L'Empire Ishtar
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 C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig]

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Franziscka Halbrum
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Franziscka Halbrum

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MessageSujet: C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig]   C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig] EmptyLun 28 Mar - 14:49

Franz s’était encore réveillée en sueur, hagard et perdue dans son lit. Connaissez-vous cette sensation d’être perdue après un cauchemard qui remue le passé impitoyablement ? Si vous ne la connaissez pas, observez alors Franziscka. La voyez-vous fixer d’un œil vide le mur qui lui fait face ? en fait son corps est bien là mais son esprit est encore ailleurs, nageant entre un passé révolu et un présent qui ne l’attendait pas.
Enfin elle revient sur cette terre et détaille sa pièce s’assurant ainsi qu’elle est bien dans sa chambre respective et non dans son village natal, dans sa petite maison baignée de sang et de corps déchiquetés et recousus. La pièce où elle était, était propre , rangée et ne sentait pas l’odeur de fer rouillé. Lentement elle se releva et regarda par la fenêtre. Le soleil montrait déjà ses rayons et en un rien de temps, la lune avait définivitement laissé place à un soleil ardent et bien rond.

Elle repensait à une soirée où elle s’était réveillée dans une vieille maison abandonnée auprès d’un roux… A priori il ne s’était rien passé vu qu’ils étaient totalement habillés. Malgré tout elle se disait qu’elle aurait du patienter et lui demander de plus amples informations sur nue soirée dont elle n’a aucun souvenir. De plus elle ne risquait pas le revoir étant donné que son visage ne lui disait rien… c’était un simple inconnu, voilà tout.

La prêtresse se décida à s’habiller, mais une pensée l’arrêta dans son élan. Elle avait l’impression d’avoir oublié quelque chose de très important, mais quoi ? Elle ne se préoccupait plus du moment de la journée, ni du désordre qu’elle causait en cherchant un objet dont elle n’avait aucune idée. Elle se disait qu’en mettant la main dessus, elle s’en souviendrait mais rien … rien ne lui disait « je suis important, prends moi ».
Elle commençait à transpirer à grosses gouttes et ses mains cherchaient de plus en plus rapidement, trahissant sa nervosité. Cet état de panique pourrait s’expliquer par son « manque ». La drogue d’hier soir n’était pas réellement une drogue, au contraire ca lui avait fait plus de mal que de bien et elle avait le vague souvenir d’avoir vomi un moment au coin d’une rue.

Ainsi elle était plus en manque qu’autre chose de ses petites drogues et il a fallu que son fournisseur disparaisse. C’était mauvais, très mauvais. Comment était-elle censée passer sa journée dans ce stress ?
Sa couverture tomba au sol, ses plumes et ses encres s’étalèrent sur son bureau, salissant le bois, et son armoir se vidait à une grande vitesse, comme si le fond détenait le but de sa quête. Il n’y était pas. Evidemment.

« Où est-il ? Où est-il ? »

Une même question qui se répétait inlassablement. Incapable de tenir en place, elle fit les cents pas et finalement ouvrit la porte violemment comme si son objet mystérieux était dans le couloir. Elle s’avança donc d’un pas rapide sans s’assurer que la voie était libre et se cogna donc logiquement à quelqu’un.

- Zélig ? J’ai perdu… Je l’ai perdu.

Et bêtement, elle pleurait dans sa tenue de nuit qui était en fait une robe en lin fin blanc qui lui allait jusqu’au pieds et couvrait ses bras, ses cheveux en bataille. Rien de bien excitant à priori.
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Zélig Faoiltiarna
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Zélig Faoiltiarna

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MessageSujet: Re: C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig]   C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig] EmptyLun 28 Mar - 20:15

J'étais par terre.
J'avais bu mon propre sang, non pas pour le manipuler directement mais pour... intégrer le pouvoir. Sans doute une idée de génie, si j'arrivais à en faire quelque chose sans claquer. J'essayais de résister à l'envie de tout dissiper, mais c'était aussi dur que de se faire claquer en retenant sa respiration – impossible en fait. Mais il fallait que je le fasse, sinon j'allais être jugé inutile et ça... bah ça rallonge pas l'espérance de vie.
Et ce que j'étais en train de faire non plus en fait.

Je crispais épisodiquement un muscle ou une main, sur le sol, en essayant péniblement de continuer à respirer. Je devais aller quelque part... mais j'avais pas de carte. La magie avait décidé de me faire chier, rien n'était limpide et évident. Je tâtonnais dans le noir, et je savais même pas précisément ce que je cherchais, les bouquins d'Uriel n'en parlait pas. Oh bien sûr ils insistaient apparemment sur le caractère dangereux de la pratique de cette magie, mais ça restait fou. Peut être que le Haut-prêtre ne m'en avait pas parlé pour que je continue de pratiquer... remarque, ça serait con, il pratique aussi, et je ne le connais pas tellement enclin au sacrifice... enfin enclin à l'abus de pouvoir, ouais plus, mais tu domines pas tellement quand t'es dans une boîte en sapin. Peut être que je suis dirigé par un fou qui ne mesure pas la conséquence de ses actes... ? Naaaaan, Uriel il est trop fort.

Ah tiens je sais, j'vais réclamer un mec !
J'vais à la porte pour gueuler qu'on m'apporte du matériel humain, et j'attends. Et j'aime pas ça. La pratique de la magie du sang te laisse dans un état bizarre, physique ou mental, et je commençais à m'inquiéter de bruits au plafond, comme des pas. J'avais peur que ces pas suivent le couloir de l'étage supérieur, prennent l'escalier à droite, descende les marche et se retrouvent à mon étage, dans mon couloir. J'entendais les bruits faire exactement ce que je prédisais l'instant d'avant, et au moment où la personne supposée déboulait dans le couloir...
Je m'enfermais dans ma pièce de travail, dos à la porte, les pas se rapprochèrent... une odeur de putréfaction envahi l'atmosphère. Je restais là, le cœur battant, de la sueur acide me coulait le long du dos. On frappa, mais j'reconnaissais la voix d'un quelconque connard de prêtre abruti qui m'apportait un mec drogué et endormi. C'était pas menaçant. J'embarquais le matériel et j'lui dis de se tirer.

Bon... comment j'allais boire son sang à celui là ? C'était d'un compliqué, puis un peu dégoûtant aussi. Enfin du sang, j'ai l'habitude d'en voir, mais c'est quand même pas la fête quoi. Donc j'fais mon petit bazar et...
Putain c'est bien.
Mais ça dure pas.
Je me recroqueville par terre, la tête entre les bras, la descente... elle est rude. Sans enlever mes bras de autour de ma tête, je me relève et j'déambule en attendant que l'impression d'être la prochaine victime d'un assassinat passe. C'est là que je me mange la camée. Qui commence à me réclamer des trucs.

- Hein quoi ? C'est pas moi ! Mais de quoi qui est perdu ?

La pauvre droguée, elle pleurait ! Elle était visiblement en train de dormir il y a peu, vu sa gueule à l'envers et ses fringues. J'me suis senti tout con, surtout que j'avais mes bras autour de ma tête. J'les ai enlevé du coup. J'me sentais moins sous le coup de je-sais-pas-quoi vu que Franziscka était là, e j'me suis retrouvé vraiment tout couillon, alors du coup j'lui ai tapoté l'épaule, hésitant comme si elle était sur le point d'exploser, pour la réconforter.

- T'as fait un cauchemar ou un truc comme ça ?

Oui parce qu'on s'adresse pas à moi pour les trucs importants de la vie quand on est lucide, à priori. C'est dommage que je sois pas lucide moi même, j'aurais eu la présence d'esprit de m'essuyer la bouche sinon.
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Franziscka Halbrum
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MessageSujet: Re: C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig]   C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig] EmptyMer 30 Mar - 10:42

Elle sentait si mal. Ce manque était à la fois une douleur physique ainsi que mental… une torture. Son corps ne désirait que ses drogues quotidiennes et son esprit travaillait beaucoup trop pour tenter d’en trouver là où il y en avait pas. Rien n’était logique, rien n’avait de l’importance, tout ce qui l’importait était ces médicaments.
Franz trembla donc, doublant ses sanglots quand Zélig lui disait qu’il n’en savait rien. Personne ne pouvait l’aider, c’était une horreur. Elle était encore seule, toujours seule et son unique consolation était épuisée… En effet elle avait épuisé sa réserve et n’avait pas cherché à la renouveller. Elle se rendait compte à quel point elle avait été inconsciente.

Le prêtre lui tapota l’épaule, ce qui ne fit qu’aggraver ses pleurs et ce sentiment d’abandon. Elle interprétait ce geste comme un signe de pitié et Ombre savait comme elle détestait la pitié. Combien d’années avait-elle supporter le regard hautain de ces hommes et femmes dès qu’ils entendaient que ses parents avaient été assassiné, que son grand père d’origine noble l’avait refusé ? Elle en avait plus qu’assez de leurs questions, de leur attention hypocrite. Pour couronner le tout, il lui demandait si elle avait fait un cauchemar. Bien évidemment, de plus elle n’était pas encore réveillée. Elle était dans ce cauchemar, à chercher un objet qu’elle avait oublié. Est-ce-qu’une telle situation était possible dans la vraie vie ? Peut-être bien mais elle n’avait plus aucune logique, tout semblait si désordonnée et bordélique. Elle voyait même Zélig avec du sang sur les lèvres, comme s’il venait d’en boire chez quelqu’un, comme s’il désirait s’approprier cette vie pour accroître sa puissance.

Elle le repoussa donc violemment, sans aucun ménagement, et ne s’excusa même pas.

- Du sang ! Du sang ! ENCORE DU SANG ! Vous m’énervez tous ! Que vous ai-je fait ? Je ne veux pas de ta pitié ou quoi que se soit ! Laissez-moi ! PARTEZ !

Les mots sortaient, prononcés par sa langue si immobile d’habitude. Elle ne pensait pas réellement ce qu’elle disait, ou bien que si, en tout cas une chose était sûre : En temps normal, cette colère ne se retournera pas contre le pauvre Zélig.
Voilà, elle recommença à pleurer, devenant rouge de colère et de honte. Elle savait qu’il n’avait rien fait à priori mais il était juste au mauvais endroit, au mauvais moment. Elle se retourna, rouvrit la porte de sa chambre et se remit à fouiller dans le désordre, répétant inlassablement et à haute voix cette même phrase « Où est-il ? ». A nouveau elle abandonna et retourna auprès de Zélig. Ces actions ne durèrent pas longtemps, un peu moins de deux minutes.

- Je ne sais plus où je l’ai mis, ce que j’ai mis. Que dois-je faire Zélig ? Je m’excuse pour tout à l’heure… BON SANG ESSUIE-TOI !

Comme un fantôme, hantant un unique lieu, elle retourna dans sa chambre pour revenir auprès du prêtre, oubliant sa crise d’il y a une seconde. D’ailleurs elle commençait à avoir le tournis et finit par s’arrêta, au grand bonheur de sa tête et de son estomac vide. Maintenant elle repensa à ce sang et savoir la raison de sa présence sur les lèvres du prêtre. D'ordinaire elle se serait attaqué, mais actuellement elle était déjà assez folle et sa folie ne semblait pas s'aggraver.
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Zélig Faoiltiarna
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Zélig Faoiltiarna

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MessageSujet: Re: C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig]   C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig] EmptySam 9 Avr - 16:08

Franziscka me repoussa. Enfin elle essaya, parce qu'elle était une frêle jeune femme en manque de sucre, et moi un grand machin fermement planté sur ses pieds. J'ai quand même reculé docilement, parce que je suis pas méchant et que je ne voulais pas qu'elle se sente oppressé. Elle se mit à faire plein de bruits qui se voulaient signifiant ; échec critique de ce coté là. En effet, elle me parlait de sang – comme je suis pas monté fin, j'ai pas fait le rapprochement avec ma bouche – et vociférait à l'adresse d'une foule inexistante à quelle point elle était chiante dans son invisibilité. J'ai quand même regardé autour de moi gentiment pour pas la vexer et chercher toutes ces personnes pas là.
Elle pleurait tout de même beaucoup.

Sans m'accorder un regard, elle repartit dans sa chambre chercher quelque chose, de plutôt petit à priori puisqu'elle retournait ses tiroirs. Qu'elle ne s'inquiète pas de ma pitié : j'étais plus affolé qu'autre chose à la voir foutre le bordel comme ça en parlant toute seule. Je sais pas, j'imaginais ce genre de pétage de plomb réservé à la sphère privée. Enfin je m'attendais pas à en voir au monastère, sauf de ma part mais parce que je fais un métier dangereux. Rester dans sa chambre ne pousse pas aux crises de folie je crois.
Sauf que...

Sauf que Franziscka se drogue, suis je con. Note la lenteur d'esprit pour se souvenir de ce subtil élément, surtout quand mentalement je la désigne sous le pseudonyme de « camée » la moitié du temps. Pour ce que je me souviens des bas-fonds – que j'ai assidûment fréquenté quand il s'agissait de picoler avec des gens qui ne se touchent pas devant des cadavres – la drogue, quand elle est pas là, c'est une grande tristesse. C'est peut être ça. En fait, c'est probablement ça. Je n'en ai jamais pris et n'ait pas d'amis drogué – d'amis tout court en fait – alors je suis pas très expert, mais chercher la drogue, y en a pour qui c'est très important.

Mais Franziscka estime soudain que me parler est très important, et s'excuse de m'avoir mal parlé avant de me hurler de m'essuyer. Ah oui j'ai du sang sur la bouche, c'est vrai ! Bah excuse moi la grosse, mais j'y aurais peut être pensé avant si t'étais pas en train de transformer ta chambre en chantier d'envergure. Je me frotte vigoureusement le visage avec le revers de ma manche – l'Eglise enseigne pas spécialement les bonnes manières, 'sert à rien. J'écarte mes dread de mon visage, j'ai un peu mal à la tête et la situation est drôlement compliquée.

- Franziscka.

Ça, c'est pour attirer son attention. Je rentre dans sa chambre – même pas peur, j'ai des bottes de toute façon, un élément du bordel ne se plantera donc pas dans mon pied – et je la pousse à s'assoir sur son lit en tenant ses petits poignets tout fin. Situation de crise, il faut faire le point. Je sais pas encore très bien ce que je fais faire pour pas qu'elle hurle partout en courant nue dans le monastère, mais je vais bien trouver ! Je claque des doigts devant son visage – pas trop près non plus – pour qu'elle m'écoute et qu'elle retourne pas foutre le bordel dans sa chambre à la pelleteuse.

- C'est quoi que tu cherches ? De la... euh... cocaïne ? Elle m'en avait montré dans la bibliothèque, rappelle toi. Je peux en chercher pour toi si c'est ça, mais il faut que tu me dises où.

Mégaaa connerie, elle peut très bien m'envoyer dans les bas-fonds où je sais pas où. Mais j'peux pas la laisser gueuler toute seule et paniquer comme ça, ça serait euh... ben pas gentil.
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Franziscka Halbrum
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MessageSujet: Re: C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig]   C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig] EmptyMar 12 Avr - 18:14

Franziscka paniquait, son cœur battait cent à l’heure et elle avait l’impression que son cerveau était sur le point d’exploser et ainsi s’éparpiller aux quatre coins de la pièce.
Elle marchait parmi les débris et il était étonnant qu’elle ne s’était pas encore coupée avec un quelconque objet brisé ou légèrement tranchant. Il semblerait que la chance accompagne les fous pour qu’ils ne se blessent pas d’avantage. Déjà que mentalement, il n’avait plus leur tête, mais si en plus ils n’avaient plus toutes leurs capacités physiques… alors ils étaient réellement à plaindre.

Le prêtre essuya donc sa bouche et entra dans la pièce. En temps normal, elle aurait honte de laisser quelqu’un rentrer dans un tel bordel car il n’y avait pas d’autres mots. Comme si renverser et retourner n’avait pas suffit, elle avait encore mis sans dessous dessus la chambre.
Son prénom résonna dans son esprit, assez lointain, par conséquent elle ne réagit pas tout de suite à l’appel de Zélig et réagit encore moins quand il l’oblige à s’asseoir. Elle était perdue dans ses pensées, dans son délire paranoïaque et ses yeux scrutaient chaque meuble avec une vitesse affolante.

CE n’est qu’au claquement de doigt qu’elle comprend sa situation actuelle, c’est-à-dire le prêtre au dread dans sa chambre et elle, assise sur son lit. Elle n’était plus debout dans le couloir ou au milieu de ce bric à brac. Elle devait vraiment paraître horrible avec ses cernes sous les yeux et sa peau encore plus pâle que d’habitude après deux, trois nuits blanches –peut-être plus-. On aurait dit une malade, une jeune femme en plein convalescence et qui n’aurait donc pas encore repris toutes ses forces.

Maintenant Zélig lui parlait, mais elle n’était pas totalement concentrée. Elle le fixait d’un air hagard, tremblant, la bouche sèche et pâteuse. On aurait dit que ses 20 ans d’enseignement et « d’humanisation » avaient disparus, comme si elle n’avait jamais appris le langage. Un horrible blanc, un trou noir… un oubli monstre.

- Je …



Elle était incertaine mais tout remontait à nouveau, lui revenait en mémoire. Elle se rappelait que ce « je » la désignais. Maintenant il fallait qu’elle construise la suite de la phrase. Une tâche complexe et ardue à cet instant.
A l’expression de Zélig, elle avait le sentiment qu’il attendait une réponse mais comme elle n’avait pas écouté tout à l’heure, elle ne savait pas quoi dire. Elle devrait peut-être lui demander de répéter ?

- Je ne comprends pas… si en fait … mais … il n’est pas là… et je l’ai perdu… et j’ai oublié tout…


C’était la chose la plus compréhensible qu’elle pouvait formulé vu son état.

- Tu avais du sang… du sang… tu as mal… tu as fait mal… tu as tué ? Du sang… j’aime pas … je déteste…

Elle se réveillait d’un cauchemar sanglant et elle se rappela encore de chaque détail. Même plusieurs jours plus tard, ou toute sa vie si nous faisons plus larges, elle s’en souviendra. L’odeur, les sentiments, les coutures, l’emplacement inhabituel des membres. Cette goutte de sang ne lui faisait que rappelait de mauvais souvenir.
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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig]   C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig] EmptyLun 18 Avr - 20:04

Elle avait l'air tellement confuse ! Elle ne fixait pas mon visage ou quoique ce soit d'autre, son regard était perdu dans le néant. Elle n'était pas avec moi, et ça avait l'air drôlement important ce truc pas là.
Elle se remit à radoter. Mais je comprends rien ! Pourquoi les fous ne parlent ils jamais clairement ? Pourquoi pas dire « oh mince je vois des insectes grimper le longs des murs, ils ont une taille supérieure à la normal, présentent de curieux reflet nacré et sentent le soufre, c'est curieux », là au moins on saurait de quoi il s'agit ! Moi j'ai juste droit à « je l'ai perdu » et « j'ai oublié », en boucle, avec un regard qui me fait tellement peur que j'irais bien me casser en courant si ça m'emmerdait pas que la pauvre petite se blesse avec ses morceaux de verre.

Je lui tiens ses petits poignets tout fin, autant par peur qu'elle aille se mutiler que par envie de la rassurer. Paraît que le contact humain avec de la peau et de la chaleur autour ça fait bien, sauf quand t'as peur de te faire violer évidemment, mais Franziscka n'a pas l'air d'avoir peur de moi, elle s'est même excusé de m'avoir engueuler tout à l'heure tu te souviens ? Je trouve ça gentil, surtout vu son état, elle a jugé important de s'excuser auprès de ce pauvre Zélig alors que l'essentiel était perdu – même si j'arrive pas à déterminer ce que c'est.
Faudrait il que je lui mette une gifle ? Ça ne me paraît pas judicieux. Elle se mettrait sans doute à hurler, à se croire ailleurs qu'elle ne l'est, et ça la réveillerait pas du tout. Tout le monde a des mauvais souvenirs.

Ensuite elle me parle du sang que j'avais sur la bouche, ça aussi ça a l'air important. Mais j'en ai plus ! Je repasse ma manche sur ma bouche pour être sûr. Heureusement qu'elle a pas vu mes avant-bras, c'est le festival de la plaie ouverte en ce moment. C'est pour ça que je mets toujours des trucs avec des manches longues, je veux pas faire peur. Bon, à priori, mes craintes visaient plutôt les enfants, pas une femme adulte travaillant à l'Eglise, mais quand même. Pourquoi être prêtre si on a peur du sang ? C'est comme être boucher et végétarien, ça n'a pas de sens.

- Quoi le sang ? On est prêtre. Tu sais bien que mon boulot c'est tuer les gens.

Dis je avec une pointe de regret dans la voix, j'aimais pas spécialement ça, mais il faut bien quoi. Enfin j'aurais pas dû lui dire ça, elle va peut être paniquer encore plus et on en arrivera à l'acte final : courir nue dans le monastère en hurlant n'importe quoi. Putain de merde, pourquoi Emile n'est pas à ma place ? Il l'aurait frappé et l'aurait laissé crever dans sa merde, et tout aurait été plus simple !

- Franziscka, il faut que tu me dises ce que tu as perdu ! Comment je peux t'aider sinon bordel ?

J'aurais pas dû hausser le ton. Pitié Franziscka ne te met pas à hurler ou un truc comme ça ! Essaye pas de te jeter sur les bouts de verre par terre, après tu vas saigner, paniquer encore plus et ça finira mal. Ou tu vas me blesser moi, ce qui va sans doute t'emmerder aussi – et moi également si la blessure est bien grande. Heureusement qu'elle a pas l'air d'humeur à manipuler les ombres, sinon ça pourrait encore plus mal finir, comme des lames de rasoir dans les mains d'un bébé qui prendrait ça pour des sucettes.
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Franziscka Halbrum
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Franziscka Halbrum

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MessageSujet: Re: C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig]   C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig] EmptySam 30 Avr - 22:42

Même si Franz n’était pas fine dans ses paroles ou encore qu’elle soit indifférente à d’éventuelles remarques perfides ou désagréables, elle devenait extrêmement susceptible lors de ses moments et chaque mot était une nouvelle lame qui se plantait impitoyablement en elle.
Il prétendait que tuer était normal pour un prêtre… Pourtant, aussi loin qu’elle se souvienne, on ne lui avait jamais dit une telle chose. Non, les prêtres de l’Ombre étaient des messagers, enseignaient la foi aux peuples et transmettaient son savoir à de futurs prêtres. En aucun cas la mort était mentionnée lors de son entraînement peut-être était-ce à cause de sa sensibilité ? En effet, jeune, elle ne parlait pas et réagissait assez mal face à un corps et au sang –encore plus qu’aujourd’hui même- par conséquent peut-être son mentor a-t-il jugé bon « d’omettre » ce détail ? Par contre elle n’était pas ignorante du sort des hérétiques, mais encore une fois ce n’était pas les prêtres qui s’en occupaient mais plutôt l’Inquisition non ? Une subtile nuance, certes mais c’était ca la situation.

Tuer… Tuer… Tuer… Qu’est-ce-qu’ils avaient tous à ôter la vie des gens en temps de paix ? Elle aimerait retourner dans sa bibliothèque, à l’abri de toutes ces intrigues, ne plus voir ni entendre ces abominables vérités… Oui elle voulait retourner dans son monde chimérique et artificielle où tout était si simple et si beau. Malheureusement, il a fallu que ce stupide fournisseur disparaisse, il a fallu qu’elle prenne cette mauvaise marchandise pour vider tripes et boyaux et il a fallu qu’elle reste dans sa chambre au lieu de se rendre dans son lieu de travail. De plus, cerise sur le gâteau, elle était tombée sur un prêtre. Elle était humiliée et honteuse.

Ce sentiment s’accentua d’avantage lorsque Zélig lui demanda ce qu’elle cherchait, en haussant le ton. Soudain son emprise sur ses frêles poignets l’agaçaient et elle tremblait, non pas de peur mais de colère. Discrètement elle se pinçait les lèvres et essayait tant bien que mal de retrouver une respiration moins saccadée et bruyante.
Il n’avait pas hurler ainsi, confirmant ainsi à quel point elle était stupide et faible .
Faible car elle avait si facilement cédée aux drogues et stupide car elle était totalement abrutie au point de ne pas se souvenir de la source de son agitation, de ne pas suivre correctement une conversation.

Utiliser les ombres pour former une carapace inviolable autour d’elle serait une bonne chose, or elle n’était pas en état d’utiliser sa magie. Elle était si déconcentrée qu’elle risquait de se faire mal au lieu de se protéger. Même son rythme cardiaque était bruyant, tapait dans ses tympans et sa tête bourdonnait encore plus… Quand tout ceci allait s’arrêter ?

- Je me sens mal, bizarre… Ma tête, mon sang, mon cœur… Tout se mélange. J’ai du mal à réfléchir, à la trouver. Lâche moi.. LACHE MOI !

Elle se sentait oppressée, comme si ces murs se rapprochaient, l’emprisonnaient afin de l’engloutir discrètement. Elle n’en pouvait plus et enfouie son visage dans ses mains libres.

Tout d’un coup, une idée la traversa. Zélig allait-il se taire ou rapporter cet événement à un quelconque supérieur hiérarchique ? Ce serait une catastrophe pour elle, après tant d’années à maintenir une certaine image. Par contre, elle remarquait que depuis quelques mois elle n’arrivait plus à suivre ce train de vie, à assumer ce rôle hypocrite de la prêtresse calme et à garder une allure digne. Elle remarquait qu’elle divaguait de plus en plus, commettait des erreurs futiles qui allait causer à sa perte tout simplement.

- Dis… Tu ne diras rien à personne de mon état n’est-ce-pas ? A aucune supérieur… [/b]

Elle éperonnait le col de Zélig gentimment, comme si c’était sa seule issue de secour, le seul moyen pour elle d’être en paix, à l’abri dans son cocon.

- Tu me promets que tu ne diras rien ? [/b]

Son regard noir laissa place à un regard plus implorant, même sa voix avait perdu cette force et cette aggressivité.

Petit à petit, la fatigue la gagnait et elle sentait des goutelettes de sueur sur sa peau. Etait-elle malade maintenant ? Ou était-ce parce qu’elle s’était trop surmenée de si bon matin ?
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Zélig Faoiltiarna
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C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig] Vide
MessageSujet: Re: C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig]   C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig] EmptyVen 6 Mai - 10:54

Évidemment, ça n'a pas manqué, elle s'est mise à gueuler. Parce que je la tenais. Mais elle ne réalisa pas mes plus grandes craintes en se masturbant avec des bouts de verre ou un truc comme ça, mais je crois pas qu'elle soit en état de se lever, elle sue partout et tout. Pas beau à voir, avec les cheveux sur la tête comme si ils allaient m'attaquer – c'est pour éviter ce genre de chose que je me suis fait des dread tu vois. Enfin je l'ai lâché, mais son coup de morceau d'elle qui se mélange m'a fait un peu peur, surtout parce que c'est incompréhensible. C'est ça, les fous.

Ensuite elle me demande des évidences : on balance pas les collègues, jamais. Surtout parce que les-dits supérieurs s'en foutent, du moment que tu fais des chouettes effets pyrotechniques avec tes petits doigts sur les hérétiques et que tu boudes pendant les repas, tout va bien, t'es un bon prêtre. Enfin dans mon idée. C'est tout ce qu'on m'a demandé en tous cas, et de faire des trucs rigolos avec des gens morts aussi. Enfin peut être que l'adjectif « rigolo » convient pas, mais la magie du sang ça... ouais, quelque part, en cherchant bien, c'est « rigolo ». Si tu aimes altérer ta personnalité dans les grandes largeurs et que ton plus cher désir devienne de baiser dans de la bidoche tiède, alors là, oui, « rigolo », c'est le mot qu'il faut. Tu peux coller « orgasmique » derrière, ou un superlatif quelconque. Nan mais j''y pense là comme ça parce qu'elle m'a saisit au col pour me supplier, et que ça tend chez moi des trucs sollicités y a peu en buvant du sang, genre une envie de déambuler dans la ville en tuant tout ce qui ne se viole pas – peu de chose finalement, parce que j'ai pas de restriction sur le sexe ou l'état matriarcale. Ouais tu m'connais, j'suis gentil, mais j'ai quand même tué la mère de mon enfant et baisé dans un cadavre dans un cimetière. Garde ça en perspective quand même.

Mais je suis gentil quand même, alors je décolle ses doigts de mes fringues. On sait jamais, que l'envie lui vienne de me frapper ou un truc comme ça parce que je pratique la magie du sang et que c'est pas bon pour le mélange de ses organes. Mais elle avait l'air de s'affaiblir. Son ton était celui de la supplique.

- Evidemment que j'dirais rien. S'en foutent de ce que je dis de toute façon.

J'dis pas ça avec une amertume particulière. Quand j'vivais encore au monastère, j'me méfiais beaucoup de l'intendant, j'me méfie toujours d'ailleurs, mais il a plus de maitrise sur moi de toute façon, vu que j'vis maintenant dans dans une grande baraque et je fauche plus des trucs. Puis Uriel bah... il s'en branle. C'est pas de la magie, il s'en branle. Puis il pourra pas me reprocher de pas faire des trucs chelou avec le sang, j'en viens de toute façon. J'essaye de suer de l'ombre ou un truc comme ça, ça pourrait faire des trucs rigolo. Cheviller la magie à mon corps, quelque chose comme ça, en avalant le sang des autres, et puis le mien. Ça pourrait être encore plus rigolo.

- Et si tu dormais ou un truc comme ça ? T'as l'air fatiguée.

J'pense en logique papa là. La gamine qui s'excite et qui dort après, je connais. D'ailleurs les gamins, plus c'est fatigué, plus ça s'excite.
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Franziscka Halbrum
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MessageSujet: Re: C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig]   C'est léger, c'est blanc...et c'est peut-être important. [Zélig] EmptyDim 15 Mai - 13:20

Il enleva les doigts de la brune de son col, gardant toujours un certain calme. C’était peut-être une bonne chose que Zélig garde cette attitude, histoire de ne pas pousser Franz à la mort vu son état d’hystérique.
Elle l’entendit dire que personne ne le croirait. Elle secouait la tête. Elle ne savait pas pourquoi mais elle savait qu’il y avait une raison à la base pour ce geste. Elle ne s’en rappelait pas pour l’instant seulement. Une mémoire de poisson à cet instant, voilà comment on pouvait la résumer.

Il lui proposait de dormir. Elle secouait à nouveau la tête et cette fois-ci elle savait pourquoi. Depuis des années ces lits n’étaient rien d’autre que source d’angoisse pour la prêtresse et les rares fois où elle s’assoupissait, elle se réveilla souffrante et hurlant comme si on l’égorgeait. Toutes les nuits où elle dormait, c’était des cauchemars sans fin. Si seulement elle avait eu ses drogues, elle aurait pu peut-être grappiller quelques instants réparateurs dans les bras de Morphée mais même ca elle n’avait pas pu. Elle était en manque, voilà tout et elle ne connaissait personne qui puisse la fournir actuellement. La situation était si simple à comprendre.

- J’ai pas envie qu’on donne raison à ces stupides rumeurs comme quoi je bois le sang des autres. C’et pas vrai ! Je … ne … suis pas folle. J’ai besoin … d’un guérisseur, d’une personne qui s’y connait en plante.
Tu t’y connais Zélig ?


Elle le regardait à nouveau droit dans les yeux, le suppliant du regard pour une réponse positive. S’y connaissait-il ? Connaissait-il un guérisseur ? Un moyen de la sortir de cet état, autre que la stupide proposition de dormir et s’engouffrer d’avantage dans un monde de chaos et de ténèbres. La prochaine fois que verra-t-il ? Sa mère ouvrir les yeux et faire « Surprise », ou encore son père marchait avec ses bras en guise de jambe et un nez collé dans le nombril ?

Elle l’écarta, moins violemment que tout à l’heure, et se dirigeait vers ses tiroirs, se blessant la plante de son pieds avec un bout de verre. Elle ignora la blessure, elle ignora le monde qui l’entourait et elle recommençait à fouiller pour sortir une brosse, remettre la chaise droite, s’asseoir dessus et se brosser les cheveux énergiquement.

- Il faut que j’aille travailler. Il y a beaucoup de livres dont je dois m’occuper à la bibliothèque, si j’y vais pas, ils ne vont pas s’en sortir. Il faut aussi que je range … peut-être les ombres m’aideraient. Tu crois que je devrais ranger avec ma manipulation ? Je déteste que les esclaves y touchent.

Elle parlait vite, sans s’interrompre et continua encore en parlant de plantes et de leurs bienfaits, la manière dont on pouvait s’en servir pour calmer telle ou telle douleur ou leurs effets soporifiques. Certaines pouvaient même tuer à cause d’une consommation excessive.
Finalement, elle s’arrêta, n’ayant plus assez de souffle. Son pied lui faisait légèrement mal, elle ignorait et continua à brosser la même mèche, au point qu’elle s’électrisait.

- Oh Ombre ! Je suis en retard non ? Il me faut mes chaussures, il me faut aussi mes vêtements. Où sont-ils ?

Elle se leva, prête à faire une exploration dans ce bazar, mais se rassit aussitôt. Sa tête lui jouait des tours et elle avait tourné de l’œil. La fatigue la frappait définitivement. Finalement, et à contre cœur elle suivit le conseil de Zélig et alla s'endormir. Ou plutôt juste se coucher.

Cette nuit-là elle ne ferma pas l’œil de la nuit encore et les jours suivants, elle était clouée au lit à cause d'une fièvre, qu'elle signala évidemment afin qu'on la remplace seulement. Refusant obstinément les médecins.
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