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| Le Pion prend le Cavalier. Echec. [Anastacia Dragomirow] | |
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| Sujet: Le Pion prend le Cavalier. Echec. [Anastacia Dragomirow] Mar 26 Juin - 1:42 | |
| Les temps devenaient de plus en plus dur. Certaines figures commençaient à perdre de leurs magnificence et des inconnus semblaient être les nouveaux héros d'une société perverti par le vice et le stupre. Une personne n'ayant pas d'ambition affirmée serait bien mal à l'aise dans ce système où il est très difficile de survivre sans écraser les autres. La loi de la jungle régnait dans les hautes sphères, bien sur le bas peuple, ignorant, n'était pas contaminé par cette ambiance de traitrise et de coup bas. Ce peuple pensait, naïvement, que l'Empereur n'avait que des amis dans son Sénat et que le Haut-Prêtre était soutenu par toute son Église, rien n'était plus faux que ces deux affirmations. On pouvait être certains que la moitié du Sénat souhaitait l'éviction d'Ezheckiel 1er & de son ex-régent Uriel d'Arken. Au milieu de toute cette ambiance malsaine, un vielle être essayait vainement de garder les morceaux du vase en place, il était de ces hommes qui vivaient pour maintenir un certain équilibre des forces afin d'éviter le désastre totale.
Auderic était un de ces hommes. Fervent défenseur de l’Église, de son Haut-Prêtre ainsi que de l'Empereur, il tentait tant bien que mal de maintenir les différentes factions au calme. Le Grand Prêtre faisait taire les mécontents au sein même de sa caste grâce à sa réputation, en effet il était connu pour être quelqu'un de droit et cela lui était d'un grand secourt dans les discussions animés qu'il pouvait avoir tous les jours. Il avait eut plusieurs fois à faire avec une branche dissidente de l’Église qui pensait que le Haut-Prêtre Uriel n'était pas l'homme qu'il fallait à la tête du Clergé, c'était d'ailleurs l'avis de beaucoup de personne au vu des vices, connus de tous, de l'homme qui devait être un Saint. Étrangement, et sans vraiment en connaître les raisons, Auderic continuait toujours et encore à prendre sa défense, par loyauté certainement, une qualité qui se faisait bien rare à cette époque.
En pleine réflexion intense sur tous ces sujets, le Grand Prêtre marchait tranquillement vers le lieu de son prochain rendez-vous. La journée fut plutôt calme et le vielle homme plutôt de bonne humeur, c'était avec plaisir qu'il se rendait vers le Sénat, un lieu qu'il n'avait fait que croiser tout au long de ses longues années à vivre dans la Capitale Impériale. Auderic n'était pas un adorateur de la politique et ne s’intéressait aux problèmes qui concernait se domaine seulement quand l’Église était sur la table, pour le reste il laissait ce dur labeur aux Sénateurs qui faisaient, il en était certain, un excellent travail. Malheureusement, il ne se rendait pas dans l'édifice simplement dans l'idée de faire du tourisme, il devait y retrouver une personne très importante pour son ordre : la sénatrice Anastacia Dragomirow, qui en plus de son rang était également une des plus ferventes partisanes de la guerre que menait les adorateurs de l'Ombre contre les hérétiques. Pour des raisons protocolaires il se devait de la rencontrer au plus vite, le Haut-Prêtre n'étant pas spécialement disposé aux affres du protocole.
Le Prêtre était bien en avance sur le planning qu'il s'était fait. Traversant un marché, il prit le temps de jeté un regard à chaque personne qu'il croisait. C'était en plein après-midi, il y avait beaucoup de monde. Contrairement à ce que l'on pourrait croire à cause de son rang, Auderic n'était pas spécialement différent des autres prêtres au point de vue vestimentaire. Bien sur, les nombreux colliers qu'il portait ainsi que ces lunettes rondes d'où pendaient différents babioles, le rendait quelque peu différent de la masse mais pas assez pour se faire remarquer. C'est ainsi qu'il pouvait marcher tranquillement au milieu de la population sans faire réagir la foule. Il avait avoir reçu une bonne éducation pour connaître le visage du Grand Prêtre de l’Église. Tout d'un coup, le vielle homme sentit quelque chose sur son pied, sortant de ses réflexions, il posa les yeux sur son pied droit où il vit un objet rond en cuir. Tout doucement il attrapa cette objet qu'il n'avait jamais vu, c'était une sphère parfaite, réalisée avec de nombreux morceaux de cuir dont le centre semblait ne contenir que de l'air. Très vite deux jeunes enfants vinrent le voir en lui demandant ce qu'il appelait un « ballon ». Auderic rendit l'objet au plus jeune d'entre les deux puis récita une bénédiction silencieuse pour les deux enfants avant de reprendre sa marche.
A peine avait-t-il posé le pied dans les jardins du Sénat, le lieu de la rencontre, qu'un jeune novice vint le voir lui expliquant que tout les préparatifs, dont il avait demandé l'exécution plus tôt dans la journée, était prêt à l'endroit choisit. Ne perdant pas plus de temps, il congédia le jeune novice, lui ordonnant de retourner à ces cours, puis se rendit dans une zone peu fréquentés du jardin. La sénatrice qu'il allait rencontré était bien sur prévenu depuis assez longtemps que cette rencontre se ferait, le Grand Prêtre n'était pas sûre de l'avoir déjà croiser, la vieillesse et les années à voir passer nombre de sénateur avait rendu sa mémoire assez défaillante dans ce domaine. Il était par contre certain qu'elle allait le reconnaître, il était souvent présent pour des cérémonies officiels, c'est pour cela qu'il n'avait pas adjoint une description au message qu'il lui avait fait envoyé. De plus il eut peur que la jeune femme ne s'offusque du fait que le Prêtre la prenne pour une ignorante à son sujet, son éducation lui avait certainement appris qui était les différents dirigeants de l’Église et le vielle homme ne voudrait pas faire d’erreur en prétendant qu'elle ne le savait pas.
Il trouva rapidement l'endroit qu'il avait choisit, c'était une genre de clairière bordée de fleurs, peu voir pas du tout fréquenté par les autres sénateurs ou par les autres personnes travaillant au Sénat. C'était un endroit parfait pour une rencontre protocolaire mais aussi pour discuter sans risquer de se faire entendre. Auderic avait demandé qu'une table soit placée au centre de la clairière et c'est avec satisfaction qu'il put s'assoir devant une table en pierre, parfaitement sculptée. Sur cette table, au lieu de couvert et d’assiettes, se trouvait un damier, peint à même la pierre, sur lequel était disposé les différentes pièces d'un jeu d'échec, c’était le jeu favoris du Grand Prêtre. Dès qu'il fut bien installé il commença une partie contre lui même, attendant la sénatrice. Il avait acquis avec le temps un très bon niveau mais malheureusement, il n'y avait pas beaucoup de personne avec qui il pourrait faire une partie, les uns ayant peur de gagnés contre un personnage important et les autres préférant la vue des femmes et l'odeur de l'opium.
Il avait le Fou entre les mains quand il aperçut d'un coin de l’œil une silhouette s'approchait, d'un geste lent il reposa la pièce là où elle se trouvait et attendit que la sénatrice, puisque c'était elle, vienne s'assoir sur la chaise qui se trouvait en face de lui. De par son rang il n'était pas obligé de se lever, d'ailleurs si c'était le cas contraire (elle assise et lui arrivant) elle n'était pas obligé non plus bien que la coutume voulait qu'on accorde un plus grand respect aux hommes de foi, qu'importe leurs rangs..
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| | | Anastacia Dragomirow Ʌ Sénatrice Ʌ
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| Sujet: Re: Le Pion prend le Cavalier. Echec. [Anastacia Dragomirow] Dim 8 Juil - 15:05 | |
| Son reflet dans la vitrine attira son attention. Ses traits étaient sereins, hautains, alors que ses prunelles flamboyaient d’impatience et d’irritation. Les clameurs du marché, où le beuglement des bêtes et des hommes se confondaient, et les odeurs variées, lourdes et piquantes, l’enveloppaient d’une mante indésirable. La vitrine exposait des mannequins, affublés de robes simples, quoique jolies, ou de pourpoints élégants alors qu’en arrière plan se démenaient des couturières dans leur atelier. Anastacia observa un instant la coupe des vêtements, ainsi que le tissu. Puis elle risqua un énième coup d’œil en direction de sa propre tenue.
Elle avait jugé plus judicieux de se vêtir d’une longue robe d’un rouge bourgogne, dont le corsage rigide lui soulignait les courbes et dont le décolleté, plongeant certes, respectait la décence. Une partie de sa longue chevelure suivait la courbe de son dos alors que l’autre demeurait prisonnière d’un filet de perle. Cet ensemble se complétait par de fines boucles d’oreilles rouges ainsi que d’un collier d’une certaine dimension, au centre duquel brillait un rubis. Ses longs ongles parfaits, et laqués, ornaient ses doigts frêles.
Anastacia se détourna de la vitrine et reprit sa route vers le Sénat, gratifiant quiconque d’un peu trop près d’un regard noir. Ces vêtements, bien que simples, mais riches, symbolisaient clairement son rang aux yeux de tous. On s’effaçait donc devant elle. La rencontre qui aurait lieu d’ici quelques minutes ne l’inquiétait pas nécessairement, elle se doutait des raisons de l’invitation. Seulement, elle n’espérait pas un entretient aussi rapidement avec un personnage d’une si grande importance au sein de l’Église. Était-elle nerveuse ? Non. Si. Peut-être un peu. Mais elle ne se l’avouerait jamais. C’était peut-être à cause de cette même nervosité que la sénatrice avait hésité si longtemps ce matin sur la tenue à porter. Et qu’elle était maintenant irritée.
Le Sénat se profila à l’horizon, imposant et immense, surplombant, de stature comme d’autorité, la populace et les immeubles voisins. Anastacia y orienta son pas, ignorant la porte principale, jalousement gardée par des hommes tenaces, et se dirigea vers la clairière, camouflée par les arbres et les buissons, dont le feuillage assourdissait les bruits étourdissants de la ville. Cet endroit était agréable pour sa fraîcheur, pour sa verdure. Arisha, sa sœur, avait l’habitude de s’y ressourcer avant ou après de longues et douloureuses séances au Sénat. Aujourd’hui, la clairière était occupée par un vieil homme, de haute stature, assis devant une magnifique table de pierre, finement ciselée, sur laquelle trônaient les pièces d’un jeu d’échec. Il ne se leva pas lorsqu’elle approcha, se contenta tout simplement de déposer une pièce, le Fou, à sa place sur l’échiquier. Anastacia ne s’en offusqua pas, elle se permit même un léger sourire avant d’utiliser le siège libre et de saluer le personnage d’une inclinaison respectueuse de la tête.
La sénatrice de Dargon examina attentivement cet illustre personnage, répondant au nom d’Auderic d’Amewitch, le Grand Prêtre de l’Église. Ils n’avaient jamais entretenu une correspondance auparavant ni n’avaient échangé ne serait-ce qu’une parole durant les années où Anastacia vivait comme simple fille héritière de Dargon dans la capitale. Elle offrait de son côté une bourse généreuse et bruyante à un fidèle de l’Église qui, lui, se chargeait de la confier à un certain individu, peut-être à Auderic d’Amewitch lui-même. Elle appuyait leur chasse aux hérétiques et estimait que cette attitude pouvait un jour l’avantager, lui rendre service. Elle n’avait peut-être pas tort.
Les lunettes noires dissimulaient les yeux du Grand Prêtre, même si deux fentes obscures semblaient se dessiner derrière les lentilles. La chevelure immaculée, rebelle, pointant dans toutes les directions, couronnait un visage particulier dont les lèvres s’incurvaient légèrement en un rictus malsain. Les yeux d’Anatacia détaillèrent sans vergogne les traits de l’homme, ses habits, ses mains puis le jeu d’échec. L’une de ses mains se tendit, saisit une pièce qu’elle déplaça sur l’échiquier. Son père et sa sœur appréciaient ce divertissement et étaient des adversaires redoutables.
-Votre courte missive négligeait de m’expliquer les raisons de cet entretient. Cela dit, je me sens plutôt flattée qu’un homme de votre envergure daigne m’accorder quelque moment de son précieux temps.
Anastacia lui dédia un sourire subtil, un regard curieux et pénétrant.
-Je suppose que ce n’était pas juste pour jouer une partie d’échec. |
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