L'Empire Ishtar
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 Une visite inopinée [Flora]

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Franziscka Halbrum
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Franziscka Halbrum

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MessageSujet: Une visite inopinée [Flora]   Une visite inopinée [Flora] EmptyVen 3 Juin - 23:55

Franz était clouée au lit depuis deux jours environs par une fièvre. Elle était transpirante, délirante par moment et refusait malgré tous les médecins ou encore les esclaves qui tenteraient de nettoyer le bazar de sa chambre. Elle s’énervait et prétendait qu’elle trancherait en morceau le scientifique ou l’esclave qui oseraient faire un pas dans son lieu de repos. Elle guérira seule, comme elle l’avait toujours fait. Sauf que cette fois-ci il y avait un problème : le bordel de sa chambre.

Elle avait jeté à terre tout ce qui lui était tombé en main et donc par la même occasion toute sa réserve d’herbe et remède. Actuellement elle ne saurait dire ou trouver ce dont elle avait besoin parmi ces flacons brisés ou intacts ou encore cachés sous une pile d’objet. Mine de rien, en jetant ainsi tout à terre, on se rendait compte à quel point sa chambre était nue et froide. Les murs étaient d’un gris froid, sans aucun dessin ni rien pour palier à cette froideur. De même pour le bureau, à ce qu’on pouvait voir il y avait le strict minimum avec son papier, son encre et sa réserve de remède. Seul sa garde robe se détachait du reste par sa variété de robes, passant du noir des plus lugubres aux jaunes criards. Bien évidemment elle ne mettait pas toutes ces robes mais elle n’avait pas le temps de les jeter non plus. Elle devait s’entraîner, s’améliorer ! Et son sort ! Bon sang, elle trainait alors qu’elle était à deux doigts de réussir.

Elle rageait, elle dormait, elle délirait, elle pleurait, elle s’ennuyait… bref elle était instable dans cette chambre étroite et hostile, toussant et suant comme ce n’était pas permis. Même sa robe de chambre, elle ne l’avait pas changé depuis deux jours, autant dire qu’elle ne sentait pas la fleur ni son lit, ni l’atmosphère en fait. Conclusion : Elle ne voulait pas qu’on rentre dans sa chambre et qu’on la voit si démuni. Déjà que Zélig l’avait vu, elle ne voulait pas qu’un autre assiste à sa folie. Le prêtre au dread était trop.

Elle ne voulait donc voir personne malheureusement il a fallu que l’Ombre en décide autrement. En effet quelqu’un ouvre la porte vivement et entre. S’était-elle annoncée en toquant à la porte ? Avait-elle attendu longtemps ? La prêtresse n’en savait rien. Elle avait la tête enfouie dans son oreiller et une couverture tirée maladroitement sur elle.
Quant elle daignait à diriger sa tête vers la porte, son visage se décomposa presque et elle enfouit à nouveau son visage dans le coussin. La personne qui était entrée n’était pas un ennemi, au contraire c’était une amie d’enfance à Franz, la seule qui connaisse plus ou moins cette dernière – même sa phobie du sang et l’origine de cette phobie soit la mort atroce de ses parents - : Flora.

La brune savait que son amie allait la harceler pour qu’elle se lève, qu’elle se reprenne. Ou alors elle rangera sa chambre tout en critiquant ce désordre. Ou alors, miracle, elle restera calme. Dans tous les cas, sa tranquillité s’était envolée. En effet même si on ne disait rien à côté de la prêtresse, celle-ci se sentait observée et donc elle était mal à l’aise.

- Gmmbli…

Elle avait oublié qu’elle avait la bouche écrasée par un oreiller et releva la tête.

- Bonsoir Flora. Que fais-tu donc ici ? Tu devrais te reposer après une dure journée de labeur.

Les volets étaient clos, par conséquent elle ne voyait pas le défilement des journées ni même la partie de la journée. C’était une scène des plus pitoyables qu’elle offrait. Enfin ce n’était pas la première fois, surtout pour Flora. Cette dernière avait pris l’habitude de répéter inlassablement tous les préceptes de bonnes manières, obligeant Franz à bouger un peu. Si la prêtresse parlait encore aujourd’hui, c’était grâce à deux personnes : Alfred et Flora. Ils avaient vraiment été patients avec elle.
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MessageSujet: Re: Une visite inopinée [Flora]   Une visite inopinée [Flora] EmptyMer 8 Juin - 14:55

Quand Flora arriva devant la porte de la chambre de son amie d’enfance, Franziscka, elle s’arrêta un moment. Elle se demandait si elle avait bien fait de venir jusqu’ici et si elle n’allait pas une fois de plus déranger la prêtresse. Mais elle chassa bien vite ses inquiétudes de son esprit et frappa deux coups secs à la porte. Comme elle n’entendit aucune réponse, inquiète, elle l’ouvrit rapidement. Ce qui la frappa en premier lieu, ce fût la semi-obscurité qui régnait dans la pièce. L’heure du déjeuner approchait et pourtant les volets étaient toujours tirés, seul un mince filet de lumière pénétrait dans la chambre de son amie. La seconde chose qu’elle remarqua après un coup d’œil circulaire fût le désordre qui régnait dans la pièce. Des piles de livres gisaient par ci, par là et une multitude d’objets en tout genre jonchait le sol qu’on peinait encore à distinguer. Malgré sa visibilité réduite de moitié par l’obscurité, Flora reconnut immédiatement son amie. Celle-ci, étendue de tout son long sur son lit, semblait plutôt mal en point. Ses cheveux étaient éparpillés sur son oreiller et elle n’était couverte qu’à moitié par un drap fin. Soudain, un gémissement parvient du lit où elle était allongée.

- Gmmbli…

Anxieuse, Flora ne fît plus un mouvement et scruta le visage de son amie, ou du moins, ce qu’elle pouvait en voir car elle avait la tête à moitié enfouie dans son oreiller. Elle paraissait fiévreuse et Flora se demanda intérieurement ce qui avait bien put la mettre dans un tel état.
« Ce n’est pas le moment de rester planté là à réfléchir bêtement ! Franz a besoin de moi. » Songea-t-elle quand la voix faible de Franziscka lui parvient :

-Bonsoir Flora. Que fais-tu donc ici ? Tu devrais te reposer après une dure journée de labeur.

Flora soupira et entra dans la pièce sans hésiter une seconde. Elle referma doucement la porte derrière elle. La jeune pâtissière se faufila alors avec difficulté jusqu’à la fenêtre, évitant de piétiner ou de casser les objets qui jonchaient le sol, ce qui n’était pas une mince affaire étant donné l’état de la pièce. Quand elle atteignit enfin la fenêtre, elle rabattit les volets et la pièce fût immédiatement inonder de lumière. Flora espérait ne pas avoir trop aveuglé son amie. Elle ne savait pas en effet depuis combien temps cette dernière se laissait aller ainsi, à rester seule et souffrante dans cette obscurité.

-C’est vrai qu’après une dure journée de labeur, il faudrait se reposer. Même si tout le monde ne peut pas avoir ce luxe, malheureusement. Mais ne t’en fais donc pas pour moi, il n’est actuellement que midi et la journée est loin d’être finie ! En revanche, c’est de toi que tu devrais prendre un peu soin, regarde dans quel état tu es ! Et ta chambre, j’en parle même pas…

Comme pour appuyer ses propos, Flora fît le tour des yeux de la pièce, d’un air attristé. Elle se pencha et entreprit de ramasser les objets éparpillés à ses pieds. « Il y a vraiment de tout dans cette chambre. C’est un bazar monstrueux…» Se dit-elle en pliant maladroitement ce qui semblait vraisemblablement être une vielle carte de l’empire d’Ishtar.

-Ecoute Franz, je m’inquiète pour toi… Tu as l’air si faible, tu ne veux pas manger quelque chose ? Je t’ai amené tes brioches préférées !

Un sourire illuminait le visage de Flora, comme à chaque fois qu’elle parlait nourriture. Elle ne pouvait pas contenir ce genre de réaction, c’était instinctif chez elle. Car pour la jeune femme, manger et être heureux aller de paire, l’un ne pouvant donc se faire sans l’autre.
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Franziscka Halbrum
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Franziscka Halbrum

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MessageSujet: Re: Une visite inopinée [Flora]   Une visite inopinée [Flora] EmptyDim 12 Juin - 23:22

Comme en réponse à sa belle tentative de paraître normal, Flora ouvrit les volets, laissant la lumière crue d’une journée bien entamée s’infiltrer dans la pièce. De plus un vent frais caressa la peau de Franz, ce qui eut pour effet de lui donner des frissons en plus de tremblements. Quand on ne sort plus plusieurs jours de chez soi, même le vent le plus chaud peut paraître froid.

Flora parlait, tentait de raisonner Franziscka qui s’enfonçait d’avantage dans sa couette et dans ses couvertures, aussi sales et malodorantes soient-elles. Elle voulait qu’on la laisse en paix, est-ce trop demandé ? Qu’on la dérange à condition qu’on lui amène ses pêchés mignons destructeurs. Or Flora n’était pas le genre de femme à lui ramener ses herbes, au contraire elle sera peut-être choquée ou fera tout pour débarrasser Franz de cette addiction. Vous l’aurez compris, Flora ne sait rien pour les drogues que Franz consomme sans modération.
Elle grogna, en signe de désapprobation sur les critiques de Flora sur sa chambre et son état. Elle était vivante, c’était bien suffisant non ? Apparemment non.

Puis elle dit franchement ce qu’elle voyait en Franz soit une personne « faible ». Ceci n’a eu pour don que l’énerver, la faire rager et elle pleurait maintenant. Stupide chose en qui les larmes montent si facilement dans ces situations, pourquoi n’arrivait-elle donc pas à garder son sang-froid ? En plus il fallait qu’elle étouffe à moitié maintenant et qu’elle soit obligée de tourner la tête. Bien évidemment elle ne fit pas face à Flora mais plutôt au mur mais à voir sa respiration tremblante et son dos qui sursautait par moment ou encore le bruit des reniflements, on pouvait comprendre qu’elle pleurait.

- Je n’ai pas faim ! J’ai juste envie de vomir ! C’est tout !

Elle avait réellement envie de vomir. Vomir de refaire les mêmes cauchemars et n’avoir rien pour se calmer, strictement rien ! Trouvera-t-elle un jour une addiction où la matière n’était pas si galère à trouver, si difficile à mettre la main dessus ?

Un nouveau courant d’air. C’était le courant d’air en trop et violemment elle referma les volets avec la maîtrise des ombres. L’ombre du lit s’étira rapidement pour atteindre les volets et les tirer vers l’intérieur, les refermer.
Ces temps-ci elle l’utilisait à tort et à travers mais c’était plus fort qu’elle… Elle s’était réfugiée en l’Ombre et en cette maîtrise qu’on lui avait apprise. C’était mal, c’était inutile, une perte de temps et d’énergie… elle savait tout ça mais elle le faisait quand même.

- Il fait froid ! Et… il y a…Trop de lumière, dit-elle entre deux sanglots.

Et elle plongea à nouveau dans ses draps. Sauf que maintenant elle se sentait coupable et encore plus en colère. Elle détestait s’énerver contre Flora, détestait utiliser sa magie en présence de Flora parce qu’elle avait peur de la blesser. La magie des ombres – comme n’importe quelle autre magie d’ailleurs – exigeait de la concentration, et la moindre rêverie pouvait coûter chère.

A contre cœur, elle se leva et ouvrit elle-même les volets, longeant le mur froid et faite de pierre. Dans les coins, il y avait moins d’objets étranges. Enveloppée dans ses couvertures, elle les ouvrit, laissant la lumière l’aveugler. Pourquoi ne pas utiliser sa maîtrise ? Simple, il n’y avait aucune ombre. Il faisait beaucoup trop sombre pour avoir droit à une chose consistante.

Elle regagna son lit et fixa Flora, les yeux rouges et bouffis, et ravalant ses larmes.

- Je sais que je suis faible ! Pas la peine de le rappeler ! Je ne veux pas de ta pitié ni de la pitié d’autrui, je peux bien m’en sortir toute seule !


Elle était rude dans ses paroles mais c’était comme ca. Au fond c’était juste un bien gros mensonge. En effet sans Flora ou sans Alfred, elle serait morte dans un coin de l’Empire sans qu’on se soucie d’elle. Elle le savait, d’où ce sentiment de culpabilité qui revenait en force lorsqu’elle parlait avant de réfléchir.

- Enfin … pas totalement. De temps en temps… un peu d’aide ne fait pas de mal.


Sa dernière phrase fut plus un murmure qu’autre chose. Elle avait du mal à s’excuser, du mal à parler sans être horriblement méchante ou désagréable, voilà tout.
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MessageSujet: Re: Une visite inopinée [Flora]   Une visite inopinée [Flora] EmptyMer 21 Sep - 7:56

Flora s’inquiétait de plus en plus au sujet de l’état de son amie, qu’elle jugeait très critique. Depuis combien de temps s’était-elle isolée ainsi, dans cette pièce si sombre ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Ses dernières paroles, qui se voulaient pourtant rassurantes, n’avaient pas eu l’effet escompté. Au contraire, son amie lui tourna le dos brusquement. A en juger par les secousses violentes de son dos et les quelques sanglots convulsifs qu’elle laissait échapper, Franz s’était même mise à pleurer. Flora se mordit la lèvre. Ce n’était pas ce qu’elle voulait, bien entendu. Elle amorça un geste du bras mais le laissa retomber bien vite, signe de son impuissance. Elle qui était d’un naturel joyeux et extraverti ne savait jamais qu’elle attitude adopter dans ce genre de situation.

«-Je n’ai pas faim ! J’ai juste envie de vomir ! C’est tout ! »

La voix énervée de Franz résonna dans la pièce. Etait-elle malade ? Peu importait, en entendant ces mots, la jeune pâtissière se sentit immédiatement vexée. Ses pâtisseries étaient excellentes, elles avaient pour réputation de procurer bonheur et apaisement à ceux qui les mangeaient. Quelque soit son état, Franziscka n’aurait pas dû les dénigrer ainsi. Flora se contint et ravala la réplique qui lui brûlait les lèvres. L’heure était grave et les débats sur les bienfaits de sa cuisine pouvaient attendre, eux.

La jeune femme entendit son amie se plaindre à nouveau, cette fois au sujet de la température de la chambre, que Flora trouvait pourtant toujours étouffante. Elle n’avait pas bougé d’un pouce quand elle avait reconnu les ombres -que la prêtresse manipulaient- s’étendre furtivement. Cependant un frisson glacé, qui mêlait crainte et effroi, lui parcouru lentement le corps. Elle ressentait une certaine peur à l’égard de cette magie, décidemment trop étrange pour elle.
Finalement, Franz se leva péniblement, emmitouflée dans ses couvertures. Comme si elle regrettait ce qu’elle venait de faire, elle ouvrit elle-même les volets. Voyant son amie ainsi exposée à la lumière du jour, Flora fût ravagée par une onde de tristesse. Franz semblait en effet si frêle, si fragile… Les rayons du soleil faisaient ressortir la pâleur de ses traits. Et seules subsistaient sur son visage sans couleur, les traces encore distinctes de ses larmes séchées. En outre, bien que Franz soit dénuée d’expression, Flora lisait en elle un désespoir profond. Qu’est-ce qui avait bien pu la mettre dans cet état ? A partir de quand avait-elle
commencé à « chuté », à se laisser emporté par ses propres ténèbres ? Et de quelle nature étaient exactement les démons contre lesquels elle semblait lutter en vain ? Avaient-ils un quelconque rapport ave le drame de son enfance ? Flora l’ignorait.
Quand Franz regagna son lit en affirmant avec défi qu’elle n’était pas « faible », qu’elle n’avait pas besoin de « pitié », la pâtissière secoua la tête, dépitée. Et quand elle entendit avec difficulté la dernière phrase de son amie, elle s’assit à côté d’elle sur le lit et lui prit doucement la main. C’en était trop pour elle, elle devait agir.

-Franziska… Commença-t-elle avec un sourire triste. Tu sais, il ne s’agit pas de savoir si tu es faible ou non. Je sais, peut-être mieux que quiconque, que tu es forte. Tu as traversé tant de choses ! Mais pour l’instant ce que je constate, moi, c’est que tu ne vas pas bien. Enfin, je suis ton amie, Franz ! Je ne te laisserais JAMAIS tomber. Il ne s’agit donc nullement de pitié ou de je ne sais quoi d’autre ! Je suis là pour toi, point. Si on parlait à cœur ouvert maintenant ? Cesse de fuir, et dis-moi une fois pour toutes ce qui ne va pas !

Flora braquait sur elle un regard scrutateur. Finis les cachotteries, elle voulait entendre la vérité. Ses doigts resserrèrent leur étreinte sur la main de sa précieuse amie d’enfance, en guise de soutien. Elle ne l’abandonnerait pas.
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Franziscka Halbrum
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MessageSujet: Re: Une visite inopinée [Flora]   Une visite inopinée [Flora] EmptyDim 2 Oct - 21:44

Flora était sûrement sa seule amie mais même cette dernière ne savait pas grand-chose de son passé, de sa famille ou de ses penchants destructrices.

Comment dire à cette femme innocente que sa meilleure amie se droguer ? Elle fera tout pour l’arrêter ou pire ! La jugerait à cause de la consommation de cette substance ! La rejeter par exemple… Cette idée était inconcevable, trop effrayante pour Franz d’où son mutisme. Si Flora devinait par elle-même, la brune continuera à nier cette honteuse vérité.

Ensuite comment parler de son passé ? Elle en parlait rarement et même lorsqu’elle en avait envie, les mots lui manquaient, se bloquaient dans sa gorge et l’étouffaient abominablement. La seule chose qu’elle récoltait à la fin de cette expérience était une respiration saccadée, des larmes et une haine toujours et toujours plus grande.

Flora finit par s’asseoir à ses côtés et lui prit doucement sa main. Son amie avait les mains bien fraîches on dirait. En fait Franz était encore légèrement fiévreuse et on pouvait le sentir avec sa peau étrangement chaude et moite et un tremblement constant l’agiter, signe qu’elle a froid, signe qu’elle n’est pas au plus haut de sa forme.

Et il a fallu qu’elle demande ce qui n’allait pas. Les yeux de Franz s’agrandirent pour afficher une expression terrorisée et choquée. Toutes les couleurs passaient sur ce visage habituellement pâle, que ce soit le vert de la peur, le rouge de la colère, le rose de la confusion, le blanc de l’indécision … Tout passait, tout révélait à quel point elle était perdue dans ce vaste monde.

- Je ne sais pas …


Et elle disait la vérité. Elle ne savait pas par où commencer.

Elle avait enfin une chance inespérée de parler, de s’expliquer… elle pouvait enfin se confesser à son tour, être écoutée. Ce n’était plus les autres qu’elle avait à écouter à cet instant mais le contraire, c’était d’elle qu’on allait s’occuper. Elle seule et personne d’autre.
De plus les deux femmes étaient dans une pièce où nul ne pouvait entrer ou entendre… tout était propice mais encore une fois les mots ne sortaient pas.

- Je n’arrive pas Flora. Quoi que je fasse je n’arrive pas. C’est la vérité.

Elle finit par se dégager de cette étreinte et mettre ses mains sur son visage. Elle n’en pouvait plus.

- Par quoi commencer ? Comment expliquer ? Dire que mes parents sont morts d’une atroce façon ? Dire que je nage constamment dans un brouillard épais, ce brouillard si effrayant de Frickwitch ? JE N’ARRIVE PAS A ME DEBARASSER DE CE PASSE ! VOILA LE PROBLEME ! CE MEURTRIER AURAIT DU ME TUER CE JOURS-LA ! JE NE SUIS PLUS QU’UNE PAUVRE LOQUE MAINTENANT ! UNE PRETRESSE INUTILE ET FAIBLE !

Sans s’en rendre compte, Franz s’était levée d’un bond, hurlant ces dernières phrases. Pour finalement chanceler et se rasseoir.

Elle se sentait si fatiguée d’un coup qu’elle finit par s’allonger sur son lit et s’emmitoufler à nouveau dans ses draps, répétant inlassablement qu’elle aurait dû mourir ce jours-là, disparaître de ce monde et rejoindre l’Ombre.
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MessageSujet: Re: Une visite inopinée [Flora]   Une visite inopinée [Flora] EmptyVen 7 Oct - 6:37

Flora serrait toujours avec fermeté la main de sa meilleure amie. Sous sa paume, elle sentait que sa main était brûlante, signe qu’elle était fiévreuse. En outre, elle était agitée de tremblements irréguliers, ce qui eût pour effet d’accroître l’inquiétude de la jeune pâtissière. Le visage perdu de Franz se métamorphosa quand elle entendit ses dernières paroles. En voyant son expression tourmentée, Flora su immédiatement qu’elle avait mis le doigt sur quelque chose. C’était donc bien par là qu’il fallait commencer. La souffrance physique de son amie semblait bel et bien due à des douleurs intérieures, des cicatrices du passé qui ne pouvait désormais plus se refermer. Continuellement, ces blessures devaient la ronger de l’intérieur, la torturer psychologiquement, jusqu’à en devenir des douleurs physiques. Contre quels démons terribles luttait-elle ? Flora n’était plus si certaine de vouloir le savoir.

- Je ne sais pas …

La voix tremblante de Franz traduisait son égarement. Cela signifiait-il qu’elle portait en elle plusieurs cicatrices ? Flora, songeuse, garda le silence. Ses yeux emplis de douceur se posèrent sur son amie, qu’elle encourageait ainsi silencieusement à continuer.

-Je n’arrive pas Flora. Quoi que je fasse je n’arrive pas. C’est la vérité.

En disant cela, Franz avait libéré ses mains de celles de Flora et y avait enfouit son visage. Elle semblait au bord du désespoir. Son amie impuissante se taisait, sentant qu’elle allait exploser.

-Par quoi commencer ? Comment expliquer ? Dire que mes parents sont morts d’une atroce façon ? Dire que je nage constamment dans un brouillard épais, ce brouillard si effrayant de Frickwitch ? JE N’ARRIVE PAS A ME DEBARASSER DE CE PASSE ! VOILA LE PROBLEME ! CE MEURTRIER AURAIT DU ME TUER CE JOURS-LA ! JE NE SUIS PLUS QU’UNE PAUVRE LOQUE MAINTENANT ! UNE PRETRESSE INUTILE ET FAIBLE !

Elle avait crié ses dernières phrases en bondissant de son lit, hors d’elle. Puis elle s’emmitoufla dans ses couvertures, ses lamentations emplissant la pièce. Flora dû se reprendre. Hagarde, elle était restée muette de stupeur, le corps raidit par ce qu’elle venait d’entendre. Sa bouche, sous l’effet du choc, s’était ouverte mais aucun son n’en sortait. « D’une atroce façon »… « Meurtrier »… « Ce jour-là »… Mais que s’était-il donc passé ce fameux jour ? Flora savait que Franz avait perdu ses parents durant son enfance, mais elle ignorait la cause du décès et avait toujours cru naïvement qu’il devait s’agir d’un accident, le genre de chose qui arrive partout, malheureusement. Maintenant, elle devinait les contours du drame qu’avait subi la personne qui lui était la plus chère au monde. Alors que les larmes lui montaient aux yeux, brûlantes, elle s’écria violemment :

-Pourquoi… ? Pourquoi tu ne m’en as jamais rien dit ?! Pourquoi ? Même si c’est dur… Tu aurais dû… Enfin, je veux dire… Pendant tout ce temps ! Pendant tout ce temps, tu souffrais en silence ! Et moi je… Je ne voyais rien !!

Les larmes qu’elles avaient tenté en vain de retenir jaillirent, mouillant les couvertures du lit de la prêtresse sur lequel elle était assise. Flora avait conscience que ce n’était pourtant pas à elle de pleurer. Cpendant, c’était plus fort qu’elle ! « Pourquoi ? » se répétait-elle inlassablement. Comment une telle chose avait bien pu se produire ? Et surtout, pourquoi n’avait-elle pas été capable de soutenir convenablement son amie ? Elle n’avait pas été à la hauteur et s’en voulait terriblement. Parmi tous ces sentiments confus, c’était la culpabilité qui dominait, mêlée à l’horreur de ce qu’elle venait d’apprendre. Ses forces l’abandonnèrent soudainement, elle glissa du lit et s’effondra sur le sol. La tête enfouie dans les draps de Franz, elle pleura un moment. Finalement, près s’être un peu calmée elle dit entre deux sanglots :

-Je suis tellement désolée Franz. Tellement, tellement désolée ! A propos de ce qui t’es arrivé. Mais aussi parce que je ne suis pas assez forte pour t’aider. Parce que je n’ai même pas vu à quel point tu souffrais. Parce que je pleure comme une idiote au lieu de trouver des paroles réconfortantes. Je ne suis pas une bonne amie… Pardon !

Elle avait relevée la tête et posé des yeux suppliants et encore baignés de larmes sur Franz. Doucement, elle reposa sa tête entre ses bras et soupira longuement.

-Désolée de t’avoir blessé en te forçant à évoquer ce sujet. Mais si tu en as la force, continue ! Que s’est-il exactement passé ce jour-là ?

Il y a avait un abcès et il fallait le crever. Et ce, même si Flora sentait qu’il y avait derrière tout ça un drame d’une horreur difficilement imaginable.
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Franziscka Halbrum
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MessageSujet: Re: Une visite inopinée [Flora]   Une visite inopinée [Flora] EmptyDim 9 Oct - 19:16

Franz aurait dû le prévoir… Voilà l’une des premières raisons de son silence vis-à-vis de Flora. Elle avait une nature bien trop généreuse, gentille. Elle baignait dans cette lumière où la folie ou encore le vice n’avaient pas leur place.

Alors que Franz… C’était une descente toujours plus profonde vers un abîme sans fond. Quelque fois elle a l’impression d’avoir touché le fond et quand elle croit que pire ne peut pas exister, il faut toujours qu’un événement vienne contredire cette croyance : Il y a toujours pire. Jamais de fin…

Son amie pleurait, par sa faute. La seule personne qui la supportait, elle et ses crises ou ses dépressions, pleurait, versait des larmes. Elle en avait marre, strictement marre d’apporter que du malheur à son entourage. Ces derniers comme Flora pouvaient chercher à comprendre ce qui lui est arrivé, mais il était hors de question qu’elle raconte.

- Pars.

Voilà, en un mot elle signalait que la discussion et la visite étaient closes. Elle ne voulait plus voir qui que ce soit dans la journée et elle ne voulait plus trop réfléchir sur quoi faire ou quoi dire. Serait-il possible qu’elle s’endorme éternellement ? Ne jamais se réveiller ? Rester plongé dans cet état d’insouciance où on se sent protégé alors qu’en fait nous sommes vulnérables ?

- Ne reviens plus dans le monastère.

Avec cette phrase, elle indiquait qu’elle ne voulait plus que Flora la voit piquer une telle crise à nouveau. De temps en temps, c’était bon. Mais jusqu’à maintenant, la prêtresse ne s’était pas montrée si faible et si malade.

Cette visite importunée avait dérangé les deux femmes mine de rien. Si ce n’était pas agréable à savoir ça !

- Et ne me touche pas.

Quelques temps plus tard, elle entendit une porte claquée, ignorant les éventuels phrases dites par son amie.

A cet instant la couverture était son armure, son cocon protecteur.

Le soir était là, elle le savait à cause de cette soudaine brise fraîche qui entrait par sa petite fenêtre. Il faudrait qu’elle la ferme, mais elle n’osait pas se lever. Pas tout de suite du moins.

Elle attendit encore jusqu’à ce qu’elle sente ses membres ankylosés. Elle savait qu’il était stupide d’agir ainsi et qu’elle risquait de tomber malade encore une fois, mais que faire quand on n’avait pas envie de faire quoi que ce soit ?

L’ennui tuait l’humain apparemment alors il fallait dire pourquoi cette citation ne s’appliquait pas réellement ? Elle voudrait bien mourir à cet instant, mourir dans cette honte, dans cette haine, dans cet ennui. Disparaître pour de bon … mais malheureusement elle n’avait pas le courage de faire ce saut fatal, cet acte fatal qui mettrait fin à sa minable vie.

Le jour se leva, ignorant royalement la souffrance de la prêtresse, et annonçant encore une fois une journée resplendissante, comme pour se moquer de la brune.
Entre temps, elle s’était plus ou moins repris, se leva – vacillante – et se prépara pour la messe du matin.
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