d'accord ? C'est de la sous-qualité, vous ne pouvez convenir que de cela ! Le payer à un prix pareil, c'est du vol, c'est ce que dirait tout commerçant honnête, non ? Soixante-neuf pour cent de remise reviendrait à un prix correct, vous êtes bien d'accord ?
Le gamin ? Il devait être parti à cette heure-ci. Seul comptait le marchandage. Et si l'esclave protestait de ce qu'il disait sur lui, il n'en ferait que confirmer ses propos. |
| | | | Sujet: Re: Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là Mar 15 Juin - 19:50 | |
| On se moque du monde, c'est pas possible ! Jésus ne savait plus s'il devait s'énerver...Ou bien restait stoïque. Autant l'avouer...même si le gamin l'avait ignoré, la réplique du truc essayant de négocier était loin de lui plaire. Non, vraiment, c'est ce foutre de la gueule du monde ! Ok...En même temps, on peut dire que c'est un compliment. Son existence vaut une vie humaine. Mais faut pas non plus exagérer et pousser le bouchon un peu loin !!!!! Alors que notre Jésus national s'essayait à la méditation zen, histoire de ne pas fondre sur l'humain pour le déchiqueter et se sauver toute jambe dehors, le débat entre les deux entités reprenaient. Le ton du morveux laissa notre cher hybride à la limite de "sur le cul". Depuis quand les morveux dégage autant de charisme et ont de la répartie ?
C'est alors que le vendeur en vain à dépeindre un joli tableau de sa marchandise, qui ne fit que hausser un sourcil. Il se fiche de qui là ? Il y a à peine quelques heures, il dénigrait son âge, et sa mauvaise manie à attirer la mort sur ses maîtres. Aussi, ne put-il s'empêcher de balancer une remarque acidulé et fièrement empaqueter :
"Basilic....Et si tu lui disais ce qui va de pair avec ma race abruti d'humain ! Manquerait plus qu'il me confonde avec cette fichue plante aromatique qu'on trouve dans les régions du sud"
La fin avait été marmonné. Comprenait le petit Jésus...Même s'il est hybride, et ne supporte cela, il est tout de même d'un rang au-dessus de ces autres jouets. Bon, d'accord...Il perd en valeur actuellement. Mais il a largement conscience qu'il faudra toujours plus qu'une pauvre chienne constamment en chaleur ! Lui, il a pour seul tâche d'être oisif, et d'apprécier la chaleur. D'ailleurs...On peut lui en offrir s'il vous plait ? Il commence à faire frisquet là...
Et voilà ! C'est repartit....la sorte d'artiste avançait un nouvel argument : de poids. Les yeux de notre mister national roulèrent dans ses orbites alors qu'il prenait de nouveau ses aises dans la cage. Désespérant ces idiots ! Il pouvait entendre le vendeur répondre des choses telle que :
"Et bien, oui. La maison ne fait pas crédit...mais..."
Pauvre humain. L'artiste était tellement lancé qu'il ne laissa pas l'homme dépassait terminer sa phrase. Cependant, la suite fut distrayante pour Jésus. Surtout le coup des caramels ! A mourir de rire ! D'ailleurs, notre hybride pouffa légèrement. La tête de tous était impayable, et pour une fois, le non-humain était d'accord avec le guignol accompagnant le potentiel acheteur-commercial.
C'est alors que la conversation revint sur son statut. En entendant qu'il valait moins que les autres ordures, qu'il n'était qu'un déchet en somme, Jésus se redressa et siffla en direction de ce "pingre" :
"Je ne me laisse simplement pas acheter par le premier venu. Je suis le seul hybride classé ici comme "trophée" et "œuvre d'art". Ne penses pas m'acquérir juste avec tes belles paroles, humain...Cela vaut aussi pour toi, gamin."
Le vendeur se retourna alors vers la cage, et fusilla du regard la créature qui s'y trouvait. Là, il déclara :
"Tu seras acheté par celui qui en aura les moyens. Tais-toi à présent, stupide animal. - Humpf..."
Se mettant dos à ce chahut, Jésus réfléchissait à ce foutoir multinational. Le vendeur, lui, était désormais assez embarrassé. Comment contredire son vis à vis, alors que l'esclave avait rétorqué ? C'est alors qu'un éclair de génie, selon lui, le traversa. De suite, il reprit en direction de l'acheteur potentiel...ayant oublié l'enfant.
"Cela n'a absolument rien à voir. Il est grincheux uniquement parce que vous n'êtes pas de la "classe sociale" qu'il a toujours côtoyé. Vous savez...cette petite bête demande une grande attention. Quant à la cage, il vient de nous être livré...son maître ayant malencontreusement décédé hier au soir. Une fois acclimaté, il redeviendra le parfait animal de compagnie que les nobles s'arrachent à prix d'or. 1000 pièces n'est donc peu cher payé pour un hybride de sa qualité."
Puis, semblant se souvenir d'un détail, le vendeur reprit :
"Au fait, la maison ne fait pas de crédit...Cependant, on peut livrer à domicile, et toucher ainsi la somme une fois l'hybride acquit. Il faut juste, pour cela, rajouter une à deux pièces d'or au prix d'achat. C'est un service mit en place pour ceux n'ayant pas la totalité de l'argent sur eux."
L'hybride était resté silencieux, se retenant de s'énerver. Ce monde était fou. Soupirant, il regarda son pendentif qu'il avait gardé à la main depuis le début de ce foutoir. Se plongeant dedans, il écoutait d'une oreille distraite le reste de la conversation... |
| | | | Sujet: Re: Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là Ven 6 Aoû - 19:53 | |
| Ezhekiel resta prostré pendant plusieurs minutes avec sa monnaie dans le creux de la main. Ce qui venait d'avoir lieu tournait en boucle dans sa petite tête. Chaque détails, chaque intonations et gestes redefilaient devant ses yeux. Ce... Cet enfoiré venait de le rembarrer en beauté. Enfoiré, il avait entendu le mot une fois, dans une conversation entre deux sujets qui s'engueulaient allègrement. Le terme semblait convenir à la personne qu'il avait en face de lui. Ça collait parfaitement, il en était sûr. C'était une conviction. Enfin, pour en revenir à tout ça, cet enfoiré venait de l'humilier.
Un drôle de poids lui était tombé au creux de l'estomac. Un peu comme si l'avait tenté de gober une grosse boule de glace aux framboises, sauf que là, il avait l'impression de bouillir. Oui, voilà, il bouillait intérieurement. Comme si la boule de glace s'était métamorphosée en un millier de petits insectes qui le bouffaient de l'intérieur. Une impression vraiment désagréable qui donnait envie de mordre ou de déchirer quelque chose. Et pendant ce temps, autour de lui, tout devenait flou et lointain. Les autres continuaient à parler mais les voix ne lui parvenaient pas. Que pouvaient-ils bien se raconter ? Que pouvait bien dire cet Enfoiré ? Il pensait vraiment que c'était fini ? Qu'Il allait se laisser faire ainsi ? Que lui aurait conseiller Monsieur d'Arken s'il avait été là... ?
Un Empereur Sage ne se laissait pas submerger par la colère... Mais il n'était pas encore réellement Empereur. Et puis, avait-il vraiment envie de devenir un Empereur sage ? Non, ça aussi c'était une certitude. Il voulait être bien plus. Un Empereur puissant ? Oui, quelque chose comme ça, et on ne devenait pas puissant en se laissant marcher sur les pieds ? Non, surement pas. Il fallait réagir. Monsieur d'Arken serait surement d'avis qu'on ne devait pas se faire remarquer ainsi lorsqu'on était sans escorte mais... Tant pis. Le besoin était trop fort. La colère grondait dans tout son être. Elle avait besoin d'être relâchée.
D'ailleurs, elle n'avait pas attendue. Une vague d'hostilité s'était déjà échappée et donnait une atmosphère lourde aux alentours. Le jeune garçon, la mains tremblante, laissa tomber les pièces au sol, ce qui provoqua un petit bruit métallique, comme le tintement d'une cloche que le vent ballote. Plus aucun amusement n'était présent dans les yeux du gamin. Des étincelles brillaient à l'intérieur ou plutôt, brulaient tandis que son visage affichait maintenant une expression de profonde froideur, tout sourire effacé de ce visage qui, il y a encore quelques instants, semblait enfantin.
« ... Cependant, on peut livrer à domicile, et toucher ainsi la somme une fois l'hybride acquit. Il faut juste, pour cela, rajouter une à deux pièces d'or au prix d'achat. C'est un service mit en place pour ceux n'ayant pas la totalité de l'argent sur eux. »
Il entendit les dernières paroles du marchand au moment ou il refaisait surface. Voilà une chose qui était forte intéressante... La voix d'Ezhekiel se leva alors à son tour. Pas de tour de passe-passe et de paroles sucrées et douces. Juste lui et sa hargne.
« Gardez votre monnaie, vous risquez fort d'en avoir besoin. Ça ne doit pas être facile tout les jours de vivre dans les taudis d'Ishtar. Contrairement à vous, je n'ai pas besoin de marchander... Ni de garder mes biens dans mes poches. Ce serait un peu lourd, voyez-vous... »
Ezhekiel avait tenté de se maitriser et d'être sarcastique mais on sentait bien au le son de sa voix qu'il était loin d'être en possession de tout ses moyens. L'humiliation d'il y a quelques instants le rongeait encore. Son être tremblait légèrement. Il se retourna cependant vers le marchand et l'esclave pour conclure l'affaire, histoire de ne plus prêter attention à l'objet de ses fureurs.
« Comme vous-avez surement dû le comprendre, je suis intéressé par l'achat de cet Hybride. Votre prix sera le mien. Je ne m'inquiète pas de son éducation, il est très bien ainsi. C'est ce que je cherchais. »
Finalement, il tourna la tête vers l'Hybride aux reflets d'émeraudes. Cette vision l'apaisa un peu, faisant quelque peu ressortir son caractère enfantin. Oui, il le voulait et il allait l'avoir... Parce qu'il pouvait avoir tout ce qu'il voulait, tant que la volonté lui était assez forte.
« Je ne pense pas que tu t'ennuieras chez moi... Tu n'auras pas le temps » |
| | | | Sujet: Re: Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là Mer 1 Sep - 19:54 | |
| Heinrich avait déjà été bien remonté par l'impertinence du gamin, par cette affreuse manie de trouver les bon arguments pour que le vendeur puisse remonter le prix et par cette étrange impression de se montrer capable d'acheter l'objet qu'il convoitait. Mais aux mots du vendeur, le frère du gouverneur sursauta :
"QUOI ? La classe sociale qu'il n'a pas côtoyé ?" hurla t-il en pointant un doigt furieux vers le marchand. "Vous me prenez pour un misérable ? Un paysan, peut-être ? C'est de la diffamation !"
Voyant que le ton se haussait, le vieux peintre détourna son attention d'une féline pour se revenir vers son apprenti. Ce dernier allait saisir le marchand au revers lorsque le premier l'arrêta en posant une main sur son épaule. Le jeune tourna le cou, le visage ravagé par la colère. L'aîné vint chuchoter quelques mots à son oreille. La fureur s'écarta peu à peu du petit artiste. Une légère colère couvait encore en son sein mais cela était indécelable. Il réajusta ses vêtements et chassa une poussière imaginaire de sa manche gauche. Droit, l'expression presque sereine, à peine contrariée aurait pu faire douter de la réalité de l'esclandre. Malheureusement, ce fut cet instant de calme que reprit le garçon pour enfoncer un nouveau clou dans sa patience.
Mais ! Mais ! Il allait étriper ce mioche ! A nouveau, ses sourcils se froncèrent. Puis, il eut un petit sourire narquois en chassant une de ses mèches blanches de devant ses yeux.
"Bien."
Il se retourna et se dirigea vers la cage. Il leva la main et bougea ses doigts de bas en haut en direction de l'esclave.
"Lève toi, nous n'allons pas tarder à partir. Déraidis-toi les jambes en attendant que j'obtienne tes papiers."
Terminant sa phrase, il regarda un instant encore l'esclave. Etait-il raisonnable de l'acheter ?
*Non. Évidemment.*
Mais sinon, il le regretterait toute sa vie. Enfin presque, du moins pendant longtemps. Il venait, le voyait, l'aurait. Il se retourna à nouveau vers le marchand, et, juste à côté, vers l'adolescent. Il marcha quelques pas en sa direction et se pencha un peu :
"Tu vois, petit, je vais t'éviter de te faire gronder. Tu n'auras nul besoin de supplier tes parents de te l'acheter une fois que tu seras rentré chez toi."
A ce moment, il se redressa puis tourna légèrement le buste vers le commerçant :
"Marchand, je vous l'achète."
Puis il passa la main sous sa cape et en décrocha une bourse bien remplie, il la tendit en annonçant :
"Voici déjà la moitié de la somme." Après un instant de silence, il continua : Maître ?"
Sa dernière question s'était adressée au vieux peintre qui, déjà, imitait le geste de son élève. Il donna la sacoche de cuir au marchand en précisant :
"Vous me ferez un peu de monnaie au passage."
Il y avait là amplement de quoi payer la somme demandée. Le marchand s'empara de la deuxième bourse, hésita un peu en contemplant un instant l'adolescent. Il ouvrit la bouche puis se ravisa. Il fit demi-tour en annonçant simplement :
"Je reviens avec les papiers. Et la monnaie." Rajouta-t-il précipitamment.
Heinrich, triomphant, le poing gauche sur la hanche, le regarda partir dans l'arrière boutique. Puis, il se tourna vers le garçon aux cheveux bleus.
"Au revoir."
Conclu-t-il, avec un grand sourire, dans une voix moqueuse et ironiquement chantante. |
| | | | Sujet: Re: Halléluia ! Halléluia ! Jésus est là Ven 15 Oct - 11:15 | |
| Lourd. L'air était soudainement devenu lourd, trop lourd. Rêveur au départ, Jésus s'était vu ressentir un frisson lorsque ses sens, son instinct, lui fit connaître cette sensation de pression. Cherchant du regard la source de cette...cette colère ? Les yeux de notre cher hybride s'écarquillèrent un instant, alors qu'il comprenait que cette vague provenait du gamin. Non ! impossible...Le constat ne pouvait qu'être erronée. Jésus préféra se dire que c'était impossible, qu'il faisait erreur. Mais la curiosité s'était instillé dans son esprit. Qui pouvait bien être ce mioche, au final ? Un simple gamin ? Et si...et s'il faisait erreur ? Mais voilà, tellement prit à sa contemplation, à son analyse de l'enfant, qu'il ne faisait plus attention à ce qui l'entourait. La suspicion était lisible dans son regard froid. Il analysait, avec autant de sang froid que son statut de reptile le lui permettait. C'est alors que son analyse, son calme, fut brisé par les dires et actes de l'enfant, mais aussi, par la rage qui s'empara de péon. Ces paroles...en cet instant, elles ne lui inspiraient pas vraiment confiance. Une certaine crainte quant à son devenir. Comment cela se fait-il ? Un enfant ne devrait pas être capable de cela ! Un magicien, peut-être...mais un morpion d'une dizaine d'année, permettez moi d'en douter. Et ce pauvre nanti...comment pouvait-il faire preuve de temps de prestance alors que son apparence laisse à penser que c'est un pauvre gringalet sans un sou ?
Fous. Ils étaient tous fous. Ces deux-là lui avait dit qu'il serait à "eux". mais voilà, pour le coup, le doute s'était instauré en Jésus. Et si son jugement avait été erroné ? Et si ces deux-là étaient plus qu'ils ne le laissaient croire à autrui ? Alors...devrait-il jouer son ballet d'hypocrisie et de faire-valoir ? Ne venait-il pas de compromettre ses propres chances de manipulation, en laissant voir son véritable caractère ? La réaction du marchand sembla réveiller la stupeur de Jésus. Ce dernier se redressa, dans sa cage. Quittant pour la première fois sa position assise. Il avait beau dominer de sa hauteur ces deux-là, il se sentait étrangement "petit" en comparaison. Tss...Jamais ! jamais il n'accepterait de se soumettre. Et cela, quelque soit leur identité respective ! Non sans honte, ni..."peur" ? Le marchand s'en alla vers sa tente. celle où il conservait les actes de propriétés des esclaves. Celle où il conservait une grande partie de sa recette. Mais aussi, les clés de cette prison.
Une pensée jaillit dans l'esprit désorienté de notre Jess'. Devait-il fuir ? Fuir loin de ces deux fous ? Loin de cette tension palpable qui stressait à la fois son esprit, et son corps ? Était-ce bien raisonnable ? Non...Mais, un fort sentiment d'appréhension l'avait envahit. La dernière réplique de "l'adulte" ce "Au Revoir" des plus moqueur...marqua la fin de la panique qui s'était éprise de notre Basilic. Sa logique était mise à défaut. Ses années d'esclavage lui avait apprit que les gens aimaient les esclaves dociles à souhait, et détesté ceux qui, comme lui, était ironique, irascible, moqueur, et impoli. Il avait cessé d'être une poupée, une marionnette qu'on exhibe, il y a de cela plusieurs années. Et voilà que ces deux-là, ceux envers qui il avait fait preuve de tous ses défauts, se disputer le droit de l'acquérir. Devait-il se réjouir, ou craindre le pire ?
"Mais...qui êtes-vous à la fin ?" ne put s'empêcher de murmurer notre hybride.
Un souffle, une voix basse mais fluide et dénué de mépris. Une voix trahissant son incompréhension. Là, debout face aux deux morveux, il les regardaient, les détaillaient. Jésus tentait de les comprendre, savoir ce à quoi il pensait. Ses yeux d'eau brillaient d'incompréhension, et pourtant, il restait droit et fier. Sa chemise trouée voletait légèrement sous l'effet de la brise du marché. Et bien que la peau du reptile n'apprécie que moyennement ce froid soudain, rien ne le laissa paraître. l'apparence avant tout.
Soudain, le marchand revint. Papiers, en main, il s'approcha de l'acheteur. Se tournant vers l'enfant, le vendeur déclara :
"Désolé Jeune Homme. Mais le premier qui paye gagne. N'hésitez pas à revenir nous voir, nous vous ferons un prix pour tout article vous intéressant."
Ces mots firent mouche chez Jésus qui ne put s'empêcher de lâcher un grognement sourd. Les Hybrides ne sont pas des objets, ce sont des êtres vivant ! Comment cet homme peut-il oser les traiter ainsi ? Même un chien est parfois mieux traiter : pour dire ! Soudain, l'homme poursuivit :
"Messires, voici la monnaie de votre achat. Pour les papiers, voici son carnet de santé, et sa fiche. Comme vous pouvez le lire, c'est un article de choix et les plus nobles se l'arrachent à prix d'or. Oh et, voici un guide quant aux besoins nécessaire pour le maintenir en santé. De l'humidité, et de la chaleur son préconisé...c'est un reptile après tout. Et un spécimen unique ! Le seul basilic recensé, à ce jour, dans tout l'Empire ! Une pure merveille, nous en conviendront..."
Le regard lapis-lazulli de ce jeune adulte s'était voilé. Le dégoût était visible sur son visage, au fur et à mesure que le marchand s'exprimait. Quant était-il tombé si bas ? Tellement bas qu'on vantait ses mérites à des nantis , Quoique, ces personnes sont-elles vraiment des nantis ? La bourse de monnaie semblait assez épaisse tout de même. Combien y avaient-ils donc ?
Soudain, la cage s'ouvrit. Pieds nus, Jésus fit un pas en dehors. Tss...Ses pieds étaient encore écorché de sa tentative de fuite en forêt, d'il y a quelques temps. Dommage...sans ça, finalement, il aurait bien fuit au loin. Bien qu'ayant détaillé son acheteur...on nouveau "Maître", Jésus ne put s'empêcher de regarder l'enfant. Ce-dernier en resterait-il là, à présent ? Et surtout, pour la première fois depuis ce début de journée, notre ami se demandait ce qui allait maintenant advenir de lui. |
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