• Personnage souhaité : Alaeddin'
  
• Sa mini-fiche : Par ici
  
• Expérience : Ça doit faire 7 ou 8 ans (punaise ! Ça me rajeunit pas..)
  
• Double compte : Non, premier.
  
• Autres : Pour l'instant rien.

Texte :Une grande tasse de café dans la main droite, une montagne d’outils dans la gauche et Dan, son lapin par-dessus à moitié perché sur son épaule, Alaeddin’ poussa la porte du laboratoire avec l’épaule restante. Il ne fallut pas plus de deux secondes pour qu’il se mette à pester à haute voix, posant sa tasse sans délicatesse sur le bord d’un bureau déjà tapissé de paperasseries en tous genres, sans prêter d’attention à la gorgée de café qui se fit la malle.

« Rhaaaa, mais c’est pas possible. Une fenêtre ça se ferme. Y’a des assemblages qui n’aiment pas le froid par ici. Faut encore le répéter combien de fois hein ? »

En réalité, le laboratoire était aussi vide que la boite de croquettes de Dan. Il aimait pester dans le silence, ça le détendait. Le lapin fut posé à même le sol en quelques secondes, et Al’ se déchargea de sa masse d’outils sur un autre bureau, moins encombré que le premier, avant de se précipiter vers la fenêtre pour la refermer d’un coup sec. Il était de mauvais poil, il fallait bien l’avouer.

Un coup d’œil fut jeté à la fenêtre, par laquelle on ne voyait rien sinon l’arrière-cour du voisin. Alaeddine soupira un grand coup avant de refaire les quatre cent pas en grimaçant. L’avant-veille, il avait changé des rouages de son bras gauche pour en remettre des nouveaux, plus précis et plus légers. Il en avait profité pour faire une révision de l’ensemble des mécaniques, s’assurer que tout fonctionnait bien, et resserrer quelques vis. La bête avait gagné à n’en pas douter en réactivité. Seulement depuis la nuit suivant ces changements, son bras avait décidé de lui faire mal. Une drôle d’idée pour un assemblage mécanique n’étant pas supposé transmettre quoi que ça soit. Et avec le froid qui s’engouffrait par la fenêtre, c’en était que pire.

En traînant les pieds et en grommelant, il se rendit jusqu’au premier bureau, et tira la chaise en métal pour s’asseoir lourdement dessus. Ses deux mains entourèrent la tasse de café, pour profiter de la chaleur qu’elle diffusait. Evidemment, réchauffer des mécaniques ça n’aidait pas beaucoup. Dire qu’il n’avait aucune motivation pour se mettre au travail était un euphémisme. Il devait finir une prothèse de pied ce matin-là, pour un type qui s’était fait couper la moitié des orteils par le mari de son amante, alors qu’il voulait fixer ce qui n’allait pas sur son bras à lui. Autant dire que le client en question lui inspirait autant de sympathie qu’une soupe d’asperges lyophilisée en sachet. Ce n’était pas tant pour son délit d’adultère mais parce qu’en plus d’être antipathique comme pas deux, il se prenait pour le roi du monde, et ne brillait pas par son intelligence. Alaeddine lui-même se prenait pour le roi du monde. Mais lui c’était justifié. Il était loin d’être con, il le savait, il en profitait et en jouait. Faute d’être un canon de beauté, on fait avec ce qu’on peut. Mais l’autre ? L’autre était bête. Ça ne se voyait rien qu’à ses orteils sectionnés et infectés jusqu’à l’os. Il était stupide, et il jouait au plus intelligent, allant même jusqu’à le prendre lui, MONSIEUR Alaeddine, de haut. Ce genre de comportements lui donnait furieusement envie de trafiquer la prothèse, juste pour pourrir la vie du client. Mais il était professionnel, et il tenait à son poste, alors il se contenterait de fantasmer sur toutes les manières qu’il aurait de lui nuire, tout en faisant son travail correctement. Ses remarques personnelles, il les faisait en silence.

Et c’est justement le silence qui fut rompu en cet instant.

« DAN ! LES FACTURES ! Putain, tu sais qu’t’as pas le droit. Et me r’gardes pas comme ça. »

Le bruit des dents métalliques de Dan sur les feuilles de papier, Al’ le pourrait le distinguer entre mille autres. Il avait maintes fois éduqué la bestiole pour qu’elle ne grignote rien, mais il fallait bien reconnaître que Dan était au moins aussi entêté que lui. Alaeddin’ lâcha son crayon qui ne manqua pas de tomber au sol en roulant, et se précipita vers l’animal pour le saisir sous le ventre et le coller sur son épaule.

« Ca suffit les bêtises. Faut que j’bosse moi. Et tu sais autant que moi que j’en ai pas envie. »

Et il traîna à nouveau les pieds vers son bureau, pour contempler son travail accompli. Une feuille blanche avec un seul trait, celui qu’il avait fait en dérapant lorsque les dents de Dan s’étaient attaquées au papier. Son regard blasé était à deux doigts de l’apocalypse lorsqu’on frappa à la porte. Qui que ça soit, il ne pouvait pas plus mal tomber. En temps normal, Alaeddine n’était pas la personne la plus sympathique et sociable de l’univers. Les jours mauvais, il était carrément infect.

Bonjour!

Le personnage a l'air désagréable au possible... J'aime ^^
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