• Personnage souhaité : Genesio Demichellis
  
• Sa mini-fiche : ici
  
• Expérience : Huit mois pour les forums demandant plus de 10 lignes, quatre ans sur les forums en général.
  
• Double compte : Moooooorganaaa ! *avec l'accent de la Mama Italienne, merci*
  
• Autres : C'est d'la faute à Uriel.

Texte : Des années durant, je subis l'ambition du Haut-Prêtre qui s'était empressé de se faire élever au rang de Régent lors des révoltes de Steefeal. Les premières nuits de Régence me furent difficiles, le doute et la suspicion me hantaient. Je pensais qu'en dépit de ma vigilance D'Arken avait peut-être fomenté lui-même la révolte, se servant des citoyens, philosophes et indignés pour servir ses propres intérêts. Je restais tourmenté jusqu'au couronnement du Prince héritier, craignant pour la vie d'Ezhekiel. Je savais que la survivance du sang Impérial était une nécessité absolue pour l'Empire tout entier. Mais le Régent avait peut-être trouvé le moyen de se débarrasser du seul obstacle qui l'empêchait de se saisir de la couronne.

Le sacre de l'Enfant aux cheveux bleus fut une délivrance quasi absolue. Par chance j'étais apprécié de l'Empereur, c'était une position confortable pour contrebalancer le poids des manigances de l'ancien Régent. Cependant j'étais très loin d'avoir gagné la partie: Ezhekiel chérissait son ancien précepteur, D'Arken ne pouvait être mis hors jeu si facilement.

La pointe de mon épée m'obéissait au doigt et à l'œil seul un fou aurait osé me provoquer en duel. S'il s'agit de gagner sur un champ de bataille c'est à moi qui faut s'adresser. Amateurs de complots, manipulateurs et menteurs, passez votre chemin. Un empire se doit d'être transparent pour être resplendissant. Je ne suis pas doué pour les machinations, c'est ainsi et je n'ai pas honte de l'admettre.

J'ai vu et j'ai senti tout le mal que l'égoïsme absolu et l'injustice peuvent causer. C'était il y a bien longtemps. Depuis ce jour je me suis juré de ne jamais marcher sur les traces de mon père. Sa fin ne serait pas mienne. J'aspirais à quelque chose de différent.

Ne soyez pas surpris de me rencontrer en dehors de la caserne centrale. Son architecture me rappelle ma province, alors j'essaie au maximum de m'y tenir à l'écart. Cependant je ne fuirais pour rien au monde mes obligations de Duc-Commandant. En dépit du malaise que je ressens à la caserne je m'y rends parfois pour le bien de l'armée, pour le bien de l'Empire. Puis à chaque fois que j'en ressors je fais un détour par le Parc des Lumières pour retrouver un semblant de bonne humeur.

Sans D'Arken, ma vie serait beaucoup moins compliquée. Je ne peux pas ignorer son fiel et sa présence et puisque personne ne semble se soucier réellement du bien être de l'Empire et de la réputation de l'Empereur, moi Genesio Demichellis, j'ai décidé de m'y consacrer.

Je me suis agenouillé devant Ezhekiel Ier en espérant de toutes mes forces que ma volonté rétablisse l'Équilibre, que l'ancien Régent ne soit pas le seul à pouvoir faire pencher la Balance.

Ce soir je ressortais justement de la caserne centrale, je m'y étais rendu pour une affaire de la moindre importance. Depuis l'exécution du terroriste Mist mon inquiétude vis-à-vis de l'Église allait croissant et j'étais sur les dents, sautant sur la moindre affaire pour ne laisser aucune chance à D'Arken. Il fallait que je me calme et me concentre sur des sujets un peu plus dignes de mon rang mais c'était plus fort que moi. L'existence du Haut Prêtre et de sa politique extrémiste me rendaient malade. Je ne pouvais pas l'ignorer. Je ne pouvais pas vaquer à mes occupations comme si de rien était. Je répugnais à mettre fin à mes souffrances en usant des même méthodes de mon ennemi, c'était à l'encontre de tout ce en quoi je croyais. C'était à l'encontre de ma propre nature.

Les éclatantes lumières du parc m'apaisèrent légèrement. Je déambulais dans les allées de sable et de cailloux, l'esprit de plus en plus tranquille. En ordonnant la construction de ce parc le père d'Ezhekiel avait eu une idée digne des grands Empereurs. Qu'il repose en paix dans ses retrouvailles avec l'Ombre...

Un gémissement suivi de longs soupirs rauques perturbèrent ma promenade nocturne. Une femme à demi nue était accroupie devant un homme qui râlait de plaisir comme un porc, elle dégustait avec ardeur son petit membre en érection. J'observais ce couple pendant quelques secondes le visage déformé par les traits de la consternation. Une cape en dentelle s'étalait sur le sol, je m'en saisis et la jetais au visage suant de la femme:

« Vous allez partir d'ici. Immédiatement. Il y a des lieux spécialisés pour ce genre de choses, le parc n'est pas un bordel. »

L'homme ne m'avait pas entendu il gémissait les paupières closes et continuait d'appuyer sur la nuque de sa catin pour qu'elle reprenne son poste à la barre. Il ne s'aperçut de la situation qu'au bout de quelques secondes lorsqu'il ouvrit les yeux dans l'intention de foutre une raclée à la femme qui le faisait languir. Il sursauta comme un idiot lorsqu'il me vit et se hâta de remonter son pantalon. Je lui fis comprendre d'un seul regard qu'il avait tout à perdre en me recroisant au parc dans une situation similaire. Je ne serais pas aussi clément la prochaine fois.

Je restais planté face à eux jusqu'à ce qu'ils se décident à partir. Ils étaient gênés, pas moi. Je repris ma balade lorsque leurs silhouettes disparurent dans l'obscurité. Je m'étais habitué à la sexualité débordante d'Ishtar et j'entendais parfois des murmures désolés à propos de mon absence à toutes les orgies de la Capitale. Contrairement à d'autres, j'étais un homme occupé. Je ne savais pas où placer les plaisirs de la chair dans mon emploi du temps. Cette absence ne me faisait pour l'instant pas défaut. J'avais d'autres Haut-Prêtres à fouetter*.

*__________*