L'Empire Ishtar
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 J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]

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Zélig Faoiltiarna
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Zélig Faoiltiarna

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MessageSujet: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptyLun 24 Jan - 19:07

Ne faites pas d'enfant, jamais. Ou si vous en faites, tuez les. Sérieux, je retire tout ce que j'ai dit sur le bonheur de la paternité, j'ai menti, ou j'ai été drogué, je sais pas. Maintenant je donnerais mes deux jambes pour une nuit de sommeil, un peu de quiétude, n'importe quoi.
Inanna est malade, depuis trois jours.
Elle tousse, elle morve, elle me dégueule dessus, elle pleure, j'dois rester à coté. Les médecins m'ont dit qu'elle allait pas mourir, elle a juste pris froid parce qu'il fait froid. Merci connards. Je suis retourné à l'époque où elle faisait pas ses nuits, mais en plus maintenant elle sait parler, pour me dire qu'elle se sent pas bien, qu'elle veut un verre d'eau, me vomir dessus, que je la porte, que je la pose, que je la re-porte et que je me balade toute la journée comme ça. Je m'étais à peu près fait à l'idée que les enfants n'étaient que morve, vomi et glaires, mais j'avais espéré qu'elle soit assez grande pour que ça lui passe. Bah non.

Ma vie est parsemée de drames, tu te rends pas compte. Là je dois aller bosser, y a du personnel de maison pour veiller sur la chair de ma chair, tout ça, si seulement elle pouvait arrêter de m'appeler d'une petite voix faible, « papaaaa ». En tendant les bras vers moi. Et avec l'expression de cocker battu qui convient. Oui mais le monastère, c'est pas un lieu pour les enfants ! Enfin... si, y en a et tout, mais vachement moins où je vais. Puis elle se rend pas compte, faut que je prie et tout ça, que je fasse euh... des trucs de prêtres. M'entrainer à la manipulation des ombres, principalement, et puis faire des tractions sur les chambranles de porte. 'faut être productif, et c'est pas en me faisant quicher dessus que ça va progresser, cette affaire là. Puis il faut que je m'entraine à lire, comme ça j'pourrais faire l'érudit, et donc gagner du pognon ou des trucs comme ça. Et je suis sûr que c'est écrit quelque part dans le règlement qu'on a pas le droit de trimbaler ses mioches dans le monastère, mais... je suis à peu près sûr que des prêtres ont déjà été réduits à cette extrémité, et qu'ils n'en sont pas mort, ainsi que leur progéniture. Mais elle va encore plus attraper froid si je l'emmène dehors ! Et puis elle va forcément me dégueuler dessus à un moment ou un autre ! Bah... j'ai qu'à prendre des fringues pour elle et pour moi, faut juste que j'arrive à glander en mode discret. Personne a pris ma piaule au monastère, j'la foutrait dedans, et peut être qu'avec un peu de chance, elle pioncera assez pour me laisser bosser un peu. Et si quelqu'un me fait chier, soit je lui lance un regard noir, soit je lui supplie à genou de comprendre, que c'est mon bébé tout malade qui m'a obligé, que oh mon dieu j'avais pas le choix, pitié pitié. Je me comporterai comme la dernière des merdes, mais « papaaa » quoi, ça justifie tout.

Donc j'arrive dans la place, ma fille dans les bras. Je la regarde d'un air soupçonneux, parce que maintenant qu'elle est dans l'endroit où bosse papa, elle est plus intriguée que malade. Pouce en bouche, elle regarde autour d'elle les grands bâtiments tout beau, et les gens tout bizarres dedans. Mais bon, avoir été malade trois jours a raison d'elle et une fois que je l'ai posé dans mon ancien lit, elle s'endort comme une masse et j'peux aller m'entrainer. Elle est bien partie pour dormir jusqu'à midi, ça me laisse le temps. Oui je laisse une fillette de cinq ans toute seule, je suis débile rappelle toi, ou alors j'ai fait vachement de progrès depuis qu'on se connait, à toi de voir.

Enfin j'ai tenu à peu près deux heures avant de retourner en courant la voir. Étonnement, elle dormait encore, mais j'ai eu largement le temps de me faire plein de films, pendant deux heures. J'te les raconte pas, parce que c'est chiant, mais j'en étais arrivé au plafond qui s'écroule sur elle – c'est des vieux bâtiments. Mon entrée fracassante la réveille, et cette sale hypocrite, frais comme un gardon, m'annonce qu'elle a faim. Et qu'elle se ferait bien une petite séance d'exploration. Et puis oh, a pu la fièvre et la toux. Je la porte – faut pas déconner non plus – jusqu'à la cuisine. Bah oui, y a une cuisine pour les gens qui vivent ici. La pièce est vide, vu l'heure. Je ramasse à becter pour ma progéniture, tout en la portant – j'ai appris à tout faire avec une main. Bon, le problème, c'est qu'elle commence à peser son poids, du coup je m'assois, comme ça elle peut manger sur les genoux de papa, c'est pas merveilleux ? Pendant ce temps je regarde dans le vague parce, quand même, je suis violemment crevé.
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Émile Paole

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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptyJeu 27 Jan - 23:43

Azhran Nocturnae m'ayant fait comprendre qu'elle n'avait pas besoin de moi, ce jour-là, je m'étais permis d'aller faire un tour au monastère pour tenter de retrouver un semblant de calme. Pas que ce soit extrêmement difficile de surveiller une jeune femme faussement fragile, et fatigante d'hypocrisie — c'était même relativement simple —, mais c'était ennuyeux. Je devais me rendre à diverses réceptions, me forcer à sourire et à paraître aimable, répondre à des questions personnelles et à faire face — dans les pires des cas — à des hordes d'adolescentes en chaleur qui se cherchaient un mari. Je n'avais pas un grand titre, j'étais un simple Baron, mais il fallait croire que mon élégance et mon charme naturel me conduisaient à ce genre d'éventualités : bientôt, j'allais atteindre mes vingt-six années, je vieillissais malgré toute la violence de mes passions, et je devais trouver une femme pour ma descendance. Du moins, c'était ce que certains nobles croyaient bon de me dire, parce que même si la lignée des Barons Paole risquait de s'éteindre avec moi, il était hors de question que j'épouse une femme. Il était hors de question pour moi de fonder une famille, j'étais un meurtrier, un loup prenant plaisir à dévorer ses frères, jamais je ne pourrais tenir un enfant dans mes bras.

Même si ce dernier représentait ma chair, mes tripes, mes entrailles... ça ne resterait qu'un vulgaire bout de viande dans mes bras. Je tenais à ma liberté, et j'aurais du mal à vivre avec quelqu'un prés de moi, quand j'étais charmé par quelqu'un, le sexe et le meurtre se rejoignaient. Combien de femmes et de jeunes hommes avais-je laissés morts derrière moi ? Même si ces derniers temps, je m'étais quelque peu assagi, je restais avant tout quelqu'un de dangereux. Malgré tout, même si je ne supportais pas ça, j'étais un aristocrate et toute cette attention à mon égard m'agaçait ; certains s'imaginaient mille scénarios à cause de ma soudaine « proximité » avec Nocturnae ; c'était une belle jeune femme, avec de superbes courbes, mais Uriel d'Arken n'avait pas de soucis à se faire là-dessus : je ne coucherai pas avec elle, du moins, tant qu'elle ne me paraitrait pas aussi fade que maintenant. Une pauvre petite marionnette qui savait pourtant bien manier les autres, voilà ce qu'elle était, symbole de toute cette hypocrisie aristocrate que je méprisais. Jouer un rôle qui s'opposait à ma véritable personnalité, voilà ce qui m'énervait le plus. Et mon besoin de tuer n'avait pas été satisfait depuis longtemps, j'étais donc légèrement irascible ces derniers temps. D'où mon besoin arrogant de calme, je devais me reposer et calmer le monstre hurlant en moi, encore et encore, toujours... « Tue... Émile ! Une si frêle jeune femme ! Tue-la ! »... merde !

Je m'arrêtai face à une grande fenêtre de verre qui renvoyait mon reflet, mon indifférence à ma propre apparence. Je ne me qualifiais ni de laid ni de beau, mon visage me suffisait puisqu'il était symétrique, et rien n'était plus hideux que l'asymétrie. Mordillant ma lèvre inférieure, j'ouvris d'une main nerveuse les boutons de ma chemise noire, j'avais l'impression d'étouffer, malgré la froideur de l'hiver. J'étais impassible pourtant, seuls mes yeux rubis me renvoyaient une haine presque incapable d'être vue à l'oeil nu. Seuls ceux ou celles qui m'avaient vue une fois en colère pouvaient sentir cette haine et ce plaisir du sang parcourir ma peau blanche. J'enlevai le gant de cuir dont je me servais pour cacher mes prothèses en argent à Nocturnae, et je me mis à les bouger comme le faisait une araignée avec ses pattes pour courir sur le sol ; mon corbeau croassa et frotta son bec contre ma joue, je passai mon pouce sur sa tête noire en poussant un soupir. Malgré moi, j'étais fatigué et j'avais besoin de repos. Mouillant finalement ma lèvre inférieure, je remis mes mèches blanches en place, exaspéré par cette mauvaise habitude ! Depuis quand je me souciais de mon reflet ? Tout ça... c'était à cause de Nocturnae ! Jouer les fils de bonne famille m'obligeait à prendre des habitudes que je détestais. Je jouais ce rôle à merveille, alors qu'il ne me convenait pas. Secouant la tête, je finis par reculer et marcher dans les couloirs, sans but, ma cape noire voletait juste au gré de mes pas, sous leurs rythmes plus lents que d'habitudes, ce jour-là, je ne portais pas de chapeau haut-de-forme. Un détail, un simple détail.

C'est lorsque j'entendis des voix que je pressai le pas, poussé par la curiosité et par mes sens de chasseur, une voix ne m'était pas inconnue... une voix de primate et qui me hérissait le peu de poil que j'avais ! Je m'arrêtai soudain en croisant le regard d'ahuris de Zélig Faoiltiarna, le con par excellence. Je le fixai durant plusieurs secondes avant de remarquer un petit être sur ses genoux, à la peau noire, mais aux traits moins dignes d'un signe que Zélig. Je fronçai les sourcils et il me fallut bien une minute entière pour comprendre que ce que Faoiltiarna avait sur ses genoux n'était pas un pantin... mais une petite fille, SA fille. Étonné, je reculai d'un pas, tandis que l'Onyx poussa un petit croisement, son aile lorsqu'elle battit caressa ma joue. Cet homme primaire, monocellulaire et aussi grand que certains nains de jardins qui décoraient certaines maisons des quartiers bourgeois d'Ishtar... avait une petite fille ? Ça... voulait dire que ce con savait comment une copulation fonctionnait ? Et qu'il avait même fécondé un ovule ? Ce n’était pas possible... c'était un pantin, Faoiltiarna ne devait pas savoir comment un homme et une femme faisaient des enfants... c'était bien trop élevé pour son niveau de primate.
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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptyVen 28 Jan - 10:48

C'est Inanna qui a vu Emile en premier, moi j'étais en train de piquer du nez. D'un coup, elle a arrêté de se baffrer et elle s'est mise à l'arrêt, la tête tournée vers la porte, puis elle l'a fourré dans mon cou sans rien dire, en s'accrochant à moi avec ses petits bras – note le progrès remarquable, dans la démarche, elle ne m'a ni étranglé, ni écrasé les parties en m'escaladant.
Enfin bref, elle a eu peur de quelque chose quoi.

Je tourne la tête vers la direction de la porte et... oh. Je pensais voir un autre prêtre, ou un inquisiteur quelconque, mais pas CET inquisiteur là. Et il me regarde comme si... je sais pas, comme si j'étais en train de violer sa grand mère ou que je baladais déguisé en fée – la robe rose et tout - debout sur une table. Enfin que j'étais en train de faire un truc très bizarre – mais dans l'idée, me balader en fée avec un air extatique me fait plus marrer qu'autre chose. Qu'est ce qu'il a, ce con ? Puis pourquoi il me regarde comme ça ? Il a pas des culs à torcher lui ?

Inanna rapproche son visage de mon oreille, et me chuchote avec toute la subtilité d'une enfant de cinq ans – merci pour mes tympans :

- Papa, pourquoi le monsieur il est décoloré ?

C'est formidable les enfants, nous avons exactement les mêmes avis. Enfin ceci explique cela, elle n'a jamais vu d'albinos en train de fixer quelqu'un les yeux exorbités, c'est pour ça qu'elle a eu peur, je suppose. Je cherche une explication satisfaisante, une méchante, du style « c'est la connerie, ça fait blanchir la peau », mais finalement je fais une petite grâce à Emile, j'opte pour la vérité.

- Il est né comme ça.

Je note soudain que je suis pas en train de me rouler par terre ou un truc comme ça, ce qui est plutôt étrange. En fait, je ressens aucune espèce de folie. Je suppose que c'est parce que là, maintenant, je suis pas du tout Zélig Faoiltiarna, ce con n'a rien à faire là. Tu sais bien qu'on a jamais vraiment le même rôle en fonction d'avec qui on traine, au boulot, en famille, tout ça. Là je suis « papa », et si je lâchais une grosse vacherie à Emile, Inanna ne comprendrait pas, pareil si j'avais l'air affecté d'une quelconque façon par la présence de l'Inquisiteur. En fait, je suis en train de faire l'expérience de la normalité, et mon cerveau est drôlement vide. Je suis enfermé dans une cage avec un loup enragé avec dans mes bras ma progéniture, mais je ne ressens aucune frayeur. Faut juste bien gérer, sortir de la pièce les mains bien visibles et sans le quitter des yeux, et tout ira bien. Dans le doute, je mobilise un peu les ombres, celle de la table oscille légèrement, menaçante. Confiant mais pas trop non plus.

Le problème, c'est que si je coupe un bout d'Emile, cela risque d'effrayer grandement Inanna. Je ne le souhaite pas. Disons que c'est en dernier ressort, si il nous attaque. Alors là, tu peux être sûr que les feux de l'enfer vont se déchaîner. Inanna sait vaguement que je « tue des gens » à mon boulot, mais ça ne la heurte pas plus que ça, elle sait pas très bien ce qu'est la mort, encore.
D'ailleurs, comme elle ne sait pas, elle fait coucou de la main au monsieur tout blanc avant de retourner se cacher derrière mon cou. C'est adorable, mais je crois pas que dans l'esprit d'Emile, il y ai place pour ce genre de chose. Ça doit être triste d'être lui.

- Qu'est ce que tu veux ?

J'ai l'air calme, mon ton est calme, je suis calme. Je fais un peu bouger l'ombre de la table d'un mouvement de poignet, pour rappeler qu'il y a pas de connerie à faire.
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Émile Paole

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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptyVen 28 Jan - 21:40

L'information avait un peu de mal à atteindre mon cerveau, j'étais choqué. Jamais je n'aurais pu songer une telle chose ! Faoiltiarna était père d'une gamine de cinq ans ? C'était possible qu'une femme ait un jour accepté qu'un tel primate le touche ? Ça me faisait frémir en réalité, et je ne savais pas pourquoi. Pour une fois dans toute ma vie, je devais faire face à un sentiment que je ne connaissais pas, les voix de Zélig et de sa petite fille ne me parvenaient plus. Je détestais les enfants autant que je détestais l'humanité, pourtant je n'avais pas fait un mouvement depuis le début, je n'avais même pas tiqué. Le geste de la petite fille ne parvint guère jusqu'à mon esprit, et je me contentais de la fixer sans la moindre expression.

Je ne pouvais pas décrire ce que je ressentais à cet instant, mon mépris pour Faoiltiarna et ma jalousie à son égard s'étaient suspendus, il était père. Et sa petite fille lui ressemblait beaucoup, elle était sur ses genoux et me lançait des regards terrorisés depuis mon arrivée ; à chaque fois que je voyais un enfant, j'avais ce goût amer dans la bouche qui m'écrasait les poumons, moi aussi j'avais été un petit être faible. Et je n'avais eus personne pour me protéger et pour m'aimer, jamais, et que jamais je connaitrais un jour toute cette affection ; ce n'était pas Zélig Faoiltiarna le Prêtre que j'avais en face de moi, mais Zélig le père de famille. Est-ce qu'il avait une femme ? Bien sûr que non, aucune femme ne voudrait de lui ! Je fis un pas en arrière, dégoûté par mes propres pensées, ça ne me ressemblait pas. Je serrai les dents et soupirai profondément, comme déjà exaspéré par la connerie congénitale de Faoiltiarna, espérant tout de même pour sa petite fille qu'elle n'ait pas hérité des tares de son géniteur.

Ce n'était pas le fait que la gamine était adorable et ce genre de conneries dignes de l'hypocrisie humaine, qui me dérangeait ; je me rendais seulement compte que les enfants avaient des parents, il ne fallait pas me prendre pour un demeuré voyons ! Et seuls ceux qui n'avaient jamais connu la chaleur des bras d'une mère pouvaient me comprendre : je ne savais pas d'où je venais. Nicolaï m'avait adopté après le massacre des « Guignols d'Ishtar », cette petite troupe de cirques minable dont j'avais été longtemps l'esclave, je ne me souvenais pas d'avoir connu d'autre endroit que cette cage trop petite. J'avais été un jour, le fruit de l'union d'une femme et d'un homme... et j'avais été abandonné à la tyrannie d'artistes médiocres. Est-ce que cette gamine aimait son père ? Elle semblait. Est-ce que Zélig adorait sa petite fille ? Il le semblait.

J'avalai ma salive assez douloureusement, j'avais l'impression d'étouffer et envie de m'enfuir devant eux, pourquoi ? Je l'ignorais et ça me mettait hors de moi ! Pourquoi devais-je paraître choquer devant ça ? Une scène pitoyable d'un père avec sa petite fille, visiblement malade ? Et pour en rajouter au tableau, la petite allait mourir, c'était ça ? L'amour filial ? C'était ça que je voyais ? Il ne fallait pas se foutre de moi, tout ça n'était que des conneries ! L'amour... l'amour ! Quelle belle connerie typiquement humaine ! J'avais fermé mon poing et serré les dents, mon corbeau s'agitait sur mon épaule et croassait prés de mon oreille, sentant chaque bouleversement intérieur dans ses veines. Il frotta son bec contre ma joue et je commençai à avoir du mal à respirer.


— C'est... tu te fous de moi ?

Bien sûr que j'avais parlé à Faoiltiarna a qui d'autre ? Sa petite fille ne pourrait pas comprendre ce qui se passait, et moi-même ça m'échappait ; oh bien sûr, j'avais remarqué le petit mouvement du poignet qu'il avait fait, et qu'il se préparait à un combat pour défendre ses entrailles, mais je ne cherchais pas le combat. Uriel d'Arken me gardait auprès de lui, simplement parce que je lui étais encore utile et que je lui plaisais, sinon... il m'aurait fait tué depuis longtemps, je n'avais plus droit à la moindre bavure.
Tuer le frère de Faoiltiarna m'avait fait franchir la dernière limite, et je ne devais plus la franchir. Pas que mourir me dérangeait au fond, la Mort était mon amante préférée et j'aimais me donner à elle, lui prendre la main et baiser sa poitrine froide, le goût du sang de mes victimes dans ma bouche, mais lorsque je mourrais, j'emporterais Ishtar avec moi.

Ses habitants, ses fous, ses saints, ses mères, ses enfants, ses pères... tout. Je passai ma langue sur ma lèvre inférieure ; pour l'instant, je ne songeais pas au fait que j'avais la faiblesse de mon adversaire juste sous mes yeux, et que je pouvais lui faire de mal, m'en servir pour le nuire, non... ça ne rentrait pas encore dans mon cerveau. J'étais furieux contre moi-même pour avoir ressenti un sentiment typiquement humain, l'envie d'être aimé... et ce sentiment se transforma en aversion et haine. Jamais je ne pourrais aimer quelqu'un, ceux que j'affectionnais, c'étaient mes corbeaux.

L'Onyx d'ailleurs poussa d'autres croassements, sentant ma fureur se raviver et mordilla le lobe de mon oreille ; nerveusement, j'avais ressorti la chaîne en argent que je gardais toujours sur moi, celle qui symbolisait mon appartenance à la famille Paole. Nerveusement, je la tripotai entre mes doigts, appuyant ma chair contre le bijou dans l'intention de calmer mes nerfs, mis à rude épreuve. J'avais envie de frapper Zélig de toutes mes forces, à cause de lui, j'avais fait preuve d'humanité et ça me dégoûtait ! J'avais envie de me jeter sur lui et défouler ma colère, pourtant je n'avais pas fait le moindre pas en sa direction.
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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptySam 29 Jan - 12:35

Emile continue à nous regarder bizarrement, ce qui fait peur à Inanna. Est ce qu'il est admiratif devant sa diction parfaite ? Son coté mignon ? Que nenni, il me demande si je me fous de lui. Tu parles d'un dialogue incohérent. Puis d'où il dit des gros mots devant les enfants lui ? Moi qui ai recomposé tous mes discours à base de « punaise » et autre « mercredi », me voilà outré. Et un peu en colère aussi.

- Moi je t'ai rien demandé.

J'ai bien une suggestion de ce qu'il pourrait aller faire, mais je pense pas que me montrer agressif soit une idée judicieuse. On est dans une optique de préservation du moral d'Inanna là. Est ce que Emile peut pas blairer les enfants ou un truc comme ça ? En fait, je crois qu'il déteste toute l'humanité. Mais je comprends pas pourquoi il monte au créneau de façon aussi... aléatoire. Ou alors pourquoi il m'insulte pas franchement, qu'il renverse pas les meubles et qu'il essaye pas d'étrangler ma fille. Il est sans doute inquiet de l'opinion d'Uriel, ou il sait qu'avant qu'il ait eu le temps de faire un pas, je l'aurait déchiqueté en millions de morceaux pour le donner à bouffer aux chiens.

- Puis tu lui fais peur, va-t-en.

En disant ça, j'oublie que je ne tiens pas dans mes bras une créature timide et délicate, mais une enfant de cinq ans qui n'ambitionne que d'en avoir vingt pour faire encore plus de connerie. Le seul but d'un gamin, c'est de détruire tout sur terre puis de vomir sur les débris, ou quelque chose d'approchant. Aucune subtilité, puis ils connaissent pas la notion « d'adulte méchant », puisque en général on en fait trainer que des gentils autour d'eux. Et aussi, les gamins n'ont pas la moindre capacité de concentration, certes le méchant gars blanc comme un cul fait peur, mais y a encore mieux ! Un truc qui vaut pas ça ! ... un putain d'oiseau.

- J'ai pas peur !

Là dessus mademoiselle me saute des genoux et avant que j'ai eu le temps de la rattraper, elle court vers l'Inquisiteur. Moi j'ai juste vu ma vie se dérouler devant mes yeux à toute vitesse, sans savoir quoi faire. J'me suis levé, hyper tendu, sans savoir si il fallait que je lui fasse un placage ou si exceptionnellement Emile allait faire un truc normal, genre pas faire un meurtre gratuit, ou ne pas l'insulter, ou ne pas être d'une façon ou d'une autre désagréable. Enfin j'avais la tête de quelqu'un qui a très peur quoi, et qui en plus sait pas quoi faire. Pourquoi les conventions sociales (style ne pas se précipiter dès que le gamin s'éloigne de ton giron de cinq mètres) m'ont retenu ?

- Je peux caresser l'oiseau ?

Elle lui fait ses yeux de chaton ! ELLE LUI FAIT SES YEUX DE CHATON ! Son attaque la plus vicieuse. Je la vois de dos, mais je sais quel désastre vient de tomber sur Emile – qui s'en fout peut être, en fait. A cinq ans, Inanna sait parfaitement comment avoir la dernière part de tarte, voire la bouffe qui est dans l'assiette de quelqu'un, un ours en peluche, un poney, n'importe quoi. C'est manipulateur, les gamins, ils savent qu'ils sont mignons et en jouent, mais là elle essaye d'attendrir un loup affamé. Oh putain oh putain. Je lui dis en me tordant les mains que les oiseaux, ça ne se touche pas, mais elle s'en fout, elle désobéis à papa et c'est trop trop bien. Et puis mis à part que le monsieur il est bizarre, c'est inconnu et rigolo, et puis les animaux il faut toujours poser le doigt dessus, n'importe lequel, parce que les animaux c'est cool. Surtout que celui là, il est noir brillant, et puis il est sur l'épaule de quelqu'un, ce qui est incongru.
Bon, je sais quoi faire. Je vais vers elle pour lui prendre la main, en marchant doucement, pour pas qu'elle s'enfuit et que je me retrouve à ramper sous les tables pour aller la chercher. Oh putain, pourvu qu'Emile lui mette pas un coup de pied pour son impudence ou un truc dans ce goût là.
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Émile Paole

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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptySam 29 Jan - 22:10

Mes yeux étaient restés fixés sur Faoiltiarna, comme si ma simple question allait obtenir une réponse agréable. Cet homme me détestait — à raison — et il savait très bien que je ne pouvais pas avoir de réaction banale devant une enfant, de même qu'il ne pouvait pas comprendre ce que j'étais en train de vivre à l'intérieur. Je passais de la colère à l'amertume d'un simple claquement de doigts, et la présence de cette petite fille n'arrangeait rien. J'avais envie de la frapper pour la punir de tout ce qu'elle faisait naître en moi, j'avais envie de la jeter dans un endroit sombre et humide pour qu'elle puisse se rendre compte de la laideur du monde. J'avais envie de lui faire du mal, et de la faire pleurer, j'avais envie de détruire ce petit être fait de chair et de sang qui me regardait, et qui regardait l'Onyx surtout. J'oubliais que lorsqu'on était enfant — qu'importe d'où on venait —, les animaux constituaient une curiosité incroyable. Je me souvenais de ces longues heures passées à contempler les bêtes que ce cirque élevait, enfermé dans ma cage et seul, jusqu'à ce que je rencontre mon Frère.

Elle avançait vers moi, innocemment, incapable de comprendre que l'albinos à quelque pas d'elle pouvait la tuer d'un simple caprice. J'avais vu Faoiltiarna se lever, plus menaçant, moins guignol aussi. Je fronçai les sourcils devant le regard que l'enfant me fit, il y avait des signes qui ne fonctionnait pas sur moi, et la gamine avait beau être belle et adorable, je n'étais pas le genre d'homme à la prendre dans les bras pour la chouchouter. J'étais plus du genre à la tuer si elle osait me toucher, et je haussai un sourcil interrogateur lorsqu'elle me demanda si elle pouvait caresser mon corbeau.

Bon sang ! Il ne savait pas la tenir ? C'était pourtant simple, elle était haute comme trois pommes, en plus cet idiot était prêt à me bondir dessus si je la touchais ! Eh bien, s'il avait tant peur que je l'attaquant, il n'avait qu'à lui mettre une laisse et la garder prés de lui. Et elle ? Pour qui se prenait-elle ? Ce n'était pas un chaton, l'Onyx ! C'était mon Frère, c'était mon Sang ! Pris aux dépourvues par sa curiosité, je fis un pas en arrière, comme si j'avais eu peur qu'elle me donne tout ses microbes. C'était le cas puisque j'avais remarqué qu'elle était malade, hors de question qu'elle le touche ! Elle était pleine de maladie, c'était écoeurant ! Je fis un nouveau pas en arrière et finalement, je ne pus réagir à ce qui suivit.


L'oiseau avait émis un autre croassement prés de mon oreille, son aile caressa à nouveau ma joue et son emprise sur mon épaule, disparut lorsqu'il s'éleva dans les airs. Il tournoya quelques instants dans le couloir, toujours en croassant et vint même jusqu'à Faoiltiarna, et retourna vers moi et sa gamine. Sans que je puisse réellement m'y attendre, le corbeau avait fini par se poser devant elle, il leva son énorme tête vers l'enfant et la pencha sur le côté, il sautilla en sa direction avant de s'arrêter. Il ouvrit son énorme bec gris sans émettre un son, cette fois-ci et il se laissa caresser, faisant abstraction du manque de délicatesse dont un enfant pouvait faire preuve. Docilement, l'Onyx se laissait toucher, ce qui n'était jamais arrivé auparavant. Presque choqué, je fixai mon oiseau sans comprendre ce qui se tramait dans sa tête.

Jusqu'ici, j'avais été le seul et l'unique qui le touchait, le caressait de temps à autre, j'étais le seul qui l'avait apprivoisé, et ça..., depuis un nombre d'années bien trop important pour que je puisse les compter. Ma colère n'en fut que plus grande et à maintes reprises, j'ouvris la bouche pour hurler sur la gamine, et lui ordonner de s'écarter ; cet oiseau n'était pas à elle, il était à moi ! Je lançai un regard haineux à Faoiltiarna et finalement, je posai un genou à terre pour observer ces petites mains noires caresser le plumage tout aussi sombre de l'Onyx. J'avais fermé mon poing et luttais de toutes mes forces pour ne pas lui en mettre une, il me fallut quelques instants pour calmer cette sourde colère. Je me relevai finalement pour contourner la petite fille, dangereusement je m'avançai vers son père. Mes yeux rouges étaient redevenus expressifs, deux petits rubis polis et qui ne reflétaient plus rien. Je me retournai alors vers sa fille, plein de haine à son égard, une haine si noire qui me donnait envie de vomir. Un être si faible, malade et qui touchait impunément mon corbeau, elle le souillait avec ses mains d'enfants, pleines de microbes ! Mon caractère maniaque était en train de ressortir, j'aurais du mal à toucher l'Onyx après ça. J'étais même énervé contre lui, pourquoi faisait-il ça ? Je pris une grande respiration, fixant à nouveau Faoiltiarna, je pointai du doigt sa gamine comme si c'était une chose. Voilà... « une chose » et rien d'autre, et sur un ton arrogant, méprisant et impérial, je lui aboyai presque :


— C'est quoi ça ?

Et surtout... qu'il ne me sorte pas une connerie, il allait s'en prendre une !
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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptyDim 30 Jan - 13:19

A ma grande surprise, le corbeau vint spontanément se faire caresser. Je surveillai ça d'un œil méfiant – et si il lui picorait les yeux ? - mais l'oiseau se contenta se fermer à demi les yeux pendant que l'index d'Inanna caressait le sommet de son crâne. C'est vrai que c'est une belle bête, avec un plumage brillant et tout, mais les corbeaux... c'est pas nécrophage ? C'est sans doute plein de maladie. C'est horrible d'avoir un petit être humain qui ne dépend que de toi, j'veux dire qu'elle a du libre-arbitre, mais en même temps je suis censé veiller à sa survie. Et je sais pas si les oiseaux c'est dangereux ou pas. Je préférais quand elle harcelait les poneys, au moins je savais à quoi m'en tenir. Et puis tiens, maintenant que j'y pense, elle devrait commencer à apprendre à faire du cheval, on a pas encore trouvé un autre moyen de voyager vite, mais bon c'est dangereux le che...

Oh oh, Emile. Il avait vraiment pas l'air content, il se dirigea successivement vers ma fille (j'me suis mis en pose combat) puis vers moi (ah bon bah ça va alors). Il avait une tête à couper un arbre avec les dents, tellement il était colère. Fin stratège, j'essayais de me placer de façon à être entre lui et ma fille pendant qu'il faisait ses gesticulations de colère. Quoi ça quoi ? Je comprenais pas l'origine de sa colère ; enfin j'le comprenais pas, de façon générale. Je croyais que c'était à ma peau qu'il en voulait, mais là c'est son oiseau qui a l'air de l'énerver, à moins que ce soit ma fille, ou alors la présence de mes chromosomes sur terre, j'y comprends rien...Emile est beaucoup trop compliqué pour moi. Puis je vois pas comment répondre à sa question sans l'énerver. Il me demande de rendre des comptes parce que j'ai osé m'accoupler ? Que j'ai amené le fruit de cette union contre nature au monastère ? Que je ne la retienne pas de caresser un putain d'oiseau ? Qu'elle respire ? Que je respire ? Que tout le monde soit vivant et pas mort et immobile, pour pas trop le faire chier ? Qu'il a eu une enfance pourri ? Heureuse ? Que sa mère l'ait pas noyé ? Qu'est ce que tu veux que j'en sache !

- Bah elle était malade, j'l'ai amené. Elle voulait pas rester toute seule.

J'ai répondu au pif, j'ai presque l'impression qu'il veut que lui explique ce qu'est un enfant, et tout ce que ça implique. Il a qu'à en faire, il verra bien. Enfin il verra que dalle, je le vois juste les noyer. Et si son corbeau faisait des bébés ? Ouais voilà, il faudrait qu'il teste les bébés corbeaux, je suis sûr qu'il kifferait. Et p'tète même que ça lui donnerait envie d'en faire pour lui... bon, je plaindrais les enfants, mais si il pouvait me lâcher les couilles... mais j'ai pas d'autres frères à tuer, il peut plus rien me faire. Et puis si il nuit à mon coté studieux des ombres – en tuant mon bébé par exemple -, Uriel va lui tomber sur le râble. Enfin sur les morceaux qui resteront du-dit râble, parce que je serais déjà passé par là.

- Bah si ton corbeau faisait des bébés, tu les aimerais pas ? ... non attends j'vais trop vite.

J'ai peur qu'il explose, c'est dur de parler d'amour aux cons. Pendant que je réfléchis, Inanna arrive entre nos jambes discrètement – difficile de suivre les mouvements de quelque chose qui t'arrive aux cuisses. Des fois, j'aimerais quelque chose de malléable et obéissant à élever. Depuis qu'elle est née, elle n'a eu de cesse de m'empêcher de dormir, manger. Elle a mis six mille ans à faire une nuit complète sans brailler, on m'avait pas prévenu que c'était si compliqué. Enfin c'est pas le sujet, le tout c'est de calmer la bombe sur le point d'exploser qu'est Emile. Et d'éloigner Inanna aussi, qui a décidé de se coller entre nous, totalement inconsciente du danger.
Et elle fait un câlin à la jambe d'Emile – enfin à Emile en fait, mais la jambe était le truc le plus accessible.
Oui oui.

Avec la vitesse du cobra sous cocaïne, je prends la petite dans mes bras avant qu'il ait eu le temps de lui mettre un coup de pied. Je suis rarement aussi rapide. Y a des histoires de gens qui se sont doté d'une force herculéenne ou je sais pas quoi dans des situations extrêmes, bah là c'est un peu l'idée. Je me mets légèrement sur le coté, pour pouvoir encaisser facilement le coup à la place d'Inanna si Emile veut la frapper. Je crois pas qu'il la considère comme un adorable bébé corbeau, plutôt comme si un quartier de bœuf en état de décomposition avancée s'était amoureusement frotté contre sa jambe. Je sais pas pourquoi elle a fait ça.

- Il est joli ton oiseau.

Ah bah voilà, tout s'explique, c'était pour le remercier du corbeau. Puis bon, caresser la tête des oiseaux, c'est marrant un temps, mais là on a un monsieur avec une tête bizarre à emmerder ! Youpi ! Puis bon, ça va bien d'avoir peur et de sucer son pouce, mais la vérité triomphe toujours, et ça serait bien bête de pas profiter de l'occasion d'étaler sa conversation à un parfait inconnu. De préférence en parlant à toute vitesse sans reprendre sa respiration.

- Il s'appelle comment ? Moi c'est Inanna j'ai cinq ans et pis j'ai un lapin avec les yeux comme toi et puis comment il fait caca dans les maisons ton oiseau ? T'es prêt'e comme papa ? Tu veux un dessin ? Et pis j'aimerais bien un poney avec les yeux comme toi mais tout bleu parce que le bleu c'est ma cou...

- Oui bon on va pas déranger le monsieur on va y aller, hein.

Emile pitié retiens toi !
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Émile Paole

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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptyDim 30 Jan - 20:39

La première réponse que me donna Faoiltiarna me fit demander s'il ne me prenait pas pour un con, tout simplement. Bien sûr que j'avais compris que sa petite fille était malade, ce que je voulais savoir c'était pourquoi ce primate avait cru bon de copuler avec une femme, tout juste folle pour accepter qu'il la touche. Si lui ne me comprenait pas le moins du monde, moi non plus je ne le comprenais pas. C'était parce qu'on était très différent, et que nous ne trouvions jamais un terrain d'entente que l'on se jetait des regards noirs à chaque fois que l'on se croisait, ou du moins, j'avais tendance à m'attirer les foudres des personnes que je n'aimais pas. Misanthrope, je méprisais et haïssais l'humanité dans son entier, et dans cette humanité, il y avait Zélig Faoiltiarna, Prêtre de son état et père d'une petite fille. Je ne savais pas réellement pourquoi je m'étais énervé, l'action de l'Onyx m'avait laissé un goût amer dans la bouche, c'était avant tout ma propriété. Cependant, la bête s'était laissé docilement approché par une enfant, alors que jamais Ô grand jamais, il se laissait approcher par quelqu'un d'autre que moi. Et pourquoi cette petite fille ? Cette gamine en particulier, fille de l'un des plus grands abrutis de l'univers ? Je soupirai aux réponses de Faoiltiarna, ne trouvant pas la moindre logique dans ses réponses, c'était quoi les rapports avec les oisillons de mon corbeau ? Surtout que l'Onyx était un mâle, mais je pouvais au moins pardonner cette erreur au Prêtre. Ce que je voulais savoir, c'était pas pourquoi il avait ramener une petite fille dans le monastère (ce détail, je m'en moquais), c'était pourquoi il avait une petite fille. Et comment surtout. Je n'avais jamais pensé qu'il puisse inspirer autre chose que du dégoût aux femmes, il n'était pas moi.

Mes pensées devenaient totalement incohérentes et ridicules, ça m'agaçait et je rejetais toute ma colère sur cet homme, dont j'étais jaloux et dont j'avais la plus grande faiblesse qui soudain, m'attrapa par la jambe. Je me raidis aussitôt, prêt à réagir par réflexe pour la frapper, je ne m'étais pas attendu à ça ! Pourtant, avant que je ne lève la main sur elle, Faoiltiarna réagit vite et la reprit dans ses bras, une seconde apprit et j'aurais pu lui envoyer l'une de mes prothèses sur sa joue et la faire saigner. Je m'arrêtai et ne cherchai pas à frapper son père, je ne cherchais pas la bagarre, juste une raison à quelque chose que je ne savais pas. Et sa petite fille me parla à toute vitesse, sans reprendre son souffle, il fallut que je me concentre pour pouvoir comprendre où elle voulait en venir. Mais qu'est-ce que j'en avais à foutre de son cheval ? Et de son lapin ? Et alors ? Ce n’était pas une honte d'être albinos ! Énervé, je mordis ma langue pour éviter de formuler des paroles qui auraient pu choquer son père, si Faoiltiarna était capable de réagir comme tout père normal. Finalement, je décidai de réagir plutôt calmement et je me rapprochai de la petite fille, je ne souris simplement parce que les seuls sourires qui pouvaient apparaître sur mon visage, c'étaient des rictus mauvais et malsains. Ce qui n'était pas approprié pour une petite fille de cinq ans, j'allais simplement lui faire un peu peur, après tout, elle l'avait cherché.

À nouveau, je jouais la carte du provocateur et du salopard, mais c'était avec ce rôle que j'étais né. Je ne pouvais pas ressentir de la jalousie pour cette petite fille, après tout, je n'avais peut-être pas de père, mais ça m'épargnait un primate tel que celui que j'avais en face de moi. Nicolaï ne comptait puisque je l'avais tué, et que jamais je n'avais ressenti de l'affection à son égard, même si c'était à lui que je devais mon ascension en tant qu'Inquisiteur. Je me baissai un peu — après tout, Faoiltiarna n'était réellement grand — pour mieux planter mes pupilles rouges, je déclarai, d'une voix neutre :


— Je le laissai agir à sa guise pour ce genre de chose, il ne fallait pas jouer avec le feu. Parfois, il lui arrive de ne pas revenir pendant des jours, à chaque fois j'ai cru qu'il était mort, tué par une femme trop angoissée pour pouvoir faire face à un simple oiseau. Et ton lapin me ressemble dis-tu ? Sais-tu que les gens comme moi sont rares et ton lapin aussi ? Je connais plein d'histoires à ce sujet, il parait que dans certaines provinces de l'Empire, des nomades pourchassent les gens comme moi et ton lapin pour les éventrer, découper leurs membres et les dévorer. Effrayant, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que tu ferais si jamais un méchant monsieur ou une méchante dame te prenait ton petit lapin ? Tu ne le reverras peut-être plus jamais, ou si on te le rend, ce ne sera qu'une boule de poil blanc, souillé par son sang et coupé en morceaux... parfois, certaines jeunes femmes dévorent les lapins blancs encore chauds et en vie pour rester belle, tu ne savais ? Une fois, on m'a même raconté qu'une petite fille comme toi avait un joli lapin immaculé et qu'une jeune femme belle comme le jour l'a enlevé, elle ne lui a redut que ses yeux rouges. C'est triste, tu ne trouves pas ? Tu ne trouves pas ça horrible ? Si tu es sage, je t'emmènerai dans un endroit très amusant avec ton père, je suis certain qu'il adorerait te montrer ça... n'est-ce pas mon cher Zélig ?

La vengeance était un plat que se dévorait saignant.
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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptyDim 30 Jan - 23:19

Je persiste et je signe, Emile est très con.
Mais là c'est... mignon.
Un frisson me remonte le long du dos à cette pensée, mais au fur et à mesure qu'il parle, je mesure à quel point il a pas d'expérience en matière de gamins, voire de gens en général. Le jeu préféré d'Inanna, c'est « tuons les hérétiques très lentement », jeu salissant si il en est, même avec des bouts de bois pour faire les hérétiques. Elle dessine des monstres qui coupent des gens en petit morceaux et ses ours en peluche sont vils, incestueux et tyranniques entre eux. De plus, elle m'a pour père, et ma principale activité c'est de saigner à mort des gens.
Et elle devrait avoir peur de gens qui mangent des lapins ?

Là elle le regarde avec de grands yeux en suçant son pouce, captivée par ses récits merveilleux. Moi aussi je l'écoute, mais je suis attendri, d'ailleurs je souris un peu connement faut que j'arrête. Emile est mignon comme un nid d'araignée, comme le cadavre d'une vieille pute boursouflée atteinte de toutes les maladies vénériennes possibles, je ne peux pas être attendri. Ou alors pas longtemps, par accident, parce qu'il essaye d'effrayer une petite fille avec des histoires de lapins imbéciles. Si il lui avait parlé comme une gamine, elle l'aurait détesté. Là elle l'écoutait de toute ses oreilles. Non mais écoute, elle est trop mignonne comme ça avec son pouce dans la bouche, Emile il peut pas comprendre.
Je sais pas raconter les histoires, en général ça donne « ben euh... le dragon il tue le prince ou... ah non mer... credi » puis après je m'embourbe dans une narration difficile. Là il y met plein d'adjectif qu'elle connait pas, des mots compliqués, c'est fascinant. Et à la fin de ce récit épique, il me parle d'un endroit mystérieux. Bon, tu te doutes bien que je préfèrerais m'arracher un bras plutôt que de le suivre, mais bon. Inanna s'occupe des dialogues à ma place, totalement prise dans les histoires de lapins déchiquetés.

- Et... et la petite fille elle fait quoi des yeux du lapinou ? Elle les mange pour être belle aussi ? Puis c'est qui Zélig ? L'oiseau ?

- C'est moi.

Puis là elle me regarde comme si je lui avais annoncé qu'en fait, on était tous des calamars dans un bocal et que tout ça n'était qu'une vaste hallucination. En fait, son père n'est pas qu'un porteur à petite fille et un pourvoyeur de nourriture, mais un être humain aussi. Avec des sentiments et tout, et peut être même qu'il a une vie en dehors de sa fille... mais les enfants ne s'embarrassent pas de ce genre de subtilités. Inanna déclara d'un ton péremptoire :

- Non. Toi c'est papa.

Voilà, affaire bouclée. J'insiste pas. Inanna ne s'encombre pas plus de ces divagations causées sans doute par le manque de sommeil et retourne son attention vers le mec bizarre qui parle de lapins morts à une fillette de cinq ans – voilà quelqu'un digne d'être fréquenté.
Puis bon voilà, on a assez rit tout ça, mais j'ai vraiment pas envie qu'il se mette à dire des trucs trop bizarres, même si il est mignon (vilaines pensées vilaiiiines pensééées).

- Je crois pas que le lieu que nous veux nous montrer m'intéresse vraiment mec, quoi que ce soit.

Regard froid (vilaines pensées vilaiiiines pensééééées).


Dernière édition par Zélig Faoiltiarna le Lun 9 Mai - 8:54, édité 1 fois
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Émile Paole

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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptyLun 31 Jan - 11:01

Autant j'arrivais à manipuler des enfants dans les bas-fonds — comme je l'avais fait avec ce frigide de Lawrence Ashford — autant là, j'avais du mal. Évidemment, j'avais cherché à faire peur à la petite fille, inventant des histoires malsaines que j'aimais particulièrement, mais je ne m'étais pas attendu à ce qu'elle soit autant fasciné. Et quelque part, ça m'amusa puisqu'il était rare de rencontrer des enfants trouvant ça drôle qu'une femme dévore des lapins albinos pour garder sa beauté, et un père de constitution normal m'aurait éloigné de sa progéniture dès que j'aurais prononcé « éventrer, étriper, décapiter, amputer... » et autres mots tout aussi poétiques. Malheureusement pour la gamine, elle devait posséder quelques capacités mentales sous-développées de son père, la pauvre. Alors même si à cet instant Faoiltiarna était en train de penser que je n'étais qu'un con, je pensais exactement la même chose de lui, au moins on s'entendait sur un point.

J'avais envie de lui mettre mon poing dans la figure juste pour avoir une gamine fascinée par l'amputation, ou plutôt pour avoir une enfant tout court, et surtout : pour m'avoir déstabilisé. Et m'avoir comparé à un lapin là était ma rancune. Comme je l'avais souligné à plusieurs reprises dans mes nombreuses aventures tout aussi extraordinaires que sanglantes, j'étais un homme à l'orgueil plus gros que l'Empire lui-même. Et être comparé à un lapin, c'était assez insultant. Comme lorsque j'avais tué le frère du primate, je me retrouverais déstabilisé et un peu dépassé — par ailleurs, je ne le reconnaissais pas à haute voix —, il avait ri en apprenant la mort de son frère, et là sa petite fille m'étonnait. J'étais partagé entre l'envie de continuer sur ma lancée, après tout qui pouvait dire que ce genre d'histoires n'étaient pas courantes ? Nous vivions à Ishtar, cette ville était le ventre des vices les plus effroyables et malsains, même quelqu'un de normal perdrait un semblant de raison en passant une semaine ici.


— Hum...

Je poussai un soupir et lançai un regard à Zélig, qu'est-ce que je devais faire maintenant ? Les enfants des bas-fonds, je pouvais m'amuser autant que je voulais de leur innocence, la souiller, la conserver, la pervertir... mais à cet instant, j'étais juste énervé par cette gamine et son père. Simplement parce qu'elle était sa fille, et que je ne pouvais simplement pas supporter son père. Qu'est-ce que je devais répondre à ça, en plus ? Elle voulait la suite de mon histoire ? Merde, moi qui avais voulu la faire trembler et pleurer de peur, c'était raté. Levant les yeux au ciel, je restais pensif quelques secondes, cherchant une idée quelconque pour déplaire autant que possible à la petite fille. L'Onyx revint finalement se poser sur mon épaule, je lui lançai un coup d'oeil assez noir et ignorai ses tentatives d'affection, comme frotter son bec contre ma joue, ou encore me chatouiller en battant des ailes. J'étais en colère contre lui, parce qu'effectivement, j'avais du mal à considérer cet oiseau autrement que comme mon frère. Je possédais un lien très étroit avec les corbeaux, sans doute bien plus tenu que celui de Zélig et sa fille. Je passai ma langue sur mes lèvres et me penchant davantage, je plantai à nouveau mes yeux rouges dans le regard sombre de la fillette, ce fut à cet instant que je laissai un rictus transfiguré mon visage blanc comme la neige pour ajouter :

— Tu veux que je te donne la technique ? Il faut écraser les yeux des lapins pour en faire une soupe, et la boire. Tu devrais essayer avec ton petit lapin, mais arrache lui les yeux tant qu'il est encore vivant, c'est important.

Est-ce qu'elle allait faire ce que je lui disais ? Au fond, ça m'était totalement égal, je voulais montrer à Faoiltiarna ce qu'il en coûtait de me traiter de « lapin », parce que si sa petite fille faisait tout ce que je venais de lui dire, ce ne serait pas moi qui serais dans la merde. Le Prêtre aurait d'autres problèmes si un beau jour, on lui apprenait que sa petite fille de cinq ans découpe ses lapins pour en faire de la soupe. Évidemment, ce ne serait pas de ma faute si sa gamine était suffisamment conne — ce qu'elle tiendrait de lui — pour écouter les divagations d'un esprit malade qui cherchait juste à se venger. Ou bien elle allait à nouveau réagir d'une façon totalement inédite, pleurer, être hystérique (comme l'était toutes les femmes) ou bien, elle n'en aurait rien à faire. Qu'importe, c'était Faoiltiarna que je visais, pas sa petite. Je pouvais trés bien la tuer, mais je voulais en ce moment éviter les bavures, j'avais encore besoin de quelques années tout de même, et tuer le plus possible.
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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptyMer 9 Fév - 19:32

C'est quand même la première fois que je vois un mec faire la gueule à un oiseau. Vraiment, du boudin quoi, comme Inanna quand je veux pas qu'elle avale son propre poids en bonbon ou qu'elle ait un poney dans sa chambre. MAIS REGARDE MOI CET ABRUTI. Son putain d'oiseau miteux essaye de solliciter désespérément une attention quelconque, et lui il fait celui qui se fait pas tapoter la joue par une aile au bord du suicide. Je te raconte pas comme il a l'air con... enfin celui qui te dit ça fait semblant de pas se faire tirer les cheveux par une petite fille de cinq ans, mais moi c'est pas pareil j'ai l'habitude, à force je m'aperçois même plus de la douleur cuisante de mon crâne et du fait que j'ai la tête penchée sur le coté comme un labrador un peu con. J'aime pas quand Inanna joue au livre de la jungle sur moi, avec les lianes et tout.

Mais après Emile ouvre la boîte à caca qui lui sert de bouche et elle arrête de me tirer les cheveux pour l'écouter attentivement. Puis je fais pareil. Il suggère encore de bonnes idées lui, mais heureusement, papa est là et a pensé à tout ! D'ailleurs, tu vas voir mon action éblouissante, j'ai même pas besoin de parler, ça s'enclenche tout seul !

- Papa il a dit qu'on tue pas les trucs, sauf quand l'Eglise l'a demandé. Et arracher les yeux, ça tue.

Ta-daaaa ! T'as vu comment je suis fort en éducation ? Ça te la coupe hein ? Bah ouais, vu mon boulot, j'ai dû lui parler un peu de pourquoi je tuais des gens, tout ça, elle a compris que c'était le truc de papa, et qu'il fallait pas faire pareil. Elle fait des belles phrases à cinq ans hein ? Ouais, à tous les coups elle est surdoué et tout pour bien parler comme ça avec des mots compliqués comme « arracher » et tout. Ouais, je suis trop fier.
Mais faut régler le problème d'Emile, qui commence à doucement me faire chier et si la tension dans la pièce grimpe encore, je risque de faire des trucs bêtes comme entendre des choses qui sont pas là ou un truc dans ce goût là. Et ce qui fait grimper des machins bizarres le long de mon échine tellement je suis tendu, c'est la petite créature chaude logée contre mon giron qui regarde partout, et moi surtout. Hors de question de faire peur à ces yeux là, ou de l'inquiéter.
Je fais mon cake, donc, et j'agite les doigts avec ma main libre. L'ombre de la table frôle le sol pour aller vers notre groupe sympathique.

- Et tu fais comme papa ?

Oh non il fait pas comme papa, il a pas le talent sans doute. Et moi j'ai pas les qualités mentales nécessaires pour être inquisiteur, tu vois c'est un équilibre. Par contre, Emile ne sait pas appuyer une tentacule d'ombres montant lentement du sol contre les parties de quelqu'un pour le menacer d'une émasculation.

- Je te suggère chaudement de faire très gaffe à ce qui peut sortir de ta bouche mec.

Inanna recommence à choper une de mes dread pour tirer dessus par à coup. J'ai la tête d'un gars aux abois qui va pas tarder à péter un plomb et sauter partout en slip en hurlant après les papillons. Au bord du craquage.
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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptySam 12 Fév - 14:15

Ah... Zélig n'était pas si débile que j'aurais pu le penser, il était capable d'inculper quelques valeurs à sa petite fille de cinq ans. Cette même petite fille qui s'amusait à tirer sur les serpents épais et noirs qui lui servaient de cheveux, j'admirais la capacité de cette chose à pouvoir rester accroché à un crâne vide comme une Vierge de Fer sans victime. Et à place du Prêtre, je n'aurais pas hésité à envoyer une claque bien violente à la petite fille, mais quand on était père et qu'on tenait dans ses bras un morceau de ses entrailles, on devait changer de vision du monde. Soupirant et croisant les bras, je levai les yeux au ciel, agacé, exaspéré, ennuyé. Je ne savais même pas pourquoi je restais là, à parler avec un primate qui malgré son cerveau arrêté à l'âge primaire, avait été capable de féconder un ovule. Je ne voyais que deux solutions : soit la mère avait été aveugle, soit il l'avait drogué. Zélig n'était pas assez subtil ou intelligent pour songer à violer quelqu'un, quand même. Du moins, son cerveau ne l'aurait pas permis, je l'espérais tout du moins. Fixant l'Ombre que le géniteur aux neurones morts depuis des siècles, je ne bougeais pas pour autant, j'avais compris ça depuis longtemps : Zélig était un génie dans son domaine, il savait très bien de ce quoi j'étais capable, j'étais le meurtrier de son frère, après tout. Néanmoins, même si je voyais en sa fille un objet capable de me servir pour l'atteindre lui, et crever l'abcès que ma jalousie à son égard avait crée, je n'allais pas lui faire quelque chose, surtout devant son père. Et puis, Uriel d'Arken m'avait bien fait comprendre de ne pas recommencer un tel acte, sans sa permission du moins.

Zélig était son petit protégé, et je n'étais qu'un chien que l'Église était parvenue à plus ou moins civiliser. Un chien capable de tout pour redevenir d'un instant à un autre un loup, avide de jeune chair fraiche et pur. Dommage que la petite n'eut pas onze ou douze dans de plus, j'aurais été capable de la séduire rien que pour rendre la vie difficile à Faoiltiarna. Fixant la petite de mes yeux rouges, sentant la menace que son père cherchait subtilement — à sa manière — de me montrer, je soupirai calmement et cherchai une réponse correcte à lui donner. Après tout, je ne cherchais pas la bagarre, cette petite non plus, son père encore moins. Seulement, qu'est-ce que j'avais à lui répondre ? Rien. Je pouvais très bien faire un discours sur l'art et la manière de tuer quelqu'un, mais ça n'allait pas plaire à Faoiltiarna. Bien sûr... ce n'était pas l'envie qui m'en manquait, mais déclencher une autre bagarre, ça m'ennuyait plus qu'autre chose. Je fronçai les sourcils, il ne fallait tout de même pas croire que j'obéissais à Faoiltiarna ; dérangé par cette perspective, je déclarai finalement :

— Disons qu'effectivement, je fais comme ton père, mais en employant d'autres méthodes.

Je laissais le soin à Faoiltiarna d'imaginer ce que je sous-entendais par « méthodes » et sur le fait que le Prêtre était moins violent que moi ; je ne le savais puisque je ne l'avais jamais vu faire, mais étant passionné par tout ce qui concernait la torture, l'humiliation, le sang et compagnie, je pouvais déduire que Faoiltiarna expérimentait tout ça pour son travail, pas pour son amour de la violence. Au moins, la situation risquait d'être délicate si sa petite fille décidait en savoir plus sur ce que je venais de dire. Comme la majorité des gamines, son père était son héros. Oh... je trouvais ça touchant ? Pas le moins du monde et seule l'Ombre savait que je me foutais de ça, je voulais juste discréditer Zélig dans son rôle de père admiré par sa petite fille de cinq ans. Soupirant et lançant un regard exaspéré à son petit tour de magie, je haussai les épaules et me tournai pour mieux observer ce qu'il était capable de créer. Mordant ma lèvre d'un air pensif, je soupirai à nouveau et retournai toute mon attention, je murmurai alors à Faoiltiarna :

— Ne fais pas de manière à cause de moi.

Ma phrase n'avait pas le moindre sens, ou plutôt elle en avait, mais j'étais certain que Zélig ne la comprendrait pas ; ce que je voulais lui dire, c'était que sa petite menace était totalement inutile, elle me passait largement au-dessus de la tête. Je ne comptais pas lui bondir dessus pour planter mes ongles dans son cou, ce n'était pas l'envie qui m'en manquait, pourtant. Les ordres, toujours les ordres.
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Zélig Faoiltiarna
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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptyLun 9 Mai - 9:21

[HJ/ Je suis à jouuur. T_T Bouhouhouhou. T_T C'est horrible cet état contre-nature, ça devrait pas exister. J'vais devoir réviser mon bac maintenant. T_T
Enfin si tu veux finir ce rp et en commencer un autre, ou finir se rp et plus voir ma gueule, ou continuer, voilà quoi, tu peux, tant que tu réponds. \o/]


De vieux fantasmes venaient pourrir mon petit paysage mental, comme celui où je commence un élevage de poule en tant que célibataire sans enfant. Genre ton seul soucis c'est de maintenir des créatures cons comme des balais en vie, et pour ça t'as qu'à leur balancer un peu de graine et bien clôturer le poulailler. Et après j'les boufferai, et j'en vendrais aussi et avec le pognon de mes poulets, je m'achèterais euh... une marmite, ou d'autres des trucs agricoles qui font chaleureux et bucolique. Et j'aurais même des petits napperons jaunis sur mes meubles, pour faire joli alors que c'est moche, et je mourrais seul et très vieux dans ma chaumière pourrie parce que je serais tombé tout seul par terre et qu'il y aura eu personne pour m'aider à me relever...
Oui je sais, c'est un fantasme de vie bizarre, mais quand tu fais un boulot qui consiste à tuer des gens à tour de bras et qu'il y a six milles connards qui veulent voir par dessus ton épaule, et majoritairement pas que par soucis professionnel, bah t'en rêves, de tes putain de poule. Un jour je ferais ça, quand j'aurais le courage, je m'enfuirai avec ma fille – ouais bon, j'peux pas supprimer ça quand même – et on ira acheter plein de poules dans une province très loin d'ici.
Mais pour l'instant j'ai pas assez de courage.

N'empêche, à voir son sa gueule de petit con qui cherche à me démonter dans la dentelle, ça gonfle mon petit cœur d'envie de me trouver très très loin d'ici. J'crois que tu mesures pas à quel point j'ai le cul entre deux chaises. Enfin je finis par ôter ma menace d'ombre d'Emile, si ça part en sucette il faut mieux que j'ai pas passé un quart d'heure à me concentrer sur de la manipulation imbécile. Je reste au taquet néanmoins.
Inanna le regarde, rien à répondre sur son métier, mais ça va, elle n'est pas trop dépourvue de conversation. Au pire il reste les ours et les poneys.

- Mais t'as pas dit ! Comment il s'appelle ton oiseau ? Et toi ?

Pour l'oiseau je sais pas – j'aime mieux les poulets – mais pour l'inquisiteur ça va, je l'aime tellement pas que j'ai bien scotché son nom à la catégorie « connard ». Et je réponds à sa place pour que ça aille plus vite et que j'ai pas à entendre le son de sa voix.

- Emile Paole.

- Mais je posais la question à lui-euh ! Et pis j'ai un ours et bah il est blanc mais il a pas de nom, alors j'vais l'appeler Emile pour me souvenir de toi ! C'est bien hein ? Mais moi si j'avais un oiseau bah je l'appellerai « cui-cui » parce que les oiseaux ils font ce bruit là, comme ça je parlerai oiseau quand je dirais son nom et...

- Bon c'est pas tout ça mais maintenant que ta plus de fièvre hein...

- Mais si j'en ai !

Je vais jamais m'en sortir, je sortirais jamais de cette pièce, une volonté supérieure sadique veut que Emile entende toutes ces conneries – moi j'les trouve mignonnes, mais c'est un goût personnel – et que moi j'entende les siennes. Si seulement il se conduisait en humain bordel ! 'tète que dans un univers parallèle c'est un gars sympa et chaleureux, pas un putain de loup coincé dans ma bergerie.
En plus cet ours blanc, c'est son préféré. Je sens poindre la jalousie.
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Émile Paole

Émile Paole

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MessageSujet: Re: J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile]   J'aimerais te jeter dans une usine de copeaux de bois. [Emile] EmptyVen 13 Mai - 9:00

Mais quel moulin à paroles cette gamine ! Je n'avais jamais entendu une petite fille déblatérer un flot de conneries aussi vites et sans s'interrompre ! Rien qu'en la regardant, je me sentais déjà bout de souffle, et puis appeler son ours en peluche Émile ? Mais elle voulait que je la jetai dans une falaise remplie de pieux pour une telle connerie ? La colère pointait le bout de son nez, mordant mes lèvres, je continuais de fixer Zélig comme s'il était le responsable de toutes les idioties que sa petite fille sortait ; au moins, maintenant je savais que la connerie était génétique : la pauvre enfant avait hérité de la pathologie mentale de son père. J'aurais PSU ressentir un peu de pitié, mais ça s'arrêta à ma simple constatation, j'avais envie de lui mettre mon poing dans sa jolie petite tête, ou lui arracher la langue ; c'était mieux sans doute, au moins, je n'aurais plus à l'entendre, quel bonheur ! Serrant les dents pour retenir le flot de colère qui était en train de me submerger, je m'étais rendu compte à quel point... je n'étais pas fait pour être père. Ce n'était pas que je risquais de jeter mon enfant en haut d'une falaise, mais j'aurais été incapable de le garder en vie assez longtemps pour l'entendre parler.

Quelque part, si Faoiltiarna devait entendre encore et encore cette gamine parler, articuler et le reste, il avait un certain courage, ou il possédait quelque chose que je ne possédais pas, moi. L'amour ? Quelle plaisanterie, il avait dût tirer une femme et celle-ci, un beau jour, lui avait remis la petite en s'en allant. Si jamais l'une de mes maîtresses me faisait ça... disons simplement que l'Église aura une affaire d'infanticide dans les bras, et puis le monde pouvait continuer à tourner, tant que je ne pensais pas à me reproduire et à faire de petits Émile partout dans Ishtar. Quel ennui, les enfants, vraiment ! Et quel idiot cet homme, j'avais qu'une envie : frapper la petite pour qu'il comprenne que si elle ne se taisait pas maintenant, j'allais lui arracher la tête et lui donner un bon coup de pied dedans, et inventer un nouveau jeu d'utilité publique. Enfin, croisant les bras, je poussai un soupir, jusqu'au moment où une seconde idée germa dans mon esprit. Posant mon genou sur la dalle froide, je sifflai entre mes dents et mon corbeau se posa tout de suite sur mon épaule, un petit tour qui épatait souvent les dégénérés mentaux. Mais il ne fallait guère se leurrer : cet oiseau n'était pas dressé, nous avions juste notre propre langage.

— Cui-cui ? C'est manqué d'imagination, ou comment sous-entendre au père que sa gamine était conne, non... mon corbeau s'appelle l'Onyx, je l'ai avec moi depuis que j'ai dix ans.

Comme pour approuver mes dires, le corbeau baissa sa grosse tête noire et borgne, il fixa la petite sans laisser passer ne serait-ce qu'une trace d'émotion. Puis cherchant à l'effrayer, je levai mes deux doigts en argent pour qu'il s'amuse à les mordre. Ce léger handicap causait souvent quelques malaises dans la « Haut-Société » (ou ce que j'appelais plus communément : la basse cour). L'Onyx mordit bien mes prothèses en poussant de petits croassements surexcités, puis il enfonça soudain ses serres dans mon épaule, mais habituées, je ne grimaçai nullement, malgré la douleur que ça occasionnait parfois. Enfin, tentant visiblement de sauver la situation, il donna à la petite mon nom à ma place. Je me relevai et croisai les bras, observant la gamine disputer son père, et lui être un peu penaud, vraiment... quel ridicule ! Soupirant en serrant les dents, je caressai l'Onyx avec mon pouce et souriant presque de façon mauvaise, je lançai :

— Mon nom est Émile Paole, je suis sûr que ton père pourra épeler mon nom, ou comment montrer à une petite fille que son père était un grand con, et j'espère que ton ours en peluche se montra digne de ma réputation.

Sérieusement... j'avais le visage du gentil ours en peluche ? Et d'ailleurs, pourquoi voulait-elle l'appeler par mon prénom ? Grinçant des dents, je ne dis rien, fixant Faoiltiarna avec un regard noir qui voulait dire : « Mon cher, je t'ordonne de partir tout de suite avec la poule qui te sert de fille, avant que je l'étrange et que je te fasse bouffer ses plumes ! ». Je commençais d'ailleurs à ressentir les effets de la colère dans mon esprit, au fond de moi, il y avait l'appel de la violence, une envie irrépressible de plonger mes mains dans des tripes encore chaudes, et me recouvrir le corps d'un sang rouge vif. Est-ce que l'ours en peluche allait se montrer aussi gentil que moi ? Ou bien s'amuserait-il à éventrer les autres ?

[hj :je pense que tu peux conclures, je commence à sécher ^^"]
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