L'Empire Ishtar
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 Well... let's have dinner. (PV Erald)

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Anastacia Dragomirow
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Anastacia Dragomirow

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MessageSujet: Well... let's have dinner. (PV Erald)    Well... let's have dinner. (PV Erald)  EmptyDim 8 Sep - 20:34

Certaines fenêtres baignaient d’une faible clarté, assombries par moments par une ombre rapide et furtive. Sinon, rien ne bougeait. Que ce soit devant la résidence ou dans la rue. Agitée, Anastacia tambourina ses genoux de ses longs doigts fins, ses yeux rivés sur la demeure. L’envie de retourner chez elle devenait curieusement pressante, mais quelque chose la retenait. L’air frais pénétrait dans le véhicule par la porte que venait d’ouvrir le voiturier, un petit homme chauve en élégante livrée noire. Frissonnant, la femme resserra autour d’elle son manteau de fourrure blanche. Bien que la température soit plus chaude qu’à Dargon, le froid mordant de sa province natale semblait s’être imprégné dans sa chair. Ou bien serait-ce son anxiété qui lui arrachait quelques tremblements… ?

Piquée, Anastacia secoua sa belle tête avec l’espoir que ses vilaines pensées se dissiperaient. Anxieuse? Elle? C’est stupide, songea-t-elle, amèrement. Et pourtant, elle reconnaissait cette palpitation frénétique qui lui tourmentait la poitrine, cette fébrilité sourde qui l’affaiblissait et l’entravait à chaque instant depuis son retour à la Capitale. Elle était restée à Dargon pendant près d’un an, comme l’agitation de la ville s’avérait dangereuse pour sa sécurité et que ses fonctions de sénatrice avaient été suspendues. Elle gardait cependant un œil sur la Capitale, attentive au déroulement des évènements par les nouvelles qui lui parvenaient jusqu’à chez elle. Ça et les lettres qu'elle recevait...

Elle se mordilla la lèvre inférieure, observant toujours intensément la demeure somptueuse de l'autre côté de la rue. Les battements de son coeur manoeuvraient des ratés prodigieux, une sueur moite recouvrait ses paumes. Pourquoi son corps devait-il la trahir autant? Ce n'était qu'un dîner innofensif, après tout... une simple soirée en agréable compagnie. En sa compagnie, néanmoins. Le malaise provenait probablement de cette réalité. Certes, Anastacia pourrait annuler le rendez-vous, mais la curiosité et l'envie l'en empêchaient. Ou bien exiger qu'ils se retrouvent ailleurs... dans un lieu public, par exemple, pour éviter tout fâcheux incident ou tension inutile. La native de Dargon soupira, ferma les paupières l'espace d'un moment et s'évertua à reprendre contenance, la pleine maîtrise de ses émotions. Elle inspira profondément, se composa un air serein et un sourire discret et malicieux avant de sortir du véhicule.

Lentement, et avec l'intention de gagner un peu de temps, Anastacia ajusta et lissa ses jupons de taffetas mauve. Pour l'occasion, elle avait opté pour une robe élégante, dotée d'un corsage rigide et révélateur, soulignant les courbes généreuses de sa féminité. À cet ensemble s'ajoutaient de délicates perles nacrées qui ornaient ses oreilles et son cou de cygne. Sa longue chevelure brune ondulait librement autour de son visage et sur ses épaules, dégageant un doux parfum. Ressaissis-toi, pauvre idiote, s'intima-t-elle, acerbe, ce n'est qu'un homme. Cet homme, crut bon de rectifier une horrible voix dans sa tête.

Ses pieds s'ébranlèrent, aussi lourds que du plomb, bien que sa démarche demeurât féline et gracieuse. Plus la porte d'entrée se rapprochait, plus l'envie de fuir grandissait. Sa dernière rencontre avec Erald remontait à la réception offerte par Druelle de Sersan, un an plus tôt, qui s'était, somme toute, étonnemment bien déroulée. À cet évènement, ils avaient convenu d'une deuxième rencontre... qui n'avait jamais eu lieu à cause des troubles ayant éclaté dans la Capitale. Tous deux avaient donc quitté la ville pour retourner dans leur province respective, maintenant une correspondance régulière de plus en plus déroutante. Pour Anastacia. Pendant cinq ans, elle avait renié son ancien amant, souhaité le supprimer entièrement de son passé et de ses pensées, prié pour sa destruction et le voilà devenu l'un de ses... Elle ignorait quel terme décrivait bien leur relation, la position qu'occupait Erald à ses yeux. Confident... ami... ? Certes, les lettres envoyées consolidaient leur rapport, mais écrire une lettre et se présenter à la porte du principal intéressé - pis de passer la soirée chez lui - demeuraient deux choses différentes. L'une requérait moins de stupidité que l'autre. Même si l'invitation était l'initiative d'Erald lui-même.

J'aurais peut-être dû rester à Dargon, releva-t-elle, songeuse, tandis qu'un cognement de sa part annonçait son arrivée. En effet, comme le Sénat était aboli pour le moment, elle se demandait bien ce qu'elle ferait de ses journées dans une Capitale troublée et bouillonnante. Anastacia avait néanmoins quelques idées... quelques projets en tête. Sa haine envers les terroristes s'harmonisait assez bien avec la tendance générale. Sans doute pourrait-elle en profiter...

Toutes ses préoccupations volèrent en éclat, et la réalité la happa de plein fouet, dès l'instant où on lui ouvrit la porte.
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Erald Halbrum
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Erald Halbrum

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MessageSujet: Re: Well... let's have dinner. (PV Erald)    Well... let's have dinner. (PV Erald)  EmptyDim 29 Sep - 23:11

Erald releva la tête du livre dans lequel il était plongé pour regarder l’heure. La vieille pendule cirée de son bureau indiquait dix-neuf heures trente passées ; la soirée venait tout juste de commencer.  Sa fameuse invitée n’allait pas tarder à arriver. En conséquence, il considéra le nombre de pages qu’il lui restait à lire avant la fin du chapitre.  Mmmh, un peu trop pour qu’il s’y replonge dans l’immédiat. Il soupira, inséra un marque-page entre les feuillets de l’ouvrage, le posa sur le côté et se leva.  Depuis que le Sénat avait fermé ses portes, on aurait pu penser que le noble aurait trouvé le temps de ranger l’infâme bazar que consistait sa pièce de travail. Visiblement, au contraire, l’inactivité n’avait fait qu’empirer les choses. Outre les piles de courriers en attente de tri ou de réponses, on trouvait sur son secrétaire des livres en pagaille, des rouleaux de papier, des plumes en tout genre et même une bouteille de vin qui avait échoué là pour une mystérieuse raison.  Sur le sol, le moindre mètre carré servait d’espace de rangement à des tas du même acabit.  Les deux tables de travail, au centre de la pièce, s’étaient vues envahir par d’immenses cartes à des stades plus ou moins avancées de préparation et d’ancienneté.  Avec son surplus de temps libre, Erald s’était même adonné à l’élaboration d’une maquette de la capitale : il fallait bien alimenter son statut de noble oisif.

A vrai dire, il n’aimait pas vraiment cet état de fait. Oh bien sûr, malgré la disparition du Sénat et donc du titre de sénateur, il n’en demeurait pas moins un diplomate de formation et poursuivait les mêmes activités politiques qu’auparavant, les séances rébarbatives et les votes en moins. Il lui fallait toujours voir du monde, se rendre à différentes réunions, donner prudemment son avis et agir de telle sorte que le duc du Khini Lao soit parfaitement au courant des moindres sujets de lutte à la capitale. Faire le courtisan prenait également du temps, et les tensions qui régnaient en ville l’obligeaient à une vigilance et subtilité politique de tout instant. Mais comme on avait volontairement écarté les sénateurs de leurs fonctions d’origine en les empêcher d’exercer leurs prérogatives, il ne lui restait plus que le sordide et commun quotidien de n’importe quel noble avec un tant soit peu d’influence.  Et cela l’ennuyait profondément : il avait l’impression d’être parfaitement inutile à sa province et de s’enliser dans des intrigues intérieures sans fin.  Lorsque les évènements de l’année dernière étaient venus mettre sans dessus-dessous Ishtar, il n’avait eu que la confirmation de ses pressentiments ; le vent tournait.  Au bout de quelques mois, et surtout à partir du moment où on avait fermé le Sénat, il n’avait pas eu d’autre choix que de retourner au Khini Lao –officiellement pour se reposer, officieusement pour rendre des comptes au duc et à son père et déterminer avec eux un nouvel alignement-.  Il avait séjourné assez longuement là-bas. Assez étrangement, il avait occupé ses heures perdues en renouant une correspondance tout à fait inattendue avec Anastacia Dragomirow. La première lettre avait été envoyée pour s’excuser de ne pas avoir pu se rendre au rendez-vous déterminé lors de la soirée de Druella de Sersan, et les autres s’étaient naturellement enchainées, d’abord avec des commentaires professionnels sur les évènements politiques du moment, puis avec des notes plus personnelles sur leurs vies respectives. Il avait été étonné de la voir lui répondre si facilement, comme si leur ancienne amitié n’avait jamais été brisée par cinq ans de silence aussi glacial qu’absolu.  Mais Erald était loin de s’en plaindre ; au contraire, il avait apprécié de pouvoir retrouver la confiance  et la complicité –du moins, une partie-  de son ancienne amante.

On avait fini par le renvoyer à Ishtar, avec l’ordre de se comporter comme si de rien n’était et d’être néanmoins attentif à tout ce qui s’y passait. Il était revenu dans le milieu de l’été, alors qu’il régnait à la capitale une chaleur étouffante. Il y avait retrouvé son informateur préféré mort, le chaos à chaque coin de rue et un jeune empereur toujours furieux.  La ville ne s’était pas encore remise de la destruction des Bas-Fonds, mais elle était déjà en pleine effervescence de reconstruction, sous la houlette vigilante des troupes que l’on trouvait à chaque coin de rue.  L’ambiance était tout à fait détestable, qu’on se trouve en plein centre-ville ou dans une riche réception donnée au Palais.  On abordait désormais le mois d’octobre, et l’hiver ne tarderait plus à venir se poser sur la capitale.

Quand Erald avait appris qu’Anastacia comptait également revenir, il lui avait proposé de venir dîner chez lui, en lieu et place du rendez-vous qui n’avait finalement jamais eu lieu un an plus tôt.  La jeune femme avait accepté, et depuis deux heures, Erald tuait le temps dans ses appartements, laissant le soin à ses domestiques de préparer les choses selon les ordres donnés.  Mais maintenant, il était peut-être temps de vérifier que tout était prêt et que rien ne manquait. Avant de quitter la pièce, ses yeux se posèrent sur un petit étui en porcelaine peinte qu’il avait laissé sur une étagère. Se souvenant de son contenu et ce à quoi il était destiné, il le fourra négligemment dans une poche et descendit. Il constata avec plaisir que l’un de ses serviteurs avait eu la bonne idée d’allumer un feu dans la salle à manger. Ce n’était que le milieu de l’automne, mais les nuits s’étaient brusquement rafraichies depuis quelques jours. La table était élégamment dressée, les candélabres allumés, et de savoureux effluves montaient des cuisines.  Bien. Il ne manque plus que la principale intéressée, songeait Erald au moment même où on toqua à la porte.  Le valet le plus proche de lui esquissa un geste, mais Erald l’arrêta.  Il jeta rapidement un œil sur le miroir du hall d’entrée pour vérifier que sa tenue –chemise blanche, tunique sans manches brodée-  était en ordre, puis ouvrit. Le panneau pivota pour dévoiler une Anastacia ravissante dans son manteau de fourrure blanche, les joues légèrement rosées par la brise et ses cheveux longs lâchés en cascade autour de son visage souriant.

- Bonsoir, comtesse Dragomirow, dit-il avec une note de malice dans la voix. Je vous en prie, entrez.

Il s’écarta pour la laisser passer. Aussitôt, le valet, qui l’avait suivi, s’empressa de vouloir débarrasser la jeune femme de son manteau. Erald se sentait d’humeur joyeuse. Il ne savait pas trop quoi attendre de cette soirée, mais il était ravi de pouvoir profiter de la présence d’Anastacia –et de s’amuser à ses dépends, peut-être -.

- Fait-il déjà si froid à Dargon pour que vous sortiez des placards les pelisses de loup ? Ou peu importe l’origine de cette très belle fourrure, par ailleurs.
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Anastacia Dragomirow
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MessageSujet: Re: Well... let's have dinner. (PV Erald)    Well... let's have dinner. (PV Erald)  EmptyJeu 17 Oct - 21:41

-Bonsoir, comtesse Dragomirow, la salua poliment son hôte, dont la commissure des lèvres frémissait sous la naissance d’un sourire malicieux. Je vous en prie, entrez.

Que ce soit Erald lui-même qui lui ait répondu ne l’étonnait guère, seulement était-elle légèrement surprise de se retrouver face à lui. Après tous ces mois et toutes ses lettres. Anastacia parvint néanmoins à sourire, d’un ravissant sourire, avant de rejoindre d’un pas gracieux le comte du Khini Lao et son valet de l’autre côté de la porte. Ce dernier s’empressa de lui retirer son manteau qu’il fit disparaître en un tour de main alors que l’attention de la femme s’aventurait tout autour. C’est avec satisfaction qu’elle réalisa le peu de changement aménagé dans le vestibule. La couleur des murs, le mobilier sobre et massif, même le parfum de la demeure demeuraient identiques à son souvenir. Ses yeux filaient d’un point à un autre, alors qu’elle se remémorait la pièce derrière chaque porte, avant de finalement se poser sur Erald.

Sa tenue, de bonne couture, était somme toute assez simple et convenait à son allure détendue, bien qu’elle contrastait avec le soin raffiné et calculateur qu’Anastacia avait porté à la sélection de sa propre parure. Après tout, elle avait disposé de quelques heures à se préparer soigneusement. La jeune femme devait néanmoins avouer, un sourire appréciateur flottant sur ses lèvres rosées, que cet accoutrement découpait bien la silhouette de son compagnon, dont le regard pétillant ne présageait rien de bon. Rien de mal, non plus. Seulement, elle reconnaissait cette étincelle qui luisait dans les prunelles fauves d’Erald, comme cette bonne humeur qui se dégageait de ses traits et de sa voix amusée. Il arborait le même air lors de leur dernière rencontre, lorsqu’il avait pris plaisir à jouer avec elle. La comtesse se demanda ce que son hôte pouvait bien avoir en tête, ce qu’il prévoyait faire. Sans doute l’ignorait-il également. Peut-être se posait-il lui aussi des questions sur le déroulement et le dénouement de la soirée. Du moins, la curiosité d’Anastacia l’encourageait à se questionner, à appréhender, à s’imaginer. Le cœur frémissant, elle trouvait la situation plutôt… excitante.

-Fait-il déjà si froid à Dargon pour que vous sortiez des placards les pelisses de loup ? Ou peu importe l’origine de cette très belle fourrure, par ailleurs.

-Glacial, comme toujours, mon cher ami, répondit-elle d’une voix tout aussi amusée, un peu mielleuse, et seulement cette peau de loup des neiges pour me tenir au chaud dans les moments les plus froids.

Comme tous les autres habitants de sa province natale, le corps d’Anastacia résistait mieux au froid que quiconque, à ça et à autre chose. Il n’empêche que le vent glacé réussissait à la pénétrer jusqu’à la moelle. Son père la lui avait offerte lors de son retour à Dargon, après la dissolution du Sénat, lui avouant qu’elle avait appartenu à sa défunte mère. Et c’était une très belle fourrure, d’une grande valeur sentimentale et monétaire. Ses propres paroles accentuèrent son sourire, que l’on jugerait déplacé chez une autre femme mais invitant sur sa bouche sensuelle. L’anxiété qu’elle avait d’abord éprouvée ne l’affectait plus. La colère qu’elle avait ressentie lors de leur dernière rencontre n’était pas au rendez-vous non plus. Anastacia se sentait sereine… pour l’instant.

Une alléchante odeur embaumait le vestibule, à la fois douce et épicée, promesse d’un délicieux repas. L’eau à la bouche, Anastacia jeta de furtifs coups d’œil derrière l’épaule d’Erald, consciente tout à coup du peu de nourriture qu’elle avait réussi à avaler dans la journée. Évidemment, elle n’oserait accuser la nervosité de son manque d’appétit. Elle avait tout simplement autre chose à penser. Comme ses projets dans la Capitale. Sa tenue. Sa manucure. La profondeur des yeux d’un certain homme. Se mettre à jour sur la situation politique. Rédiger quelques lettres. Tout ça dans le but de se distraire, de gruger et d’émietter le temps. Anastacia se rapprocha d’Erald d’un pas glissant, la tête un peu inclinée, le regard pétillant.

-C’est une jolie propriété. Auriez-vous l’amabilité de me la faire visiter?

Elle ignorait s’ils devaient agir comme de vieux amants, et donc s’afficher elle-même comme une ancienne habituée des lieux, ou comme deux étrangers l’un envers l’autre. Dans tous les cas, elle préféra se montrer prudente et attentive, laissant d’abord le soin à Erald de mener le jeu. Ensuite, la jeune femme chargera bien selon ses humeurs et ses envies.
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Erald Halbrum
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MessageSujet: Re: Well... let's have dinner. (PV Erald)    Well... let's have dinner. (PV Erald)  EmptyJeu 31 Oct - 23:38

-Glacial, comme toujours, mon cher ami, et seulement cette peau de loup des neiges pour me tenir au chaud dans les moments les plus froids, riposta complaisamment Anastacia après avoir promené son regard le long de la pièce.  

Pour le peu qu’il s’y était rendu, cela, oui, Erald le savait. Il avait horreur du climat de Dargon, l’immense province gelée du Nord.  On ne pouvait qu’y claquer des dents, à toute heure de la journée. Erald ne se plaignait que rarement des conditions climatiques, mais élevé dans un pays tempéré où même l’hiver se montrait doux, il avait peu apprécié les missions diplomatiques qui l’avaient conduit, dans sa jeunesse, sur le territoire d’Anastacia.  En fait, il s’en serait volontiers passé.

Défaite de son fourreau de fourrure, la comtesse s’avançait dans le vestibule d’un air faussement curieux.  Elle était charmante dans sa robe lavande.  Aujourd’hui, elle avait misé sur une certaine grâce et ingénuité vestimentaire ; avec ses perles et ses cheveux lâchés, elle dégageait un faux air de douceur. Faux, parce qu’Erald, qui la connaissait bien, savait qu’on pouvait difficilement qualifier la jeune femme de douce. Par ailleurs, cette tranquille élégance ne l’empêchait nullement d’être très séduisante.

-C’est une jolie propriété. Auriez-vous l’amabilité de me la faire visiter?

- Mais volontiers, comtesse. Avancez, je vous prie.

Il s’inclina légèrement pour la laisser passer dans le salon principal, celui où il recevait d’ordinaire ses visiteurs. Il ne s’y attarda pas beaucoup, puisqu’Anastacia connaissait parfaitement sa demeure – à plus forte raison les salles publiques de la maison - et que les pièces intéressantes se situaient à l’étage.

- Dites-moi, comment s’est déroulé votre voyage ? demanda-t-il pour alimenter la conversation alors qu’il l’entrainait dans l’escalier principal, après un rapide tour du rez-de-chaussée. Le chemin est long jusqu’à la capitale.  

Et pas forcément très agréable, aurait-il pu ajouter. Les tensions de la capitale rejaillissaient violemment sur le reste de l’empire ; chassés de la ville qui les accueillait autrefois, des centaines et des centaines de gens démunis et  proscrits se retrouvaient sur les routes, sans d’autres alternatives que de lorgner sur les caravanes et autres convois plus ou moins protégés. Dans l’excès de discipline qui la caractérisait actuellement, l’armée faisait de son mieux pour dissuader ce genre de comportements, mais cela ne suffisait pas. Trop acculé, le fauve attaquait au lieu de se laisser capturer.

Lorsqu’ils arrivèrent dans les appartements plus privés d’Erald, le noble laissa tomber le vouvoiement, comme il l’avait fait plusieurs mois auparavant, lors de leur dernière rencontre.  Anastacia serait peut être surprise, voir désappointée ; mais Erald ne l’avait pas conviée dans l’intention de répéter leur dernier dîner. Au contraire, l’inviter chez lui était une occasion de laisser tomber le masque officiel pour quelques heures et se permettent un peu plus d’intimité. De toute façon, il n’y avait aucun public pour assister à ce petit jeu, dès lors inutile.

- Tu te souviens sans doute de mon bureau, mais je ne vais pas t’ennuyer avec mes derniers travaux ou mes lubies du moment.  Par contre, tu t’intéresseras peut-être à cette pièce.

Il désigna vaguement de la main une porte qui se trouvait de l’autre côté de la grande pièce encombrée.  C’était autrefois un bureau secondaire qui donnait sur le jardin,  mais deux ans auparavant, Erald avait décidé de rentabiliser cet endroit inoccupé en y installant toutes les bizarreries et curiosités qu’il avait rapporté des quatre coins de l’Empire ou qu’il dégotait dans les boutiques d’artisanat les plus inventives de la capitale.  Il fit traverser son bureau à Anastacia, lui laissant le soin d’éviter les bouts de parchemin qui trainaient par terre, et ouvrit la porte. Le cabinet était plongé dans l’obscurité, mais Erald tendit la main et activa l’interrupteur d’une petite lampe à gaz dont la lumière chaude éclaira instantanément la pièce.  C’était le genre d’équipement qu’on voyait de plus en plus se profiler dans les couloirs du palais, mais leur usage était loin de s’être banalisé.  Erald était plutôt content de s’en être trouvé une, mais ce n’était pas ce qu’il possédait de plus intéressant.

Ce n’était pas très grand, et depuis qu’il avait fait installé de grandes étagères sur chaque mur disponible, c’était même assez étroit. Là aussi, Erald n’avait pu réprimer son irrésistible tendance au désordre et il n’y avait pas vraiment de logique dans la façon dont les diverses maquettes, manèges, automates et autres bibelots étaient disposés. Tous ces objets recouvraient, pêle-mêle, la plupart de l’espace disponible. Les plus encombrants d’entre eux étaient posés à même le sol, comme c’était le cas d’un grand vase lo-thyn ou d’une sculpture en bois d’éléphant miniature –d’origine khorafa, semblait-il. Mais le plus intéressant se trouvait à hauteur d’yeux :  des boites à musique exceptionnellement peinte, une collection de papillons rares qu’il avait déniché au fin fond d’une province exotique, un carrousel de la taille d’un poing, l’automate d’une petite fille qui écrivait…  Sur l’étagère du fond, on trouvait principalement des fioles et des mécanismes plus scientifiques, comme un simosmètre composé de petites grenouilles aux gueules béantes.

- Certains orfèvres font désormais un travail impressionnant, confia-t-il en remontant la minuscule clé cuivrée d’un objet de la taille d’un oeuf.

Il le tendit à son invitée. Sitôt dans la paume de la jeune femme, un petit rossignol de métal aux ailes admirablement ciselées s’ébroua et se mit à siffloter.  De tout ce qu’il possédait ici, c’était actuellement la chose préférée d’Erald. La finesse du travail effectué n’en finissait pas de l’étonner, des éclats de pierres précieuses qui servaient de yeux à l’oiseau au mécanisme sophistiqué qu’il cachait dans son ventre. Mais bon, peut-être que tout cela indifférait la jeune femme. Anastacia pouvait se montrer parfois si pragmatique, se rappelait-il…
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Anastacia Dragomirow
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Anastacia Dragomirow

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MessageSujet: Re: Well... let's have dinner. (PV Erald)    Well... let's have dinner. (PV Erald)  EmptyLun 23 Déc - 2:01

-Dites-moi, comment s’est déroulé votre voyage ? Le chemin est long jusqu’à la capitale.  

Anastacia acquiesça, distraite, suivant la haute silhouette de son hôte dans les escaliers. Long, ennuyeux et particulièrement pénible. Son père, le gouverneur de Dargon, peu enclin à laisser son unique fille se balader sans protection sur des routes potentiellement dangereuses avec tous ses réfugiés appauvris, avait incité à ce que son escorte - aux effectifs triplés pour l'occasion et généreusement armés - ne la quitte pas des yeux durant tout le trajet jusqu'à Ishtar. Certes, elle comprenait les motivations de son père, mais se sentir de nouveau comme une gamine impuissante et faible l'agaçait au plus au point. Elle dut néanmoins reconnaître, à son grand damne, que la présence de tous ces hommes lui avait procuré un certain sentiment de sécurité. Évidemment, elle ne jugea pas préférable de le mentionner à son géniteur dans l'une de ses cinglantes missives. Bref, il est aisé de s'imaginer l’âpreté de son caractère et le tranchant de sa langue lors de son arrivée à la Capitale; ses domestiques avaient marché à pas feutrés pendant plusieurs jours et l'avaient le plus souvent évitée - dans la mesure du possible.

-Peu agréable, en réalité, avoua-t-elle, les lèvres pincées, les hommes de mon père contemplaient un mutisme religieux ou s’exprimaient le plus souvent par des onomatopées dont le sens profond m’échappait. Le vôtre?

La province du comte était elle aussi assez éloignée. Elle espérait un jour pouvoir la visiter, curieuse d’enrichir d’images, de sons, d’odeurs et de saveurs les histoires qu’Erald lui racontaient autrefois. Les appartements du comte, tout aussi désordonnés qu'à la dernière visite d'Anastacia, lui arrachèrent un sourire amusé, quoique nostalgique. Comment parvenait-il à s'y retrouver, avec ce tapis de parchemins froissés, ces livres pêle-mêle? Cela relevait du miracle aux yeux de la jeune femme, elle dont chaque objet avait sa place attitrée dans sa propre demeure et ne pouvait en être délogée. Malgré tout, elle examina la pièce, surprise encore de n'y déceler aucun changement, se demandant quelle était la nature des projets et des lubies qu'il évoquait, alors qu'il l'entraînait vers une porte au fond. La familiarité soudaine avec laquelle son compagnon s'adressait à elle ne l'affecta guère, ou du moins essaya-t-elle de s'en persuader, seulement ressentait-elle une légère palpitation nerveuse dans la poitrine. Heureusement, son trouble se déroba à l'attention d'Erald, comme celui-ci, le dos tourné, s'occupait à activer une curieuse petite lampe dont la lumière tremblotante se réfléchissait sur de nombreux - trop nombreux - objets de toutes les tailles, dimensions, couleurs et origines, disposés dans un ordre douteux.  

Fascinée, Anastacia le rejoignit, attardant longuement son regard sur des boîtes à musique d'une beauté impressionnante, qu'elle n'osait frôler, puis sur un vase remarquable à ses pieds, qu’elle craignait de heurter; tout ce qui se profilait sous ses yeux la captivait et l’amusait. C’était, somme toute, une très belle collection, fastueuse et diversifiée, comblant visiblement de fierté son propriétaire.

- Certains orfèvres font désormais un travail impressionnant, murmura Erald en déposant dans sa paume un objet métallique de la forme d'un oiseau.

L'objet s'anima sous les yeux ahuris d'Anastacia. Celle-ci le porta à la hauteur de ses yeux et l'examina plus attentivement, cherchant à comprendre le fonctionnement d'une création aussi surprenante. À la fois étonnée et admirative, elle gratifia Erald d'un sourire sincère, et vaguement amusé, en guise de remerciement. Bien qu'elle ne soit pas elle-même une grande adepte de ce genre de collection, elle appréciait que son compagnon partagea la sienne avec elle. En fait, il avait toujours eu l'habitude de lui dévoiler des aspects de sa personnalité alors qu'Anastacia lui avait tu bien des choses. Erald avait cependant toujours manifesté le talent de lire les pensées et les émotions de la jeune femme. Chez Anastacia, les mots ne valaient guère les regards appuyés ou les sourires évocateurs qui effleuraient ses lèvres.

-C'est remarquable, avoua-t-elle en glissant l'oiseau entre les grandes mains de son hôte, qu’elle effleura au passage. Toutes ces créations sont étonnantes. Les as-tu toutes acquises durant tes voyages?
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Erald Halbrum
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MessageSujet: Re: Well... let's have dinner. (PV Erald)    Well... let's have dinner. (PV Erald)  EmptyDim 19 Jan - 23:15

- Peu agréable, en réalité, avait répondu Anastacia durant le trajet jusqu’au bureau. Les hommes de mon père contemplaient un mutisme religieux ou s’exprimaient le plus souvent par des onomatopées dont le sens profond m’échappait. Le vôtre?
Disons que l’été n’était pas la meilleure saison pour voyager et que la situation ne se prêtait pas vraiment à passer autant de temps sur les routes, avait expliqué Erald en retour. Dans la frénésie de fin d’époque qui régnait, les gens semblaient perdre toute rationalité. Mais bon… Le comte avait des souvenirs de voyages encore plus incommodants et puis, il avait l’habitude. Le chemin jusqu’à la capitale avait été fait et refait des centaines de fois, et il connaissait les endroits où s’arrêter aussi bien que les chemins de traverse pour aller plus vite. En outre, Erald voyageait sans doute plus léger qu’Anastacia : toutes ses possessions étaient à Ishtar et de toute façon, il n’aimait pas s’encombrer. 
Le petit oiseau prenait vie dans la main de la sénatrice : Erald se retint de sourire, mais ses yeux ne se privèrent pas de pétiller devant la mine intriguée et charmée d’Anastacia. Il passait encore pour un grand enfant tout fier de montrer ses jouets, mais Erald n’avait jamais pu s’empêcher de cabotiner   devant… et bien, devant les femmes qu’il courtisait.  Elles lui apparaissaient comme de délicieuses créatures à égayer et divertir, et il aimait les impressionner et les distraire en toutes occasions.  Après tout, plaire était ce qu’il savait faire le mieux. Il n’y avait pas tant de différences que ça entre plaire aux bureaucrates, à ses supérieurs aristocratiques ou à ses conquêtes ; et puis, c’était plus facile que de se les mettre à dos.  
Soudain, Erald prit brusquement conscience qu’il venait d’accoler la notion de séduire à la personne d’Anastacia, et il frémit intérieurement. Fallait-il qu’il soit stupide et aveugle pour oublier ne serait-ce qu’une seconde qu’il avait tracé une croix définitive sur la jolie brune ? Ce n’était pas parce que cette soirée commençait à ressembler aux anciennes qu’il devait se comporter comme il pouvait le faire auparavant. Pas avec elle. Il savait trop bien où cela risquait de les mener. Il s’efforça donc de rester impassible lorsqu’elle fit passer ses longs doigts fins contre ses paumes, en lui rendant l’oiseau, et de la regarder tranquillement dans les yeux, le sourire aux lèvres.
- C'est remarquable, dit-elle. Toutes ces créations sont étonnantes. Les as-tu toutes acquises durant tes voyages?
- J’en ai trouvé un certain nombre à Ishtar même, expliqua le comte en se retournant comme il put dans le fouillis pour ranger le minuscule automate sur une étagère.  On peut découvrir des trésors insoupçonnables chez un vieil antiquaire ou dans les boutiques d’apparence excentrique… Et puis, c’est le carrefour de toutes les provinces.  C’est bien la seule chose que j’apprécie dans cette ville, par ailleurs.
Il pivota vers elle et son sourire se fit plus amusé :
-Alors, si je devais ramener un souvenir de Dargon, qu’est-ce que tu me conseillerais ? 
Du bout des doigts, il traça les contours de l’épaule d’Anastacia, délicieusement moulée dans le tissu soyeux de sa tenue.
-        Pas une robe, j’espère.
L’exiguïté de la pièce l’obligeait à se tenir bien plus près d’elle qu’il ne l’aurait fallu. Mais puisqu’elle n’avait pas manqué de jouer de sa séduction, ne fallait-il pas lui rendre la monnaie de sa pièce ? Il détailla un moment son visage parfait, sans chercher à le cacher.  Ses traits étaient raffinés, mais pas aussi délicats que ceux des femmes du Khini Lao, avec leur peau dorée, leurs pupilles de velours et leurs cheveux ébène. Et il préférait largement ceux de la belle sénatrice ; ils s’animaient plus facilement, sous l’effet de la surprise, de la colère ou du plaisir. Anastacia apparaissait peut être pour une beauté froide et hautaine aux premiers abords, mais Erald connaissait toute la vivacité qui se cachait en dessous. Il se demanda si des flammes n’allaient pas tarder à naitre au fond de ces iris bleutés, et jugeant que la plaisanterie avait assez duré, s’exclama gaiement :
-        Et bien, si nous allions dîner ? Tout doit être fin prêt maintenant. J’espère que tu auras autant d’appétit que la dernière fois…
Il fit un signe éloquent, puis l’invita à passer devant lui pour retourner au rez-de-chaussée.  Il se reprocha d’être incapable de la traiter comme une amie et de ne jamais résister à la tentation de sauter à pieds joints dans un de ces jeux plein de sous-entendus. Trop l’habitude ? Sans doute. Mais à l’abri des regards étrangers, il aurait été plus saint qu’il se comporte le plus amicalement du monde avec elle, sans arrière-pensées, pour bien entériner leur toute nouvelle relation. Bien sûr, elle lui plaisait toujours. C’était sûrement réciproque. En la taquinant ainsi, il risquait de lui faire croire à un éventail de scénarios qu’Erald avait refourgué à la poubelle et de lui donner de fausses idées. Il n’était pas intéressé.

Pas intéressé du tout. 
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Anastacia Dragomirow
Ʌ Sénatrice Ʌ

Anastacia Dragomirow

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MessageSujet: Re: Well... let's have dinner. (PV Erald)    Well... let's have dinner. (PV Erald)  EmptyDim 26 Jan - 18:50

-Alors, si je devais ramener un souvenir de Dargon, qu’est-ce que tu me conseillerais ? Pas une robe, j’espère.

La caresse sur ses épaules était si légère qu’Anatascia craignait qu’elle ne soit que le fruit de son imagination. Pourtant, la lueur espiègle qui se réfléchissait dans les douces prunelles brunes du comte l’en détrompa. Les doigts de ce dernier l’effleuraient bel et bien, avec une douceur qui lui arrachait un frisson particulièrement puissant. Comment osait-il? Certes, elle avait initié le jeu en se présentant ainsi accoutrée, jouant de ses atouts pour plaire, mais lui… à quel jeu s’engageait-il? Elle ignorait s’il la considérait encore comme une conquête potentielle ou une ancienne amante plaisante à taquiner. Sans doute les deux options étaient-elles valables, Erald courtisait tout ce qui s’affublait de jupons. De son côté, eh bien… elle n’avait pas encore ciblé, ou du moins défini, les intérêts qu’elle lui témoignait. Et sa façon de la regarder, à l’instant même, silencieux et contemplatif, tout en se maintenant si près d’elle, agitait d’éventuels ulcères dans son estomac. Il ne faisait pas trop chaud, tout à coup, dans cette petite pièce? L’air n’était-il pas plus étouffant, soudainement? L’attention d’Anastacia dévia vers le sourire de son hôte et il lui fallut rassembler toutes ses forces pour s’empêcher d’accomplir un acte qu’elle regretterait aussitôt. La jeune femme s’aventura plutôt sur la même pente glissante que son compagnon, bien que ce chemin fût autant jonché d’embûches, pis… de tentations.

-Cela dépend de tes préférences, très cher, susurra-t-elle, mais une robe ne siérait guère à ta charmante carrure. Une fourrure peut-être, ou une arme, voire une femme de Dargon. Ne serait-ce pas là un trophée remarquable?

Songeait-elle à une femme en particulier? Certainement, même si elle le déniait. Chaque parole d’Anastacia possédait ses différents niveaux, de nombreux sous-entendus qu’elle aimait que l’on décompose, qu’il décompose. Il s’agissait là d’une vieille habitude nourrie par sa formation et son rang, affermie par sa fréquentation avec le sénateur du Khini Lao. Ce dernier observa un bref silence avant de rompre ce moment délicat et tendu, reprenant une mine affable et enthousiaste, l’invitant à redescendre pour le dîner.  Anastacia acquiesça, un sourire amusé fleurissant sur ses tendres lèvres. Rien ne semblait jamais le décontenancer. Elle se souvenait de leurs premières soirées, de l’effort qu’elle avait employé pour le faire réagir d’une manière quelconque, s’étonnant et s’irritant de plus en plus devant son sourire et ses yeux brillants, son flegme inébranlable. Erald avait toujours été poli, courtois, même dans les situations où elle méritait qu’il la renverse sur ses genoux et lui administre une bonne correction, comme à une enfant indisciplinée. Anastacie frémit et s’obligea à quitter ses pensées

-En réalité, je meurs de faim. Mais peut-être faudra-t-il encore que tu me montres le maniement des baguettes de la même manière que la dernière fois.

Le sourire d’Anastacia se fit plus appuyé. Le souvenir de cette soirée lui procurait un curieux mélange de confusion et d’exaspération… mais aussi d’une certaine envie, d’un désir honteux et tout à fait enivrant. Un désir qu’elle étouffait fermement, mais sans grand succès visiblement puisqu’elle avait accepté l’invitation d’Erald à l’accompagner ce soir. À cause de cet âne stupide, elle avait senti son parfum dans sa chevelure et sur sa robe, son souffle chaud dans son cou et sa présence rassurante  et embêtante autour de sa taille pendant des jours. Oh, elle avait même fait quelques rêves qui n’avaient vraiment pas aidé sa cause. Anastacia secoua doucement sa tête. Tu ne changeras jamais, ma pauvre.

Erald referma doucement la porte derrière eux et s’apprêta à retourner au rez-de-chaussée lorsque d’Anastacia déposa une main sur son bras pour le retenir. Une odeur étrange flottait dans l’air, désagréable et lourde, qui ne présageait rien de bon.

-Rassure-moi, Erald, mais… quelque chose brûle, non?
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Erald Halbrum
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MessageSujet: Re: Well... let's have dinner. (PV Erald)    Well... let's have dinner. (PV Erald)  EmptyJeu 27 Fév - 21:27

-En réalité, je meurs de faim, avoua Anastacia. Mais peut-être faudra-t-il encore que tu me montres le maniement des baguettes de la même manière que la dernière fois, ajouta-t-elle avec malice.

Erald n'avait pas juger préférable de relever le juste retour de bâton d'Anastacia; il avait reconnu sa langue accérée dans ce murmure et dans la courbe séductrice de ses lèvres. L'ex-sénateur aurait bien glissé qu'il ne connaissait qu'une femme de Dargon digne d'être ramenée dans ses bagages, mais la situation était déjà suffisamment ambigue sans qu'il en rajoute. Il fallait savoir s'arrêter. Et n'était-il pas exagérament tempéré  dans tout ce qu'il entreprenait? Trop prudent, disaient certains. Timoré. Mou, aurait dit son père. Dans tous les cas, ça ne l'avait jamais empêché d'obtenir ce qu'il voulait en amour; mais ce soir, Erald était indécis et préférait ne pas faire d'esbrouffe. Il se contenterait d'être l'hôte galant qu'il savait si bien être; l'ami attentif de tous les jours. Il n'avait pas le choix. Je ne peux pas me permettre de jouer avec le feu, s'intima-t-il une énième fois, histoire d'enraciner clairement ses priorités dans ses pensées.  Mais, bizarrement, l'impression du message connaissait quelques difficultés.  Il maudit son sentimentalisme.

- Tu crois? demanda-t-il d'un air dégagé en se dirigeant vers l'escalier. Pourtant, les baguettes, c'est comme l'escrime; ça ne s'oublie pas.  Mais ce soir, tu n'auras pas besoin de leçon; c'est des plats ishtariens que l'on va nous servir. Quelque chose qui se marie avec la sai...

Anastacia le retint soudain d'une main sur l'avant-bras. Il se retourna vers elle et sa mine soudainement intriguée.

-Rassure-moi, Erald, mais… quelque chose brûle, non?

- Pardon? Non, je ne pense p...

Il s'interrompit. Effectivement, une forte odeur de brûlé venait de parvenir à ses narines; en outre, c'est avec inquiétude qu'il aperçut l'épaisse fumée grise qui montait du rez-de-chaussée, capturée par l'appel d'air qui régnait dans l'escalier.  Oh, non. J'espère que c'est une plaisanterie. Il descendit d'un pas vif les dernières marches et se dirigea vers la cuisine, une expression contrariée dans les yeux.  Sa cuisinière n'avait jamais fait brûler un seul plat depuis qu'elle était à son service -voir durant son existence entière, Erald était prêt à le parier. Quel était le pourcentage de chances pour que l'incident fatidique arrivât ce soir?

Dans le royaume de sa vieille servante, ce n'était plus des nuages gris, mais des émanations épaisses et noirâtres qui s'échappaient du grand fourneau. Devant le spectacle, désemparée, une jeune servante affichait un air catastrophé et se contentait de battre des bras à la recherche d'un seau d'eau qui, bien sûr, ne se trouvait pas à portée. Erald la reconnut; c'était une nouvelle domestique, récemment recrutée pour suppléer aux différents travaux de la maison.  El l'apercevant, elle se répandit en excuses et en lamentations; Hortense n'était pas là ce soir, sa fille était malade, elle l'avait laissé aux commandes, elle était partie étendre une lessive et oh, elle était vraiment, vraiment très désolée. Pas autant qu'Erald, ceci dit, qui ignora la jeune fille sur le moment pour ouvrir la porte du four avec un torchon. Il eut l'impression de se retrouver au beau milieu d'un incendie. Retenant des jurons, il ordonna à la servante d'ouvrir grand les fenêtres; pendant ce temps, Ecchio, l'homme à tout faire de la maison, revenait de la penderie avec un grand bac; l'objet du crime, le bac à lessive qui avait distrait la petite sotte de la cuisson du gigot. En un instant, tout fut terminé; le fourneau était éteint, et Erald et la domestique trempés comme des serpillères. L'action avait eu le mérite de couper le sifflet à la gamine, qui roulait des yeux horrifiés en silence, la bouche ouverte.  Le maître des lieux songea qu'Anastacia l'avait sûrement suivi jusqu'ici; aussi se composa-t-il un visage patient et se tourna vers ses serviteurs.

- Merci, Ecchio, pour ta prompte réaction. Marietta, puis-je me permettre de vous rappeller que ce four fonctionne comme une cheminée? Si vous le laissez sans surveillance, ce n'est pas seulement avec un plat raté que vous vous retrouverez, mais bel et bien avec un début de feu. Je vous prierai donc d'être plus vigilante une prochaine fois.

Il se massa les tempes. Bon, un problème après l'autre. La catastrophe était évitée; il pouvait se sécher puis se changer. Mais qu'allait-il servir à son invitée désormais? Dans son empressement, Ecchio avait aspergé tout le plan de travail à côté du foyer; adieu salades, mousses onctueuses, biscuits croquants, et même les petits pains aux noix. Marietta avait retrouvé la parole et continuait de bredouiller des excuses. Erald fit un geste pour lui signifier que ça n'avait plus d'importance et se tourna vers Anastacia en laissant tomber ses bras le long du corps. Ses vêtements dégoûtaient lentement sur le sol.

- Je crois que tu peux rire, dit-il avec un sourire. Toute la scène est parfaitement ridicule.
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